anthropisation

ZAN, zéro artificialisation nette, faux débat

L’artificialisation des sols et l’étalement urbain entraînent la destruction de la biodiversité, la non-adaptation de nos territoires aux impacts climatiques, mais renforcent aussi les fractures sociales, territoriales et économiques. La trajectoire nationale de zéro artificialisation nette a été instituée en 2021 par la loi Climat et résilience. Son objectif, réduire de 50 % d’ici à 2030 la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans le pays, puis atteindre le zéro artificialisation nette en 2050. Tout espace qui sera alors artificialisé sera compensé par un espace naturel équivalent. Non seulement la mécanisme de compensation est inopérant, mais il faudrait déjà promouvoir des espaces naturels supplémentaires. Nous n’en prenons pas le chemin, les impératifs de la réindustrialisation passeraient selon certains avant l’urgence écologique, les politiciens s’affrontent.

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire : « Nous devons nous interroger sur la mise en œuvre du ZAN car la pression monte. Il faut dégager des terrains pour l’industrie. Pas question de se retrouver dans la situation invraisemblable de devoir refuser des investissements industriels représentant des milliards d’euros d’investissement et des milliers d’emplois parce qu’il n’y a pas de terrains disponibles. »

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique : « Il n’y aura rien sur le ZAN dans la loi sur la simplification… Tous les projets industriels qui nous ont été remontés par les élus locaux s’intègrent dans le forfait déjà prévus de 12 500 hectares réservés à des projets industriels d’envergure nationale ou européenne et d’intérêt général majeur. Pas besoin de faire évoluer ce cadre.

Le député (Horizons) de Haute-Garonne, Jean-François Portarrieu : « Dans les prochaines années, de nombreuses PME ou des start-up innovantes qui travaillent sur les avions du futur devront sans doute passer en production. Il ne faudrait pas qu’on les empêche de construire des usines au nom du ZAN. Il y va de la souveraineté industrielle de la France »

Maxime Paquin, ONG France nature environnement : « Si les projets industriels devaient sortir du ZAN, pourquoi s’arrêter à l’industrie et ne pas exclure demain les transports ou les services publics, qui sont aussi d’intérêt général ? A la fin, ce serait purement détricoter le ZAN. »

le point de vue des écologistes sauvages

Tous les croissancistes sont contre la ZAN. Les industriels pour leurs usines, les bétonneurs pour leurs lotissements-clapiers, les élus locaux pour leurs voix aux prochaines élections, les énergéticiens pour leurs voltaïques etc etc. Dans un petit village du sud, le fada de maire veut son lotissement géant de 80 clapiers qui va augmenter la population de 30%… le tout sur des terres agricoles. Dans les Hauts-de-France, des friches industrielles, il y en a partout, partout, partout. Le pompon revient à Airbus qui réclame à cor et à cri de la surface pour « les avions du futur », parce que bien sûr, dans la transition et une optique de sobriété, la priorité est de fabriquer des avions… parler de ré-industrialisation en couinant pour réclamer des terrains comme si l’on en avait pas. Avant de se payer le luxe de raser d’autres forêts pour une belle usine toute neuve, on peut commencer par réoccuper tous les sites pollués qu’on a tranquillement laissés avec la clé sous le paillasson. Lemaire est mûr pour un retour chez LR, sous la houlette de Wauquiez, anti ZAN en chef.

Notons que ce sont les zones humides qu’il faut sanctuariser, ZAN sur l’ensemble du territoire ne veut pas dire grand chose. Notons en passant que la remarque du responsable de la FNE est erronée : les services publics et les transports sont déjà exclus de la ZAN . Alors que concrètement bâtiments et routes publiques ne sont pas comptés dans l’artificialisation des sols, c’est bien un grignotage incessant du territoire. Les terres agricoles ont perdu 7,7 % de leur surface depuis 1982 en France métropolitaine, soit 2,4 millions d’hectares. Enfin la compensation a ses limites : reverdir un terrain bétonné alors que tout est mort dessous ou dépolluer une friche à prix exorbitant ? Et quand il n’y aura plus rien à artificialiser, comment fera-t-on pour continuer encore à « croître »?

Dans notre société, très peu de gens savent aujourd’hui survivre sans routes, sans supermarché, sans station-service et sans usines. Lorsqu’une société devient hors-sol, c’est-à-dire lorsqu’une majorité de ses habitants n’a plus de contact direct avec le système-Terre, la population devient entièrement dépendante de la structure artificielle qui la maintient dans cet état. Si cette structure s’écroule, c’est la survie de la population qui pourrait ne plus être assurée.

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Artificialisation des sols, à combattre

extraits : L’importance démesurée des réseaux de voirie entraîne une dégradation effroyable des écosystèmes par l’artificialisation des territoires et leur fragmentation. Pour l’équilibre de la Biosphère, jamais une société respectueuse de l’environnement n’aurait du dépasser le niveau des chemins vicinaux qui ne font qu’entretenir les rapports de voisinage et les circuits courts. !

CLIMAT, folle zizanie parmi les ministres

extraits: Quel arbitrage entre ministères ? Le 22 février 2021, la ministre de l’écologie Barbara Pompili a pris le contre-pied de plusieurs de ses collègues, qui avaient condamné l’instauration par le maire écologiste de Lyon d’un menu unique sans viande dans les cantines de la ville. Déplorant « un débat préhistorique », elle a notamment contredit le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et regretté les « clichés éculés » de celui de l’agriculture, Julien Denormandie. Le porte-parole de La République en marche (LRM), Jean-Baptiste Moreau, a reproché publiquement à Barbara Pompili de manquer de « loyauté ». Un sentiment largement partagé dans les rangs macronistes : « Le problème, c’est que Barbara donne l’impression de vouloir toujours faire passer ses convictions avant la solidarité gouvernementale »….

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Anthropocène, expression significative ou non ?

L’impact des activités humaines sur la Terre est d’une telle intensité que cela entraîne des bouleversements d’ordre géologique, visibles jusque dans les sédiments. Si cette notion d’Anthropocène est largement répandue et utilisée dans le débat public et de nombreuses disciplines scientifiques, elle n’est pas officiellement reconnue par la communauté des géologues. Et pour cause : le groupe de travail sur l’Anthropocène a rejeté à une large majorité, début mars 2024, une proposition visant à acter ce changement d’époque.

Vincent Lucchese : Il est notamment reproché au concept d’Anthropocène par L’Union internationale des sciences géologiques de recouvrir, à ce jour, une étendue de temps bien trop brève pour être comparée aux époques et autres découpages géologiques. Sans nier notre impact sur la planète, l’IUGS prône le maintien d’une séparation formelle entre calendrier humain et calendrier géologique. Le problème avait été de définir quand démarre l’Anthropocène. On pourrait remonter au début de l’ère industrielle, lorsque les émissions de carbone ont commencé à modifier le climat, ou bien à la colonisation de l’Amérique et de l’Australie par l’Occident, source de bouleversements écosystémiques majeurs. Et pourquoi pas remonter jusqu’à l’invention de l’agriculture et de l’élevage, déjà source d’émissions de gaz à effet de serre et de modifications profondes de l’environnement ?  Les humains influencent la biosphère depuis des dizaines de milliers d’années, mais cela est déjà contenu dans l’époque Holocène, démarrée il y a 11 700 ans et qui coïncide avec le début de l’agriculture.

L’émotion particulière entourant ce débat de géologues tient aux énormes enjeux attachés à l’Anthropocène, pas seulement comme simple dénomination géologique, mais comme manière de nommer et pointer l’urgence écologique vitale. Nous vivons dorénavant sur une planète fondamentalement imprévisible, incomparable à ce que nous avons connu ces 12 000 dernières années. Colin Waters, président du groupe de travail sur l’Anthropocène, défendait la notion d’anthropocène rejetée lors du vote. Pour lui, le concept d’Anthropocène ne définit pas la première influence humaine, mais le moment accablant de notre impact sur la planète entière, y compris les océans. La grande accélération des années 1950 correspond à ce moment où l’influence planétaire devient globale.

Quelques avis complémentaires

H_Cubizolle : D’un point de vue géologique la décision prise par l’IUGS est justifiée. A l’échelle des millions d’années l’impact de l’homme est pour l’instant négligeable. Il sera vraisemblablement catastrophique, mais pour notre espèce surtout. Il faut se garder d’une perception trop anthropocentrée de l’ évolution de la planète ; sur le long terme nous n’avons aucun moyen d’agir sur les principaux mécanismes qui président au fonctionnement de la planète : paramètres astronomiques, tectonique des plaques, volcanisme, mécanismes d’évolution de la vie etc. Nous allons mettre une belle pagaille sur cette planète, certes, mais la nature remettra dans l’ordre qui lui convient en quelques centaines de milliers d’années.

le sceptique : Pour ma part, je suis davantage convaincu par les chercheurs proposant de remplacer l’époque Holocène par l’époque Anthropocène, donc un simple changement de nom. En effet, tous les processus dont on parle pour le régime « anthropique » de la planète se sont mis en place dès le néolithique : une méga-faune détruite, une sédentarisation croissante avec dépôt sédimentaire de déchets concentrés), généralisation des cultures, métallurgies, formations urbaines et maîtrises hydrauliques, etc. La période très récente (1950-présent) est seulement une accentuation démographique et technologique

Bulgroz : Ne pas vouloir considérer qu’il y a une limite géologique vers 1950 à cause des radionucléides par exemple ne signifie nullement la négation du changement climatique et surtout de son origine anthropique. D’ailleurs, quoi qu’en pense la communauté des géologues, je suis certain que le terme continuera à être utilisé dans la presse, y compris scientifique. Ne confondons pas géologie et climatologie, chacun son domaine, ses experts et son échelle de temps.

Provincial : Si on rapporte l’histoire de la Terre à une journée de 24h, l’ère tertiaire (-66 Millions d’années) commence à 23:39, l’espèce Homo sapiens apparaît 3 secondes avant minuit, puis les étapes se précipitent : – la révolution néolithique (-10 000 ans): 0,2 s avant minuit ; – la révolution mécanique (-200 ans): 0,004 s avant minuit ; – l’ère spatiale (-50 ans): 0,001 s avant minuit !

 

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Anthropocène, de l’anthropisation à la géo-ingénierie (2015)

extraits : En 1885, le congrès international de géologie avait adopté le terme holocène (ère entièrement nouvelle) pour qualifier le cycle à peu près stable de 10 000 ans commencé après la dernière glaciation. Mais c’est oublier les gigantesques bouleversements terrestres d’origine humaine survenus ces deux derniers siècles. C’est pourquoi Paul Joseph Crutzen, Prix Nobel de chimie 1995 reconnu pour se travaux sur l’altération de la couche d’ozone, préfère parler depuis l’année 2000 d’anthropocène, modification de la Biosphère par l’espèce homo sapiens. Cette engeance qui est la notre utilise en effet 50 % des ressources mondiales en eau douce, respire 15 % de l’oxygène de photosynthèse, émet 30 % du dioxyde de carbone, passera de 3,2 milliards d’urbains en 2006 à 9 milliards en 2050….

l’anthropocène confirme l’irresponsabilité humaine (2013)

extraits : L’action de l’homme est devenue la force géophysique dominante. Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz (L’Evénement anthropocène) en dévoilent les grands déterminants Le constat scientifique de l’empreinte gigantesque, tellurique, des humains sur le devenir de la Terre, est incontestable. Nous ne sommes pas entrés dans l’anthropocène par inadvertance, mais par des processus qui ont systématiquement placé hors jeu des mises en garde « environnementales » ou des résistances sociales à développer telle ou telle technologie, à faire tel ou tel choix économique….

Nous conseillons aussi la lecture du livre Voyage dans l’anthropocène de Claude Lorius et Laurent Carpentier. En résumé : « Aussi courte soit-elle, l’ère anthropocène est à la fois l’âge d’or – celui des grandes découvertes, du progrès scientifique, de la démocratie, de l’allongement de la vie -, et l’ère de l’aveuglement. La conférence internationale sur le climat tenue à Villach pourra conclure dès 1985 que les émissions de CO2 conduiraient dans la première moitié du XXIe siècle à une température que les hommes n’ont jamais connue….

Anthropocène, anthropocentrisme, anthropisation… extinction des espèces (2011)

extraits : Plus d’un oiseau sur huit, plus d’un mammifère sur cinq, plus d’une espèce de conifère sur quatre, un amphibien sur trois sont menacés d’extinction… Nommons le responsable de cette tuerie de la biodiversité : c’est l’homme. Responsable et coupable. Si son espèce disparaît, il l’aura bien cherché ! Pour enrayer la sixième extinction des espèces, il nous faut condamner notre anthropocentrisme et l’anthropisation des territoires qui va avec. Les autres formes de vie ont, elles-aussi, besoin de conserver leur niches écologiques….

anthropocène et schizophrénie (2011)

extraits : Prenons LeMonde–Magazine qui nous présente l’anthropocène, cette ère nouvelle où les humains modifient l’atmosphère de la Terre, mettent à mal l’hydrosphère, agressent la lithosphère et bouleversent la biosphère. Le désastre assuré ! Mais ce Magazine adule aussi les nouvelles technologies : «  Nos enfants auront une puce électronique greffée dans le corps grâce à laquelle ils pourront communiquer, payer, jouer, etc. L’horreur ? Parlez-en avec vos ados, cela ne leur fait pas peur. En route vers le futur ! »…

anthropocène (2008)

extraits : La bonne option, que Crutzen appelle « mitigation », vise à atténuer considérablement l’influence humaine sur la Biosphère, y compris par un contrôle des populations humaines. Mais Crutzen envisage le pire, une société qui ne change pas ses habitudes (business as usual). Alors il faudrait aller jusqu’au bout des sauts technologiques, mettre en place de la géo-ingénierie pour transformer l’atmosphère et nous protéger du réchauffement climatique…

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La PAC, vert moisie car productiviste

Après trois ans d’intenses négociations pour verdir la nouvelle politique agricole commune (PAC) et à un an de mise en œuvre, il n’aura fallu que quelques semaines pour détricoter les mesures environnementales. A Paris, le gouvernement présentera, le 3 avril 2024, un projet de loi agricole profondément remanié qui conforte lui aussi le modèle productiviste.

lemonde.fr : Dans le cadre du Pacte vert, Bruxelles a déjà retiré son projet de réglementation sur les pesticides, tandis que la loi sur la restauration de la nature est aujourd’hui bloquée par huit Etats membres. L’un des principaux changements est l’introduction d’une disposition générale permettant aux Etats membres d’accorder des dérogations temporaires et ciblées en cas de catastrophes naturelles pour lever les conditions de versement des aides. Un second changement concerne l’obligation faite aux fermiers de conserver ou convertir 4 % de leurs terres en jachère et en surfaces non productives (comme des haies ou des bosquets).

Après la révision, pour toucher les aides, « les agriculteurs seront uniquement tenus de maintenir les éléments paysagers existants et seront encouragés, sur une base volontaire, à maintenir les terres en jachère ». Concernant la rotation des cultures qui aide les sols à se régénérer, « les Etats membres pourront utiliser la diversification des cultures comme alternative », ce qui est beaucoup moins exigeant pour les agriculteurs.  Les exploitations de moins de 10 hectares seront dispensées de contrôles et de sanctions si elles n’appliquent pas leurs obligations vertes…. »

Le point de vue des écologistes réalistes

Violette : Réjouissons-nous : le mur que nous voyons se précipiter vers nous depuis des années ne sera pas freiné encore cette fois. Nous continuerons à bouffer des pesticides, des hormones etc. nous risquons même de ne pas avoir le temps de crever de notre cancer…

Mym : Nous allons tellement vite dans le mur que ça en devient une vaste blague.

Mfl : le nombre d’agriculteurs ayant été reconnus en  » accident de travail  » pour maladie en lien avec l’usage des pesticides… a doublé cette année. Eux ( cancer prostate, lymphomes, parkinson..), leurs femmes, leurs enfants( leucémies , hypospadias, fentes labio-palatines, tumeurs cérébrales) cf  » la France agricole ».

Toutvabien : Les défenseurs de l’environnement ont tenté d’éduquer en se basant sur des faits scientifiques, sur l’agrobiologie, la rationalité. Cela dure depuis des dizaines d’années. Le constat aujourd’hui est que seule la radicalité des gros tracteurs paie. Vert de Rage. !

confetto : Maintenant que le Gouvernement a cédé, la FNSEA exigera toujours plus. Arnaud Rousseau demande maintenant l’accompagnement financier par l’État de la mise en faillite des petites exploitations et promeut l’agrandissement des grandes structures agricoles qui vont racheter les petites.

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Une politique agricole commune écologique ?

extraits : Lors de la présidentielle 1974, le programme de l’agronome écolo René Dumont remettait en question l’agriculture intensive : l’agriculture sur-industrielle stérilise le sol, déséquilibre les plantes cultivées et leur ôte toute résistance face à leurs ennemis naturels, ce qui rend nécessaire l’emploi d’une quantité de pesticides, insecticides, fongicides. Les marchands d’insecticides et d’engrais, comme par hasard, sont les mêmes. Nous avons tourné le dos à ce programme. Le fait que la plus grande part des subventions de la PAC puisse être indexée sur la taille des exploitations, conjugué aux marges de manœuvre dont chaque État membre dispose dans l’attribution des fonds, a favorisé des mécanismes d’annexion ou de captation frauduleuse du foncier agricole….

PAC, politique agricole… commune ???

extraits :

PAC 2013. Le 13 mars 2013, les parlementaires européens ont voté à Strasbourg les quatre rapports portant sur la réforme de la PAC. Portant sur la période 2014-2020, les mesures sont faibles et les textes manquent cruellement d’ambition…

PAC 2020. Les questions environnementales se sont imposées comme une préoccupation majeure, et une forte demande s’est exprimée d’accélérer la transition agroécologique. En revanche, les moyens de mise en œuvre divisent : quelle place accorder à l’agriculture bio dans le tissu productif, comment réduire l’usage des produits phytosanitaires ?

Politique agricole à la solde de la FNSEA

extraits : Les arbitrages de la France pour la future PAC (politique agricole commune), une descente aux enfers ! Principal outil de verdissement de la future PAC, les « écorégimes » cristallisent tous les mécontentements. Pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la mise en place de cette « boîte verte », qui servira à rémunérer des pratiques environnementales vertueuses, représentera une perte sèche de revenus pour une partie de la profession. C’est-à- dire tout pour moi, rien pour eux. La certification d’une exploitation en « haute valeur environnementale » (HVE) est surtout une concurrence déloyale à l’égard du bio ; ce label a de trop larges critères d’attribution…

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Libéralisme économique, le marché est Dieu

Des chercheurs considèrent le libéralisme comme une forme de pensée théologique. Le marché y fait figure de dieu digne de foi et tout puissant, avec ses prophètes et ses commandements. Mais c’est un Dieu qui a déclenché le réchauffement climatique, l’extinction de la biodiversité et l’usage des armes.

Stéphane Foucart : Derrière le jargon de l’économie libérale, on retrouve une mythologie des origines, des récits de déchéance et même une doctrine du péché et de la rédemption. Avec, au pinacle de cette « nouvelle théologie », la figure du marché, son mystère et la révérence qu’il inspire. Le lieu de la rencontre entre l’offre et la demande, ce mécanisme théorique qui détermine les prix et la distribution des richesses devient une entité transcendante. Le dieu Marché prétend nous offrir le salut.Le cours de la bourse est consulté chaque jour et les journaux s’emplissent de débats ésotériques sur les déterminants de la croissance.

Le renversement historique est cocasse. Car la naissance de l’idée moderne du marché, au XVIIIe siècle en Europe, est précisément le fruit du refus d’un ordre social fondé sur la loi divine. Trois siècles plus tard, l’Église prend sa revanche et le pape François accuse le marché d’avoir remis en cause l’habitabilité de la planète. C’est le fonctionnement même des marchés qui est la cause majeure de la dérive climatique et de la détérioration de l’environnement. La crise écologique fracture la vision idéalisée d’un marché omniscient et autorégulateur.Paradoxalement, Or nos dirigeants comptent répondre aux destructions provoquées par l’extension des marchés et le déferlement technique par encore plus de marché et de technique.

le point de vue des écologistes écolos

La place de la nature dans la pensée économique depuis Adam Smith (1776) a toujours été négligeable. Si la question du renouvellement des ressources naturelles est au cœur des interrogations de Malthus, les classiques et les néo-classiques ont exclu la nature du champ économique. La question de l’épuisement des ressources ne se pose pas à l’époque. La pollution industrielle apparaît pendant la seconde moitié du XIXe siècle (combustion du charbon…) sans que l’on s’en préoccupe. Le problème majeur est de produire, le reste importe peu.

Karl Marx était dans la même lignée. On devrait s’apercevoir aujourd’hui qu’une durabilité forte nécessite que le patrimoine naturel reste constant (il est absolument complémentaire de l’activité humaine d’une génération à l’autre). Cette conception écolo repose sur la forte complémentarité entre les trois types de capital (technique, humain et naturel). Mais c’est le dieu croissance qui est actuellement toujours adulé.

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Libéralisme, marxisme et écologisme

extraits : Il n’y a pas dans l’analyse de Marx l’idée que le capitalisme va dépérir parce qu’il exploite de façon outrancière les ressources de la nature. La cause principale de disparition du  capitalisme reste pour lui la baisse tendancielle du taux de profit. Le développement de l’industrie est en partie « déterminée par la nécessité de diriger socialement une force naturelle, de s’en servir, de se l’approprier en grand par des œuvres d’art, en un mot de la dompter ». Ce qui le préoccupe, ce ne sont pas les ressources de la nature, puisqu’elles sont supposées faciles d’accès et gratuites. Ce qui importe, ce sont les ressources transformées par le travail des ouvriers et le capital des entrepreneurs. Pour Marx, la nature en tant que telle ne produit pas de richesses….

social-écologisme contre social-libéralisme

extraits : L’enjeu écologique nécessite une vision du long terme qui est complètement ignorée par les mécanismes de marché. L’enjeu écologique nécessite une forte intervention de l’Etat et sans doute une planification écologique. L’enjeu écologique nécessite la participation de tous aux efforts nécessaire après débat démocratique. Le fondement idéologique des socialistes, basé sur le rôle de l’Etat, la solidarité collective et un projet de société sans classes, nous prépare mieux que la droite à affronter les différentes crises écologiques et sociales qui émergent aujourd’hui. Contre le social-libéralisme, le social-écologisme pourrait nous ouvrir un avenir durable, plus égalitaire, plus sobre, plus convivial….

non au libéralisme (texte de 2008)

extraits : Le libéralisme économique est fondamentalement pervers, il propose la liberté, mais c’est la seule liberté des riches et des patrons d’entreprise. Ce « libéralisme » repose sur trois postulats qui reposent sur du vide. Le premier réside dans la primauté de l’individu, tous les phénomènes collectifs peuvent être compris grâce à l’étude des décisions individuelles. Ensuite il y a la rationalité individuelle, en poursuivant son propre intérêt, l’individu veut accroître le plus possible sa satisfaction personnelle. Enfin le marché, grâce à la concurrence, est le moyen le plus efficace pour coordonner entre elles les actions des différentes rationalités. Cette idéologie a régné pendant plus de deux siècles, elle a entraîné la plus dangereuse libération des forces productives que la planète ait jamais connue. Mais cette pensée limitée a complètement oublié le substrat qui lui permettait de se développer, les ressources de la planète, la stabilité dynamique de la nature….

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Dette, énergie, futur, où est la sortie ?

(Texte reçu d’un de nos correspondants)

Les Routes de la Soie de Xi Jing Ping consistent à proposer des prêts à la création d’infrastructures plus ou moins pharaoniques dans certains pays – Montenegro, Laos…, qui ne peuvent être remboursées et concèdent donc des droits de propriétés ; La Chine par exemple a acheté Le Pirée parce que la Grèce était surendettée. Je pense qu’une dette est une arme, et aussi un des objectifs des guerres militaires qui permet au vainqueur direct ou indirect de se servir sur la bête. C’est ainsi que je me rappelle qu’après la Guerre des 6 jours (1967) avec Israël, l’Égypte avait dû hypothéquer sa production de coton pour 20 ans auprès de l’URSS. La guerre d’Irak avait le triple objectif de vendre des armes, de reprendre le contrôle de la production pétrolière de ce pays et causer un maximum de destructions massives pour « reconstruire le pays » au bénéfice d’entreprises des pays vainqueurs. Il va de soi que ce qui est ainsi perdu pour le pays qui se vend se traduit en paupérisation pour sa population. Autant une dette est positive lorsqu’elle permet d’investir à bon escient, autant elle reste dangereuse lorsqu’elle creuse le déficit public.

J’écris sur un ordinateur qui n’était même pas envisageable quand j’avais 20 ans en 1970. Pour autant, on ne peut que constater que notre système est porteur d’aberrations, comme le fait qu’un lapin en inox de Jeff Koons s’adjuge plus de 91 millions de dollars, et que, dans le même temps, des flots de migrants désespérés menacent l’identité des pays qu’ils rejoignent au péril de leurs vie. Tandis que ceux-là se noient par milliers, des milliers de palaces proposent à longueur d’année des chambres à 10 000 dollars la nuitée voire plus ! A mon avis, aucune théorie n’offre une ligne de conduite globale à l’échelle de la planète. J’ai l’impression d’un labyrinthe inextricable dont même ceux qui en ont une vue d’ensemble ne sauraient le réagencer pour que l’économie puisse réaliser ce pour quoi elle est faite, assurer le bonheur matériel des humains sur notre minuscule Terre.

Je propose un retour aux origines par un bond prodigieux de 4 milliards d’années dans le passé, pour observer le premier être vivant sortant du minéral inerte, sous forme d’un microcosme autonome délimité par une enveloppe organique. Sitôt apparu, cet être primordial se trouve confronté à un danger mortel, la fuite d’énergie inhérente à tout mouvement, y compris interne. Il s’agit donc de la toute première forme de l’économie : restaurer ce qui constitue son intégrité physique. Dans la soupe primordiale, il lui faut prélever les éléments de matière qui remplaceront les siens défaillants et fourniront l’énergie nécessaire à son fonctionnement en tant qu’être vivant. Il s’agit là d’un critère absolu en ce sens qu’il est fondé sur une réalité physique et non, comme les monnaies, de valeurs aléatoires.

Pour en venir à l’homme, on peut retenir que toute activité sur la planète peut se quantifier en joules, unité de valeur universelle qui permet d’évaluer tout ce qui relève des transferts d’énergie (y compris la matière), dont le vivant fait partie, et donc l’être humain pour sa partie matérielle. Déjà existent des appareils connectés qui évaluent très bien les calories dépensées lors d’un exercice physique, autrement dit des joules. Cela peut être étendu à toute une journée type. En généralisant à la planète, on peut quantifier ce que représente l’existence de 8 milliards d’individus. Bien entendu, il convient de pondérer en fonction des climats, des progrès d’équipement, etc. On pourra alors évaluer combien d’individus peut réellement soutenir la Terre de façon pérenne, toujours selon ce critère apodictique du joule. Mais les humains ne sont pas des machines, leurs « désirs » sont formulés sous forme de match de rugby, recette de cuisine, projets de vacances… toutes choses certes agréables, mais non nécessaires. Cette irrationalité concerne également les dirigeants. Faute d’ampleur transcendante, ils n’ont pas une vision du destin global de l’être humain à long terme et donc des moyens nécessaires à le mener à bien. Ils se contentent au mieux de consolider leur pouvoir, ce qui mène inéluctablement à une catastrophe. L’authentique pensée, rationnelle, est extrêmement rare.

« Equilibrium », un film de Wild Kimer en 2002 avait bien cerné le problème en imaginant une société apaisée par la prise obligatoire de Prozium, médicament annihilant tout sentiment bon ou mauvais. Huxley, dans son roman « Le meilleur des mondes », structure la société en classes proportionnées aux besoins de l’humanité ; le nombre et la qualité des individus sont contrôlés en fonction d’une économie rationnelle globale. Pour ma part, je pense qu’une part de la solution peut venir des neurosciences : une évaluation fine des processus hormonaux et autres qui gouvernent le comportement peut in fine le ramener à des facteurs quantifiables qui permettraient de déterminer à quoi a droit un individu lambda en fonction de son utilité pour lui-même et pour la collectivité humaine. Cela demande certes une révolution des valeurs, mais il faut cesser de croire à la formule « tous égaux en droits » qui est une aberration dans l’évolution de la nature.

L’Intelligence Artificielle est une nouvelle opportunité d’aider à réaliser les paramètres évoqués, si on lui présente les problèmes en ce sens. L’Homme est quelque chose en quoi je crois rationnellement, et j’espère accompagner le plus longtemps possible la métamorphose en marche depuis ma naissance en 1951 vers un être nouveau, dégagé de la détermination de sa condition animale, conscient et confiant dans le sens de son futur.

Hadal

 

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EFFONDREMENT : 20 SCÉNARIOS POSSIBLES

Thierry Brugvin, EFFONDREMENT : 20 SCÉNARIOS POSSIBLES

Inégalités économiques, crise écologique, incohérences politiques

(Ed. Yves Michel, 2024)

TABLE DES MATIERES

1ere PARTIE LES FRONTIERES ECOLOGIQUES

CHAPITRE 1 LE DEPASSEMENT DES FRONTIERES ECOLOGIQUES ET L’EPUISEMENT DES RESSOURCES

Sur les 9 frontières écologiques à ne pas dépasser selon le WWF, 6 s’avèrent déjà dépassées en 2023.

Il existe douze ensembles de dangers écologiques qui menacent le monde contemporain.

 LA MAJORITÉ DES RESSOURCES NON RENOUVELABLES SERONT ÉPUISÉES ENTRE 2040 ET 2090

La majorité des ressources en minerais métalliques disparaissent

Les ressources d’énergie et de pétrole pourraient être épuisées autour de 2050

On constate que la hausse des prix du pétrole génère un ralentissement de la croissance, puis une hausse des prix des denrées alimentaires       

L’énergie électrique n’est pas si verte actuellement

Le nucléaire pourrait-il diminuer le réchauffement climatique ?

La montée des eaux pourrait impacter plus d’1 milliard de personnes au XXI e siècle

Certains climatologues prédisent une montée du niveau des mers de 9 mètres !

Les carences en eau deviennent un grave problème pour des millions d’êtres humains

Les guerres pour l’eau vont s’accroître afin de pouvoir accéder notamment à l’eau des rivières

Le réchauffement climatique risque d’impacter gravement l’agriculture et donc d’engendrer d’immenses famines 

Les records de températures en France pourraient largement dépasser 50 degrés d’ici à 2050

 CHAPITRE 2 L’HUMANITE POURRAIT-ELLE SURVIVRE A UNE HAUSSE DES TEMPERATURES DE 10,5°C EN 2300 ?

Quelles sont les maximales en température et en taux d’humidité pour le corps humain ?

La survie physique d’un humain dépend de la relation  entre le taux d’humidité et la température extérieure

Dans un désert à 25°C de moyenne, l’agriculture est possible dans une oasis

En matière de production agricole, le volume d’eau disponible est plus problématique que celui de la température

 CHAPITRE 3 LA DEMOGRAPHIE MONDIALE VA-T-ELLE S’EFFONDRER A CAUSE DE LA CRISE ECOLOGIQUE ?

Le danger de la désertification est une baisse drastique des ressources agricoles et donc alimentaires

La démographie mondiale devrait s’effondrer selon le rapport Meadows

Le permafrost représente une véritable bombe à retardement climatique

 CHAPITRE 4 QUI DES INDUSTRIELS ET DES CONSOMMATEURS S’AVERENT-ILS LE PLUS RESPONSABLES DES EMISSIONS DE CO2 ?

L’empreinte carbone du numérique ne cesse d’augmenter

Le textile est la 2ème industrie la plus polluante après l’industrie pétrolière

Il faut différencier les émissions de CO2 et les gaz à effet de serre

L’impact du transport dans le réchauffement climatique s’avère importante, mais pas majoritaire

Les cargos émettent énormément de souffre, mais peu de CO2 proportionnellement à leur poids

100 entreprises sont responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre

La responsabilité du réchauffement climatique s’avère proportionnelle à ses émissions de CO2

L’empreinte en Tonne Carbone de la France en 2022 s’avère 6 fois trop importante pour être soutenable

Au plan mondial, l’empreinte carbone par habitant est 2 à 3 fois trop forte pour être soutenable

 CHAPITRE 5 LES PLUS RICHES S’AVERENT LES PLUS RESPONSABLES DES EMPREINTES CARBONE ET ECOLOGIQUE

Une empreinte écologique soutenable s’avère une condition de la survie de l’humanité

Qu’est-ce que l’empreinte écologique ?

On observe une corrélation forte entre le niveau de revenus et l’empreinte écologique

L’indice de développement humain est aussi en corrélation avec l’empreinte écologique individuelle

Les inégalités de richesses et donc d’émissions de CO2 s’accroissent

L’histoire des inégalités écologiques proviennent aussi des inégalités économiques historiques

Aux inégalités économiques entre les pays s’ajoutent les inégalités climatiques

Quel est le pays qui s’avère le plus responsable des émissions de CO2 ?

Il existe une lutte des classes écologico-économiques des riches du Nord contre les pauvres du Sud

 2e PARTIE LE DEREGLEMENT CLIMATIQUE ACCROIT LES FAMINES ET LES MIGRATIONS

 CHAPITRE 1 LES RESSOURCES ALIMENTAIRES DIMINUENT DANGEREUSEMENT

Le combustible des automobiles au Nord contre la nourriture au Sud ?

Subventionner les véhicules sans pétrole s’avère souvent anti-écologique

Il se développe une forme de marché mondial de l’accaparement des terres agricoles

Le gaspillage alimentaire renforce les famines.

La quantité de poissons diminue dans le monde et certaines espèces sont en voie de disparition

La consommation de viande contribue au réchauffement climatique

Le monopole du contrôle des semences devient une arme alimentaire et commerciale

L’industrialisation de l’agriculture bénéficie aussi au capitalisme pétrochimique

L’humanité est la cause principale de la 6ème grande extinction des espèces et donc de la chute de la biodiversité

Sommes-nous dans l’anthropocène, le capitalocène, le bovidocène ou le productocène?

Reste-il assez de terres cultivables à l’échelle mondiale actuellement et leur surface sera-t-elle suffisante pour nourrir l’humanité ?

La déforestation s’explique par de nombreuses causes

La diminution du cycle de l’eau par la déforestation accroît le réchauffement climatique

La malnutrition mondiale est renforcée par le réchauffement climatique

 CHAPITRE 2 CAUSES DU NOMBRE CROISSANT DE RÉFUGIÉS DANS LE MONDE ?

Il y a 3 causes principales à la croissance des migrants : les guerres, la pauvreté et le climat.

Il ne s’agit pas de confondre un réfugié avec un migrant 

Quelle est la part du réchauffement climatique dans les causes de l’accroissement du nombre des réfugiés dans le monde ?

A combien s’élève le nombre des réfugiés climatiques ?

Quelle est la part des réfugiés climatiques, par rapport à l’ensemble des migrants ?

CHAPITRE 3 DES SOLUTIONS ACTUELLES POUR RÉGULER LE CLIMAT PEU EFFICACES

La régulation du climat ne se révèle pas vraiment nécessaire aux élites

Les mécanismes de régulation mondiale du carbone se révèlent très peu efficaces,mais les plus riches ne veulent pas vraiment les changer

La politique de compétition libérale mondialisée s’oppose à une coopération climatique internationale efficiente

Pour la soutenabilité écologique, le niveau du PIB s’avère plus important que le niveau de sobriété ou de décroissance

 3e PARTIE QUEL SERA LE FUTUR ÉCOLOGIQUE DE L’HUMANITÉ ?

 CHAPITRE 1 LE GIEC PROPOSE CINQ NOUVEAUX SCÉNARIOS POUR LE FUTUR EN 2100

 CHAPITRE 2 L’ADEME A IMAGINÉ 4 SCÉNARIOS VERS LA NEUTRALITÉ CARBONE EN 2050

2-1) Scénario 1 : Génération frugalité (sobriété avec un peu de technologie)

2-2) Scénario 2 : Coopérations territoriales (avec une légère sobriété et un peu de technologie) :

2-3) Scénario 3 : Technologies vertes (sans sobriété)

2-4) Scénario 4 : Le pari réparateur (solutions technologiques sans sobriété)

 CHAPITRE 3 LE RAPPORT MEADOWS POUR LE CLUB DE ROME

Le rapport Meadows de 1972 envisageait 5 scénarios principaux

1) Le premier scénario est lié à la diminution des ressources non renouvelables ou « business as usual »

2) Le scénario lié à la croissance de la pollution

3) Le scénario du contrôle de la pollution

4) Le scénario du contrôle des naissances, de la pollution et des ressources non renouvelables

5) Le scénario idéal de la stabilisation, sauf les ressources non renouvelables

 CHAPITRE 4 6 SCENARIOS ECOLOGIQUES ET TECHNOLOGIQUES

1) Le scénario des cités ou Etats technologiques forteresses

2) Le scénario agricole sans technologie de pointe

3) Le scénario des centrales nucléaires (donc à énergie moyenne, mais limitée par les métaux)

4) Le scénario d’énergie abondante manquant de métaux

5) Le scénario de l’abondance énergétiques et métalliques

6) Le scénario de la société décroissante (puis post-croissante)

 4e PARTIE CAUSES DE L’EFFONDREMENT DES SOCIÉTÉS

 Jared Diamond explique les effondrements à partir de cinq facteurs principaux

Le premier facteur d’effondrement concerne les dommages que les individus infligent à leur environnement

Le deuxième facteur relève des changements climatiques

Le troisième facteur relève « des conflits avec d’autres sociétés »

Le quatrième consiste dans les rigidités idéologiques et culturelles des élites

Le cinquième facteur consiste dans la réduction du soutien apporté par les relations commerciales avec d’autres sociétés

Pour Joseph A Tainter la complexité organisationnelle se révèle un facteur de fragilisation d’un système

Il existe un équilibre optimum entre efficacité et robustesse dans la taille d’une société ou d’un système

C’est généralement une combinaison de facteurs qui explique un effondrement

CONCLUSION GENERALE

EFFONDREMENT : 20 SCÉNARIOS POSSIBLES Lire la suite »

Feux croisés contre le FNSEAiste Macron

Voilà où nous en sommes après le débat annulé par Macron lors du Salon de l’agriculture. Il a alimenté à la fois la colère des agriculteurs tout en creusant le gouffre avec les écologistes ! Voilà où nous en sommes, un pouvoir mal élu, pathétiquement vertical, issu d’un parti virtuel, pas de projet clair… personne ne s’y reconnaît hormis les ultras-riches qui le lâcheront pour l’extrême droite sans honte ni regret. L’agriculture et la biodiversité sont en péril, Macron organise l’enterrement.

Tribune d’un collectif : La communauté scientifique qui travaille sur les enjeux environnementaux constate que, malgré l’accumulation de preuves issues de ses travaux, les récentes décisions de l’exécutif pour mettre fin à la mobilisation des agriculteurs représentent des reculs majeurs dans la lutte contre la dégradation environnementale et pour la préservation de ses fonctions écologiques : pause des inventaires de zones humides, remise en cause de l’obligation d’allouer des surfaces aux haies ou les jachères, pause du plan Ecophyto, stigmatisation et désarmement envisagé de la police environnementale de l’Office français de la biodiversité, etc.

Ces reculs ne font que retarder davantage la bifurcation indispensable vers des activités humaines soutenables, enviables et respectueuses des communs tels que l’eau, les sols, l’air et la biodiversité. En contravention avec l’article L110-1 du code de l’environnement, qui stipule le principe de non-régression à notre droit positif – suivant lequel la protection de l’environnement ne peut faire l’objet que d’une progression constante –, ce recul compromet également les actions engagées pour lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

Les agriculteurs sont les premières victimes de l’exposition aux pesticides et de la dégradation de l’environnement. Le problème est profondément enraciné et résulte notamment des règles commerciales internationales et de leur mise en œuvre nationale, ainsi que d’une surreprésentation, au sein des instances de décision, d’organisations qui ne représentent qu’une partie du monde agricole. 

Matthieu Goar : Le président de la République est obligé de se défendre d’avoir mis le feu aux poudres : « Vous parlez au président de la République qui a assumé de faire passer en conseil des ministres la dissolution des Soulèvement de la Terre. » Une décision annulée par le Conseil d’État ! Lors d’une brève rencontre, il a sèchement répondu à une agricultrice spécialisée dans le bio en affirmant qu’elle disait « n’importe quoi » Pour l’agro-industrie, il a promis d’avancer « à fond la caisse » sur la simplification, notamment sur les normes.

Le point de vue des écologistes paysans

La FNSEA veut un débat…Macron l’organise. La FNSEA ne veut plus de débat…Macron l’annule. Tout est dit. Macron, c’est l’hyper-présidence sans plan d’ensemble. On se demande aussi à quoi servent Attal et nos DEUX ministres de l’agriculture (Marc Fesneau+ Agnès Pannier-Runacher).

En fait, comme dans l’énergie (gaz, électricité, carburant…), la santé (les grands laboratoires) et le transport (SNCF, société d’autoroute…) on ne régule rien, pire on laisse les opérateurs se goinfrer sur les usagers et les consommateurs. C’est ça l’ultra-libéralisme. Après on nous expliquera que c’est de la faute de l’Europe. Faux, c’est de la faute d’une Europe ultra-libérale voulu par des gens comme Macron. Une autre Europe ne sera possible que si nos dirigeants politiques nous représentent, ce qui n’est actuellement pas le cas.

Depuis le début de cette crise, il a pris le parti des défenseurs d’une agriculture productiviste car il n’a aucune réponse sur le principal problème, les prix et les importations. Sur le terrain, la réalité c’est que beaucoup d’agriculteurs peuvent parler calmement avec des écologistes car 62 % d’entre eux comprennent l’urgence de la transition pour défendre leurs terres.

On peut pas faire marche arrière sur l’écologie, la planète est en train d’être détruite, il n’y a aucune inflexion de cette tendance, les pesticides augmentent, le CO2 augmente, la pollution de l’air augmente, les insectes et la biodiversité disparaissent…

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Emmanuel Macron se couche devant la FNSEA

extraits : Lors du Salon de l’agriculture le chef de l’Etat devait échanger avec agriculteurs, industriels, grande distribution et ONG ce samedi 24 février 2024. Emmanuel Macron a annulé le débat devant le refus de la FNSEA d’y participer ! Mais les tenants et aboutissants de ce fiasco méritent d’être décortiqués, ce que nous faisons ci-dessous….

L’union torride entre FNSEA et Denormandie (2021)

extraits : Qui se ressemble s’assemble, FNSEA et gouvernement ont le même discours ! Lors des arbitrages de la France pour la future PAC (politique agricole commune), les « écorégimes » hérissent les productivistes. Pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la mise en place de cette « boîte verte », qui servira à rémunérer des pratiques environnementales vertueuses, représentera une perte sèche de revenus pour une partie de la profession. C’est-à-dire tout pour moi, rien pour le bio. Pour Julien Denormandie, ministre de l’agriculture….

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La FNSEA n’aime pas les loups

Le loup, qui avait été exterminé au XIXe siècle, a fait son retour en France dans les années 1990 en passant par les Alpes italiennes. On comptait, en 2023, 1 104 individus sur le territoire national, contre 430 en 2018. Le nouveau « plan loup » pour la période 2024-2029, révélé le 23 février 2024 à la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture, ne satisfait ni les éleveurs ni les défenseurs de la vie sauvage.

D’un côté on déplore que 11 500 animaux d’élevage ont été tués en 2023 par des attaques de loups. Si le plafond de tirs est fixé à 19 % de la population lupine, inchangé, pourquoi l’éleveur n’aurait-il pas le droit de défendre son troupeau lui-même ? Pourtant les tirs seront facilités, les éleveurs pourront d’équiper d’appareils de vision nocturne (tels que des jumelles thermiques). Les louvetiers, bénévoles assermentés chargés de réguler certaines espèces, n’auront plus à éclairer le loup avant de tirer. 207 loups ont été « prélevés » en 2023, sur un plafond de 209 individus.

De l’autre on constate que ce plan national d’actions n’est plus un plan de préservation mais un plan de régulation. C’est du jamais-vu, il met en avant tous les bienfaits du pastoralisme et tous les méfaits du loup, mais jamais l’inverse. De toute façon les éleveurs n’ont rien à dire, la collectivité les aide. En cas de pertes « directes », c’est-à-dire si un animal du troupeau est tué, les indemnisations sont revalorisées avec une augmentation de 33 % pour les ovins et de 25 % pour les caprins.

Le point de vue des écologistes lupins

La FNSEA à obtenu du gouvernement de stopper la diminution des pesticides, de supprimer des lois environnementales, de toucher plus de subventions, de ne plus payer d’impôts sur la vente de leur entreprise, de payer moins cher le carburant, de confisquer l’eau et maintenant de supprimer les OFB du contrôle et de flinguer les loup, ce magnifique animal . Si ça continue, la FNSEA viendra bientôt se vautrer dans mon canapé et manger mon pop-corn !

La FNSEA s’arroge le droit de régler la nature en la pliant à ses volontés et à ses intérêts, des pesticides au massacre de loups, des bassines aux élevages hormonés, ça commence à ressembler à une secte, un petite question, qui nous protégera de la FNSEA?

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Fécondité des loups, fécondité des hommes

extraits : En France, 1 104 loups en 2023 pour 67 millions d’humains : cherchez l’erreur ! Le problème essentiel est que l’espèce homo sapiens s’est propagée au détriment de presque toutes les autres. Que diraient les Français si leur taux de mortalité provoquée était fixé « à 19 % de la population totale » et qu’on pouvait tirer à vue le surnombre avec des lunettes à visée nocturne. Quel est le seuil de viabilité de cette espèce d’hominidé qu’on devrait respecter : environ 500 individus, ou 2500 individus sexuellement matures ? Notez que l’humain et le loup se ressemblent, ils chassent en meute. Ce sont des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui doivent en conséquence réguler leur population en proportion des ressources à leur disposition. Le loup limite sa reproduction au seul couple dominant de la meute pour ajuster ses effectifs aux ressources disponibles. Quand les proies se font rares, la meute reste parfois deux ou trois ans sans mises bas !

Nos amis les loups en ligne de mire

extraits : La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a ouvert la voie le 4 septembre 2023 à une possible révision du statut de protection de cet animal : son propre poney, Dolly, a été tué par un loup en septembre 2022 ! Exemple frappant de l’animal domestique choyé au détriment de l’espèce sauvage….

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Emmanuel Macron se couche devant la FNSEA

Lors du Salon de l’agriculture le chef de l’Etat devait échanger avec agriculteurs, industriels, grande distribution et ONG ce samedi 24 février. Mais la FNSEA a annoncé qu’elle ne participerait pas au débat.

Nathalie Segaunes : En dépit des « mesures d’urgence » annoncées par le premier ministre, Gabriel Attal, les agriculteurs appellent Emmanuel Macron à s’investir personnellement. Le chef de l’Etat va s’adonnera à l’une de ses figures favorites, un dialogue « ouvert, franc et direct » avec les acteurs du secteur. Plusieurs centaines de personnes sont conviées, dont les représentants des principaux syndicats, de la grande distribution et des industriels… Les défenseurs de l’environnement auront également voix au chapitre, tels que Réseau Action Climat ou Générations futures. Et même, annonçait l’Elysée jeudi après-midi, Les Soulèvements de la Terre.

« L’invitation d’un groupuscule est une provocation inacceptable pour les agriculteurs », dénonçait le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, refusant de « prendre part à ce qui ne sera qu’une mascarade ».

Dernière heure, vendredi 23, 18h41 : Emmanuel Macron a annulé le débat devant le refus de la FNSEA d’y participer ! Mais les tenants et aboutissants de ce fiasco méritent d’être décortiqués, ce que nous faisons ci-dessous.

Le point de vue des écologistes paysans

– Grand débat = grand foutage de gueule… Ça fait maintenant des années que celui qui nous sert de Président de la République nous ressort les mêmes ficelles… On sait ce qu’il est advenu des précédents « grands débats », un enfumage pour pouvoir continuer impunément ses grands manœuvres qui permettent aux ultra riches de l’être de plus en plus. Et on ne sait même pas ce que sont devenus les fameux cahiers de doléances…

– La FNSEA refuse de débattre avec les soulèvements de la terre qui ne sont pas un « groupuscule » mais un fédération de plusieurs groupes, dont des agriculteurs. Avec le soutien explicite de nombreux intellectuels et une décision juridique qui a empêché la dissolution voulue par Macron. « Il n’y a pas de débat possible avec ces gens violents », dit Arnaud Gaillot, président du CNJA… qui bloque les routes, déverse du purin sur les bâtiments publics, saccage des administrations et menace de mort ses opposants..

– Les activistes de la FNSEA sont encore plus violents que ceux des Soulèvements de la Terre. Le propre des lobbys et des mafias est de refuser la lumière et la confrontation publique pour agir dans l’ombre où elles peuvent plus facilement faire pression. La FNSEA semble faire partie plutôt de la deuxième catégorie. Dans d’autres pays, on tue même les réfractaires à leur emprise. A quand des mesures contre l’agri-terrorisme ?

-La FNSEA et son antichambre, les JA, veulent bien participer au débat à condition que tous les invités aillent dans leur sens. Et la FNSEA était déjà gagnante sur toute la ligne. Le plan Ecophyto est suspendu. Les subventions européennes seront accélérées. Quelle profession jouit en France d’autant d’avantages… pour l’agro-industrie ? Elle ne défend que les exploitations industrielles hyper polluantes, exportatrices, qui a écrasé la petite paysannerie en France et qui internationalise sa prédation.

– La FNSEA n’a aucune envie de débattre. Ils ont déjà, avec l’appui du gouvernement, tout ce qui les arrange : moins de normes, plus d’agrochimie, non aux jachères, haro sur l’Europe. Il savent pertinemment que cela ne résoudra pas la question du revenu de la grande majorité des agriculteurs, des rapports avec les industriels et la grande distribution ; ils s’opposent à une réforme de la PAC en faveur d’une agriculture paysanne et des petits producteurs

– La FNSEA n’a aucun désir ni intérêt à « inventer un nouveau modèle agricole français » qui allierait plus grande souveraineté alimentaire, santé et environnement. Son objectif est de se servir du levier de la bonne image du petit paysan français pour extraire un maximum de subventions, de réductions d’impôts tout en obtenant une réduction des normes sanitaires pour maintenir le modèle actuel productiviste qui bénéficie à ses adhérents et non aux petits agriculteurs survivant autour du seuil de pauvreté. C’est ce qu’on appelle un lobby. Et plus on accorde des concessions à un lobby pour tenter de l’amadouer et plus on le renforce.

– Arnaud Rousseau qui préside la FNSEA est loin d’être représentatif des paysans. Il est producteur en Brie de colza, , tournesol, blé, betterave, maïs et possède 339 hectares de cultures en Seine-et-Marne. Avec sa femme, ils exploitent au total 700 hectares. Il reçoit 173 000 € de subventions/an de l’UE ( l’agriculteur moyen, c’est 69 ha et 30 000 € d’aides/an). Il préside le Groupe Avril, l’un des plus grands groupes agroalimentaires français. Ce géant des huiles – près de sept milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 – doublé d’une société d’investissement est présent avec les marques Lesieur et Puget, Il siège dans Sofiprotéol et Saipol, une filiale d’Avril producteur des agrocarburants Diester (largement subventionnés). C’est un pro-OGM, tout cela le rend très proche de Monsanto-Bayer et du lobbying de l’agrochimie en général. La règle « Pollueur/Payeur », il ne ne connaît pas, la biodiversité, non plus.

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Politique agricole à la solde de la FNSEA

extraits. Mai 2021, les arbitrages de la France pour la future PAC (politique agricole commune), une descente aux enfers ! Principal outil de verdissement de la future PAC, les « écorégimes » cristallisent tous les mécontentements. Pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la mise en place de cette « boîte verte », qui servira à rémunérer des pratiques environnementales vertueuses, représentera une perte sèche de revenus pour une partie de la profession. C’est-à- dire tout pour moi, rien pour eux. Julien Denormandie, ministre de l’agriculture : …

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Schizophrénie au ministère de l’agriculture

Un fauteuil pour deux au ministère de l’agriculture ? Agnès Pannier-Runacher, nommée ministre déléguée chargée de l’industrie en 2020, est devienne ministre de la transition énergétique dans le gouvernement d’Elisabeth Borne en 2022 puis ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture depuis le 8 février 2024. Conflit ou harmonie avec Marc Fesneau, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire depuis 2022 ?

Nathalie Segaunes : Comme une relation de subordination est difficilement concevable, les deux ministres se sont mis d’accord sur le périmètre d’intervention de chacun. Marc Fesneau gardera les filières animales et végétales, les aspects sanitaires et la santé animale, la forêt et la politique agricole commune, ainsi que les sujets européens. Agnès Pannier-Runacher s’occupera de la planification écologique du secteur agricole, des enjeux énergétiques, notamment la production de biomasse, des industries agroalimentaires, ainsi que de l’innovation et de la recherche.

Le point de vue des écologistes paysans

On aurait pu se dire qu’une ministre chargée de la planification écologique en tandem avec un ministre plus orienté productivité agricole est une bonne façon de forcer les compromis nécessaires entre le développement du secteur et la protection de l’environnement. C’est tâche impossible. Les conflits d’attribution et le choc des ambitions personnelles ne sont rien face à l’incompatibilité de fait entre l’agriculture et l’écologie. Les multiples renoncements de Marc Fesneau devant les agriculteurs en matière d’écologie n’est que le dernier exemple en date. Il n’est d’ailleurs ignoré par personne que le ministère de l’Agriculture n’est qu’un strapontin de la FNSEA et de ses énormes tracteurs subventionnés par la PAC (politique agricole commune). Le lobby de l’agrochimie est aussi à tous les étages de la décision par sa capacité d’influence. C’est le modèle agro-industriel qui est à la fois prépondérant et punitif alors que la relation à la terre est multiple ; on ne peut comparer le maraîchage et la monoculture, l’industriel qui fait de l’élevage en batterie et le petit éleveur en bio…

Mais soyons honnête, laissons à Agnès Pannier-Runacher le temps de faire ses preuves. Alors ministre de la transition énergétique, elle insistait en juin 2022 sur la nécessité de réduire les envois de courriels accompagnés de pièces jointes, mais jugeait au mois d’août la pollution des jets privés « limité[e] »… Lors de l’université d’été du Medef le 29 août 2022, elle avait pourtant déclaré :  La sobriété vise certes à passer l’hiver, mais c’est surtout la condition sine qua non de la réduction de notre empreinte carbone à l’horizon 2050 ». Elle avait fait publier le 6 octobre 2022 le décret harmonisant les règles existantes d’extinction des publicités lumineuses, qui différaient jusqu’à présent selon la taille de l’agglomération. Peu de choses il est vrai, mais en mai 2021, alors ministre déléguée à l’industrie et à l’inverse de Macron, elle avait twitté : « Choisir dans la dignité sa #findevie, un débat sociétal qui doit trouver sa place au Parlement »…

Marc Fesneau de son côté a déjà largement fait ses preuves d’anti-écolo notoire. Il avait demandé le 30 mars 2023 à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) de revenir sur sa volonté d’interdire les principaux usages de cet herbicide S-métolachlore, responsable d’une vaste pollution des nappes phréatiques: « Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire à la seule appréciation d’une agence ». Des militants avaient pénétré dans un golf et détérioré un green et un système d’irrigation. Le ministre de l’agriculture avait dénoncé ceux qui « dégradent, détruisent, saccagent… Il n’y aura jamais de dialogue possible avec ceux qui entendent imposer leur loi par la violence ». Il ne paraît pas possible qu’il soit sur la même longueur d’onde qu’Agnès !

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Soutien des paysans, rejet des tracteurs

extraits. Nous soutenons depuis toujours les technologies paysannes pour « reprendre la terre aux machines ». Les machines comme engins de guerre agricole, mais aussi comme machine industrielle, machine administrée, machine à nourrir ou plutôt à remplir les caddies. Cette agro-industrie profite de chaque occasion pour se propager encore plus, éliminant les savoir-faire, les communautés paysannes, mais aussi la biodiversité et finalement le savoir et le pouvoir s’alimenter. Les dégâts sanitaires et sociaux sont colossaux, pas moins que les dégâts environnementaux…

Nicolas Hulot, amertume et impuissance

Extraits. Nicolas Hulot : « J’étais censé être ministre d’État et numéro trois du gouvernement mais c’était juste pour la façade ! Quand j’ai pris cette décision difficile de partir du gouvernement, j’avais demandé douze points de clarification au premier ministre et au président, dont ma volonté de copiloter la révision de la politique agricole commune, parce que pour moi il n’était pas pensable qu’on loupe cette fenêtre. Évidemment, ça ne m’a pas été accordé. Le fait d’être en conflit permanent avec Stéphane Travert, mon collègue à l’agriculture, au bout d’un moment, à part alimenter les couacs médiatiques, ça ne sert à rien et c’est absolument épuisant. J’ai parfois trouvé plus de conservatisme au ministère de l’agriculture qu’à la FNSEA. »…

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Moins de bébés, donc moins de logements ?

Combien faut-il de nouveaux logements en France ? Tout dépend en premier lieu de la superficie exigée. Aux USA après la Seconde Guerre mondiale, les soldats démobilisés et leurs familles emménageaient dans des logements de 90 mètres carrés. Dans les années 1970, la taille moyenne des maisons était de 150 m2. En 2011 elle est de 233. Aujourd’hui c’est pire, il faut au moins deux garages. La meilleure façon de s’afficher comme un citoyen responsable vis-à-vis de l’environnement est de choisir une petite maison, qui consommera automatiquement moins de tout. Fin 2021, l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, préconisait, parmi les moyens d’améliorer le bilan carbone du pays, de construire beaucoup moins.

On n’en a pas encore officiellement l’idée en France. Malgré les raisons écologiques et la baisse de natalité, on prévoit de construire, de construire, de construire…

Claire Ané : La cheffe économiste de la direction générale du Trésor estime qu’il faut environ 250 000 nouveaux logements par an. La Fédération des promoteurs immobiliers présente en mars 2023 une étude concluant à un besoin proche de 450 000 logements par an. Ces études ont en commun de calculer la « demande potentielle » de logements, nombre attendu de ménages, qui dépend de la démographie (natalité, espérance de vie, solde migratoire) et surtout des modes de cohabitation. Selon Samuel Depraz, « 34 % des besoins de logement sont désormais liés à la réduction de la taille des ménages », elle-même liée principalement au recul de la vie à deux (célibat, divorces) et au vieillissement. Les autres paramètres sont, par ordre décroissant, le nombre escompté de nouvelles résidences secondaires, ainsi que le besoin de renouvellement du parc.

Aucun espoir de respecter l’objectif d’arriver en 2050 au “zéro artificialisation net” des sols.

Le point de vue des écologistes débâtisseurs

En résumé, il y a déjà bien assez de logements déjà construits si les couples ne divorcent plus et gardent la progéniture chez soi le plus longtemps possible, si les enfants n’ont pas chacun leur chambre, si les personnes âgées se retrouvant seules prennent des colocataires, si la taille des logements occupés diminue, s’il n’y a plus de logements vacants, si on loge les sans domicile fixe dans les résidences secondaires qu’on ne devrait pas avoir, si les villes se vident pour ne pas faire exploser le prix des loyers et si la baisse de fécondité se poursuit comme elle le devrait.

Pourquoi s’inquiéter, quand le bâtiment va mal, les maçons ont moins mal au dos…

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Logement, avec quelle superficie ?

extraits : C’est par mes gestes quotidiens que je favorise ou non les émissions de gaz à effet de serre. Prenons la façon de se loger. Il n’y a pas de limites à la limitation de nos besoins : Diogène se contentait de vivre dans un tonneau.La taille de la maison est une donnée qui doit être repensée. Les plus grosses économies d’énergie dans l’habitat sont à chercher d’abord dans la superficie.

Interdiction d’avoir plus de deux logements

extraits : La meilleure façon de s’afficher comme un citoyen responsable vis-à-vis des générations futures est d’habiter une petite maison, une seule, près du boulot, qui consommera automatiquement moins de tout et réduira les émissions de gaz à effet de serre. N’oublions pas que chaque logement qui se construit, chaque habitat pavillonnaire qui s’étend à l’extérieur des villes, chaque résidence secondaire… empiète sur le territoire des autres espèces et explose l’empreinte écologique.

Logement social, un socialisme sans qualité

extraits : Adepte du quantitatif, la qualité on s’en fout. On veut imposer une augmentation du quota de logements sociaux dans les villes de plus de 3 500 habitants. On veut multiplier par cinq les sanctions contre les communes qui ne respecteraient pas leurs obligations légales. On veut réquisitionner des terrains publics pour y construire des logements. Mais on ne dit rien sur le niveau d’isolation des maisons, est-ce que ce sera des passoires thermiques ? On ne dit rien sur l’emploi qui devrait être le plus près possible à un logement. On ne dit rien sur le mitage du territoire qu’on devrait combattre…

Notre plus ancien article sur la question,

réduisons la surface de nos logements (2011)

extraits : En 2007, Laura Turner a achevé l’équipement de son modeste EcoManor de 575 m2 à Atlanta. Cette maison a été la première à recevoir la norme environnementale LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). Avec 27 panneaux solaires sur le toit, la récupération complète des eaux de pluie, de la géothermie partout, une isolation en mousse de soja et des portes en aggloméré de paille de blé, la baraque consomme de 80 à 90 % de moins d’énergie qu’une maison de la même taille dans la région. Mais une grande maison où vivent peu de personnes ne peut se revendiquer d’un mode de vie durable.

Moins de bébés, donc moins de logements ? Lire la suite »

Anti-écolos, leur stratégie de l’épouvantail

La pensée écologique s’est construite sur l’idée qu’une croissance matérielle infinie est impossible dans un monde fini. C’est un fait, une croissance matérielle trop prolongée produit des désastres globaux et irréversibles : par exemple, le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. En miroir, la dénonciation des lanceurs d’alerte comme autant de fous ou d’extrémistes est devenue un lieu commun de la rhétorique écolosceptique.

Luc Semal : « Lors de sa déclaration de politique générale, le premier ministre, Gabriel Attal, a jugé utile de définir sa conception de l’écologie par contraste avec une « écologie de la brutalité », supposément portée par « certains » : « Pour eux, l’écologie doit être punitive, douloureuse, passer par la désignation de boucs émissaires et par la décroissance. La décroissance, je le redis ici, c’est la fin de notre modèle social, c’est la pauvreté de masse. »

En rhétorique, cela s’appelle la stratégie de l’épouvantail : caricaturer les propos de l’adversaire, si possible en son absence, pour mieux les balayer du revers de la main. En France, une particularité linguistique veut que cette figure imposée se cristallise sur le mot « décroissance » depuis qu’une (petite) partie des écologistes en a fait son étendard. N’est-elle pas l’épouvantail parfait ? Nul besoin d’argumenter. Mais c’est laisser prospérer l’illusion que l’on pourrait « en même temps » mener la transition écologique et poursuivre indéfiniment la croissance matérielle. C’est faire fi des travaux scientifiques qui alertent sur l’existence des limites et sur les conséquences de leur dépassement.

Pourtant la décroissance n’est ni la récession ni la pauvreté pour tous. Ce serait plutôt, dans sa dimension matérielle, une réduction de la production et de la consommation à des fins de soutenabilité écologique et de justice sociale. Il s’agirait d’abord de faire décroître les consommations des plus riches, et de faire décroître les inégalités. »

Le point de vue des écologistes décroissants

Diego : En deux mots : la décroissance rend possible la sobriété sans pauvreté. À l’inverse, l’obstination dans la recherche de croissance nous mène inévitablement vers une explosion de la pauvreté.

Michel SOURROUILLE : Un système économique ou financier, quand il est en surchauffe, débouche nécessairement sur une crise économique ou un krach boursier. On n’appelle pas cela « décroissance », mais cela en a le goût et l’odeur. C’est une décroissance subie, imposée par le dysfonctionnement de notre machinerie thermo-industrielle. Elle peut se traduire comme en 1929 par un chômage de masse et la montée du fascisme. Les crises cycliques du type Kondratiev sont amorties aujourd’hui par un émission forcenée d’argent, comme après la crise des subprimes de 2008. Mais cela débouche nécessairement sur la stagflation, à la fois stagnation de l’activité économique et inflation. Donc soyons sérieux. La décroissance est une composante obligée d’un système croissanciste. Les « décroissants » disent simplement que pour éviter une récession (décroissance économique), mieux vaut apprendre à l’avance à maîtriser la décroissance, ce qu’on appelle aussi sobriété… dans tous les domaines.

Zahnstocher : Ne pas confondre décroissance et récession. La décroissance (je préfère acroissance) est un projet de société dans lequel la croissance économique n’est pas une nécessité, mais une conséquence éventuelle. Ce qui est nécessaire, c’est une baisse des émissions de GES, ça c’est certain. Pas que de ça, mais on peut déjà commencer avec cela. Si on doit les diminuer de 4% par an, c’est pour des raisons physiques. On ne pourra pas échapper aux lois physiques qui rendront la planète inhabitable sans cela. c’est donc un critère prioritaire. Si on peut maintenir une croissance économique dans ce cadre, fort bien, mais ce n’est pas le cas avec les technologies actuelles (et les autres limites planétaires à prendre en compte). Donc, ou bien on accepte la réalité, on regarde le mur et on freine, ou bien on continue comme actuellement à accélérer jusqu’à se prendre le mur. Faut-il vraiment être si courageux pour lever le pied ? Il va falloir choisir entre crever tous pour profiter encore quelques années des appartements à la neige pour 30 000 euros du mètre carré, ou bien renoncer aux luxueuses glissades sur neige artificielle.

Odyssea : De toutes façons, dans un monde fini comme la planète Terre, la décroissance arrivera tôt ou tard, sachant que tard se mesure au mieux en quelques dizaines d’années…Donc, elle sera brutale si on tarde, si vous êtes boomer, vous y échapperez peut-être…
Elle peut être (plus ou moins bien) maîtrisée si on s’y met immédiatement, ce qui laisse une chance à vos enfants, qui nous remercieront…
Si vous craignez la guerre, la pauvreté, l’horreur d’un monde dévasté, c’est le premier choix qui vous le garantit à coup sûr et non le second. Toute autre option est un fantasme ! Relisez « La cigale et la fourmi », c’est une magnifique illustration des 2 situations…

zap : Abonnez les politiques et journalistes au mensuel ‘la décroissance’ pour les aider à ouvrir les yeux… La décroissance est déjà en marche : une partie grandissante des français se serre la ceinture, pénuries d’eau, rendements agricoles et surfaces productives en chute, disparition de milliers d’espèces etc le changement de logiciel est inéluctable : moins gaspiller, moins consommer, moins produire et moins polluer, moins se déplacer… pour l’avenir de nos enfants et petits enfants !

Les différentes acceptions du mot « Décroissance » sur ce blog biosphere

Décroissance psychiatrique par déprescription

extraits : La décroissance en psychiatrie s’associe d’abord pour moi à la notion de déprescription, c’est-à-dire alléger les ordonnances de psychotropes. Cette pensée orientée vers la sobriété médicamenteuse…

Cadeaux, Noël bientôt en décroissance

extraits : Étonnant que le peuple face à l’inflation ne réclame pas un chèque jouets, et pourquoi pas le chèque foie gras. Les marchands du temple sont partout et conditionnent les familles. Les marchés de Noël, quel étalage de la futilité…

L’habituel déni du mot « décroissance »

extraits : Le cerveau de beaucoup d’humains est socialement programmé pour ne se rendre compte qu’on va dans le mur qu’après qu’on ait heurté le mur ! Le mensuel La Décroissance (novembre 2023) a listé les idioties dites par des gens qui se croient intelligents…

Vers la décroissance, subir ou choisir ?

extraits : La décroissance peut également être abordée comme politique, comme stratégie. Approche plus récente, cette vision ne prône plus la recherche de la croissance et la course à l’attractivité, dans un monde où les ressources sont finies et où, si l’humain doit survivre, il doit savoir se contenter de moins…

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L’agriculture va dans le mur, Attal accélère

Romain, 18 ans, hésite à reprendre ou l’élevage de son père, 250 chèvres, 80 brebis, 10 génisses, des volailles. « Peur d’en chier. Mon père n’a pas pris de vacances depuis vingt ans et ne se retire pas de salaire. Je ne veux pas de cette vie-là. Il me déconseille de reprendre, mais au fond je sais que ça lui ferait plaisir. »

Les élèves en lycée agricole sont inquiets, leur avenir dépend de contradictions actuellement insolubles.

Marc-André Selosse : Notre agriculture va dans le mur, financier, écologique et sanitaire. Les pratiques actuelles détruisent les supports écosystémiques de l’agriculture. Le labour trop fréquent décuple l’érosion et détruit la vie microbienne qui fertilise les sols, les faisant littéralement fondre. En trente ans, les pesticides ont éliminé 80 % des insectes, et en quinze ans ils ont tué 30 % des oiseaux. Nous compensons par des engrais minéraux et des pesticides, au prix d’une catastrophe sanitaire. Les phosphates des engrais minéraux sont contaminés par du cadmium, toxique et cancérigène, qui se retrouve dans nos aliments : les Français avalent 1,4 fois la dose maximale recommandée par l’OMS ! Les résidus de pesticides intoxiquent les eaux potables et empoisonnent les agriculteurs eux-mêmes, qui présentent des surcroîts de cancers (+ 20 % de myélomes et + 50 % de lymphomes, ou de maladies de Parkinson et d’Alzheimer.

Plus grave, on se dispense de solutions dérivées des sciences écologiques, ce que l’on appelle l’agroécologie. Les haies que l’on répugne à replanter préviennent l’érosion et réduisent de 80 % les bioagresseurs des cultures, en freinant leur dispersion. Des cultures mélangées (céréales et légumineuses mêlées, par exemple) réduisent la propagation des bioagresseurs de 60 % en augmentant la production de 20 % à 40 %. Les cultures sans labour reconstruisent la vie des sols… Or les mesures demandées par la profession agricole, voire accordées par le gouvernement, enferment dans la dépendance aux combustibles fossiles ou aux pesticides, et retardent la mise en place d’alternatives.

Il faut impérativement éviter la fracture entre agriculteurs et citoyens, car ces derniers peuvent, par leurs achats ou leurs subventions, aider la transition vers l’agroécologie ; chaque Européen verse 120 euros par an pour la politique agricole commune européenne. On ne pourra pas sauver l’environnement sans les agriculteurs, et réciproquement.

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Soutien des paysans, rejet des tracteurs

extraits : Certes le désespoir règne actuellement chez de nombreux agriculteurs qui ne peuvent plus faire face à la surcharge de travail, à l’augmentation des coûts, à la précarité des revenus, à la dépendance à l’égard des subventions agricoles, à l’absence de perspective de succession pour leurs exploitations et aux nouvelles réglementations émanant des capitales et de Bruxelles. Mais comment font-ils pour s’acheter des tracteurs à plus de 150 000 euros l’unité, sans compter le matériel idoine qui va avec ? C’est là où vont les subventions européennes ? Pourquoi acheter des nouveaux tracteurs surpuissants tous les 4 ans pour faire les foins…

Gabriel Attal, la politique sans l’écologie

extraits : Le premier ministre n’a donné aucun détail sur la manière dont il entendait mieux protéger la biodiversité. Tout au contraire, il a annoncé que la France avait rallié 22 pays à sa demande d’obtenir une nouvelle dérogation européenne à l’obligation faite aux agriculteurs bénéficiant de la politique agricole commune (PAC) de consacrer 4 % de leurs exploitations à des infrastructures bénéfiques à l’environnement, telles que les haies, les bosquets, les mares ou les jachères…

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La chronique décroissante d’Alain Accardo

Depuis 2007, il délivre tous les mois une chronique au journal La Décroissance. Alain Accardo, né le 3 mai 1934, est adepte d’une sociologie critique dans la continuité des travaux de Pierre Bourdieu, notamment sur les systèmes de reproduction des inégalités et de domination. Voici sa dernière prestation, à presque 90 ans, dans le mensuel de février 2024.

« Errare… perseverare… », en résumé :

Alain Accardo : Si l’on en croit les projections des experts de l’ONU, la population mondiale a atteint les 8 milliards d’individus en 2022 et devrait atteindre les 10 milliards en 2050. Est-il nécessaire de préciser que, de l’avis d’à peu près toutes les personnes réellement compétentes sur la question des équilibres démographiques, avec de tels effectifs de population l’état de la planète, d’ores et déjà inquiétant à tous égards, deviendrait absolument ingérable. Une autre thèse consiste à dire qu’assurément la situation deviendrait ingérable non pas à cause du nombre des êtres humains mais à cause de leur mode de vie. Ce qui signifie qu’on ne perdrait tout espoir d’éviter la catastrophe que si ces dix milliards s’obstinent à copier l’American way of life, comme s’efforcent, ou rêvent, de le faire actuellement la plupart des peuples de la Terre.

En revanche, si cette immense population apprenait à modérer ses appétits dans tous les domaines et sur tous les plans, la planète Terre pourrait continuer à se montrer hospitalière pour ses habitants. C’est là une hypothèse de nature à réjouir n’importe quel partisan de la Décroissance, mais qui ne va pas sans quelques interrogations. D’abord, d’où tire-t-on l’assurance que la population globale s’arrêtera d’augmenter une fois franchi le seuil des 10 milliards ? Ensuite comment être assuré que se produise dans le domaine de la fécondité un changement d’attitude sans précédent dans l’histoire de l’espèce ? Pourquoi pourrait-on se fier aux réactions d’une humanité qui a prouvé mille fois qu’elle préférait « danser sur un volcan » ? Rien n’est plus commun que l’erreur, tous les sages nous l’ont répété au fil des siècles.

Et qui peut encore douter aujourd’hui que la majorité des pays européens et au-delà ne soit tombée amoureuse du modèle américain au point de vouloir lui ressembler trait pour trait ? C’est malheureusement le constat d’une telle aliénation qui s’impose. Les mentalités modernes sont marques par le désir obsédant d’accumuler toujours plus de capital, tant chez les simples particuliers que chez les milliardaires. Cela rend encore plus douteuse la conversion massive et rapide d’une conversion à une décroissance économique.

Notre commentaire : Pour une fois et c’est une première, le mensuel de Vincent Cheynet laisse paraître un article sur le douloureux dilemme « décroissance  démographique » et/ou décroissance économique. Après une condamnation sans nuance de la question malthusienne en 2009, une récente ouverture d’esprit se fait donc jour. Voici sur notre blog biosphere :

Comment réduire la population mondiale (décembre 2023-janvier 2024)

extraits : « Comment réduire la population mondiale avec bienveillance », tel est le titre d’un article de Nicolas Bertrand (un pseudo) du mensuel La Décroissance (décembre 2023-janvier 2024). C’est une première dans ce journal, aborder la question démographique à part entière sans porter ouvertement de jugement anti-malthusien. Son rédacteur en chef Vincent Cheynet va-t-il devenir adhérent de l’association Démographie Responsable ?…

Vincent Cheynet, la décroissance démographique (avril 2023)

extraits : Après des années de silence absolu sur la question démographique de la part du mensuel « La décroissance » et de son rédacteur en chef Vincent Cheynet, voici ce mois d’avril 2023 une première approche, disons assez « décalée ». Le grand titre en première page : «  Pour sauver le monde, faites des bébés, pas la guerre ». L’article de fond en page 3 : la pensée stérile des « no kid »…

La surpopulation snobée par les décroissants (février 2023)

extraits : Les anti-malthusiens sont parfois virulents. Le mensuel « La Décroissance » a choisi une voie plus pernicieuse, ne jamais parler de la question démographique, même dans un monde aujourd’hui peuplé de 8 milliards d’une espèce grouillante, nous-mêmes. Voici un témoignage dans le courrier des lecteurs de février 2023 :

« Comment justifier une ignorance aussi perturbante du sujet de la démographie dans vos colonnes ? A travers ce qui ne peut être, à un stade aussi prononcé, qu’une omerta délibérée, vous pratiquez le même genre de manipulations-occultations que celles que nous reprochions aux systèmes en place. Si vous détricotez tous les dégâts que vous déplorez à longueur de numéros, vous verrez apparaître, à la base, le parallèle à la voracité, cette foutue démographie exponentielle. L’espèce humaine grouille et se vautre dans la profanation du miracle qu’est l’apparition de la vie sur la planète Terre.

MALTHUS, décroissant nié par les décroissants (2009)

extraits : Aujourd’hui encore, tout un pan du mouvement de la décroissance rejette le malthusianisme. Un dossier inclus en supplément de la revue La Décroissance (juillet 2009) titre : « La décroissance contre Malthus ». C’est une philippique contre les « malthusiens ». Vincent Cheynet, le rédacteur en chef, estime que c’est un débat miné : « Pour sauver l’humanité, faut-il sacrifier ce qu’il y a d’humain en nous ? » Il évoque une double facette du malthusianisme, la nécessité de prendre en compte les limites écologiques d’une part et une pensée antisociale d’autre part. Il écrit : « En fréquentant les milieux écologistes, nous croisons inévitablement des militants pour la réduction de la population humaine […] Il est particulièrement aisé de percevoir le caractère pathologique de leur démarche. »…

En savoir encore plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

La chronique décroissante d’Alain Accardo Lire la suite »

Corrida, culture vivante… de la torture

La corrida a repris le 28 janvier 2024 à Mexico après plus d’un an d’une interdiction finalement annulée par la Cour suprême qui ne s’est pas prononcée sur le fond du recours. Près de la plus grande arène au monde, grande colère des antitauromachies.

LE MONDE avec AFP : « Liberté. Taureaux, culture vivante », lisait-on au milieu de l’arène. Des adversaires de la tauromachie ont défilé hors arène sous le slogan « La torture n’est ni de l’art ni de la culture ». Les corridas ont été importées par les conquistadors espagnols au XVIe siècle. Le secteur a généré en 2018 un chiffre d’affaires de 414 millones de pesos mexicains, avec 83 000 emplois directs à la clé, plaident les aficionados.

La condition animale sur ce blog biosphere

Moi, taureau de corrida, exige la réciprocité (2012)

extraits : J’ai fait un rêve, merveilleux rêve, qu’un homme beau et costaud se retrouve dans l’arène, tout nu. Il entre sur le sable, aveuglé par les projecteurs, court à droite ou à gauche, ne sait où aller, ce qu’on attend de lui. Une clameur gonfle, un taureau entre à son tour, majestueux dans sa robe noire, il salue la foule en délire. L’homme comprend brusquement, ce sera une lutte à mort, il cherche comment se défendre, on lui lance un petit couteau. Le spectacle commence. Le taureau, mon frère, va sortir vainqueur, presque toujours. Nous avons sélectionné cet homme pour sa force et son intelligence, nous l’avons élevé avec d’autres dans l’ignorance de son sort funeste, nous l’avons choisi pour mourir aujourd’hui en public. Ainsi va la vie. Un jugement vient de conforter nos traditions. Organiser des corridas humaines dans certaines régions est conforme à la Constitution, vient de juger le Conseil constitutionnel, rejetant le recours d’associations qui militent contre l’humanomachie…

Corrida et « qualité » de vie des taureaux espagnols (2015)

extraits : Depuis que l’Assemblée nationale, travaillée au corps par nos « 30 Millions d’Amis », a voté le projet de loi relatif à la modernisation du droit et reconnu l’animal comme « un être vivant doué de sensibilité » (article 515-14 du Code civil), je m’interroge sérieusement sur la qualité de vie des taureaux espagnols encore libres en cette période hivernale de filtrer par leurs naseaux l’air frais de la prairie….

Des éco-terrorisants au parlement ! (2022)

extraits : Dans une tribune du MONDE, plus de deux cents élus, dont Christophe Castaner et Bruno Retailleau, défendent la corrida et s’opposent à « l’écototalitarisme » : « Interdire la corrida, c’est interdire une culture et humilier une partie de nos concitoyens. Nous ne l’accepterons pas. Du sapin de Noël à la chasse, du barbecue amical aux rêves d’enfants de devenir aviateur, nous ne voulons pas interdire, normer, supprimer, effacer. Nous sommes des défenseurs acharnés de la liberté, et des opposants résolus à l’écototalitarisme. Nous croyons à la défense de la condition animale, mais cela ne doit pas servir d’alibi pour effacer nos singularités culturelles, nos marqueurs régionaux, bafouer le respect d’autrui et la fraternité qui fonde notre République »…

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Soutien des paysans, rejet des tracteurs

Certes le désespoir règne actuellement chez de nombreux agriculteurs qui ne peuvent plus faire face à la surcharge de travail, à l’augmentation des coûts, à la précarité des revenus, à la dépendance à l’égard des subventions agricoles, à l’absence de perspective de succession pour leurs exploitations et aux nouvelles réglementations émanant des capitales et de Bruxelles. Mais comment font-ils pour s’acheter des tracteurs à plus de 150 000 euros l’unité, sans compter le matériel idoine qui va avec ? C’est là où vont les subventions européennes ? Pourquoi acheter des nouveaux tracteurs surpuissants tous les 4 ans pour faire les foins ?

Nous soutenons depuis toujours les technologies paysannes pour « reprendre la terre aux machines ». Les machines comme engins de guerre agricole, mais aussi comme machine industrielle, machine administrée, machine à nourrir ou plutôt à remplir les caddies. Cette agro-industrie profite de chaque occasion pour se propager encore plus, éliminant les savoir-faire, les communautés paysannes, mais aussi la biodiversité et finalement le savoir et le pouvoir s’alimenter. Les dégâts sanitaires et sociaux sont colossaux, pas moins que les dégâts environnementaux…

Disons-le tout net, l’agriculture industrielle est devenue démentielle. Il est abominable de voir à l’heure actuelle une manifestation d’exploitants agricoles centrée sur la mise en image de tracteurs dont la roue arrière est souvent plus haute que le conducteur lui-même. Mais problème, comment faire passer en quelques années seulement la population active agricole de moins de 2 % comme actuellement à 36% comme c’était le cas en 1946 et comme cela aurait du rester?

Sur ce blog biosphere, nous pensons depuis toujours que les paysans doivent être soutenus. Mais nous disons bien « paysans », par opposition aux agro-industriels qui font disparaître cette paysannerie à coup de modernisation sans limite.

(2005.07.10) Les OGM, adaptés à une agriculture extensive, correspondent seulement aux besoins des grandes multinationales de l’agroalimentaire. A l’opposé, le problème agricole mondial n’est pas d’accroître les quantités produites, mais de maintenir des communautés paysannes vivables et viables. En effet la solution au désordre mondial n’est pas à rechercher dans une agriculture industrialisée et peu utilisatrice de main d’œuvre, mais au contraire dans le développement d’une petite agriculture qui protège des sols fragiles et limite l’exode vers des métropoles de plus en plus ingérables….

Nous n’avons jamais changé, lire aussi sur ce blog:

4 juin 2022, Le XXIe siècle sera paysan… ou ne sera pas !

13 novembre 2019, Agribashing et retour à la paysannerie

9 février 2016, pour un retour des paysans contre l’agriculture industrielle

15 mars 2014, semences paysannes contre marchandisation de la vie

26 janvier 2013, Un modèle pour l’écologiste, le paysan Paul Bedel

24 novembre 2012, Paul Bedel, Testament d’un paysan en voie de disparition

22 août 2009, tous paysans en 2050

25 mars 2009, le retour des paysans

9 octobre 2008, paysans de tous les pays, unissez-vous

Nous n’avons pas à soutenir un secteur d’activité qui fonctionne au détriment de la biosphère.

– En Allemagne, des milliers de tracteurs ont roulé pour préserver les subventions au diesel agricole.

– En France, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) du Grand Bassin parisien se préparent à « un siège » de Paris ce lundi.

Dans un système sans limites, il devient impossible de fixer des limites.

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« Je vous nourris et moi, je meurs » 

« Je suis éleveur, je vous nourris et moi, je meurs ». Avec son cheptel de bovins lait et viande, il gagnait il y a dix-huit ans,1 000 euros par mois, aujourd’hui 800, alors que la taille de sa ferme et sa production de lait ont triplé… Escortés par les forces de l’ordre, les quinze tracteurs en route pour l’opération de blocage des routes organisée le 25 janvier 2025 sont salués par les automobilistes… Les barrages révèlent les mêmes maux : la hausse des coûts, les revenus si faibles pour un travail si lourd et toujours plus complexe et, au fond, par-dessus tout, la perte de sens et le manque de reconnaissance.

« La centaine de propositions très concrètes n’est pas une base de négociations, c’est une demande complète dans laquelle il n’est pas question que l’on fasse ses courses », a averti, de son coté, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. Les services de renseignement alertent le gouvernement sur les risques de débordement de la colère des agriculteurs si « l’attente » de réponses de l’exécutif était « trop longue ».

Réactions sur lemonde.fr

– En clair je veux être aimé, faire ce que je veux et être subventionné automatiquement sans paperasse.

– J’espère que tous les moyens légaux seront mis en œuvre pour mettre fin à ces barrages. Mais bon, comme il s’agit des voix que la Macronie veut aller récupérer, il y a peu de chances.

– Colère des agriculteurs : Gérald Darmanin demande aux préfets de la « modération » et l’intervention des forces de l’ordre « en dernier recours »

-Darmanin a donné aux préfets une consigne de mansuétude dans cette affaire. Morale de l’ histoire : selon qu’on est activiste pour le climat ou violent adepte des mégabassines, la tolérance des autorités n’ est pas la même…

– Merci au gouvernement pour sa pratique de l’ordre à deux vitesses : si incendier et remplir de lisier une préfecture pendant que les CRS ont l’ordre de ne pas bouger ne sont que des broutilles ne méritant que la mansuétude de Darmanin, le discours de Macron sur le retour à l’ordre et à l’autorité est totalement décrédibilisé. Je saurai aussi m’en souvenir.

– Exportation agro alimentaire 80 milliards 2022… Excédent commercial 9,4 Milliards en 2022 … Les 2/3 sont avec l’Europe… donc il y a des secteurs qui marchent

– Non au mélange des agriculteurs riches et des « pauvres. Non aux diktats immédiats. Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, 6ème fortune de France.

– Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA depuis 2023 et président du conseil d’administration du groupe industriel et financier Avril.

– Ils en ont de bien beaux super tracteurs rutilants, ces braves gens, sur ces images. Rien dans cet article, sur leurs patrimoines fonciers…Ca coûte combien un super tracteur?

– On attend toujours l’article de fond sur LES agriculteurs : au choix, les 125 000 exploitations qui ne font pas 25 000 de CA/an, ou les 265 000 restantes qui expliquent qu’en 2022 les résultats agricoles ont connu leur plus haut historique, avec une moyenne de 50 000 € nets dégagés par exploitation, ce qui a permis de verser en moyenne 2 000€ en salaire.

– J’avoue ne pas comprendre quelles actions les agriculteurs exigent des pouvoirs publics. Une prime de rééquilibrage face des importations moins chers ? Des prix plancher ? Des barrières douanières contraires à nos engagements européens ? De nouvelles subventions d’Etat en complément des aides FEADER et régionales ?

– La FNSEA, seul interlocuteur des medias visiblement, qui a la main sur les coopératives agricoles de France et de Navarre, syndicat gangrené par les lobbys agro chimiques qui défend un modèle agricole inadaptable aux problèmes écologiques

– Le jour où les agriculteurs qui manifestent auront compris qu’ils sont les « idiots utiles » de la Fnsea, leur avenir sera moins compromis.

– Les agriculteurs représentent 1,5 % de la population active, soit environ 0,5 % de la population totale. A titre de comparaison, il y a deux fois plus de chasseurs. Leur capacité d’action, aussi phénoménale qu’anecdotique, est l’illustration du malaise d’un changement de monde mal vécu.

– Les agriculteurs exigent du gouvernement (pesticide, bassines, gazole, etc.). Les écolos exigent du gouvernement l’inverse (pesticide, bassines, gazole). La véritable confrontation est là.

– Il y a pourtant une solution simple, rejoindre un circuit court, rencontrer les producteurs, prendre la mesure de la beauté et de la difficulté de leur travail, créer du lien avec eux, les soutenir, manger des produits de meilleure qualité, favoriser un système plus résilient et tant pis si on part pas en Thaïlande ou si on achète pas le dernier SUV cette année…

– Le bon modèle : les agriculteurs se mettent en autarcie, cultivent leur potager et entretiennent leur basses-cours. Il proposent aux citadins des terres en location pour produire pour eux-mêmes leur subsistance et leur facturent leurs conseils.

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Le XXIe siècle sera paysan… ou ne sera pas !

extraits : Les machines comme engins de guerre agricole, mais aussi comme machine économique, industrielle, machine administrée, machine à nourrir ou plutôt à remplir les caddies. Cette agro-industrie profite de chaque choc pour se propager encore, éliminant les savoir-faire, les communautés paysannes, mais aussi la biodiversité et finalement le savoir et le pouvoir s’alimenter. Les dégâts sanitaires et sociaux sont colossaux, pas moins que les dégâts environnementaux.En 2050, nous serons au lendemain des grands chocs écologiques qui vont déstructurer la société thermo-industrielle. Ce sera comme pendant une grande guerre, la pénurie et le rapprochement des campagnes. Ce sera le retour des paysans comme décrit par Silvia Pérez-Vitoria : « Quel que soit l’avenir de nos sociétés, la terre reste le fondement de notre alimentation…

Nicolas Hulot et la PAYSANNERIE

extraits : « Le grand désarroi tragique de l’homme moderne, c’est de ne plus être relié à rien. On ne sait plus comment pousse une betterave ! L’agriculture est un des domaines où nous avons opéré la plus grande transgression. L’homme a voulu se substituer à la nature. En l’espace de quelques décennies, il a détruit des milliards d’hectares de terres agricoles et les a transformés en une espèce de support mécanique inerte. Il est entré dans une spirale tragique consistant à injecter dans les sols toutes sortes de substances toxiques qui donnent un temps l’illusion d’une certaine productivité, mais qui sont très rapidement rattrapées par de multiples effets secondaires sanitaires et environnementaux »…

pour un retour des paysans contre l’agriculture industrielle

extraits : Il nous faudrait promouvoir une agriculture moins industrielle, c’est-à-dire plus artisanale, plus respectueuse de l’environnement mais aussi plus intensive en emplois. En effet la France ne peut plus être compétitive sur les marchés internationaux en tentant d’exporter des denrées standards produites à grande échelle. Les poulets nourris avec du maïs et du soja brésiliens ne peuvent être vendus plus chers que des poulets brésiliens… Beaucoup d’agriculteurs considèrent cependant qu’il leur faut poursuivre avec les formes actuelles d’agriculture industrielle, quitte à considérer les problèmes environnementaux et sanitaires engendrés par celles-ci comme étant relativement secondaires…

« Je vous nourris et moi, je meurs »  Lire la suite »

Gabriel Attal, anti-écolo… comme Macron

Dans notre système français d’un président élu au suffrage universel, le 1er ministre n’est que la voix de son maître, aujourd’hui Emmanuel Macron. L’écologie sera donc absente avec Gabriel Attal, nommé 1er ministre le 9 janvier 2024.

Sur ce blog, nous nous étions penchés en octobre 2016 sur les positions d’Emmanuel Macron en matière d’écologie quand il était encore ministre de François Hollande. Il était pronucléaire sans sourciller : « Le réchauffement climatique est d’une actualité pressante. Grâce à utilisation de l’énergie nucléaire, la France est parmi les pays les plus décarbonés des pays développés. » Macron faisait une confiance absolue à la croissance : « La France dispose de grande marges de progression dans le domaine l’efficacité énergétique, c’est l’objet de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte ainsi que 4 des 9 solutions industrielles qui composent la Nouvelle France Industrielle. » Macron adoptait le mythe contemporain du progrès technique in(dé)fini : « Le moteur de la transition, c’est l’innovation industrielle autant que l’innovation des business model. Toutes ces innovations (ndlr : non précisées) impliquent des créations d’entreprises et des emplois. » Macron était aussi pour l(’impossible) perpétuation du mode de vie actuel : « Devons-nous réduire nos déplacements ? Non, au contraire ! Il faut imaginer des véhicules individuels plus sobres, comme les véhicules électriques. » ….

Gabriel Attal ne sera qu’un fidèle macroniste qui va donc ignorer l’urgence écologique… comme son maître.

Donnons quelques détails grâce au site Reporterre

À 34 ans, le CV de Gabriel Attal est déjà bien rempli. Mais il n’a jamais exprimé un intérêt pour les questions écologiques. Formé à l’élitiste École alsacienne, puis à Sciences Po Paris, il fréquente les ministères depuis ses 23 ans. Attal est entré en 2012 dans le cabinet de la ministre socialiste de la Santé Marisol Touraine. Attal a été élu député des Hauts-de-Seine de la majorité présidentielle en 2017. Dès octobre 2018, Attal est entré au gouvernement en tant que secrétaire d’État à la jeunesse… L’écologie, dans ce chemin bien tracé, n’a été qu’une question annexe.

Porte-parole du gouvernement en mai 2021, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal : « Notre conception de l’écologie n’est ni celle de LR – qui vote systématiquement contre tous nos textes en faveur de l’environnement – ni celle des Verts qui ne voient comme seule solution que taxer et punir… Nous, on ne dit pas aux jeunes : “Demain, vous ne prendrez plus l’avion”, mais : “on met les moyens pour inventer l’avion de demain.” » En octobre 2021, Attal s’en est pris pendant la campagne présidentielle au programme de l’écologiste Yannick Jadot, qui relève selon lui de « l’écologie punitive ». « Quand on parle de fin du nucléaire, si on n’avait pas le nucléaire, la facture d’électricité des Français, elle s’envolerait en ce moment », a-t-il alors ajouté.

En novembre 2022, invité à s’exprimer sur « l’écologie radicale », Attal fustigeait le soutien des députés Europe Écologie-Les Verts (EELV) ou La France insoumise (LFI) aux manifestants contre les mégabassines. Et Attal approuvait déjà une possible dissolution des Soulèvements de la Terre, s’affirmant comme un soutien de la ligne Darmanin au gouvernement : « Je pense qu’il faut tout regarder. On a eu la main lourde et on l’a régulièrement en Conseil des ministres. On dissout régulièrement des groupes violents, qui ne respectent pas les valeurs de la République. »

Ministre délégué aux Comptes publics, en juin 2023, Attal marquait clairement ses priorités : « S’endetter pour investir notamment dans la transition écologique, on ne peut pas se le permettre. »

Le parcours du nouveau Premier ministre ne semble guère laisser espérer mieux pour les mois et années à venir. Dans son discours lors de la passation de pouvoir avec Élisabeth Borne, il n’a d’ailleurs pas eu un mot pour l’écologie, tout juste a-t-il évoqué « l’avenir de la planète », en sixième position dans ses priorités. Les trois « axes majeurs » de sa future action qu’il a souhaité mettre en avant sont le travail, « la libération de notre économie (…) avec la simplification drastique de la vie de nos entreprises » et la jeunesse.

Son premier déplacement comme nouveau Premier ministre était, dès le 9 janvier, dans le Pas-de-Calais inondé. L’occasion de constater les dégâts humains et matériels causés sur le sol français par le changement climatique. Répétera-t-il aux sinistrés des inondations que la priorité est à la dette plutôt qu’à la crise écologique ?

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Libre circulation et droit de propriété

Pour protéger la nature, il faut la connaître. Et pour la connaître, il faut pouvoir y accéder. On comprend mal l’impérieuse nécessité de venir, en 2023, sanctionner des usagers de la nature, à l’heure où il faudrait changer de fond en comble notre rapport à elle. Mais la loi est toujours soumise à interprétations diverses….

Tribune de 50 personnalités : La loi du 2 février 2023 vise « à limiter l’engrillagement des espaces naturels et à protéger la propriété privée » ; le simple fait de traverser une propriété rurale ou forestière, sans même l’endommager, constitue une contravention de quatrième classe, sanctionnée par une amende forfaitaire de 135 euros. Si la France est depuis longtemps attachée à la liberté d’aller et venir, elle est également protectrice de la propriété privée. Nous souhaitons ouvrir un débat sur l’opportunité de faire évoluer notre législation pour garantir à tous, dans une perspective démocratique, le libre accès aux espaces naturels.

Le point de vue contrasté des écologistes

Camtaoij : J’ai du mal à comprendre en quoi la nouvelle loi serait mauvaise. Avant, sur son terrain privé, on pouvait mettre un grillage qui interdisait l’accès aux promeneurs. La nouvelle loi l’interdit. En contrepartie, les propriétaires peuvent poser des panneaux interdisant l’accès, ce que seule infime partie d’entre eux voudrait faire.

ti Gilou : Derrière cette loi on reconnaît le lobby des chasseurs  » hauts de gamme », ceux qui chassent à courre ou dans les grandes propriétés, . Bref les copains de Larcher et de Macron, ceux qui aiment mutualiser les pertes et privatiser les bénéfices.

Tri : Par contre, les chasseurs ont le droit de traverser les propriétés privées. Cherchez l’erreur.

JC Bonnier : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité (Article 17 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen).

MCC : En quoi les propriétaires de ces espaces seraient ils « privés » de leur propriété ? Vous m’expliquez ?

Pierre-M. : Il ne s’agit pas d’ôter le droit à la propriété. Juste de donner un droit de passage sur des terres qui ne sont ni habitées ni exploitées.

Albanhautesavoie : Il serait temps de revoir la notion de propriété privée. De quel droit un être humain pourrait-il être propriétaire de vastes espaces naturels? La nature est un bien commun qui ne devrait pas pouvoir être privatisé.

Pm22 : 1) les forêts de l’Etat sont libres d’accès. Pas de chasse le dimanche. 2) les forêts privés sont souvent traversés par des chemins publics (communales, etc.) qui sont libre d’accès. 3) une forêt est un outil de travail, ce n’est pas un terrain de jeu. Vous devez rester sur les chemins et vérifier qu’aucun panneau ne vous en interdit l’accès.

Alphabet : J’ajouterai que le libre accès à la nature ne saurait se faire qu’à pied, pas à cheval, pas à vélo et … surtout pas à moto ou en quad comme je le vois faire trop souvent.

Brutus : Une forêt saine et durable est une forêt sans promeneurs et sans chasseurs.

NB : La loi du 2 février 2023 est d’abord faite pour faciliter la libre circulation de la faune sauvage, ce que ne dit pas cette tribune.

Art. L. 372-1.-Les clôtures implantées dans les zones naturelles ou forestières délimitées par le règlement du plan local d’urbanisme en application de l’article L. 151-9 du code de l’urbanisme ou, à défaut d’un tel règlement, dans les espaces naturels permettent en tout temps la libre circulation des animaux sauvages. Elles sont posées 30 centimètres au-dessus de la surface du sol, leur hauteur est limitée à 1,20 mètre…

Art. 226-4-3.-Sans préjudice de l’application de l’article 226-4, dans le cas où le caractère privé du lieu est matérialisé physiquement, pénétrer sans autorisation dans la propriété privée rurale ou forestière d’autrui, sauf les cas où la loi le permet, constitue une contravention de la 4e classe. »

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Apprendre aux enfants à ne pas croire au père Noël

Une enseignante remplaçante du New Jersey a annoncé à ses élèves, âgés de 6 et 7 ans, que le père Noël n’existait pas. Face au traumatisme enduré, le directeur de l’école élémentaire a envoyé une lettre aux parents pour s’excuser et leur recommande de « prendre les mesures appropriées pour préserver l’innocence des enfants ». L’enseignante a été renvoyée. Elle aurait du être remerciée, félicitée, montrée en exemple.

Car l’innocence des enfants est exploitée, dénaturée. le Père Noël est devenu le camelot immonde des marchands les plus fétides de ce monde. Tous ces marchands de rêve et d’illusion, véritables pirates des aspirations enfantines, colporteurs mercantiles de l’idéologie du flic, du fric, du flingue, sévissent dans les médias et les devantures.

« Sauter à la corde ou jouer au ballon devient un exploit quasi contestataire sur des abords d’immeubles transformés en parking. Quelles sont les tendances d’enfants élevés dans un milieu naturel et n’ayant pas à souffrir du poids des divers modes d’intoxication ? Ils courent, ils jouent dans les flaques, se roulent dans la boue, ou tentent de percer les mystères de « papa-maman ». Ils vivent, pensent, créent. Refouler ces pulsions naturelles est donc le but criminel de notre société. Le système des marchands au pouvoir a dit : J’achète le Père Noël. Les marchands tuent l’enfant, tuent les parents, tuent le jouet. »( la Gueule ouverte, janvier 1973)

Noël est une chiotte ignoble et on va plonger nos gosses là-dedans ? Mais faut bien faire plaisir au gamin ! D’ailleurs ces jeux sollicitent de plus en plus de consommation électrique. Allez, tenez, on va fantasmer un peu : bientôt pour construire des EPR nucléaires, EDF s’adressera à nos gosses et leur proclamera la nécessité de l’atome pour fournir de l’électricité à leurs jouets électroniques.

En tant que grand-père, j’ai été horrifié par ce ballon qui, quand on l’envoyait plus loin, disait « suis-moi, suis-moi »… à ma petite fille de deux ans !

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