COP28, le moment d’une vérité édulcorée

Elle s’annonce comme « la COP des fossiles ». A Dubaï, les Etats réunis pour la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28), du 30 novembre au 12 décembre, tenteront de négocier une formule appelant à une réduction de l’usage du charbon, du pétrole et du gaz, principaux responsables du dérèglement climatique. « La COP28 sera un moment de vérité pour l’industrie pétrolière et gazière, qui devra montrer si elle veut être un partenaire sérieux pour accélérer la réponse au dérèglement climatique », affirme Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Un rapport de l’AIE souligne que le secteur n’est, pour le moment, pas un « partenaire sérieux » dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Perrine Mouterde : Les entreprises pétrolières et gazières jouent aujourd’hui un rôle plus que marginal dans la transition énergétique. Un chiffre résume ce manque d’engagement : leurs investissements dans les énergies bas carbone ne représentent que 1 % des investissements totaux (1 800 milliards de dollars en 2023).

Fatih Birol : « Aujourd’hui, le monde produit environ 100 millions de barils de pétrole par jour, explique En 2050, il faudra être passé à 25 millions. Quand vous parlez aux entreprises, elles vous disent toutes : “Je suis prête à produire ces 25 millions de barils.” est-ce la baisse de la consommation d’hydrocarbures qui doit être à l’origine de la transition, ou faut-il d’abord mettre un terme à la production ? Aucune des deux approches n’est satisfaisante face à l’ampleur des défis, et aucun des acteurs ne devrait attendre que l’autre agisse en premier. L’idée que les producteurs d’hydrocarbures peuvent continuer comme avant et qu’ils vont réduire leurs émissions à zéro grâce à un déploiement massif du captage et stockage de carbone est, selon moi, un fantasme. »

Le point de vue des écologistes climato-compatibles

COP28, 28 années que ça dure, la mascarade. On assiste à une réunion de la ligue antialcoolique menée par les distillateurs de la gnôle. Un moment de vérité en effet. Appeler une mascarade récurrente « un moment de vérité » est l’actualisation parfaite de la novlangue du très regretté Georges Orwell ! Accepter d’organiser une COP à Dubaï, il fallait le faire ! Cet émirat représente le club de ceux qui aident à le plus polluer la planète. Le thème captage/stockage du CO2, ne doit pas être mis à l’Ordre du Jour. C’est un attrape nigaud.

La meilleure façon de baisser la consommation de pétrole, c’est de valoriser socialement la sobriété. Il faut que devienne honteux le fait d’avoir une maison secondaire, posséder une voiture à soi et partir en vacances en avion. On peut en dire autant au niveau démographique. Il faut qu’avoir une famille nombreuse ne soit plus considéré comme une réussite. Tant qu’on n’aura pas tout ça, nous irons au désastre. Les ressources ne sont pas infinies. Et la Terre n’est pas une poubelle à CO2 et autres déchets de la croissance. Ce sont nos petits-enfants qui reviendront deux siècles en arrière, dans un monde détérioré grave. Une société basée sur l’hyper-consommation est vouée à la disparition.

Nous attendons le moment de vérité. Enfin le vrai, pas celui qui revenait régulièrement depuis Kyoto avec mecs en costards et larmes de joie en agitant au final un bout de papier qui ne correspondait à rien. Le vrai moment. Celui où on dit : c’est foutu, bonne chance à tous. En attendant cette révélation, les 0,01% vont continuer à se gaver grave en se faisant lécher le derrière par la classe politique.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

COP28 et AIE, sobriété énergétique tabou ! (25 octobre 2023)

extraits : La première priorité pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, c’est la sobriété énergétique. Aucune trace de cette urgence dans le rapport de l’AIE. Les deux autres leviers à mettre en œuvre, les énergies renouvelable et l’efficacité énergétique, ne sont que des leurres. L’expérience montre que jusqu’à présent les énergies renouvelables ne remplacent pas les énergies fossiles, mais s’ajoutent pour répondre à notre boulimie énergétique. Quand à la technologie sur laquelle repose l’efficacité énergétique, non seulement il y a l’effet rebond qui annule les progrès possibles quand on évite la sobriété, mais croire que remplacer une automobile thermique par une voiture électrique est une avancée est idiot car l’électricité, il faut la fabriquer…

Boycott de la COP28, la seule option ? (3 octobre 2023)

extraits : Nous appelons les pouvoirs publics, associations et dirigeants d’entreprises à ne pas cautionner par leur présence cette mise en scène dans un pays qui ne prospère que grâce à l’extraction d’énergies fossiles. Abou Dhabi prévoit même d’augmenter sa production de barils de 25 % d’ici à 2027 ! A Dubaï, la dérive devient caricature : l’événement sera présidé par le patron de la plus grande entreprise d’énergies fossiles des Emirats arabes unis – Sultan Ahmed Al-Jaber – quelques semaines après des révélations de la presse britannique nous apprenant que les Émirats mentent depuis dix ans sur leurs émissions de méthane…

13 réflexions sur “COP28, le moment d’une vérité édulcorée”

  1. Éditorial du MONDE (29/11/2023) : Quand bien même les promesses formulées lors des précédentes COP seraient tenues, la courbe des émissions sera tout juste inversée en 2030, et l’ampleur du réchauffement tutoiera les 3 °C à la fin du siècle. Pourtant le principe d’une sortie des énergies fossiles est resté tabou lors des précédentes COP. Même l’emblématique accord de Paris n’y fait pas référence de manière explicite, préférant parler de réduction des émissions de GES et d’objectif de limitation des températures, sans faire de lien direct avec la consommation des énergies fossiles !

    La COP28 peut être l’occasion de mettre fin à cette hypocrisie, il ne faut malheureusement pas se faire d’illusions…

  2. Antonio Guterres préside aux destinées des Nations Unies depuis 2017. Le septuagénaire enfile les punchlines :
    « Nous sommes sur l’autoroute vers l’enfer climatique, avec le pied toujours sur l’accélérateur ». L’addiction aux énergies fossiles de l’humanité « a ouvert les portes de l’enfer ». Le Portugais utilise tous les ingrédients d’une bonne stratégie de communication.
    Pour s’adresser aux générations de tous les pays, il faut des visuels courts et impactants. Guterres arrive à parler un langage digital, qui, en plus des jeunes, peut aussi parler aux entourages politiques des dirigeants, et aux communicants . Comme Greta Thunberg !

    1. Esprit critique

      Bof ! En attendant, tout ce Barnum, qui commence à durer et donc à peser (COP, Greta, films, toute cette com’ etc.), n’aura nullement empêché les dénialistes et autres fosses septiques de se refaire la cerise pour mieux revenir à la charge.
      Chez ceux qui étudient ce curieux phénomène (paradoxe) certains avancent l’hypothèse que la gestion de l’épisode Covid n’a fait que booster la défiance envers la science. Entretenue et amplifiée par les réseaux dits sociaux, bien sûr. Et je suis disposé à le croire. J’en arrive finalement à penser que toute cette hypocrisie (comme oser tenir cette COP à Dubaï) et toute cette agitation, sont bien plus graves qu’on le pense.

      1. Je m’esbaudis à l’ idée de me compter parmi les dénialistes de type « fosses septiques  » .
        j’ ose espérer que votre cerveau malade de gauchiste à l’ instar de celui du tenancier de ce site n’ émette une odeur pestilentielle d’ égout idéologique .
        Il ne vous est donc jamais venu à l’ idée que parmi les opposants aux thèses des « scientifiques » du GIEC , il existe des physiciens parfaitement honnêtes (ne travaillant pas pour des lobbies) , compétents et sérieux .
        Je suppose aussi que vous vous feriez un plaisir d’ interdire leurs publications et de les embastiller si jamais vous aviez ce pouvoir (horresco referens) .
        Il est vrai que les pleurnicheries hypocrites de ce gros porc sudoripare de Gutteres ou les gros yeux de Greta Asperger sont tellement persuasifs .
        Des gens de votre acabit sont à comabttre impitoyablement jusque dans les chiottes comme le disait Poutine

  3. Au sujet du 28ème Barnum, no comment (j’ai déjà commenté). Au sujet du point de vue de ces «climato-compatibles», je suis d’accord à un détail près, ce passage :
    – « Il faut que devienne honteux le fait d’avoir une maison secondaire, posséder une voiture à soi et partir en vacances en avion. On peut en dire autant au niveau démographique »

    Parlons donc de la honte, ou plutôt re(re)parlons-en. Déjà, force est de constater que plus d’un n’ont honte de rien. Misère misère ! Honte et culpabilité sont évidemment liées.
    – Écologie, culpabiliser pour ressentir la culpabilité (article Biosphère avril 2019)
    Notons que ce n’est pas une question, pour Biosphère la honte EST la solution ! Il faut juste la continuer et la développer (sic). La question : Comment culpabiliser ?
    J’ai commenté : MICHEL C 7 AVRIL 2019 À 12:20
    ( à suivre )

    1. – Eric Zemmour, surpopulation et climat (Biosphère 24 nov 2023)
      Dans cet article Biosphère nous assure qu’elle (DR idem) n’a aucun lien de parenté avec ce sinistre individu. Personnellement je savais déjà que malthusianisme n’est pas synonyme de racisme. Toutefois, et pour aller dans le sens de cette analyse de la RTBF… je faisais remarquer que le thème du Surnombre faisait toutefois partie du discours de certains racistes notoires. D’où l’intérêt d’être clair et de ne pas entretenir d’ambiguïté en copinant avec des triste sires. Ce point étant désormais éclairci… revenons à la honte et la culpabilité. Dans cet article sur Zemmour, Biosphère nous re(re)explique ce qu’est le malthusianisme, et écrit :
      – « Mais exposer la réalité n’est pas chercher à culpabiliser. » (26 NOV 2023 À 11:54)

      Faudrait savoir… soit ON cherche à culpabiliser… soit ON évite.
      Moi j’invite seulement à faire preuve d’un minimum de logique.

  4. Je ne suis pas pour la décroissance outrancière mais La sobriété est une évidence concernant le pétrole dont les réserves connues actuellement correspondent à 50 ans de consommation avec la population et la consommation actuelle.
    Pourtant, l’économie, la croissance voulue par les financiers pour s’enrichir et les habitudes de consommation des populations poussent à utiliser toujours plus de pétrole.
    Sans parler des guerres et du fonctionnement des armées.
    Le problème est que les alternatives au pétrole sont basées sur l’électricité et que celle-ci est destructrice de notre environnement, centrales nucléaires très dangereuses, éoliennes et centrales photovoltaïques qui détruisent les espaces naturels, forêt coupés, betonisation, (voir la montagne noire), glaçification des sols par les panneaux solaires. ( voir les Landes)
    Nos sociétés sont dépendantes du pétrole et nous ne voyons pas comment en sortir pourtant la ligne rouge s’approche.

    1. Suite tsp…
      J’ai oublié la croissance démographique, bientôt 10 milliards d’humains en 2050 qui va augmenter la consommation du pétrole.

    2. Les centrales nucléaires ne sont pas dangereuses ! L’escroquerie intellectuelle de nos anti-nucléaires, étant de vouloir terroriser la population avec 1 seul mot « Tchernobyl, Tchernobyl ! » MAIS sans expliquer comment Tchernobyl a pu se produire ! En effet, c’est le cœur de réacteur qui en est la cause, mais SURTOUT son matériau le GRAPHITE! Et le graphite est trop conducteur c’est qui a mené en surchauffe le réacteur. OR en France, on utilise JAMAIS le graphite dans nos cœurs de réacteurs pour justement en assurer la sureté ! Et ça nos anti-nucléaires ne vous le disent pas ! Autrement dit, ce qui s’est produit à Tchernobyl ne se produira jamais en France ! Nos scientifiques savent très bien quels sont les matériaux qu’il ne faut surtout pas utiliser et connaissent les caractéristiques des matériaux dont on a besoin pour assurer la sureté de nos cœurs de réacteurs !

      1. Dire qu’une centrale nucléaire n’est pas dangereuse est étonnant tellement c’est évidant mais j’explique.
        L’uranium utilisé émet en permanence de l’hélium, alpha, et des neutrinos de plus ce métal lourd est très dangereux pour la santé.
        Ensuite sa fission par un neutron rapide entraîne la formation de nombreux atomes radioactifs émettant des rayonnements alpha et beta et des radiations électromagnétiques dangereuses, tout cela provoquant le réchauffement de l’eau sous pression qui circule jusqu’à un échangeur thermique. Il peut exister des fuites de cette eau pressurisée radioactive.
        De plus, la régulation de la fission par des absorbeurs de neutrons comme le bore ou/et le graphique peut dysfonctionner et le refroidissement est nécessaire pour que la réaction ne s’emballe pas. Si les pompes ne fonctionnent pas, cela peut exploser et créer un noyau en fusion, le corium.
        Et tout cela ne serait pas pas une technologie dangereuse?

        1. @ TSP

          Tu oublies de rappeler que la France avait inventé Superphénix qui permettait l’incinération des déchets radioactifs ! Mais les anti-nucléaires ont saboté le projet qui justement permettait de régler le problème qu’ils dénonçaient ! Alors non, il existe bien des solutions pour maîtriser le nucléaire sans danger !

    3. @TSP (dénialiste notoire) : En clair, ce ne sont évidemment pas les émissions qui vous posent problème. Ben non. C’est juste le fait que le Pétrole touche à sa fin.
      Autrement dit la Fête. Adieu les tours de manège ! Snif snif et ouin ouin !
      J’ai oublié la croissance démographique… Ben oui. C’est chiant tout ce monde, tous ces gens qui veulent faire des tours de manège. Et en plus attraper le Pompon.

      @ BGA (Champion du GRAPHITE et en même temps) : Toi c’est pareil, même si ton porte-monnaie ne te permet pas de faire autant de tours que tu voudrais.
      Et puis d’abord le Pompon aux Français !

      Comme je vous comprends tous les deux… et comme je compatis ! 🙂 🙂 🙂

      1. Michel C?
        La justification de l’arrêt des énergies fossiles pour cause de réchauffement de l’atmosphère par le co2 est un conte pour petits enfants ou pour féneants ne voulant pas voir plus loin que leur bout de nez.
        Toutes les informations existent dans les publications scientifiques accessibles sur internet. Cela demande l’effort de faire des recherches, savoir quand même quoi rechercher et faire une synthèse de ces informations.
        Je l’ai fait alors Michel C.. , vous êtes sûrement plus capable que moi de le faire!
        Au travail…

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