politique

Gabriel Attal, la politique sans l’écologie

Le Premier ministre a donné le 30 janvier 2024 ses grandes orientation de politique générale. C’est la politique politicienne sans aucune vision d’envergure sur l’urgence écologique…

Un refus de la nécessaire décroissance économique

Lors de sa déclaration de politique générale, le premier ministre a fustigé avec vigueur la décroissance, qu’il considère comme « la fin de notre modèle social » et « la pauvreté de masse ». « Oui, nous ferons rimer climat avec croissance. Une écologie populaire, c’est une écologie qui se construit au plus près des réalités des Français. On ne fera pas l’écologie contre le peuple. Il faut entendre les préoccupations de tous les Français.»

Un oubli de la planification écologique

Le premier ministre s’est placé dans la droite ligne du chef de l’Etat en pointant ceux qui voudraient une « écologie punitive » ou des contraintes plus fortes. En défendant ceux pour qui « la voiture est un gage de travail et de liberté », M. Attal s’est vanté du succès du leasing social pour acheter un véhicule électrique. Pourtant nommé en mai 2022 » secrétaire général à la planification écologique » (SGPE), Antoine Pellion est resté aux abonnés absents. Le 30 janvier 2024, on sait que le contenu de la planification écologique est remis aux calendes grecques.

La biodiversité absente

Le premier ministre n’a donné aucun détail sur la manière dont il entendait mieux protéger la biodiversité. Tout au contraire, il a annoncé que la France avait rallié 22 pays à sa demande d’obtenir une nouvelle dérogation européenne à l’obligation faite aux agriculteurs bénéficiant de la politique agricole commune (PAC) de consacrer 4 % de leurs exploitations à des infrastructures bénéfiques à l’environnement, telles que les haies, les bosquets, les mares ou les jachères.

Énergie, une France nucléarisée

Le premier ministre a bien évoqué rapidement le triptyque « sobriété, renouvelables et nucléaire », mais en insistant avant tout sur la relance de l’atome, se disant fier d’être « dans un gouvernement pronucléaire avec une majorité pronucléaire ». Il poursuit : « Le nucléaire, c’est un atout majeur pour notre pays. Nous allons continuer à [faire] monter en puissance notre parc nucléaire, [à] investir massivement dans les programmes. » Le nouveau ministre chargé de l’énergie, Bruno Le Maire, a reporté le débat parlementaire prévu cet hiver sur le projet de loi censé fixer les grandes orientations de la France, sans annoncer de nouvelle échéance.

Service civique écologique, l’État ne fait rien, les petits jeunes ferons le reste

Évoquant la transition écologique et la crise climatique comme défi de la jeune génération, Gabriel Attal a annoncé que le gouvernement lancera « un service civique écologique qui rassemblera, d’ici à la fin du quinquennat [en 2027], 50 000 jeunes prêts à s’engager concrètement pour le climat ».

Conclusion. Rien à attendre de ce gouvernement où un jeune Président et un jeune 1er ministre se comportent comme les thuriféraires d’une économie du XXe siècle. Ils n’ont pas encore changé d’époque. Voici ce qu’ils auraient du savoir sur la nécessaire planification écologique

Jean-Marc Jancovici rappelle que le CO2 émis en Europe ne connaît pas les frontières et contamine l’ensemble de l’atmosphère. Désormais  chargé de superviser la planification écologique, le 1er ministre ne connaissait pas une des notions de base de la science climatique. Que peut-on en attendre ?

Depuis sa nomination, le chef du gouvernement n’avait presque pas parlé d’écologie, évoquant seulement, lors de la passation des pouvoirs avec Elisabeth Borne, l’impératif de « garantir l’avenir de notre planète ». Des mots extrêmement vagues. Le 30 janvier 2023, le premier ministre devait donc consacrer l’un des quatre « blocs » de son discours de politique générale à la planification écologique, une stratégie censée mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Cela n’a pas été fait « On revient à un logiciel des années 1970 », souligne le porte-parole de l’association NégaWatt.

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Planification écologique, notre synthèse

extraits : La planification écologique est annoncée comme le nouveau mantra du prochain quinquennat. Planification impérative comme aux temps de feu dans l’URSS des années 1930 ? Planification indicative à la française comme au temps de feu le commissariat au plan quinquennaux  après 1945 ? Il s’agit de déterminer politiquement les secteurs d’activité qui doivent être supprimés, réorientés ou soutenus. Autant dire que Macron ne fera pas grand-chose question déconstruction de la société thermo-industrielle, sauf à y être obligé par les pénuries croissantes qui impactent déjà la population française (sans compter les crises avérées à l’extérieur de nos frontières)…

Planification écologique, un gadget ?

extraits : Si la France a abandonné l’idée d’une planification au début des années 1980, c’est parce que la vitesse des innovations technologique et la diversification des modes de consommation ont empêché toute vision globale et rendu impossible la gestion de la complexité. Il n’en est pas de même en période de crise où la limitation devient la norme ; la parenthèse Covid-19 nous a d’ailleurs montré qu’on pouvait rapidement en rester à la couverture des besoins essentiels. Or le blocage énergétique et le réchauffement climatique nécessitent une baisse drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, d’où l’urgence de limiter nos besoins de consommation et de simplifier notre appareil de production. Une planification redevient nécessaire…

la planification écologique selon Jean-Luc Mélenchon

extraits : Un des neufs points du programme de Jean-Luc Mélenchon pour 2012 porte sur la planification écologique. Il présentait déjà cette idée dans sa contribution générale au Congrès de Reims de novembre 2008 (chapitre intitulé « Proposons la planification écologique »). Il était alors au PS ! Jean-Luc exprimait alors le fait que le programme socialiste devrait être celui d’un « Etat organisateur du temps long ». Jean-Luc constatait : « Chacun sent bien que la catastrophe écologique s’avance ». Jean-Luc concluait que la planification écologique réintroduira la logique de l’intérêt général…

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Surpopulation, l’Égypte est mal partie

J’ai voyagé en Égypte il y a bien plus de 20 ans, une époque où ma sensibilité écolo commençait juste à se faire ressentir. De l’avion on s’aperçoit en arrivant que ce pays est un désert où seule une mince frange autour du Nil est verdoyante. On est hébergé dans des hôtels luxueux alors que tout autour règne la misère et la mendicité. Le bateau qui nous amène le long du fleuve est un vrai palace flottant. Nous suivons le rail des touristes où une masse d’occidentalisés s’agglutine. Des ânes traînent leur charrette pour rentrer au Caire par l’autoroute. Notre car rutilant passe au milieu des autobus délabrés qui amènent la foule. Partout la police du tourisme, pour protéger la rentrée de devises. J’ai alors pris conscience non seulement du fossé entre le niveau de vie français et égyptiens, mais aussi de l’impasse dans laquelle était entrée ce pays. Je n’irai plus en Égypte. D’ailleurs il ne faut plus que je prenne l’avion, j’ai épuisé mon quota.

Je pense à mon voyage passé en lisant l’article du MONDE (22 août 2022) sur la vie au Caire aujourd’hui, au temps des canicules. Statistiques à l’appui, on peut décompter les morts évités grâce à la climatisation. Mais seulement moins de 20 % des urbains au Caire possède un tel moyen. Les inégalités font leur tri entre ceux qui peuvent vivre et ceux qui survivent de plus en plus difficilement. La faute à qui, à quoi ? On peut pourfendre le prix de l’énergie, les inégalités et les rapports de domination, la dictature et ses dépenses somptuaires, la baisse des subventions et l’inflation… mais la cause profonde repose sur les mécanismes démographiques.

Les estimations de la population égyptienne en 1810 s´étagent de 2 à 4 millions d´habitants, le pays compte 21 millions d’habitants en 1950, 85 millions en 2011 et dépasse aujourd’hui 105 millions. Presque un million d’Égyptiens en plus tous les 6 mois. Certes le taux de fécondité a baissé mais la proportion de jeunes ne permet pas de prévoir un ralentissement. Plus de 60 % des Égyptiens ont moins de 30 ans. On prévoit une population de 160 millions en 2050. Cette croissance exponentielle de la population intervient de surcroît sur une étroite bande de terre fertile, limitée à la vallée du Nil et à son delta. Elle représente moins de 5 % de la superficie d’un pays. Ramené à la « superficie agricole utile », la densité de peuplement égyptienne approche 2 000 habitants au kilomètre carré, soit un carré de 100 mètres de côté pour 20 personnes. C’est invivable, c’est ingérable. On construisait même des logements dans les champs cultivés ! Ne pouvant produire suffisamment, l´Égypte ne connaît pas l’autonomie alimentaire, elle subit de plein fouet toute élévation des cours mondiaux ainsi que la baisse prévisible des ressources touristiques. Le marché du travail ne peut faire face à la pression du nombre. Le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans est actuellement de 17 %, mais il a pu monter précédemment à 34 %. Le budget de l’éducation est loin d’être une priorité face aux dépenses militaires démesurées et aux 45 milliards de dollars alloués au chantier pharaonique d’une nouvelle capitale voulue par son dirigeant.

Ce n’est que récemment que le président al-Sissi a pris conscience de la menace que représente la bombe démographique pour la stabilité de l’Égypte, menace désormais placée sur le même plan que le défi terroriste. Les campagnes de contrôle des naissances, lancées avec l’aval des imams d’État, peinent à produire des résultats tangibles. La campagne « Deux, c’est assez », lancée en 2018 par les autorités, vise des familles bénéficiaires de programmes sociaux. Les allocations familiales ne sont désormais plus accordées au-delà du deuxième enfant. Effet contre-productif, les 10 millions d’Égyptiens les plus pauvres, délaissés par l’aide publique, continuent de miser sur une nombreuse progéniture pour assurer leur quotidien. De plus, étant donné l’inertie démographique, on ne peut attendre de résultat tangible avant plusieurs décennies.

L’Égypte est un désastre vivant qui achète des Rafale à crédit (30 appareils français de plus pour un montant de 3,95 milliards d’euros) et multiplie les pauvres en conséquence. Il n’y a pas de solution dans l’immédiat, dictature et extrémismes ne font que repousser les échéances : guerre et/ou famine. C’était le diagnostic posé par Malthus dès 1798 dans son Essai sur le principe de population : « Les obstacles à la population qui maintiennent le nombre des individus au niveau de leurs moyens de subsistance, peuvent être rangés sous deux chefs. Les uns agissent en prévenant l’accroissement de la population, et les autres en la détruisant. La somme des premiers compose ce qu’on peut appeler l’obstacle privatif ; celle des seconds, l’obstacle destructif. L’obstacle privatif, en tant qu’il est volontaire, est propre à l’espèce humaine et résulte d’une faculté qui le distingue des animaux ; à savoir, de la capacité de prévoir et d’apprécier des conséquences éloignées. Les obstacles qui s’opposent à l’accroissement indéfini des plantes et des animaux privés de raison sont tous d’une nature destructive. » (Malthus, Essai sur le principe de population – Flammarion 1992, tome 1, page 75 à 84)

Que faire ? Prendre conscience médiatiquement du poids du nombre. Malheureusement ce n’est pas le cas. Le Fonds des Nations Unies pour la population a même récemment réalisé un dossier à charge, « Le problème des discours sur la « surpopulation » (https://www.unfpa.org/fr/swp2023/too-many). L’idée générale, c’est que ces discours sont réellement néfastes : « Ils présentent la survie de l’humanité comme un problème plutôt qu’une réussite… Ils détournent l’attention des vrais enjeux urgents… Ils laissent entendre qu’il faudrait neutraliser la liberté de choix des femmes en matière de procréation. » Un point de vue engagé qui mérite d’être discuté !

(texte que nous a fait parvenir Michel Sourrouille)

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

« Le dernier soir »

d’une militante radicale pour le suicide assisté

Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. La vérité, c’est que cela était aussi une question d’argent : “Je n’en ai plus. Plus beaucoup, plus assez”. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).

Thomas Misrachi, journaliste ayant écrit un livre sur Jacqueline Jencquel: « Je ne fais pas de prosélytisme de l’euthanasie. Je veux la liberté, je ne veux pas la mort. Avec une loi, on n’enlève rien à personne, on ajoute un choix. »

Le texte attendu en France ne répondra pas à ses attentes. L’aide à mourir, selon l’avant-projet de loi déposé sur le bureau du chef de l’Etat, pourrait être accordée, sous réserve d’une décision médicale, à des personnes souffrant de maladies incurables, dont le pronostic vital est engagé à moyen terme (six à douze mois) et ayant des douleurs et des souffrances inapaisables.

Jean-Luc Romero, président d’honneur de l’ADMD : « Je salue l’engagement Jacqueline Jencquel au sein de l’ADMD mais son combat personnel n’est pas aujourd’hui emblématique de la loi que nous souhaitons. Ce n’est pas parce qu’on se sent trop vieux, encore moins parce qu’on n’a plus d’argent, qu’on pourrait prétendre à être aidé à mourir. »

Le point des vue des écologistes pour une fin de vie digne

Mark : « Ce n’est pas parce qu’on se sent trop vieux qu’on pourrait prétendre à être aidé à mourir ». De quel droit Romero-Michel – ou quiconque – tranche que l’on n’a pas le droit de décider du moment de sa mort ? Il y a 21 siècles, Lucrèce écrivait, dans son « De rerum natura » : « Pourquoi ne sors-tu de la vie comme un convive rassasié et, l’esprit tranquille, n’acceptes-tu pas le grand repos, fou que tu es ? »

Lyle : Au delà du côté « faut-il considérer la vie comme quelque chose de sacré » qui n’est pas le sujet ici, ce qui me choque le plus c’est cette manière de considérer ses citoyens comme des enfants a qui on a le droit de dire ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire de leur vie et de leur corps. Surtout que, avec une loi, il s’agit d’accorder un droit à qui le veut et que ça n’enlève rien à qui que ce soit.

MEKEDA : Permettez simplement que la société dans laquelle nous vivons et qui subventionne des EHPAD seulement rentables pour les actionnaires. La médecine moderne a acquis le droit de prolonger la vie, souvent au delà du raisonnable, ce n’est pas plus naturel que l’abréger (expérience récente de la mort d’un ami à l’hôpital, une horreur). Finissez en couche culotte, voire déments, dépendants de pauvres aides soignantes harassées, dans des établissements qui ont entrepris de ruiner soit vos descendants soit la solidarité nationale si vous jugez cela éthique et laissez les autres libres de leur choix.

Pot belge : et si ça peut aider au problème des retraites…

Beni2 : J’ai 57 ans. Je suis très en forme, j’espère vieillir ainsi. Mais dire au revoir à la vie vers 80 ans, en bonne santé, sans être une charge pour personne, c’est l’idéal. Je pense que mes enfants me comprennent. Mourir heureuse avant de regretter les derniers mois d’invalidité. Avoir le temps de mettre en ordre ses affaires et de dire adieu tranquillement. C’est ma liberté.

asinusasinum : Depuis que l’humanité existe il y a toujours eu des gens qui se sont suicidés.

Trazom71 : En Suisse alémanique où je vis, le Freitod (littéralement, la liberté de mourir) est tellement « assimilé » que ces débats français paraissent assez surréalistes.

ClethaB : Autant je suis pour le suicide assisté dans le cas de maladie invalidante ou de démence en cours, autant promouvoir l’euthanasie active pour cause de vieillesse c’est la porte ouverte à toutes les horreurs.… du soleil vert à l’eugénisme !

Le débat est ouvert,

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Fin de vie, le lobbying religieux

Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie.

Sarah Belouezzane : le 23 janvier 2024, les responsables des principales religions en France se sont donné rendez-vous pour prendre la parole tous ensemble sur la fin de vie. Ils avaient tous participé à un livre, « Religions et fin de vie (Fayard, 2023)». Voici un résumé de leur point de vue

Eric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques de France : « Nous sommes très prudents sur la nécessité d’une loi. La loi Claeys-Leonetti répondait à beaucoup de nécessités, l’enjeu est de la faire vivre davantage »

Christian Krieger, président de la fédération protestante, pour « des réponses politiques plus fines qu’une simple législation qui autoriserait le don de la mort ».

Le grand rabbin Haïm Korsia : « Le grand principe, c’est d’abord soigner, s’occuper… Ce serait tragique de se dire qu’on rentre dans un monde où tuer devient un soin. On va rompre avec un système qui dit qu’on ne peut pas donner la mort… J’avais demandé qu’on change le nom des soins palliatifs en soins de l’accompagnement »

Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris : « Dieu donne la vie et décide quand il la reprend. » Il a été le seul à appuyer sa démonstration sur un argument religieux.

Le point de vue des écologistes ADMD

Lionne : Comme quoi ils peuvent se mettre d’accord ! Qu’ils le fassent pour stopper les guerres de religions!

Jean : Si on avait écouté les religions : – L’avortement serai interdit. – Le droit des femmes inexistant. – – le soleil tournerai autour de la terre . La religion en privée, très bien, chacun est libre de croire ce qu’il veut. Mais qu’elle nous laisse, nous les non-croyants, tranquilles et qu’elle ne se mêle pas de notre vie/mort !!!

JackAranda : Et si on les laissait faire ils s’uniraient pour réclamer l’abrogation de la loi de 1905 qui sépare les églises de l’État.

Pierre59 : Toute religion passée ou encore active n’est qu’une création des hommes utilisée pour si possible dominer d’autres hommes. Partant de là, ce que peuvent dire ces représentants des différents cultes m’indiffère comme il devrait laisser indifférent tous les citoyens dotés d’un peu de jugeote et bien sûr nos dirigeants à commencer par Macron.

Raki : Que les religieux donnent leur avis, c’est leur droit, mais que la République, par son président, en tienne compte pour ne pas entendre la Convention Citoyenne (qui a déjà remis ses conclusions) et différer encore le dépôt du projet de loi au parlement, c’est très problématique. L’argument « Dieu donne la vie et décide quand il la reprend. » devrait les conduire à refuser les soins médicaux. Le font-ils ? Non, ils soutiennent des soignants qui prolongent parfois la vie au delà de l’obstination déraisonnable. Mais ces soignants et les religieux opposés à une loi de liberté (qu’il faut effectivement disjoindre de toute loi sur les soins palliatifs) oublient de mettre la personne concernée, sa volonté et sa liberté au cœur de la question et ne tiennent pas compte de ses souffrances. Qu’ils se taisent donc et l’écoutent avec empathie et respect, non pollués par des dogmes ou une volonté de puissance technologique.

JPS : Le but, c’est de laisser chacun décider pour lui-même. Qu’ils ne le veulent pas pour eux, c’est leur choix. Le choix des autres ne les concerne pas. Pourquoi y-a-t-il toujours des gens qui pensent qu’ils peuvent/doivent régenter la vie (et ici la mort) des autres ?

Michel SOURROUILLE : Il n’y a rien dans les saintes écritures sur la fin de vie, ces dirigeants religieux n’ont aucun argument sacralisé. La Genèse montre seulement comment « Dieu donne la vie » au monde. Mais il s’agit de la vie végétale, animale, puis humaine qui apparaît aux derniers jours de la Création. D’ailleurs à l’époque de cette légende créationniste les soins palliatifs n’existaient pas et on laissait mourir les gens de leur belle mort !

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Convention sur la fin de vie, le manifeste

extraits : La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Le classement des dix-neuf « modèles d’aide active à mourir » que la convention préconise place en tête deux scénarios : l’accès au suicide comme règle générale et l’euthanasie comme exception…

Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

extraits : Serment d’Hippocrate! Il paraît évident, à la lumière de ce qui va suivre, que ce n’est pas un texte ancien, maintes fois réécrit, n’ayant aucune valeur juridique, qui doit être brandi pour empêcher la légalisation de l’aide active à mourir. Quand celle-ci aura été adoptée par le Parlement, l’Ordre des médecins réécrira une nouvelle version du serment d’Hippocrate, qui tiendra compte de cette avancée majeure en matière des droits humains qu’est la liberté de choisir, en fin de vie, les conditions de sa propre mort…

Incertitudes de Macron sur la fin de vie !

extraits : Le sujet de la fin de vie s’invite à l’Élysée dès 2018 lors d’un dîner consacré à la bioéthique. Parmi la douzaine de convives figure le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui dérape en comparant l’euthanasie à la Shoah…

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« Je vous nourris et moi, je meurs » 

« Je suis éleveur, je vous nourris et moi, je meurs ». Avec son cheptel de bovins lait et viande, il gagnait il y a dix-huit ans,1 000 euros par mois, aujourd’hui 800, alors que la taille de sa ferme et sa production de lait ont triplé… Escortés par les forces de l’ordre, les quinze tracteurs en route pour l’opération de blocage des routes organisée le 25 janvier 2025 sont salués par les automobilistes… Les barrages révèlent les mêmes maux : la hausse des coûts, les revenus si faibles pour un travail si lourd et toujours plus complexe et, au fond, par-dessus tout, la perte de sens et le manque de reconnaissance.

« La centaine de propositions très concrètes n’est pas une base de négociations, c’est une demande complète dans laquelle il n’est pas question que l’on fasse ses courses », a averti, de son coté, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. Les services de renseignement alertent le gouvernement sur les risques de débordement de la colère des agriculteurs si « l’attente » de réponses de l’exécutif était « trop longue ».

Réactions sur lemonde.fr

– En clair je veux être aimé, faire ce que je veux et être subventionné automatiquement sans paperasse.

– J’espère que tous les moyens légaux seront mis en œuvre pour mettre fin à ces barrages. Mais bon, comme il s’agit des voix que la Macronie veut aller récupérer, il y a peu de chances.

– Colère des agriculteurs : Gérald Darmanin demande aux préfets de la « modération » et l’intervention des forces de l’ordre « en dernier recours »

-Darmanin a donné aux préfets une consigne de mansuétude dans cette affaire. Morale de l’ histoire : selon qu’on est activiste pour le climat ou violent adepte des mégabassines, la tolérance des autorités n’ est pas la même…

– Merci au gouvernement pour sa pratique de l’ordre à deux vitesses : si incendier et remplir de lisier une préfecture pendant que les CRS ont l’ordre de ne pas bouger ne sont que des broutilles ne méritant que la mansuétude de Darmanin, le discours de Macron sur le retour à l’ordre et à l’autorité est totalement décrédibilisé. Je saurai aussi m’en souvenir.

– Exportation agro alimentaire 80 milliards 2022… Excédent commercial 9,4 Milliards en 2022 … Les 2/3 sont avec l’Europe… donc il y a des secteurs qui marchent

– Non au mélange des agriculteurs riches et des « pauvres. Non aux diktats immédiats. Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, 6ème fortune de France.

– Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA depuis 2023 et président du conseil d’administration du groupe industriel et financier Avril.

– Ils en ont de bien beaux super tracteurs rutilants, ces braves gens, sur ces images. Rien dans cet article, sur leurs patrimoines fonciers…Ca coûte combien un super tracteur?

– On attend toujours l’article de fond sur LES agriculteurs : au choix, les 125 000 exploitations qui ne font pas 25 000 de CA/an, ou les 265 000 restantes qui expliquent qu’en 2022 les résultats agricoles ont connu leur plus haut historique, avec une moyenne de 50 000 € nets dégagés par exploitation, ce qui a permis de verser en moyenne 2 000€ en salaire.

– J’avoue ne pas comprendre quelles actions les agriculteurs exigent des pouvoirs publics. Une prime de rééquilibrage face des importations moins chers ? Des prix plancher ? Des barrières douanières contraires à nos engagements européens ? De nouvelles subventions d’Etat en complément des aides FEADER et régionales ?

– La FNSEA, seul interlocuteur des medias visiblement, qui a la main sur les coopératives agricoles de France et de Navarre, syndicat gangrené par les lobbys agro chimiques qui défend un modèle agricole inadaptable aux problèmes écologiques

– Le jour où les agriculteurs qui manifestent auront compris qu’ils sont les « idiots utiles » de la Fnsea, leur avenir sera moins compromis.

– Les agriculteurs représentent 1,5 % de la population active, soit environ 0,5 % de la population totale. A titre de comparaison, il y a deux fois plus de chasseurs. Leur capacité d’action, aussi phénoménale qu’anecdotique, est l’illustration du malaise d’un changement de monde mal vécu.

– Les agriculteurs exigent du gouvernement (pesticide, bassines, gazole, etc.). Les écolos exigent du gouvernement l’inverse (pesticide, bassines, gazole). La véritable confrontation est là.

– Il y a pourtant une solution simple, rejoindre un circuit court, rencontrer les producteurs, prendre la mesure de la beauté et de la difficulté de leur travail, créer du lien avec eux, les soutenir, manger des produits de meilleure qualité, favoriser un système plus résilient et tant pis si on part pas en Thaïlande ou si on achète pas le dernier SUV cette année…

– Le bon modèle : les agriculteurs se mettent en autarcie, cultivent leur potager et entretiennent leur basses-cours. Il proposent aux citadins des terres en location pour produire pour eux-mêmes leur subsistance et leur facturent leurs conseils.

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Le XXIe siècle sera paysan… ou ne sera pas !

extraits : Les machines comme engins de guerre agricole, mais aussi comme machine économique, industrielle, machine administrée, machine à nourrir ou plutôt à remplir les caddies. Cette agro-industrie profite de chaque choc pour se propager encore, éliminant les savoir-faire, les communautés paysannes, mais aussi la biodiversité et finalement le savoir et le pouvoir s’alimenter. Les dégâts sanitaires et sociaux sont colossaux, pas moins que les dégâts environnementaux.En 2050, nous serons au lendemain des grands chocs écologiques qui vont déstructurer la société thermo-industrielle. Ce sera comme pendant une grande guerre, la pénurie et le rapprochement des campagnes. Ce sera le retour des paysans comme décrit par Silvia Pérez-Vitoria : « Quel que soit l’avenir de nos sociétés, la terre reste le fondement de notre alimentation…

Nicolas Hulot et la PAYSANNERIE

extraits : « Le grand désarroi tragique de l’homme moderne, c’est de ne plus être relié à rien. On ne sait plus comment pousse une betterave ! L’agriculture est un des domaines où nous avons opéré la plus grande transgression. L’homme a voulu se substituer à la nature. En l’espace de quelques décennies, il a détruit des milliards d’hectares de terres agricoles et les a transformés en une espèce de support mécanique inerte. Il est entré dans une spirale tragique consistant à injecter dans les sols toutes sortes de substances toxiques qui donnent un temps l’illusion d’une certaine productivité, mais qui sont très rapidement rattrapées par de multiples effets secondaires sanitaires et environnementaux »…

pour un retour des paysans contre l’agriculture industrielle

extraits : Il nous faudrait promouvoir une agriculture moins industrielle, c’est-à-dire plus artisanale, plus respectueuse de l’environnement mais aussi plus intensive en emplois. En effet la France ne peut plus être compétitive sur les marchés internationaux en tentant d’exporter des denrées standards produites à grande échelle. Les poulets nourris avec du maïs et du soja brésiliens ne peuvent être vendus plus chers que des poulets brésiliens… Beaucoup d’agriculteurs considèrent cependant qu’il leur faut poursuivre avec les formes actuelles d’agriculture industrielle, quitte à considérer les problèmes environnementaux et sanitaires engendrés par celles-ci comme étant relativement secondaires…

« Je vous nourris et moi, je meurs »  Lire la suite »

Surdité des juges face à l’état de nécessité

Le 15 janvier 2024, deux juridictions allemandes ont condamné ou confirmé les condamnations de trois scientifiques ayant participé à des actions de désobéissance civile au printemps et à l’automne 2022. Niko Froitzheim, professeur de géologie à l’université de Bonn, avait bloqué un pont pour alerter contre la dérive climatique Les autres avaient occupé le siège munichois du fonds d’investissement BlackRock et y avaient déversé de la mélasse… Leurs amendes demeurent très élevées, les juges n’ont tenu aucun compte de la gravité de la situation dénoncée par les chercheurs.

Stéphane Foucart : « En droit français, l’état de nécessité peut être invoqué pour dispenser de responsabilité pénale toute personne qui, « face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace » (article 122-7 du code pénal).

L’état de nécessité n’a jamais été reconnu par la justice dans le cadre d’une action environnementale. Or les personnes condmanées aujourd’hui rendent un grand service à notre société. « Si nos démocraties libérales et leurs systèmes juridiques ne parviennent pas à ménager des espaces légitimes de prise en considération de la portée politique de la désobéissance (…), le risque est grand de voir les frustrations accumulées éclater au grand jour : le temps de la désobéissance civile non violente sera alors révolu, écrivent Dominique Bourg, a crise climatique allait se résoudre d’elle-même si ceux qui attirent l’attention sur elle sont réduits au silence. »

Le point de vue des écologistes légtitimistes

Jean Rouergue : Bon sujet, merci Foucart. Les juges jugent en fonction de lois édictées pour certaines bien avant les 1ers rapports du GIEC. Un seul article sur l’état de nécessité, que pèse t’il ? et puis les scientifiques militants combien sont ils ? Combien de régiments face aux régiments des actionnaires et de ceux qui en vivent ?… Si au niveau de la politique nationale il y avait un coup de godille favorable à la nécessaire prise en compte des conséquences du réchauffement, peut être cela inciterait il quelques juges à franchir leur Rubicon, mais Jupiter plane, siège sur les nuages et rêve de jetski….

Zahnstocher : Les juges ne font malheureusement que leur boulot, qui est d’appliquer les lois. Le problème fondamental reste que notre société dans son ensemble n’a toujours pas du tout pris conscience de ce qu’il se passe et ne s’est toujours pas dotée de lois à la hauteur.

Slibo : La justice est rarement en avance sur la société civile. Il a fallu que celle derrière s’empare de grands faits sociaux, comme les violences conjugales, pour que la justice s’emploie à réagir de manière plus conséquente. Ce sera pareil pour la grande cause qu’est la préservation d’un environnement viable.

Bergeist : Activiste du climat et de la biodiversité, je me suis fait à l’idée d’être un jour à la barre des prévenus. Je me suis préparé à l’argumentation juridique suivante. Dans l’affaire Barbie. au nom de qui le Parquet requière t’il ? De l’État français, du peuple français, de la communauté européenne ou occidentale… ou de l’humanité. C’est une question importante car la lutte contre le réchauffement climatique a de nombreuses similitudes avec la notion de crime contre l’humanité. Il faut reconnaître que tous les procureurs n’ont pas la stature de Pierre Truche…

Frog : Hélas, le résultat va être d’abord que la crise climatique est en train d’atteindre le monde de plein fouet sans que la justice n’ait seulement commencé à le prendre en compte. Sans doute que quand ils se pencheront dessus, ce sera trop tard, comme pour les industriels qui découvriront sans doute que leur business marche moins bien une fois que la planète est essorée…

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Écologie, la tentation du sabotage

extraits : La destruction ou la dégradation de biens matériels au nom de l’urgence environnementale est désormais pratiquée par de nombreux activistes. La légitimité semble de leur côté ! Nombre de militants préfèrent désormais le terme « désarmement », utilisé par Les Soulèvements de la Terre. Il y a un renversement de la responsabilité : avec le “désarmement”, ce ne sont plus les auteurs de sabotage qui sont hors la loi, mais l’État, les industriels ou les tenants de l’agriculture intensive qu’il faut empêcher de détruire le vivant. ..

Biosphere-Info, la désobéissance civique

extraits : Décrocher un portrait de Macron a été jugé « légitime » le 16 septembre 2019 par un juge du tribunal de Lyon qui a invoqué« l’état de nécessité ». Dans son jugement de huit pages, le magistrat estime que les pouvoirs publics français n’ont pas su atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés pour lutter contre le réchauffement climatique : « Face au défaut de respect par l’État d’objectifs pouvant être perçus comme minimaux dans un domaine vital, le mode d’expression des citoyens en pays démocratiques ne peut se réduire aux suffrages exprimés lors des échéances électorales mais doit inventer d’autres formes de participation dans le cadre d’un devoir de vigilance critique… Aucune sanction ne doit être prononcée du fait d’une privation de jouissance d’un objet par ailleurs de valeur de remplacement négligeable. »

Surdité des juges face à l’état de nécessité Lire la suite »

L’extrême droite relance la natalité

Marine Le Pen tient à jour la liste des sujets qui ont été inspirés au président de la République par le Rassemblement national (RN). C’est un inventaire à la Prévert auquel elle ajoutera désormais la question de la natalité. En Europe, le sujet a été préempté par les droites radicales et incarné par Viktor Orban en Hongrie et, plus récemment, par Giorgia Meloni en Italie.

Clément Guillou : « Le natalisme est à la jonction de deux courants du parti d’extrême droite, les catholiques traditionalistes et les identitaires, inquiets pour le substrat ethnique de la France. Dans le logiciel de l’extrême droite, relancer la natalité française est un moyen de sauver l’identité européenne et d’éviter le recours à l’immigration. La réforme des retraites, en 2023, fut l’occasion pour le RN de mettre en avant ses propositions pour relancer la natalité française. Le RN, à la différence de LR, restreint toute politique familiale aux enfants nés de Français. Derrière l’équilibre des comptes sociaux, la motivation véritable reste d’assurer « la perpétuation de notre civilisation », comme l’écrit Marine Le Pen dans son programme présidentiel de 2022.

C’est une vision globale : l’individu est soumis à la cellule familiale, elle-même soumise à la cellule du peuple natif. La fécondité est un service rendu à la nation.. ».

Le point de vue des écologistes malthusiens

Didi : Je me marre violemment quand j’entends le RN parler de « civilisation » !!!

confetto : Le substrat ethnique ? Et puis quoi, encore ? Les civilisations suivront le cours de l’histoire, elles sont en perpétuelle mutation. C’est ce qui s’appelle la culture.

BOLAND : « Notre civilisation » celle de 500 millions d’individus face «  aux autres », 4 milliards en Asie et le reste métissé, en Afrique ou dans les Andes… On n’a rien à partager?

HenriH : C’est impressionnant de voir une telle rhétorique aussi puante qu’inutile. Les français font des enfants quand ils le souhaitent, quand il sentent un avenir possible pour leur famille…

O. Pinion : Faites des enfants, des millions d’enfants afin de continuer à surpeupler notre bonne vieille Terre, à la sur-exploiter et à la rendre invivable. Beau programme ! Magnifique !

Jacques Fr. : La planète crève de surpopulation et la grande stratège nationalpopuliste prône la relance de la natalité, quelle crétinerie. Elle va nous ressortir le « faire des enfants sur une grande échelle » de Michel Debré !

FPSC : Ça commence comme ça et ça se termine en Servante écarlate…

Nico333 : Le meilleur remède contre l’artificialisation du sol (construction de plus de logements pour une population en augmentation) et le dérèglement climatique (un Français émet 7 tonnes de gaz à effet de serre contre 1 tonne qui serait la moyenne si l’on voulait respecter l’accord de Paris) c’est la baisse de la natalité. Pour ceux qui s’inquiètent de la poussée démographique dans certains pays africains on remarquera qu’un congolais n’émet que 0.05 tonne de carbone. La baisse de la natalité doit donc s’effectuer dans les pays les plus développés

Jean-Marc Jancovici : « La nature, la planète, n’acceptera pas d’avoir 10 milliards d’habitants sur Terre ad vitam æternam vivant comme aujourd’hui. La seule question c’est comment va se faire la régulation. Ou bien on essaie de la gérer au moins mal nous-mêmes, ou bien ça se fera de manière spontanée par des pandémies, des famines et des conflits. Il vaudrait mieux s’en occuper et en discuter, même si c’est un débat difficile. La France a déjà commencé un peu à faire une réduction de la natalité, avec en moyenne moins de deux enfants par famille, et une politique moins nataliste. On a une fiscalité qui est moins nataliste qu’elle ne l’était avant, notamment via l’impôt sur le revenu. Dans une vision économique et historique du monde, on considérait que la population, c’était la puissance, la taille de l’économie et la taille de l’armée. Dans un monde où on commence à être gêné aux entournures, il faut modifier ce rapport qu’on a à la taille de la population. »

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Marine Le Pen pour une politique nataliste

extraits : Dans son programme présidentiel de 2022, Marine Le Pen écrivait : « Choisir l’immigration, ce serait considérer que les êtres humains sont interchangeables, réductibles à des statistiques économiques. A l’inverse, faire le choix de la natalité, c’est s’engager à assurer la continuité de la nation, et la perpétuation de notre civilisation. » …

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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Macron, sans enfant, et pourtant nataliste

Lors de sa conférence de presse, le chef de l’État a évoqué le 16 janvier 2024 deux mesurettes pour relancer la natalité française en berne : un congé de naissance et un plan contre l’infertilité en vue du « réarmement démographique » du pays. Les réactions des internautes sont toutes hostiles à ce désir de puissance par le nombre.

Emmanuel Macron :  « Notre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité. Nous étions jusqu’à récemment un pays dont c’était la force. C’est moins vrai depuis quelques années. Un futur congé de naissance viendra remplacer le congé parental actuel. Ce dernier sera mieux rémunéré, plus court que l’actuel congé parental et permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois s’ils le souhaitent. »

le point de vue des écologistes malthusiens

Didier L : C’est assez sidérant. 2017, nous pouvions penser que ce jeune président allait porter une idées nouvelles, un souffle nouveau. On y a cru – quelques mois ! Puis peu à peu cela s’est dissout dans un conformisme digne de ses prédécesseurs et hier soir ce fut le comble. Rien de neuf, des recettes à l’ancienne ( le sentiment national, la natalité, l’uniforme à l’école, l’instruction civique, la Marseillaise au primaire etc … pas grand chose sur l’Europe.) Tout change pour que rien ne change …

Lucidor : Il y a fort à parier que son discours nataliste est surtout destiné à nous préparer à l’adoption… de la GPA, après le mauvais coup de la PMA pour toutes.

EloPF : Je me suis vraiment sentie insultée par « réarmement démographique ». Nous sommes en 2024 et le président de la République parle comme Pétain ! Quelle honte vraiment. Sans compter que nous sommes trop nombreux sur terre, bien sûr !

Oui mais : Si le nombre de français disparaît est-ce mauvais pour la planète et la biodiversité ?

Philinte : Les couples ont un désir égocentrique d’enfants, la société et la nation ont besoin d’enfants pour la croissance et la puissance…Mais ces enfants encore virtuels, seront-ils épanouis, éviteront-ils la violence ordinaire et les guerres, éviteront-ils le naufrage de la vieillesse ? Question tabou ! Pourtant nous avons la capacité d’être lucides et de nous poser la question de la création d’un être, d’un autre point de vue que celui des potentiels procréateurs.

Imprécateur : Pour l’infertilité, il serait certainement plus simple et efficace d’interdire les perturbateurs endocriniens, bisphénol et autres pesticides, PFAS… !

Castanea : Les causes de l’infertilité sont quasiment à 100% « environnementales »‘ : saturation de pesticides et de substances chimiques artificielles. Et contre cela, Macron ne fait quasiment RIEN puisqu’il choisit systématiquement de soutenir les lobbys industriels. Donc son plan contre la fertilité ne sera qu ‘un coup de com’ de plus qui tombe à plat.

Dino : L’infertilité est un problème pour les couples concernés, mais elle n’est pas une cause significative du déclin démographique : il n’y a pas significativement davantage de femmes qui n’ont pas d’enfant qu’il y en avait il y a 30 ou 40 ans. Le nombre de femmes demeurant sans enfant à 45 ans n’augmente que très modérément (retour au taux des années 1920 !), par contre le nombre d’enfant par femme baisse drastiquement. Très nombreux sont les couples qui renoncent à un 2e ou 3e enfant pour des raisons autres: le logement vient en tête…

Thufyr : Le gouvernement peut proposer tous les plans possibles, la question est «  a-t-on envie de propulser des enfants dans un monde dont le climat s’affole et dont les super-riches engrangent des profits pharaoniques sans réelle redistribution face à une pauvreté montante? »

le point de vue des natalistes

Nom_de_plume : Excellente initiative ! La France doit augmenter son taux de natalité qui, avec le temps, pourra se substituer à une immigration incontournable pour le moment.

Sur 120 réactions sur lemonde.fr, seule celle de « nom de plume » est un soutien à la proposition de Macron.

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Au lit, citoyens et citoyennes !!!

extraits : François Bayrou a 6 enfants et il est grand-père de vingt-et-un petits-enfants. Il voudrait que tout le monde fasse comme lui, il appelait en 2021 à multiplier les bébés. Il se nomme un adversaire : « C’est tout un courant de pensée qui défend l’idée que la population est finalement l’ennemie de la planète. » Le Canard enchaîné en avait fait un article… Or Bayrou était à l’époque « haut commissaire au plan », c’est la seule trace de sa haute fonction qui reste encore aujourd’hui.

François Bayrou et l’impact démographique

extraits : François Bayrou, « haut-commissaire au plan » estime que la natalité et l’accueil de personnes étrangères pour améliorer le rapport actifs-retraités sont les « deux voies » pour « assurer l’avenir démographique » de la France.

Démographie Responsable : «  Le pacte pour la démographie  de François Bayrou nous entraîne dans la mauvaise direction… La France est loin de l’hiver démographique, nous avons gagné plus de 25 millions d’habitants depuis 1950 et nos effectifs ont cru en moyenne de 250 000 personnes chaque année au cours de la dernière décennie soit la population d’un département tous les deux ans… M. Bayrou envisage également de relancer l’immigration. Or, la population française semble aujourd’hui majoritairement défavorable à cette politique : est-il nécessaire d’ajouter un élément de discorde supplémentaire dans la société française ?
L’association Démographie Responsable engage la France comme les autres pays à se lancer dans une politique de modération démographique, excluant toutes compétition entre les nations, afin de favoriser la protection de l’environnement et la durabilité de nos sociétés. »

En savoir encore plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

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Relance du nucléaire, B. Le Maire exulte

« N’en déplaise aux écologistes, 2024 sera une “année atomique” ». Avec un pilote unique, Bruno Le Maire, avocat sans faille du nucléaire : « Ce programme est une nouvelle épopée industrielle pour notre pays, qui renoue avec l’esprit de la France des bâtisseurs »

Déjà nanti d’un vaste portefeuille, le ministre de l’économie et des finances vient de récupérer l’énergie, pourtant rattachée depuis 2007 au ministère de l’environnement.

Jean-Michel Bezat : Le pilote a une feuille de route : le projet de loi sur la souveraineté énergétique, présenté dans quelques semaines au conseil des ministres. Il fait la part belle au nucléaire et relègue l’éolien et le solaire au rang de sources d’appoint, sans objectifs chiffrés. En plus des six EPR La relance de l’atome civil se justifie si l’on se projette à long terme. Il ne répond pas à l’urgence climatique. programmés, huit autres sont inscrits en filigrane dans la nouvelle loi sur l’énergie. Flamanville, petit village de la Manche, est associé aux déboires de la filière nucléaire. Plus d’une décennie qu’EDF y reporte d’année en année le lancement du premier EPR français, qui a pris douze ans de retard sur le calendrier initial (intenable) et coûté 19 milliards d’euros, six fois le « devis » initial

Le point de vue des écologistes réalistes

Réaliste : Jusqu’en 2040 environ, les futures centrales nucléaires promises mobiliseront beaucoup d’investissement et aggraveront les émissions de CO2. En effet, il faut trois ans de fonctionnement à plein régime pour qu’une telle installation compense les gaz à effet de serre émis lors de sa construction. C’est pour cela qu’il faut concentrer les investissements sur ce qui est le plus efficace rapidement, en particulier sur les économies d’énergie. Pour le photovoltaïque, s’il est décidé aujourd’hui, il produira dès la fin de l’année et aura remboursé sa dette carbone en 2030.

Jacques Py : Le nucléaire actuel dans quel état sera t-il dans dix ou 20 ans ? Prolonger son existence jusqu’à quand ? La technologie des EPR2 sera t-elle encore d’actualité dans les dix, quinze ans qui nous séparent de sa mise en service?

V.Dubourg : Plus on augmentera le nombre de centrales, plus on finira mécaniquement par avoir un incident grave avec le nucléaire sachant que les effets du réchauffement sont encore à venir et produiront d’énormes contraintes sur les possibilités de refroidissement et donc de fonctionnement du nucléaire. En parallèle, dans un futur pas si lointain les états précédemment démocratiques peuvent sombrer dans l’anarchie ou le totalitarisme obscurantiste et mal maîtriser leur industrie nucléaire. Miser sur cette industrie est incroyablement léger quand on connaît l’instabilité chronique du monde et l’impossibilité de prévoir l’avenir à une décennie.

fpj : On peut imaginer une perte de culture technique autorisant des faiblesses conceptuelles, un contrôle laxiste et un évènement naturel, inondation ou autre. La garantie institutionnelle d’un contrôle crédible vacille. Si elle bascule, la probabilité d’un Fukushima ou Tchernobyl français augmente singulièrement. Intolérable.

Toutvabien : La dépendance vis à vis de pays étrangers, pour notre approvisionnement en combustible nucléaire ainsi que le risque de concentration des attaques sur nos sites nucléaires dans un scénario à la Poutine valent bien la non pilotabilité des EnR et leurs dépendance aux éléments. Pour une fois soyons ouverts, réfléchis et humbles.

ChP : La France est en retard dans les EnR électriques, éolien et solaire, voila le constat. Pensant nucléaire, sans véritables ambitions en éolien et solaire, elle ne fait qu’accroître son scandaleux retard. Le premier parc éolien offshore vient d’être installé: Oui, 80 éoliennes. Bravo! Le RU en comptait 2225 en 2019 ! Nous sommes ridicules !

430 milliards par réacteur : Avec 6% de nucléaire en Europe, si on fixe un objectif de 42% ENR, on arrive à 42+6=48% de décarboné si on atteint l’objectif. A contrario, si on change la règle en cours de route et qu’on inclut le nucléaire, on n’arrive qu’à 42% de décarboné, soit 6% de moins et on se ridiculise pour ne pas respecter les règles et engagements qu’on a signé. Et l’action contre la crise climatique est 12,5% plus faible (6/48). Le vrai objectif de Macron est de sauver Framatome et le nucléaire, pas le climat. CQFD

Quelques mots caractéristiques de Bruno Le Maire

« Nous faisons le choix de la prospérité par l’investissement contre toute politique de décroissance. La décroissance, c’est la décadence. »

« Notre stratégie reste la même, améliorer la croissance de la France pour diminuer la dette et maîtriser nos dépenses… La politique de l’offre est la seule réponse efficace ».

« Toutes les aides que nous apportons aux entreprises doivent être orientées dans deux directions : la décarbonation de l’économie française et l’amélioration de sa compétitivité. »

Moi, ma boussole, ma vision, c’est celle d’une nouvelle croissance qui est une croissance décarbonée. Et une croissance plus juste. Je pense qu’il faut dire la vérité. « Décroissance » veut dire « appauvrissement des Français » et je vois une vraie contradiction entre ce que propose Delphine Batho en nous disant « il faut aller vers la décroissance » et en même temps « il y a trop de pauvreté en France ». Pardon d’être très simpliste. Mais si vous avez de la décroissance, vous aurez moins de richesse et plus de pauvres. Ou alors il faut appauvrir tout le monde avec une logique égalitaire qui n’est pas la mienne. »

Léonore Moncond’huy : « L’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants. » Bruno Le Maire, ministre de l’économie, a qualifié les propos de la maire écologiste de Poitiers de « totalement stupides ». Il dénonce « une folie révoltante et dangereuse ».

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Le dioxyde de titane très apprécié par Bruno Le Maire

extraits : L’additif alimentaire E171 ne sera pas suspendu en France. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a remporté l’arbitrage du premier ministre contre celui de la transition écologique et solidaire. Ce colorant, formé de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2), est présent dans de nombreux produits alimentaires, en particulier des confiseries, des plats cuisinés, etc. Suspecté de présenter un risque cancérogène, sa suspension était prévue par la loi Egalim adoptée en novembre 2018. Mais Le Maire a exclu de signer l’arrêté ministériel. « Dans le doute, c’est aux industriels de s’abstenir », a expliqué le ministre…

L’aviation au banc des accusés, coupable !

extraits : Un plan « historique » pour « sauver notre compagnie nationale ». Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire n’a pas hésité sur les mots ni sur les moyens pour soutenir Air France qui va recevoir une enveloppe de 7 milliards d’euros…

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Gabriel Attal, anti-écolo… comme Macron

Dans notre système français d’un président élu au suffrage universel, le 1er ministre n’est que la voix de son maître, aujourd’hui Emmanuel Macron. L’écologie sera donc absente avec Gabriel Attal, nommé 1er ministre le 9 janvier 2024.

Sur ce blog, nous nous étions penchés en octobre 2016 sur les positions d’Emmanuel Macron en matière d’écologie quand il était encore ministre de François Hollande. Il était pronucléaire sans sourciller : « Le réchauffement climatique est d’une actualité pressante. Grâce à utilisation de l’énergie nucléaire, la France est parmi les pays les plus décarbonés des pays développés. » Macron faisait une confiance absolue à la croissance : « La France dispose de grande marges de progression dans le domaine l’efficacité énergétique, c’est l’objet de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte ainsi que 4 des 9 solutions industrielles qui composent la Nouvelle France Industrielle. » Macron adoptait le mythe contemporain du progrès technique in(dé)fini : « Le moteur de la transition, c’est l’innovation industrielle autant que l’innovation des business model. Toutes ces innovations (ndlr : non précisées) impliquent des créations d’entreprises et des emplois. » Macron était aussi pour l(’impossible) perpétuation du mode de vie actuel : « Devons-nous réduire nos déplacements ? Non, au contraire ! Il faut imaginer des véhicules individuels plus sobres, comme les véhicules électriques. » ….

Gabriel Attal ne sera qu’un fidèle macroniste qui va donc ignorer l’urgence écologique… comme son maître.

Donnons quelques détails grâce au site Reporterre

À 34 ans, le CV de Gabriel Attal est déjà bien rempli. Mais il n’a jamais exprimé un intérêt pour les questions écologiques. Formé à l’élitiste École alsacienne, puis à Sciences Po Paris, il fréquente les ministères depuis ses 23 ans. Attal est entré en 2012 dans le cabinet de la ministre socialiste de la Santé Marisol Touraine. Attal a été élu député des Hauts-de-Seine de la majorité présidentielle en 2017. Dès octobre 2018, Attal est entré au gouvernement en tant que secrétaire d’État à la jeunesse… L’écologie, dans ce chemin bien tracé, n’a été qu’une question annexe.

Porte-parole du gouvernement en mai 2021, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal : « Notre conception de l’écologie n’est ni celle de LR – qui vote systématiquement contre tous nos textes en faveur de l’environnement – ni celle des Verts qui ne voient comme seule solution que taxer et punir… Nous, on ne dit pas aux jeunes : “Demain, vous ne prendrez plus l’avion”, mais : “on met les moyens pour inventer l’avion de demain.” » En octobre 2021, Attal s’en est pris pendant la campagne présidentielle au programme de l’écologiste Yannick Jadot, qui relève selon lui de « l’écologie punitive ». « Quand on parle de fin du nucléaire, si on n’avait pas le nucléaire, la facture d’électricité des Français, elle s’envolerait en ce moment », a-t-il alors ajouté.

En novembre 2022, invité à s’exprimer sur « l’écologie radicale », Attal fustigeait le soutien des députés Europe Écologie-Les Verts (EELV) ou La France insoumise (LFI) aux manifestants contre les mégabassines. Et Attal approuvait déjà une possible dissolution des Soulèvements de la Terre, s’affirmant comme un soutien de la ligne Darmanin au gouvernement : « Je pense qu’il faut tout regarder. On a eu la main lourde et on l’a régulièrement en Conseil des ministres. On dissout régulièrement des groupes violents, qui ne respectent pas les valeurs de la République. »

Ministre délégué aux Comptes publics, en juin 2023, Attal marquait clairement ses priorités : « S’endetter pour investir notamment dans la transition écologique, on ne peut pas se le permettre. »

Le parcours du nouveau Premier ministre ne semble guère laisser espérer mieux pour les mois et années à venir. Dans son discours lors de la passation de pouvoir avec Élisabeth Borne, il n’a d’ailleurs pas eu un mot pour l’écologie, tout juste a-t-il évoqué « l’avenir de la planète », en sixième position dans ses priorités. Les trois « axes majeurs » de sa future action qu’il a souhaité mettre en avant sont le travail, « la libération de notre économie (…) avec la simplification drastique de la vie de nos entreprises » et la jeunesse.

Son premier déplacement comme nouveau Premier ministre était, dès le 9 janvier, dans le Pas-de-Calais inondé. L’occasion de constater les dégâts humains et matériels causés sur le sol français par le changement climatique. Répétera-t-il aux sinistrés des inondations que la priorité est à la dette plutôt qu’à la crise écologique ?

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St. Foucart et l’émergence de l’extrême droite

Inondations, l’artificialisation des sols, exacerbation de maladies chroniques… tout ce qui éprouve le corps social nourrit les sentiments d’injustice et d’abandon, alimente colère et ressentiment et fait le jeu de l’extrême droite.

Stéphane Foucart : Alors que la « préférence nationale » va faire son entrée dans le droit français, l’extrême droite parvient depuis quelques années à entraîner avec elle tout le camp conservateur dans une dérive populiste sur la question environnementale, alimentée par le simplisme et la démagogie, le déni et, en fin, de compte, l’inaction. C’est l’autre grande victoire idéologique de l’ultradroite. Le RN s’est forgé, sur les questions environnementales, une doctrine réduite à un mélange d’agrarisme et de localisme (« consommer local » relève d’une préférence nationale). Le tout teinté de climatoscepticisme, de techno-solutionnisme et de complaisance vis-à-vis des pollueurs de tout poil – pour peu qu’ils soient enracinés dans les territoires. Les mêmes tendances sont à l’œuvre un peu partout dans le monde. Les politiques que les droites souhaitent promouvoir ne permettent ni l’adaptation ni la résilience des sociétés face aux menaces du réchauffement, des pollutions ou de l’écroulement de la biodiversité.

L’extrême droite et la crise écologique ont tout pour être les deux portions d’un même cercle vicieux. La montée en puissance de l’extrême droite est le meilleur carburant à la crise environnementale, et la crise environnementale a toutes les chances, en retour, de nourrir l’adhésion aux idées de Marine Le Pen, d’Eric Zemmour ou de Vincent Bolloré.

Le point de vue des écologistes

Pfon : Stéphane Foucart en résumé. La crise climatique augmente les catastrophes, les catastrophes augmentent l’insatisfaction, l’insatisfaction pousse les gogos à voter Le Pen. Un monument de logique : « Nous sommes au bord du gouffre, faisons un grand pas en avant » !

Audry : Que l’extrême-droite ne soit pas passionnée par le sujet écologique est une évidence, mais regardons les choses en face : des personnalités de droite et de gauche nous ont sciemment menti pendant des années sur les conséquences de la croissance et nous ont trompés sur le caractère anodin de la surpopulation.

Juste du Bonsens : Exact ! Les théories des pères du libéralisme économique négligent les coûts externes qui ne sont pas supportés par les acteurs économiques mais par les tiers, notamment les coûts environnementaux.

Canicule : Nous sommes de plus en plus conscients que notre confort de vie est menacé par le dérèglement climatique. Face à ce fait anxiogène, nous avons des réactions très divers : déni, rejet, ou alors croire à des solutions miracles. Mais nous ne faisons pas l’effort de réfléchir à ce qui est important et essentiel dans notre vie dans ce monde aux ressources limitées.
Dans ce contexte, l’extrême droite joue sa partition et s’oppose à toute mesure contraignante face au dérèglement climatique avec l’idée de gagner des parts électorales.

Ja : L’extrême droite est un réflexe identitaire de gens apeurés. Or la peur favorise le repli sur soi et la désignation des « autres » comme la cause de leurs difficultés. C’est très lié à une forme de faiblesse intellectuelle, de raccourcis idéologiques pour des problématiques pourtant complexes. C’est habituel. Ce qui est aussi constant dans l’Histoire, ce sont les conséquences immédiates lorsque l’extrême droite est au pouvoir : violences et persécutions des minorités, restrictions des libertés publiques et individuelles, destruction de la démocratie et culte de la personnalité d’un leader. On y va tout droit.

XYZ : Le « lepénisme » est avant tout une amnésie. Quant au climat, tant que ce sont les lobbys qui gouvernent, par marionnettes interposées. Il n’y aura donc de solution que celle que la nature nous imposera. Et quand le Titanic va couler (sans canaux de sauvetage celui-là), tout le monde sera précipité au fond de l’océan.

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Dans LE MONDE du 29 juillet 2011, Stéphane Foucart s’intéressait déjà à l’état de la planète : « Tandis que les uns fondent leur optimisme sur les acquis du demi-siècle écoulé, les autres craignent, avec raison, celui qui vient. Les effets négatifs du système technique commencent à en concurrencer les effets bénéfiques car ses dimensions sont désormais telles qu’elles se heurtent aux limites physiques de la terre. Arrivé au sommet des courbes, on peut voir le déclin se profiler.

Stéphane Foucart devient très très pessimiste (septembre 2021)

extraits : Le journaliste scientifique du MONDE, Stéphane Foucart, interroge les faits : « Il y a contraste entre le fracas des mots utilisés par l’UICN pour décrire le problème de la biodiversité en péril et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique. La France se refuse même à appliquer la loi afin de ne pas entraver des activités aussi marginales que les chasses traditionnelles aux passereaux. Est-il si impérieusement nécessaire de tuer des grives musiciennes ou des vanneaux huppés ? La « nouvelle » politique agricole commune (PAC) va conforter jusqu’en 2027 les modes de production des exploitations les plus grandes, les plus industrialisées, les plus destructrices…

Stéphane Foucart ne croit plus en l’action politique (décembre 2014)

extraits : Spectaculaire conversion de François Hollande à la cause climatique ? Il faut se méfier des effets d’annonce lorsqu’il s’agit d’environnement : c’est le terrain privilégié des paroles en l’air et des promesses non tenues… L’action de Jacques Chirac n’a rien produit qui fût à la mesure de ces paroles : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l’admettre. La Terre et l’humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables. »… Le mandat de Nicolas Sarkozy a été caractérisé par une inflation verbale aussi constante dans son intensité que versatile dans son orientation…

Stéphane Foucart, les lois de la nature s’imposent (septembre 2014)

extraits : Le plan Ecophyto, lancé en 2008, avait pour objectif de réduire de moitié l’utilisation des pesticides en dix ans mais, depuis son lancement, les quantités de matières actives épandues n’ont cessé d’augmenter… Les dettes que nous contractons à l’égard de l’environnement finissent toujours par être réglées. Nous pouvons discuter avec nos créanciers, pas avec les lois de la nature. Elles s’appliquent et s’appliqueront avec entêtement, quoi qu’il arrive…

La fabrique du mensonge selon Stéphane Foucart (juillet 2013)

extraits : Internet est souvent vu comme un formidable outil d’émancipation, c’est aussi un instrument très adapté à la pire forme de propagande, la propagande virale.     L’une des raisons pour lesquelles il est impérieux, pour les agrochimistes, de discréditer les chercheurs hostiles aux biotechnologies végétales n’est pas seulement commercial. Il faut conserver vivace l’idée que la science est le progrès technique. Il s’agit d’exercer un contrôle sur les mots et les idées. Les industriels parviennent ainsi à fabriquer des idées trompeuses, en recourant à des arguments puisés dans la science même. Cette production d’ignorance vise deux objectifs. Le premier est de peser sur les instances d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux, afin de leur faire minimiser les risques induits par telle ou telle technologie. Le second objectif est de coloniser nos conversations…

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Emmanuel Macron devenu un simple pigiste

Le président de la république en est réduit à émettre une simple tribune dans LE MONDE : « Nous devons accélérer en même temps sur le plan de la transition écologique et de la lutte contre la pauvreté ». Voici un résumé significatif de son vide sidéral et quelques commentaires bien sentis.

Macron : «  Les priorités qui sont les nôtres : réduire nos émissions de dioxyde de carbone (CO2), viser la neutralité carbone en 2050, sauver notre biodiversité et lutter contre la pauvreté et les inégalités…. Nous devons sortir du charbon en 2030, sortir du pétrole en 2045 et sortir du gaz en 2050… Nous devons accélérer le financement des énergies renouvelables mais aussi de l’énergie nucléaire… Le coût de l’investissement doit être à l’avenir plus élevé… Nous devons créer les conditions d’un choc financier pour aider les pays les plus vulnérables… Le coût de l’investissement doit être à l’avenir plus élevé… Cela suppose d’identifier aussi des mécanismes de gouvernance à l’échelle mondiale.. Nous devons revoir la gouvernance de Bretton Woods… Nous devons construire les bases d’une « bioéconomie »… Nous avons besoin d’un taux d’intérêt vert et d’un taux d’intérêt brun… Nous avons besoin d’une clause climatique dans nos accords commerciaux…Nous avons besoin d’une Bourse internationale du carbone et de la biodiversité… »

Quelques commentaires sur lemonde.fr

LaurentL : Comme l’a si bien dit Greta Thunberg : BLA BLA BLA.

CertifDétud : Une tribune, de la part d’un président en exercice se décline en général seulement durant des élections… Au demeurant, en lisant les lignes une à une, et entre, et par derrière, la conclusion est immuable pour E Macron : « Y’aka », mais en même temps « Faukon » !

Fredgeo : Nous avons élu un visionnaire en 2017. Visionnaire qu’il est resté d’estrades en tribunes, déclarations et autres débats, tout en gouvernant et légiférant en libéral-réactionnaire, en remontrant dans tous les domaines à la droite dont il a volé les programmes. La rhétorique et l’inventivité verbale ne tiennent pas face aux faits, aux reniements et aux outrances assumées dans l’exercice du pouvoir.

Black Kay : Pathétique tentative de diversion totalement démagogue au moment où le gouvernement du « en même temps » arrive au fond de l’impasse dans laquelle il s’est engagé.

Neal59 : Depuis le temps qu’il est président aurait pu avancer sur ces sujets qui ne datent pas d hier….

SOS3535 : Incroyable tous ces messages haineux. Il faut vous calmer les gars, ça devient pathologique…

Zahnstocher : Je n’ai pas vu de haine, mais des gens légitimement écœurés par un nième discours déconnecté de toute réalité. On a ici quelqu’un qui s’est assis sur les propositions de la convention citoyenne, qui traite de Hamish ceux qui refusent une 5G sans intérêt, qui déclare son adoration de la bagnole, qui n’a rien fait pendant des années pour déployer les ENR ou le transport ferroviaire, qui continue de construire des autoroutes absurdes comme la A69, qui pense gérer les changements climatiques avec des méga-bassines, quelqu’un qui laisse ses ministres perler d’écoterrorisme au sujet des rares qui ont pris la mesure des événements etc… Comment devrions-nous réagir ?

Turbulentsilence : Le problème de Macron c’est d’énoncer correctement les problèmes mais de ne jamais mettre en place les solutions et dans la réalité du pouvoir de céder à la puissance des lobbies et de l’argent !

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Macron, un technolâtre de l’aviation

extraits : Le président de la République a annoncé le 16 juin 2023 une salve d’investissements pour créer une filière française de biocarburants baptisée « BioTJet ». Macron enfile les oxymores comme des perles : «  avion ultrasobre, appareil zéro émission, des carburants aériens durables, moteur à biocarburant, kérosène durable… » La voiture propre et la croissance verte passent dans la stratosphère, le greenwashing fait toujours ses ravages.

E. Macron invente la « sobriété raisonnable » !!

extraits : En visite au Salon du Bourget, lundi 19 juin 2023, le chef de l’État affirme qu’il faut distinguer une sobriété « bien organisée, non punitive », d’une sobriété « punitive » : « La première serait comprise par tous et raisonnable, tout le monde fait des efforts qui permettent de faire des économies d’énergies. L’autre en viendrait à dire « il faut tout arrêter, et il faut renoncer à la croissance. Je ne la crois pas raisonnable. Nous qui sommes en déficit, comment voulez-vous qu’on finance notre modèle social si on ne crée plus de richesses ?

Macron aime la bagnole, pas l’écologie !

extraits : Dimanche 24 septembre 2023, décidé moins de vingt-quatre heures plus tôt, le chef de l’Etat s’est exprimé sur les grands sujets – immigration, écologie, inflation, géopolitique –. Face aux prix de l’essence qui s’envolent, Emmanuel Macron ose : « On aime la bagnole. Et moi, je l’adore ». Ouah ! On ne change rien, victoire, tu régneras, oh joie tu nous sauveras, roulez petits bolides !

 

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EELV, le message de Marine Tondelier

Chères amies, chers amis,

 Nous avons connu une année 2023 tristement agitée : la mobilisation contre la réforme des retraites, la bataille pour le libre accès à l’eau marqué par les évènements de Sainte-Soline, les questions sociétales soulevées par la mort du jeune Nahel, abattu à Nanterre par la police, le besoin crucial de remettre des moyens pour la continuité des services publics, l’adoption récente de la loi immigration rêvée par l’extrême droite et permise par la droite extrême et par la majorité, ou encore l’intensification des conflits en Ukraine, en Arménie et au Proche Orient.

 Mais l’année 2023 a également symbolisé un renouveau pour Europe Ecologie – Les Verts, une transformation essentielle, avec d’abord le succès des États Généraux de l’Écologie, puis le lancement le 14 octobre dernier du nouveau mouvement Les Écologistes. 

 Malgré les tempêtes, vous avez toujours répondu présent·es pour nous soutenir, notamment dans les moments les plus difficiles : nous vous en remercions. Pour poursuivre la lutte, nous avons plus que jamais besoin de votre soutien, et pour cela, pensez à réadhérer. Rendez-vous pour cela sur lesecologistes.fr. 

 Alors que nous nous élançons vers un objectif de renforcer la présence écologiste au parlement européen en 2024, portons maintenant, avec et grâce à vous, un projet politique capable de répondre aux urgences du moment tout en pensant à l’avenir.

 A très vite,  Marine Tondelier, Secrétaire nationale

Faites un don avant le 31 décembre !

Votre soutien est vital pour l’activité des Écologistes – EELV. Profitez des derniers jours de l’année 2023 pour faire un don en ligne sur donner.eelv.fr.

66% de vos dons sont déductibles de vos impôts

 Si vous êtes imposable, en faisant un don avant le 31 décembre, vous bénéficiez dès l’année prochaine d’une réduction d’impôts de 66% sur votre don. Ainsi, un don de 100 euros ne vous revient qu’à 34 euros

 L’équipe nationale d’EELV vous remercie et vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année ! 

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Européennes, Marie Toussaint vs W. Schraen

Les élections européennes en France auront lieu le 9 juin 2024 afin d’élire les 81 eurodéputés représentant la France au Parlement européen. Willy Schraen lance sa campagne au nom de la « ruralité heureuse » contre les « ayatollahs de l’écologie ». Marie Toussaint sera la tête de liste EELV aux européennes.

À propos de Willy Schraen : Il tente de rééditer le coup de la liste Chasse, pêche, nature et traditions de Jean Saint-Josse (qui avait obtenu 6,77 % des suffrages en 1999 ). Les instigateurs de l’opération veulent représenter « toutes les facettes de la ruralité » en dépit de l’identité de la tête de liste Willy Schraen, Président de la Fédération nationale des chasseurs depuis 2016. « Notre combat n’est pas celui d’irréductibles Gaulois réfractaires », assure M. Schraen, qui vante « la pétanque et le barbecue, l’apéro et les cochonnailles ». Celui qui assume « un côté conservateur » mais refuse « l’extrémisme », défend une « ruralité heureuse ». Unis dans le rejet des « ayatollahs de l’écologie », selon la formule qu’ils emploient pour désigner les activistes écolos, le chasseur et ses colistiers disent qu’ils ont « tous un peu de boue sur les pieds », qu’ils sont « amoureux de la nature » et bien sûr « écologistes » !

M. Schraen, qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron en 2017 comme en 2022, assure conduire une liste « apolitique ». Mais le Rassemblement national (RN) voit dans cette concurrence une initiative « poussée en sous-main » par le chef de l’État. Macron s’est toujours voulu proche des chasseurs…

À propos de Marie Toussaint : Les « insoumis » poussaient à la constitution d’une liste unique de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Les militants écolos ont confirmé à 86 %, en juillet 2023, leur stratégie d’une liste autonome. Marie Toussaint, 36 ans, est donc la future tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) aux élections européennes de 2024. Elle ne veut pas dévier de ses « combats » de toujours : « la protection du vivant et celle de la justice sociale ». En 2019, avec Notre affaire à tous, son ONG de défense des droits environnementaux, et trois autres associations (Greenpeace, FNH et Oxfam), elle assigne l’État en justice lui enjoignant de respecter ses engagements en faveur du climat. Plus de 2 millions de citoyens signent la pétition lancée en parallèle. En 2021, la France est condamnée par le Conseil d’état pour inaction climatique. L’arme principale de Marie, diplômée en droit international environnemental, c’est le droit. Mais le concept d’« écocide » qu’elle essaie de porter depuis la fin de ses études fait peur jusque chez les Verts. « Mettre au même niveau la destruction de l’environnement et celle des droits humains, c’était mal perçu » dit-elle.

Sur sa table de chevet, le dernier ouvrage de la juriste Katharina Pistor, « Le Code du capital », qui analyse comment « le droit conçu par et dans l’intérêt de riches acteurs privés » produit « inégalités et crises à répétition ».

Une comparaison des deux mentalités

Il suffit de savoir ce qu’a déjà dit ou fait l’une et l’autre pour savoir normalement pour qui voter entre la chasse et l’écologie.

Willy Schraen : « En cas d’instauration d’un jour sans chasse par semaine, la ruralité serait à feu et à sang ».

Marie Toussaint : « Je demande de ne plus injecter de fonds publics dans les projets liés aux énergies fossiles ni tolérer les avantages (niches fiscales, aides…) accordés à ce secteur et à ceux qui le financent, d’exclure des institutions européennes les lobbies de l’industrie fossile, comme nous l’avons fait avec l’industrie du tabac, de contraindre les banques à sortir des énergies fossiles. »

Willy Schraen :  « Cette proposition de loi sur la condition animale nous donne des angoisses vous pouvez me croire. Loïc Dombreval est un extrémiste qui porte en étendard le drapeau de la dérive animaliste. Un jour, nos chiens et nos chats seront mieux traités que nos enfants, c’est de la folie. »

Marie Toussaint : « Dans l’histoire des idées, l’écologie politique est une idée neuve, qui dépasse les cartographies anciennes, sans pour autant les abolir. Le clivage droite-gauche reste pertinent, mais l’écologie pose des questions supplémentaires. En gros, l’écologie n’est pas soluble dans la gauche, mais elle doit en devenir le nouveau centre de gravité. Vu l’urgence des enjeux, j’espère que tout le monde va bientôt converger pour comprendre que la crise climatique comme celle de la biodiversité demandent une réforme globale des manières de penser et de gouverner issues du passé. »

Willy Schraen : « On a en face de nous des démagogues. On ne demandera jamais à un végan de manger de la viande, qu’on nous foute la paix ! Qu’on nous laisse vivre »

Marie Toussaint : « On peut espérer que l’écologie tomber un jour dans le domaine commun, comme c’est le cas avec l’idéologie républicaine qui fait désormais partie de l’identité politique de la France. Mais, pour l’instant, l’originalité du projet écologiste est telle qu’il est nécessaire qu’une force d’écologie politique la porte pour permettre de quitter les rivages du productivisme, matrice des pensées politiques de la droite et de la gauche classiques. A gauche, la tectonique des idées a fait son œuvre, et l’aggiornamento est en cours. La droite partidaire reste très majoritairement sourde aux enjeux écologiques. »

Willy Schraen : « Ce n’est pas la chasse, c’est la ruralité dans son ensemble qu’attaquent ces activistes minoritaires, comme les végans. Ils ne supportent pas que d’autres vivent différemment. Les chasses traditionnelles existaient avant l’arme à feu. La chasse à courre ? Il n’y a que les cons pour ne pas comprendre que l’animal a dix fois plus de chances de se sauver que d’être attrapé. Souvent le cerf est vieux ou malade, c’est la sélection naturelle. Pas le monde des Bisounours ! On est en haut de la chaîne alimentaire, les animaux sont en dessous, c’est l’ordre des choses. Qui travaille sur la biodiversité ? Ce ne sont pas ceux qui font des grands discours, à Paris, qui plantent des haies, des arbres, qui entretiennent les zones humides, qui nourrissent les animaux, et qui apportent ainsi 4 milliards d’euros à la nature tous les ans ! »

Marie Toussaint : « Reconnaître le clivage terriens-destructeurs est essentiel. Pour autant, il n’abolit pas les autres clivages ; notre monde est complexe et nous avons besoin de le lire avec des lunettes multiples. Nous habitons une seule et même planète, mais les mondes sociaux que nous habitons sont tellement fracturés. Le culte de la croissance a fait des ravages partout sur la planète. Une vision à courte vue, fondée sur la dictature du profit et le triomphe des actionnaires, a par ailleurs colonisé l’économie. C’est à cela qu’il faut mettre un terme, nous devons comprendre que les lois de l’économie ne sont pas au-dessus des lois de la nature. A l’échelle européenne, je plaide pour l’instauration d’un traité environnemental qui fasse de la préservation de la planète et de ses ressources une priorité supérieure en termes de hiérarchie des normes. La condamnation des écocides doit en être l’un des piliers. »

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RAP, pour nous libérer de la publicité

Depuis 31 ans, R.A.P. (résistance à l’agression publicitaire) lutte contre le système publicitaire sans relâche et avec détermination. En 2023, nous avons amplifié la lutte pour l’ouvrir sur de nouveaux horizons. Pour continuer nos actions, nous avons besoin de vos soutiens

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LA PUBLICITÉ EST UN CHOIX POLITIQUE

Nous œuvrons pour dire STOP :

À la publicité lumineuse : nous avons co-organisé plusieurs mobilisations contre la publicité lumineuse. Le 18 février dernier, nous avons mené une mobilisation nommée « Rallumons les étoiles » d’ampleur dans 38 villes en France. Au total, plus de 2400 dispositifs publicitaires ont été éteints ou recouverts. 


À la publicité climaticide : nous avons mené une mobilisation contre l’écoblanchiment des constructeurs automobiles, afin de demander la fin des publicités pour la voiture individuelle, pour un nouveau système de mobilités.

Au sexisme dans la publicité : Le 5 décembre dernier, nous avons publié notre deuxième rapport sur la publicité sexiste en France. Avec celui-ci nous mettons une nouvelle fois en lumière que les stéréotypes et injonctions sexistes dans la publicité existent toujours, et qu’il est grand temps de légiférer sur le sujet.

RAP a aussi mené des réunions publiques, interpelé les élu·es et a été auditionnée par des instances comme le CESE. RAP est également membre du comité d’évaluation de l’expérimentation « Oui Pub » au sujet de la publicité distribuée dans les boîtes aux lettres.

En 2023, nous avons obtenu une victoire historique : l’interdiction des écrans publicitaires dans l’espace public de la Métropole de Lyon, 2e plus grande métropole de France. Ce succès, après une bataille de 5 ans, démontre que résister permet de changer nos vies.

VOTRE DON CHANGE LE SYSTÈME !

En 2024, nous allons publier un rapport sur la publicité automobile, mais également interpeler les candidat·es aux élections européennes et mobiliser contre la publicité en ligne. Bien évidemment, notre travail ne s’arrêtera pas là, car en 2024 la France accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques. Nous devrons donc œuvrer plus que jamais contre la publicité lumineuse et climaticide.

Grâce à vous, nous pourrons enquêter, mener des actions de résistance et faire changer la législation pour bâtir, en toute indépendance et à vos côtés, un monde meilleur débarrassé de l’agression publicitaire.

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Vos dons bénéficieront d’une réduction d’impôts de 66 % sur vos revenus 2023 ; ne manquez pas nous soutenir avant le 31 décembre 2023 pour recevoir votre reçu fiscal avant votre prochaine déclaration d’impôts.

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Fin de vie, la procrastination de Macron

Un an après le lancement de la convention citoyenne sur la fin de vie, l’association « Les 184 », regroupant plus de 80 de ses membres, appelle à la présentation rapide du projet de loi.

Collectif : Monsieur le Président de la République, il y a un an, à votre initiative, commençaient les travaux de la convention citoyenne sur la fin de vie (CCFV). En avril 2023, lors de la remise de notre rapport, salué par un grand nombre d’observateurs, vous avez pris un double engagement au sujet des soins palliatifs et de l’aide active à mourir pour notre pays : un projet de loi, accompagné d’un plan décennal, serait présenté en conseil des ministres avant la fin de l’été. À ce jour, 11 décembre 2023, ces engagements n’ont toujours pas été tenus. De plus, tout laisse à penser que le projet de loi s’orienterait vers un « modèle français de la fin de vie » très éloigné des recommandations de notre rapport. Après l’expérience de la convention citoyenne sur le climat, dont les propositions ont été largement écartées, il serait opportun de la part de l’exécutif de respecter cette fois sa promesse aux citoyens. Monsieur le Président, votre avis sur les soins palliatifs et l’aide active à mourir est important mais ne saurait être l’unique boussole en la matière, de même que l’opposition de certaines organisations.

Contre la liberté de choisir sa mort ou pour ?

HCLuc : Totale opposition à cette motion mortifère. L’arrogance de l’Homme à vouloir s’affranchir de son origine divine sera sa perte. L’état du monde, ses courants de pensées aberrants (wokisme…) ne sont que les prémices du délitement de notre civilisation.

G92 : Depuis plus de 20 ans des législations existent dans des nombreux pays, Belgique, Suisse, Canada, Pays-Bas, etc et elles répondent aux attentes de leurs citoyens. Le choix de sa fin de vie, c’est une liberté, c’est un droit pour tous les individus. J’ai les plus grandes craintes sur le contenu du projet de loi qui doit sortir de l’Élysée. Une dérive a-démocratique dont on n’a pas besoin.

GERONIMO : Macron a été élu. C’est toujours un détail insignifiant pour la gauche quand elle perd une élection, mais aucun des membres de ce collectif ne peut en dire autant. Donc oui, sa parole vaut un peu plus que la vôtre, Camarades. Et c’est tant mieux.

Michèle de Dordogne : Macron n’a aucune légitimité pour décider seul de la façon dont je désire finir ma vie. Les soins palliatifs, c’est bien pour ceux qui les souhaitent, mais on peut ne pas vouloir agoniser en couches culottes pendant des mois en étant, qui plus est, une charge morale et financière pour ses enfants.

Leonidas : L’aide active à mourir sera bientôt entendue aux chômeurs en fin de droit et à tous les pauvres ne pouvant plus payer leurs factures.

Coldom : Elle l’est déjà, les pauvres sont en bien plus mauvaise santé physique et mentale que les plus riches et meurent beaucoup plus tôt. Ici, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué on parle d’un choix individuel, pas d’une situation imposée..

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Blocage palliatif sur la fin de vie (2023)

extraits : Dans un récent sondage commandé à l’Ifop par l’ADMD (octobre 2022), les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir. 78% des Français attendent de la convention citoyenne sur la fin de vie qu’elle légalise l’aide active à mourir ; 79% des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie ; 77% des Français se disent confiants dans un médecin qui déclarerait pratiquer des euthanasies ; 82% des Français considèrent l’euthanasie et le suicide assisté comme des soins de fin de vie à part entière.

Les spécialistes des soins palliatifs ne sont pas de cet avis !…

L’ADMD et la Convention « fin de vie » (2022)

extraits : L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a été fondée en 1980. L’ADMD revendiquait plus de 75 000 adhérents actifs au 31 décembre 2021. Elle s’intéresse à la dignité de la personne humaine face à la mort et entend « aider ceux qui vivent cette situation dans la solitude et l’angoisse, et agir auprès de l’opinion pour que cette dignité soit reconnue ». Dans un premier temps, l’association avait mené campagne contre l’acharnement thérapeutique et propose notamment de faire signer à ses membres un  « testament biologique », devenu aujourd’hui « directives anticipées »…

ADMD, pour le droit de mourir dans la dignité (2018)

extraits : Jean-Luc Romero-Michel, président de l’ADMD depuis le 2 juin 2007, répond aux questions du MONDE.

Comment êtes-vous entré dans ce mouvement ?

Parce que j’ai vu mourir Hubert (en mai 1994). C’était un samedi soir, dans sa chambre d’hôpital. Il souffrait tellement que j’ai demandé aux infirmières de le soulager. L’une d’elles m’a répondu : « Ah non, la morphine, ça va accélérer sa mort. » Je lui disais : « Mais madame, il est en train de mourir ! » La nuit fut terrible, et je m’en voulais de ne rien pouvoir faire. J’avais déjà, à l’âge de 13 ans, vu mourir mon père d’un cancer des poumons. Il s’étouffait…

ADMD versus Axel Kahn (2008)

extraits : Dans son dernier livre, Axel Kahn critique sévèrement l’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) pour l’usage qui est fait du concept de dignité : «  Cela signifie-t-il qu’il existe des gens qui meurent dans l’indignité ? Quels sont-ils ? Les grands vieillards ? Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? Sont-ce là des citoyens indignes ? » Il est tellement ulcéré qu’il propose de compléter ainsi la Déclaration universelle des droits de 1789 : «  Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits. » Le problème, c’est qu’Axel Kahn ne peut pas définir le concept de dignité parce que c’est indéfinissable…

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Contre le « monde du béton », soulèvements

Dans toute la France, à Bruxelles et en Suisse, le collectif soulèvements de la Terre a ciblé des centres de production de béton, des usines d’enrobage ou de simples lieux de stockage, pour dénoncer l’artificialisation et ses impacts sur l’environnement.

lemonde.fr avec AFP : Mobilisation de quatre jours, du 9 au 12 décembre, « contre Lafarge et le monde du béton ». Elle est soutenue par plusieurs dizaines d’organisations dont Extinction Rebellion, Attac, lAlternatiba, Bassines non merci, des groupes locaux de LFI, d’EELV, etc.

L’écologie à toutes les sauces

La vocation de l’écologie est de réunir toutes les personnes sans exception autour de la sauvegarde de notre avenir commun. Tant que nous aurons un vain « débat » entre les réactionnaires qui ne veulent rien changer au monde de hier et quelques personnes éclairées, nous irons au désastre. Les commentaires sur lemonde.fr illustrent cette loi humaine, la soumission à l’ordre existant est la chose la mieux partagée. Difficile de convaincre un (con)vaincu. Exemples :

Peps72 : Les factieux d’extrême gauche sont de retour. Ah oui c’est vrai, quand on est d’extrême gauche, on a le droit d’être violent et de tout casser.

Fly high : Heureusement qu’il y a des gens comme eux pour se révolter de la destruction de notre planète, personnellement je le fais pas ou peu. Leur extrémisme est à la hauteur de notre inaction. Regardez vous et demandez vous ce que, à votre niveau, vous faites pour essayer d’améliorer les choses.

ChrisL : C’est marrant de lire les commentaires de certains, notamment celui de Peps72, untel ou pm22, le sceptique. Pour eux cadenasser une entrée et faire un tag sont des actions destructrices et violentes. OUHHHH ça fait peur! Un méchant tag!!!

pm22 : @ChrisL J’arrive, avec ma peinture, pour faire un joli tag bien gras dans votre appart. Chiche ?

Gaston31000 : J’espère que ces personnes seront arrêtées et jugées. Quelques travaux d’intérêt général devraient leur remettre les pieds sur terre. Les jeunes militants écologistes ont un point commun avec les macronistes : ils ne veulent pas vraiment débattre, mais imposer leurs idées, ils veulent faire table rase du passé et des corps intermédiaires ( avec la conviction qu’il suffit d’une poignée de gens résolus pour changer le monde), ils n’aiment pas vraiment la démocratie, qui a besoin de lenteur et de débats interminables pour fonctionner correctement et de manière apaisée.

Aelsa : Votre propos serait tout à fait juste, si 1) le nom démocratie avait encore un sens dans les conditions actuelles de la vie politique et 2) l’urgence écologique n’était pas telle qu’on ne peut plus se permettre que des progrès (souvent infimes) mettent 30 ans à se manifester. Vous me direz que la méthode des SLDT ne fait pas la preuve de son efficacité, et c’est vrai, mais elle est du moins cohérente avec la temporalité inédite qui est celle de la crise du vivant dans laquelle nous sommes plongés. Par ailleurs, si la méthode lente et mesurée des petits pas est bien sûr légitime et respectable dans bien des cas, elle n’est pas la seule, et certaines (r)évolutions se font en effet sous l’impulsion d’une poignée de gens résolus, qui voient plus loin que le bout de leur routine syndicale.

Rumi : Ils habitent dans des cabanes en paille et se déplacent en chars à bœuf ces zadistes en puissance. Qu’on leur offre le gîte et le couvert à l’ombre.

M92 : Votre ton condescendant envers les jeunes militant est au mieux inapproprié au pire obscène. On parle de leur avenir. C’est parce que les chefs d’entreprise enfreignent les lois (quand ce ne sont pas les élus) en toute impunité la plupart du temps que face au massacre les gens se mobilisent: forêts rasées, rivières polluées, sols contaminés…c’est quotidien. Lafarge déverse ses eaux usées dans les rivières, Sanofi, Arkema… envoient des polluants éternels qui rendent impropres à la consommation les œufs des poules et les légumes du jardin, la FNSEA cautionne l’envoi massif de pesticides qui rendent malades les écoliers… Il n’y a pas de débat à avoir. Ce qui est demandé c’est le respect de la loi. Les lois même imparfaites sont supposée nous protéger. Faisons cela déjà. Et commençons par arrêter et juger celles et ceux qui sont à l’origine des problèmes, pas ceux qui s’en plaignent. Si tout le monde faisait son travail et que certains n’étaient pas protégés on en serait pas là.

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COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir

28 années que la diplomatie international fait semblant de s’agiter.

Nous en sommes toujours au même point !

Nos émissions de gaz à effet de serre augmentent.

Global Carbon Project : Les émissions mondiales de CO2 liées à la production et à la consommation d’énergies fossiles seront de 36,8 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (soit 36,8 gigatonnes – GtCO2) en 2023. Ce total dépasse encore de 1,4 % les niveaux de 2019, juste avant la baisse temporaire liée à l’épidémie mondiale de Covid-19. Et si l’on prend en compte le déficit lié au changement d’usage des terres (la déforestation par exemple), le résultat est de 40,9 GtCO2. Le niveau de CO2 atmosphérique devrait atteindre une moyenne de 419,3 ppm [parties par million] en 2023, soit 51 % de plus que les niveaux préindustriels.

C’est comme quand un mur arrive et que vous êtes à 180 km/h, on devrait freiner mais on se contente de continuer à 130. Pourquoi ? Parce que la guerre des ressources a déjà commencé.

Pire, les pays pétroliers ont démoli la crédibilité du multilatéralisme onusien sur la question climatique

Stéphane Foucart : Sultan Al-Jaber, patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) Et de la COP28, c’est comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac. Cette façon d’exhiber, de manière si ostensiblement obscène, le conflit d’intérêts et le mélange des genres, a pour objectif de torpiller auprès des opinions toute la crédibilité du processus de négociations multilatérales engagé depuis 1992. Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la situation, la COP28 est la première à discuter de la sortie de l’ensemble des « combustibles fossiles ». La première, donc, en près de trente années de diplomatie climatique !

Mais une brève mention des « combustibles fossiles », en simple légende d’une figure, a été considérée comme inacceptable par l’Arabie saoudite. Et finalement biffée.

Et les pays développés continuent de faire confiance au fossile

La production de l’électricité en Allemagne a été permise à 36,42% au cours de ces derniers 30 jours par l’utilisation de la lignite (plus 16,49% par le gaz). Et encore, considérant ses difficultés à produire de l’électricité bon marché, la pollution par le charbon et le gaz ne se limite pas à la production électrique : les usines ou le chauffage fonctionnent massivement à la lignite ou au gaz, contribuant à des émissions massives de CO².

Ce qui peut se comprendre pour l’Inde (qui longtemps été mise à l’écart des profits d’une industrie forte) ne devrait pas être admissible pour un pays comme l’Allemagne qui s’est gavée depuis 150 ans.

Alors pourquoi se gêner quand on se veut pays émergent ?

La Chine fait toujours figure de mauvais élève. Ce pays dégage quasiment un tiers des émissions mondiales de CO2 (31 %) pour 17,5 % de la population mondiale. Il est même sur une pente ascendante, avec + 4 % en 2023, notamment à cause d’une utilisation préoccupante du charbon. Quant à l’Inde, même si son empreinte est beaucoup moins forte (8 % du total mondial) pour 18 % de la population mondiale, elle a des trajectoires encore plus mauvaises (+ 8,2 % au total, + 9,5 % pour le charbon).

Comme quoi on peut être « en voie de développement » et vouloir sortir de la pauvreté avec beaucoup de carbone.

Et peut-on être contre le développement des pays pauvres ?

« Baleine », le nom donné au gisement de pétrole brut découvert en 2021 au large de la Côte d’Ivoire est aussi imagé que révélateur. L’inauguration du gisement est survenue une semaine avant l’ouverture de la COP28, alors même que la Côte d’Ivoire s’est engagée à verdir son mix énergétique. Le champ offshore situé à 60 kilomètres au large et à quelque 1 200 mètres de profondeur, a commencé à être exploité. Ce gisement va permettre au pays de renforcer l’offre intérieure d’électricité, de renforcer son rôle de hub énergétique dans la sous-région, d’engranger des devises pour l’État.

Même si la Côte d’Ivoire restera très loin des poids lourds nigérian et angolais (plus d’un million de barils par jour), « Baleine » devrait amener la Côte d’Ivoire à des niveaux proches du Ghana ou du Gabon (autour de 200 000 barils par jour).

CONCLUSION : Séparer pauvreté et développement ainsi que démographie et niveau de vie est un complet non sens. Il faudrait agir drastiquement dans tous les domaines, c’est-à-dire sobriété tous azimuts, et nous faisons le contraire de ce qu’il faudrait faire.

L’intelligence humaine n’existe pas quand il s’agit de grands groupes. La sagesse d’un philosophe oui, la sagesse des nations, non.

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Préparer les jeunes à la fin du monde !

La fin du monde est arrivée. Nils en est convaincu, il va mourir seul dans son petit appartement. Il se perd en conjecture sur les raisons ayant mené à « la catastrophe » qui semble avoir terrassé la Suède. Sa sœur, Wilma, s’occupait de leur petit frère en proie à une très grave crise d’asthme. Mais impossible de trouver de quoi le soigner. Une immense panne informatique paralyse le pays. La pharmacie n’a plus accès à ses stocks, les supermarchés ne prennent plus les cartes bancaires, les trains sont bloqués… Dans leur wagon transformé en sauna, Ali et Dejan tuent le temps, en jouant sur leur téléphone, jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de batteries. Ils prennent alors conscience qu’ils n’ont plus rien à manger ni à boire…

Anne-Françoise Hivert : Tous les lycéens suédois ont reçu à leurs 16 ans ce scénario apocalyptique destiné à les préparer au pire et à leur faire prendre conscience de leur rôle en cas de catastrophe ou de guerre. Il était accompagné d’une lettre, rédigée en suédois, en anglais et en arabe les informant qu’ils font partie comme tous leurs compatriotes âgés de 16 à 70 ans de la « défense totale » du pays. « Cela veut dire que nous avons tous le devoir de contribuer en cas de danger de guerre ou de conflit. »

Cette obligation est inscrite dans la loi depuis 1995, « en cas de guerre ou de menace de guerre, si le gouvernement relève le niveau d’alerte, alors les hommes et les femmes âgés de 16 à 70 ans ont tous l’obligation de participer à la défense du pays ». Il est rappelé que, en cas de crise ou de guerre, chacun doit pouvoir tenir au moins une semaine en autonomie. De quoi alimenter l’angoisse des jeunes, déjà terrifiés par l’état du monde ? Quand ils ont compris comment ils pouvaient contribuer, cela les a rassurés et ça les a aussi ­boostés qu’on leur dise qu’on a besoin d’eux. Les lycéens peuvent par exemple orienter des convois, participer à la distribution d’eau et de nourriture ou diffuser l’information. 

Le point de vue de Michel SOURROUILLE

Allons plus loin que cette initiative suédoise. Je suis objecteur de conscience, opposé à l’usage collectif des armes en toutes circonstances. L’état de guerre ne nécessite pas forcément l’usage des armes ; il faut faire passer ce message à nos jeunes. Je suis objecteur de croissance, pour une sobriété partagée. L’état de crise climatique implique que les jeunes et les moins jeunes agissent déjà contre la surconsommation. Je suis un ancien scout.

Il ne suffit pas de lire un scénario distribué à l’école. Baden-Powell prouva pendant une guerre en 1900 que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu’on leur fît confiance. « À la fin de ma carrière militaire », dit Baden-Powell, « je me mis à l’œuvre pour transformer ce qui était un art d’apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d’apprendre aux jeunes à faire la paix. » En 1907, alors âgé de 50 ans, il organise un camp de quinze jours avec une vingtaine de garçons . Le scoutisme repose sur l’apprentissage de valeurs pendant des camps réunissant les jeunes. Chaque jeune devrait faire l’expérience concrète du scoutisme… il apprendra à marcher pendant des heures sac au dos, à organiser un campement avec sa patrouille, à faire la cuisine en plein air sur feu de bois, à retrouver son chemin dans des parcours à la boussole, à faire des veillées où chants et spectacles se succèdent en étant l’acteur de son propre spectacle, à retrouver le contact avec la nature et avec les gestes simples

Car il faut nous préparer à la fin de notre monde, abruti par une abondance factice, coupé de la nature, croyant que demain ce sera comme hier…

Les fins du monde décrites par notre blog biosphere

la fin du monde (écrit en 2007)

extraits : La Gueule ouverte, mensuel écologique qui annonce la fin du monde, apparaît pour la première fois en novembre 1972. Voici un résumé du premier éditorial, signé par Pierre Fournier : « La GUEULE OUVERTE est virtuellement née le 28 avril 1969. J’étais dessinateur et chroniqueur à Hara-Kiri hebdo… Prenant mon courage à deux mains, j’osai parler d’écologie à des gauchistes. Permettez que je me cite : « Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui  mais pour toutes les formes de vie supérieures. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La catastrophe, beaucoup plus prochaine que vous ne l’imaginez, ne pourrait être évitée que par une réforme des habitudes mentales encore plus radicale encore que celle jadis opérée par les rédacteurs de la Grande Encyclopédie. »…

bientôt la fin du monde (2010)

extraits : Sur l’urgence écologique, nous pensons avec beaucoup d’autres analystes que le XXIe siècle va être totalement différent de ce que l’humanité a connu jusqu’à maintenant. La rupture prônée par Sarkozy aux présidentielles n’est qu’un euphémisme par rapport à ce qu’il faudrait réellement faire : préparer l’humanité à la fin du pétrole et à l’augmentation brutale de son prix, préparer l’humanité à affronter des perturbations et des guerres du climat, essayer d’enrayer la baisse inéluctable des rendements agricoles et la perte de biodiversité, dépasser un système  capitaliste qui va être remis en question dans ses fondements (la publicité, le crédit et la division exacerbée du travail), affronter la gouvernance de 9 milliards de personnes en 2050, etc. Que ce soit clair, ce n’est pas la prochaine génération qui connaîtra des guerres civiles et des problèmes aux frontières, c’est déjà la notre. Le mouvement d’autodestruction de notre société thermo-industrielle ne va que s’amplifier au cours de ce siècle…

De la fin de notre monde à une renaissance en 2050 ? (2017)

extraits : Yves Cochet : « La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécue l’humanité en si peu de temps. A quelques années près, elle se composera de trois étapes successives : la fin du monde tel que nous le connaissons (2020-2030), l’intervalle de survie (2030-2040), le début d’une renaissance (2040-2050). L’effondrement de la première étape est possible dès 2020, probable en 2025, certain vers 2030. Une telle affirmation s’appuie sur de nombreuses publications scientifiques que l’on peut réunir sous la bannière de l’Anthropocène, compris au sens d’une rupture au sein du système-Terre, caractérisée par le dépassement irrépressible et irréversible de certains seuils géo-bio-physiques globaux. Ces ruptures sont désormais imparables, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. La croyance générale dans le libéral-productivisme renforce ce pronostic… »…

Bien vivre sa fin du monde… en juillet-août 2018 (2018)

extraits : Il est toujours salutaire de récapituler les études qui montrent depuis les années 1970 que nous allons au désastre. Un hors série du Nouvel observateur de juin juillet 1972 s’intitule « La dernière chance de la terre ». La Gueule ouverte, mensuel écologique qui annonce la fin du monde, apparaît pour la première fois en novembre 1972. Toujours en 1972 paraît une étude argumentée sur Les limites de la croissance ou rapport au Club de Rome. Ce rapport concluait : « Étant donné le taux actuel de consommation des ressources et l’augmentation probable de ce taux, la grande majorité des ressources naturelles non renouvelables les plus importantes auront atteint des prix prohibitifs avant qu’un siècle soit écoulé ». Si on peut reprocher à certaines prévisions d’avancer des dates comme par exemple Yves Cochet…

L’année 2022 et la fin de ce monde en folie (2022)

extraits : Quelques journalistes se prennent pour Philippulus, le prophète qui promettait l’apocalypse en 1942 (dans Tintin, L’Etoile mystérieuse) : « Le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, dus en majorité à ces énergies fossiles, ne permettent plus de continuer sur ce rythme. De cela, la plupart des gens en sont désormais convaincus. Mais ils n’ont pas intégré les sacrifices que cela implique : réduire l’utilisation de la voiture, la consommation de viande, les voyages, les achats, sa liberté individuelle… Gérer ce basculement inévitable vers un monde plus cher, car plus économe, mais aussi plus instable, devrait figurer en tête des préoccupations des politiques en ce début 2022. En auront-ils le courage ? »…

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Responsabilité des riches… ET des pauvres

Plus vous êtes riche, plus il est facile de réduire vos émissions personnelles et celles liées à vos investissements. Vous n’avez pas besoin d’une deuxième voiture, de vacances à l’étranger ou… d’investir dans une usine à gaz. C’est une évidence. Mais pas pour les riches, bien  protégés par un système ou réussir, c’est s’enrichir. Prôner la sobriété partagée reste inaudible. Ne dénoncer que la sur-richesse et pas la sur-fécondité, c’est une erreur de raisonnement. Nous n’avons qu’une  seule planète, nous sommes tous responsables d’une manière ou d’une autre.

rapport Oxfam : Si la lutte contre le changement climatique est un défi commun, certains en sont plus responsables que d’autres. Les 1 % les plus riches de la planètes, soit 77 millions de personnes, émettent autant de gaz à effet de serre que les deux tiers de la population la plus pauvre, soit environ 5 milliards de personne. Le seuil de revenu pour faire partie des 1 % les plus riches a été ajusté par pays en fonction de la parité de pouvoir d’achat – par exemple, aux Etats-Unis, le seuil est de 140 000 dollars et l’équivalent kényan est d’environ 40 000 dollars.

Le point de vue des écologistes IPAT

 Sacré programme, polarisé sur 1 % de la population. Le danger de ce genre d’études, c’est de déresponsabiliser tout le monde. C’est la faute des riches, point final !  La condamnation de  la sur-richesse remonte au manifeste du parti communiste (1848) et depuis les écarts de richesse n’ont fait que s’agrandir. Que faire quand les riches veulent continuer de prendre l’avion malgré le réchauffement climatique et quand le cours de la bourse sert de boussole aux médias ? Aucun politicien ne veut (ni ne peut) écorner le mythe du ruissellement et de la Rolex au poignet.

Si on veut parcourir tout l’éventail des possibles acceptables, il faudrait que les plus riches diminuent drastiquement leur train de vie… !  Oxfam ne pointe le doigt que sur une partie de la réalité. Or le Kenya est passé de 8 millions d’habitants en 1960 à 55 millions aujourd’hui. Regardons les statistiques, toutes les statistiques, celles qui concernent les riches et celles qui ont trait aux pauvres. Et Elon Musk avec ses voitures et ses fusée et ses onze enfants, coche toutes les cases perdantes.

Il faudrait que les plus pauvres fassent un peu moins d’enfant… et pourtant  les femmes des milieux défavorisés continuent de faire des enfants à la chaîne bien malgré elles. On ne peut passer sous silence la responsabilité des pauvres quand on veut souligner la responsabilité des riches. Les gauchistes qui ne voient que les inégalités de revenu s’empêchent trop souvent d’aborder la problématique malthusienne ; la plupart d’entre eux ne savent même pas que Malthus a existé.

Dans toutes les écoles du monde, hommes et femmes mélangés, riches et pauvres sur le même pied d’égalité, il faudrait qu’il y ait une véritable initiation à l’urgence écologique, à la sobriété des comportements et donc à la baisse du niveau de vie des riches, mais aussi à la sobriété démographique et ce quel que soit son niveau de revenu. Surtout il faudrait apprendre la complexité des interdépendances. Connaître tous et toutes la formule IPAT permet d’avoir une approche simple de notre réalité socio-économique.

IPAT, soit I = P x A x T, désastre en vue

Entre décroissance économique, décroissance démographique ou enterrement des technologies nouvelles, que choisir ? L’équation d’Ehrlich, dite IPAT, nous donne une approche globale. I = PAT (P x A x T) montre que l’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services ou niveau de vie (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe en ce moment, on constate au niveau mondial que le taux annuel de la croissance de la population est de 1 % (x 1,01), le taux de croissance du PIB est en moyenne de 3 % (x 1,03). L’amélioration de l’intensité énergétique des techniques est difficile à estimer, si ce n’est par le rapport entre tonnes équivalent pétrole et PIB. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, neutre par rapport à la croissance démographique et l’explosion consumériste.

L’impact environnemental est donc de 1,01×1,03×1, soit environ 4 % (pour simplifier, l’approximation 1 % + 3 % + 0 % = 4% est assez bonne pour ce genre de taux assez proches). On voit les conséquences de ce taux de croissance global tous les jours dans les médias, dérèglement climatique, épuisement des ressources, pollutions diverses, etc. Que faire ? L’équation nous montre la voie, il faut agir en même temps sur P, A et T. Aucun des termes ne peut être considéré indépendamment des deux autres. La population est un multiplicateur des menaces tout comme la croissance économique, l’automobile ne peut pas se concevoir sans son conducteur ni le nombre de chevaux de son moteur.

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Notre responsabilité démographique

extraits : Le problème de nos sociétés modernes, c’est qu’elles ont annihilé la nécessité de la responsabilité individuelle, c’est toujours la faute des autres: c’est la faute au gouvernement, le coût de mon hospitalisation la sécurité sociale y pourvoira …  L’innovation technologique viendra bien un jour à notre secours, gaspillez comme vous voudrez, le camion-poubelle passera, etc. Dans cette société d’irresponsables, il faut espérer qu’il n’est pas trop tard pour une approche qu’on pourrait appeler social-libérale, reposant sur la prise de responsabilité individuelle. La remise en question de l’irresponsabilité en matière de fécondité est un élément crucial de cette évolution culturelle nécessaire. Pour éclairer l’avenir collectif, devenons malthusien…

Totale Responsabilité en procréant

extraits : L’enfant n’ayant pas demandé à naître, toute naissance engage d’abord les parents. Pour Hans Jonas (1903-1993), dans Le principe responsabilité, la responsabilité parentale, est la seule qui soit instituée par la nature. Alors que les autres types de responsabilité résultent de l’acceptation d’un contrat ou de rapports de confiance, l’acte de procréation ne dépend d’aucun consentement préalable, « elle est irrévocable, et non résiliable ; elle est globale. » …

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