Sortir des énergies fossiles, impossible ?

La coalition « Beyond Oil and Gas Alliance » (BOGA), lancée par, regroupe aussi la France, le Danemark, le Costa Rica, la Suède, .l’Irlande, le Pays de Galles, le Groenland et le Québec

Audrey Garric : Ces nations se sont engagées à ne plus octroyer de nouvelles concessions pour la production et l’exploration de pétrole et de gaz – avec effet immédiat. « Il s’agit d’un tournant alors que les négociations climatiques ont ignoré la question des énergies fossiles pendant trente ans », confirme le chargé de campagne à l’ONG Oil Change International. L’accord de Paris de 2015 ne mentionnait pas les énergies fossiles, pourtant responsables de 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait laisser dans le sol près de 60 % des réserves de pétrole et de gaz, et 90 % de celles de charbon d’ici à 2050. Ce qui reviendrait à diminuer la production de gaz et de pétrole de 3 % par an jusqu’en 2050, et celle de charbon de 7 %. Mais cette alliance ne comporte pas les grands pays producteurs de pétrole et de gaz, comme les États-Unis, la Russie, l’Arabie saoudite, le Canada ou la Norvège. D’ailleurs ils ne se sont pas fixé d’objectifs explicites de baisse de leur production d’hydrocarbures. Et la France n’a pas rejoint une autre alliance, celle de 30 pays et banques publiques qui s’engagent à mettre un terme au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles d’ici à la fin de 2022 ! Le Royaume-Uni , qui produit encore beaucoup de pétrole, a signé l’engagement de fin des subventions aux fossiles à l’étranger, à l’inverse, il ne fait pas partie de la coalition BOGA sur la sortie de la production !! Selon un rapport de l’ONG Global Witness, 503 lobbyistes du charbon, du pétrole et du gaz ont été accrédités à la COP26, un nombre plus élevé que la délégation la plus fournie. Et 27 pays (dont le Canada ou la Russie) comptent des lobbyistes des fossiles au sein de leur délégation nationale.

Lire, En route directe pour atteindre un réchauffement de 2 °C

Pour en savoir plus grâce aux commentaires sur lemonde.fr :

Choux rave : Si je comprends bien, le Royaume-Uni qui a du pétrole à domicile accepte de renoncer à financer ou soutenir des projets à l’étranger mais pas chez lui. La France qui n’a pas de pétrole à domicile accepte de renoncer à financer ou soutenir des projets chez lui mais pas à l’étranger. A part ça, on avance…

Jean Kazadi : Je vois le Québec parmi les membres de la coalition BOGA et non Le Canada. Or le Québec est la province qui reçoit la grande partie des subsides du gouvernement fédéral canadien. Cet argent vient entre autre du pétrole produit dans la province d’Alberta.

RegardCritique : Ça me semble être de la propagande : tous les pays de cette alliance n’ont pas de réserves sérieuses à exploiter, par contre ils continuent à importer des hydrocarbures en quantité, à financer leur extraction à l’étranger (e.g. Total en MENA / Russie), à accueillir des infrastructures logistiques nécessaires au traitement des hydrocarbures (ports, raffineries, oléoducs).
Une seule action serait véritablement efficace : réduire la consommation d’hydrocarbure. Mais cela implique des actes concrets plutôt que des annonces d’alliance cosmétique.

Jean Kaweskars : Sans réduction de la consommation, cette action n’est ni fiable, ni efficace. Peu efficace par un effet de substitution : ce qui n’est plus produit par un pays le sera par un autre. Peu fiable car aucun pays ne renoncera à des sources de revenus importantes, en particulier l’ OPEP + Russie. Et même dans les pays industrialisés, ça ne résistera pas à une grosse crise économique.

Choux rave : La seule solution, c’est la sobriété, c’est indéniable. Même en France, on ne remplacera pas le pétrole et le gaz (67% de notre consommation d’énergie primaire) par du nucléaire et des ENR. Donc cela veut dire moins de consommation d’énergie, donc a priori moins de croissance. Après, soit c’est de la récession (mais sans reprise possible) ; soit on l’organise et dans ce cas ça s’appelle de la décroissance (qui me semble inéluctable, la question n’étant pas d’être pour ou contre).

N. Desprez : Ce n’est pas la fin de la PRODUCTION des énergies fossiles qu’il faut arrêter, mais la fin de la CONSOMMATION de ces énergies.

O-Sidartha : Pour réaliser tout ça, il faudrait revenir à l’ère préindustrielle, ce que personne ne fera.. pas par mauvaise volonté mais c’est irréalisable

Michel SOURROUILLE : Il nous faudra revenir à l’ère préindustrielle, avant l’invention de la machine à vapeur, une époque où nos n’étions que 1 milliards d’humains au lieu des 7,9 milliards actuels, une époque où il existait une égalité du niveau de vie moyen dans tous les pays du monde même si les puissants faisaient étalage de leur arrogance, une époque où l’agriculture était biologique sans qu’on en possède le terme, une époque où les vill(ag)es étaient encore à taille humaine. Certains comme O-Sidartha vont me dire que c’est irréalisable. Pourtant ce n’est qu’un simple constat, nous sommes à la fin ultime de l’exploitation des énergies fossiles, ressources non renouvelables dont les dernières réserves devraient être laissées sous terre à cause du réchauffement climatique que nous avons causé avec notre société thermo-industrielle. Nous avons cru au progrès technologique et à l’abondance matérielle pour presque tous, nous nous sommes trompés. Revenir en arrière ne va pas facile, mais c’est obligé.

Lire, Des millions de morts de faim en 2050 ?

9 réflexions sur “Sortir des énergies fossiles, impossible ?”

  1. Esprit critique

    – « Le véritable problème est notre consommation des ressources. C’est à cela qu’il faut s’attaquer, Chaque bébé qu’on met au monde devient un ogre sur le plan de la consommation de ressources… » (extrait commenté par Biosphère 12 NOV À 22:40)

    Il est significatif que l’auteur de ces phrases ne fait pas avancer le Schmilblick. Le commentaire de Biosphère comme le mien en suivant ne font rien avancer non plus. Je m’explique.
    Quand bien même La Cause serait indiscutable, ou seulement si elle faisait con sensus… passer son temps à blablater du «véritable problème» ne ferait rien avancer du tout. Les yaca-faucon pas plus. Quant à discuter pour dire qui de la Poule ou de l’Oeuf, ça c’est tourner en rond.
    Quelle que soit La Cause, Le Véritable Problème, Problème N°1… nous ne pouvons rien y faire.
    Sauf en parler (bla-bla-bla) et/ou se lamenter, pleurnicher, rigoler, se bouffer le nez etc. et tout ça à n’en plus finir. En attendant.

    1. Esprit critique

      La seule chose intéressante dans ces «débats», c’est de repérer chez les uns et les autres ce qui empêche justement d’avancer. Les biais, les erreurs, les stratagèmes etc. Si une même phrase (voire un même mot) ne veut pas dire la même chose pour tout le monde, si chacun se contente d’entendre ce qu’il a envie d’entendre, alors ce n’est même pas la peine d’essayer là de discuter.
      Exemple : « Chaque bébé qu’on met au monde devient un ogre sur le plan de la consommation de ressources…» Qu’est-ce que ça veut dire ?
      Eh ben si je ne comprends pas, ou pas trop bien etc. alors je demande à l’auteur de cette phrase qu’il m’explique. Faute de quoi je ne peux que raisonner ou résonner sur du douteux. En attendant, vu que ce je raconte n’est également que du blablabla, je pense que si le hasard avait fait naître ce bébé dans une autre famille, une autre époque, un autre monde… alors il ne serait pas con damné à devenir un ogre.

  2. https://www.ledevoir.com/societe/environnement/647019/environnement-faut-il-cesser-de-faire-des-enfants-pour-sauver-le-climat
    extrait : « Le véritable problème est notre consommation des ressources. C’est à cela qu’il faut s’attaquer, Chaque bébé qu’on met au monde devient un ogre sur le plan de la consommation de ressources… »
    Notre commentaire : il est significatif que l’auteur de ces phrases ne se rende même pas compte de ce qu’il écrit lui-même, la consommation est bien indissociable du nombre de bébés qu’on met au monde. On survalorise la surconsommation pour ne pas s’occuper de la surpopulation.

    1. https://www.ledevoir.com/societe/environnement/647019/environnement-faut-il-cesser-de-faire-des-enfants-pour-sauver-le-climat
      extrait : « Si on ne fait pas d’enfants, les résultats de cette action seront très lents. On peut agir plus vite en décarbonant nos économies, notamment en s’attaquant directement aux combustibles fossiles. »
      Notre commentaire : comme quasiment tous les gouvernements sont natalistes malgré Malthus en 1798, il est vrai qu’on a pris un retard considérable pour maîtriser la fécondité alors qu’il y a bien inertie démographique. A ce genre de raisonnement, il faut rétorquer : quand est-ce qu’on commence  ? D’autre part il est paradoxal d’écrire qu’il faut décarboner le jour même de la conclusion de la COP26 qui vient de montrer que 26 années de palabres au niveau international n’ont pas empêché de voir toujours augmenter les émissions de gaz à effet de serre !

      1. Extrait : « Le taux de fécondité est associé à un problème flagrant d’inégalités dans le monde. Aujourd’hui, une naissance sur quatre est en Afrique subsaharienne, il faut donc travailler avec eux pour leur permettre d’accéder à l’éducation et à des emplois de qualité. »
        Notre commentaire : L’égalisation des conditions est un autre fantasme, il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir. On ne peut exporter à l’étranger ni la démocratie, ni l’emploi, ni même l’éducation. C’est de la responsabilité interne de chaque pays. Or un pays pauvre qui ne maîtrise pas sa fécondité n’arrivera jamais à un niveau de développement qui permette éducation, emploi et baisse de la fécondité. C’est d’autant plus vrai que la déplétion des ressources fossiles, moteur de la croissance des pays développés, ne sera plus au rendez-vous dans les temps qui s’annoncent.

  3. La COP 26 de Glasgow se termine ce soir. Les océans sont les grands absents des négociations internationales ; la mer monte, elle s’acidifie, on s’en fout. La biodiversité est « out », les questions de changement d’usage des sols ont été envisagés sous le seul prisme de leur capacité à stocker du carbone indépendamment de la question de leur bon état, point final. « On se pince pour le croire : cette COP se tient pendant une pandémie mondiale qui souligne l’interdépendance entre la santé humaine et le bon état des milieux naturels, et pourtant tout devrait continuer « comme avant ». Bien entendu la démographie est complètement ignorée alors que le nombre d’automobiles va de pair avec le nombre d’automobilistes.
    L’irresponsabilité des décideurs politiques et économiques nous mène au gouffre… il n’y a pas que sur ce blog qu’on le dit !

  4. Bof… à quoi bon commenter tout ce cirque (COP-Circus), à quoi bon ressasser des yaca-faucon,
    nous ne faisons là encore que tourner en rond.
    Pour seulement répondre à la question, oui c’est impossible ! O-Sidartha dit que c’est irréalisable.
    C’est impossible et/ou irréalisable, tant que nous avons des fossiles accessibles. Ce n’est d’ailleurs là qu’une lapalissade. Quand il n’y aura plus de pétrole (accessible) nous reprendrons de plus belle l’exploitation du charbon (il en reste pour environ 2 siècles) et après il restera encore des arbres à brûler. Jusqu’à quand… je n’en sais rien.

    1. Cette fois Michel C, je suis d’accord avec vous, c’est impossible de ne pas consommer les énergies fossiles tant qu’il y en a. Quand on meurt de soif on boit jusqu’à la dernière goutte même si l’on sait le volume de la gourde fini.
      Je ne sais pas s’il reste pour deux siècles de charbon (il y a tant de qualités différentes de charbon en plus) car quand le gaz et le pétrole seront épuisés, comme le charbon leur est partiellement substituable on tapera dedans à un rythme plus effréné encore, nos enfants et petits enfants verront.
      Cela dit, les désordres qui s’annoncent changeront peut-être complètement la donne bien avant ces échéances.

      1. Moi aussi cette fois je suis d’accord. Nous ne pouvons pas dire (prédire) ce que seront exactement les conséquences des désordres qui s’annoncent.
        En attendant, nous pouvons juste imaginer des milliers de scénarios. La venue soudaine sur Terre d’un Sauveur, d’un Messie, si ce n’est de la Sagesse… je préfère laisser tomber l’idée. Maintenant ce n’est pas se mouiller que de dire que nous allons continuer de brûler du charbon et des arbres pendant encore longtemps.
        Combien de tonnes de charbon et d’arbres… et combien de temps ?
        Alors là !? Tout dépendra déjà des besoins. Donc du mode de vie et bien sûr du nombre de… survivants.

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