L’activisme écolo radical, une nécessité

Les gouvernements de nombreux pays occidentaux font face à des actions ciblées visant à alerter les populations sur le dérèglement climatique. « La désobéissance civile a été nécessaire dans de nombreuses périodes de l’histoire, affirme Aurélie Trouvé, députée La France insoumise (LFI) . Alors que ces cris d’alertes sont très anciens (démontage du McDonald’s de Millau, dans l’Aveyron, en 1999, fauchage des champs d’OGM, actions de Greenpeace et Sea Shepherd, etc.) et parfois couronnés de succès, sont-ils encore nécessaires alors que la cause climatique s’est propagée dans la population ? Ou peuvent-ils être contre-productifs en refroidissant une partie de la majorité silencieuse ?

Matthieu Goar : Plusieurs études américaines en sociologie politique et en psychologie sociale se sont penchées sur la question de l’efficacité de la radicalité. Dans un article publié en janvier 2020 dans le Journal of Personality and Social Psychology et réalisé sur la base de six expériences confrontant des observateurs à des gestes radicaux – contre les tests sur les animaux, contre la politique de Donald Trump, dans le cadre d’une marche Black Lives Matter (« les vies noires comptent »), etc. –, des chercheurs estimaient que les « protestations extrêmes réduisaient le soutien populaire aux mouvements sociaux ». « Des militants qui bloquent une autoroute peuvent non seulement amener les observateurs à moins supporter leur mouvement, mais aussi à leur faire moins prendre soin de l’environnement », écrivaient les auteurs, en résumant leur théorie sous le titre The Activist’s dilemma (« le dilemme du militant »).

Matthew Feinberg et Robb Willer, ont publié une autre étude en août 2022 dans la revue PNAS, réalisée à partir de deux expériences (confronter les panélistes à différents types de militantisme contre les conditions d’élevage et pour la défense de la cause climatique) où ils soulignaient que des actions radicales peuvent avoir un effet paradoxal : « Augmenter le soutien aux actions plus modérées qui défendent la même cause. » Un débat qui n’a pas fini d’animer le monde politique et climatique.

Lire, Tout savoir sur la désobéissance civile

Peut-on se déclarer CONTRE le point de vue des écologistes ?

Wotan : Pour l’instant le gouvernement a fait preuve de faiblesse et de mansuétude face aux écolos terroristes qui ne reculent devant rien. Peines de prison ferme , TIG et amendes dissuasives devraient les calmer.

Castanea : Que reste-t-il d’autre à la jeunesse face aux murs politiques qui préparent sa mort ? Ce n’est pas rien de priver les jeunes d’avenir !

Genius : Les terroristes verts sont maintenant soutenus par les khmers rouges. On en a assez des névrosés pathétiques du climat. La réalité, même si elle leur est insupportable c’est 95% des français ne veulent pas de leur monde de punitions et de leur idéologie mortifère. Il va falloir faire avec le réchauffement ! Si ça les traumatise, la psychiatrie est là pour eux. Rien ne leur donne le droit de faire leur loi et d’attaquer les forces de l’ordre !

Isa : Si l’état de droit est important pour vous et qu’il faut le respecter, merci de nous expliquer comment vous vous y prenez pour que l’état, déjà jugé coupable plusieurs fois pour inaction climatique et pour non respect des normes de pollution de se mette en conformité avec la Loi. Ensuite, sur le caractère inéluctable du réchauffement climatique… oui probablement… par contre rien n’est écrit sur qui va payer les frais d’adaptation.

Perkunas : Un gouvernement que préfère protéger le business agro-alimentaire et pas l’avenir de nos enfants est un gouvernement que mérite la révolution absolue et totale. Tous les moyens sont utiles pour arrêter l’écocide.

Michel SOURROUILLE : Ce n’est plus seulement nos guerres imbéciles qui m’interpellent, mais l’extinction des espèces, les chocs pétroliers, les émissions de gaz à effet de serre, la raréfaction halieutique, etc. Comment lutter sur une planète qui brûle ? Comment lutter contre un système techno-industriel qui soutient le capital fossile ? Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ? Les manifestations pour le climat se sont essoufflées aussi vite que commencées, Greta Thunberg se contente de dire aux politiques qu’ils feraient bien d’agir, les Conférences internationales sur le climat depuis plus de 26 ans n’ont absolument rien changé aux émissions de gaz à effet de serre ! Pire, des irresponsables au pouvoir dans plusieurs pays font l’inverse de ce qu’il faudrait faire.

Je me demande maintenant si une action contre les biens qui causent notre perte ne serait pas une obligation pour qui le sort des générations futures importe. Il est beaucoup trop rare de rencontrer des personnes qui prônent une action radicale contre la violence anti-écologique des biens consommés et des infrastructures actuelles, une contre-violence qui irait au-delà d’une non-violence jugée trop paisible. Ce genre d’analyse est restée ultra-minoritaires chez les activistes écologistes.Il faut donc se rappeler les propos de Françoise d’Eaubonne au début des années 1970, le jour où elle fut scandalisée d’entendre un ami lui dire : « Le problème de la révolution passe au second plan devant l’urgence écologique. Le prochain acte réellement révolutionnaire sera l’attentat contre une centrale nucléaire en construction. Le Capital en est au stade du suicide, mais il tuera tout le monde avec lui ».

Il lui aura fallu plus d’un an pour assimiler la profondeur de cette vérité. Au nom de la « contre-violence », Françoise d’Eaubonne participera à la lutte contre l’énergie nucléaire en commettant avec d’autres un attentat à l’explosif le 3 mai 1975 contre la centrale de Fessenheim, retardant de quelques mois son lancement. Elle a assumé cette position radicale jusqu’au bout puisque dans ses derniers tomes de mémoires elle écrit  : « La contre-violence semble très indiquée comme retournement de l’arme de l’ennemi contre lui-même ; il va de soi que les attentats ne visent que des points de rupture précis du front ennemi, économisant au maximum les vies humaines, utilisant les moyens destructifs pour instruire le plus grand nombre possible d’abusés du sens de cette guérilla urbaine. »

Lire, Hymne au sabotage dans Le Guardian

2 réflexions sur “L’activisme écolo radical, une nécessité”

  1. Parti d'en rire

    – « Je me demande maintenant si une action contre les biens qui causent notre perte ne serait pas une obligation pour qui le sort des générations futures importe. »

    Michel SOURROUILLE me semble vraiment très fatigué. C’est normal, il est vieux, 75 balais passés… mais tout de même ! On dirait même qu’il a hâte d’en finir… Et ces questions qu’il se pose ! Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ?
    Et si tout connement c’était IMPOSSIBLE… hein ? En tous cas j’espère qu’il ne va pas faire une connerie. Parce que les conneries c’est bon ! Oh eh hein bon !
    Et comment l’aider, ce pauvre Michel ? En attendant, je lui conseille de lire Sénèque.
    Et de consulter le Professeur Foldingue :
    – « Nous n’y pouvons pas grand-chose, aussi soyons stoïciens : ne nous cognons pas la tête contre les murs. En revanche vous pouvez déjà me régler la séance. »
    ( Professeur Foldingue – La Décroissance nov. 2022 )

    1. La transition et vite !

      Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ?
      Bien sûr que c’est IMPOSSIBLE ! Raison de plus pour passer dare-dare au tout électrique.

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