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objecteur de conscience en temps de guerre

NB : Ce texte de Michel Sourrouille est déjà paru le 6 avril 2024

sur le site de « La Maison commune de la décroissance »

https://ladecroissance.xyz/2024/04/06/peut-on-rester-objecteur-de-conscience-en-temps-de-guerre/

Voici la dernière phrase de ce texte : Aujourd’hui je reste objecteur de conscience, mais je suis aussi devenu objecteur de croissance, pour la décroissance du niveau de vie de tous ceux qui vivent à l’occidentale, pour la décroissance démographique dans tous les pays, et pour la décroissance des armées…

Peut-on rester objecteur de conscience en temps de guerre ?

Se déclarer objecteur de conscience est un droit fondamental. L’objection au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. En France, le statut légal de l’ « objecteur de conscience » a été créé en 1963 pour les jeunes se déclarant opposé à l’usage personnel des armes pour des motifs de conscience. Cela faisait suite aux oppositions à la guerre d’Algérie. J’ai obtenu ce statut en novembre 1971. Le jugement d’Albert Einstein me semblait aller dans le bon sens :

« La pire des institutions grégaires se nomme l’armée. Si un homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang au son d’une musique, il ne mérite pas un cerveau humain puisqu’une moelle épinière le satisfait. Je hais violemment l’héroïsme sur ordre, la violence gratuite et le nationalisme débile. Je soutiens que le moyen violent du refus du service militaire reste le meilleur moyen. »

Je croyais naïvement à l’époque que j’étais à l’avant-garde d’un mouvement pacifiste qui allait nous transformer en cosmopolites de tous les pays : fini les guerres tribales entre nations artificiellement institutionnalisées. La fin de la guerre froide allait permettre un désarmement assumé internationalement. A mon grand étonnement les puissances nucléaires ont continué à faire comme si de rien n’était et l’ordre international n’a jamais été assuré par l’ONU. En 1947, le Japon introduisait dans sa Constitution un article par lequel il « renonce pour toujours à la guerre en tant que droit souverain de l’État et à la menace ou l’emploi de la force comme instrument pour résoudre les conflits internationaux ». Mais les « forces d’autodéfense », institutionnalisée en 1954, sont peu à peu devenues une armée à part entière. Adoptée en 1949, le préambule de la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne stipule que le « peuple allemand » est « animé de la volonté de servir la paix du monde ». Mais le chancelier Olaf Scholz a affirmé, en juin 2022, que la hausse des dépenses militaires allait conduire l’Allemagne à avoir « la plus grande armée conventionnelle d’Europe ». Car aujourd’hui, depuis février 2022, il y a cette guerre absurde de Poutine en Ukraine qui entraîne un réarmement international.

Les pacifistes ont désormais mauvaise presse, ils sont accusés d’être des bisounours inconscients des réalités d’un monde militarisée et violent. Pire, ils sont devenus inaudibles. La Suède vient de rejoindre en mars 2024 l’Alliance atlantique et se remilitarise à marche forcée. Le gouvernement a même supprimé les aides aux organisations œuvrant pour la paix et le désarmement. En France le président Macron pouvait dire le 14 mars 2024 : « La guerre est à nos portes, il y a entre Strasbourg et Lviv moins de 1 500 kilomètres. Nous devons donc être prêts sans rien exclure, pas même le déploiement de militaires français sur le territoire ukrainien. » La guerre de Poutine fait peur. Donc on ne valorise que le principe « si tu veux la paix, prépare la guerre » sans aucune considération du principe alternatif « si tu veux la paix, prépare la paix. » Depuis la colonne de tanks russe vers Kiev, il n’y a plus de place pour la complexité, on se comporte comme si l’Allemagne, la Suède, la France… avaient été attaqués et qu’aucune divergence d’opinion ne pouvait être tolérée.

Alors, faut-il rester objecteur de conscience malgré une opération spéciale lancée par Poutine qui a tourné à la guerre de tranchées ? II serait dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire : un peuple a le droit et le devoir de se défendre contre une agression extérieure. Il ne suffit pas de dire comme John F Kennedy : « La guerre existera jusqu’au jour lointain où l’objecteur de conscience jouira de la même réputation et du même prestige que ceux du guerrier aujourd’hui. » Restons pragmatique. Selon les militaires férus de stratégie rétroactive, les Alliés auraient du réagir très vite, dès que furent connus les préparatifs guerriers du Kremlin. Si les membres éminents de l’OTAN avaient décidé de déployer aussitôt des armes nucléaires tactiques sur le territoire ukrainien, cette démonstration aurait calmé les ardeurs belliqueuses du maître du Kremlin en l’empêchant de foncer vers Kiev. En conséquence quelques dizaines de milliers d’Ukrainiens et de Russes seraient encore en vie. C’est là une illustration du principe « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Un principe inopérant. La preuve, le jour de Noël 2023 la Biélorussie avait fini d’installer dans ses arsenaux les armes nucléaires promises par Poutine en mars 2023. Le dictateur de ce pays, Alexandre Loukachenko, s’est empressé de déclarer : « Tout est à sa place, prêt à être utilisé. » L’hiver nucléaire est toujours une possibilité. L’histoire des conflits armés montrent que les belligérants font tant qu’ils le peuvent preuve de surenchère, y compris aux prix de millions de morts.

A mon avis le principe le plus fiable reste donc celui des non violents : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. » Si les Ukrainiens avaient laissé les chars russes arriver à Kiev sans intervenir, un gouvernement pro-Poutine aurait été mis en place, mais il n’y aurait eu aucun mort. Certes une dictature peut perdurer, mais cela ne dure que si les citoyens font preuve de soumission volontaire. Aucune dictature n’est éternelle, d’autant plus qu’elle repose le plus souvent sur une seule personne. Hitler, Staline ou Poutine n’ont que leur temps, ils ne maîtrisent pas l’avenir. Le problème n’est donc pas l’absence temporaire de démocratie réelle dans un pays, mais l’inertie des peuples. Combien de Navalny en Russie ? Les militaires ont le pouvoir parce qu’ils sont institutionnalisés, ce sont les citoyens qui payent des impôts pour les équiper et les nourrir. On pourrait refuser de payer les impôts qui vont au budget militaire. Une population d’objecteurs de conscience ne se laisserait pas faire, elle aurait la capacité de résister à toute situation imposée à mauvais escient. Une armée composée d’individus qui déterminent par eux-mêmes pour quoi et pour qui il faut se battre ne pourrait être utilisée par aucun pouvoir politique. Un pays œuvrant pour la paix et non pour la guerre n’aurait pas besoin d’armée. Avec des citoyens profondément objecteurs de conscience, nous n’aurions pas en France suivi les fantasmes de gloire de Napoléon, nous ne serions jamais intervenus militairement en Indochine ou en Algérie, nous n’aurions pas envoyé des supplétifs en Afghanistan ou en Côte d’Ivoire, ni des avions sur la Libye, ni intervenus au Mali. La France aurait été un pays déterminant au niveau international pour éliminer toutes les armées et construire une paix durable.

La non violence intégrale de René Dumont, né en 1904 et premier des candidats écologistes à la présidentielle de 1974, est pour moi une référence incontournable. Le pacifisme constituait son seul dogmatisme. En toutes circonstances, il est contre les guerres, y compris dans des cas limites comme la guerre contre l’Allemagne nazie ou quand un ses chers peuples du tiers-monde se soulève. Nazisme ou pas, la guerre lui apparaissait comme l’ennemie numéro un. Il s’abstiendra complètement pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lui, le militant antifasciste, se retire dès qu’il faut prendre une arme, même pour son camp. Quelle que soit sa « compréhension » des révoltes, l’agronome en appelle systématiquement à des stratégies non-violentes à la Gandhi. Il signe à tour de bras les manifestes pacifistes et anticolonialistes, comme celui des 121 contre la guerre d’Algérie en 1960. Faire la moindre concession à la guerre revient pour lui à encourager son développement.  « La guerre est un crime organisé, les militaires en sont les ordonnateurs et les bras. »  Ses diatribes montrent la force de ses convictions :

« Les militaires sont la plus grande source de gaspillage, ils gaspillent du travail, de l’espace, de l’énergie, des minéraux rares, ils polluent les airs et les eaux… Il en coûterait cinq fois moins pour protéger la planète que pour continuer à préparer sa destruction… Réduction des dépenses d’armement jusqu’à leur intégralité. »

Lors de son enterrement le 19 juin 2001, la dernière volonté de René Dumont consista à faire entendre « Le Déserteur » chanté par Boris Vian. J’aimerais que son message de refus des armées puisse être entendu par les écologistes du monde entier, et par tous les citoyens, qu’ils soient Français, Russes, Ukrainiens…

Je précise quand même ma pensée profonde. Je reste opposé à l’usage des armes, mais au niveau collectif seulement. Personnellement je veux conserver mon droit individuel à me défendre arme contre arme ; l’État ne peut m’imposer le sacrifice de ma vie en toutes circonstances, ou un cambrioleur menacer ma famille. Mon commentaire à destination du monde.fr à propos de la guerre en Ukraine a été censuré plusieurs fois par la « modération » du journal. Pourtant mon point de vue me paraît justifié et publiable :

«Bien qu’objecteur de conscience, si je vivais dans l’Allemagne nazie, j’essaierai de tuer Hitler. Si je vivais en Russie… Le refus de l’usage collectif des armes n’empêche par le réalisme : depuis La Boétie en l’an 1576, on sait que le pouvoir des dictateurs ne résulte que de la servitude volontaire des dirigés. Si les apprentis tyrans savaient qu’ils sont à la merci de n’importe lequel de leurs soutiens, ils feraient en sorte de modérer leur décision et l’idée d’envahir l’Ukraine ne leur effleurerait même pas l’esprit. »

Aujourd’hui je reste objecteur de conscience, mais je suis aussi devenu objecteur de croissance, pour la décroissance du niveau de vie de tous ceux qui vivent à l’occidentale, pour la décroissance démographique dans tous les pays, et pour la décroissance des armées…

Michel Sourrouille

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Ukraine et Palestine, des guerres injustifiées

Benyamin Nétanyahou assure qu’Israël va poursuivre sa « juste guerre pour éliminer le Hamas ». Il ne peut jamais y avoir de guerre juste, encore moins de « juste guerre ». La guerre est injustifiable, indigne d’une humanité dotée d’un cerveau normalement capable de réfléchir.

Claudia Senik : « Tout le monde préfère la paix, mais la guerre se déclenche pour des raisons étrangères à la raison : perceptions erronées, croyances aveugles, motivations idéologiques, émotions d’humiliation ou de gloire, passions viscérales, etc. En résulte des phénomènes de désindividualisation et d’ensauvagement lors des conflits qui nous conduisent encore plus loin de la raison. La volonté de Vladimir Poutine d’être celui qui aura reconstitué un empire aux contours de l’Union soviétique n’avait rien de rationnel, et relevait plutôt du fantasme et de l’hubris. Elle est peut-être « rationnelle » pour l’individu Poutine, mais certainement pas pour le peuple russe, sans parler des autres pays. Pourtant la guerre peut être juste lorsqu’elle réagit à une menace existentielle. L’Ukraine est menacée en tant qu’Etat indépendant, ainsi que dans son essence, qui se veut démocratique. Il s’agit donc d’un cas de légitime défense.

La nature humaine est conflictuelle, et un monde sans guerre supposerait un droit supranational doté des moyens d’imposer sa juridiction aux Etats. L’ONU est loin de remplir ce rôle. Le monde restera sans paix durable tant qu’une « société des nations » ne sera pas en mesure de se donner des lois et de les mettre en œuvre. Cela dit, si une guerre est juste dans ses objectifs, mieux vaut que sa victoire soit totale. »

Le point de vue des écologistes pacifistes

Il n’y a pas de guerre juste, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. L’exemple de la Seconde Guerre mondiale a été le test suprême. Les nazis étaient des assassins pathologiques. Nous devions les arrêter disait-on et seule la force pouvait y arriver. Mais la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ne s’opposaient au fascisme que parce qu’il menaçait leur propre domination sur certaines ressources naturelles et sur certaines populations. Et les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à cette guerre comme aux autres.

La solution commence par l’action individuelle. Il faudrait que tous les jeunes se déclarent objecteurs de conscience, opposé à l’usage collectif des armes, lors de leur journée d’appel ou d’incorporation. Si l’État français ne forme pas ses jeunes à la défense civile non violente, s’il n’opère par un désarmement nucléaire de façon unilatérale, s’il ne confie pas toutes ses forces militaires uniquement au service de l’ONU, s’il continue à être un exportateur d’armes, ce n’est pas un État au service de l’intelligence humaine. Notons qu’aucun parti politique en France, y compris les mouvements qui se disent écolo, n’a un tel programme de pacifisme intégral dans ses cartons. C’est dommageable pour l’intérêt public et l’état de la planète, mais ceux qui se déclarent objecteurs de conscience ne sont pas responsables d’un tel manquement.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

extraits : Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales : –          Quel type de société mérite d’être défendu ? –          Contre qui ? –          Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ?…………..

LeMonde, une guerre « juste » en Libye ? (2011)

extraits : L’Eglise catholique a depuis longtemps développé une doctrine sur les guerres justes et les guerres injustes : massacrer pour la « bonne cause » a été une des maladies de toutes les époques. L’idée qu’il y a des guerres injustes mais aussi des guerres justes est inoffensive : elle ne menace en rien les fortunes établies et les pouvoirs en place. Soyons clair : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. Les tentatives d’humaniser la guerre en 1932 inquiétèrent au plus haut point Albert Einstein : « Il ne faut pas banaliser la guerre en y fixant des règles. La guerre ne peut pas être humanisée, elle ne peut qu’être abolie. »….

Le pape François pour une guerre « juste », hérésie ! (2014)

extraits : Le Nouveau Testament présente Jésus comme un adversaire de toute violence : « Si quelqu’un te donne un soufflet sur la joue droite, tends la gauche » (Mt 5/28) ; « Vous avez appris tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi, je vous dis, aimez vos ennemis » (Mt 5/38-48) ; « Rengaine le glaive car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » (Mt 26/51-52) ; « Un garde gifla Jésus  : « Si j’ai mal parlé montre où est le mal ; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jn 18/22). Les chrétiens, aux trois premiers siècles de l’Église, ont en conséquence de leur foi refusé le service des armes. Par la suite, l’Église catholique s’est inféodée aux pouvoirs temporels et on se bat souvent au nom de dieux différent…

Le coût écologique exorbitant des guerres (2022)

extraits : Tour à tour enjeu stratégique ou victime collatérale, l’environnement n’a jamais été épargné dans la longue histoire des peuples et de leurs affrontements. Des batailles menées par Darius contre les Scythes en – 513 av. J.-C. jusqu’aux puits de pétrole incendiés au Koweït par l’armée de Saddam Hussein en 1990, la stratégie de la terre brûlée s’est de tout temps révélée une arme redoutable. Dans cette histoire de feu et de sang, les conflits de masse du XXe siècle ont franchi un palier. Les guerres industrielles, capables d’anéantir les populations, dévastent aussi durablement les écosystèmes. Sans compter l’arsenal atomique qui fait peser une menace écologique sans précédent dans l’histoire de l’humanité…..

Crime de guerre, la guerre est un crime (2023)

extraits : Depuis l’Antiquité jusqu’au début de l’époque moderne, la pensée sur le droit de la guerre fut centrée sur le jus ad bellum, le « droit à la guerre », c’est-à-dire la légitimité ou non du recours à la force, comme en témoignent les réflexions de saint Augustin (354-430), puis de saint Thomas (1225-1274) sur la guerre juste. Le jus in bello, le « droit dans la guerre », c’est-à-dire la manière dont la guerre est menée et la façon de traiter les combattants, n’a commencé à s’affirmer qu’au milieu du XIXe siècle, avec le début des carnages de la guerre de masse. Nous pourrions penser et réaliser une troisième période, celle de l’interdiction de toute guerre….

Refus de la guerre et obsolescence des Nations (2024)

extraits : Difficile aujourd’hui de percevoir la fin des guerres à un moment où Poutine décide l’invasion de l’Ukraine, que le réarmement militaire est généralisé et que le nationalisme culturel a le vent en poupe. Mais l’écume des jours ne doit pas nous cacher les tendances structurelles. L’essor des télécommunications fait en sorte que tout individu n’importe où sur la terre peut recevoir des informations sur ce qui se passe à l’autre bout de la planète. Les relations internationales commencent à être régulées par des instances de plus en plus nombreuses….

Service national universel, foutaise macroniste (2024)

extraits : Macron n’a que ce mot à la bouche, « réarmement », y compris réarmement démographique ! La secrétaire d’Etat chargée du SNU (service national universel) est rattachée au ministère des armées. La matrice est définie à l’ancienne : un credo nationaliste qui était porté par l’’extrême droite mais que Macron fait dorénavant sien. École ou armée, le projet d’Emmanuel Macron relève de la toute puissance du hiérarchique : il va s’imposer du haut en bas, autorité, autoritarisme, pour tout dire jupitérien….

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écologie, le ministère de l’impossible

L’écologie à l’épreuve du pouvoir, c’était le titre de mon livre de 2016 aux éditions Sang de la Terre. C’est aussi le sous-titre du livre de Léo Cohen paru début 2024. Le constat est le même, la considération de l’écologie dans un gouvernement est faible, parfois même inexistante. Il est vrai aussi que le traitement médiatique de l’urgence écologique n’a émergé que tardivement. C’est seulement à partir de 1969 que LE MONDE ouvre un dossier « Environnement » au service de documentation, il n’y a pas encore de journaliste spécialisé. La conversion écologique de ce quotidien « de référence » va être lente, aussi lente que la prise de conscience générale dans une société où priment l’économique et le socio-politique sur la sauvegarde de la planète. LE MONDE n’a commencé à traiter spécifiquement d’environnement qu’en 1971, lorsque le ministère de la protection de la nature et de l’environnement a été crée. Voici l’histoire de ce ministère.

L’écologie est une préoccupation relativement récente. Le fait le plus marquant est la parution en 1962 du livre de Rachel Carson, « Printemps silencieux » . L’utilisation du DDT tuait certes les insectes, mais pouvait affamer les oiseaux. Aujourd’hui en 2024, nous en sommes toujours là, depuis ces trente dernières années la biomasse totale des insectes a diminué de 2,5 % par an. Des groupes ont commencé à défendre la nature à la fin des années 1960. En 1968, il y a création de la Fédération Française des Sociétés de Protection de la Nature, aujourd’hui connue sous le nom de France nature Environnement (FNE). Le 22 avril 1971, c’est la journée internationale de la terre sous l’égide de l’ONU. Et en 1972 est organisée à Stockholm la première conférence des Nations unies sur l’environnement.

Ce contexte explique la nomination en 1971 d’un secrétaire délégué de la protection de la nature et de l’environnement auprès du premier ministre. En 1973, Robert Poujade est confirmé et devient le premier de nos ministres de l’écologie. Dans son livre-témoignage de 1975, « Le ministère de l’impossible », il relate: « Vous n’aurez pas beaucoup de moyens. Vous aurez peu d’action très directe sur les choses. » prévient le président de la République Georges Pompidou. Les autoroutes se multiplient, le ministère de l’Environnement a le droit d’émettre un avis sur le tracé, en aucun cas de s’interroger sur son bien-fondé. Pompidou martèle qu’« il faut adapter la ville à l’automobile »; on ferme des voies de chemin de fer ; on développe l’agriculture intensive. R. Poujade écrit :

« Avec 300 fonctionnaires et un budget minuscule, il me fallait infléchir – essayer d’infléchir ! – la politique d’une douzaine de ministères, disposant d’administrations puissantes, et de très grands moyens…J’ai eu trop souvent le sentiment de lutter presque seul contre des entreprises que tout aurait dû condamner… On accepte de subventionner n’importe quelle activité sous la pression des intérêts privés, mais beaucoup plus difficilement de prélever une part très modeste de profits, faits au détriment de la collectivité, pour lui permettre de réparer des dommages… La civilisation industrielle a préféré le rendement immédiat à la protection des ressources naturelles. ». Son témoignage est reproduit quasiment tel quel jusqu’à nos jours.

Vingt ans plus tard,Corinne Lepage tire de son expérience gouvernementale en 1995-1997 un livre « On ne peut rien faire, Madame le ministre »  :

« Le principe d’intégration qui veut que l’environnement soit intégré en amont de tous les choix publics est piétiné… Les ministères de l’agriculture, de l’industrie, des transports, de la santé, gèrent désormais seuls ou presque les pesticides et les nitrates, les choix énergétiques, le bruit des avions et les pollutions de la mer… Le ministère de l’agriculture sera celui des agriculteurs, le ministère des transports celui des transporteurs 

Nommé ministre de l’écologie et du développement durable en 2004, Serge Lepeltier ose dans son allocution de départ :

« Ceux que l’on dérange, les représentants d’intérêts particuliers, ne souhaitent qu’une chose, c’est que ce ministère n’existe pas. C’est ma crainte. On ne le supprimera pas, c’est impossible politiquement. Mais, sans le dire, on risque de n’en faire qu’une vitrine. »

Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’écologie en 2009-2010 :

« On m’a fait venir au gouvernement en me disant « on veut une écolo moderne ». En fait, ils voulaient l’image, mais pas le son. Et moi, j’ai produit du son ! J’étais en désaccord avec le premier ministre François Fillon sur la construction du circuit de formule 1 dans les Yvelines, ou la taxe carbone, je l’ai dit. On me l’a reproché. « Maintenant que tu es ministre, tu n’es plus une militante, mais une politique » m’a dit François Fillon. Sous-entendu : tu dois savoir taire tes convictions. .. »

Nicole Bricq, ministre (socialiste) de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie du gouvernement Hollande, n’a duré qu’un mois (16 mai 2012 au 18 juin 2012). Elle a été virée par le premier ministre (socialiste) Jean-Marc Ayrault pour avoir annoncé la suspension des permis d’exploration d’hydrocarbures, une décision pénalisant l’entreprise pétrolière Shell, qui prospectait au large de la Guyane. Sa remplaçante entre juin 2012 et juillet 2013, la socialiste Delphine Batho, a été aussi limogée par Jean-Marc Ayrault… parce qu’elle contestait la faiblesse du budget qui avait été attribué à l’écologie ! Dans son livre de 2014, « Insoumise », elle relate le clash :

« Sur RTL, j’affirme sciemment le 2 juillet 2013 que le budget du ministère de l’écologie était « mauvais”, car en baisse de 7 %. Faire de mon budget la plus forte coupe budgétaire de toute la loi de finances est lourd de sens politique ». Quelques minutes plus tard, je reçois un SMS de Jean-Marc Ayrault : « Tes déclarations sur ton budget sont inadmissibles, je te demande de rectifier. » A 18h08, le communiqué de la présidence de la République tombe à l’AFP : « Sur proposition du Premier ministre, le président de la République a mis fin aux fonctions de Madame Delphine BATHO… »

Comme le constate l’ex-ministre, « la Bourse ne fera jamais le choix de la transition énergétique. Je sous-estimais, avant d’occuper les fonctions de ministre de l’Ecologie, la vigueur du lobby pétrolier en France. Les lobbies industriels sont forts et puissants. Mais ils sont surtout forts de la faiblesse des gouvernants en face d’eux. » Son successeur de juillet 2013 à mars 2014, Philippe Martin, a dénoncé de même ces gens-là qui « chuchotent à l’oreille des puissants que cela va nuire à l’emploi, à la croissance, ils parlent mal de vous dans les dîners en ville, ils essaient d’influer les parlementaires ». Le lobbying est omniprésent.

Emmanuel Macron devient président le 14 mai 2017. Le 17 mai, Nicolas Hulot est nommé ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire. Dès sa nomination, j’ai commencé à écrire un livre sur sa problème démission. « Seul à la manœuvre », ainsi Nicolas Hulot qualifiait-il son passage au ministère de la Transition écologique en annonçant à la radio le 28 août 2018 sa décision de démissionner du gouvernement. J’avais déjà achevé l’écriture de mon livre publié sous le titre : Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir. Écologiste sincère et médiatiquement reconnu, le nom de Nicolas vient allonger la liste des ministres de l‘écologie repartis frustrés, dépités par leur expérience au gouvernement, ne parvenant pas à inverser durablement le cours des choses : l’effondrement de la biodiversité se poursuit, l’artificialisation des sols continue, la France est en retard sur les énergies renouvelables, la consommation de pesticides est en augmentation… Dans son ultime témoignage médiatique, Mr Hulot dénonçait lui aussi « la présence des lobbys dans les cercles du pouvoir ». Sous la présidence d’Emmanuel Macron, un palier a été franchi. Les relations entre la haute fonction publique et les grandes entreprises sont plus fortes, ce sont les mêmes copains de promo, les mêmes dîners en ville, c’est assumé et il n’y a pas de contrepoids politique.

En juillet 2022, Christophe Béchu est nommé ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Face au Black Friday, Christophe Béchu dégaine les « dévendeurs », clip télé  en faveur de la réparation et du réemploi :

« Le dérèglement climatique nous impose des choix de société. Si nous voulons mener à terme notre transition écologique, nous n’avons pas d’autre choix que d’aller vers plus de sobriété dans notre façon de consommer... »

La Confédération des PME réclame aussitôt l’arrêt de cette campagne de communication.

En 2024, Léo Cohen fait un constat similaire de blocage après avoir passé « 800 jours au ministère de l’impossible ». Membre des cabinets de Barbara Pompili, lorsqu’elle était secrétaire d’État à la Biodiversité, de 2016 à 2017, puis de François de Rugy, ministre de la Transition écologique, de 2018 à 2019, il ne peut que constater : « J’ai été deux fois conseiller dans deux gouvernements différents, issus de deux majorités différentes, et j’ai observé à chaque fois les mêmes dysfonctionnements… » La même impuissance.

Pour un livre paru début 2024, Justine Reix a mené l’enquête sur le ministère de l’écologie pendant deux ans, à la rencontre de ministres, de députés, de lobbyistes. Elle constate que le ministère de l’écologie n’a cessé de voir son budget et ses effectifs fondre, année après année et l’espérance de vie du titulaire est une des plus courtes au sein du gouvernement. Alors, le fait de placer le ministère de l’écologie comme numéro deux ou trois relève seulement de la poudre aux yeux. Roquelaure est le siège d’un ministère transversal confronté à ses ennemis, l’économie, mais aussi l’agriculture, l’éducation ou les armées. Il y a concurrence temporelle entre l’écologie – dont les bénéfices se mesurent à long terme – et un système politique centré sur le court terme, dont la priorité est de faire baisser la dette et le taux de chômage pour voir ses dirigeants réélus.

De 1971 à 2024, L’écologie, c’est toujours le ministère de l’impossible.

texte de Michel SOURROUILLE

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Culte de la performance sportive, un dévoiement

Sport et performance sont des nouveautés historiques qui caractérisent le monde actuel, croissanciste. Mais pour la croissance économique cela ne peut se poursuivre dans un monde fini , pour des corps humains la performance a aussi ses limites biophysiques.

Georges Vigarello : « Le sport au sens où nous l’entendons aujourd’hui est une invention socio-économique. Le développement du monde industriel a une influence majeure sur les mentalités et les pratiques. Le calcul du rendement ouvrent des perspectives complètement nouvelles et la mise en concurrence. Dans les transports, on compare le temps de trajet des chemins de fer, du plus lent au plus rapide. Avec le télégraphe, une communication est envoyée plus rapidement. On assiste aussi, à la même époque, au renforcement de la culture démocratique, c’est-à-dire d’une culture de mise en concurrence des individus. Alors que, dans la société, les places étaient autrefois distribuées uniquement en fonction des origines familiales ou des soutiens, le format du concours, reflet de l’idéal démocratique, place les individus au même niveau pour valoriser le mérite, le travail, le talent. Le culte de la performance à tout prix est malsain, qu’il s’agisse du sport ou de tout autre domaine.

Jusqu’au XIXe siècle, ce qui domine, c’est le jeu : or le jeu ancien, s’il peut relever de la compétition, n’a en rien l’organisation du sport à venir. Chaque terroir a ses règlements. Le sport apparaît avec la création des clubs, et avec les accords passés entre les clubs pour organiser des rencontres régulières, fixer des règlements communs, adopter les mêmes normes de balisage des terrains… bref, avec la mise en place de tout un cadre permettant la comparaison des résultats. Cette vision moderne du sport ne peut émerger qu’à plusieurs conditions : il faut avoir du temps disponible (c’est l’émergence de la notion de loisir) ; il faut aussi pouvoir se déplacer (pour sortir des terroirs) ; il faut enfin une force d’organisation pour gérer à la fois le cadre spatial (les terrains, les équipements) et temporel (le calendrier des rencontres).

En organisant la compétition, en comparant les résultats, le sport invente également la mémoire des résultats, c’est-à-dire le record. Les livres d’hygiène autrefois incitaient à ne pas se dépasser, à ne pas faire d’excès. Or, on constate chez le fondateur des Jeux olympiques modernes, Pierre de Coubertin, le renversement complet de cet idéal de la mesure : il y a chez lui l’idée que le sport est, et doit être, un lieu de l’excès. Les risques sont évidents : quand l’athlète est confronté à la nécessité d’aller vers le « plus », cette idée de l’excès peut conduire à des tragédies. l’idée que la limite peut toujours être franchie, crée les meilleures conditions possibles pour la survenue de l’accident et du dopage. Le sport est aussi un marché, et le record va servir d’argument de vente. L’existence du sport de haut niveau n’est rendue possible que grâce à sa médiatisation, qui le rend monnayable et extrêmement rentable.

La question écologique et les conséquences parfois tragiques de cette vision du « toujours plus » nous obligent aujourd’hui à trouver des façons de décélérer. aujourd’hui, il nous faut penser le « moins ». On a pu imaginer un jeu où l’on s’arrête quand il y a égalité ; ou encore, un jeu où les scores ne sont pas calculés et où seul compte le plaisir de faire. »

Le point de vue des écologistes qui décélèrent

Le sport de haut niveau actuel est un dévoiement. Il ne s’agit plus d’une pratique physique visant à être en bonne santé et d’ailleurs nombre de sportifs de haut niveau vieillissent prématurément. Il s’agit d’un imaginaire collectif imaginée pour endormir les masses qui font du sport devant écrans ou spectateurs dans des stades géants.Le sport est devenu une industrie qui transforme l’activité physique en produit marchand, c’est-à-dire l’inverse de l’épanouissement personnel. Le sport d’élite n’est plus que pharmacopée ambulante pour spectateurs en manque d’efforts physiques personnels.

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Post-covid, le sport-spectacle sans avenir

extraits : La marchandisation des pratiques de loisir  transforme le plaisir de vibrer par soi-même en un spectacle de masse assuré par des professionnels. Cette dénaturation du sport-amateur accompagné par du bénévolat se retrouve dans la pratique du football, du vélo, de la voile, etc. La pandémie actuelle a cela de bien qu’elle arrête tous ces jeux de cirque et, même si c’est temporaire, on peut espérer que les graines d’un avenir sans abrutissement des masses ont été semées….

La démesure du sport qu’un écologiste devrait dénoncer

extraits : Antoine Vayer a calculé les puissances développées par les coureurs: « Un seul coureur semble avoir toujours eu des performances « humaines », Greg LeMond. Il remporte le Tour de France avec une moyenne de 400 watts en 1986, 1989 et 1990. Il reste dans le vert. Tous les autres vainqueurs sont « flashés » à un moment ou à un autre de leur carrière au-delà de 410 watts (ce qui représente pour nous le niveau suspect), de 430 watts (miraculeux, Lance Armstrong avec une moyenne de 438 watts en 2001), voire de 450 watts (mutant : Miguel Indurain avec 455 watts de moyenne en 1995). Avec l’arrivée de l’EPO au début des années 1990, un coureur qui pouvait développer 400 watts pendant vingt minutes se met à en développer 440 pendant quarante minutes…

Les sportifs oublient leurs limites aux Jeux Olympiques

extraits : Le sport-spectacle s’accompagne du dopage, les JO ne font pas exception à la règle. Normal ! Quand on demande à un individu de dépasser ses limites, la tentation est grande de se faire aider. Le sportif est dénaturé par obligation. Au cours des six derniers mois de 2012, au moins 107 athlètes de sport olympiques d’été ont été sanctionnés pour une période de suspension qui inclut les jeux de Londres, a révélé le président de l’AMA (Agence mondiale antidopage). Une étude en cours de finalisation devrait révéler d’ici à la fin de l’année que plus de 10 % des athlètes prennent part à des activités de dopage. Les JO poussent les sportifs au-delà de leurs limites….

le sport, antinature, antipathique, pro-capitalisme

extraits : On se rappelle les fécondations programmées des athlètes féminines avant une compétition pour améliorer leur taux d’oxygénation dans le sang.  On se rappelle pour les cyclistes les poches de sang prélevé, congelé et réinjecté avant une épreuve. On connaît la salle de cryothérapie de l’Insep en France : le corps du sportif, plongé jusqu’à – 110 °C, subit un choc thermique qui permet une meilleure récupération. On cultive des cellules des cartilages et des tendons pour pouvoir les greffer en cas de blessures. Le sport médicalement assisté a usé de molécules (stéroïdes, créatine, EPO…), aujourd’hui il s’oriente vers le dopage génétique. Se profile la possibilité des exosquelettes et des xénogreffes. Le matériel devient prothèse, raquette ultra-légères utilisant des nanotechnologies, perches faite en fonction de la morphologie, etc. …

Sport spectacle, pieds nus et tout nus

extraits : C’est la fin programmée des records mondiaux : le sportif utilisait 65 % de ses capacités physiques en 1896 (début des JO), contre 99 % actuellement et 99,95 % en 2025 si on prolonge les tendances. Les sportifs de haut niveau s’entraînent dorénavant plusieurs heures par jour contre presque rien  en 1896 ; ils ont des préparateurs physiques, une gestion rationnelle de l’alimentation, on atteint les limites… Les sportifs doivent rester des amateurs et pratiquer les Jeux Olympiques comme dans l’antiquité, entièrement nus de la tête aux pieds, et sans sponsors. Pour bâtir un alter-JO écolo, nous suggérons aussi la fin de l’hyperspécialisation : chaque athlète devrait concourir dans quinze disciplines différentes. Enfin l’écologie devrait être aux avant-postes : pas de déplacement des sportifs et des spectateurs….

Le sport-spectacle, on tourne en rond

extraits : Taylor Phinney, ex-prodige du cyclisme mondial : « Celui qui dicte le rythme fait mal aux autres. Les autres suivent jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus ou deviennent à leur tour celui qui fait souffrir le reste. On est dans une cage et soit on est le plus fort, soit on se fait fouetter… La vie de cycliste est une chose absurde : pourquoi partir d’un point A pour y revenir après quatre heures de selle ? Pourquoi pédaler contre les autres plutôt que de réfléchir à la façon dont le vélo peut résoudre la crise environnementale ? »….

Foot au Qatar, le sport EST politique

extraits : La première Coupe du monde de football jamais organisée dans le monde arabe, qui débute demain 20 novembre 2022, suscite plusieurs polémiques, autant sur les conditions de vie des travailleurs locaux, l’impact sur l’environnement des stades climatisés et la place des femmes. Pourtant le président français, Emmanuel Macron, a estimé le 17 novembre qu’il ne fallait pas « politiser le sport ». Pourtant Macron a fait savoir qu’il se rendrait au Qatar si les Bleus arrivaient en finale ou en demi-finales !!!….

L’écologie n’a pas besoin d’un ministère des sports

extraits : Dans un gouvernement écologiste, il n’y aura pas de ministre dédié aux sports en tant que tels. L’espérance de vie en bonne santé ne dépend pas du sport-spectacle. L’ancien sprinter Roger Bambuck, médaillé aux JO de Mexico en 196 et secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports de 1988 à 1992, s’exprimait ainsi en 2016 : « L’activité physique est 100 % positive pour la santé, l’équilibre mental et social. Alors que le sport de haut niveau, je n’hésite pas à le dire, est une activité dangereuse à tout point de vue. (LE MONDE du 2 avril 2016) »….

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Anthropocène, expression significative ou non ?

L’impact des activités humaines sur la Terre est d’une telle intensité que cela entraîne des bouleversements d’ordre géologique, visibles jusque dans les sédiments. Si cette notion d’Anthropocène est largement répandue et utilisée dans le débat public et de nombreuses disciplines scientifiques, elle n’est pas officiellement reconnue par la communauté des géologues. Et pour cause : le groupe de travail sur l’Anthropocène a rejeté à une large majorité, début mars 2024, une proposition visant à acter ce changement d’époque.

Vincent Lucchese : Il est notamment reproché au concept d’Anthropocène par L’Union internationale des sciences géologiques de recouvrir, à ce jour, une étendue de temps bien trop brève pour être comparée aux époques et autres découpages géologiques. Sans nier notre impact sur la planète, l’IUGS prône le maintien d’une séparation formelle entre calendrier humain et calendrier géologique. Le problème avait été de définir quand démarre l’Anthropocène. On pourrait remonter au début de l’ère industrielle, lorsque les émissions de carbone ont commencé à modifier le climat, ou bien à la colonisation de l’Amérique et de l’Australie par l’Occident, source de bouleversements écosystémiques majeurs. Et pourquoi pas remonter jusqu’à l’invention de l’agriculture et de l’élevage, déjà source d’émissions de gaz à effet de serre et de modifications profondes de l’environnement ?  Les humains influencent la biosphère depuis des dizaines de milliers d’années, mais cela est déjà contenu dans l’époque Holocène, démarrée il y a 11 700 ans et qui coïncide avec le début de l’agriculture.

L’émotion particulière entourant ce débat de géologues tient aux énormes enjeux attachés à l’Anthropocène, pas seulement comme simple dénomination géologique, mais comme manière de nommer et pointer l’urgence écologique vitale. Nous vivons dorénavant sur une planète fondamentalement imprévisible, incomparable à ce que nous avons connu ces 12 000 dernières années. Colin Waters, président du groupe de travail sur l’Anthropocène, défendait la notion d’anthropocène rejetée lors du vote. Pour lui, le concept d’Anthropocène ne définit pas la première influence humaine, mais le moment accablant de notre impact sur la planète entière, y compris les océans. La grande accélération des années 1950 correspond à ce moment où l’influence planétaire devient globale.

Quelques avis complémentaires

H_Cubizolle : D’un point de vue géologique la décision prise par l’IUGS est justifiée. A l’échelle des millions d’années l’impact de l’homme est pour l’instant négligeable. Il sera vraisemblablement catastrophique, mais pour notre espèce surtout. Il faut se garder d’une perception trop anthropocentrée de l’ évolution de la planète ; sur le long terme nous n’avons aucun moyen d’agir sur les principaux mécanismes qui président au fonctionnement de la planète : paramètres astronomiques, tectonique des plaques, volcanisme, mécanismes d’évolution de la vie etc. Nous allons mettre une belle pagaille sur cette planète, certes, mais la nature remettra dans l’ordre qui lui convient en quelques centaines de milliers d’années.

le sceptique : Pour ma part, je suis davantage convaincu par les chercheurs proposant de remplacer l’époque Holocène par l’époque Anthropocène, donc un simple changement de nom. En effet, tous les processus dont on parle pour le régime « anthropique » de la planète se sont mis en place dès le néolithique : une méga-faune détruite, une sédentarisation croissante avec dépôt sédimentaire de déchets concentrés), généralisation des cultures, métallurgies, formations urbaines et maîtrises hydrauliques, etc. La période très récente (1950-présent) est seulement une accentuation démographique et technologique

Bulgroz : Ne pas vouloir considérer qu’il y a une limite géologique vers 1950 à cause des radionucléides par exemple ne signifie nullement la négation du changement climatique et surtout de son origine anthropique. D’ailleurs, quoi qu’en pense la communauté des géologues, je suis certain que le terme continuera à être utilisé dans la presse, y compris scientifique. Ne confondons pas géologie et climatologie, chacun son domaine, ses experts et son échelle de temps.

Provincial : Si on rapporte l’histoire de la Terre à une journée de 24h, l’ère tertiaire (-66 Millions d’années) commence à 23:39, l’espèce Homo sapiens apparaît 3 secondes avant minuit, puis les étapes se précipitent : – la révolution néolithique (-10 000 ans): 0,2 s avant minuit ; – la révolution mécanique (-200 ans): 0,004 s avant minuit ; – l’ère spatiale (-50 ans): 0,001 s avant minuit !

 

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Anthropocène, de l’anthropisation à la géo-ingénierie (2015)

extraits : En 1885, le congrès international de géologie avait adopté le terme holocène (ère entièrement nouvelle) pour qualifier le cycle à peu près stable de 10 000 ans commencé après la dernière glaciation. Mais c’est oublier les gigantesques bouleversements terrestres d’origine humaine survenus ces deux derniers siècles. C’est pourquoi Paul Joseph Crutzen, Prix Nobel de chimie 1995 reconnu pour se travaux sur l’altération de la couche d’ozone, préfère parler depuis l’année 2000 d’anthropocène, modification de la Biosphère par l’espèce homo sapiens. Cette engeance qui est la notre utilise en effet 50 % des ressources mondiales en eau douce, respire 15 % de l’oxygène de photosynthèse, émet 30 % du dioxyde de carbone, passera de 3,2 milliards d’urbains en 2006 à 9 milliards en 2050….

l’anthropocène confirme l’irresponsabilité humaine (2013)

extraits : L’action de l’homme est devenue la force géophysique dominante. Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz (L’Evénement anthropocène) en dévoilent les grands déterminants Le constat scientifique de l’empreinte gigantesque, tellurique, des humains sur le devenir de la Terre, est incontestable. Nous ne sommes pas entrés dans l’anthropocène par inadvertance, mais par des processus qui ont systématiquement placé hors jeu des mises en garde « environnementales » ou des résistances sociales à développer telle ou telle technologie, à faire tel ou tel choix économique….

Nous conseillons aussi la lecture du livre Voyage dans l’anthropocène de Claude Lorius et Laurent Carpentier. En résumé : « Aussi courte soit-elle, l’ère anthropocène est à la fois l’âge d’or – celui des grandes découvertes, du progrès scientifique, de la démocratie, de l’allongement de la vie -, et l’ère de l’aveuglement. La conférence internationale sur le climat tenue à Villach pourra conclure dès 1985 que les émissions de CO2 conduiraient dans la première moitié du XXIe siècle à une température que les hommes n’ont jamais connue….

Anthropocène, anthropocentrisme, anthropisation… extinction des espèces (2011)

extraits : Plus d’un oiseau sur huit, plus d’un mammifère sur cinq, plus d’une espèce de conifère sur quatre, un amphibien sur trois sont menacés d’extinction… Nommons le responsable de cette tuerie de la biodiversité : c’est l’homme. Responsable et coupable. Si son espèce disparaît, il l’aura bien cherché ! Pour enrayer la sixième extinction des espèces, il nous faut condamner notre anthropocentrisme et l’anthropisation des territoires qui va avec. Les autres formes de vie ont, elles-aussi, besoin de conserver leur niches écologiques….

anthropocène et schizophrénie (2011)

extraits : Prenons LeMonde–Magazine qui nous présente l’anthropocène, cette ère nouvelle où les humains modifient l’atmosphère de la Terre, mettent à mal l’hydrosphère, agressent la lithosphère et bouleversent la biosphère. Le désastre assuré ! Mais ce Magazine adule aussi les nouvelles technologies : «  Nos enfants auront une puce électronique greffée dans le corps grâce à laquelle ils pourront communiquer, payer, jouer, etc. L’horreur ? Parlez-en avec vos ados, cela ne leur fait pas peur. En route vers le futur ! »…

anthropocène (2008)

extraits : La bonne option, que Crutzen appelle « mitigation », vise à atténuer considérablement l’influence humaine sur la Biosphère, y compris par un contrôle des populations humaines. Mais Crutzen envisage le pire, une société qui ne change pas ses habitudes (business as usual). Alors il faudrait aller jusqu’au bout des sauts technologiques, mettre en place de la géo-ingénierie pour transformer l’atmosphère et nous protéger du réchauffement climatique…

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Polluants éternels, le poison de l’emploi

A l’appel de leur direction, plusieurs centaines de salariés du groupe Seb, à la veille de l’examen d’une proposition de loi, ont manifesté bruyamment près de l’Assemblée nationale le 3 avril 2014 à Paris pour qu’il n’y ait pas d’interdiction des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Disséminées dans l’environnement par les usines qui les produisent, employées dans une myriade d’applications – des revêtements antiadhésifs de la poêle Tefal aux imperméabilisants en passant par les batteries de véhicules électriques – les PFAS ne se dégradent pas dans la nature. Une exposition à ces substances a été reliée à des cancers, des troubles cardiovasculaires et thyroïdiens, à l’infertilité et à des perturbations du système immunitaire.

Stéphane Mandard : La PPL prévoit notamment d’interdire les « polluants éternels » dans les ustensiles de cuisine à partir de 2026. Le maire de Rumilly, Christian Dulac : « Tefal, c’est 3 000 emplois directs et indirects. Sauver les emplois, c’est sauver la ville. » Un cariste, manutentionnaire chez Seb : « Nous sommes contre cette loi car elle va détruire nos emplois. Nos produits sont contrôlés depuis cinquante ans et il n’y a jamais eu de soucis pour le consommateur. » La toxicologue pour l’association Générations futures, dénonce des « mensonges par omission » : « La fabrication et l’utilisation industrielle de ces polymères impliquent l’utilisation d’autres PFAS dangereux qui polluent l’environnement et nos organismes. »

Ces substances chimiques artificielles peuvent, même à faible dose, se révéler toxiques. L’un de ces polluants, le PFOA a notamment été classé cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Il a longtemps été utilisé dans la fabrication du Téflon, revêtement antiadhésif, interdit depuis 2020 en France, utilisé en particulier pour les poêles à frire. La famille des PFAS compterait plus de 10 000 composés. Du côté du gouvernement, on se montre « réservé » vis-à-vis de la proposition de loi et on plaide pour attendre une évolution future de la réglementation au niveau européen.

Le point de vue de vue des écologistes empoisonnés

Donc la sauvegarde de l’emploi présent justifie un empoisonnement généralisé. Onze acteurs politiques ont accepté de se prêter à une analyse biologique en donnant quelques gouttes de leur sang aux Bureau européen de l’environnement (EEB) et Chemsec. Tous, sans exception, présentent des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans leur sang, selon des résultats rendus publics mercredi 31 janvier 2024. Parmi eux, Frans Timmermans, ancien vice-président de la Commission chargé du Pacte vert. Sur treize PFAS recherchées, sept ont été mesurées dans son organisme. En France, une étude a détecté des PFAS dans le sang de l’ensemble de la population.

Le débat habituel

Volodimir : Allez un petit retour à la terre de tous les écolos parisiens pour leur faire gratter le sol. Sans pesticides et pour arracher comme au XIII ème siècle. Jachère obligatoire et assolement triennal.

Krakatoe : Et un petit séjour de Volodimir dans les services oncologie de nos hôpitaux pour les tenants idéologiques d’un progrès mythifié.

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Reach, riche en produits chimiques

extraits : Les dégâts sanitaires attribués aux substances de synthèse dangereuses, évalués à plus de 30 milliards d’euros par an en Europe par la Commission européenne elle-même, n’y ont rien fait. Bruxelles avait annoncé en octobre 2023 l’abandon de la révision du règlement Reach sur les produits chimiques. Le règlement « Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals » était déjà d’une complexité insondable. Même inscrit sur la listes des molécules interdites, une substance peut être maintenue plusieurs années sur le marché dans certains de ses usages « si l’impact économique est supérieur aux risques et qu’il n’existe pas de substitut ».

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Objecteur de conscience à Gaza, est-ce possible ?

Nous ne rentrerons pas dans le débat sur le 7 octobre 2023, terrorisme ou pas. Le terrorisme est devenu un mot valise qui ne veut plus dire grand-chose de précis, et qui d’ailleurs n’a jamais été explicité : semer la terreur est une généralité de notre temps. Notons aussi que la barbarie est inhérente à tout état de guerre, qu’elle soit le fait des Palestiniens ou des Israéliens. L’armée française du temps des colonies a aussi massacré femmes et enfants et même torturé et violé. Donc faut-il rester opposé en toutes circonstance à l’usage collectif des armes et donc à toutes les guerres ? Rester objecteur de conscience est-il encore possible à Gaza, victime comme la Cisjordanie d’une épuration ethnique ?

Dans une tribune dans LE MONDE, EELV met les deux parties dos à dos : « Les actes du Hamas sur le territoire israélien, ce sont des actes terroristes d’une barbarie rare (et) les représailles d’Israël en cours à Gaza sont des crimes contre l’humanité.  Quant à nous, les Écologistes, nous constatons que les faits sont tels que nous les qualifions de génocide. Agir pour stopper un potentiel génocide implique un changement radical de discours. Nous réitérons nos demandes à Emmanuel Macron : Osez reconnaître, Monsieur le Président, l’Etat palestinien de manière unilatérale. »

Notre commentaire : Comme trop souvent, l’écologie institutionnelle se contente de cracher en l’air. Cette supplique ne fait que répéter ce qui avait été décidé en 1947. Le plan de partage de la Palestine est alors  approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU, résolution 181. Ce plan prévoit la partition de la Palestine mandataire en trois entités, avec la création d’un État juif et d’un État arabe, tandis que la ville de Jérusalem et sa proche banlieue sont placées sous contrôle international.

On pouvait revendiquer à l’époque une alternative. Un sionisme militait comme certains Palestiniens pour un Etat binational pour les Juifs comme pour les Arabes sur le territoire de la Palestine mandataire. Il s’agirait d’un ensemble fédéral du type Suisse, Belgique ou Canada. Mais c’est le sionisme colonial de Vladimir Jabotinsky (1880-1940), qui a fini par s’imposer. La symbiose croissante, des deux côtés, entre religion et nationalisme radical a fait complètement disparaître toute pensée de coexistence pacifique. Le groupe Brit Shalom (« alliance pour la paix ») avait compté des personnalités remarquables comme Hans Kohn (1891-1971), secrétaire de l’association : « Ce petit Etat d’Israël, prédit-il en 1929, sera toujours en armes contre un irrédentisme interne, et contre les “ennemis” tout autour. Conscient de sa faiblesse, il demeurera à jamais la serre d’un nationalisme effréné. »

C’est la victoire de 1967 qui a tranché, avec l’occupation des territoires palestiniens, la question de l’avenir d’Israël. Pas question d’opter pour un État palestinien au lendemain d’une telle victoire. Les gouvernements successifs ont dès lors opté pour le statu quo de l’occupation, dans lequel se sont engouffrés les partisans de la colonisation, en particulier les nationalistes religieux. Rappelons que les Palestiniens de Gaza sont séparés artificiellement de leur territoire de Cisjordanie, soit 6000 km² au total. Rappelons qu’ils ont été chassés d’un pays qui occupait une superficie de 27 000 km² au total. Certains parlent de façon injustifiée aujourd’hui de risque de grand remplacement en France, mais se gardent bien d’utiliser le même terme à propos de la Palestine historique. On ne peut que douter d’une porte de sortie sauf à éradiquer une population gazaouite qui connaît une fécondité de presque 4 enfants par femme. C’est un taux de croissance d’environ 3 % annuel, soit un doublement prévisible de la population en 23 années seulement.

Alors que faire ? Un Etat binational est resté du domaine de l’utopie. La création de deux États séparés est resté un simple projet depuis 1947. Reste la violence armée perpétuelle qui ne peut se résoudre que par l’expulsion des Palestiniens en terres juives, solution Netanyahou ou l’exil des Juifs loin de la terre promise, solution Hamas. Le grand remplacement ! L’Inde et le Pakistan n’ont-ils pas fait en leur temps une « Partition ». Mais aux États-Unis, si tous les immigrés devaient être chassés du territoire, il ne resterait que les descendants des Indiens. En Australie il ne resterait que les Aborigènes. En Nouvelle Calédonie, il ne resterait que les Kanaks. Et en France il ne resterait que les Néandertaliens, malheureusement exterminés par des homo sapiens venus d’Afrique. Grand remplacement, une constance historique !!!

Alors mieux vaut vivre selon nous dans l’utopie, un avenir meilleur qui ne s’est pas encore réalisé mais qui ne demande qu’à l’être. On devrait aujourd’hui tous savoir qu’il n’y a pas de races, nous sommes tous d’un bout à l’autre de la planète des homo sapiens. Nous pouvons tous constater qu’une femme peut être à l’égale de l’homme, qu’un noir et un blanc restent frères de race…. Et un Juif, un musulman ou un Français de souche sont libres de pratiquer la religion de leur choix en France, pays laïc.…

On ne devrait participer entre membres d’une même race à aucun conflit armé, et rester en toutes circonstances opposés à l’usage collectif des armes. C’est un choix personnel, Juifs ou Palestiniens peuvent le pratiquer même dans les circonstances actuelles à Gaza. L’avenir peut se construire sur des ruines si, et seulement si nous agissons pour un monde meilleur.

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Gaza, une surpopulation carcérale (2024)

extraits : Incidents mortels entre Israéliens et Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Nous ne rentrerons pas dans les controverses anti-sionisme et/ou anti-sémitisme, nous ferons un simple constat démographique. Sur une longueur de 41 km de longueur et 6 à 12 km de largeur, soit une superficie de 360 km² seulement, s’entassent 2,3 millions de Gazaouis dans ce qui est devenu une énorme poche de pauvreté et de béton…

Les Juifs d’Israël vont mourir par là où ils ont péché (2016)

extraits : Laissons de côté la problématique politique d’un Etat juif composée à 20 % d’Arabes israéliens et d’un Etat palestinien toujours à l’état de projet depuis près de 70 ans. En 2016, Israël annonce 8,5 millions d’habitants et 366 personnes au kilomètre carré. Sa population a plus que décuplé depuis sa création en 1948, elle devrait quasiment doubler d’ici à 2050 pour atteindre 15 à 16 millions de personnes. Résultat ? Les routes de l’Etat hébreu sont congestionnées, les habitants privés de nature, la biodiversité en ruine. On va droit vers une catastrophe écologique et socio-économique….

Nous sommes 7 milliards, Ariel Sharon est de trop (2011)

extraits : Ariel Sharon a été un facteur important du conflit entre Palestiniens et Israéliens. Le 16 et 17 septembre 1982, dans un secteur « sécurisé » par le ministre israélien de la défense Ariel Sharon, eut lieu un génocide dans deux camps de réfugiés palestiniens (Sabra et Chatila). Le 26 septembre 2000, Ariel Sharon annonce son intention de se rendre sur l’esplanade des mosquées… il déclenche volontairement la deuxième Intifada. Le 6 juin 2004, Ariel Sharon fait adopter un plan de désengagement des colonies de la bande de Gaza… pour mieux poursuivre la colonisation en Cisjordanie. Pourtant les juifs ne sont pas chez eux en Palestine ! En 1880, il n’y avait là que 20 000 juifs installés de longue date….

 

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Refus de la guerre et obsolescence des Nations

Pour permettre une avancée sociale d’importance, il faut qu’il y ait articulation entre l’engagement individuel et l’action collective, mais aussi que le moment soit opportun. Voici un schéma explicatif.

– Tout mouvement social qui heurte l’imaginaire collectif du moment commence par l’action individuelle d’un réfractaire à l’opinion publique.

– Toute action individuelle ne peut émerger dans un nouvel imaginaire social que s’il y a des disciples de plus en plus nombreux.

– Tout mouvement qui devient collectif ne peut changer la mentalité moyenne que s’il correspond à un contexte global favorable.

Prenons trois exemples, un succès un échec et une réussite potentielle.

1 ) le christianisme est une secte qui a réussi, plus de 2,6 milliards de croyants, sur environ 7,8 milliards de personnes en 2020. A l’origine une seule personne Jésus Christ, dont on ne sait même pas s’il a existé vraiment. Le principal est que des apôtres ont voulu diffuser en son nom un message différent de celui des Juifs. En 57, dans sa lettre aux Galates, Paul de Tarse attaque le particularisme du peuple d’Israël, et précise l’idée féconde de l’universalisme chrétien : « Désormais, il n’y a plus ni Juif ni Grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme : car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ ». Il s’agissait donc de diffuser une nouvelle cohérence collective au-delà du peuple juif. Par la suite, après maintes persécutions, c’est devenu une religion officielle…

2) le mouvement luddite. Nous sommes entre 1811 et 1813, au cœur de l’Angleterre. Depuis peu, des métiers à tisser automatiques bouleversent la production artisanale. Les patrons embauchent des ouvriers « isolés et interchangeables ». Partout à travers le pays, des ouvriers brisent ces métiers à tisser, et se fédèrent sous la bannière d’un personnage mythique, le « commandant » Ned Ludd. Face à ce mouvement luddite, le gouvernement anglais est allé jusqu’à punir de la peine de mort quiconque brisait une machine dans une manufacture. La révolution industrielle était en marche, rien ne pouvait plus l’arrêter. La machine avait dorénavant plus d’importance que la vie humaine. Les syndicats ouvriers ne seront qu’un des rouages de l’industrialisation triomphante.

3) le mouvement décroissant. Quelques individus se rendent compte que le système techno-industriel court à sa perte. Ils se réunissent à partir de 1968 dans un groupe appelé le club de Rome. Ils obtiennent en 1972 la notoriété grâce à un libre best-seller, « Les limites de la croissance » : il faut décroître, sinon on va à l’effondrement. Sur la même période, des études scientifiques commencent à recenser les différents dégâts planétaires de la croissance économique. Des associations environnementales apparaissent et agissent. L’écologie politique s’institutionnalise, par exemple en France avec la candidature de René Dumont à la présidentielle 1974. Les réalités biophysiques, épuisent des ressources fossiles, réchauffement climatique, extinction de la biodiversité… imposent que le mouvement décroissant/écolo prenne de l’ampleur. Il est fort probable qu’à la fin du XXIe siècle tout le monde se dira écolo, même s’il y aura beaucoup de schismes dans une religion de la nature en formation…

Mais j’en viens à l’essentiel, l’action individuelle contre toutes les armées a-t-elle une chance de succès ?

Reprenons la grille d’analyse précédente.

Tout commence par l’action individuelle. Louis Lecoin, né en 1888, a passé 12 ans de sa vie pour refus de la guerre. A 74 ans, il décide d’une grève de la faim pour obtenir le statut des objecteurs de conscience sans cesse promis, mais toujours repoussé.

Il fallait le fiasco de l’opération spéciale de la France (la guerre d’Algérie) pour permettre une telle avancée. En 1959, Albert Camus, l’abbé Pierre et Guy Mollet avait pu joindre, différemment chacun, le général De Gaulle et l’interroger sur ses intentions. Le président de la république leur répondit qu’il leur donnait raison, que les objecteurs auraient leur statut, mais qu’il fallait attendre le moment opportun. C’est-à-dire la fin de la guerre d’Algérie. Nous sommes au début de 1962, les soldats des deux camps déposent enfin les armes. Louis Lecoin donne trois mois au Gouvernement pour tenir ses engagements. Et le 1er juin 1962, il commence une grève de la faim. Au douzième jour de grève, le scandale de sa protestation s’étalait dans tous les journaux, à la radio, à la télévision. Finalement la loi accordant un statut aux objecteurs de conscience est promulguée le 22 décembre 1963.

Lire Louis Lecoin, l’histoire d’un pacifiste intégral

Le statut d’objecteur de conscience, opposé en toutes circonstances à l’usage personnel des armes, repose sur engagement individuel, il ne remet pas en cause l’existence des armées. Louis Lecoin en était conscient : « En réclamant pour les objecteurs de conscience un statut qui « légalise » leur situation, je n’ai jamais cru qu’ainsi j’accomplissais la seule propagande anti-guerrière qui vaille. Je sais que pour en finir avec les armées et les guerres il faudra que d’autres actes interviennent. » Il faut que les conditions s’y prêtent.

Difficile aujourd’hui de percevoir la fin des guerres à un moment où Poutine décide l’invasion de l’Ukraine, que le réarmement militaire est généralisé et que le nationalisme culturel a le vent en poupe. Mais l’écume des jours ne doit pas nous cacher les tendances structurelles. L’essor des télécommunications fait en sorte que tout individu n’importe où sur la terre peut recevoir des informations sur ce qui se passe à l’autre bout de la planète. Les relations internationales commencent à être régulées par des instances de plus en plus nombreuses. La Société des nations est devenue l’organisation des Nations Unies. Des conférences internationales sous son égide ont lieu sur la démographie, le développement, le climat… L’imaginaire collectif est de plus en plus imprégné des menaces écologiques, économiques ou politiques qui pèsent sur la population humaine dans son ensemble. Nous arrivons à une situation conflictuelle telle maintenant qu’il convient de savoir partager des ressources naturelles de plus en plus rares ; il sera donc nécessaire de mettre en place une organisation transnationale qui essaye de mettre de l’ordre dans le chaos. C’est semble-t-il inéluctable à longue échéance.

Si la France, au lieu de chercher des solutions nationales aux conflits armés (dissuasion nucléaire, gonflement du budget des armées) décidait de mettre toutes ses forces militaires au service de l’ONU, ce serait un petit pas d’un petit pays et un grand pas pour l’humanité.

Pour en savoir plus

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

Quelques citations de Louis Lecoin à savourer

– La guerre fait tout rétrograder, excepté la malfaisance de la science.

– Après Blanqui, lequel passa 37 ans dans les geôles de la république, je suis sans conteste celui qui, en France, resta le plus longtemps enfermé pour délits d’opinion (12 ans). C’est surtout pour avoir haï la guerre avec fermeté, avec une persévérance jamais démentie, que je fus si souvent incarcéré.

– J’ai été traduit devant toutes les juridictions : devant le tribunal correctionnel, la cour d’assises, le conseil de guerre et ainsi plus de quinze fois. Eh bien ! croyez-moi, je ne m’en sens nullement diminué. Je plaide non coupable et ce sont les juges, et le régime injuste qu’ils représentent, que je mettrais en accusation.

– Ma première communion eut lieu en 1900. En ce temps-là, les servants de Rome étaient les commissionnaires des bourgeois dans les petites villes, et des hobereaux dans les campagnes. On eût cherché en vain, parmi ces missionnaires de dieu, des signataires pour appuyer la défense d’objecteurs de conscience.

– Je compris assez vite que la participation active du parti socialiste à toutes les élections ainsi que la fringale de ses candidats à la députation, l’amèneraient à oublier le principal pour les à-côtés.

– Un immense espoir nous venait, à l’ét– Une série de « papiers » parus dans notre journal (Solidarité Internationale Antifasciste – 1939) amena un député de droite à réclamer contre nous les sévérités de la loi. Nous nous affirmions pour le droit à l’avortement, nous basant sur le fait qu’il y avait plus de 500 000 avortements en France chaque année. Qu’on rende légal ce qui est si couramment, si dangereusement, si illégalement pratiqué.é 1917, de Russie. Les soviets, groupements de base, placeraient dans les mains des producteurs et des consommateurs tout le bel avenir des Russes, le nôtre aussi par contre-coup. Hélas ! le gouvernement omnipotent des tsars fut, en quelque mois, remplacé par un embryon d’Etat qui allait devenir le plus grand broyeur d’hommes que nous ayons connu.

– Quand en décembre 1920 Pierre Monatte me pressera de me rallier à l’idée de dictature provisoire du prolétariat, je lui répondrai : « Non ! » sans hésitation. Non ! parce que je ne croyais pas qu’une dictature, une fois installée, se ferait hara-kiri. Je pressentais que la Russie serait le premier de ces Etats modernes, les obstructionnistes au réel progrès humain, celui qui commence à l’individu.

– Une série de « papiers » parus dans notre journal (Solidarité Internationale Antifasciste – 1939) amena un député de droite à réclamer contre nous les sévérités de la loi. Nous nous affirmions pour le droit à l’avortement, nous basant sur le fait qu’il y avait plus de 500 000 avortements en France chaque année. Qu’on rende légal ce qui est si couramment, si dangereusement, si illégalement pratiqué.

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Tous nos articles… publiés en mars 2023

Bonjour

voici les articles publiés en mars 2024 sur ce blog

A chacun d’ouvrir la ou les problématiques de son choix…

Perspectives de long terme

Entre imaginaires contradictoires, que choisir ?

Des droits de l’Homme aux droits de la nature

Gaspillage alimentaire et famine mondiale

L’activisme écologique

A69, entraves à la liberté de la presse

« écologie punitive », slogan des impuissants

La culpabilité gagne les skieurs sans neige

La Religion à l’épreuve de l’écologie

L’impuissance politique

SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

La PAC, vert moisie car productiviste

Des décisions aveuglées par l’état de guerre

Dette, énergie, futur, où est la sortie ?

La bombe nucléaire, gadget (très) dangereux

Service national universel, foutaise macroniste

Les questions économiques

Libéralisme économique, le marché est Dieu

Bénéfices et profit, des anomalies financières

Plus tu veux aller vite, plus tu vas lentement

EFFONDREMENT : 20 SCÉNARIOS POSSIBLES

Énergie et ressources

Il n’y aura pas de transition énergétique…

Pétrole, nous en avons pour moins de 30 ans

L’extractivisme se veut indispensable, à tort

Macron a simplifié : IRSN + ASN = ASNR

Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla

Pour une démographie responsable

Éducation sexuelle et malthusianisme

Baisse de la fécondité humaine, une rêverie

Échec en transparence, échec de la démocratie

L’avortement était un crime… en France

Questions sociétales

Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

Bouffe, bientôt l’inversion de la loi d’Engel

Horrible, limiter la liberté d’expression

Solidarité internationale en berne, nécessaire ?

Mieux vaut être Amish qu’ami de Macron

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Gaspillage alimentaire et famine mondiale

Un milliard de repas gaspillés chaque jour dans le monde. Une « tragédie  », déplorent les Nations unies dans un récent rapport, alors que 9,2 % de la population, soit 735 millions de personnes, souffre de faim chronique. Mais le gaspillage est inhérent au type de société dans lequel nous vivons. On attente avec impatience son effondrement.

Clementine O’Connor, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement : On estime que 28 % des terres agricoles mondiales sont utilisées pour de la nourriture qui n’est pas consommée. En moyenne, ce sont 79 kilogrammes de nourriture jetés par personne et par an. Ce gaspillage aggrave la crise climatique en produisant près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Les collectivités doivent payer pour la collecte et la gestion de ces déchets. Chaque année, il en coûte 1 000 milliards de dollars (927 milliards d’euros) à l’économie mondiale. La lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie des objectifs de développement durable.

Le point de vue des écologistes anti-gaspi

Notons d’abord qu’il n’y a pas de système de vases communicants par lequel la nourriture gâchée en occident ou ailleurs serait miraculeusement transférée, en un temps record, dans les régions du monde subissant des famines. Ensuite ce gaspillage est une partie inhérente au système croissanciste et libre-échangiste. Beaucoup trop de produits alimentaires qui sont cultivés dans un pays, conditionné dans un autre puis vendus dans un troisième. Cela a pour conséquence qu’une pomme de terre conditionnée en frites surgelées aura parcouru des milliers de kilomètres avant peut-être de finir dans la poubelle, pour finalement être évacuée par un camion poubelle fonctionnant au diesel : c’est là aussi l’absurde destin de nos yaourts. Mais c’est logique, un système totalement ubuesque qui crée de la valeur, des emplois !

Supprimons ce qui permet le gaspillage et toute la pyramide techno-industrielle s’effondre. Cuisinons les produits d’un jardin potager de proximité, c’est cela qui améliorera les conditions d’existence des générations futures. Plus du tout d’aliments ultra-transformés, beaucoup moins d’obésité. Supprimons totalement la publicité, source première de notre surconsommation et donc de notre gaspillage, pas seulement alimentaire.

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CLIMAT, supprimons totalement la publicité

extraits : Les quelque 34 milliards d’euros de dépenses annuelles en publicité et marketing promotionnel – un montant comparable à l’effort des entreprises françaises en matière de recherche et développement – continuent de doper des modèles économiques fondés sur la surconsommation et incompatibles avec les limites planétaires….

Biosphere-Info, l’écologie de la tomate

extraits : Un camion de tomates a quitté la Hollande pour l’Espagne. Dans le même temps, un camion de tomates quittait l’Espagne pour la Hollande. Ils se sont percutés à mi-chemin, dans la vallée du Rhône. On est, loi du marché oblige, en pleine chorégraphie de l’absurde….

Après le Covid-19, vers une démondialisation

extraits : Le protectionnisme est une évidence à l’heure d’un libre-échange généralisé qui met la planète au pillage. Si la pandémie actuelle peut nous servir à renouer avec les vertus de la relocalisation, ce serait un miracle que nous attendons avec impatience… La multiplication des kilomètres que parcourt un yaourt ou la construction d’un avion n’est pas soutenable. Ces kilomètres ont besoin d’énergie fossile, d’où l’absurdité de ces va-et-vient puisque le pétrole est en voie de disparition….

Aide alimentaire, aide à l’agro-industrie !!!

extraits : L’aide alimentaire n’est pas une sympathique aide aux pauvres. Elle est un maillon dans la chaîne du contrôle des populations par les institutions étatiques et marchandes dominantes. Pour résumer, une agriculture hyper-industrielle a massivement détruit les milieux naturels et le travail des paysans, ce qui entraîne 4 millions de personnes qui se retrouvent devoir compter sur l’aide alimentaire. La loi Garot de 2016, issue du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, a pris alors la forme d’une convention de don à l’avantage des supermarchés auxquels les dons assurent une défiscalisation. Grâce aux pauvres, les riches paient moins d’impôts ! ….

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La PAC, vert moisie car productiviste

Après trois ans d’intenses négociations pour verdir la nouvelle politique agricole commune (PAC) et à un an de mise en œuvre, il n’aura fallu que quelques semaines pour détricoter les mesures environnementales. A Paris, le gouvernement présentera, le 3 avril 2024, un projet de loi agricole profondément remanié qui conforte lui aussi le modèle productiviste.

lemonde.fr : Dans le cadre du Pacte vert, Bruxelles a déjà retiré son projet de réglementation sur les pesticides, tandis que la loi sur la restauration de la nature est aujourd’hui bloquée par huit Etats membres. L’un des principaux changements est l’introduction d’une disposition générale permettant aux Etats membres d’accorder des dérogations temporaires et ciblées en cas de catastrophes naturelles pour lever les conditions de versement des aides. Un second changement concerne l’obligation faite aux fermiers de conserver ou convertir 4 % de leurs terres en jachère et en surfaces non productives (comme des haies ou des bosquets).

Après la révision, pour toucher les aides, « les agriculteurs seront uniquement tenus de maintenir les éléments paysagers existants et seront encouragés, sur une base volontaire, à maintenir les terres en jachère ». Concernant la rotation des cultures qui aide les sols à se régénérer, « les Etats membres pourront utiliser la diversification des cultures comme alternative », ce qui est beaucoup moins exigeant pour les agriculteurs.  Les exploitations de moins de 10 hectares seront dispensées de contrôles et de sanctions si elles n’appliquent pas leurs obligations vertes…. »

Le point de vue des écologistes réalistes

Violette : Réjouissons-nous : le mur que nous voyons se précipiter vers nous depuis des années ne sera pas freiné encore cette fois. Nous continuerons à bouffer des pesticides, des hormones etc. nous risquons même de ne pas avoir le temps de crever de notre cancer…

Mym : Nous allons tellement vite dans le mur que ça en devient une vaste blague.

Mfl : le nombre d’agriculteurs ayant été reconnus en  » accident de travail  » pour maladie en lien avec l’usage des pesticides… a doublé cette année. Eux ( cancer prostate, lymphomes, parkinson..), leurs femmes, leurs enfants( leucémies , hypospadias, fentes labio-palatines, tumeurs cérébrales) cf  » la France agricole ».

Toutvabien : Les défenseurs de l’environnement ont tenté d’éduquer en se basant sur des faits scientifiques, sur l’agrobiologie, la rationalité. Cela dure depuis des dizaines d’années. Le constat aujourd’hui est que seule la radicalité des gros tracteurs paie. Vert de Rage. !

confetto : Maintenant que le Gouvernement a cédé, la FNSEA exigera toujours plus. Arnaud Rousseau demande maintenant l’accompagnement financier par l’État de la mise en faillite des petites exploitations et promeut l’agrandissement des grandes structures agricoles qui vont racheter les petites.

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Une politique agricole commune écologique ?

extraits : Lors de la présidentielle 1974, le programme de l’agronome écolo René Dumont remettait en question l’agriculture intensive : l’agriculture sur-industrielle stérilise le sol, déséquilibre les plantes cultivées et leur ôte toute résistance face à leurs ennemis naturels, ce qui rend nécessaire l’emploi d’une quantité de pesticides, insecticides, fongicides. Les marchands d’insecticides et d’engrais, comme par hasard, sont les mêmes. Nous avons tourné le dos à ce programme. Le fait que la plus grande part des subventions de la PAC puisse être indexée sur la taille des exploitations, conjugué aux marges de manœuvre dont chaque État membre dispose dans l’attribution des fonds, a favorisé des mécanismes d’annexion ou de captation frauduleuse du foncier agricole….

PAC, politique agricole… commune ???

extraits :

PAC 2013. Le 13 mars 2013, les parlementaires européens ont voté à Strasbourg les quatre rapports portant sur la réforme de la PAC. Portant sur la période 2014-2020, les mesures sont faibles et les textes manquent cruellement d’ambition…

PAC 2020. Les questions environnementales se sont imposées comme une préoccupation majeure, et une forte demande s’est exprimée d’accélérer la transition agroécologique. En revanche, les moyens de mise en œuvre divisent : quelle place accorder à l’agriculture bio dans le tissu productif, comment réduire l’usage des produits phytosanitaires ?

Politique agricole à la solde de la FNSEA

extraits : Les arbitrages de la France pour la future PAC (politique agricole commune), une descente aux enfers ! Principal outil de verdissement de la future PAC, les « écorégimes » cristallisent tous les mécontentements. Pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la mise en place de cette « boîte verte », qui servira à rémunérer des pratiques environnementales vertueuses, représentera une perte sèche de revenus pour une partie de la profession. C’est-à- dire tout pour moi, rien pour eux. La certification d’une exploitation en « haute valeur environnementale » (HVE) est surtout une concurrence déloyale à l’égard du bio ; ce label a de trop larges critères d’attribution…

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La Religion à l’épreuve de l’écologie

Jésus Christ (s’il a existé) se foutait complètement de l’état de la planète, ce n’était pas sa préoccupation. Il voulait seulement moderniser la lecture juive de la bible, point final. La Bible et les Évangiles restent complètement muets sur la question écologique. Et leur application concrète reste même profondément anti-écolo. Lynn White imputait en 1967 les racines historiques de notre crise écologique à la vision du monde judéo-chrétienne. Selon la Genèse les êtres humains, seuls de toutes les créatures, furent créés à l’image de Dieu. Il leur fut donc donné d’exercer leur supériorité sur la nature et de l’assujettir. Deux mille ans de mise en œuvre toujours plus efficace de cette vision de la relation homme/nature ont abouti à la fois à des merveilles technologiques pernicieuses et à la crise environnementale. Un « christianisme écologisé », c’est un oxymore, un non sens. Quoi qu’en pense Bruno Latour !

Youness Bousenna : Personne n’a jamais lu le premier livre de Bruno Latour (1947-2022). Désormais, il faudra compter avec « Exégèse et ontologie », sa thèse de philosophie soutenue en 1975. Le cœur de son projet portait sur l’ontologie, animé par une intuition centrale : la pluralité des « modes d’existence », ces façons de concevoir l’être et le monde. Le texte originel est inclus dans La Religion à l’épreuve de l’écologie, un ensemble d’entretiens autour du christianisme réalisés de novembre 2020 à janvier 2021 qui déroule quatre décennies d’un parcours intellectuel ponctué par une nouvelle secousse cosmologique : la crise écologique, devenue centrale dans sa pensée à partir de Face à Gaïa (2015). Il penche pour un « christianisme écologisé » apte à jouer son rôle historique. Car la révélation du Christ repose à ses yeux sur une « invention stupéfiante », celle d’avoir rendu possible la coexistence du temps et de l’éternité.

lire, Bruno Latour et Gaïa, la Terre-mère

Le point de vue des écologistes athées

« Ontologie », « cosmologie », soyons plus simple. Il n’y a rien de dédaigneux à souligner que les gens manifestent souvent leur crédulité, leur instinct grégaire et leur besoin d’être dupés. La foi religieuse, précisément parce que nous sommes des créatures qui a besoin de croire, ne disparaîtra jamais. C’est pourquoi il ne faudrait pas l’interdire même si on en avait le pouvoir.

Pourtant la religion elle-même est incapable d’une telle tolérance, la religion empoisonne tout. Cela explique la profusion des dieux et des cultes, les luttes fratricides au sein de chaque religion et entre elles, et qui ont entravé l’émergence d’une intelligence collective. Dieu n’a pas créé l’homme à sa propre image, c’est bien sûr l’inverse. 

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lire Mémoire des pensées et des sentiments de Jean MESLIER (1729)

extraits : Fin juin 1729 meurt dans son presbytère Jean Meslier, curé d’Etrépigny (Ardennes) de 1689 à 1729 ; sur la table, une lettre qui exhorte ses confrères les curés à déserter : « Je m’assure que si vous suivez bien les lumières naturelles de votre esprit, vous verrez au moins aussi bien que moy que toutes les religions du monde ne sont que des inventions humaines, et que tout ce que votre religion vous enseigne, et vous oblige de croire, comme surnaturel et divin, n’est dans le fond qu’erreur, que mensonge, qu’illusions et imposture…. Pourquoi aller chercher un Dieu invisible et inconnu comme créateur des êtres et des choses, alors que les êtres et les choses existent et que, par conséquent, il est bien plus simple d’attribuer la force créatrice, organisatrice, à ce que nous voyons, à ce que nous touchons, c’est à dire à la matière elle-même? Toutes les qualités et puissances qu’on attribue à un Dieu placé en dehors de la nature, pourquoi ne pas les attribuer à la nature même qui est éternelle ?

Et aussi

Genèse (la Bible et l’écologie) de John Baird CALLICOTT (1991)

Dieu n’est pas grand (comment la religion empoisonne tout) de Christopher Hitchens (2007)

Les Chinois demandaient aux premiers missionnaires chrétiens :

« Si dieu s’est révélé, comment a-t-il pu laisser s’écouler tant de siècles avant d’en informer les Chinois ? »

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Fin de vie, un historique synthétique de wiki

La fiche wikipedia sur la question de l’euthanasie est une source essentielle d’inspiration. En voici un résumé.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Euthanasie

Le mot « euthanasie » apparaît pour la première fois dans Myrmiki, la dernière comédie de Posidippe (vers 300 avant J.-C.). Pour lui, l’euthanasie était le meilleur cadeau que l’homme pouvait souhaiter recevoir des dieux. En général, l’attitude des anciens Grecs à l’égard du suicide était positive

À l’époque classique (du IVe au IIIe siècle avant Jésus-Christ), les habitants de l’île de Kéa mettaient fin à leur vie après avoir obtenu le consentement de leurs concitoyens. Ils buvaient de la ciguë, l’acte était considéré comme héroïque.

Comme le note Platon dans le Phédon (vers 399 ), le philosophe Socrate a choisi la ciguë au lieu de l’exil, comme acte de bonne mort.

L’acte actuellement qualifié d’« euthanasie passive » était pratiqué dans la Grèce antique dans les cas de difformité. Dans La République (vers 374 ), Platon soutient le concept selon lequel les individus qui ne sont pas en bonne santé de corps et d’esprit doivent être abandonnés à la mort, pour le bien-être des citoyens et de la ville. Il s’oppose également à la prolongation de la vie pour quelque raison que ce soit, affirmant que la médecine ne devrait contribuer qu’à l’amélioration de la vie du patient

Le fait que les Grecs de l’Antiquité, en particulier les Spartiates, se débarrassaient régulièrement des nouveau-nés présentant des déficiences physiques visibles a été confirmé par l’histoire. Les nourrissons « déformé » n’étaient pas considérés comme odieux en soi, mais perçus comme indésirables au sein d’une structure donnée, compte tenu de l’idée philosophique grecque de symétrie et d’équilibre

Au Moyen Âge, l’Occident chrétien se préoccupe de la façon de mourir, mais dans la perspective du salut de l’âme. C’est ainsi que paraissent des traités du « bien mourir », comme le célèbre Ars moriendi, qui proposent de se préparer spirituellement au passage vers l’au-delà. La litanie des saints porte cette injonction : « De la mort subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur ».

Le concept d’euthanasie est décrit par Thomas More, dans son Utopie (Utopia, 1516), où il parle de volontary death, lorsque, « [à des] maux incurables se joignent d’atroces souffrances que rien ne peut suspendre ou adoucir ».

Le mot « euthanasie » a été réintroduit par le philosophe anglais Francis Bacon dans un texte de 1605 : « L’office du médecin n’est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d’adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies ; et cela non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu’il n’y a plus d’espérance, une mort douce et paisible . Les médecins n’épargneraient aucun soin pour aider les agonisants à sortir de ce monde avec plus de douceur et de facilité. »

Au XIXe siècle le sens s’infléchit, d’abord, sous l’influence de l’eugénisme dans le sens d’une élimination « douce » de populations « non désirables ». Le point culminant de ces pratiques d’euthanasie est leur première réalisation à grande échelle par le Troisième Reich : le programme Aktion T4. Ce programme aboutit à l’assassinat systématique de plus de 100 000 « aliénés » et handicapés. Ce dévoiement du terme (le programme ne visait pas à adoucir la mort ni à épargner des souffrances, et ses victimes n’avaient rien demandé) a parasité les débats sur l’euthanasie pendant toute la seconde moitié du XXe siècle.

Ce n’est que dans la décennie 1970, et dans le cadre de la lutte contre ce qu’on commence à nommer acharnement thérapeutique, que l’on revient à un emploi plus proche du sens initial. Dès lors que les progrès de la médecine dans la préservation et le prolongement de la vie ont connu des progrès décisifs, s’est posée la question des limites à poser aux pratiques de «maintien de la vie». Le paternalisme médical (où le médecin savait ce qui était bon pour le patient, et donc prenait seul les décisions médicales) a été graduellement abandonné pour mieux respecter l’autonomie du patient. En Belgique, la plupart des demandes d’euthanasie (2017) pour raisons dites psychiatriques concernent des personnes avec troubles de la personnalité, dépression, et syndrome d’Asperger. Le nombre d’euthanasies demandé pour ce motif est assez faible (40 sur 2000 demandes) mais néanmoins supérieur au nombre de demandes attendues par les professionnels de la santé.

La Cour européenne des droits de l’homme a été plusieurs fois saisie sur la question de l’euthanasie, notamment sur le fondement des articles 2 (droit à la vie) et 8 (droit au respect de la vie privée) de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Dans l’arrêt Haas contre la Suisse du 20 janvier 2011, la Cour consacre une nouvelle évolution dans sa jurisprudence, et affirme : « le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de forger librement sa propre volonté à ce propos et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée au sens de l’article 8 de la Convention ». La Cour reconnaît dans cette décision, de façon conditionnée, une forme de droit à l’autodétermination quant à sa propre mort, autrement dit de « droit au suicide ». La Cour reconnaît l’existence de ce droit au suicide tout en fixant les conditions auxquelles elle est soumise à savoir : l’une relative à la qualité de la volonté (du discernement) de la personne concernée, l’autre à sa capacité d’agir en conséquence. La Cour a indiqué qu’il existait une obligation pesant sur les États de mettre en place une procédure propre à assurer qu’une décision de mettre fin à la vie corresponde bien à la libre volonté de l’intéressé…

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Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

Le grec ancien a offert des milliers de termes à notre langage. Le mot « euthanasie » qui signifie littéralement « bonne mort » apparaît pour la première fois dans Myrmiki, la dernière comédie de Posidippe (vers 300 avant J.-C.). Pour lui, l’euthanasie était le meilleur cadeau que l’homme pouvait souhaiter recevoir des dieux. En général, l’attitude des anciens Grecs à l’égard du suicide était positive. À l’époque classique (du IVe au IIIe siècle avant Jésus-Christ), les habitants de l’île de Kéa mettaient fin à leur vie après avoir obtenu le consentement de leurs concitoyens. Plutôt que de vieillir et de tomber malade, ils préféraient boire de la ciguë dans une atmosphère festive ; l’acte était considéré comme héroïque.

Aujourd’hui le mot « euthanasie » désigne une pratique médicale qui s’efforce par tous les moyens possibles d’abréger les souffrances d’un patient à l’agonie afin de l’accompagner dans la mort. C’est-à-dire une aide à mourir et plus précisément une aide à bien mourir, dignement. Il se pourrait bien qu’il n’y ait pas lieu à débat, mais on n’en prend pas le chemin.

Camille Riquier, philosophe : La fin de vie est un dilemme devant lequel la morale est impuissante. S’indigner au nom de grands principes, qu’est-ce d’autre sinon user d’autorité et, par paresse, se dispenser de donner des arguments ? La jurisprudence est préférable à la doctrine tant il est difficile de tenir le juste milieu entre « deux tentations de faire le bien : l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ». Ne pas s’obstiner à apporter certaines réponses est parfois la plus grande preuve de sagesse. Le projet de loi annoncé par le chef de l’Etat le 10 mars 2024 voudrait aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016, laquelle allait plus loin que la loi Leonetti de 2005, laquelle allait plus loin que la loi Kouchner de 2002… Il me semble embarrassant d’inviter la nation à mobiliser ses efforts autour d’un projet de loi qui n’avait rien d’urgent. La France a le taux de suicide des jeunes le plus élevé des pays européens. Sur ce problème, la France n’a pas de plan, ni décennal, ni quinquennal, ni triennal, aucun. Mais la jeunesse sera peut-être heureuse d’apprendre que lorsqu’elle ne sera plus en capacité de mourir toute seule, par elle-même, comme une grande, elle pourra bientôt compter sur une aide de l’Etat. Elle n’aura qu’à demander.

Le point de vue des écologistes pressés d’en finir

alain29 : Pourquoi autant de débats sur une question pourtant a priori simple dans une société laïque, le droit de chacun à mourir dans la dignité, sans rien enlever au droit des autres ? Rien n’oblige personne, chacun choisit librement.

Épi-Logos : La « Santé mentale des jeunes » … VERSUS la loi sur l’euthanasie…. est d’un RIDICULE abyssal !

Supersined : Monsieur Riquier pense qu’il n’est pas urgent de s’occuper de la fin de vie. Malheureusement, nous sommes nombreux à y être confrontés pour nous-mêmes ou nos proches. Il y a tous les jours de grandes souffrances à soulager et des personnes qui ne peuvent s’en aller dignement faute de cadre juridique. Pour toutes ces personnes, une nouvelle loi est urgente.

H. Rizk : Il est peu digne de mobiliser la réflexion philosophique pour nous inviter à regarder ailleurs et, surtout, à renoncer à penser la question existentielle de la fin de vie. Quand selon notre Camille Riquier, sera-t-il opportun de le faire ? Sans doute jamais… Pourquoi opposer les urgences pour fuir cette interrogation tragique ? Il est spécieux de se dissimuler derrière le sort de jeunes déprimés pour dénier à un malade souffrant de manière intolérable le fait qu’il demeure sujet de son existence et qu’il mérite la compassion, l’accompagnement . Ce qui est franchement intolérable, ce sont les artifices rhétoriques au service de la fuite et de l’indifférence à la détresse.

Michel SOURROUILLE : Riquier est un philosophe très sophistique qui s’indigne sur l’usage des grands principes moraux mais use d’un autre stratagème, botter en touche : « la fin de vie n’est pas le problème de la loi, rien ne presse, parlons d’autre chose, des jeunes. » Ce qui ne fait pas nullement avancer le débat ! Rappelons que la loi Macron ne privilégie pas l’essentiel de la fin de vie, respecter la libre volonté des personnes qui veulent en finir avec une vie jugée par eux insupportable. Laissons la pilule létale en vente libre en pharmacie et le problème sera résolu une fois pour toutes, que ce soit d’ailleurs pour le grand âge, les grands malades ou les petits jeunes qui en ont marre de vivre ce qu’on leur fait vivre. L’État doit s’abstenir dans tous les cas de se permettre de juger de leur propre sort à la place des citoyens.

Claustaire : Nous sommes très nombreux à savoir gré à Monsieur Riquier de ne pas « s’embarrasser à entrer dans un débat aussi grave » avec des objections aussi légères sinon dilatoires voire, à proprement parler, déplacées… comme si l’assistance médicale active à la fin de vie était contradictoire avec l’assistance médicale à notre jeunesse !

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Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul (mars 2024)

extraits : Macron a annoncé le 10 mars 2024 qu’un projet de loi ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes » serait présenté en avril en conseil des ministres….

Fin de vie, Macron invite encore les religions (février 2024)

extraits : Macron demande leur avis à des gens dont la place n’est pas au Château et dont il connaît parfaitement les opinions….

Fin de vie, le lobbying religieux (janvier 2024)

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre »….

Fin de vie, la procrastination de Macron (décembre 2023)

extraits : Un an après le lancement de la convention citoyenne sur la fin de vie, l’association « Les 184 », regroupant plus de 80 de ses membres, appelle à la présentation rapide du projet de loi….

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine (septembre 2023)

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… » De son coté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Convention sur la fin de vie, le manifeste (avril 2023)

extraits : La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait ouvert la voie dans son avis rendu le 13 septembre 2022….

Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés (février 2023)

extraits : Seize personnalités sont conviées mercredi 22 février à la table présidentielle. Sur les 16, le chef de l’État a convié six représentants des religions, tous opposés à l’euthanasie….

Incertitudes de Macron sur la fin de vie ! (décembre 2022)

extraits : Le sujet de la fin de vie s’invite à l’Élysée dès 2018 lors d’un dîner consacré à la bioéthique. Parmi la douzaine de convives figure le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui dérape en comparant l’euthanasie à la Shoah….

Débat «Fin de vie», noyé dans les parlottes (octobre 2022)

extraits : Voici les protagonistes de cette sombre affaire : Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) : a rendu un avis sur la fin de vie le 13 septembre 2022, : il sera associés à la rédaction de la future loi. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE)  attend encore sa saisine officielle. Comité de gouvernance (« co-gouv ») de la convention citoyenne sur la fin de vie : réuni par le CESE pour la première fois le 29 septembre 2022. Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation des professions de santé : responsable de l’animation du débat politique sur la fin de vie. Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique : « j’ai vocation à porter le débat sur la fin de vie auprès des Français, à côté de la convention citoyenne dont je superviserai l’organisation  ». Trois groupes de travail animée Agnès Fimin le Bodo à partir de la mi-octobre …

297 députés veulent choisir leur fin de vie (mai 2021)

extraits : Plus de la moitié de l’Assemblée nationale a demandé le 7 mai 2021 au premier ministre, dans un courrier, d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme le 8 avril face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus Les Républicains…..

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L’art de tuer… de la naissance à la mort

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider. Les autres espèces ne sont qu’une de ses cibles privilégiées, les humains adorent aussi s’entre-tuer. Il existe sans doute peu de verbes qui aient autant d’occurrences et synonymes que le fait de faire passer son prochain de vie à trépas : abattre, achever (un blessé), asphyxier, assassiner, avorter, bousiller, brûler, buter, crever, décapiter, décimer, démembrer, descendre, écarteler, électrocuter, égorger, empaler, empoisonner, envoyer ad patres, étouffer, étrangler, étriper, euthanasier, éventrer, éviscérer, exécuter, exterminer, féminicide, fusiller, garrotter, guillotiner, immoler, infanticide, lapider, lyncher, massacrer, mettre à mort, noyer, occire, ôter la vie, parricide, passer par les armes, pendre, poignarder, refroidir, sacrifier, saigner à mort, supplicier, supprimer, tordre le cou, trucider, tuer, zigouiller, et j’en passe.

Pourtant le « pas tuer, c’est mal » est le mantra des pro-life au niveau de l’avortement et l’amour de l’acharnement thérapeutique quant à la fin de vie. Nonobstant les rétrécis du cerveau, catholiques et protestants pourraient tenir un langage commun à propos de l’interruption volontaire de vieillesse.

Corinne Vaysse-van Oost, catholique : En 2002, la Belgique s’est dotée d’une loi dépénalisant l’euthanasie, avec des conditions très strictes. Exerçant comme médecin de soins palliatifs depuis trente-cinq ans, j’ai accepté, avec les équipes de soins, d’accompagner les personnes qui expriment cette demande. Nous n’avons pas exclu les malades dont le décès n’était pas attendu à brève échéance, vu la difficulté des patients face à certaines pathologies neurologiques ou psychiatriques. D’autre part, ce sont certes les médecins en Belgique qui décident d’accepter de délivrer l’aide demandée. Mais contrairement à ce qui est prévu pour la France, le médecin concerné accompagne son patient jusqu’au bout. Il assume l’impuissance de la médecine à soulager, c’est lui qui porte la responsabilité de la mort évitant la culpabilité des proches. Il y va de l’honneur de nos professions dans le respect des souhaits de nos contemporains. En soins palliatifs, la sédation n’est pas demandé par les personnes qui n’en voient pas le sens ; quant aux équipes médicales, elles savent la complexité de sa mise en œuvre qui s’avère quasi impossible ailleurs qu’à l’hôpital. Si les maladies en cause sont surtout des cancers, les pathologies multiples des personnes âgées représentent la deuxième cause. Nous parlons parfois de souffrance existentielle, devant le non-sens de la fin de vie. La mort fait partie de la vie. Ainsi notre société devient plus humaine.

Le Dieu auquel je crois en tant que catholique n’abandonne pas la personne dans sa souffrance. Si le patient ne veut pas mourir en sédation, ou qu’il a plus de quinze jours à vivre encore (rendant impossible la sédation continue), l’euthanasie me paraît un acte de compassion non contraire à ma foi.

Olivier Abel, théologien protestant : Le projet français de loi sur l’« aide à mourir » doit être replacé dans son contexte global. D’abord, nous sommes des sociétés où il y a eu beaucoup de naissances et nous aurons, à terme, forcément, beaucoup de morts. Ce basculement pose un problème inédit qui n’est pas seulement celui du vieillissement : comment allons-nous faire pour mourir si nombreux ? Il nous faut apprendre des manières de mourir plus sobres, à l’encontre des acharnements thérapeutiques dispendieux. Ensuite, nous devons avoir conscience que nul ne peut prendre soin de soi tout seul d’un bout à l’autre de la vie. Cette question est aggravée par le vieillissement de la population qui augmente la proportion de solitaires. Le troisième problème est que l’augmentation de nos capacités techniques n’a cessé d’élargir la sphère de ce que nous pouvons et devons choisir. Ce dernier point a pris hélas le dessus et occulte les deux autres. Là, justement, est le tragique : le mourant est entre d’autres mains que lui et dépend de ce que nous faisons de lui. Le juriste Jean Carbonnier écrivait : « Entre deux solutions, préférez toujours celle qui exige le moins de droit et laisse le plus aux mœurs et à la morale. »

En dernière instance, la volonté du patient est prioritaire, il faut l’assister lorsqu’elle est formulée avec conscience et constance. Je ne comprends pas l’opposition qui s’est installée entre les tenants de l’euthanasie et ceux des soins palliatifs. Leur horizon commun, leur véritable ethos, qui leur donne leur sens et leurs limites, c’est de toute façon d’aider à mourir le moins mal possible, ce qui suppose d’élargir le sens du soin. La mort n’est pas un possible parmi d’autres, c’est juste quelque chose qui nous arrive nécessairement.

Le point de vue des stoïciens écolos face à la mort

XBG : On subit à nouveau le débat interminable qui a eu lieu sur la liberté d’avorter. Le même scénario à lieu pour l’euthanasie, avant qu’on ne l’introduise dans quelques années dans la constitution, au milieu des vivats de l’opinion qui se félicitera de cette avancée substantielle. Il y aura toujours des opposants, pour des motifs et des croyances diverses, qui relèvent d’un fanatisme idéologique. Qu’on donne libre accès aux substances létales en pharmacie, chacun est libre de son sort. Poussez les gens à un suicide horrible avec les moyens du bord est une ignominie.

Épi-Logos : Cet projet de loi français sur la fin de vie est bancal, parce que il ne fait pas confiance a celui qui veut mourir dignement. On ne demande pas à « naître », mais on peut demander l’aide au suicide. Arrivés a une certaine age, tout se dégrade et rien ne sert à essayer de survivre. Et d’ailleurs, une Société bien géré devrait comprendre que dépenser des millions (des milliards globalement) pour des vieux cacochymes est illogique. Je suis un vieux de 81 ans, prêt a mourir « quand je le déciderais« . La mort n’est RIEN, l‘idée d’une âme « transcendante » est pure entéléchie.

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« Tu ne tueras point »… Justifiez votre point de vue

extraits : Sauf rarissime exception, les autres animaux ne se tuent pas à l’intérieur d’une même espèce. Mais l’humain est cet animal étrange dont le cerveau sur-développé permet toutes les atteintes aux lois de la bienséance envers autrui. Ne pas tuer » est une règle bien établie depuis la bible, et si bien contournée dans la pratique. Aujourd’hui l’intelligence artificielle ChatGPT pond des idées peu novatrices, d’autant plus qu’elle possède des verrous : « il ne faut pas tuer les humains, c’est mal ». C’est du blabla, la relation à l’autre peut aller à tuer sans sourciller, à tuer par amour, à tuer pour le plaisir, à tuer pour se défendre, à tuer pour manger, à tuer pour abréger les souffrances. Les humains ont une imagination à toute épreuve pour se disculper et ne pas culpabiliser….

Fin de vie, Macron invite encore les religions

extraits : Dîner à l’Élysée le 8 février 2024. Une nouvelle fois étaient conviés les représentants des cultes pour échanger sur le sujet de la fin de vie. Macron a prévu de présenter un « plan décennal pour le développement des soins palliatifs » et indiqué son espoir de parvenir à proposer « un espace qui ne soit ni une liberté ni un droit, mais un possible qui serait un moindre mal »….

Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

extraits : Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD)….

Fin de vie, le lobbying religieux

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie….

Tu ne tueras point… les requins

extraits : D’un côté les requins. Rien que pour la demande internationale en squalane, substance hydratante couramment utilisée en cosmétique, trois millions de requins sont tués chaque année. Au niveau mondial, 60 morsures de requins environ chaque année pour moins de 10 morts par an, c’est-à-dire presque rien. Les crocodiles en font 400, les scorpions 4500 et les moustiques 830 000. De l’autre côté le nombre de meurtres perpétrés chaque année par les humains sur les vaches, cochons et poulets pour les manger. Cela se chiffre en milliards….

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SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

Qui connaît le SGPE ? Un « Secrétariat général à la planification écologique », c’est pourtant normalement important. Qui connaît Antoine Pellion ? A 39 ans, il devait « coordonner l’élaboration des stratégies nationales en matière de climat, d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire », avait fait valoir la première ministre dans un communiqué du 20 mai 2022.

En juillet 2022, le tandem Elisabeth Borne, chargée de la planification écologique, avec Antoine Pellion, secrétaire général du SGPE était confirmé par l’Elysée. Bientôt deux ans et nous n’en savions rien ! Alors que la planification était censée être un rouage crucial de la machine étatique, en ce début d’année 2024 on sait que cet engagement n’était que du vent : Emmanuel Macron ne sait toujours pas ce que transition écologique veut dire.

Matthieu Goar : Gabriel Attal, le nouveau premier ministre a tenté de calmer les agriculteurs en reculant sur les normes environnementales ; il a aussi sabré le « budget vert » de 2,2 milliards d’euros, secteur le plus touché par le récent plan d’économies de 10 milliards d’euros ; de possibles marqueurs politiques, comme la « grande loi de programmation sur l’énergie et le climat », ont été renvoyés aux calendes grecques

Le président de France Nature Environnement, au sortir d’une réunion récente avec Gabriel Attal : « Nous, nous avions besoin d’entendre que le Secrétariat général à la planification écologique [SGPE] continuait d’exister et qu’il pourrait tenir tête éventuellement au ministre de l’agriculture… Attal était seulement dans une posture d’écoute… Il nous a répété que le déficit budgétaire actuel était un frein considérable… »

La directrice de Réseau Action Climat : « Mais si on ne consacre pas de l’argent maintenant, ça nous coûtera beaucoup plus cher à l’avenir pour nous adapter aux conséquences du réchauffement… » 

Le point de vue des écologistes planificateurs

Que faire ? Planification impérative comme aux temps de feu dans l’URSS des années 1930 ? Ou planification indicative à la française comme au temps de feu le commissariat au plan quinquennaux  après 1945 ? Il s’agit de déterminer politiquement les secteurs d’activité qui doivent être supprimés, réorientés ou soutenus. Le dernier plan français a pris fin en 1992, les économistes répétaient que le rôle des gouvernements n’était pas de jouer les chefs d’orchestre… Le reste – choix des technologies, spécialisation sectorielle, consommation, modes de vie – serait du ressort des agents privés. Mais aujourd’hui le réchauffement climatique devient de plus en plus visible. Le gouvernement aurait du expliciter sa stratégie nationale bas carbone (neutralité carbone en 2050) et projeter le tout dans une loi de programmation sur l’énergie et le climat.

Le 25 mai 2023, Emmanuel Macron devait illustrer son engagement en consacrant un déplacement à l’environnement dans le Var. Et puis l’actualité de court terme a, comme trop souvent, bousculé le « combat du siècle »  selon les termes employés par M. Macron le 16 mars 2022 à Marseille: le chef de l’État a choisi de se rendre, ce jour-là, à un hommage national consacré aux trois policiers tués dans un accident de voiture ! Y aura-t-il des zones interdites aux voitures ? Comment sera réparti l’hydrogène entre les cimentiers et les avionneurs ? De combien de térawattheures disposeront les data centers, de plus en plus gourmands ? On n’en sait toujours rien ! Le SGPE ne sert à rien.

Pourtant, si on veut qu’entreprises et ménages réduisent leurs émissions, il ne suffit pas de fixer pour aujourd’hui, il faudrait programmer la hausse du prix du carbone pour dans vingt ans. Et donc planifier. Il n’y aura de transition réussie que si les citoyens se reconnaissent dans un projet collectif, y voient la possibilité d’un avenir désirable et en deviennent les acteurs.

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Planification écologique, notre synthèse (mai 2022)

extraits : Nicolas Hulot : « L’idée de planifier une politique de décroissance des consommations peut choquer, mais un tel point de vue recouvre néanmoins un principe de réalité incontournable. Personne ne souhaite aller vers une société de privation et d’abstinence, mais nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en place des normes, des réglementations, des instruments fiscaux qui concourront à la modération des productions, des comportements et des consommations. J’entends déjà les cris d’orfraie : c’est une révolution ! Eh bien, oui ! Nous sommes, de fait, engagés dans une révolution, planétaire de surcroît. Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général si on le laisse jouer librement ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? »….

Planification écologique, un gadget ?

extraits : Si la France a abandonné l’idée d’une planification en 1992, c’est parce que la vitesse des innovations technologique et la diversification des modes de consommation ont empêché toute vision globale et rendu impossible la gestion de la complexité. Il n’en est pas de même en période de crise où la limitation devient la norme ; la parenthèse Covid-19 nous a d’ailleurs montré qu’on pouvait rapidement en rester à la couverture des besoins essentiels. Or le blocage énergétique et le réchauffement climatique nécessitent une baisse drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, d’où l’urgence de limiter nos besoins de consommation et de simplifier notre appareil de production. Une planification par l’État des changements structurels nécessaires paraît donc nécessaire, et cela peut s’accompagner de plans territoriaux démocratiquement conçus au niveau local.

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Communiqué de l’assoc. Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.fr/

Voici les nouvelles de ce printemps

Salons

Nous avons participé au salon Primevère du 1er au 3 mars. Comme à chaque édition, nous avons eu de nombreuses discussions avec le public majoritairement favorable à nos idées. Les livres présentés sur notre stand ont eu beaucoup de succès, ce qui témoigne de l’intérêt pour le sujet et un certain nombre de visiteurs ont été heureusement surpris de découvrir l’association. 

– Nous serons présents à la foire Eco Bio d’Alsace à Colmar du 9 au 12 mai. Nous serons heureux d’y rencontrer nos adhérents de la région.

Conférences

 – B. Bousquet, auteur de « La sagesse de l’éléphante », a tenu une conférence à Périgueux le 12 mars  » Biodiversité en sursis » (affiche en PJ) avec le soutien de la SEPANSO. Vous pouvez  suivre la conférence ici sur youtube, elle a été présentée par G. Charollois, cofondateur de Convention Vie et Nature, association partenaire de la nôtre. 

– J.L Bertaux,membre de notre comité scientifique, a tenu une conférence-débat le 12 mars à Paris à l’invitation du CNRS : « Gérer le nombre d’humains pour vivre bien et longtemps sur la planète ». Il est aussi l’auteur de « Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence »

Articles, publications...

– sur notre site de la réponse de B. Bousquet à un article de Greenpeace. 

– sur son blog, d’un article de D. Barthès, notre porte-parole , » Dépopulation : l’angoisse irrationnelle », écrit en réaction aux innombrables propos  entendus récemment  à ce sujet dans les médias et aux souhaits de « réarmement démographique » de divers gouvernants…

– de ce nouvel article de l’INED paru dans Populations et sociétés, au sujet de la démographie française

 Notre adhérent J.M Favrot , auteur de « Démographie, l’impasse évolutive », et sa compagne Isabelle, ont été interrogés par le Progrès de Lyon pour un article sur les personnes ne souhaitant d’enfant pour des raisons écologiques

Pour en savoir plus

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_responsable

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Libéralisme économique, le marché est Dieu

Des chercheurs considèrent le libéralisme comme une forme de pensée théologique. Le marché y fait figure de dieu digne de foi et tout puissant, avec ses prophètes et ses commandements. Mais c’est un Dieu qui a déclenché le réchauffement climatique, l’extinction de la biodiversité et l’usage des armes.

Stéphane Foucart : Derrière le jargon de l’économie libérale, on retrouve une mythologie des origines, des récits de déchéance et même une doctrine du péché et de la rédemption. Avec, au pinacle de cette « nouvelle théologie », la figure du marché, son mystère et la révérence qu’il inspire. Le lieu de la rencontre entre l’offre et la demande, ce mécanisme théorique qui détermine les prix et la distribution des richesses devient une entité transcendante. Le dieu Marché prétend nous offrir le salut.Le cours de la bourse est consulté chaque jour et les journaux s’emplissent de débats ésotériques sur les déterminants de la croissance.

Le renversement historique est cocasse. Car la naissance de l’idée moderne du marché, au XVIIIe siècle en Europe, est précisément le fruit du refus d’un ordre social fondé sur la loi divine. Trois siècles plus tard, l’Église prend sa revanche et le pape François accuse le marché d’avoir remis en cause l’habitabilité de la planète. C’est le fonctionnement même des marchés qui est la cause majeure de la dérive climatique et de la détérioration de l’environnement. La crise écologique fracture la vision idéalisée d’un marché omniscient et autorégulateur.Paradoxalement, Or nos dirigeants comptent répondre aux destructions provoquées par l’extension des marchés et le déferlement technique par encore plus de marché et de technique.

le point de vue des écologistes écolos

La place de la nature dans la pensée économique depuis Adam Smith (1776) a toujours été négligeable. Si la question du renouvellement des ressources naturelles est au cœur des interrogations de Malthus, les classiques et les néo-classiques ont exclu la nature du champ économique. La question de l’épuisement des ressources ne se pose pas à l’époque. La pollution industrielle apparaît pendant la seconde moitié du XIXe siècle (combustion du charbon…) sans que l’on s’en préoccupe. Le problème majeur est de produire, le reste importe peu.

Karl Marx était dans la même lignée. On devrait s’apercevoir aujourd’hui qu’une durabilité forte nécessite que le patrimoine naturel reste constant (il est absolument complémentaire de l’activité humaine d’une génération à l’autre). Cette conception écolo repose sur la forte complémentarité entre les trois types de capital (technique, humain et naturel). Mais c’est le dieu croissance qui est actuellement toujours adulé.

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Libéralisme, marxisme et écologisme

extraits : Il n’y a pas dans l’analyse de Marx l’idée que le capitalisme va dépérir parce qu’il exploite de façon outrancière les ressources de la nature. La cause principale de disparition du  capitalisme reste pour lui la baisse tendancielle du taux de profit. Le développement de l’industrie est en partie « déterminée par la nécessité de diriger socialement une force naturelle, de s’en servir, de se l’approprier en grand par des œuvres d’art, en un mot de la dompter ». Ce qui le préoccupe, ce ne sont pas les ressources de la nature, puisqu’elles sont supposées faciles d’accès et gratuites. Ce qui importe, ce sont les ressources transformées par le travail des ouvriers et le capital des entrepreneurs. Pour Marx, la nature en tant que telle ne produit pas de richesses….

social-écologisme contre social-libéralisme

extraits : L’enjeu écologique nécessite une vision du long terme qui est complètement ignorée par les mécanismes de marché. L’enjeu écologique nécessite une forte intervention de l’Etat et sans doute une planification écologique. L’enjeu écologique nécessite la participation de tous aux efforts nécessaire après débat démocratique. Le fondement idéologique des socialistes, basé sur le rôle de l’Etat, la solidarité collective et un projet de société sans classes, nous prépare mieux que la droite à affronter les différentes crises écologiques et sociales qui émergent aujourd’hui. Contre le social-libéralisme, le social-écologisme pourrait nous ouvrir un avenir durable, plus égalitaire, plus sobre, plus convivial….

non au libéralisme (texte de 2008)

extraits : Le libéralisme économique est fondamentalement pervers, il propose la liberté, mais c’est la seule liberté des riches et des patrons d’entreprise. Ce « libéralisme » repose sur trois postulats qui reposent sur du vide. Le premier réside dans la primauté de l’individu, tous les phénomènes collectifs peuvent être compris grâce à l’étude des décisions individuelles. Ensuite il y a la rationalité individuelle, en poursuivant son propre intérêt, l’individu veut accroître le plus possible sa satisfaction personnelle. Enfin le marché, grâce à la concurrence, est le moyen le plus efficace pour coordonner entre elles les actions des différentes rationalités. Cette idéologie a régné pendant plus de deux siècles, elle a entraîné la plus dangereuse libération des forces productives que la planète ait jamais connue. Mais cette pensée limitée a complètement oublié le substrat qui lui permettait de se développer, les ressources de la planète, la stabilité dynamique de la nature….

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L’extractivisme se veut indispensable, à tort

La sagesse de Thomas More a été ignorée, qui condamnait toute ouverture des entrailles de la Terre :

« L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » (L’utopie 1ère édition 1516)

Nous creuserons jusqu’au bout, nous avons tort,  et les livres sur la question se sont multipliés à une époque : Dette et Extractivisme de Nicolas Sersiron (2014), Le crépuscule fossile de Geneviève Férone-Creuzet (2015), Creuser jusqu’où ? (Extractivisme et limites à la croissance, 2015), Extractivisme, exploitation industrielle de la nature d’Anna Bednik( 2016). Mais nous sommes en 2024 et la fièvre de la soi-disant « transition écologique » a remis à l’ordre du jour un extractivisme forcené, exemple pour le lithium. Pourtant une ressource non renouvelable reste une ressource non renouvelable !

Jean-Baptiste Fressoz : Les chiffres impressionnent : des réserves estimées à 375 000 tonnes à Echassières, dans l’Allier. Mais, étant donné la teneur du minerai, son exploitation implique de retirer du sous-sol plus de 2 millions de tonnes de granit, de les concasser, de les broyer et de les soumettre à divers traitements chimiques. Tout cela consomme énormément d’eau – sans doute plus de 1 million de mètres cubes – et d’énergie : un four à calcination brûlera 50 millions de mètres cubes de gaz par an et l’ensemble du projet consommera 446 gigawattheures d’électricité par an. De cette mine, la multinationale Imerys prévoit de sortir suffisamment de lithium pour fabriquer 17 millions de voitures, soit seulement un tiers du parc actuel. Et la voiture électrique ne réduit que de 60 % les émissions de CO2 par rapport à un véhicule thermique. Mais le lobby minier parle maintenant « des métaux pour la transition », le climat est parvenu à réenchanter la mine.

Le point de vue des écologistes anti-mines

L’ensemble de l’économie a désormais repris ce mantra : « Il faut de la croissance pour financer la transition écologique. » Argument inepte, puisque la transition n’a pas même commencé, qu’elle est continuellement reportée, et que chaque euro de PIB supplémentaire aggrave les problèmes environnementaux. L’effondrement brutal devient chaque jour plus probable, faute de lancer avec courage et lucidité le seul vrai débat démocratique qui vaille : quelles activités prioritaires voulons-nous continuer de faire croître (ex. recherche, santé, logement) vs lesquelles allons-nous faire décroître de manière planifiée (ex. mobilité, tourisme, consommation, etc.) ?

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Zygmunt Bauman, exploitation minière et « liquidité » (2017)

extraits : L’exploitation minière est la métaphore de toute la civilisation moderne. L’agriculture traditionnelle favorise l’établissement d’un heureux équilibre entre les éléments naturels et les besoins de la communauté humaine. Ce que l’homme prélève  à la terre lui est délibérément restitué. En revanche, le travail de la mine est avant tout  destructeur : son produit est un amas sans forme et sans vie, ce qui est extrait ne peut être remplacé. La mine passe d’une phase de richesse à l’épuisement, avant d’être définitivement abandonnée – souvent en quelques générations seulement. La mine est à l’image de tout ce qu’il peut y avoir de précaire dans la présence humaine, rendue fiévreuse par l’appât du gain, et le lendemain épuisée et sans forces….

Nauru, l’extractivisme à l’image de ce qui nous arrive (2016)

extraits : Une espèce appartenant au règne animal s’est lancée dans une activité totalement inédite : l’extraction de minerais sans passer par les végétaux, qui jouaient jusqu’alors le rôle de fournisseurs intermédiaires. Cette espèce creuse, perce, concasse le sol, cette espèce c’est la nôtre. Or Nauru est un miroir de la fragilité des civilisations fondées sur le pillage des ressources de la Terre.  Nauru, perdu dans l’étendue du Pacifique, ses 10 000 habitants, ses gisements de phosphate… les millions ne tardent pas à pleuvoir sur le petit État. Si bien que dans les années 1970, Nauru est le pays le plus riche du monde… Les années 1990 sonnent comme le réveil brutal pour tout le pays : 80 % de la surface de l’île a déjà été creusé.  Comme pour toute ressource naturelle non renouvelable, impossible de maintenir une production régulière et durable. Mais comme la population de l’île s’est habituée à jouer les rentiers oisifs et se refuse à diminuer son train de vie….

La fin programmée de l’extractivisme ? (2016)

extraits : En 1859 le pétrole a été trouvé à 23 mètres de profondeur en Pennsylvanie. Pour les huiles de schiste, la roche mère se situe entre 1500 et 3500 mètres de profondeur. En 1930, on extrayait 100 unités de pétrole pour une unité d’énergie consommée. En 2000, on obtient 20 unités de pétrole pour une unité et aujourd’hui 2 unités d’huile de schiste au maximum pour une unité. Le rendement est pratiquement nul. Il en est de même pour les autres matières premières, la raréfaction absolue….

La fin des réserves minières, c’est incontestable (2014)

extraits : rapport de 1972 à propos des ressources minières :« Etant donné le taux actuel de consommation des ressources et l’augmentation probable de ce taux, la grande majorité des ressources naturelles non renouvelables les plus importantes auront atteint des prix prohibitifs avant qu’un siècle soit écoulé ». Vérifions cette conclusion de 1972 avec les données de 2014 : les gisements métalliques et énergétiques, à la base de notre économie moderne auront pour l’essentiel été consommés d’ici 2025 (date de la fin de l’or, de l’indium et du zinc) et 2158 (date de la fin du charbon). La fin du chrome, dont la production mondiale varie de 17 à 21 M t par an, est estimée à l’an 2024….

fin de la société minière, fin de l’abondance à crédit (2013)

extraits : Entre 1985 et 2005, la France a successivement arrêté sa production de tungstène, de bauxite, d’argent, de plomb, de zinc, de fer, d’uranium, de potasse, de charbon et d’or. Après l’arrêt des ardoisières de Trélazé le lundi 25 novembre, il ne subsiste désormais dans l’Hexagone qu’une mine de sel. On allait chercher les blocs d’ardoise à 400 à 500 mètres sous terre, la qualité est moins bonne, le gisement s’épuise : une mine éternelle, cela n’existe pas, c’est non renouvelable. Avec la fin de la société minière, c’est aussi la fin des énergies fossiles, c’est la fin de la civilisation thermo-industrielle, c’est l’heure du grand chambardement, c’est la diminution du pouvoir d’achat, c’est la fin du tourisme de masse… et le retour aux champs….

arrêt des extractions minières partout dans le monde (2012)

extraits : A qui appartiennent les ressources minières du Groenland ? Les immenses ressources de son sous-sol attirent les convoitises ; l’accélération de la fonte de la calotte glaciaire permet d’envisager leur exploitation. Mais ces ressources n’appartiennent ni à l’Europe via le Danemark, ni aux autres Etats limitrophes. Ces ressources n’appartiennent pas non plus aux 57 000 habitants de cette île recouverte d’une couverture de glace atteignant 150 mètres d’épaisseur. Ces ressources n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales comme Exxon Mobil, Cairn Energy ou encore EnCana. Ces ressources n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Il faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent….

L’extractivisme se veut indispensable, à tort Lire la suite »

Pétrole, nous en avons pour moins de 30 ans

L’OPEP « possède » environ 70 % des réserves prouvées de pétrole, soit 1215 milliards de barils. À 100 millions de barils par jour, moyenne actuelle, soit 36,5 milliards par an, cela fait seulement 33,3 années de production. Ajoutons quelques pays hors OPEP, et l’off shore très très profond, de toute façon l’échéance est proche : plus du tout de pétrole = effondrement de la société thermo-industrielle.

Sachant que les nuisances du réchauffement climatique nous imposent de laisser sous terre une grande partie des ressources fossiles, nous avons très très peu de temps pour nous sevrer des énergies faciles, les énergies fossiles. Comme les magnats du pétrole veulent leurs royalties et que le consommateur lambda reste accro à sa voiture et son confort, nous ne voudrons rien faire de sérieux à court terme. On voudra attendre le dernier moment et il sera alors trop tard pour s’adapter en douceur. Nos générations futures vont souffrir, c’est cela les perspectives du long terme.

Adrien Pécout : Du côté des quantités, le poids de l’OPEP dans la production mondiale de pétrole (brut, sables bitumineux, schiste, condensats) a déjà décliné : il est passé de 43,2 % en 2012 à 36,3 % en 2022, sur désormais plus de 93 millions de barils par jour. La part des Etats-Unis a grimpé : elle s’est élevée à 18,9 % en 2022, contre 9,6 % dix ans auparavant, c’est-à-dire avant la « révolution » texane des pétroles de schiste. L’euphorie américaine sera de courte durée, elle est portée entièrement par le shale oil (pétrole de schiste) dont le déclin inéluctable débute en 2025 selon l’AIE).

Du côté des prix, les restrictions de quotas ont maintenu jusqu’à présent les prix à un niveau élevé : le baril de brent, référence en Europe, a tourné à 83 dollars en moyenne (environ 76 euros) durant toute l’année 2023. Moins qu’en 2022 (101 dollars), sur fond de guerre en Ukraine, mais davantage qu’en 2021 (71 dollars). Parce qu’ils redoutent de perdre des parts de marché, plusieurs membres de l’OPEP rechignent aujourd’hui à baisser leurs quotas de production.

Le point de vue des écologistes

L’affrontement fait rage, l’OPEP d’un côté, la demande mondiale de l’autre et l’AIE qui veut servir d’arbitre… mais les réalités géo-physiques sont les plus fortes.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie), créée en 1974 en réaction au premier choc pétrolier, représente les grands pays consommateurs d’énergie – Etats-Unis, Europe, Japon… La publication par l’AIE en mai 2021 du rapport « Net Zero by 2050 » pour la décarbonation du secteur de l’énergie comporte plusieurs préconisations chocs : arrêt des nouveaux investissements dans les énergies fossiles, division par quatre de la demande de pétrole… L’utilisation d’un baril de pétrole c’est l’émission de 400 kg de CO2. 1700 milliard de baril de pétrole en réserve c’est potentiellement 680 milliard de tonnes de CO2. Pour rester sous les 1,5 degrés il faut émettre moins de 250 milliard de tonnes. Pour éviter la catastrophe climatique, une très grande partie de ces réserves prouvées doit donc rester sous terre.

Du point de vue de l’OPEP, le point de vue des climato-réalistes est une déclaration de guerre. L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) regroupe 12 pays producteurs dont le Venezuela, l’Iran ou encore les Emirats arabes unis. Elle compte aussi une dizaine de pays alliés menés par la Russie, dans le cadre d’une union informelle, l’OPEP+. « Aujourd’hui, ce qui est clair, c’est que le pic de demande pétrolière n’apparaît dans aucune prévision fiable et robuste à court et moyen terme », réagit le secrétaire général de l’OPEP. « Le pic pétrolier et gazier ne sera probablement pas atteint avant un certain temps, et encore moins en 2030 », a lancé le directeur général de Saudi Aramco.

Mais il ne faut pas confondre le pic du pétrole en termes géophysiques, le maximum de pétrole qu’on peut extraire de terre, et le pic de la demande qui est une variable socio-économique. Le pic du pétrole conventionnel a été atteint en 2008, depuis on force la terre à produire 100 Mb/j. Ce n’est pas durable et il y aura un jour ou l’autre le choc pétrolier ultime, la rareté fera exploser le prix et la demande s’effondrera. Ce scénario est inéluctable…

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle….

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