Baisse de la fécondité humaine, une rêverie

Selon une étude publiée dans « The Lancet » le 21 mars 2024, l’indice de fécondité moyen en 2050 pourrait se situer autour de 1,8 enfant par femme à l’échelle de la planète, soit au-dessous du seuil de renouvellement de la population. Un indice qui pourrait chuter à 1,6 enfant par femme à la fin du siècle. Par comparaison, les dernières projections des Nations unies, rendues en 2022, projetaient un nombre moyen d’enfants par femme autour de 2,1 en 2050 et de 1,8 en 2100.

Stéphane Foucart : Les travaux publiés le 20 mars 2024 anticipent une baisse de la fécondité humaine plus rapide qu’escompté au niveau mondial. Issus du projet collaboratif pilotés par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), les chercheurs ont mené leur analyse pays par pays. Dans les pays du Sud, le nombre d’enfants par femme baisse à mesure que les populations s’y urbanisent, que les femmes accèdent à l’éducation et à des moyens de contraception, que la mortalité infantile baisse, etc. L’Afrique subsaharienne demeurerait la seule grande région du monde dynamique pour une grande part du siècle en cours. Les chercheurs s’attendent à ce qu’en 2100 seuls les Samoa, la Somalie, les îles Tonga, le Niger, le Tchad et le Tadjikistan se maintiennent au-dessus du seuil de renouvellement des populations.

Quant au « réarmement démographique » prôné par Emmanuel Macron, il ne devrait pas enrayer la tendance lourde à la baisse : les chercheurs estiment que les politiques natalistes n’ont qu’un effet marginal, de l’ordre d’un incrément de seulement 0,2 enfant par femme.

Le point de vue des écologistes sérieux

Aguirre : Cette analyse de l’IHME manque de réalisme. Compte tenu de son inertie, nous serons toujours aux alentours des 10 milliards à l’horizon 2100. Cela est catastrophique en matière de pollution, de dégradation de l’environnement et de disparition de la vie sauvage et de la biodiversité.

Venga : Penser qu’une réduction de la population mondiale conduirait automatiquement à la sauvegarde des ressources planétaires est le syllogisme le plus répandu : la majorité des ressources utilisées actuellement est le fait d’une très faible partie de la population. Le modèle d’ultra consommation continue son expansion et attire déjà une immigration massive qui lui garantit la pérennité pour les 50 ans à venir.

Michel SOURROUILLE : L’IHME se répète. Selon leurs prévisions précédentes de 2020, la population mondiale pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamer alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle. Les chercheurs anticipaient une baisse globale du nombre de naissances par femme, en raison d’un meilleur accès aux moyens de contraception et d’un niveau d’éducation des filles plus élevé, qui retarderait l’âge de la première naissance. Ce scénario de convergence des pays vers un taux de fécondité plus bas que celui estimé par l’ONU reste « une hypothèse spéculative ». Les experts de l’ONU s’appuient sur l’évolution passée des indicateurs de mortalité et de fécondité. L’équipe de l’IHME a anticipé que les décisions politiques, notamment en matière d’éducation et de santé, pouvaient influer la fécondité. Or la recherche de puissance d’un côté et la peur du vieillissement de l’autre pousse à accroître les naissances.

Frog : je crains aussi qu’entre les catastrophes climatiques et les tensions sur les ressources qui en découlent, il y aura d’autre risques pour la population mondiale d’ici 2100.

Kirlu : Reste à régler la répartition et la redistribution des richesses, les nationalismes, les dictatures …

Marie-C.D : De toutes façons, quel sera l’avenir de ces jeunes et de leurs enfants ? Un monde qui ira pourrissant, un climat délétère, des polluants éternels, des pluies diluviennes, des archipels submergés, des terres desséchées qui ne pourront suffire à nourrir la population, des famines, et des guerres, bien sûr, des dictateurs qui ne penseront qu’à s’enrichir…

Restons civils : Dans un monde fini, la croissance exponentielle permanente n’est pas possible. Le 21e siècle sera celui d’un changement radical et probablement irréversible vers une civilisation plus équilibrée… si nous réussirons l’exploit de ne pas nous entre-tuer avant.

PaulPomme : Fier sommet de l’évolution, l’homme a réussi à bousiller la planète de façon irréversible. Il a inventé la guerre, la torture, le viol, le mensonge et le cynisme systématique, l’alcoolisme, la finance reine et le Chacun pour Soi. En résumé une espèce sado-maso. Qu’elle crève l’humanité, la biodiversité en sera soulagée.

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9,7 milliards, la population mondiale en 2064

extraits : Selon une étude publiée par la revue médicale The Lancet, la population mondiale pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamer alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle. Peut-on sérieusement croire que dans les pays du Sahel les politiques mettent à disposition des femmes des moyens de contraception alors que l’augmentation de leur population est justement un objectif politique ? Comment croire qu’un pays comme l’Italie ou l’Espagne perdrait la moitié de ses habitants d’ici 2100 ? Idem la Chine?….

Earth4all, une autre tromperie démographique

extraits : Des chercheurs de l’initiative Earth4all ont publié un rapport dans lequel ils esquissent deux scénarios possibles pour l’avenir. Dans le premier, le monde continue à se développer économiquement comme il l’a fait au cours des 50 dernières années. La population atteindrait alors son maximum de 8,6 milliards vers 2046 et se réduirait à 7,3 milliards d’ici 2100.Ce scénario repose sur une hypothèse, la perpétuation de la croissance avec les avantages de développement social qui vont avec. Or tous les indicateurs sont au rouge, écologiques, géopolitiques, économiques… Un monde sous tension n’a plus les moyens de se préoccuper de la fécondité humaine….

MEADOWS et la décroissance démographique

extraits : Lorsqu’une situation se dégrade, les boucles de rétroaction positives tirent le système vers le bas à un rythme sans cesse croissant. Lorsque les populations ont faim, elle cultivent la terre de façon plus intensive. Elles obtiennent davantage de nourriture à court terme, mais cela se fait aux dépens d’investissement à long terme dans l’entretien des sols. La fertilité de la terre diminue, entraînant avec elle la baisse de la production de nourriture. Dans une économie affaiblie, il se peut que les services sociaux soient réduits. Si l’on diminue le financement de la planification familiale, le taux de natalité risque de s’élever. La population augmente alors, ce qui diminue un peu plus encore les services par habitant….

11 réflexions sur “Baisse de la fécondité humaine, une rêverie”

  1. Esprit critique , Ces spécialistes sont avant des fonctionnaires gérant leur carrière et ils savent très bien ce qu’ils ne peuvent pas dire.
    Pour les prévisions, ils ne font qu’appliquer des coefficients basés sur les données passées. Il ne sont pas des devins.
    Le problèmes est que ces données statistiques ne sont que des chiffres globaux , ils ne sont pas reliés à des facteurs qui produisent et modules les statistiques. Par exemple, la nutrition est elle un facteur influençant l’augmentation taux de natalité? par exemple la religion a t elle une impact sur ce taux de natalité ? Et ainsi de suite.
    C’est ce type d’analyse qui permettrait de mieux définir l’évolution de la démographie mais c’est beaucoup plus compliqué et les démographes ont une mission qu’ils assument avec leurs statistiques simplistes et fausses par définition pour ce qui est des prévisions car si un facteur comme la nutrition change alors la démographie future changera

    1. Esprit critique

      Pour quelles raisons les fonctionnaires ne pourraient-il pas être sérieux ?
      D’ailleurs… n’êtes-vous pas fonctionnaire ? Je sais que vous êtes vous êtes prof… et de biolo même. Bon OK, vous n’êtes peut-être pas le meilleur exemple que je puisse trouver. Michel Sourrouille, bien qu’en retraite, fait encore mieux l’affaire. 😉
      Mais qu’en savez-vous, sérieusement, des “statistiques simplistes et fausses par définition“ qu’ils utilisent ? Tiens par exemple, pensez-vous qu’ils intègrent les probabilités qu’un astéroïde percute la Terre ? Si vous pouvez me prouver qu’ils ne le font pas… alors je suis d’accord avec vous pour dire que ce sont des branleurs ! 🙂

  2. Du côté des « écologistes sérieux » on nous dit que cette analyse de l’IHME manque de réalisme (sic Aguirre), qu’elle reste « une hypothèse spéculative » (Michel SOURROUILLE).
    De plus, le mot « rêverie » est dans le titre. Le métier de démographe est-il sérieux ?
    Ou alors un métier de rêveurs, totalement déconnectés de la réalité.
    S’appuyer sur des chiffres (des statistiques) représentant la réalité (d’aujourd’hui et d’hier) pour dire ce que sera demain… est-ce sérieux ?
    Si on est sérieux, la première des choses c’est d’admettre qu’à part Madame Irma personne ne peut dire sérieusement de quoi demain sera fait.
    Maintenant rien n’empêche les spécialistes (les vrais bien sûr, scientifiques, experts) de spéculer, faire des calculs, des probabilités, pour émettre des hypothèses, des scénarios etc. C’est d’ailleurs ce que font tous les scientifiques, pour la météo, l’évolution d’une épidémie etc. ( à suivre )

    1. Les gens sérieux se reconnaissent alors à quelques petits indices, notamment la façon dont ils parlent de demain. Alors que sans aucun problème Madame Irma osera affirmer :
      – « La population mondiale atteindra son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus ! »
      Quelqu’un d’un plus prudent, donc plus sérieux, utilisera le temps du conditionnel :
      – « La population mondiale pourrait (devrait) atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards. »

      Ceci dit, est-il sérieux de dire que ces chercheurs ne sont pas sérieux… que ce sont des rêveurs ? Voire des gens malhonnêtes, des menteurs, des trompeurs…

  3. Pour prendre conscience de l’ampleur de la désinformation sur la fertilité, il faut savoir que les démographes ont dit au moins depuis les années 1970 que la population allait diminuer.
    Pendant ces prédictions de mages corrompus tel les éphores spartiates, la population mondiale est passé de 3,5 milliards en 1970 à 8 milliards en 2024.

  4. L’article du lancet sur la fertilité pourrait laisser croire que la fécondité, la capacité des humains à se reproduire serait en déclin.
    La désinformation est maximale.
    Comment la fécondité pourrait être plus faible?
    L’homme produit des millions de spermatozoides (Moyennes de 100 millions / ml et 150 millions par jour), Les femmes produisent un ovule par 28 jours pendant 40 ans.
    La baisse de la fécondité sous entend que le taux de fécondation serait moindre, vitalité des spermatozoides, trajet de l’ovule défectueux, ovaires, trompes utérines, muqueuse utérine inopérants et que la fécondation elle même se ferait moins bien.
    à cause de quoi? Dégénérescence ? Pollutions de l’air de la nourriture?
    Pas de réponse mais un meli melo de concepts statistiques embrouillant le lecteur.
    Toutes ces élucubrations sont destinées à faire croire que la surpopulation n’existe pas et que tout ira bien. Circulez , il n’y a rien à voir.

    1. Esprit critique

      Question méli-mélo et enfumage vous n’êtes pas mal non plus.
      Si je dis (affirme) que le taux de fécondité a été divisé par deux dans le monde depuis 1950, et/ou que la concentration en spermatozoïdes (l’un des facteurs de la fertilité masculine) a nettement baissé au cours des dernières décennies à travers toute la planète… je ne fais d’abord que dire les choses comme elles sont (la réalité).
      Après, ce que vous en déduisez, comprenez etc. ça c’est autre chose.
      Concernant les explications, les causes, les mieux places pour en parler sont les spécialistes. Les vrais bien sûr, scientifiques, experts etc. Or, sur bon nombre de choses les relations de causes à effets sont déjà largement démontrées. Et là c’est pareil, rien ne vous empêche de croire que la Terre est plate, qu’il existe un méga complot, ou autres élucubrations. Autrement dit c’est VOTRE problème.

      1. Esprit critique,
        Afin d’être plus explicite sur la désinformation usuelle des démographes:
        La propagande sur La diminution du taux de croissance est bien la promotion d’une vérité tronquée. La vérité est celle du taux qui baisse mais on cache la vérité du nombre qui augmente et que ce nombre est déjà insupportable pour la nature et pour l’humanité elle-même.

        Pour démonter cette manipulation, il faut rappeler que le taux de croissance est toujours à relier au nombre absolu d’une population.
        Si le taux est fort et la population petite, le nombre supplémentaire sera toujours assez faible.
        Si le taux est faible mais la population importante alors le nombre supplémentaire sera important en valeur absolue. C’est ce qui se passe aujourd’hui.
        la manipulation des démographes institutionnels se base sur ce paradoxe. Ils cachent la réalité du nombre par le taux de croissance.

        1. Esprit critique

          – « on cache la vérité du nombre qui augmente »
          ON ce sont donc les démographes. Qui, selon vous, passent leur temps à collecter des données de natalité, de mortalité , d’âge de procréation, etc, et d’en produire des statistiques et de les analyser… pour en tirer des principes qui expliquent ces statistiques… (sic 22 MARS 2024 À 09:23), pour nous embrouiller… nous cacher la vérité… la réalité du Nombre, qui augmente et patati et patata.

          Qui sont donc alors ceux qui annoncent que « La population atteindrait alors son maximum de 8,6 milliards vers 2046 et se réduirait à 7,3 milliards d’ici 2100 » ?
          Et ce n’est là qu’un exemple. Serait-ce Madame Irma ? Ben non puisque ON utilise ici le temps du conditionnel (atteindrait). Les malthusiens alors ? Ben non pas du tout !
          ( à suivre )

        2. Ce sont les chercheurs de l’initiative Earth4All … qui en mars 2023 publiaient le rapport People and Planet, 21st Century Sustainable Population Scenarios and Possible Living Standards Within Planetary Boundaries.
          Lisez donc ce qu’en disent BENIAMINO CALLEGARI et PER ESPEN STOKNES :
          – La population idéale ( 27 Mars 2023 – project-syndicate.org )

          Et bien sûr ce qu’en dit Biosphère (et ses commentateurs) :
          – Earth4all, une autre tromperie démographique (avril 2023)

  5. Le travail des scientifiques démographes de l’article du lancet consiste à collecter des données de natalité, de mortalité , d’âge de procréation, etc, et d’en produire des statistiques et de les analyser.
    La démarche est de comparer voire de confronter ces statistiques pour en tirer des principes qui expliquent ces statistiques.
    La conséquence est que le discours en devient seulement politique. L’accroissement de la démographie est en ralentissement depuis longtemps et la population se régulera d’elle-même.
    On pourrait penser que cette démarche est scientifique, c’est juste une analyse technique qui est détaché de la réalité de la pression démographique sur le milieu et de sa causalité réelle.
    Une vrai démarche scientifique pour comprendre l’accroissement démographique consisterait à lister toutes les causes à la natalité en fonction du milieu, pays, région, et à définir les statistiques d’accroissement des populations reliées.

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