Fin de vie, un historique synthétique de wiki

La fiche wikipedia sur la question de l’euthanasie est une source essentielle d’inspiration. En voici un résumé.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Euthanasie

Le mot « euthanasie » apparaît pour la première fois dans Myrmiki, la dernière comédie de Posidippe (vers 300 avant J.-C.). Pour lui, l’euthanasie était le meilleur cadeau que l’homme pouvait souhaiter recevoir des dieux. En général, l’attitude des anciens Grecs à l’égard du suicide était positive

À l’époque classique (du IVe au IIIe siècle avant Jésus-Christ), les habitants de l’île de Kéa mettaient fin à leur vie après avoir obtenu le consentement de leurs concitoyens. Ils buvaient de la ciguë, l’acte était considéré comme héroïque.

Comme le note Platon dans le Phédon (vers 399 ), le philosophe Socrate a choisi la ciguë au lieu de l’exil, comme acte de bonne mort.

L’acte actuellement qualifié d’« euthanasie passive » était pratiqué dans la Grèce antique dans les cas de difformité. Dans La République (vers 374 ), Platon soutient le concept selon lequel les individus qui ne sont pas en bonne santé de corps et d’esprit doivent être abandonnés à la mort, pour le bien-être des citoyens et de la ville. Il s’oppose également à la prolongation de la vie pour quelque raison que ce soit, affirmant que la médecine ne devrait contribuer qu’à l’amélioration de la vie du patient

Le fait que les Grecs de l’Antiquité, en particulier les Spartiates, se débarrassaient régulièrement des nouveau-nés présentant des déficiences physiques visibles a été confirmé par l’histoire. Les nourrissons « déformé » n’étaient pas considérés comme odieux en soi, mais perçus comme indésirables au sein d’une structure donnée, compte tenu de l’idée philosophique grecque de symétrie et d’équilibre

Au Moyen Âge, l’Occident chrétien se préoccupe de la façon de mourir, mais dans la perspective du salut de l’âme. C’est ainsi que paraissent des traités du « bien mourir », comme le célèbre Ars moriendi, qui proposent de se préparer spirituellement au passage vers l’au-delà. La litanie des saints porte cette injonction : « De la mort subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur ».

Le concept d’euthanasie est décrit par Thomas More, dans son Utopie (Utopia, 1516), où il parle de volontary death, lorsque, « [à des] maux incurables se joignent d’atroces souffrances que rien ne peut suspendre ou adoucir ».

Le mot « euthanasie » a été réintroduit par le philosophe anglais Francis Bacon dans un texte de 1605 : « L’office du médecin n’est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d’adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies ; et cela non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu’il n’y a plus d’espérance, une mort douce et paisible . Les médecins n’épargneraient aucun soin pour aider les agonisants à sortir de ce monde avec plus de douceur et de facilité. »

Au XIXe siècle le sens s’infléchit, d’abord, sous l’influence de l’eugénisme dans le sens d’une élimination « douce » de populations « non désirables ». Le point culminant de ces pratiques d’euthanasie est leur première réalisation à grande échelle par le Troisième Reich : le programme Aktion T4. Ce programme aboutit à l’assassinat systématique de plus de 100 000 « aliénés » et handicapés. Ce dévoiement du terme (le programme ne visait pas à adoucir la mort ni à épargner des souffrances, et ses victimes n’avaient rien demandé) a parasité les débats sur l’euthanasie pendant toute la seconde moitié du XXe siècle.

Ce n’est que dans la décennie 1970, et dans le cadre de la lutte contre ce qu’on commence à nommer acharnement thérapeutique, que l’on revient à un emploi plus proche du sens initial. Dès lors que les progrès de la médecine dans la préservation et le prolongement de la vie ont connu des progrès décisifs, s’est posée la question des limites à poser aux pratiques de «maintien de la vie». Le paternalisme médical (où le médecin savait ce qui était bon pour le patient, et donc prenait seul les décisions médicales) a été graduellement abandonné pour mieux respecter l’autonomie du patient. En Belgique, la plupart des demandes d’euthanasie (2017) pour raisons dites psychiatriques concernent des personnes avec troubles de la personnalité, dépression, et syndrome d’Asperger. Le nombre d’euthanasies demandé pour ce motif est assez faible (40 sur 2000 demandes) mais néanmoins supérieur au nombre de demandes attendues par les professionnels de la santé.

La Cour européenne des droits de l’homme a été plusieurs fois saisie sur la question de l’euthanasie, notamment sur le fondement des articles 2 (droit à la vie) et 8 (droit au respect de la vie privée) de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Dans l’arrêt Haas contre la Suisse du 20 janvier 2011, la Cour consacre une nouvelle évolution dans sa jurisprudence, et affirme : « le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de forger librement sa propre volonté à ce propos et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée au sens de l’article 8 de la Convention ». La Cour reconnaît dans cette décision, de façon conditionnée, une forme de droit à l’autodétermination quant à sa propre mort, autrement dit de « droit au suicide ». La Cour reconnaît l’existence de ce droit au suicide tout en fixant les conditions auxquelles elle est soumise à savoir : l’une relative à la qualité de la volonté (du discernement) de la personne concernée, l’autre à sa capacité d’agir en conséquence. La Cour a indiqué qu’il existait une obligation pesant sur les États de mettre en place une procédure propre à assurer qu’une décision de mettre fin à la vie corresponde bien à la libre volonté de l’intéressé…

3 réflexions sur “Fin de vie, un historique synthétique de wiki”

  1. – « Axel Kahn évoque le caractère contraint de la demande d’euthanasie, notamment par la douleur, le sentiment d’abandon, le désespoir. Cette dimension contrainte lui semble par essence incompatible avec l’exercice d’une authentique liberté. Dès lors, la première réponse de la société à ces demandes ne devrait jamais, selon lui, être l’organisation d’un suicide assisté ou d’un acte d’euthanasie direct, mais devrait être de tenter de rétablir les conditions d’une liberté authentique par le rétablissement d’une vie désirable. » (Wiki)

    De toute façon, sur un sujet aussi important que celui-là, ce serait une erreur que de se con tenter d’une «historique synthétique». Pour dire qu’il n’y a pas que Wiki !

  2. Le pater familias romain pouvait tuer son enfant jusqu’à un an. Pourquoi ne pas étendre cette pratique aux enfants devenus vieux?

    1. Brassens Georges

      Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con !
      Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père, quand on est con, on est con !
      Entre vous plus de controverses: cons caduques ou cons débutants,
      Petits cons d’la dernière averse, vieux cons des neiges d’antan.

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