Matraquage publicitaire et malbouffe
On le sait et on ne fait rien ! Surpoids et obésité augmentent les risques de maladies cardio-vasculaires, de diabète de type 2, de syndrome du foie gras et même les risques de cancer. Un enfant sur six est un futur malade.
Collectif : « Sourd aux appels répétés à encadrer le marketing de la malbouffe qui cible les enfants, le gouvernement s’est contenté ces dernières années de faire confiance aux industriels qui promettent de limiter l’exposition des plus jeunes aux produits trop gras, trop sucrés, trop salés. Grave erreur. Le gouvernement – comme les précédents – a déjà refusé à au moins cinq reprises d’agir ces dernières années, alors que cet encadrement était possible dans la loi EGalim (2018), dans plusieurs propositions parlementaires sur l’alimentation industrielle ou la malbouffe, dans la réforme de l’audiovisuel public (2020), dans la loi Climat et résilience (2021) et récemment dans la loi encadrant les dérives des influenceurs (2023).
Alors que faire ? Faire confiance aux fabricants pour s’autoréguler est une folie. Alors que le temps passé par les plus jeunes devant les écrans augmente d’année en année, les marques alimentaires usent de nombreux stratagèmes pour vendre de la malbouffe : placement de produits dans des jeux vidéo, concours sur TikTok, recours à des influenceuses et influenceurs, création d’applications, jeux-concours, partenariats, sponsoring, personnages de dessins animés sur les emballages, etc.Depuis 2010, l’OMS Europe appelle les gouvernements à légiférer pour limiter l’exposition des plus jeunes au marketing et à la publicité alimentaires. »
Le point de vue des écolos casseurs de pub
Que faut-il vraiment faire ? Les acteurs économiques suivent une logique de profit incompatible avec une logique restrictive de protection sanitaire (et environnementale par ailleurs). Compter sur leur bonne volonté est une impasse. Les PETITS bandeaux « manger bouger », « 5 fruits légumes/jour » en dessous des pubs pour les bombes atomiques caloriques, lipidiques, transformées, c’est entre grotesque et risible. Mettre les parents face à leurs responsabilités est une possibilité. Mais les parents sont dépassés par leurs progénitures formatées par les écrans. Le portefeuille serait un excellent régulateur, taxer massivement toutes les horreurs qui entrent dans la composition de la malbouffe, sucres, gras, additifs alimentaires. Mais on préfère manger de la merde du moment qu’il n’y a plus qu’à la mettre dans le caddie. Le plus simple et le plus efficace serait d’interdire tous les produits dont la consommation pose soucis. Mais alors la liste serait si longue qu’on n’arriverait pas à la ficeler.
Et puis faudrait-il mettre fin au matraquage publicitaire seulement sur nos enfants ! Grave erreur, les adultes sont au moins aussi influençables que les enfants. Pour en revenir à la réalité de nos besoins, un programme politique écologiquement cohérent devrait donc annoncer la suppression totale de la publicité pour les enfants ET pour les adultes. Dans un contexte où la publicité serait totalement absente, on retrouverait une certaine pertinence au prix à payer. Et les études qualité/prix des produits devraient suffire à notre information….
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Publicité, une agression caractérisée
extraits : Le 8 juin 1970 j’écrivais ce qui me semble toujours d’actualité : « Qu’est-ce que la violence quand les affiches publicitaires agressent l’homme qui pense. La publicité, c’est un conditionnement absurde à acheter l’inutile, l’appel au sexe subi, à l’orgueil, à la puissance et à l’envie. C’est nuisible. » En mars 1971, j’étudie La persuasion clandestine de Vance Packard : « Il est impossible d’établir comme postulat que les gens savent ce qu’ils veulent. Il est même dangereux de croire les gens capables d’une conduite rationnelle… En 2004 Patrick Le Lay (le PDG de TF1) déclarait : « Le métier de TF, c’est d’aider Coca-Cola à vendre son produit. Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».
Publicité et lutte pour le climat, le fiasco
extraits : Il devrait être évident pour tous les citoyens que n’importe quelle publicité est faite pour provoquer la surconsommation, donc l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Du point de vue des écologistes, la publicité, qui n’est qu’une forme sournoise de propagande, devrait être interdite. Comment continuer à accepter qu’il soit autorisé de faire le vide dans les cerveaux pour inciter à boire du Coca Cola ou à rouler en SUV ? Pourtant ce déni de l’urgence écologique trône à l’Assemblée nationale. Les députés viennent d’achever l’examen du titre 1, « consommer » du projet de loi « climat et résilience ». La prise de bec sur la publicité est significative d’un débat « démocratique » soumis aux diktats des entreprises. La liberté d’entreprendre et la santé immédiate des secteurs économiques passe avant la détérioration des conditions de vie sur notre planète.
Interdire la publicité, c’est incontournable
extraits : Interdire de publicité tous les produits les plus nocifs pour l’environnement et la santé publique, cela devrait aller de soi. Pas pour l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) qui montre son vrai visage. Elle considère les appels à la régulation (non professionnelle) comme de « nouvelles censures », dénonce de supposées « haines sociales » dont la publicité serait la cible, condamne l’organisation par une minorité d’une tyrannie morale de la « bien-pensance » qui mettrait en danger la démocratie et la liberté d’expression… Pourtant la liberté d’expression définie par les grands textes internationaux ne protège de l’intervention de l’État que le discours politique, religieux et journalistique . Selon une jurisprudence constante de la Cour européenne des droits de l’homme, la communication commerciale ne bénéficie pas de ce niveau de protection…
Tout savoir sur la publicité qui nous dévore
extraits : Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons Interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou « La surconsommation nuit à la planète. » Cette remise en cause de l’emprise publicitaire ne provient pas d’une mouvance anti-publicitaire, mais d’une représentation de la population française, la conférence citoyenne pour le climat…
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