La jeunesse s’inquiète des chocs écologiques

Pour se remonter le moral, il est essentiel de garder toujours à l’esprit cette parole de Gandhi :

« Ce que tu fais est dérisoire, mais il est essentiel que tu le fasses ».

Les psychothérapies traditionnelles adaptent le patient à une société déstabilisante, ils soignent les symptômes et pas la cause du mal. Les écopsychologues estiment au contraire que notre rupture avec la Terre est la source profonde de notre malaise social. L’écopsychologie réunit la sensibilité des thérapeutes, l’expertise des écologistes et l’énergie éthique des activistes de l’environnement. Cette discipline émerge avec la multiplication actuelle des cas d’éco-anxiété… Mais un engagement personnel dans l’écologie, à travers les gestes du quotidien voire dans un mouvement plus collectif, peut aussi aider à se déculpabiliser et se sentir plus actif. Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien.

Lire, Écologie, la peur peut être bonne conseillère

Alice Raybaud : Avec les « école itinérante », l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Les étudiants participants se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo… C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. On tient aussi à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse 

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Quelques commentaires sur cet article du MONDE que nous avons résumé :

Rmarc : Une séance gratuite chez le psy pour tous ces pleurnichards angoissés et dépressifs !

Laure-Anne : Je suis effarée par ce genre commentaire consternant et j’invite leur auteur à venir en Haute-Savoie voir ce qu’il reste de la mer de glace et comment, année après année la situation empire. Vous comprendrez (peut-être) mieux leur état. Devant ce spectacle absolument déprimant, aucune échappatoire possible, impossible d’ignorer, de minimiser, de se dire qu’il n’y a pas urgence absolue. Impossible de ne pas déprimer

le sceptique : Votre raisonnement, Laure-Anne, est mauvais. Si j’ai installé des dispositifs d’énergie renouvelable chez moi, c’est que des ingénieurs et techniciens les ont conçus ; si demain j’ai de quoi m’acheter un véhicule électrique pas trop cher ; si après-demain je peux prendre l’avion sans émettre de carbone, c’est que des ingénieurs et techniciens auront maîtrisé l’hydrogène. Et ainsi de suite. En fait, il y a aujourd’hui promotion d’un écologisme de la plainte, de la nostalgie et de l’effondrement, dont le but n’est pas de mettre en place une infrastructure bas carbone pour une civilisation avancée, mais de tourner en rond sur des utopies décroissantes où tout le monde serait pauvre, heureux, en paix.

Laure-Anne @ sceptique de service : Tout à fait d’accord avec la première partie de votre commentaire. Néanmoins, il ne viendrait à l’idée de personne, au pied des 600 et quelques marches pour rejoindre maintenant la mer de glace (400 en 2015, 0 en 1987) de s’exclamer : « Vivement les avions à hydrogène ! » . 4 à 5 m d’épaisseur qui fondent chaque année, ce n’est ni écologisme de la plainte, ni nostalgie, ni théorie de l’effondrement, c’est juste notre réalité. Les (potentiels) avions à hydrogène dans 10 ou 20 ans n’y changeront rien.

Amiliajc : Oui, l’avenir est noir à 360°, climat, covid, guerre, nucléaire…. Faites une fresque sur le climat, puis une sur la biodiversité, puis une sur l’eau et, ingénieurs atteints de technoïde aiguë, vous verrez si vous serez encore fier des businesseurs pokeristes pour qui tout est une question de foi. C‘est grâce aux belles opportunités technologisées qu’on est dans ce merdier. Facile après de se foutre de la gueule de cette jeunesse qui n’a rien demandé, qu’on a pas préparé à ça et qui fait face à une telle impasse. Seule l’action individuelle ET collective permet de se sentir moins stressé.e, utile et cohérent.e.

lire, L’écoanxiété a-t-elle besoin d’être soignée ?

Philip69 : Face au changement climatique inéluctable, il y a deux attitudes possibles, l’une niaise (la frugalité heureuse pour tous), l’autre cynique (le survivalisme, càd la lutte à mort pour l’accès aux ressources devenant rares). Ces élèves ingénieurs semblent vouloir choisir de cultiver un potager participatif et animer un fab-lab de récupération-réparation. Pour ma part, en sortant de l’X, je choisirais plutôt la Direction Générale de l’Armement, ça me semblerait un choix plus lucide et plus conséquent.

Jean Rouergue @Philips69: Je suis tellement niais que je n’ai pas compris en quoi la frugalité heureuse était niaise. Je ne suis ni niais ni heureux béat quand je bêche mon potager, car la terre demande à être remuée … J’ai créé un poulailler partagé. Ainsi quand je rentre au pays j’ai des voisins qui donnent le grain et ramassent les œufs. Tout le monde est gagnant. Et les enfants de nos voisins ont poussé des cris de joie quand ils ont pour la première fois vu des poules… Je ne sais qui est niais dans cette histoire…. mais… Prenez soin de vous et préférez les circuits courts !!

Philip69 : C’est niais, Jean Rouergue, car la philosophie (d’Aristote à Machiavel, de Hobbes, Rousseau à Sartre) l’histoire et l’anthropologie montrent que la paix (relative) naît d’une ère d’abondance et qu’à un âge de la rareté correspond la violence.

Peps72 : Il est évident que la fameuse « transition écologique » telle qu’elle nous est vendue par les professionnels du catastrophisme (une transformation radicale de notre système productif en seulement quelques années sous l’effet d’investissements massifs) est un mythe total qui s’apparente au Grand-Soir communiste. Non pas qu’il ne faille pas produire moins de CO2, mais le fonctionnement des économies industrialisées, et notamment les phénomènes d’investissement et d’accumulation de capital productif sont extrêmement longs et coûteux. Il a fallu plus d’un siècle pour construire – progressivement – notre système industriel, il faudra sans doute autant de temps pour en modifier profondément la nature. Et je ne parle même pas du gigantesque fossé idéologique et démocratique qui sépare les « climat activist » fraîchement sortis de Sciences-Po qui parlent « énergies renouvelables » et les communes qui refusent farouchement l’installation de 3 éoliennes sur leurs territoires…

Vladparis : J’espère que ces jeunes étudiants vont procéder à la vasectomie et la ligature des trompes. Le premier poste de « pollution » dans les pays développés : les gosses.

Lire, Écologie, culpabiliser pour ressentir la culpabilité

12 réflexions sur “La jeunesse s’inquiète des chocs écologiques”

  1. Choisis ton camp camarade !

    Article très intéressant, du moins pour ceux que ça intéresse. Extrait :
    – « Au regard de sa pratique, la psychothérapeute [Charline Schmerber] a vu se dessiner trois profils d’éco-anxieux : Un profil militant […] Des personnes sensibilisées à la collapsologie […] Enfin, des personnes qui se sentent en décalage avec la société dans laquelle ils vivent [etc. etc.] »
    ( Solastalgie, éco-anxiété… Les émotions de la crise écologique
    21/02/2020 Par Pauline Petit sur franceculture.fr )

    Et après ça chacun devrait savoir un peu mieux où il habite. 🙂

  2. Cette petite partie de ping-pong avec notre jeune pauvre BGA (je suppose qu’il l’est, jeune, vu tout l’amour qu’il porte aux vieux cons dans mon genre) m’a révélé une chose. L’éco-anxiété c’est comme le pinard. Chez certains ça va les rendre joyeux, rigolos, chez d’autres ça va juste les ramollir, les faire dormir. Et enfin chez d’autres ça va les rendre cons. Et pour peu qu’ils le soient déjà à jeun, je ne vous dis pas. De ces derniers on dit alors qu’ils ont le vin mauvais. (à suivre)

    1. On peut donc dire qu’il y a une éco-anxiété mauvaise. C’est d’ailleurs ce que laisse entendre cet article de Mr Mondialisation ( L’éco-anxiété : motrice ou destructrice ?)
      Le psychiatre Antoine Pelissolo dit : « Il s’agit le plus souvent de personnes qui consultaient déjà pour d’autres motifs. L’éco-anxiété est une des thématiques rencontrées dans l’anxiété généralisée ». (Biosphère 7 nov 2021 : L’écoanxiété a-t-elle besoin d’être soignée ?)
      Autrement dit il y a un terrain propice à l’éco-anxiété. Ce ne serait pas le Climat etc. ce serait alors autre chose. Les Autres par exemple.
      Et le temps ne fait toujours rien à l’affaire !

  3. Oui beaucoup de jeunes se réjouissent des hausses de température sur Paris plage, pour autant, cela ne va pas dire que ce sont eux qui polluent le plus ! Il n’en demeure pas moins que ceux qui polluent le plus sont les vieux : Regarde l’âge moyen des acheteurs de voitures neuves ainsi que le type de voiture, regarde l’age moyen des acheteurs de camping car ! Regarde l’âge moyen des acheteurs des bateaux de plaisance, l’âge moyen des acheteurs d’avions, et l’age de ceux qui prennent l’avion ! Tout ça, ce sont principalement les vieux ! De même que pour les résidences secondaires, ce sont principalement les vieux qui en ont ! L’épargne pareil, c’est quasiment tous les vieux qui détiennent l’épargne…. Pour les jeunes, ils récoltent les dettes publiques des vieux qui en ont jamais assez au point de réclamer des hausses de pouvoir d’achat, alors que les vieux ont déjà un pouvoir d’achat bien supérieur aux salariés !

  4. CONCLUSION = Effectivement les jeunes s’inquiètent de la pollution dont ils héritent, mais les vieux ne s’en soucient pas, ils continuent de se goinfrer et polluer comme avant ! Si vous voulez baisser la pollution et les émissions de CO2 en France et même en Europe, ne vous adressez pas aux jeunes, leur pouvoir d’achat est ridicule au point de ne pas pouvoir se payer des soins dentaires, mais adressez vous directement aux vieux, ce sont eux qui polluent le plus ! Taxer les avions, les bateaux de plaisance, les grosses bagnoles, et demandez aux vieux de payer le financement du recyclage de tous leurs engins ! Et encore je ne parlerai pas de tous les robots domestiques dont ils sont si friands ! En finir avec des soins médicaux abusifs, notamment les visites chez les généralistes pour papoter…

  5. Esprit critique

    Je me demande ce que peuvent bien ressentir ces gens en souffrance (peu importe leur âge) en lisant cette suite de commentaires, voire cet échange. Commentaires tous plus ou moins pertinents, il faut quand même le préciser.
    Rmarc ouvre le bal en ne voyant là qu’une bande de «pleurnichards angoissés et dépressifs» qui ont grandement besoin de consulter un psy. Lui aussi généralise, certainement pour se faire croire que de son côté tout va bien.
    Laure-Anne déprime en voyant fondre les glaciers, et je la comprends. Seulement de son côté, elle ne semble pas comprendre qu’on puisse ne pas déprimer devant ce même spectacle. C’est pourtant facile à comprendre, nous ne sommes pas tous faits du même bois.

    1. Le sceptique parle d’un «écologisme de la plainte, de la nostalgie et de l’effondrement». En effet cette écologie-là existe, elle est même devenue un business. Son but ne serait pas de mettre en place une infrastructure bas carbone pour une civilisation avancée, mais de tourner en rond sur des utopies décroissantes où tout le monde serait pauvre, heureux, en paix (sic). Philip69 ne voit que 2 solutions, «deux attitudes possibles», la niaiserie ou le cynisme. La meilleure étant évidemment le cynisme, puisque c’est celle qu’il a choisie.
      Peps72 nous parle de la fameuse « transition écologique »… telle qu’elle nous est vendue par les professionnels du catastrophisme (sic). Je me dis qu’il doit parler d’autre chose que de cette fumeuse Transition Pièges à Cons. Et Vladparis clôture le bal en invitant ces jeunes étudiants à se faire stériliser. Misère misère. Je me dis qu’il n’y pas que les utopies décroissantes… pour nous faire tourner en rond.

  6. « Les étudiants participants se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés »
    La jeunesse s’inquiète ? Vraiment ? Combien de % des jeunes s’inquiètent vraiment ? Parce qu’en parallèle, je vois beaucoup de jeunes qui se réjouissent à ce que l’on puisse bronzer en plein mois de décembre ! Beaucoup de reportages montraient des jeunes torses nus se réjouir à ce qu’il fasse plus de 15 ° en plein mois de décembre… que ce soit à Paris ou sur la plage… Bon puis chercher à limiter à 2 ° la hausse des températures c’est déjà trop tard, proverbe picard  »Ché bien la p’neine d’mettre la main à sin t’chu quand on a chié ». Comme je dis, à présent il faut plutôt œuvrer à s’adapter aux nouveaux climats à venir et organiser les nouvelles plantations dans toutes les régions, ainsi que de préparer le renforcement des digues là où c’est possible…

    1. La jeunesse c’est vaste, il y a de tout là aussi. Comme le chantait si joliment Georges, le temps ne fait rien à l’affaire. Quand on est con on est con. En attendant l’éco-anxiété ne se commande pas, elle est là et elle ne touche pas que la jeunesse. Et elle n’est pas prête de disparaître, c’est un phénomène en plein essor. Les psys et autres d’écothérapeutes divers et variés ont un bel avenir. Du moins en attendant que la Bise fut venue. Parce qu’après ce sera évidemment différent.
      – « Si les jeunes, en majorité, mais moins jeunes également, de pays riches sont si inquiets de leur avenir sur cette planète, on ne doit pas sous-estimer l’appréhension naturelle des populations qui subissent déjà de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique, de celles qui endurent la famine à Madagascar, aux victimes des événements extrêmes au Bengladesh [etc.]» ( article Mr Mondialisation du 15 janvier 2022 )

      1. En tout cas l’eco anxiété ne touche pas les babyboomers qui raffolent acheter des 4×4 et Suv toujours plus gros… (age moyen de l’achat de véhicules neufs 56 ans) alors que les jeunes parents ont du mal à joindre les deux bouts pour nourrir leurs grosses, les vieux réclament toujours plus de revalorisation de pension de retraite alors que ce sont eux qui se goinfrent le plus, en effet ils ont 8 fois d’épargne que les quadragénaire et les plus jeunes… Ils se goinfrent genre après nous le deluge et ils n’en ont rien à foutre… puis je ne parlerai pas des confinements, des masques, des piquouses forcées sur les jeunes et des centaines de milliards de quoi qu’il en coute de dettes sur le dos des jeunes tout ça pour répondre aux caprices des vieux cons qui n’ont honte de rien en foutant en l’air les comptes publics au point qu’il ne reste plus grand chose pour financer la transition

    2. En attendant, pour soigner ça, du moins pour vivre au mieux avec ça, c’est à dire avec cette anxiété, cette peur, ce mal de vivre … eh ben c’est ce que je ne cesse de dire : à chacun sa came ! Et ça peut être n’importe quoi. Même de ne rien FAIRE, ou de FAIRE comme de si rien n’était, et sans pour autant être dans le déni puisqu’on largement dépassé ce stade. S’inspirer de Sénèque, par exemple, peut aider…
      Maintenant si tu crois que planter des palmiers et rehausser les digues est ce qui a de mieux à faire, et que ça te fais du bien de participer à ce genre d’action, ou de passe-temps, en attendant… surtout ne te prive pas. Personnellement je pense que c’est mieux que de s’encarter chez le gourou Watson, mais bon. 😉

  7. “L’éco-anxiété : pathologie ou bon sens ?”
    L’éco-anxiété : motrice ou destructrice ?
    Et si l’éco-anxiété n’était qu’un phénomène social ?
    Et pourquoi pas un phénomène de mode ?
    ( Lire : Eco-anxiété : maladie ou symptôme d’un monde malade ?
    Mr Mondialisation – 15 janvier 2022 ) Extrait :

    – « Pour les membres d’Extinction Rebellion, l’inquiétude d’un effondrement climatique est en réalité le premier moteur de l’action : la désobéissance civile apparaît comme une des solutions citoyennes les plus efficaces pour déranger le système tout en restant mobilisateur. […] Mais pour beaucoup encore, le sentiment d’impuissance en fusionnant avec celui d’éco-anxiété, reste difficile à vivre. Des membres d’Extinction Rebellion Granada, dans le sud de l’Espagne, témoignent : […] L’éco-anxiété peut-elle être véritablement motrice ? Ou est-ce une vue de l’esprit pour mieux supporter les tensions ? »

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