simplicité volontaire

Désinfluenceur, pour dire déconsommation ?

Les critiques se durcissent à l’encontre des « influvoleurs » qui pratiquent notamment le dropshipping (comprendre : la vente à des prix élevés de produits de piètre qualité). La désinfluence (#deinfluencing) émerge au moment même où les escroqueries virales se multiplient. Le hashtag #deinfluencing comptabilise plus de 500 millions de vues sur TikTok, le hashtag #ootd [outfit of the day, soit “look du jour”, en français] représente à lui seul 100 milliards de vues.

Il devrait être évident pour tous les citoyens que n’importe quelle publicité est faite pour provoquer la surconsommation, donc l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Du point de vue des écologistes, la publicité, qui n’est qu’une forme sournoise de propagande, devrait être interdite. Comment continuer à accepter qu’il soit autorisé de faire le vide dans les cerveaux pour inciter à boire du Coca Cola ou à rouler en SUV ?

Sophie Abriat : La tiktokeuse Michelle Skidelsky (147 000 abonnés), acheteuse compulsive repentie, liste dans ses vidéos des produits à la mode « dont vous n’avez pas besoin ». Les désinfluenceurs s’inscrivent à contre-courant de la tendance populaire du haul (« butin »), qui, sur TikTok, consiste à déballer face caméra des montagnes de produits achetés lors de virées shopping. Mais la plupart du temps, ces créateurs de contenu suggèrent à leurs followers des produits alternatifs ! Beaucoup d’observateurs dénon­cent une forme de « greenwashing de l’influence », une posture écolo qui surferait sur la tendance à la déconsommation.

Lire, dévoiturage, dépublicité, détwitter

Le point de vue des écologistes casseurs de pub

La publicité a été inventée en 1899 aux Etats-Unis et les annonces insérées dans les journaux se contentaient de transcrire les arguments utilisés par les vendeurs dans les magasins. Mais les sociétés occidentales sont devenues si riches que les consommateurs n’avaient plus besoin d’acheter une grande partie de la production : pour éviter la dépression, on a généralisé la publicité. Les entreprises profitent de l’indéterminisme des désirs humains pour imposer leurs propres produits, les spécialistes du conditionnement ont instauré le règne du vieillissement psychologique des biens et des services. Ils utilisent principalement le dualisme psychologique imitation/différenciation pour lancer les nouveautés et agissent par le matraquage publicitaire qu’autorise leur puissance financière.

Michel SOURROUILLE : Le 8 juin 1970 j’écrivais ce qui me semble toujours d’actualité : « Qu’est-ce que la violence quand les affiches publicitaires agressent l’homme qui pense. La publicité, c’est un conditionnement absurde à acheter l’inutile, l’appel au sexe subi, à l’orgueil, à la puissance et à l’envie. C’est nuisible. » En mars 1971, j’étudie La persuasion clandestine de Vance Packard : « Il est impossible d’établir comme postulat que les gens savent ce qu’ils veulent. Il est même dangereux de croire les gens capables d’une conduite rationnelle… Par homme, femme ou enfant d’Amérique, 53 dollars furent dépensés en 1955 pour le ou la persuader d’acheter… Certaines sociétés de produits de beauté se mirent à dépenser en publicité ¼ de ce que rapportaient leurs ventes… La publicité vient de créer le vieillissement psychologique des choses, grâce entre autre au phénomène de mode. Plus est grande la similitude des produits, moins le rôle joué par la raison dans le choix de la marque est important… »

Tout peut se voir reconnaître une valeur par le cerveau bizarre des Homo sapiens, même des choses absurdes comme subir une influence pour se guérir de l’influence et déconsommer en achetant une marque plutôt que d’autres. Penser à dépenser ou de pas penser à dépenser, se faire dés-influencer par des influenceurs soi-disant repentis qui finalement nous influencent en nous dés-influençant. Que le monde actuel est beau ! Attendez, et si on évitait les réseaux d’influence, tiktok, etc. ?

Il y avait une époque où on contestait la publicité, la jugeant non seulement inutile mais nocive. Mais aujourd’hui les humains sont devenus des marchandises comme les autres, ils se vendent, il sont achetés, ils sont jetés. La consommation inutile est destructrice de ressources, refusez toute publicité, refusez la lobotomie, devenez casseurs de pub.

Pour en savoir plus sur la machine à décerveler

Publicité, désinformation et dévastation du monde (2013)

Action municipale contre la publicité, autres actions… (2014)

Ascèse ou désir, l’emprise de la publicité sur nos vies (2015)

Faire disparaître les riches, l’innovation… et la publicité (2016)

publicité pour Nutella = disparition des orang-outan (2018)

Tout savoir sur la publicité qui nous dévore (2020)

Publicité et lutte pour le climat, le fiasco (2021)

Publicité, une agression caractérisée (2022)

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Vincent Bolloré, le diable déguisé en CNews

Sa richesse dépasse les 8,5 milliards d’euros.  Sa foi le poussait à se rendre, chaque année, en pèlerinage à Lourdes en jet privé. Mais il est très dangereux de dire non au très pieux Vincent Bolloré. Les cadres sont choisis d’abord pour leur loyauté, les rebelles licenciés. Les médias désireux d’enquêter sur son groupe s’exposent à des poursuites ou à des résiliations de budgets publicitaires. Même le milieu du cinéma français, pourtant prompt aux harangues, reste totalement muet. Canal+ est le financeur en chef du secteur, et aucun acteur n’ose même chatouiller M. Bolloré. Lorsque le fils Bolloré, Yannick, se voit opposé l’invitation sur CNews de Renaud Camus, le théoricien du « grand remplacement », la plate-forme offerte au tribun d’extrême droite Eric Zemmour ou encore les saillies complotistes entendues dans l’émission de Cyril Hanouna sur C8, il répond dans un sourire charmeur comme si seul comptait le spectacle : « Il n’y a pas de projet idéologique, il y a des programmes qui intéressent les téléspectateurs, et le succès de CNews est la meilleure preuve que la diversité et la liberté d’expression rencontrent un public ».

Vincent Bolloré partage l’idée particulière que le catholicisme est un rempart contre la décadence de l’époque. Son devoir, pense-t-il, est d’utiliser aussi longtemps qu’il le peut son pouvoir pour la défense de l’« Occident chrétien ».

Le point de vue des écologistes universalistes

Artemis purple : Une personne qui se rend tous les ans à Lourdes en jet privé. Tout est dit.

Pr@guematique : Très pieux!! C’est crédible ça? Avec tous ses coups tordus en Afrique et en France il n’a pas vraiment pas intérêt à ce que Dieu existe…

Waïss-Bey 2 : Il ne se trouve donc personne pour l’informer que Dieu n’existe pas ?

Chronos : Le gars qui fait tout, depuis des années, pour que l’extrême-droite prenne le pouvoir…

Pangeran : Ce type a tout de même réussi à massacrer Canal+, magouille dans l’édition (après avoir longuement magouillé en Afrique), admire Hanouna (dont on ne sait pas au nom de quoi il défendraient l’Occident Chrétien, en tous cas il émet ses sentences, des oukazes infâmes), les animateurs de CNews s’écharpent et font du buzz sans jamais traiter un problème sur le fond. Tout cela est d’une qualité crasse. Ce n’est pas ainsi que l’on peut défendre les valeurs de l’Occident Chrétien. Les valeurs de l’Occident Chrétien : voilà un thème qu’il aurait intéressant de développer.

Lapetitesouris : L’occident chrétien et ses belles valeurs, ce sont des centaines de milliers de victimes d’abus sexuels et physiques répertoriés rien qu’en France le siècle dernier. C’est une secte juste devenue trop grosse pour tomber.

Michel SOURROUILLE : L’Occident Chrétien pour Bolloré, si je résume, c’est de faire des affaires en écrasant les autres et d’imposer par le pouvoir de l’argent son point de vue en cassant tout opposant. Il n’a pas du tout la même lecture des Évangiles que j’ai pu faire quand j’étais jeune. Vincent est un mégalomaniaque de plus, engeance qui prolifère dans le milieu très très friqué, donc rien de nouveau sous le regard de Dieu qui s’en fout complètement. Le gros problème, c’est que le fait que la planète est au pillage, tous ces gens-là s’en foutent complètement… ce qui les intéresse, c’est le jeu du pouvoir pour le pouvoir. Le XXIe siècle devrait être l’ère de la conversion à l’amour de la nature, ce sera comme d’habitude mais à plus grande échelle détérioration de l’environnement et conflits socio-politiques en tous genres, y compris la nouvelle croisade de l’Occident Chrétien contre tous les mécréants.

Raphaëlle Bacquet et Ariane Chemin : Opposé au suicide assisté, le milliardaire Bolloré se passionne pour ce débat sur la fin de vie qu’Emmanuel Macron veut encadrer dans une nouvelle loi. Son nouveau projet s’appelle « Bien mourir ». Vincent Bolloré le destine aux résidents d’Ehpad et le proposera sans doute sur des tablettes offertes aux pensionnaires des maisons de retraite qu’il finance sans bruit. S’y déroule un « parcours » en plusieurs étapes pour mieux se préparer à la mort : faire la paix avec soi-même, parler à ses enfants, ou, pourquoi pas, écrire un « récit de vie », sorte de petite autobiographie à transmettre à ses descendants. C’est la mort qui se rapproche, et, pour le très pieux Bolloré, cette obsession s’accompagne de la lancinante question du salut. Il prépare son ciel. Pas si facile, quand on connaît, comme lui, le chapitre 19 de l’Evangile de Matthieu : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

Jean-Pierre Peyrard : Bolloré est l’incarnation parfaite de l’équation capitaliste « être = avoir ». Il nourrit le fantasme « plus j’ai, plus je suis, moins je meurs ») et offre aux autres l’au-delà de la compensation (les pauvres ici-bas devenant les riches spirituels dans le paradis). Un petit garçon à la foi pathétique et un capitaliste au calcul impitoyable.

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Voiture électrique, une fausse bonne idée

La « watture » (contraction de watt et de voiture) traverse une mauvaise passe, « l’illusion électrique »La démocratisation de l’électrique, clé de voûte de la transition énergétique du secteur des transports − et terrain sur lequel les marques françaises devraient être les plus à l’aise −, se fait attendre.

Jean-Michel Normand : « En revendiquant un statut de « zéro émission » en faveur des carburants de synthèse – dont les vertus environnementales comme la disponibilité sont problématiques et le coût très élevé –, l’Allemagne a cristallisé l’opposition à une transition accélérée vers l’électrique.

les changements en cours seront douloureux en matière d’emploi. Quant à l’augmentation du coût des matières premières nécessaires à la production de batteries et au renchérissement du prix de l’électricité, ils pèsent sur les coûts d’acquisition et d’usage.Personne, cependant, ne semble douter que l’avenir de l’automobile est bel et bien électrique. La vitesse acquise par le processus d’abandon du moteur thermique est telle que celui-ci apparaît irréversible. »

Le point de vue des écologistes

Michel SOURROUILLE : Rien dans cet article sur les problèmes de la production d’électricité, une source d’énergie qu’il nous faut fabriquer contrairement aux énergies fossiles. Cela fait penser à tous les plans foireux du type « avion supersonique », on se lance parce que c’est à la mode et techniquement réalisable. Mais on ne considère ni l’état de la demande future, ni le coût financier et écologique, ni la possibilité de produire suffisamment d’électricité de manière renouvelable pour un véhicule à la disposition de chaque ménage. On a une pensée hors sol, motivée par des considérations politiques et certainement pas écologiques. 

K.RMA : Le passage au tout électrique n’est pas l’évidence que les politique voudraient nous faire accepter. Si demain tous les français adoptaient un véhicule électrique il manquerait entre 12 et 14 centrales nucléaires pour les alimenter au quotidien (je vous laisser imaginer avec d’autres sources d’énergie).

Marioniet : Sans mentionner ( ce n’est pas nouveau) le problème des déchets des batteries, la non utilité de ces véhicules qui coûtent la peau des f….s provient de leur non autonomie. Faites pour des gens qui ne voyagent pas, autrement dit en remplacement de trottinettes, pour « faire bien » et silencieux.

HelvèteDuBasValais : Dans 10 ans voire 20 ans maximum, il ne sera plus possible de remplir son réservoir d’essence à un prix abordable. Le pétrole n’est pas éternel et avec les conséquences du réchauffement climatique, il va falloir appliquer la taxe carbone à l’essence. Une hausse des prix de l’essence que personne ne veut prendre en compte, la leçon de 2022 n’ayant pas marqué les esprits.

Raphou : Il faut le dire comment pour que le consommateur français comprenne que l’ère du pétrole abondant et donc l’ère de l’énergie pas chère et disponible est révolue ?  Que ça fasse plaisir ou non, le pétrole avait une somme de qualités uniques dans l’histoire en termes d’abondance, de facilité d’extraction, de facilité de transport et de rendement, tout simplement parce-que c’est une source d’énergie qui avait mis plusieurs millions d’années pour se créer. Les filons pétroliers ont été quasiment vidés en moins de 150 ans d’ère industrielle, et ce qui reste ne doit pas être touché pour éviter d’accentuer la crise climatique en cours. La voiture électrique est une solution pour une petite fraction très riche de la population, mais pour les autres, le futur sera tout simplement sans voiture. D’ailleurs, si on regarde au niveau mondial (donc hors d’un pays riche comme la France), la majeure partie de l’humanité n’a jamais pu se payer de voiture.

Train_CH 2 : Le journaliste se fourvoie en voyant dans la voiture électrique la « clé de voûte de la transition des transports ». La clé de voûte, ce doit être la réduction drastique de la place de l’automobile au profit des transports en commun, modes doux (marche, vélo…), et amélioration de l’urbanisme. La voiture (certes électrique) ne doit être vue que comme un mode de déplacement subsidiaire pour les cas particuliers (zones peu denses notamment).L’industrie automobile veut un objectif clair ? En voici un : réduire la taille du parc automobile de 90 %.

c m : alors, on restera tous chez nous, car à moins d’habiter dans une grande ville, impossible d’aller au théâtre, resto ou voir ses amis le soir… sacré changement de civilisation.

Frog : Le vélo, c’est le seul véhicule démocratique d’avenir.

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La voiture électrique, une imposture avérée (février 2022)

Tout savoir sur la voiture électrique (octobre 2021)

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La nature d’une mère face au lait maternisé

Comment expliquer que les femmes allaitent si peu aujourd’hui alors même que les bénéfices du lait maternel pour la santé ne sont plus à démontrer ? Dans le monde, seuls 48 % des bébés sont nourris exclusivement au sein jusqu’à l’âge de six mois, pourtant une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Sylvie Burnouf « Pendant des décennies, l’industrie des laits infantiles commerciaux a eu recours à des stratégies de marketing sournoises, conçues pour tirer parti des inquiétudes des parents dans une période où ils sont vulnérables, afin de faire de l’alimentation des jeunes enfants un business très lucratif. Les ventes sont passées de 1,5 milliard de dollars en 1978 à 55 milliards en 2019. Ils influencent tout le monde, parents, soignants et responsables politiques malgré l’adoption en 1981 d’un code international de commercialisation des substituts du lait maternel qui visait pourtant à mettre un terme à leurs « techniques agressives et inappropriées » de marketing. La raison en est simple : ce code n’est pas juridiquement contraignant !

Qu’en est-il de la situation en France ? Selon les dernières données de l’enquête nationale de 2021, seules 56 % des femmes avaient recours à l’allaitement maternel exclusif à leur sortie de la maternité. Ce taux chute à 34 % à deux mois, il ne serait que de l’ordre de 10 % à six mois. Pourtant, les vertus de l’allaitement maternel sont connues de longue date, avec des bénéfices pour l’enfant (meilleure croissance, protection contre les maladies infectieuses, risque réduit mort subite du nourrisson…) et pour la mère (protection contre certains cancers, notamment). Mais l’image de l’allaitement ne fait plus partie du naturel dans nos sociétés… »

Le point de vue des écologistes nourris au sein maternel

Voyageuse : Insupportable ! Laissez les femmes décider, chacune a ses raisons d’allaiter ou de ne pas le faire. Sans avoir à supporter les jugements extérieurs.

Lopau @ Voyageuse : L’article et les experts ne jugent pas les femmes qui ne veulent pas allaiter Ce sont les entreprises et leurs stratégies marketing qui sont dénoncées, stratégies qui relativisent, reconnaissez le, la liberté des femmes. Dans les années 70, Nestlé avait déjà été condamné pour avoir incité les mères des pays en développement à utiliser ses laits « maternisés » avec la perspective d’avoir ainsi de beaux enfants, comme en occident. Ceci eut pour résultat que les nourrissons furent plus denutris car les mères ne pouvaient acheter les quantités suffisantes.Et une fois l’allaitement maternel interrompu, c’était évidemment trop tard pour le reprendre

Jpg63 : En Afrique le marketing industriel encourageait cette pratique à grande échelle. Résultats catastrophiques. De nombreux bébés mouraient soit d’infections (préparation des biberons avec de l’eau non stérilisée), soit de malnutrition (pour économiser la poudre de lait, les mères diminuaient les doses). Ces pratiques de marketing ont été fortement dénoncées, dans ces pays il n’y avait aucune raison de substituer l’allaitement maternel par du lait maternisé (autres que générer du profit)

vlouise : au Cameroun dans les années 70 la publicité pour les laits en poudre poussait de nombreuses femmes à renoncer à l’allaitement. Mais très vite elles manquaient d’argent, et délayaient de moins en moins de poudre dans l’eau. Tant que c’était couleur de lait, elles pensaient que ça allait…

WesternDuck : On pourrait écrire le même genre d’article sur beaucoup d’autres produits/secteurs d’activité. La question qui se pose en filigrane est la limite entre la promotion d’un produit et la manipulation. On pourrait également questionner la pertinence du modèle de l’offre et de la demande face aux notions d’utilité et de nécessité. Difficile de poser les bonnes limites sur ces aspects sans toucher à la liberté individuelle et celle d’entreprendre, et pourtant elles sont nécessaires dans un monde où l’impact de la production sur l’environnement et le vivant en général est de plus en plus important.

Josphine : « Tu ne dois pas allaiter, tu seras fatiguée et tu ne pourras pas t’occuper du bb »… »N’allaite pas, c’est chiant, fais comme moi »…. »Arrête de l’allaiter, tu n’arrives plus à maigrir « … »Bon, passe au biberon, tu vas reprendre le boulot. Tu ne vas quand même pas tirer ton lait ? »… « Bon, arrête maintenant, ça fait 6 mois. Tu comptes l’allaiter jusqu’à ses 18 ans ? C’est incestueux « … »Ouhla on n’allaite pas en public « 

Le Canard enchaîné (avril 2018) : Le lait pour bébé, c’est de la dynamite commerciale, un marché de 600 millions d’euros par an sur le milliard que génère l’ensemble de la baby food. Mais le lait bio de vache ne contient pas assez de graisses polyinsaturées, de fer et de vitamines pour les besoins d’un enfant en bas âge ; par ailleurs il est trop riche en protéines et en phosphore. Quant aux laits végétaux, ils peuvent être dangereux, risques d’anémies et de déficiences neurologiques. De quoi revigorer ceux qui rêvent d’imposer l’allaitement maternel jusqu’à six mois.

Sur notre site en 2010 : La voie de la décroissance commence par les actes les plus simples. On élevait les enfants au sein dans les années 1950, les femmes d’aujourd’hui en sont toujours capables. Dans les pays développés une femme allaite pourtant  seulement pendant trois mois en moyenne, dans le Tiers-monde cette durée est de deux ans. En effet les firmes transnationales poussent la classe globale au lait maternisé dont on connaît pourtant les insuffisances. Le déclin actuel de la durée de l’allaitement se traduit par une élévation de l’indice du cancer du sein ; l’allaitement artificiel avant l’âge de quatre mois constitue un facteur significatif de manifestation d’asthme ou d’allergie ; les laits industriels ont une trop grande richesse en protéines qui prédispose non seulement à l’obésité, mais s’accompagnent aussi d’une carence en lactose et en acides gras insaturés indispensables au développement cérébral de l’enfant. Redonnez à la Nature la part qui est la votre, allaitez le plus longtemps possible.

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Le rationnement est-il liberticide ?

L’excroissance du système thermo-industriel nous conduit vers deux voies complémentaires, le sursaut personnel de la simplicité volontaire et le rationnement planifié par l’État. L’ultra-gauche présente une idée hors-sol de la situation, miser sur l’autolimitation pour ne pas porter atteint à la liberté individuelle, c’est se voiler la face quant aux réalités d’un égoïsme humain particulièrement bien partagé.

La décroissance de février 2023 : le rationnement ou la liberté ?

L’hymne à la libération de l’autolimitation

Frédric Rognon : Rationnement, c’est un diktat de l’État qui fixe les nouvelles normes pour tous et exige par la force qu’elles soient respectées… La limitation de la consommation par les citoyens ne résulte pas d’un choix librement décidé et assumé par chacun en fonction d’une surcroît de conscience et de sagesse…

Deniz Ince : Je pense qu’il faut se rationner, mais librement. La liberté n’est rien d’autre que la faculté qui permet de s’imposer une loi à soi-même, pour lui obéir, de se mettre des limites.

Raoul Anvélault : Dans un système étatique comme le nôtre, à quoi conduirait inévitablement le rationnement ? Il ne peut aboutir qu’à un système totalitaire géré à coups de pass énergétique à l’instar du pass sanitaire. Car le rationnent obligera à une gestion technicienne de la pénurie.

lire, Carte carbone à la sauce décroissante

Le réalisme d’un rationnement partagé

GAV (groupe de rationnement volontaire)  : Le rationnement volontaire est né en Grande-Bretagne au début des années 2000 (Carbon Rationing Action Groups). Il n’est pas question de totalitarisme puisque les personnes ont librement choisi de participer. Mais il est illusoire d’imaginer que tous les humains vont individuellement choisir de limiter leurs libertés au profit d’un système Terre. La mise en place de mesures contraignantes est inévitable. Le rationnement semble la moins mauvaise des mesures contraignantes car elle est aussi égalitaire que possible. Le rationnement carbone est donc une mesure radicale, voire révolutionnaire.

lire, Planification publique et carte carbone

Socialter, bienvenue dans l’ère du rationnement (décembre 2022, janvier 2023)

La dictature sur les besoins a historiquement reposé sur deux piliers, la promesse d’un retour à la normale et le paternalisme d’une caste d’experts sachant mieux que la population ce dont elle a besoin. Plutôt qu’une autolimitation démocratique des besoins, le gouvernement autoritaire par la rareté ? Le rationnement est dangereux parce qu’il est puissant, mais n’avons-nous pas besoin d’outils puissants pour opérer plus qu’une transition : une véritable rupture ?

Sophie Kloetzli : N’en déplaise à ceux qui agitent la menace d’une dictature verte ; des rationnements bien organisés et progressifs ne nous plongeront pas forcément dans la dictature. Le débat à mener est de taille puisqu’il s’agit de repenser rien de moins que notre conception des libertés. Cinquante ans de propagande consumériste ont beaucoup fait pour convaincre qu’allumer la climatisation de sa voiture ou que disposer de 5 écrans connectés étaient des libertés inaliénables dont l’abandon constituerait un douloureux retour à l’âge de pierre… La liberté passe forcément par l’égalité, c’est l’inaction actuelle et le dérèglement climatique en cours qui seront liberticides.

Une carte carbone n’organiserait un contrôle que sur la totalité des émissions de gaz à effet de serre des individus, leur laissant la liberté de s’organiser de façon à respecter ce plafonnement selon leurs préférences individuelles. Là où la conception dominante de la liberté se fonde sur une conception négative car définie par l’absence de contraintes, l’autonomie est le pouvoir de décider de la manière dont on s’organise pour utiliser les ressources à notre disposition.

Le rationnement comme constante de l’histoire humaine

Age de pierre, âge d’abondance. Le livre de Marshall Sahlins démontrait que l’âge de pierre (les sociétés premières), c’était vraiment l’âge d’abondance : sans désir de superflu, il n’y avait pas sentiment de manque. En effet, aux temps de la chasse et de la cueillette, on vivait un sentiment de plénitude car on limitait les besoins… et donc le travail… pour avoir plus de temps libre… et être heureux.

L’expansion des ressources tirées de la planète grâce à l’utilisation des énergies fossile nous a projeté dans l’illusion de la possibilité de besoins illimités. L’invention de la publicité a fait beaucoup pour nous attirer dans notre société de consommation. Mais il y avait toujours un rationnement par les prix et le revenu. On ne peut satisfaire ses besoins de luxe que si notre demande est solvable. L’invention du crédit a repoussé cette nouvelle barrière. C’est l’abondance à crédit, même les États pourtant trop riches vivent sur l’endettement croissant. Le surcroît de monnaie amène à l’inflation, les prix explosent et la consommation se réduit lors en proportion. Toujours le rationnement par les prix.

Quant les restrictions arrivent, c’est la multiplication des files d’attente, le rationnement ne s’opère pas de manière monétaire, mais de façon temporelle. On est alors poussé à la mutualisation, le covoiturage, la cohabitation, on s’adapte à son échelle, on partage la cherté. L’étape suivante, c’est l’incitation à se limiter, moins de viande, moins d’avion, moins de déplacements, moins de tout. Comme l’incitation s’avère inopérante, arrive alors la multiplication des interdictions partielles, la canalisation des flux touristiques, le contrôle de la publicité, l’interdiction des dépenses ostentatoires, la restriction des services publics, etc.

Après avoir tout essayé, on passe aux quotas dont la carte carbone n’est qu’une des modalités. La liberté de choix devient un mot vide de sens, on s’est aperçu que l’argent ne se mange pas.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

A connaître, «âge de pierre, âge d’abondance»

société d’Abondance, société de pénuries

La Sobriété face à la SURconsommation ?

Le rationnement est-il liberticide ? Lire la suite »

Le vélo c’est bien, la voiture c’est trop mal

L’automobiliste n’a pas encore compris qu’il est plus rapide de rouler en vélo. Considérer 80 km/h ou 200 km/h, c’est un calcul superficiel de la vitesse de déplacement. On ne prend en compte que la distance parcourue et le temps resté au volant. Mais pour avoir le droit de s’installer sur son confortable siège, il a fallu consacrer un grand nombre d’heures de travail pour amortir l’achat de son véhicule et payer tous les frais inhérents à son fonctionnement (plein d’essence, réparations …). Si on divise le nombre moyen de kilomètre parcourue dans l’année par la durée réelle qui permet de couvrir le coût total (les heures de travail qui s’ajoutent au temps de déplacement), on obtient la vitesse généralisée, et non l’apparence de la performance. Le calcul montre qu’on va moins vite en voiture qu’en vélo. Alors, demain, tout le monde en vélo ? Ou à pied !

Olivier Schneider et Jean-Marc Jancovici : Avec une voiture, électrique ou pas, 90 % de l’énergie sert à déplacer le véhicule. Avec un vélo, 85 % de l’énergie sert à déplacer le cycliste ! L’explication est simple : un vélo est cent fois plus léger qu’une voiture ! Mais en à peine quelques décennies, le vélo est passé d’un mode de déplacement très populaire à quasiment marginal, l’automobile individuelle étant devenue la norme. Ce basculement est le résultat de choix politiques du passé, matérialisés par des investissements massifs en faveur de la voiture. Cela nous porte aujourd’hui collectivement préjudice. Émissions de gaz à effet de serre galopantes, tensions sur les matières premières, sédentarité aux conséquences alarmantes. L’heure des choix est arrivée pour le gouvernement. Refaire du vélo un transport de masse, populaire et bas carbone est possible, mais demande au moins 2,5 milliards d’euros sur cinq ans. (Olivier Schneider est président de la Fédération des usagers de la bicyclette,  Jean-Marc Jancovici, président du think tank The Shift Project)

Le point de vue des écologistes

JPB : je partage parfaitement cette analyse avec un bémol, la place du piéton dans la cité qui devient de plus en plus compliquée. 100% de l’énergie d’un piéton sert à son déplacement!

Alain Decang : “Ce n’est ni l’effort – surtout depuis l’arrivée des vélos électriques – ni le climat qui dissuadent le plus le déplacement à vélo, mais la cohabitation avec les voitures, là où il n’y a pas de pistes cyclables.” Ajouter le risque de vol, surtout pour les vélos électriques

SolV : Le plus efficace serait d’interdire la publicité pour les voitures. Des centaines de millions d’euros sont dépensés chaque année pour nous imprégner de la culture de la voiture. Objet incarnant la sécurité, la liberté, et même dans certaines pub la puissance sauvage. Quand on voit des SUV faire la queue dans un bouchon devant un rond point, on voit bien que la réalité est loin du fantasme mais peu importe. Les imaginaires sont puissants. Interdire les pub pour les voitures, faire de la voiture un objet ringard, lourd, coûteux et polluant.
Transformer l’imaginaire autour du
vole. En faire un objet avant-gardiste, fun, glamour, léger. L’objet des riches… Il faut changer d’imaginaire….

Michel SOURROUILLE : Nous n’avons pas écouté Ivan Illich au début des années 1970, pourtant son analyse dite de la « vitesse généralisée » était imparable : rouler en voiture est bien moins rapide que pédaler sur son vélo. Un mode de transport n’est pas le simple rapport entre la distance parcourue et le temps du parcours. Il faut ajouter à ce temps de trajet le temps passé à gagner de quoi se payer l’usage du mode de transport.« L’Américain moyen dépense 1600 heures chaque année pour parcourir 10 000 kilomètres ; cela représente à peine six kilomètres à l’heure. » Plus tard en 2002, Jean-Pierre Dupuy a calculé que la vitesse généralisée d’un automobiliste est de 7 kilomètres à l’heure, soit un peu plus que celle d’un piéton. Aujourd’hui les gens travaillent une bonne partie de la journée seulement pour gagner l’argent nécessaire pour aller travailler. .. en voiture !

ElGreco : Quand on voit le combat que c’est d’obtenir la création d’un vestiaire douche sur son lieu de travail, c’est pas gagné !

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

15 juin 2009, pour une société de non-voiture

23 janvier 2014, Il n’y a sans doute pas de voiture vraiment « propre »

17 août 2018, Incontestable, le vélo va bien plus vite que l’auto

1er novembre 2018, Biosphere-Info, Ivan Illich détrône l’automobile

3 juillet 2021, Le rêve de l’automobile pour tous prend fin

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Autodétermination de notre sexe, formidable !

Sur notre blog ce commentaire d’un internaute, « Gauche et droite ne veulent plus rien dire, mâle et femelle non plus. » C’est le cas de le dire si on est Espagnol : avec la « loi d’égalité des personnes trans », l’Espagne approuve l’autodétermination de genre.

Lire, genre, parité, quotas… un anti-féminisme

Sandrine Morel : Le Parlement espagnol a approuvé définitivement le 16 février 2023 la « loi d’égalité réelle et effective des personnes trans ». Il consacre le droit à « l’autodétermination de genre », c’est-à-dire la possibilité de changer le sexe figurant sur les papiers d’identité sans autre démarche qu’une déclaration publique de non-conformité avec le sexe assigné à la naissance. « Cette loi permet à chacun d’être qui il est, sans honte, sans peur et sans discrimination », s’est félicitée la ministre de l’égalité. La « loi trans » va plus loin qu’une simple modification des documents de santé. Elle permet à toute personne de plus de 16 ans de changer le sexe qui figure sur sa carte d’identité et son passeport en se rendant simplement au registre civil pour indiquer son genre et en confirmant cette décision trois mois plus tard. Pour les jeunes de 14 à 16 ans, il faudra l’autorisation de leurs parents. Et entre 12 et 14 ans, une autorisation judiciaire.

Il n’est plus nécessaire, comme c’était le cas jusqu’alors, à la fois de disposer d’un diagnostic médical certifiant une « dysphorie de genre », et d’avoir suivi durant au moins deux ans un traitement hormonal. Colère d’une partie du mouvement féministe regroupée au sein de l’Alliance contre l’effacement des femmes. Pour celle-ci, la loi conduit à « l’effacement juridique du sexe biologique », « rend impossible l’application de toute action destinée à corriger la discrimination dont souffrent les femmes dans l’espace public » et « inocule chez les enfants les stéréotypes sexistes ».

Le point de vue des gens normaux

L Éveillée : Il y a des moments où on pourrait presque comprendre Poutine,

Surtout : L’article ne dit pas ce qu’il en est des personnes bigenres (Définition : Une personne bigenre est une personne qui s’identifie aux deux genres à la fois).

Pavédelenfer : Et puisque la biologie n’est rien je suis pour ma part en transition pour devenir une jolie pierre genre améthyste

Thymie : Cette loi « trans » n’est pas une erreur, c’est une faute. Le trans-sexualisme n’est pas « un sujet de société »,dont peuvent s’emparer des politicien(ne)s pour avoir l’air progressiste. C’est un dialogue singulier entre une personne et une EQUIPE médicale (psychiatre, endocrinologue, chirurgien(ne), assistant(e) social(e)…), qui entend avec bienveillance la « demande », lui laisse le TEMPS de se confirmer, se donne les moyens de DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL (« crise d’adolescence carabinée », schizophrénie, névroses, fétichisme, voire appel au secours pour autres raisons), et qui en cas de maintien stable de la demande, accompagne cette demande en prescrivant traitements médicaux et chirurgicaux adéquats. Avec surveillance biologique, clinique notamment psychologique, radiologique, etc. Balancer à des adolescent(e)s le poids de ce processus en le réduisant à un « c’est mon ressenti » est absurde, criminel envers elles/.eux et démagogique.

Sodade : Puisque la notion biologique de sexe notion devient subjective (maintenant je suis une femme,plus tard un homme, etc) quel est l’intérêt de la garder sur les documents d’identité? Puisque le but de ces documents c’est d’identifier la personne avec des données objectives non discutables – nom, lieu et date de naissance,…

LouisPierre : Il n’y a pas de possibilité d’autodétermination , la génétique reste la génétique , vous êtes XX ou XY … même si cela déplait à beaucoup

Perspective spatio-temporelle : Le sexe est déterminé par la génétique, le genre estr uniquement qun « concept ». Après il peut y avoir des gens aliénés qui peuvent se croire Napoléon.

Another : Quid des listes de candidat(e)s aux élections avec alternance un homme – une femme ? Et le changement de genre déclaratif sera t’il reconnu en sport dans les compétitions internationales ?

Michel SOURROUILLE : Il y a des choses que je comprends, par exemple le fait que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature ; elles sont historiquement construites et socialement reproduites. Il n’est par exemple nullement génétique d’aimer les voitures ou le maquillage ! Il y a des choses que je ne comprends pas, par exemple enseigner au primaire la notion « d’égalité de genre ». Quelle différence avec l’égalité des sexes ? Sauf cas rares, cette distinction est inscrite dans les chromosomes de chaque être humain, elle est irréductible. Cela constitue un fait, et non une opinion.  Le nier nuit gravement à la cohérence sociale quand le critère de distinction devient l’indistinction basée sur la toute puissance de l’affirmation de soi.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

JK Rowling nie l’identité de genre

Mon père, transgenre, devenu ma mère

Le genre et le sexe, des différences aux inégalités (septembre

2013)

sexe ou genre, l’art de tromper l’entendement humain (avril 2013)

nature et sexualités : le débat sur le genre humain (septembre 2011)

Autodétermination de notre sexe, formidable ! Lire la suite »

Le féminisme qu’il nous faudrait penser

Mona Ozouf nous parle très bien des limites du mouvement metoo,

mais croit encore à une différence fondamentale entre l’homme et la femme.

Lire, Sexualité et harcèlement, l’homme, un animal dénaturé

Mona Ozouf : Je m’estime extrêmement féministe, et je suis toujours heureuse d’une conquête de droits et de libertés. Mais je m’inquiète du climat de méfiance qui s’installe entre hommes et femmes et d’une culture du soupçon. Il m’est insupportable qu’on imagine dans tout homme un violeur potentiel. Le mouvement #metoo a agi comme un immense révélateur, et c’est très bien. Mais il nous a entraînés sur des chemins où le droit n’a plus sa place, et où l’injonction à croire d’emblée toutes les femmes bafoue le principe même de la justice. Il y a beaucoup d’outrances, me semble-t-il. Tout discours paisible sur les hommes devient inaudible ou suspect. Or je trouve désolant qu’on accentue ainsi la séparation des sexes, et qu’on perde beaucoup de ce qui fait la saveur et l’intérêt de l’existence.

Biosphere : Bravo Mona. On peut même dire qu’un féminisme exacerbé rend beaucoup plus difficile les relations entre les sexes. La liberté de dire non à une proposition sexuelle ne va pas sans la liberté d’importuner. Et la société sera bien meilleure le jour où les femmes se sentiront parfaitement autorisées à exprimer leur désir. Quand les manœuvres de séduction seront réellement partagées, alors les femmes ne seront plus des proies et ne se percevront plus comme telles. La liberté sexuelle est un bon moyen de faire baisser les tenions sociales. Les bonobos ne s’embarrassent pas de lois contraignantes, mâles et femelles aiment faire l’amour, point final. Chez les humains, il nous a fallu inventer la prostitution, le plus vieux métier du monde dit-on !

Lire, nature et sexualités : le débat sur le genre humain

Mona Ozouf : J’estime qu’il y a une nature féminine , je le pense. Le mot « nature » a beaucoup été vilipendé, et pour de bonnes raisons, car il a servi à asservir les femmes, à les claquemurer près des berceaux et des fourneaux. Cela dit, je crois qu’il n’est pas indifférent de naître fille ou garçon et qu’il existe une « disposition féminine ». Les filles prennent plus vite conscience du temps, de la limite, de la nécessité que les garçons. C’est lié bien sûr à la perspective de l’enfant, désiré ou redouté, mais présent au moins dans l’imaginaire, avec l’idée de contrainte, de responsabilité, de perte de liberté. Le compte des jours fait partie de la vie biologique des femmes et cadence le temps d’une façon que les hommes ignorent. Les femmes s’inscrivent dans la durée. Qui tient le greffe des anniversaires dans la famille ? Qui fabrique les albums de photos ? Qui va voir les vieux parents dans les maisons de retraite ? Qui a ces préoccupations ? Elles ne sont pas dans l’immédiateté, comme les hommes, plus irresponsables. Elles sont dans la conscience du temps. Avec une préoccupation de la solidité du lien.

Biosphere : Autant de subtilité dans l’analyse du mouvement metoo pour en arriver à mépriser autant la moitié de l’humanité, des hommes irresponsables. Elle loue de prétendues vertus effémines alors qu’il ne s’agit que de poncifs culturels. Comme l’exprimait Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme, on le devient ». Essentialiser à ce point les défauts des hommes et les qualités des femmes finit par faire douter de cette historienne, il est vrai âgée de 90 ans et peu au fait de la sociologie. Le féminisme bien pensé ne peut être qu’universaliste, pas différentialiste.

Lire, Parité politique et féminisme universaliste

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Sobriété mode d’emploi, le livre

Porte d’entrée pour toutes et tous vers une décroissance soutenable et désirable, la sobriété est le socle sur lequel nous devons inventer un nouveau vivre ensemble, vers moins de biens mais plus de liens. Lisez :

La Sobriété (La Vraie) : Mode d’Emploi (Tana édition)
de Vincent Liegey et isabelle Brokman

Pénuries d’énergie, ruptures d’approvisionnement, inflation galopante… Dans un contexte économique, social et géopolitique tendu, notre bulle de confort est mise à rude épreuve. Face à ces bouleversements, la notion de sobriété n’a jamais autant été d’actualité. Cette sobriété, à laquelle personne ne comprend grand-chose, serait comme une punition provisoire pour traverser l’hiver, pour traverser l’année, pour traverser la crise. Nous devons faire avec moins. Mais moins de quoi ? Et comment ?

La sobriété, ce n’est pas la fin de l’abondance, c’est la fin de notre addiction insoutenable à la surconsommation. La sobriété, ce n’est pas la fin de l’insouciance, mais la redécouverte de la coopération et de la convivialité. C’est faire moins, mais mieux. Les auteurs ont mis au point ce manuel émancipateur qui explore des alternatives autonomes et joyeuses. Logement, transport, alimentation, achats, numérique, loisirs : les principaux postes de dépense sont examinés dans ce guide, qui regroupe des conseils, des astuces et les bonnes pratiques à appliquer au quotidien pour faire des économies tout en réduisant son empreinte environnementale.  

Vincent Liegey est ingénieur, chercheur interdisciplinaire, essayiste et conférencier autour de la décroissance. Il est coauteur de Décroissance (Tana éditions, 2021), d’Exploring Degrowth: A Critical Guide (Pluto Press, 2020) et d’Un projet de décroissance (Utopia, 2013). Il est aussi le cofondateur de Cargonomia, une coopérative de recherche et d’expérimentation sur la décroissance à Budapest.

Isabelle Brokman est journaliste, réalisatrice et autrice. En 2016, elle a publié chez Solar une enquête sur l’agriculture industrielle : Savez-vous vraiment ce qu’il y a dans votre assiette ? Spécialisée dans les questions d’environnement, elle dirige la collection « Fake or Not », chez Tana éditions. En donnant la parole à des experts, les livres de cette collection décryptent l’impact de nos modes de vie et de consommation sur la planète.

Bonne lecture et à bientôt,

Décroissance, collection Fake or Not, Tana Editions

Le 16 février dans les librairies
Pour commander le livre, cliquez-ici.

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Tout savoir sur la sobriété démographique

Compte-rendu d’une récente table ronde qui a réuni Michel Sourrouille, Laure Noualhat, Gilles Pison, Hélène Soubelet et Emmanuel Pont.

La totalité de cette conférence-débat (2 heures) est sur youtube grâce aux JNE

https://www.youtube.com/watch?v=24cyH_hEhdw

Voici le script de l’intervention de Michel Sourrouille.

Table ronde du 12 janvier 2023 à l’Académie du climat (Paris) organisée par l’association des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) :

 Sobriété : et si on parlait de démographie ?

L’animatrice des JNE, Carine Mayo, avait structuré le débat autour de trois questions, chacun des 5 intervenants ayant la parole cinq minutes à chaque fois.

1) Y a-t-il trop d’humains sur terre ?

Je suis né en novembre 1947, nous étions 2,3 milliards. Le 15 novembre 2022, nous sommes passé à 8 milliards. Sur 75 ans, cela correspond à un accroissement annuel de 76 millions d’êtres humains. Je ne prêtais aucune attention à cette évolution démographique, vivant ma vie à mon échelle. Naître dans un monde surpeuplé, c’est s’y habituer.

Mais, faisant des études de sciences économiques et devenant militant, j’ai été amené à m’intéresser à la problématique démographique dans les années 1970. J’ai vécu les débuts de l’écologie politique et étudié 4 évènements consacrés à la question démographique. D’abord la Bombe « P » de Paul Ehrlich publié en 1971 en France. Il y avait explosion de la Population et on devait réagir. L’année suivant le rapport sur les limites de la croissance a fait grand bruit. L’évolution exponentielle de cinq variables en interactions (population, alimentation, industrie, pollution et ressources non renouvelables) faisait prévoir un effondrement socio-économique au cours du XXIe siècle si on n’allait pas vers la croissance zéro. Conscientisé par ces connaissances, j’ai voté pour la première fois de ma vie à la présidentielle de 1974. Le candidat et agronome de renom René Dumont présentait un programme écologiste d’avenir et un projet de réduction de la natalité. La préoccupation démographique avait acquis une telle importance à l’époque que s’est tenu la première Conférence internationale sur la population à Bucarest. Nous étions déjà 4 milliards.

J’avais définitivement intégré l’idée de la surpopulation humaine. Car avec 8 milliards aujourd’hui, le poids du nombre ne pouvait être allégé. Tous les indicateurs sont au rouge, les scientifiques le constatent : réchauffement climatique, 6e extinction des espèces, pic des combustibles fossiles et pic des métaux, etc. L’équation IPAT montre qu’il ne va pas être facile de revenir à une situation d’équilibre. L’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe réellement, on constate que le taux annuel de la croissance de la population mondiale est de 1 % et le taux de croissance du PIB en moyenne de 3 %. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, alors l’impact environnemental augmente de 4 %  environ. Or il faudrait pour résoudre uniquement le problème du réchauffement climatique diviser par 4 ou 5 nos émissions de gaz à effet de serre. Toute croissance, économique ou démographique est incompatible avec cet objectif.

Il est donc nécessaire d’opter pour la sobriété démographique, ce qui n’empêche pas de promouvoir aussi la sobriété dans le mode de vie.

2) Opter pour une sobriété en matière de démographie, est-ce un bon moyen de réduire notre empreinte écologique ?

Jusqu’à récemment, faute de mieux j’utilisais le mot « décroissance ». Or l’idée de « sobriété » s’impose aujourd’hui aux esprits. Décroissance est de l’ordre du quantitatif et du fatalisme, sobriété correspond mieux à une valeur, c’est l’expression d’un volontarisme. Par exemple l’association France-Nature-Environnement nous souhaite pour 2023 une année « sobre et heureuse ». Mais elle rajoute que c’est nécessaire pour éviter une sobriété « contrainte ». Je développerai cet aspect en 3ème partie. Il existe différentes sobriétés, énergétique, alimentaire, partagée…, on peut aussi parler de sobriété démographique. Cette attitude est déjà présente dans « Essai sur le principe de population » de Thomas Robert MALTHUS,  dont la première ébauche date de 1798.

Malthusien est devenu un terme de notre dictionnaire. Il est préférable de se dire malthusien (des naissances d’accord, mais en fonction des possibilités du milieu environnant), plutôt qu’antinataliste, opposé en toutes circonstances à la natalité. Le terme Malthusien est explicatif, le mot antinataliste en reste au quantitatif. La loi de Malthus est incontournable. La fécondité humaine a une tendance naturelle à suivre une évolution exponentielle, un doublement tous les 25 ans en moyenne (1, 2, 4, 8, 16…). La production agricole, soumise à la loi des rendements décroissants, ne peut au mieux que suivre une évolution linéaire (1, 2, 3, 4, 5…). En conséquence il y a un décalage croissant qui implique qu’on ne peut se contenter d’améliorer la productivité agricole si on ne maîtrise pas en même temps l’expansion démographique.

Malthus peut donc être considéré comme un précurseur de l’écologie en tant que recherche de l’équilibre entre l’humain et son milieu de vie. En termes contemporains, un système socio-économique doit rester compatible avec les possibilités de notre écosystème, la Terre. En 1970 la situation était en équilibre mais les spécialistes s’inquiétaient déjà à l’époque de la surpopulation. Or, selon le calcul de l’empreinte écologique, en 2023 il nous faudrait 1,75 Terre pour régénérer ce que l’humanité consomme en termes de surface. On est en train de dilapider le capital terrestre au lieu de vivre de ses fruits. Le « Jour du dépassement » a eu lieu au niveau mondial le 28 juillet 2022. Si l’ensemble de l’humanité vivait comme des Français, il faudrait même 2,9 planètes, ce qui est impossible ; notre niveau de vie n’est pas généralisable. Il y a une finitude de notre planète dont il faudrait bien prendre acte politiquement. Notez que cet indicateur est très anthropo-centré, on part du principe que les biocapacités sont entièrement dédiées à la seule survie des humains sans considération de la biodiversité.

En conséquence, il nous faut collectivement devenir à la fois écologiste ET malthusien pour essayer de préserver le sort des générations futures, il nous faut agir.

3) Une politique en faveur de la baisse de la démographie est-elle réalisable et souhaitable ?

Une politique malthusienne de maîtrise de la fécondité est plus que souhaitable, c’est absolument nécessaire, on ne peut y échapper. Malthus indiquait clairement ce qu’il fallait penser des solutions à la surpopulation : « Si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. » En d’autres termes, si on ne diminue pas volontairement la population humaine, elle sera de toute façon réduite de façon radicale et forcée puisqu’on aura laissé libre cours à la violence de la nature et des humains…

Le rapport de 1972 sur les limites de la croissance indiquait que face à une évolution exponentielle de la population, il n’y a que deux façons de rétablir l’équilibre : ou abaisser le taux de natalité, ou il faudra bien que le taux de mortalité augmente à nouveau. Toute société qui tient à éviter un accroissement brutal de ce taux de mortalité doit prendre des mesures délibérées pour contrôler le fonctionnement de la boucle positive : réduire le taux de natalité : «  En d’autres termes, nous demandons que le nombre de bébés à naître au cours d’une année donnée ne soit pas supérieur au nombre de morts prévisibles la même année. » On envisageait donc une croissance zéro de la population alors que la population comptait 4 milliards d’humains. Avec le double aujourd’hui, il nous faut en toute logique mettre en œuvre une diminution.

Une politique en faveur de la baisse de la démographie est réalisable, mais plus on attend, plus il sera difficile d’agir. Il y a inertie de la croissance économique comme de la croissance démographique, ralentir la course à l’abîme aurait du être initié dès les années 1970. Il faut donc considérer un engagement  très volontariste, à la fois individuel, politique et associatif. Personnellement j’ai fait un choix éclairé de fécondité en acceptant un avortement en 1973 (avant la loi sur l’IVG) et en n’ayant qu’un seul enfant biologique. D’autres vont plus loin en restant sans enfant après une contraception définitive pour des raisons particulières ou de plus en plus écologiques. Une politique démographique repose avant tout sur le libre choix (pro-choice) des femmes et des couples. Une naissance doit être désirée. 50 % des grossesses ne sont pas planifiées soit près de 121 millions de femmes. En définitive 60 % de ces grossesses non intentionnelles aboutissent à un avortement, soit au total 30 % de l’ensemble des grossesses.

Pour que la décision de procréation soit exercée en toute connaissance de cause, l’État doit assumer son rôle éducateur. Au sortir des écoles, un jeune citoyen ne doit plus ignorer aucun des aspects de la question démographique, vie sexuelle, égalité de sexes, méthodes de contraception, relation entre population et alimentation, capacité de charge d’un territoire, etc. La politique fiscale en matière d’allocations familiales doit être repensée. N’oublions pas que la France a été anti-malthusienne depuis les lois de 1920 réprimant contraception et avortement. On est allé jusqu’à prévoir la peine de mort pour quiconque contribue à un avortement, une femme et un homme ont été exécuté pendant la seconde guerre mondiale. L’INED (Institut national d’études démographiques) avait lors de sa création en 1945 un objectif nataliste. L’avortement a été interdit jusqu’en 1974, la propagande antinataliste a été interdite jusqu’en 1992. On met en épingle l’Inde et les avortements fortement « conseillés » par le gouvernement d’Indira Gandhi. Mais aujourd’hui 37,9 % des femmes mariées et en âge de procréer ont volontairement choisie la stérilisation. Soyons réalistes, pas dogmatiques ni autoritaires.

Entre l’individu et l’État, il y a l’action des associations. En août 2021 a été crée une « Alliance Européenne pour une Population Soutenable » regroupant différents mouvements abordant le thème de la surpopulation. On constate aujourd’hui que seule en France « Démographie Responsable » a pour objet d’œuvrer pour la stabilisation de la population humaine et sa diminution sur le long terme. Les Amis de la Terre avaient traduit et publié « la bombe P » en 1971, ils ont oublié cette origine. Greenpeace fait une fiche sur la surpopulation, il traite les malthusiens de « racistes » !

A cette table ronde du 12 janvier 2023, sur 5 intervenants je suis le seul à constater le poids du nombre et la nécessité d’agir. Mais si on ignore les contraintes biophysiques, cela ne peut que nous conduire au désastre.

Pour agir avec l’association Démographie responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Pour en savoir plus

un livre de Michel Sourrouille

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

à acheter auprès de son libraire de proximité,

ou à commander à la FNAC

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

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Nos vœux de sobriété démographique en 2023

aux citoyens concernés par la question écologique, c’est-à-dire tout le monde.

Si l’expression « sobriété démographique » se popularisait en 2023, ce serait un plus pour la planète. En tant que citoyen, vous pouvez contribuer à cette évolution par votre action en matière de fécondité.

Une conférence-débat est consacrée à cette thématique le jeudi 12 janvier 2023 à Paris.

Sobriété: et si l’on parlait de démographie ?

Organisé par les Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)

Où ? À l’Académie du Climat, 2 place Baudoyer, Paris 4e – salle Pépinière (Rez-de-Chaussée)

Tout public, de 19h à 21h

présentation : Nous venons de passer le cap des 8 milliards d’humains sur Terre. Quels sont les impacts de la démographie sur le climat, la biodiversité et les limites planétaires? Peut-on parler de surpopulation? Faut-il arrêter de faire des enfants pour répondre à l’urgence écologique? Au carrefour de l’intime et des politiques publiques, cette table-ronde fera un tour d’horizon des enjeux liés à la démographie et à l’écologie.

Intervenants

Michel Sourrouille, auteur de Alerte surpopulation. Le combat de Démographie responsable (Edilivre)

Laure Noualhat, autrice de Comment rester écolo sans finir dépressif (Tana) et de l’enquête Trop d’humains sur Terre? Le défi du siècle sur Reporterre.fr

Emmanuel Pont, auteur de Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète? (Payot)

Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques, auteur de l’Atlas de la population mondiale(Autrement)

Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), coordinatrice d’une publication consacrée aux liens entre démographie et érosion de la biodiversité.

Débat animé par Antoine Bonfils, président des JNE et Carine Mayo, secrétaire générale des JNE.

pour en savoir plus

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

à acheter auprès de ton libraire de proximité ou

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

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CLIMAT, supprimons totalement la publicité

Les quelque 34 milliards d’euros de dépenses annuelles en publicité et marketing promotionnel – un montant comparable à l’effort des entreprises françaises en matière de recherche et développement – continuent de doper des modèles économiques fondés sur la surconsommation et incompatibles avec les limites planétaires.

Lire, Publicité, une agression caractérisée

Mathilde Dupré et Renaud Fossard : En 2022, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a souligné le caractère incontournable de la sobriété dans la lutte contre le dérèglement climatique, évoquant aussi la « régulation de la publicité » comme un des outils appropriés pour promouvoir des modes de consommation plus sobres. Au cours des trente dernières années en France, les dépenses de publicité et marketing ont conduit à une augmentation cumulée de la consommation des ménages de 5,3 %, et à un renforcement du poids de la consommation au sein du produit intérieur brut. En cause, la forte pression publicitaire, qui conduit les individus à se sentir frustrés de leur niveau présent de consommation et à renouveler toujours plus rapidement des produits qui fonctionnent encore. Ce qu’on appelle l’« obsolescence marketing ». Or la consommation des ménages constitue une source importante des émissions de gaz à effet de serre. La publicité a donc un impact écologique qui est d’autant plus fort que les dépenses en la matière se concentrent massivement sur une poignée de produits et de services polluants, tels que la voiture individuelle (en particulier les SUV), le fast-food ou encore les sodas (deux types de nourriture qui, outre l’accumulation de déchets, plastiques notamment, posent aussi des enjeux majeurs de santé publique). Que faire ?

Premièrement, pour prévenir efficacement les incitations à l’obsolescence marketing et le « greenwashing », il est temps de confier la régulation des contenus publicitaires à une autorité indépendante et non aux organismes contrôlés par la profession elle-même.

Deuxièmement, l’accès au marché publicitaire doit aussi être barré pour une poignée de produits qui sont particulièrement polluants ou néfastes pour la santé publique (voitures individuelles à moteur thermique, voyages en avion ou produits alimentaires de Nutriscore D ou E), à l’instar des règles qui existent dans de nombreux pays sur le tabac ou à Singapour pour les boissons sucrées.

Troisièmement, la lutte contre la surconsommation et l’obsolescence marketing suppose également d’agir sur le niveau général de pression publicitaire. Selon l’étude précitée, un triplement du (très faible) niveau actuel de taxation des dépenses publicitaires permettrait de les réduire de l’ordre de 14 %,

Le point de vue des écologistes

La première mesure que devrait promouvoir un politique responsable ? Pour l’envoi de toute publicité, recueillir le consentement préalable des individus. L’application d’une telle mesure remettrait la filière inversée à l’endroit ; ce n’est pas au consommateur de subir sans l’avoir demandé les annonceurs dans les rues, dans les journaux et sur les écrans. Sur les boîtes aux lettres, plus besoin de mettre STOP pub, aux addicts de mettre s’ils le souhaitent OUI pub. Les journaux devraient proposer un exemplaire au choix, avec pub ou sans pub, etc. Remettons l’information à sa place, personne ne devrait être obligé de payer une publicité pour les autres.

Un programme politique écologiquement cohérent devrait même annoncer la suppression totale de la publicité pour en revenir à la réalité de nos besoins. Dans un contexte où la publicité serait totalement absente, on retrouverait une certaine pertinence au prix à payer.

Lire, Tout savoir sur la publicité qui nous dévore

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Décroissance… de l’espérance de vie ?

L’espérance de vie actuelle dans les pays riches a été rendu possible par la croissance économique. Devons-nous accepter de vivre moins longtemps pour sauvegarder les conditions d’existence de nos descendants ?

Lire, espérance de vie croissante, la grande illusion

Olivier Rey : Le fond de l’idéologie croissanciste, c’est le principe que plus est toujours mieux. Lorsque vous avez des oppositions à certaines technologies, vous faites témoigner des associations de malades et tout le monde y adhère. L’augmentation de l’espérance de vie est devenu l’argument ultime au service d’une idéologie de la croissance. Or la poursuite du mouvement technologique engendre aujourd’hui plus de maladies qu’il ne permet d’en soigner. Le stade de la contre-productivité est atteint. Cela signifie que sortir du croissancisme, c’est admettre que, le cas échéant, l’espérance de vie puisse être réduite. Or ce n‘est pas la durée comme telle qui est en cause, mais la durée « de quoi » qui est en question.

Corinne Lalo : Quant à l’espérance de vie en bonne santé, elle recule déjà. Notons que l’énergie n’a été qu’un facteur parmi d’autres de l’allongement de la vie. Le premier, c’’est l’hygiène, par exemple se laver les mains lors d’un accouchement a eu un impact très fort sur la mortalité infantile. La nourriture aussi a contribué à l’amélioration, et aussi les vaccins. Mais depuis l’après-guerre, nous avons produit tellement de produits chimiques que beaucoup de produits du quotidien sont devenus toxiques. De même la nourriture avec des aliments ultra-transformés nous empoisonne. Au moment d’un deuil, au lieu de vous dire que c’est normal d’être triste, on vous donne un antidépresseur.

Jacques Testart : Il importe de parler de « vie en bonne santé », car la prolongation acharnée des grabataires ou des zombies ne saurait être une victoire de l’humanisme. Est-il d’ailleurs certain que la décroissance diminuerait l’espérance de vie à la naissance ? Dans les pays pauvres, des mesures élémentaires comme la prévention et le traitement des maladies contagieuses, l’hygiène des maternités ou la suffisance alimentaire augmenterait l’espérance de vie sans que la croissance économique soit requise. La survalorisation du progrès médical a masqué les bénéfices de l’amélioration des conditions sociales. Même au XVe siècle, soit avant l’apparition d’une médecine compétente, la longévité moyenne de personnes célèbres et donc de milieu favorisé montrent une longévité moyenne de 65 à 70 ans. Aujourd’hui de pollution de l’air, de l’eau, de la nourriture montrent que la médecine court désormais après la santé, jusqu’à des thérapies géniques à plus d’un million d’euros, une solution intenable.

Source : La Décroissance n° 195, décembre 2022-janvier 2023

Lire, espérance de vie et équivalent pétrole

Le point de vue des écologistes

Comme les autres espèces, les humains sont programmés pour mourir, mais ils modifient leur environnement pour mieux résister au processus de dégradation des corps. Certains veulent même agir contre les processus de vieillissement, manipuler la télomérase, lutter contre les radicaux libres, encombrer les centres de soins palliatifs. Peine perdue, l’espérance de vie en bonne santé régresse. Soyons réalistes, il faudrait se demander si c’est bien vivre que de vivre tous centenaires, si c’est respecter les cycles vitaux que de s’attarder sur la planète et prendre ainsi un peu plus de l’espace vital tant d’autrui que de la biodiversité.

Il faudrait donc pouvoir déterminer le seuil à partir duquel une prise en charge thérapeutique devient inappropriée. On peut démontrer que la décroissance économique et démographique est inéluctable, mais il est très difficile de lister ce qui doit décroître et en quelle proportion. Se passer de certaines opérations chirurgicales, oublier la roulette du dentiste et les analgésiques, multiplier les médicaments de confort sans remboursement, arrêter le téléthon ? Le débat est ouvert…

Décroissance… de l’espérance de vie ? Lire la suite »

La décroissance implique la sobriété partagée

L’écologie politique n’assume pas clairement la rupture avec le dogme de la croissance. C’est ce que regrette, dans une tribune au « Monde », la députée Delphine Batho de Génération écologie. De toute façon la décroissance ne relève pas d’un choix. Que ce soit de gré ou que ce soit sous la contrainte de la nature et de l’épuisement des ressources fossiles, la sobriété est déjà notre ligne d’horizon. Reste deux possibilités : soit on l’embrasse, soit on la repousse le plus tard possible… sachant que plus on attend plus ce sera brutal et douloureux.

Lire, Delphine Batho, un programme de décroissance

Delphine Batho : La jeunesse cherche une réponse radicale, au sens littéral du terme, c’est-à-dire qui s’attaque à la racine du fonctionnement de nos sociétés. La jeunesse coupe les amarres. Dans les grandes écoles et dans les universités, des jeunes refusent de devenir les futurs cadres de la destruction. A l’échelle mondiale, au collège, au lycée, ils ont fait grève pour le climat. Dans la rue, ils se collent à terre, dans les musées, sur le périphérique parisien, dans les stades, ils crient leur désespérance. Ils quittent leur boulot pour ne plus se sentir comme des souris dans une cage à faire tourner la grande roue de la consommation. La jeunesse devrait se tourner vers l’écologie politique, mais qu’entend-elle ? Une polyphonie chaotique où se mêlent simplisme de l’utopie à bon marché, pragmatisme du changement de chaudière, opinions à l’emporte-pièce sur tout un tas de sujets. Dans un mouvement paradoxal, plus le danger de l’extinction devient évident pour le plus grand nombre, plus le discours de l’écologie politique devient confus, immature, sans grille de lecture.

Les options du présidentiable Mélenchon, visant une augmentation du produit intérieur brut de 2 % par an, étaient contraires aux objectifs écologistes. Les mots d’ordre de hausse du pouvoir d’achat et de relance de la consommation se sont imposés au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Le cœur de cette crise de l’écologie politique est l’absence de rupture avec le dogme de la croissance économique. Là où la décroissance n’est pas assumée, les programmes paraissent interchangeables. Le moment est donc venu d’assumer la décroissance comme étendard de l’écologie.

Le point de vue des écologistes

Michel SOURROUILLE : Parler politiquement de décroissance permet de renverser la table des productivistes, pas de proposer un projet de société. Le mot sobriété est bien meilleur car il comporte non seulement l’aspect d’une maîtrise quantitative, mais aussi une dimension morale. Il s’agit de penser différemment par la modération contre la démesure, qui propose la satisfaction des besoins essentiels contre la surconsommation, le dévoiturage contre la sur-mobilité, la maîtrise de la fécondité contre la surpopulation. C’est une bonne chose que ce mot serve cette année 2022 d’élément de langage dans tous les domaine, sobriété énergétique, sobriété consumériste, sobriété foncière, sobriété démographique, sobriété partagée, etc. Même le gouvernement s’y met. Macron a prononcé le mot « sobriété » pour la première fois en février 2022 , le gouvernement a détaillé le 6 octobre son plan de sobriété énergétique. Contre l’ébriété, la sobriété !

Lire, Le gouvernement s’empare du mot « sobriété »

JVM : Pourquoi continuer à utiliser ce critère imbécile du PIB sur une planète aux ressources finies ? De Yvan Illich à Bruno Latour, en passant par Aldo Léopold et André Gorz, tout à été dit depuis longtemps déjà, hélas. Peut-être faudra-t-il encore quelques catastrophes (proches, n’est-ce pas, qui touchent nos pays riches et pollueurs) pour que les technocrates au pouvoir changent de « braquet »… et encore… Compte tenu de l’urgence, Delphine Bato propose l’exigence de la radicalité (qui nécessite probablement une réforme des institutions et une refonte du lien social à partir de l’intérêt général, des communs) , ce qu’ont compris de nombreux mouvements de jeunes. On est très loin de l’éthique de la bienveillance, du « care », qui participent à la dépolitisation du débat.

Don Sancho de la Mancha : La décroissance n’est pas un choix politique, elle vient du fait qu’en moins de 200 ans nous aurons utilise l’essentiel des ressources naturelles (fossiles, métaux, etc). Il va donc falloir gérer la pénurie, avec le choix entre la poursuite de la jungle actuelle ( des super-riches et de plus en plus de pauvres) ou un système plus juste.A court terme les choix qui sont faits ne vont pas dans cette direction, qui pourra se payer des voitures électriques ?

DomTom : Et oui la décroissance implique moins de consommation et une meilleur répartition des richesses….Si on ne s’engage pas vers la seule voix possible : la décroissance, on l’a subira avec son lot de tension géopolitique, de famine, d’effondrement économique…

Aloes : La sobriété est un mot pertinent car il permet d’ajuster en permanence le souhaitable et le possible.

Pour en savoir plus

Sobriété énergétique, l’affolement gagne

2027, Ministère de la Sobriété partagée

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êtes-vous hydroresponsable ou coupable ?

De plus en plus de personnes commencent à ressentir la « honte de voler » en avion, flygskam en suédois, flight shame en anglais. Ce sentiment de culpabilité nous semble tout à fait normal rationnel, moralement nécessaire, et même inéluctable à l’heure de la fin du kérosène et du réchauffement climatique. Cette nouvelle tendance, changer de comportement, se généralise dans bien des domaines ; la chasse au gaspi se retrouve dans l’achat de vêtements (d’occasion), l’usage du vélo plutôt que la voiture, les consommations courantes et donc l’utilisation de l’eau.

Hydroresponsable pour ne pas pécher ! La culpabilité entraîne le sens de la responsabilité, et plus besoin de s’agenouiller dans un confessionnel.

Lire, Culpabilité écolo, un premier pas décisif

Guillemette Faure : Plus question de gaspiller les « eaux grises », les eaux sales. On garde un arrosoir dans la douche pour y mettre l’eau que l’on fait couler en attendant qu’elle soit chaude. Certains baissent presque la voix pour dire qu’ils ne tirent plus la chasse « à chaque pipi » ou qu’ils ne prennent plus de douche tous les jours. Certains trouvent dommage de chasser les excréments à l’eau potable, alors place aux toilettes sèches. « On est dans l’insouciance, et un jour on se réveille », résume Myriam Pied, spécialiste des plantes sauvages comestibles. Il n’y a pas de raison d’opposer les petites actions aux grandes, à en croire ceux qui nous ont raconté leur démarche pour réemployer les eaux usées. Parce qu’une fois qu’on commence à s’interroger, il y a toujours un après. Sur Facebook, un groupe « Récupération et utilisation eau de pluie » a été créé en septembre. Un mois plus tard, il comptait près de 100 000 membres s’échangeant leurs bons tuyaux…

Un échange instructif

ERoy : Sympathique article, drôle et plutôt positif. Obtenir l’adhésion à une démarche devrait sûrement se faire ainsi, avec le sourire. Là où brutalement je deviens méfiant, c’est vers la fin de l’article, lorsqu’il est dit : « Ceux qui font des petits gestes vont mettre la pression sur ceux qui doivent faire les grands ». Je n’ai pas envie de rire du tout lorsqu’on passe, mine de rien, d’un mécanisme d’adhésion à celui de coercition. C’est toujours avec la meilleure bonne volonté du monde qu’on a créé l’Inquisition et les tribunaux politiques. Dans tous les cas il fallait contraindre les mauvais (croyants, citoyens, soldats…).

Michel SOURROUILLE : Bonjour Eroy. Vous faites usage du « sophisme de la pente glissante », accuser une personne pleine de bonnes intentions et agissant pour le bien commun de vouloir en fait le règne des KHMERS VERTS et autres inquisiteurs. Mais le bon geste relève d’une autre stratégie, non coercitive : donner l’exemple pour que cela fasse boule de neige et entraîne de plus en plus de concitoyens à faire de même, une conduite vertueuse. Nous fonctionnons socialement en interaction spéculaire, nous faisons ce que les autres attendent de nous, et si cela va dans le sens d’écologiser les comportements de tout un chacun, on ne voit pas où est la mal !

Le point de vue des écologistes

Cet exemple particulier de l’utilisation économe de l’eau n’est qu’une illustration du mot qui va être intégré assez rapidement par toute la population, « sobriété » Voici quelques références sur ce blog biosphere.

Le gouvernement s’empare du mot « sobriété »

Sobriété énergétique, l’affolement gagne

La Sobriété, liberticide et punitive ????????????

La Sobriété face à la SURconsommation ?

2027, Ministère de la Sobriété partagée

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Prenez l’escalier, mettez l’ascenseur en panne

Avec 100 millions de trajets quotidiens en France, les 630 000 ascenseurs sont le moyen de transport le plus utilisé dans le pays. Pourquoi ne pas adopter le réflexe-escalier et dépenser de l’énergie musculaire plutôt qu’électrique ?

Sandrine Cabut : Dans votre immeuble, savez-vous au moins où se trouvent la cage d’escalier ? En matière de santé, les atouts des escaliers sont incontestables. La montée régulière des marches est associée à une amoindrissement des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Cela contribue aussi à augmenter la capacité physique. La descente de marches sollicite bien moins le cœur et le système respiratoire que l’ascension, mais c’est une activité pendant laquelle le muscle subit un étirement, qui est aussi un très bon exercice de renforcement musculaire. Quid des potentielles économies d’énergie ? En France, les ascenseurs représentent de 5 % à 8 % de la consommation des bâtiments, soit au total un milliard de kilowhattheures par an, l’équivalent de la consommation électrique d’une grande ville comme Nantes ou Bordeaux.

Le point de vue des écologistes

Le regretté Aguigui Mouna le proclamait: « énergie musculaire, énergie la moins chère ». Mais les gens deviennent de plus en plus fainéant et le gouvernement fait tout pour qu’il en soit ainsi. Les immeubles parisiens construits à la fin du 19è siècles avec typiquement 6 étages ne disposaient pas d’ascenseurs. Le décret du 11 avril 2019 met en œuvre l’abaissement de quatre à trois étages du seuil d’obligation d’installation d’un ascenseur… en clair deux étages sans ascenseur, et bientôt l’escalator pour monter au premier. On en arrive à une génération dont la condition physique est extrêmement dégradée… Si on y ajoute le surpoids et l’attrait des trottinettes électriques, nos jeunes se préparent des lendemains qui déchantent.

Je suis toujours à 75 ans un écolomaniak, obsédé par les économies d’électricité et ma forme physique. Je monte toujours les escaliers alors que l’escalator est à ma disposition. Je râle quand la porte du magasin s’ouvre automatiquement devant moi alors qu’il est si simple d’ouvrir soi-même une porte. Je suis ulcéré par le presse-citron électrique qui tourne l’orange à notre place et nous empêche d‘exercer notre poignet. Je regarde avec découragement l’empressement des convives autour des dosettes d’une machine à café à mille lieux électriques de la bouilloire antique, d’ailleurs je ne bois plus de café. Je suis effaré par l’inconscience d’une société qui s’acharne à nous faire passer au tout électrique, à la numérisation de la planète. Les grandes pannes d’électricité d’un avenir proche vont nous laisser désemparés… bientôt le retour à l’huile de coude et à la marche forcée !

L’exemplarité ne porte pas encore ses fruits. Dans les immeubles comme dans les grands magasins, seule une petite minorité privilégie l’escalier. Beaucoup de personnes valides habitant seulement au 1er ou 2e étage prennent l’ascenseur. Mais gardons à l’esprit les propos de Colin Beavan, dit No Impact Man : « On ne sait jamais d’où part une réaction en chaîne. Qui sait quelle influence chacun de nous est susceptible d’exercer sur les autres ? Au lieu de débattre stérilement de l’utilité de l’action individuelle contre l’action collective, pourquoi ne pas les promouvoir toutes deux sous une appellation globale telle que citoyenneté engagée ? Le système doit certes changer, mais n’oublions pas que le système n’est qu’un groupe d’individus, la somme de toutes nos actions individuelles d’actionnaires, de cadres, de concepteurs de produits, de clients, d’amis, de parents. Cessons d’attendre que le système change. L’action qui déclenche l’effet domino a besoin que chacun de nous se positionne dans la ligne pour que la réaction en chaîne se produise. »

Concluons avec Jacques ELLUL : S’il y a une chance que l’homme puisse sortir de l’étau idéologico-matériel, il faut avant tout se garder d’une erreur qui consisterait à croire que l’individu est libre. Si nous avons la certitude que l’homme est bien libre en dernière instance de choisir son destin, de choisir entre le bien et le mal, de  choisir entre les multiples possibles qu’offrent les milliers de gadgets techniques, si nous croyons qu’il est libre d’aller coloniser l’espace pour tout recommencer, si… si… si…, alors nous sommes réellement perdus car la seule voie qui laisse un étroit passage, c’est que l’homme ait encore un niveau de conscience suffisant pour reconnaître qu’il descend, depuis un siècle, de marche en marche l’escalier de l’absolue nécessité. C’est lorsqu’il reconnaît sa non-liberté qu’alors le citoyen atteste par là sa liberté ! Ce système techno-industriel ne cesse de grandir, mais il n’y a pas d’exemple jusqu’ici de croissance qui n’atteigne son point de rupture. Nous devons donc nous attendre, même sans guerre atomique ou sans crise exceptionnelle, à un énorme désordre mondial. Il faudrait que  ce soit le moins coûteux possible. Pour cela deux conditions : y être préparé en décelant les lignes de fracture, et découvrir que tout se jouera au niveau des qualités de l’individu. (Pessac, le 8 octobre 1986) »

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La sobriété à la mode gouvernementale

Le plan du gouvernement pour passer l’hiver écarte toute idée de contrainte et donne la priorité à l’incitation et à la pédagogie. C’est comme la lutte contre le réchauffement climatique, on a fait appel depuis trente ans à la bonne volonté des États et les émissions de gaz à effet de serre continent de croître ! Voici les dernières informations sur la question sobriété.

Lire, Le gouvernement s’empare du mot « sobriété » (4 septembre 2022)

le plan du gouvernement : Le 6 octobre, 2022 le gouvernement a détaillé son plan de sobriété énergétique. Objectif ? Faire baisser en deux ans la consommation totale d’énergie de 10 % par rapport à celle de 2019. Une nécessité pour faire face à un risque inédit de pénuries d’électricité et de gaz au cours de l’hiver, lié à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, mais aussi une première étape plus structurante pour atteindre l’objectif de 40 % d’économie, indispensable pour espérer parvenir à la neutralité carbone en 2050. Depuis septembre, l’exécutif s’est d’abord efforcé de faire prendre conscience à l’opinion de la gravité de la situation. Mais miser sur la bonne volonté des acteurs ne suffira pas à atteindre les objectifs. Baisser par exemple sa vitesse personnelle sur la route serait une bonne chose, mais cela ne donnerait des résultats qu’avec une mesure réglementaire concernant l’ensemble de la population. Pour arriver à la neutralité carbone en 2050, on estime qu’il faudra diviser par deux la consommation d’énergie. Et comme on consomme de l’énergie dans tous les domaines de l’activité humaine…

Le compteur Linky va-t-il nous couper l’eau chaude cet hiver ? Enedis a annoncé que les ballons électriques se seraient plus enclenchés à la mi-journée pour 4,3 millions de foyers. Le compteur Linky permet, entre autres, de piloter sans intervention humaine le déclenchement en heures creuses ou pleines, mais également de dissocier les chauffe-eau des autres usages. Autrement dit, il rend possible une mesure visant spécifiquement les chauffe-eau mais pas le reste des appareils.

Réduire la consommation d’énergie de 10 % d’ici à 2024, un objectif atteignable selon l’association négaWatt : Ses experts ont chiffré l’impact de cinquante mesures, essentiellement pour les bâtiments privés et publics, qui peuvent être mises en place rapidement, avoir un coût nul ou faible et être acceptables par chacun. L’association rappelle aussi que certaines mesures n’ayant qu’un gain énergétique limité, telles que l’extinction des panneaux publicitaires la nuit, sont malgré tout essentielles pour leur portée symbolique.

Les publicités lumineuses interdites entre 1 heure et 6 heures partout en France : La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et publié jeudi 6 octobre au Journal officiel (JO), le décret prévoit d’harmoniser les règles existantes d’extinction des publicités lumineuses, qui différaient jusqu’à présent selon la taille de l’agglomération.

Lire, Sobriété énergétique, l’affolement gagne

Le point de vue des écologistes

La sobriété ne relève pas d’un choix. Que ce soit de gré ou que ce soit sous la contrainte de la nature et de l’épuisement des ressources fossiles, la sobriété est déjà notre ligne d’horizon. Reste deux possibilités : soit on l’embrasse soit on la repousse le plus tard possible… sachant que plus on attend plus ce sera brutal et douloureux. Nous avons l’occasion de rendre les choses un peu moins pénibles mais nous sommes humains et donc incapable de renoncer aux mirages de l’abondance à crédit. Le refus de promouvoir la sobriété vient du fait que 90 % des électeurs votent en France pour l’amélioration du pouvoir d’achat et pas pour des restrictions.

Une seule certitude : un jour plus ou moins proche nous pratiquerons, si tout se passe bien, la sobriété partagée. En finir avec les inégalités et la société de consommation ? Pour l’instant le gouvernement agit juste sur l’intensité de la gueule de bois.

Nous commençons juste à reconnaître que les ressources énergétiques de la planète sont limitées. Il faut donc diminuer le niveau de vie de la classe globale, encore faut-il penser au poids du nombre : donc « sobriété » drastique de la reproduction humaine.

Lire, Des classes sociales à la classe globale

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Le terme « décroissance », un tabou politique

Depuis quelques semaines, dans les médias dominants, on ne parle que de sobriété. Pourtant il ne se passe pas une journée sans que l’on ne rejette la décroissance… Par exemple, fin août, la Première Ministre lors de son discours face au Medef :

« Contrairement à l’affirmation de certains, la décroissance n’est pas la solution. La décroissance attaquerait notre niveau de vie. Elle mettrait en péril le financement de notre modèle social.Elle braquerait nos concitoyens et nous empêcherait d’avancer. »

Voici en réponse notre « Projet de Décroissance », et d’abord quelques approches de la sobriété :

Sobriété, donc consommer moins d’énergie, veut dire moins de PIB : en effet si une entreprise réduit sa facture énergétique, une autre va en vendre moins, donc ses revenus vont baisser, donc ses achats et investissements vont baisser, donc d’autres entreprises vont en pâtir et ainsi de suite. Moins c’est moins, assez basique à comprendre. On ne peut pas faire plus d’omelettes en cassant moins d’œufs !

Sobriété en restant dans une société de croissance, donc sans croissance, ça s’appelle la récession et en général ça se passe mal. Tout notre système économique, de la création monétaire à l’emprunt, de l’investissement aux logiques de profits et d’intérêts et de dividendes est basé sur la logique de croissance : il faut faire tourner toujours plus tourner la machine à produire, échanger et consommer. Sans cela, une entreprise, petite ou transnationale, une municipalité ou un état, un fond de pension ou d’investissement se casse la figure.

Ainsi, si la nécessité de sobriété pour des raisons physiques (déplétion), écologiques (changement climatique, entre autres) et éthiques (arrêter de financer des régimes belliqueux et/ou autoritaire) est exacte, la question est comment ?

– soit sobriété dans une société de croissance, et là oui on a tout ce que la Première Ministre nous reproche…
– soit un projet de décroissance conviviale avec une refonte en profondeur de nos modèles économiques afin de sortir de la dépendance à la croissance, partage et solidarité. L’ enjeu n’est pas de faire la même chose avec moins, mais autrement en mieux.

Qu’est-ce que la décroissance ? En moins d’un an nous avons publié 3 excellents ouvrages sur le sujet :
Décroissance, collection Fake or Not, chez Tana Edition, par Vincent Liegey. Ce livre très pédagogique ouvert à tout public est excellente introduction à la décroissance avec plein d’infographies, de définitions et une approche globale enthousiasmante de ce que pourrait être un projet de décroissance conviviale.
Ce livre est un succès dans les librairies puisqu’il en est à sa troisième réimpression !

– La décroissance et ses déclinaisons, Editions Utopia, par nos ami.e.s de la Maison Commune. Ce livre très complet  se propose de cartographier les d’idées reçues, de clichés et de malentendus et d’y répondre. Dans un deuxième temps il propose seize déclinaisons permettant de mieux appréhender ce qu’est, et ce que n’est pas, la décroissance.

Ralentir ou Périr, L’économie de la décroissance, Edition du Seuil, par Timothée Parrique. Ce livre propose une critique économique de la décroissance pour sortir de l’économicisme ambiant.

Et aussi, pour aller plus loin, nous vous invitons à regarder la superbe enquête du low-tech Lab sur Cargonomia, coopérative de recherche et d’expérimentation sur la Décroissance à Budapest : https://lowtechlab.org/fr/actualites-blog/enquete-8-cargonomia

Et aussi la décroissance en podcast, dans Think Degrowth avec Vincent Liegey : https://podcast.ausha.co/think-degrowth/episode-7-la-croissance-infinie-est-une-fake-news-vincent-liegey

Enfin, on parle beaucoup d’énergie, de sobriété et d’économies afin de passer l’hiver, nous vous proposons un décryptage à travers un débat en vidéo organisé par Alter Kapitae autour de ces enjeux centraux avec Maxence Cordiez et Vincent Liegey : https://youtu.be/VVDCcW9olg0?t=276

www.Projet-Decroissance.net

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Fin des inégalités, c’est bon pour le climat

Qu’on se le dise, toute inégalité de revenu ou le patrimoine résulte d’une expropriation par certains individus de la plus-value produite par autrui. Normalement un travailleur, qu’il soit simple manœuvre ou grand PDG, ne peut consacrer en une heure de travail plus de 60 minutes de labeur. Et d’ailleurs chaque personne a les mêmes besoin qu’autrui. On s’aperçoit aujourd’hui, avec les crises écologiques, que la distribution des richesses n’est pas seulement une exploitation de l’homme par l’homme, mais de plus en plus une détérioration forcenée de la planète par les plus riches.

Lire, explosion des inégalités, délires mégalomanes

Stéphane Foucart : Les inégalités sociales ne sont plus seulement définies par la distribution de la richesse dans la société, mais aussi par le pouvoir de destruction de l’environnement mécaniquement associé à cette richesse. Or il y a une grande différence entre ces deux façons d’envisager les inégalités socio-économiques. D’un côté, il n’existe aucune limite à la quantité de richesses distribuables ; de l’autre il n’existe qu’un stock limité de carbone à émettre pour éviter de détruire un bien commun, à savoir le climat terrestre. Alors que la fortune d’autrui est acceptable tant qu’elle n’est pas perçue comme le fruit d’une spoliation, elle ne l’est plus si elle permet de s’arroger un droit à émettre du carbone. Le GIEC assure que « s’attaquer aux inégalités et aux nombreuses formes de consommation ostentatoire favorise les efforts d’atténuation du changement climatique. » Cette n’est pourtant pas évidente pour les économistes et les décideurs, enfermé dans un monde où tout est compensable par la magie des mécanismes de marché ou par des taxes judicieusement choisies.

Le point de vue des écologistes

Notre société est toujours une royauté, avec ses privilégiés qui n’ont pas un carrosse mais un avion personnel, par de palais mais des demeures luxueuses disséminées dans le monde entier, et un amour immodéré pour les paradis fiscaux. L’inégalité permet à certains d’avoir une empreinte écologique démesurée alors que d’autres personnes vivent en dessous du minimum vital. La différence de richesses est non seulement injustifié d’un point de vue socio-économique, mais insupportable d’un point de vue écologique. Notre critère est simple. Dans une société du gaspillage généralisé sur une planète dévastée, nous devons mettre en place un système de sobriété partagée. Les inégalités doivent disparaître et la consommation se réduire de façon drastique. Il faut repenser revenu du travail et revenu du capital, impôt sur le revenu et impôt sur le patrimoine.

– Aucun dirigeant d’entreprise n’a à lui seul le pouvoir de faire de l’argent. En fait il bénéficie du groupe de travail que constitue l’ensemble des travailleurs de l’entreprise ; ce sont eux qui font la valeur ajoutée. Sans personne à sa disposition, un patron n’est qu’une personne indépendante qui ne peut compter pour gagner de l’argent que sur ses propres forces ; artisans et commerçants travaillent beaucoup et ne gagnent pas grand chose.

– Il est possible de fixer un salaire minimum, il est donc possible de plafonner le salaire des dirigeants. Un patron ne possède que deux bras et une seule tête, des besoins similaires à tous, il ne vaut pas beaucoup plus que n’importe lequel d’entre nous et sans doute beaucoup moins dans des tas de domaines (la sagesse, le respect des autres, l’amour de la nature, etc.). Donc à travail égal, salaire égal. Il n’y a pas d’inégalité de valeur entre le travail d’un éboueur et celui d’un PDG.

La propriété, c’est le vol. L’homme ne travaille pas socialement pour lui-même mais pour le bien commun. C’est un locataire perpétuel temporairement embarqué dans des structures collectives qu’on appelle entreprise, capital financier ou technique, maison pavillonnaire ou HLM, participation à la valeur ajoutée de l’entreprise

– Quand le patrimoine est transmis d’une génération à l’autre par famille interposée, les inégalités se reproduisent dans le temps. Toute égalisation consisterait à donner à chaque personne le même capital de départ, ce qui est difficile quand on considère qu’il y a à la fois un capital économique et financier (entreprise, patrimoine de rapport), mais aussi un capital culturel ( pouvoir de se faire entendre, qualité acquise par une socialisation spécifique), ou même un capital relationnel (le carnet d’adresses des parents et/ou de la grande école dont on sort). La disparition de l’héritage des biens mobiliers et immobiliers serait un premier pas vers une société abandonnant la reproduction des privilèges.

Lire, Inégalités : quelle norme pour le suffisant ?

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Le gouvernement s’empare du mot « sobriété »

La première ministre, Élisabeth Borne, a exhorté les entreprises à mettre en place des plans d’économie d’énergie sous peine de pâtir de « rationnement ».

La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, lors de l’université d’été du Medef le 29 août 2022 :  La sobriété vise certes à passer l’hiver, mais c’est surtout la condition sine qua non de la réduction de notre empreinte carbone à l’horizon 2050 ».

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a lancé le 30 août 2022 un vibrant appel à « toutes et tous, pas uniquement les entreprises », afin de « faire preuve de plus de sobriété ».

Lire, Sobriété énergétique, l’affolement gagne

Audrey Tonnelier : Emmanuel Macron a longtemps assimilé sobriété et décroissance et raillait en septembre 2020 le « modèle amish » des opposants à la 5G. S’il a prononcé le mot « sobriété » pour la première fois en février 2022, il s’est empressé d’ajouter qu’il ne fallait en aucun cas le relier à l’« austérité énergétique ». Six mois plus tard, les répercussions de la guerre en Ukraine et la crise énergétique ont radicalement modifié la donne : c’est « la fin de l’abondance » que le chef de l’État a annoncé le 24 août  2022.

Le point de vue des écologistes

Nemo Mc Kay : Il n’y a pas longtemps le mot « sobriété » était une hérésie qui attirait insultes et moqueries (pastèques, khmers verts, etc.). Maintenant le patron du medef le revendique. Étape suivante ?

Itapoa : Vivement la prochaine étape pour bannir les mots, croissance et PIB. Deux idioties d’économistes marchant a côté de leurs chaussures.

Brice Z. : ça fait des décennies que l’alerte est lancée sur les limites du système. Faisons les comptes ! S’ils décident de devenir un peu sobres, alors ils reconnaissent implicitement qu’ils étaient ivres, et que le capitalisme était une ivresse, une illusion dont la nature était la consommation-consumation de la Terre et de ses ressources. Vraiment, ces gens là, qui il y a cinq minutes faisaient la morale aux amish, n’ont aucune vergogne.

Lorange : Emmanuel Macron en juin 2020 : « La décroissance n’est pas une réponse au défi climatique ». Il faut dire que la sobriété est très différente de la décroissance : la sobriété c’est moins consommer alors que la décroissance c’est consommer moins.

He jean Passe : Le « pouvoir d’achat » est antinomique de la sobriété, il va falloir choisir, nous ne sommes plus à l’heure des 30 Glorieuses (1944-1974).

Laurent C. : 1972, The Limits to Grooth – Macron 2022 : fin de l’abondance… Que de temps perdu.

Michel SOURROUILLE : De façon imagée, la parabole du nénuphar nous indique qu’il ne faut pas tarder à prendre des décisions politiques. Imaginons un nénuphar dans un grand lac qui aurait la propriété de produire chaque jour son semblable. On estime qu’au bout de trente jours, la totalité du lac va être couverte, ce qui provoquerait l’extinction de la vie. On se décide à n’intervenir qu’au moment où les nénuphars auront occupé la moitié du lac. Quel jour donc ? Réponse : non pas 15 jours, comme on pourrait le penser un peu hâtivement, mais bien au 29ème jour, c’est-à-dire la veille, puisque le double de superficie est recouvert chaque jour. Au bout du 24ème jour, 97% de la surface du lac est encore disponible et on ne pouvait imaginer visuellement la catastrophe qui se préparait dans une semaine. Le cerveau humain semble difficilement saisir les propriétés d’une croissance exponentielle, une vitesse fulgurante. Pour notre civilisation thermo-industrielle, nous sommes le 29e jour…

Lire, La sobriété ne suffit pas vu notre nombre

Marie-C.D : Sobriété fait rigoler. C’est le mot « restrictions » qu’il faut employer, même s’il fait peur à tout le monde, avec son cortège d’aussi vilains mots, profiteurs, marché noir….même si le président a fait marche arrière, même si la première ministre en minimise l’ampleur, ce sont bien des restrictions qui nous attendent, et dans tous les domaines..

Junko : J’ai hâte de voir les tutos YouTube où les pauvres expliqueront aux riches les principes de la sobriété existentielle : La douche a l’eau froide en 5 étapes… Les 7 gestes élémentaires pour laver soi-même sa vaisselle… Cuisiner à l’ancienne, sans robots, les techniques expliquées pas à pas … Comment se passer de chauffage en hiver…S’isoler du froid grâce au papier journal… Savoir disposer ses bougies pour optimiser l’éclairage… Apprendre à sécher son linge en utilisant l’air ambiant… Survivre sans aspirateur, l’art de passer un balai…

Lire notre article de janvier 2009, sobriété énergétique?

Lire notre article de septembre 2011, sobriété volontaire ET forcée !

Le gouvernement s’empare du mot « sobriété » Lire la suite »