La Sobriété face à la SURconsommation ?

On a peur du mot décroissance, alors on parle de sobriété. On a peur de la sobriété/restriction, alors on parle de mode de consommation durable. Ce défi de l’attitude à avoir face à la surconsommation, LE MONDE en fait une série de 5 articles que ne sont pas à la hauteur de la nécessaire rupture avec nos habitudes présentes.

(1.5) Surconsommation dans l’impasse

Quand on considère l’ensemble des crises, l’extinction de la biodiversité, l’appauvrissement des sols, l’épuisement des ressources minérales ou fossiles…, la sobriété semble d incontournable, mais elle reste éminemment clivante. Dans les années 1970, après la publication du rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance, est apparue l’idée que notre croissance exponentielle et notre désir de richesse insatiable pourraient conduire à notre perte. La question est centrale : nos modes de vie doivent-ils « s’écrouler » ? Emmanuel Macron affirme l’inverse. Gagner en sobriété pourrait se faire sans aucune « privation », « restriction » ou « décroissance », mais grâce à « l’innovation » ou à la « transformation des processus industriels ». Mais pour décarboner l’aviation par exemple, il n’y a pas d’autre solution que de moins prendre l’avion. Alors qu’une maison, à la fin du XIXe siècle, comportait quelques centaines d’objets, il y en aurait désormais près de 100 000 dans les maisons françaises. Pour espérer convaincre les citoyens de renoncer à certains droits, ce sont les plus aisés qui devront, en premier lieu, se serrer la ceinture. D’autres soulignent que s’il faut bien instaurer un « plafond » à nos modes de vie pour les rendre compatibles avec les limites planétaires, il faut aussi introduire un « plancher », qui correspond à celui des conditions de vie décentes pour tous. Mais la sobriété passe nécessairement par un renoncement à certaines libertés. Plus la réduction volontaire de la consommation tarde, plus elle risque de se dérouler sous la contrainte .

Le point de vue des écologistes

Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l’obsolescence programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité. Ces trois ressorts de la société de croissance sont de véritables pousse-au-crime. Sur le premier point, l’essentiel a déjà été dit par la récente conférence des citoyens mis en place par Macron et pourtant elle n’a pas été écoutée : «  Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons Interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou «  La surconsommation nuit à la planète. » De façon plus abrupte, il faut affirmer que la lutte contre la surconsommation ne peut passer que par la dé-publicité, la suppression radicale de toutes les publicités ; par le martellement marchand et l’incitation permanente à la consommation., elles font le vide dans nos cerveaux. Devenez Casseurs de pub.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

23 septembre 2020, Tout savoir sur la publicité qui nous dévore

14 juin 2020, La publicité commerciale est indéfendable

13 juin 2020, La publicité dévore la planète et nous avec

4 mars 2020, L’urgence climatique interdite de publicité

12 décembre 2019, « Casseurs de pub » vingt ans après

7 janvier 2019, Damnation, les médias aux ordres des publicitaires !

23 mai 2018, publicité pour Nutella = disparition des orang-outan

2 février 2016, Faire disparaître les riches, l’innovation… et la publicité

18 janvier 2016, Un premier pas vers la fin de la publicité… pour enfant

30 décembre 2015, Ascèse ou désir, l’emprise de la publicité sur nos vies

26 novembre 2014, Action municipale contre la publicité, autres actions…

6 septembre 2014, Halte à la publicité sur les chaînes publiques et privées

3 décembre 2013, « déboulonneurs » de publicité, des publiphobes ?

4 septembre 2013, Publicité, désinformation et dévastation du monde

3 septembre 2013, Publicité, règne des marchands et de la propagande

2 septembre 2013, La publicité ne relève pas de la liberté d’expression

26 juin 2012, Devenons casseurs de pub, soutenons les déboulonneurs

13 réflexions sur “La Sobriété face à la SURconsommation ?”

  1. Esprit critique

    -« Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l’obsolescence programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité. » ( Le point de vue des écologistes )
    Oui, seulement on pourrait en rajouter plus d’un à la liste des ingrédients. Le Pouvoir d’Achat, l’Emploi, les jeux du Cirque, la paix sociale… par exemples.

    1. En fait tout ce qui est nécessaire au maintient d’un certain ordre (établi) indispensable à la «bonne» marche des affaires, du Business. Et donc la Propagande, qui ne se limite pas à la publicité. Nous chanter que le Bonheur c’est d’avoir, des avoirs plein nos armoires… nous faire prendre des vessies pour des lanternes, nous dire que la Rolex c’est la Réussite, que la Décroissance c’est la Misère, que la Liberté c’est l’esclavage, qu’un cercle est un carré, etc. etc. tout ça c’est le but de la Propagande. Et là derrière la volonté de faire perdurer un certain système, Le Système.

    2. Le crédit c’est plus que donner les moyens (déjà c’est vendre les moyens), c’est un carcan. Si je devais résumer mais aussi détailler mes explications fournies plus bas dans les commentaires, étant qu’il nous faut souscrire de nouveaux crédits pour rembourser les crédits précédents, du coup on ne peut plus arrêter la machine économique infernale. C’est une cage à écureuil esclavagiste et productiviste. Ceux qui ont des crédits sur le dos ne veulent pas arrêter la machine sinon ils ne peuvent plus rembourser et se retrouvent ruiner et sans rien, alors ils vont faire en sortent à ce que d’autres se noient de crédits pour leurs vendre des trucs afin qu’eux mêmes puissent rembourser. Nos esclavagistes ont inventé un système où les esclaves consentent à rester esclaves s’ils veulent accéder au supermarché.

    3. Techniquement il n’y a que 3 moyens d’arrêter la machine infernale
      1/ Faire défaut sur les dettes du jour au lendemain, et instaurer un système d’épargne à taux bas, un taux juste suffisant pour résorber l’inflation. Mais de gros conflits en perspective car des créanciers se retrouvent ruiner.
      2/ Résorber les dettes, autrement dit émettre de moins en moins de crédits avant de passer dans un système d’épargnes à taux bas. Rembourser les dettes au fur et à mesure, en diminuant les quantités de crédits émis. Ça impliquerait de rééchelonner des dettes au passage dans leur durée pour pouvoir éponger. C’est la méthode la plus douce mais elle prend du temps, plusieurs décennies pour tout éponger. Peut-être pas assez rapide par rapport aux émissions de CO2 et d’autres pollutions encore plus mortifères.

    4. 3/ Attendre l’épuisement des ressources naturelles qui fait que tôt ou tard la bulle de crédits explose. Ici on on continue de consommer au même rythme que maintenant. Mais tôt ou tard il n’y a plus assez de ressources pour continuer de vendre des crédits. Du coup on réunit les inconvénients de 1/ et 2/. En effet le ponzi de crédits tombe, beaucoup de créanciers ne seront pas remboursés, puisqu’on ne peut plus souscrire de nouveaux crédits pour rembourser les crédits précédents. Et on continue de polluer au maximum dans la durée puisqu’on crame toutes les ressources disponibles le plus longtemps possible. Or il apparaît que c’est dans cette voie qu’on se dirige !

    5. Jamais nos dirigeants politiques et économiques ne voudront des solutions 1/ et 2/ pourtant ce sont les meilleurs solutions, puisque les moins douloureuses mais ils raisonnent à court terme et veulent engranger le maximum de profits immédiats, au point de ne pas se soucier des générations futures à qu’ils ont organisé un véritable enfer à venir ! Car les générations futures devront régler de plus en plus de problèmes avec de moins en moins de moyens, voir même sans aucun moyen puisque toutes les ressources seront taries et toutes les formes de pollution seront encore là au niveau dégradation de l’environnement et extinction des espèces. Nos dirigeants croient que les ingénieurs vont trouver des technologies qui permettront de résoudre tous les problèmes sans douleur, et surtout pour pouvoir faire survivre le système actuel du créditisme ! Ça finira très mal, avec des conflits pire que ceux de la première moitié du 20 ème siècle…

      1. Plutôt que le crédit, je dirais que le problème c’est l’usure (les intérêts). Le crédit c’est le prêt, l’usure c’est l’intérêt. Cette pratique a été condamnée très tôt, notamment par les religions, qui au fil du temps s’en sont accommodées. Aujourd’hui, en effet, certains voient l’usure comme LE Problème N°1. Comme d’autres le voient dans le SURnombre, ou ailleurs. On peut toujours en discuter, tourner en rond etc. en attendant. N’empêche que là derrière (l’usure, le crédit, la pub, la propagande etc.) il y a ce problème de SURconsommation. Qui mène à la ruine de la planète, et des esprits.

      2. ESPRIT CRITIQUE

        Dans la liste des ingrédients nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique, n’oublions pas l’esprit de compétition. Qui n’est qu’une variante de l’esprit de domination.
        Un certain état d’esprit donc, évidemment entretenu par la Propagande du Système. Capitaliste.

  2. La publicité est le cache-minou du système; même quand on n’achète pas des produits, on nous fait payer la publicité à travers nos différents achats, puisque le prix de la publicité est dilué sur l’ensemble des produits. C’est avant tout le système de crédits à la consommation qui alimente le système, et nous enferme dans un carcan. Dés lors qu’une personne a un crédit sur le dos, alors elle va chercher à vendre des biens ou services y compris ceux dont on n’a pas vraiment besoin, puisque la personne a impérativement besoin de gagner de l’argent pour rembourser son crédit, alors cette personne va exercer de la force de vente sur les autres pour se faire acheter des trucs. D’autant qu’avec un crédit il faut rembourser plus de ce que l’on a emprunté, alors ça alimente la croissance car il faut produire et vendre davantage de biens et services pour rembourser les biens et services qu’on s’est acheté précédemment à crédit.

    1. D’autant que ceux qui exercent de la force de vente sont même prêts à vous vendre des crédits pour que vous puissiez acheter leurs biens et services. Exemple l’Usine Renault vous vend des crédits pour que vous puissiez acheter leurs bagnoles.

      Tant qu’on ne reviendra pas à un système d’épargne à faible taux d’intérêt (car des taux élevés alimentent le productivisme aussi puisqu’il faut produire du rendement pour les épargnants, bref il faut juste que le taux d’intérêt absorbe le taux d’inflation) pour effectuer nos achats, alors on ne peut pas ralentir la consommation. Autrement dit, il faudrait que j’accumule assez d’économies de côté pour pouvoir m’acheter une télévision, une voiture, un voyage, des vêtements, etc).

    2. Mais l’épargne contrairement au crédit, étant que si je n’ai pas de dettes à dos, je ne me sens pas obligé de vendre des biens et services à autrui pour alimenter le système !!!! Je peux aussi renoncer à l’achat en me disant que je n’en ai pas tant besoin que cela, les achats sont raisonnés puis on est moins stressé lorsqu’on n’a pas de dettes. Or comme je le rappelle, ceux qui ont des crédits et dettes sur le dos, sont prêts à vous vendre n’importe quoi en biens et services inutiles pour gagner de l’argent afin de rembourser. Et tant qu’il y a des crédits en circulation, il faut à tout prix faire fonctionner le commerce, mais on ne s’en sort jamais car pour faire fonctionner le commerce il faut vendre du crédit en parallèle, ça ne s’arrête jamais. Tandis que dans un système d’épargne, on se dit qu’on a suffisamment accumulé, on s’en contente et on privilégie du temps pour soi sa famille et ses amis.

    3. Par ailleurs, le système de crédits est ultra polluant ! En effet, pour continuer de faire tourner la machine économique, alors les usines produisent des objets et des robots domestiques qui durent moins longtemps. Par exemple, une machine à lavée, les industriels vont tout faire pour qu’elle ne dure que 5 ans, pour qu’on la rechange plus souvent et en vendre davantage. Notamment en vendant ces machines à crédits, genre en 10 fois comme il se fait le plus souvent en magasin. Bref, rien n’est fait pour que nos machines à lavée durent plus longtemps, puis améliorer leur réparabilité, c’est à dire juste faire changer la pièce défectueuse en payant un technicien.

  3. Esprit critique

    -« On a peur du mot décroissance, alors on parle de sobriété. »
    Et c’est ainsi qu’on nous dit que «la sobriété ce n’est pas la décroissance», que «la sobriété ne doit pas devenir la décroissance» et blablabla ! N’a t-on pas déjà commencé à nous expliquer que la liberté c’est l’esclavage, que le Pass c’est la Liberté et patati et patata ? Perte des repères, de la Boussole, du sens des mots etc. plus de doute, nous y sommes !
    Les objecteurs de croissance connaissent l’histoire de la décroissance, du mot «décroissance».
    Ils connaissent ces autres mots, comme «acroissance» et «post-croissance», que d’autres lui préfèrent, car beaucoup moins percutant. Eh oui, la décroissance ça percute. C’est normal c’est un mot-obus. Et du coup ça fait mal aux oreilles, d’ânes. En attendant c’est un mot qui emmerde les apôtres de la sacro-sainte Croissance. C’est un mot bien trop difficile à démolir.

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