Tout savoir sur la publicité qui nous dévore

Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons Interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou «  La surconsommation nuit à la planète. »

Cette remise en cause de l’emprise publicitaire ne provient pas d’une mouvance anti-publicitaire, mais d’une représentation de la population française, la conférence citoyenne pour le climat. La lutte contre le dérèglement climatique est en effet incompatible avec le martellement marchand dont la fonction est l’incitation permanente à la consommation. Cette entreprise qui fait le vide dans nos cerveaux ne vend pas des produits mais un imaginaire, elle ne vend pas du savon mais de l’élégance, elle ne vend pas des voitures mais des solutions de mobilité… Le thème du bonheur est omniprésent dans les messages publicitaires. Pour les agences publicitaires, le bonheur, la beauté, le plaisir ne résultent que des pratiques consuméristes. Il y a un déséquilibre effroyable entre les trois à quatre messages qui nous incitent à la sobriété comparés aux 400 à 3 000 messages publicitaires faisant quotidiennement l’apologie de produits que nous subissons à notre insu de notre plein gré. Les commentateurs sur lemonde.fr en rajoutent :

LEFG : la responsabilité de la publicité mais aussi des films, des séries télévisuelles sur le comportement humain ont une influence certaine sur nos comportements et la hiérarchie des valeurs qui motivent nos actes. Cette incidence est vraisemblablement différente au regard du niveau de culture de la population concernée et de son pouvoir critique de l’information délivrée. Toutefois la rapidité et la masse de l’information délivrée, l’homogénéité des comportements représentés, la durée de notre exposition croissante passée devant les écrans laisse hélas présager un émoussement de notre pouvoir critique…

boomer :Tout le monde veut du gratuit, de wikipedia à la météo et aux sites people. Si vous obtenez quelque chose gratuitement, c’est que quelqu’un l’a payé pour vous et c’est pour cela que internet, la télé et les événements sportifs sont envahis de pub.

D accord : Si on supprime la publicité, il n’y a plus de secteur automobile, plus d’avions, plus de nouvel achat (car recyclage ou achat d’occasion ), plus de téléphonie mobile ou de télévision, plus d’ordinateurs autre que ceux qu’on a déjà… J’oubliais, pour la confection, pas d’importation, on réutilise les vêtements existant et au maximum une tenue / habitant.

LJ : On peut aussi se passer de résidence secondaire, de voiture, de smartphone car même si l’on peut se payer les fruits du progrès, la vraie question est : ce progrès-là a-t-il un sens ? Indubitablement, un smartphone fait du sens car je remplace cinq objets par un seul. Une voiture alors que je vis en ville, non. Une résidence secondaire, une crème antirides à cent balles non plus. Depuis quelques années je me passe complètement de vacances à l’autre bout du monde, voire de vacances tout court et je ne m’en porte que mieux… L’accumulation forcenée ne rend pas plus heureux…

Quart-Vittel : «un smartphone fait du sens car je remplace cinq objets par un seul.» Et même six quand on ajoute le cerveau de l’utilisateur !

Sarah Py : La publicité n’est pas de l’information mais de la séduction, voire de la manipulation, le fameux cerveau disponible. Cette constatation me semble l’évidence. Réguler dès lors la publicité devient logique. La réguler sans rupture, compter sur la maturité des individus qui contraint l’imagination des publicitaires, cercle vertueux qui ne résout pas la question de la place qu’occupe l’acte de consommer, de posséder, d’accumuler dans nos structures mentales.

Gaston : horreur, ne plus consommer à tire-larigot, mais que vont faire les femmes qui passent leur vies dans les magasins de fringues et de chaussures et les hommes devant les écrans a baver devant les voitures en ventes .…

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

14 juin 2020, La publicité commerciale est indéfendable

13 juin 2020, La publicité dévore la planète et nous avec

4 mars 2020, L’urgence climatique interdite de publicité

12 décembre 2019, « Casseurs de pub » vingt ans après

7 janvier 2019, Damnation, les médias aux ordres des publicitaires !

23 mai 2018, publicité pour Nutella = disparition des orang-outan

2 février 2016, Faire disparaître les riches, l’innovation… et la publicité

18 janvier 2016, Un premier pas vers la fin de la publicité… pour enfant

30 décembre 2015, Ascèse ou désir, l’emprise de la publicité sur nos vies

26 novembre 2014, Action municipale contre la publicité, autres actions…

6 septembre 2014, Halte à la publicité sur les chaînes publiques et privées

3 décembre 2013, « déboulonneurs » de publicité, des publiphobes ?

4 septembre 2013, Publicité, désinformation et dévastation du monde

3 septembre 2013, Publicité, règne des marchands et de la propagande

2 septembre 2013, La publicité ne relève pas de la liberté d’expression

26 juin 2012, Devenons casseurs de pub, soutenons les déboulonneurs

18 réflexions sur “Tout savoir sur la publicité qui nous dévore”

  1. Déjà, il faudrait interdire les Pubs ciblant les enfants et adolescents, bref ils sont mineurs et n’ont aucun revenu aucun salaire alors leur pouvoir d’achat est de 0 €uro. A part transformer les enfants en apprentis-dictateurs de leurs parents et générer des conflits dans les écoles et collèges, ça n’apporte rien d’intéressant.

    Pour moi c’est très simple j’évite d’acheter des produits qui émettent des publicités, car 1 ça fait augmenter le prix du produit et 2 de mon point de vue la Pub traduit un produit de mauvaise qualité, car si le produit était si bien que ça il n’aura pas besoin de Pub pour se vendre.

    1. L’interdiction de la Pub ciblant les enfants n’empêchera pas les marchands de mettre ces produits à la «bonne» hauteur de leurs petits yeux, déjà dans les magasins. Faut-il alors leur interdire aussi de procéder ainsi ?
      Nous savons bien que les marchands ne sont pas en manque d’imagination, ne serait-ce que pour s’arranger des lois. Faudrait-il alors interdire tous les temples de la Consommation, ainsi que toutes ces images, tous ces discours, toutes ces représentations, fêtes, compétitions etc. qui d’une façon ou d’une autre promeuvent une certaine norme (ou normalité), une certaine culture, celle de cette société de consommation ? Je ne vois pas déjà comment une telle chose serait possible, mais ce serait aller vers quelque chose de peut-être pire. Là encore, la seule solution serait le développement dès le plus jeune âge de l’esprit critique, seulement il est tout aussi illusoire d’espérer cela.

      1. Ça ne coûte rien d’interdire ! Je ne vois pas où est le problème. Si les marchands font de la publicité ciblant les enfants c’est bel et bien que ca a un impact sur eux ! Donc même si interdire ne résout pas tout ça permettra tout de même de réduire cet impact négatif.

        1. Pas de problème, moi je suis POUR. Pour moi on peut carrément interdire toutes les pubs, et même la propagande. Maintenant je doute que tout ce «joli» monde soit POUR. C’est d’ailleurs là le problème et depuis hier le sujet du jour.

        2. C’est bien pour cela que je propose de démanteler ce système publicitaire par étape. Moi aussi je préférai éradiquer la Pub à 100 % allez à 99%, garder 1 % pour des trucs dignes d’intérêt, par un exemple un traitement médical (pour des trucs vraiment sérieux pas une verrue ou un bouton) qui n’existait pas avant et une campagne publicitaire diffuse cette information pour révéler qu’un traitement existe. Pour le reste oui on peut supprimer la Pub.

          Mais bon, si je propose de commencer par éradiquer la Pub pour enfant, étant que c’est légitime de le faire immédiatement pour les causes que j’ai énoncées. Ce n’est pas discutable pour y amener une controverse et chipoter. Je ne vois aucun argument aussi microscopique soit il qu’on puisse m’opposer pour justifier de préserver la Pub pour enfant. D’ailleurs je ne comprends même pas que l’institution de la protection de l’enfance n’en soit pas encore chargé ? Corruption ?

        3. @ BGA 19:54. «Corruption ?» Pas forcément, la puissance des lobbies tout simplement (Business as usual !)
          Depuis longtemps de nombreuses associations de défense des droits des enfants ont tiré la sonnette d’alarme, notamment pour lutter contre l’obésité. Au niveau européen ça fait déjà plus de 20 ans que ce problème de la pub pour les enfants est sur la table. Et là encore de «grands machins» veillent sur nos gamins, et bien sûr chaque pays membre de l’UE est censé prendre en compte leurs directives, en décembre 2019 la Cour des comptes pointait justement les publicités ciblant les enfants, etc. etc.

        4. Le problème étant que c’est carrément les parents qu’il faut rééduquer, le système les a transformé en adulescent couplé de syndrome de Peter Pan.

          Les parents eux-mêmes sont pressés de jouer à l’ordinateur, alors pour avoir la paix, ils mettent leurs enfants devant un autre ordinateur et/ou télé. Du coup, toute la famille se met aux fast food et plats sous-vide. D’où l’obésité, diabète, risques cardio-vasculaire etc qui se généralisent…

          Car en théorie ce sont les parents qui tiennent le porte-monnaie, ce sont bien eux qui ont le pouvoir de décision d’acheter des sucreries ou pas, du gras ou pas, des fast food ou pas… Rares sont les parents qui font la cuisine (autrement que par le micro-onde pour réchauffer une barquette)

        5. BGA à 22h19 : «Le problème étant que c’est carrément les parents qu’il faut rééduquer».
          Cette fois je suis d’accord avec toi, comme quoi je ne suis pas forcément contre tout ce que tu racontes. Comme je l’ai dit à Didier Barthès, ce ne sont pas les problèmes qui manquent, hélas. Là c’est la Pub, à côté c’est la Dette, et le Climat, la pollution, le «surnombre», la démocratie en ruine etc. etc. Et tout est lié, imbriqué, inextricable.
          Bien sûr qu’il faudrait (yaca faucon) rééduquer les parents, peut-être même réfléchir à un permis de procréer, en faisant tout de même très attention. Plus facile, quoique, serait peut-être l’instauration d’un permis de voter. Mais ce n’est pas le sujet du jour, nous en «débattrons» peut-être demain. Seulement il n’y a pas que les parents à rééduquer, reformater, recâbler etc. mais tout le monde. Et c’est dès la maternelle qu’il faudrait commencer. Hélas…

        6. « Là c’est la Pub, à côté c’est la Dette, et le Climat, la pollution, le «surnombre», la démocratie en ruine etc. etc. Et tout est lié, imbriqué, inextricable. »

          Et oui tout est lié ! Hélas tellement lié que démanteler toutes les causes liées causant tous nos problèmes, c’est comme démêler une omelette pour remettre les œufs en coquille.

  2. Il est probablement illusoire de lutter frontalement et globalement contre le phénomène, peut être vaut-il mieux agir par petits pas ciblés
    On a interdit la publicité pour le tabac, très bien.
    On pourrait maintenant cibler par exemple les publicités pour les véhicules particuliers consommant plus de x litres aux cent kilomètres (du fait de leur poids ou de leur puissance, il faut en particulier stopper la mode des SUV).
    L’autre volet ce sont les paysages, il faut étendre les zones d’interdiction de l’affichage et tenter d’adoucir un peu laideur des zones commerciales et protéger les centres villes. Maintenant se pose le problème du financement de nombre de nos activités par la publicité, (la presse, le sport etc.)

    1. Bonjour Didier Barthès. Je ne pense pas que ce soit à l’interdiction de la pub pour le tabac que nous devons la baisse de sa consommation, je miserais plutôt sur le prix. L’interdiction de la pub pour l’alcool ni même la prohibition n’empêche pas les gens d’en consommer, même chose pour le cannabis etc. Nous sommes peut-être là dans un domaine particulier, celui de l’addiction, mais pour tout le reste c’est un peu pareil. Nous sommes addicts à la consommation. Tous plus ou moins, bien sûr. Et consommation de tout et de n’importe quoi ! Toujours plus ! Et ceci pour des tas de raisons, notamment «parce que je le vaux bien», mais aussi parce que je ne vais pas bien, dans ma tête.

    2. Quant à ce ciblage des pubs pour les produits les plus néfastes (4X4 , SUV etc.), je vous ai déjà dit (le 14 JUIN 2020 À 20:26) qu’il s’agissait là de mesurettes rentrant dans le cadre de «l’écologie des petits pas». Ne m’en voulez pas si je n’y crois pas.
      Enfin, pour ce qui est du financement de bon nombre de nos activités, faisons déjà le tri parmi toutes ces activités : utiles, inutiles, néfastes, toxiques etc.
      Pour l’emploi, le sacro-saint Emploi, je propose par exemple de réconverDir les publicitaires en déboulonneurs et nettoyeurs de l’environnement. Pour payer ce genre d’activité, le Pognon ne devrait pas être le problème, ce n’est pas ça qui manque. Ne m’en voulez pas non plus si je n’ai pas d’autre solution à proposer. 😉

      1. Le problème c’est que les grands pas, ça ne marche pas, regardez l’extrême gauche, çà fait 100 ans qu’ils nous promettent d’abattre le capitalisme, et ils en sont toujours au même point.
        Par contre d’accord avec vous pour dire que le prix a été plus efficace pour réduire la consommation de tabac que l’interdiction de la publicité, oui il faut jouer sur les prix en faisant des taux de TVA fortement différenciés selon les produits.

        1. Ce ne sont pas les problèmes qui manquent, hélas. De toute façon nous devons faire (lutter) avec les moyens qui sont les nôtres, nos «forces vives» comme on dit. Or elles sont ce qu’elles sont. Plus personne ne croit à la Révolution ni au Grand Soir, pas plus aux petits pas qu’aux grands pas, pas trop non plus à la pédagogie des catastrophes, etc. Mais à quoi croit-on ? On croit à ce qui nous arrange, ce qui n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est cette possibilité aujourd’hui de croire en n’importe quoi. Tout ça pue le nihilisme, autrement dit la décadence, la fin des haricots.
          «Le bateau coule ; il nous reste à sombrer avec élégance» (Michel Onfray). Je pense moi aussi qu’il ne nous reste plus qu’à nous faire une raison, et vivre avec, en attendant. Tout en faisant de son mieux, afin de limiter les dégâts. Essayons de voir et de ne pas perdre de vue cette «élégance». Que peut-on faire de plus et de mieux, je me le demande moi aussi.

  3. Dans les commentaires sur lemonde.fr on peut lire des choses intéressantes et qui nous changent. Par exemple, munstead (25/08/2020-17H08) nous dit : «Personne n’y avait pensé! Les États, les ministères, les agences publiques n’avaient jamais imaginé jusqu’à aujourd’hui se servir des techniques de communication…» Bien sûr c’est de l’ironie, à l’encontre du «brillant universitaire» qui estime que la publicité pourrait constituer un levier majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique (sic). Toutefois demandons ne serait-ce qu’à des étudiants en écoles de commerce ou de com’ s’ils connaissent Edward Bernays et s’ils ont lu Propaganda.
    De son côté Predouriez (25/08/2020 – 22H37) nous parle du ridicule de la «publicité positive». C’est vrai qu’elle est bonne, celle-là aussi. Pour dire à quel point les marchands de salades ont de l’imagination, ils nous même inventé la «publicité solidaire». C’est formidable !

  4. LEFG résume très bien la situation, la Pub n’est qu’une partie du problème, «l’émoussement de notre pouvoir critique» est bien plus grave.

    Dire NON à la Pub c’est facile, ça ne mange pas de pain. Mais faire l’effort de réfléchir et d’analyser le monde c’est autre chose. Quant à accepter le fait que nous sommes dans une impasse et que l’effondrement de ce monde n’est plus qu’une affaire de temps, alors là c’est encore une autre histoire.

    1. En attendant, réfléchissons ne serait-ce qu’à ce petit autocollant inventé par notre Gouvernement (écolo comme on sait), le fameux STOP-PUB.
      Combien déjà de Français en sont «équipés» ? Peu importe.
      Ce gadget n’est même pas ANTi-Pub, il est juste ANTi-papier. Peu importe, moi-même j’en ai un. Et personnalisé SVP ! Même pas «officiel», mais le mien résiste aux UV.
      Bref, l’ «éco-citoyen» se doit d’aller le chercher à sa mairie et de le coller sur sa boîte à lettres. Et de se dire qu’il fait là un bon geste pour la planète, qu’il participe à sauver les arbres et du coup le climat et patati et patata.

      1. (suite) Et du coup la Mairie elle aussi, est «écolo».
        Pour peu qu’elle plante quelques arbres et qu’elle aménage une ou deux pistes cyclables, cette ville pourra alors être labellisée «ville verte», c’est formidable.
        Et cela même si et en même temps… elle installe et laisse installer toujours plus de panneaux publicitaires. Et maintenant des écrans, «basse conso» évidemment. Finalement ce n’est pas compliqué d’être «écolo».
        D’un côté on distribue des amendes pour toute infraction au code de la route, et de l’autre on fait tout pour capter l’attention du consommateur. Ce pauvre con-sot-mateur qui est forcément automobiliste, cycliste, trottinettiste ou simple piéton à ses heures.
        Hypocrisie générale ! Et la Pub n’est qu’un exemple.

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