Le péché originel a été commis au cours de l’automne 1492 quand on découvre le tabac en Amérique. Jean Nicot (1530-1600) le diffuse en France. Pourtant les humains n’ont pas besoin de voiture, encore moins de la nicotine des cigarettes, mais la dynamique de l’innovation se désintéresse des finalités de la consommation pour imposer sa propre logique du profit. C’est l’invention en 1880 d’une machine capable de produire plus de 200 cigarettes à la minute, soit autant que 40 à 50 ouvrières ayant un bon coup de main, qui va changer le niveau de tabagisme. Plutôt que de licencier des centaines d’ouvrières au risque d’un conflit social, un entrepreneur a utilisé l’augmentation de productivité pour faire baisser les prix et inciter à la consommation de masse : on crée alors de nouvelles marques, de nouveaux goûts, de nouvelles addictions. Les industriels profitent en effet de la dépendance physiologique et les experts de l’OMS n’indiquent qu’en 1988 que le tabac est une drogue aussi forte que la cocaïne ou la morphine. Les cancéreux occupent des hôpitaux, les plants de tabac accaparent des terres, tout concourt au poids écologique des fumeurs.
Humains, arrêtez de fumer, vous êtes esclaves de la société techno-industrielle
tout en occupant des terres agricoles bien plus utiles pour la biodiversité.