MALTHUS, considérations de Serge Latouche

Le livre écrit par Michel Sourrouille, « Malthus, un précurseur de la décroissance », a été refusé par les éditions « Le passager clandestin ». Sur ce blog biosphere, nous allons vous le proposer dans son intégralité dans les jours suivants, mais en 12 morceaux. En guise de préface, voici le point de vue de Serge Latouche :

« Dans la collection des Précurseurs de la décroissance que je dirige aux éditions Le passager clandestin et pour des raisons de divergence idéologique et/ou politique, l’éditeur s’est refusé de publier un ouvrage de Michel Sourrouille sur Malthus et ce, en dépit de mon insistance. Cet épisode est assez révélateur des passions que suscite encore aujourd’hui le « sinistre pasteur ». Mais il faut reconnaître que, pour le meilleur ou pour le pire, Malthus est un précurseur. Il est difficile d’être spécialiste d’un auteur sans éprouver à son égard un minimum d’empathie. Michel Sourrouille, spécialiste reconnu du malthusianisme sur lequel il a publié plusieurs écrits, se reconnaît non seulement de la sympathie pour le pasteur, mais s’avoue même malthusien militant.

On peut parler d’une affaire Malthus comme on parle d’une affaire Darwin, les deux n’étant d’ailleurs pas sans lien puisque Darwin a eu l’intuition de sa loi de sélection naturelle à la lecture de l’essai sur le principe de population. Héritiers de l’optimisme des Lumières et ardents croyants dans la théologie du progrès, les penseurs socialistes ont tiré à boulets rouges sur Malthus, partisan raisonné de l’aristocratie foncière, au point que Proud’hon pourtant généralement pondéré, déclare qu’il n’y a qu’un homme de trop sur la terre, c’est Malthus. Le coup de grâce a été porté par Marx qui critique l’idée d’une loi universelle et trans-historique de population et met en évidence, dans le cas du capitalisme, une loi de surpopulation relative, due au chômage et à la création d’un prolétariat surnuméraire, pour faire pression sur les prix. Du coup le problème du divorce inévitable entre croissance à long terme de la production et croissance de la population, n’est pas abordée, d’autant qu’aucune limite n’est posée à la croissance des forces productives. Si tout chez Malthus est discutable dans le détail, l’ensemble n’en demeure pas moins vrai ; à savoir, qu’il est absurde de penser « qu’un territoire limité peut nourrir une population illimitée». Ma position personnelle qui correspond à celle des principaux théoriciens de la décroissance est que, si une croissance économique infinie est incompatible avec une planète finie, il en va aussi de même pour la croissance de la population.

Le mouvement de la décroissance est né comme protestation contre l’imposture du développement durable, cet oxymore qui mettait tout le monde d’accord en noyant la contradiction entre la croissance et les limites de la planète dans les mots et en présentant le projet, comme unique voie d’avenir pour l’humanité. Il convenait de dénoncer en premier lieu l’illimitation du paradigme économique dans le productivisme et le consumérisme. La crise écologique vient d’abord de cette illimitation. L’illimitation démographique, trop souvent instrumentalisée par ceux qui ne veulent rien entendre de la nécessité de remettre en cause l’économie de croissance est seconde. Le problème, c’est d’abord qu’il y a trop d’autos, plutôt que trop d’hommes (même si chaque auto suppose un automobiliste…), que les Américains consomment trop plutôt que les Chinois soient trop nombreux, (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne le soient pas…). La question démographique, de ce fait, est donc seconde en théorie, mais cela ne signifie pas qu’en pratique elle soit secondaire. Loin de là. Même si les Burkinabés produisent peu et consomment peu, leur multiplication pose problème : la disponibilité en terre, la déforestation, la pression foncière dans les centres urbains, la dégradation des infrastructures, etc. et finalement la diminution de la qualité de vie pour eux et pour les autres, s’ils émigrent à l’étranger. La question démographique doit être prise très au sérieux, mais en évitant de dramatiser à outrance. En dépit des menaces de toutes natures, ni la solution écologique, ni la solution à la surpopulation ne peuvent se mettre en place du jour au lendemain et encore moins par oukase.

Il faut noter d’ailleurs que le problème n’est pas seulement, voire pas prioritairement, celui de la disponibilité alimentaire dont on peut discuter l’urgence, mais celui de la qualité de vie. Michel Sourrouille en est parfaitement conscient et le souligne à la suite de Claude Levi-Strauss et de bien d’autres. En particulier, plus les hommes sont nombreux, moins il reste de place pour les autres espèces. Même si certains disciples d’Arne Naess, sont devenus les prophètes d’un anti-spécisme délirant, l’écologie profonde délivre sur ce point un message fort. Il est raisonnable de laisser aux autres (animaux et végétaux) source de la biodiversité une juste place. Mais cela n’est pas du Malthus. Pour la capacité de charge alimentaire qui est sa préoccupation centrale, les spécialistes soulignent que jusqu’à maintenant le problème ne vient pas tant d’une insuffisance de la production, que du mode de répartition. Selon les statistiques, le gaspillage incroyable des riches pourrait nourrir à suffisance tous les affamés. Techniquement, si l’on en croit, l’agronome, Marc Dufumier, et l’ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, Olivier du Schutter, l’agriculture biologique et la permaculture permettraient de nourrir les 10 ou 12 Milliards d’individus attendus pour la fin du siècle, ce que ne pourrait faire l’agriculture productiviste basée sur le pétrole.

Toutefois, on aura beau faire et beau dire, si ce n’est aujourd’hui ou demain, Malthus finira toujours par avoir raison après-demain. La vérité de bon sens qu’il a très habilement formulé dans son modèle opposant la progression arithmétique de la production agricole à la progression géométrique de la population « naturelle » s’imposera nécessairement. Ce principe simple, voir simpliste, est incontournable, en dépit de toutes les faiblesses sur lesquelles il repose et de toutes les critiques qui lui ont été adressés, vérifiant par là la boutade de Paul Valéry : « tout ce qui est simple est faux, mais ce qui n’est pas simple est inutilisable… ».

Le dossier « Malthus » ne sera pas clos par cet essai de Michel Sourrouille, et ne le sera sans doute jamais, mais ce dernier contribue à éclairer le lecteur de bonne foi sur le problème, en particulier dans l’optique de la nécessaire décroissance. »

Serge Latouche

19 réflexions sur “MALTHUS, considérations de Serge Latouche”

  1. Voici ma réponse, Cher Michel C.
    D’abord, j’aimerais que ce soit toi qui aies raison.
    Hélas, cela fait des années maintenant que je prends contact avec des « responsables » politiques, scientifiques et journalistes … et aussi avec mes meilleurs amis. Tous (à trois exceptions près) me considèrent comme un gentil rêveur plongé dans ses fantasmes. Pourquoi? Parce qu’il absolument impossible pour eux d’imaginer un seul instant que l’humanité ne soit pas née pour croître. Impossible. C’est ce que j’appelle le « réflexe animal ».

    1. Merci pour cette réponse, Michel B.
      Nous avons déjà en commun d’être considérés comme des gentils rêveurs plongés dans nos fantasmes. Ne serait-ce qu’ici sur Biosphère 🙂
      Vous m’auriez dit ça au sujet de la croissance économique (matérielle) là j’aurais été d’accord avec vous, ils ne peuvent pas imaginer. Mais au sujet de la croissance démographique je n’en suis pas convaincu, c’est ce que je disais.
      Nous devrions donc lancer une vaste étude (un sondage ferait aussi bien l’affaire), avec une seule question, toute con : pensez-vous que l’humanité soit là pour croître indéfiniment, OUI ou NON ?
      Plus sérieusement, cette question n’est pas si absurde que ça car il existe des théories scientifiques sur cette énigme, on parle d’ailleurs d’une «même loi universelle de croissance pour tous les êtres vivants». En attendant tout ça est passionnant mais ça reste des théories.

  2. Je lirai l’ensemble du livre de Michel S avec le plus grand plaisir. Ce que je sais déjà, c’est que tout ce qu’a écrit Malthus (et que j’ai lu) m’a semblé correct.
    A ce stade, je voudrais déjà lancer l’idée suivante:
    Si tant de « responsables » (politiques, journalistes et scientifiques) sont partisans de la croissance démographique, c’est tout simplement parce que (à quelques rares exceptions près chez les animaux) TOUS les êtres vivants ont comme premier principe de vouloir croître. C’est normal. Et après, la Nature réalise toujours l’équilibre entre les différentes espèces. Sauf que … l’être humain est un animal intelligent. Ce qui signifie qu’il a réussi à dominer la Nature. C’est donc à lui de se rendre compte (lui-même) du moment à partir duquel il doit arrêter de croître.
    Mais hélas, il a dépassé ce moment en 1950 environ (nous étions alors 2,5 milliards d’êtres humains) et il ne s’en rend toujours pas compte.
    Michel B

    1. Qu’est-ce qui vous fait dire que tant de « responsables » (politiques, journalistes et scientifiques) sont partisans de la croissance démographique ?

      Je l’ai dit hier, si cela a été vrai à une époque je ne pense pas que ce soit encore le cas aujourd’hui. Je peux toujours me tromper, je demande seulement qu’on me le démontre. Par exemple, dois-je voir les aides aux familles nombreuses, aux pauvres, comme des incitations pour que les pauvres se reproduisent toujours plus… ou alors comme de simples aides sociales ?
      D’autre part, ne pas être CONTRE ne veut pas dire qu’on soit POUR, et vice versa. Je pense qu’il est plus que temps d’en finir avec cette vision simpliste et binaire du monde. Ce n’est pas parce qu’un gouvernement est CONTRE la suppression de ce genre d’aide ou POUR son maintien ou son augmentation, qu’il est nécessairement POUR l’augmentation de la population, donc ANTi-Malthus, ANTi-Malthusien etc.

      1. Ben lorsqu’on lit les sites de zozos comme Jacques Cheminade qui nous explique qu’on pourrait faire vivre 100 milliards d’habitants avec toujours plus de technologie, de fusion nucléaire, en allant chercher roule ma poule des ressources naturelles dans l’espace et même en faisant de l’agriculture dans les building !!! Oui, il y a de quoi se dire que beaucoup de politiciens ont une croyance aveugle dans la croissance démographique… et économique et des ressources…

        1. Bien sûr, en cherchant bien on trouvera toujours quelques spécimens qui sortent du lot. C’est sûr celui-ci ne peut pas être qualifié de responsable, je dirais qu’il est plutôt spatial, mais bon.
          Ceci dit ça ne répond pas à la question que je posais à Michel B.

  3. Latouche a dit tout ce qu’il fallait dire. Les démonstrations mathématiques de Malthus ne sont pas convaincantes parce qu’elles reposent sur des hypothèses physiques erronées (non-prise en compte des « progrès » de la productivité agricole, non-prise en compte de l’évolution des taux de fécondité), mais son intuition de base est fondamentale : 175 ans avant le rapport Meadows, il affirme qu’on ne peut pas croître indéfiniment dans un monde fini.
    Sourrouille a raison : Malthus est un (le ?) précurseur de la décroissance.
    PS : ne pas croire Dufumier du seul fait qu’il est agronome « You don’t need a weatherman to know which way the wind blows » Bob Dylan

    1. Bonjour Gilles.
      C’est ne pas connaître la loi de Malthus que dire qu’elle repose « sur des hypothèses physiques erronées ». Malthus prend soin de bien préciser les données. Il indique que « lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période selon une progression géométrique. » Même aujourd’hui le taux d’augmentation de la population mondiale de 1 % implique une exponentielle, doublement tous les 70 ans environ. Pour l’agriculture, il s’appuie sur la loi des rendements décroissants : « Lorsqu’un arpent a été ajouté à un autre arpent, jusqu’à ce qu’enfin toute la terre fertile soit occupée, l’accroissement de nourriture dépend de l’amélioration des terres déjà mises en valeur. Cette amélioration, par la nature de toute espèce de sol, ne peut faire des progrès toujours croissants ; mais ceux qu’elle fera seront de moins en moins considérables. »

  4. « Selon les statistiques, le gaspillage incroyable des riches pourrait nourrir à suffisance tous les affamés.  »

    Ha , ces bonnes vieilles statistiques si fiables et si peu orientées (celles de l’ ONU (mdr) ou celles d’ une ONG : organisme notoirement gauchiste) pour toujours accuser cet Occident si vorace et si peu soucieux de ses « frères  » (sic) du 1/3 monde qui meurent par millions de malnutrition (sniff) !😒 .
    Les conteneurs des supermachins servent à alimenter les Français pauvres qui sont obligés de les fouiller alors on se fout bien de nourrir les lapinistes du 1/3 monde .
    Ces statisticiens ont -ils fouillé personnellement les poubelles des riches et au fait qu’ entendent – ils par riches (cela sonne un peu communiste ce mot) ?
    Achtung , achtung , grosse manoeuvre d’ agit prop grommuniste derrière tout cela !!!!

    1. Ben oui les statistiques ! Et alors, qu’est-ce qui vous gène ? Seraient les statistiques, qui nous disent par exemple qu’1/3 de la nourriture produite dans le monde est gaspillée, ou bien le fait qu’1/3 de la nourriture produite soit gaspillée ? Ces statistiques qui nous indiquent qui sont ceux qui gaspillent le plus, ou le fait que certains gaspillent bien plus que d’autres ?
      En Europe 50% de la nourriture produite n’est pas consommée. Démontrez-nous que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas la réalité. Et après on essaiera de définir ce qu’est la vraie richesse.

      1. Démontrez – moi que cela est vrai et je vous souhaite bien du plaisir .
        D’ où viennent ces stats et qui les a commandées ?
        Ont – ils fouillé chaque poubelle et conteneur et calculé la quantité soi-disant gaspillée : cela dit , je ne nie bien sûr pas l’ existence d’ aliments jetés en conteneur et encore en bon état (conteneurs des supermachins)
        Il s’ agirait plutôt d’ estimations au doigt mouillé que de vraise stats reposant sur des fréquences de survenances de faits de gaspillage .

        1. Autant vous démontrer que la Terre est ronde, mais à quoi bon puisque vous avez envie ou besoin de croire qu’elle est plate.

  5. les humains ne font pas QUE bouffer ! 7 milliards d’individus, ça épuise les ressources qui ne sont pas illimitées, ça consomme de l’énergie, rejette des déchets qui se retrouvent partout y compris au milieu des océans, ça veut des bagnoles, téléphones portables, ordinateurs, télévisions. il faut des autoroutes, des avions, des porte-contenairs pour transporter des marchandises qui traversent la planète dans tous les sens. l’eau douce POTABLE existe en quantité très limitée. on défriche les forêts à la vitesse grand V pour y mettre du bétail. on ratisse si bien les océans que dans peu de temps, y aura plus aucun poisson. si personne ne comprend qu’être 7 milliards (combien en 2050 ?) dans un espace fini, c’est pas tout à fait pareil que 3 milliards, moi j’abandonne. ON NE PEUT PAS SE REPRODUIRE À L’INFINI DANS UN ESPACE FINI, CE N’EST PAS IDÉOLOGIQUE, C’EST JUSTE MATHÉMATIQUE.

    1. La bouffe c’est bien, mais la vie serait triste s’il n’y avait que la bouffe. Non les humains ne font pas QUE bouffer ! Ils boivent aussi, ils dorment, ils font l’amour, la guerre, la fête, les cons etc. etc.
      Déjà, plus de 900 millions d’humains souffrent de malnutrition, dont environ 500.000 enfants souffrant de malnutrition sévère.
      Et à côté de ça 1/3 de la nourriture produite dans le monde est gaspillée. Et en même temps, à côté de ça des sommes colossales sont dépensées dans des futilités et/ou des activités néfastes.

  6. Je n’aurais jamais pu le dire ou l’écrire aussi bien que Serge Latouche. Comme il dit, cet épisode (de censure) est assez révélateur des passions que suscite encore aujourd’hui le «sinistre pasteur» (j’aime bien les guillemets).
    C’est vrai que Malthus suscite de la passion, des passions. Malthus on l’aime ou on le déteste, il semble qu’il n’y ait pas de juste milieu.
    Seulement il n’y a pas que Malthus qui produit cet effet là. Aujourd’hui nous voyons ça avec le Professeur Raoult, par exemple. D’un côté les POUR de l’autre les CONTRE. Le monde en bicolor, c’est fou ça, non ?

  7. « Techniquement, si l’on en croit, l’agronome, Marc Dufumier, et l’ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, Olivier du Schutter, l’agriculture biologique et la permaculture permettraient de nourrir les 10 ou 12 Milliards d’individus attendus »

    Félicitons d’ abord S. Latouche pour son honnêteté et sa lucidité , ce qui n’ est pas le cas des marchands d’ orviétan EELV , honte de l’ écologie et autres sciencepopolistes zoziologues pour farces et attrapes pastequistes !
    M. Dufumier , un alterZiegler au nom prédestiné pour un agronome ONU (😁😁😁😁😁 ) dédié au mondialisme délirant et son cortège de pseudo migrants mais vrais envahisseurs sert avec un zèle inouï le gros patronat et les multinationales avide de profit .
    Pour cet individu , seule importe la croissance démographique : la destruction des forêts, de la faune , de la flore et des rares espaces naturels ne le préoccupent même pas .

    1. Serait-ce trop vous demander, MARCEL, de ne voir d’abord Marc Dufumier que comme un agronome ? Un agronome qui connait son sujet (l’agronomie), bien mieux que vous et moi en tous cas.
      Et ceci vaut aussi bien pour Pierre Paul ou Jacques que vous jugez selon d’autres critères.

      1. Je l’ ai traité d’ alterziegler car ce dernier racontait les mêmes bobards que lui
        Je pense qu’ ils travaillent tous deux en faveur d’ un pouvoir mondialiste aux mains des multinationales en encourageant la croissance du nombre de consommateurs .
        Son statut d’ agronome au service de l’ ONU est très suspect pour moi .
        On peut être un agronome et trafiquer la vérité !

        1. – «On peut être un agronome et trafiquer la vérité !»
          En fait il y a des menteurs et des faussaires partout, mais ça nous le savions depuis longtemps. Seul l’esprit critique permet de trier entre le vrai et le faux, seulement cela représente un travail et dieu sait que le travail c’est fatigant. D’autre part d’un âne on ne fera jamais un cheval de course
          En fait nous vivons une époque formidable. En ce sens qu’aujourd’hui chacun peut croire et raconter n’importe quoi avec études et «preuves» à l’appui. Et ceci dans tous les domaines, pour tout et n’importe quoi. Merci Internet et merci les merdias !

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