Module sur le pic pétrolier… à diffuser

Voici une séance de formation à l’enjeu pétrolier qui pourrait faire le buzz grâce à vos relais, chers lecteurs.

A) Commencer par un sondage dans votre groupe d’appartenance avec 3 choix personnels possible :

1. baisser ou stabiliser le prix du carburant (c’était la méthode F.Hollande en 2012)

2. accepter une hausse (minime) de prix

3. programmer dans le temps une forte hausse avec intervention de l’Etat

Le résultat montre que la presque totalité du groupe sondé va choisir l’option 1. Il faut donc une démonstration argumentée sur le baril d’or noir.

B) le prix du pétrole

B1) Présenter les différentes manières de fixer le prix de l’essence :

– prix du marché pétrolier, mécanisme de l’offre et de la demande (vision à court terme) : prix actuellement bas.

– prix correspondant au coût de l’extraction (moyen terme) : entraîne une hausse progressive.

– prix correspondant à la rareté croissante (long terme) : une forte hausse est inéluctable.

B2) Faire un graphique montrant que le prix grimpe de manière exponentielle quand on arrive à la barre verticale symbolisant la fin du pétrole conventionnel (en 2050 environ). Indiquer ce qu’est un choc pétrolier (1973, 1979, 2008), c’est à dire une variation conjoncturelle du prix à fort impact sur le PIB (choc pétrolier).

C) les quantités de pétrole

C1) Faire un graphique montrant le pic du pétrole conventionnel en 2006 (la quantité). Cette date indique le moment où la difficulté de pomper davantage de pétrole entraîne une baisse des quantités extraites.

C2) Présenter les différentes actions sur les quantités. Actuellement le pic pétrolier ne se fait pas encore sentir car :

– on utilise le pétrole non conventionnel (sables bitumineux, pétrole de schiste, off-shore profond)

– on fait appel aux agrocarburants, à la liquéfaction du charbon, au méthane ou à l’hydrogène

– on utilise des sources d’énergie alternatives comme les voitures électriques (nucléaire, éolien, photovoltaïque, etc.)

– on espère un saut technologique (4ème génération du nucléaire, ASTRID, ITER, agrocarburants de 3ème génération, etc.)

D) relations entre prix et quantités

D1) Une hausse de prix entraîne une hausse des quantités, ce qui fait que le pic pétrolier n’est pas un sommet, mais un plateau ondulant. La fin du pétrole est donc repoussée d’année en année (depuis cinquante ans, on annonce chaque année qu’il n’y aura plus de pétrole dans 50 ans).

D2) Mais ce système a une fin inéluctable, la merde du diable est une ressource non renouvelable. Persévérer dans l’extraction entraîne des inconvénient technologiques croissants : compétition entre agrocarburants et ressources alimentaires, fortes pollutions des ressources fossiles non conventionnelles, échec de certaines technologies (surgénérateur)… Sans compter le réchauffement climatique entraîné par la combustion du pétrole.

Conclusion

Théoriquement, plus rapidement on préparerait la sortie des énergies fossiles, plus la transition énergétique serait facile. Un mouvement politique responsable aurait indiqué qu’une augmentation du carburant de 10 % chaque année (doublement de prix en 7 ans) était nécessaire. Il fallait préparer les citoyens à la civilisation de l’après-pétrole. Mais nous n’avons pas compris les leçons des chocs pétroliers des années 1970, nous n’avons rien fait pour économiser le pétrole, le choc pétrolier ultime qui se profile sera d’autant plus brutal. Nous serons confrontés à des guerres et violences pour l’accès aux ressources. Certaines analyses du complexe militaro-industriel l’envisagent déjà.

Comme Il est maintenant trop tard politiquement pour mettre en place une taxe carbone conséquente, nous allons inéluctablement vers un rationnement par l’instauration d’une carte carbone pour chaque personne. Pour une acceptation sociale de la pénurie à venir, une incitation psychosociologique devraitt être mis en place, appel à l’effort des citoyens, à la sobriété énergétique dans tous les domaines. Cet exercice que nous venons de faire (avec vous) peut contribuer à la prise de conscience.

Ouverture du sujet : à qui appartient le pétrole qui est sous terre ? A l’émir de tel ou tel pays arabe ? A la multinationale qui exploite les gisements ? Au consommateur final qui paye son essence ? Ou bien aux générations futures ? La question était piégé, le pétrole appartient à la Terre. La lutte contre le réchauffement climatique impose de laisser sous terre les énergies fossiles qui sont source de gaz à effet de serre. Forer pour atteindre une ressource non renouvelable bien cachée dans ses entrailles contsitue un viol de notre Terre-mère.

9 réflexions sur “Module sur le pic pétrolier… à diffuser”

  1. @ Michel

    « – « Arrêtons avec cette histoire de prise conscience ! Il y a belle lurette qu’elle est faite, la prise de con science. Tout le monde sait que le pétrole finira par se tarir, que ça chauffe de plus en plus etc. etc. Et tout le monde sait que nous ne pouvons pas aller bien loin comme ça. »

    Ben non, la prise de conscience n’est pas entièrement accomplie ! Parce que même si les gens savent que pétrole se finira un jour, ils balaie tous tes arguments par un haussement d’épaule en te répondant que l’humanité a toujours trouvé autre chose (voir Jacques Cheminade sur son site Solidarité et progrès). Et encore tu as même des gens qui nient le faite que le pétrole est tarissable en t’opposant l’idée que le pétrole serait abiotique.

    1. Puis même en regardant le comportement des gens qui soit disant savent que le pétrole se tarira et ben ils continuent de consommer du pétrole au même rythme qu’avant si ce n’est davantage parce qu’ils croient qu’on trouvera toujours autre chose.

      A part que, lorsqu’on a toujours trouvé autre chose dans le passé, on a jamais remplacé une énergie par une autre, on a toujours consommé chaque énergie en plus des autres, alors non ce ne fut jamais une transition énergétique mais une cumulation énergétique, et cette fois ce sont toutes les énergies fossiles qui vont se tarir…. Comme quoi le passé montre le mensonge humain lorsque ce dernier parle de transition…

      Donc non les gens n’ont pas entièrement pris conscience, car cette fois ils n’ont pas compris qu’on a fait le tour du tableau des éléments de Mendeleïev, et qu’on trouvera pas une nouvelle ressource fossile dans le sous-sol pour sauver le rythme de nos consommations de ressources…

      1. Je suis d’accord avec toi MAIS, nous n’entendons probablement pas «prise de conscience » de la même façon (relis ce que j’ai écris à19h30). Tout le monde SAIT, mais beaucoup de veulent ou ne peuvent pas le CROIRE. Pour eux c’est trop difficile, voire impossible. DONC, ils s’arrangent comme ils peuvent pour occulter cette réalité qu’ils ne peuvent pas supporter. C’est juste une question de vie ou de mort. C’est là qu’intervient le déni de réalité, qui peut prendre la forme de croyances en n’importe quoi. Et contre ça il n’y a pas grand chose à faire.
        Ceci dit on peut dire aussi que la prise de conscience n’est pas encore aboutie, qu’elle évolue. Ce qui est vrai aussi, étant donné qu’à un moment donné on finit par se heurter à la réalité. Lacan a dit : «Le réel, c’est quand on se cogne. »

        1. Il y a plusieurs freins à cela ! Tu sais renoncer au pétrole c’est revenir en arrière et réintroduire dans un premier temps le low-tech ensuite le travail manuel.

          Or pour réintroduire le travail manuel, imagine par exemple qu’il faille expliquer aux femmes qu’il faut qu’elle réapprenne la couture et le tricot, dois-je faire un dessin ? Ou expliquer que tous les féministes, les LGBT et tout le reste vont manifester et faire de la casse place république ? Mais tu sais côté homme ce n’est pas mieux, la plupart d’entre eux ne savent plus planter un clou avec un marteau et pas enfoncer une vis manuellement, ils auront besoin d’une visseuse électrique, voir même appeler ou ouvrier en prestataire de service car ils auront peur de manipuler la machine. Donc là pareil voir virer les hommes des bureaux pour les mettre au boulot dans un travail manuel et tous ces vieux chapons vont appeler les mouvements LGBT et vouloir manifester place république

        2. Alors vous voulez l’égalité strict, vraiment ? Moi je dis chiche ! Mais attention pas l’égalité à sens unique mais bien réciproque ! Alors je veux que de grosses injustices que subissent les hommes disparaissent, en établissant des quotas de 50% femmes dans les chantiers du BTp, des femmes éboueurs, des femmes CRS et légionnaires, etc …

        3. Mais qu’est-ce tu racontes ??? Mais qu’est-ce que les femmes ont à voir avec le pétrole ? Mis à part BB et Claudia Cardinale, sublimes à leur époque, t’en connais beaucoup toi des pétroleuses ? 🙂

  2. On peut toujours diffuser, mais à quoi bon ?
    Le 3 MARS 2021 (Une énergie plus chère, c’est pour bientôt) j’ai écrit :
    – « Arrêtons avec cette histoire de prise conscience ! Il y a belle lurette qu’elle est faite, la prise de con science. Tout le monde sait que le pétrole finira par se tarir, que ça chauffe de plus en plus etc. etc. Et tout le monde sait que nous ne pouvons pas aller bien loin comme ça.
    Mais en attendant, il nous faut VIVRE. Vivre avec cette idée dans la tête, cette idée qui nous renvoie à celle de notre finitude. […] Le déni de réalité, la croyance dans les miracles de la Science, dans un Miracle tout court, la venue soudaine sur Terre d’un Messie, du Libérateur ou de la Sauveuse, si ce n’est de la Sagesse, ou encore la diversion dans le consumérisme, le bougisme, l’activisme, le militantisme etc. ou encore l’alcoolisme etc. etc. C’est là qu’il faut comprendre cette histoire de came (à chacun sa came, en attendant). »

    1. Biosphère écrit : « Pour une acceptation sociale de la pénurie à venir, une incitation psychosociologique devrait être mis en place, appel à l’effort des citoyens, à la sobriété énergétique dans tous les domaines. »

      Mais justement, c’est ce qui est fait. De tous les côtés on nous demande de réduire nos émissions de CO2, de balancer notre vieux diesel et d’acheter une voiture «propre », de mettre des panneaux solaires sur notre toit, des lampes basse conso etc. etc. Tout ça pour nous mettre dans la tête que le pétrole fera bientôt partie du passé.
      Mais bien sûr, à côté de ça, et en même temps comme IL dit, on continue à nous faire rêver. Pourquoi ? Mais justement, pour ne pas qu’on pète un câble ! Déjà que ça va mal, imaginons que tout le monde devienne fou…

      1. Alors on entretient l’idée qui plait à tout le monde, celle que nous pourrions continuer à vivre comme nous vivons aujourd’hui. Et mieux évidemment. Et donc on nous le bourre le mou avec la Transition, l’hydrogène, ITER etc. etc. On nous promet même qu’en 2030 le Dakar sera «propre » !
        On ne nous dit pas qu’il faut en finir de ces conneries, non, on nous dit qu’il sera «propre ». Comme «l’avion de demain ». Misère misère !

        Comment, avec quels mots, nos «responsables » pourraient-il nous dire ce que nous ne voulons et ne pouvons pas entendre ? Et en plus si eux également en sont là. Nous devons nous rendre à l’évidence, nous sommes dans une impasse.

        PS : Et en attendant, le pétrole appartient à celui qui le pompe. C’est peut-être con, mais ça aussi c’est comme ça.

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