Pour une population à moins de 9 milliards en 2050 !

Robert Engelman est le président du Worldwatch Institute. Cela n’en donne que plus de poids à sa pensée : « Une population future moins nombreuse signifie que les générations futures exerceront une moindre pression sur le climat, l’environnement et les ressources naturelles. Les sociétés peuvent agir  pour faire en sorte que le pic démographique mondial se situe à un niveau inférieur aux 9 milliards d’habitants attendus, même s’il est rare que les décideurs et les médias abordent cette éventualité. Il s’agit pourtant d’un scénario de bien-être mondial sans inconvénient majeur. » Voici les 9 stratégies qu’il préconise :

1. Garantir l’accès de tous à une large gamme d’options contraceptives pour les deux sexes

On estime que 40 % de toutes les naissances sont non désirées. Si toutes les  femmes pouvaient décider du moment de leur grossesse, le taux de fécondité à l’échelle du globe passerait sous l’indice de renouvellement des générations. Alors que le monde dépense quelque 42 milliards de dollars par an en nourriture pour animaux domestiques, il suffirait de 24,6 milliards pour financer les services de planning familial.

2. Garantir l’éducation pour tous avec une attention particulière pour les filles

Les femmes n’ayant pas été scolarisées ont en moyenne 4,5 enfants, 3 après quelques années à l’école primaire, 1,9 avec une ou deux années de cycle secondaire. L’éducation permet aux filles d’explorer d’autres aspects de la vie que celui de la maternité.

3. Eradiquer le sexisme dans tous les aspects de l’existence

Les femmes qui sont en mesure de gérer leurs biens, de divorcer et de participer à la vie sociale à égalité avec les hommes sont davantage susceptibles de retarder leur maternité. Cette égalité est d’autant plus nécessaire que les hommes, dans la plupart des pays, tendent à souhaiter plus d’enfants que leur partenaire.

4. Proposer à tous les étudiants une éducation sexuelle

L’ignorance des jeunes est un obstacle à la prévention des grossesses. Ils ne savent pas comment fonctionne leur corps, comment refuser la relation sexuelle non souhaitée, comment éviter la grossesse.

5. Mettre un terme à toutes les politiques qui récompensent financièrement les parents en fonction du nombre d’enfants

Des politiques subventionnent la fécondité de « sur-remplacement » (des taux au-delà de deux enfants par femme), contribuant à engendrer des populations plus nombreuses qu’elles ne le seraient autrement. Les gouvernements peuvent maintenir les avantages financiers sans les lier au nombre d’enfants, en les associant à la parentalité elle-même.

6. Enseigner les relations entre population et environnement

Peu de systèmes scolaires dans le monde comportent un enseignement qui explique aux jeunes les interactions entre la taille de la population, l’environnement naturel et le développement humain. Une formation sur l’influence du nombre d’hommes pourrait constituer une bonne incitation à une transformation culturelle hâtant la fin de la croissance démographique.

7. Chiffrer les impacts sur l’environnement

Une taxe carbone permettrait aux parents de mesurer l’impact de chaque être humain, chaque naissance donc, sur l’environnement. Une tarification environnementale pousse à réduire les taux de fécondité puisque les couples comprennent que le coût d’un enfant supplémentaire s’avère important.

8. S’adapter au vieillissement de la population plutôt que de le retarder

Les impacts du vieillissement sont moins importants et durables que ceux de la poursuite de la croissance démographique. Car autrement ce sont les décideurs de demain qui se verraient contraints de prendre en charge le vieillissement différé à un moment où la densité de population et les problèmes qui lui sont associés rendront encore moins attrayante et réalisable une incitation à la poursuite de la croissance démographique.

9. Convaincre les dirigeants à mettre un terme à la croissance démographique

La population est devenue un sujet tabou en politique, dans les affaires internationales, et même dans les médias et l’opinion publique. Or un ensemble de politiques visant à améliorer la vie des femmes, des hommes et des enfants aurait pour retombée le ralentissement démographique.

Plus les gouvernements retardent les politiques préconisées, plus le monde devra gérer des populations plus denses et des augmentations du taux de mortalité.

Source : Vers une prospérité durable, RIO + 20, sous le titre original de Moring Toward Sustainable Prosperity, la dernière édition du Worldwatch Institute (éditions de la Martinière, 2012)

2 réflexions sur “Pour une population à moins de 9 milliards en 2050 !”

  1. Pour une version (parmi d’autres) des « attendus » de telles recommandations, lire
    « La pyramide sociale – Monstrueux défi », en vente dans toutes les bonnes librairies, ou
    sur notre site

  2. C’est un bon programme dont on aimerait qu’il inspire tout mouvement se proclamant écologiste. Les mesures préconisées ici sont la condition « sine qua non » à tout succès en matière de préservation de l’environnement. Rappelons-le, dans un monde surpeuplé, toutes les autres mesures seront sans aucun intérêt.

Les commentaires sont fermés.