Démographie et environnement, le débat (24 oct. 2012)

Conférence-débat organisée par l’association Démographie responsable. Après un PowerPoint présenté par Hugues Stoeckel, auteur de La faim du monde, Michel Sourrouille a énoncé les termes du débat.

INTRODUCTION

Un sondage préalable auprès de l’assistance montre que personne ne voudrait d’une population de plus de 9 milliards d’habitants après 2050. A peine 10 % souhaiterait une stabilisation à ce chiffre, les autres désirant une baisse de la population mondiale. L’état d’esprit malthusien, en faveur d’une limitation des naissances, est donc un état d’esprit fréquent que ne reflète pas le comportement nataliste des politiques et des intellectuels. Alors qu’au cours des années 1970 la surpopulation mondiale était un thème qui se retrouvait dans des livres comme la Bombe P de Paul Ehrlich, avec la problématique Malthus/ Marx dans les cours de Sciences économiques et sociales et lors des conférences mondiales sur la population (1974 au Caire, 1984 à Mexico), le « politiquement correct » est sorti vainqueur de la conférence du Caire en 1994 sur la population. Le résultat principal a été l’exclusion systématique de toute considération numérique dans les discours autorisés. L’attention à la  taille de la population était devenue à tort associée à une approche coercitive, souvenir des politiques de stérilisations forcées en Inde et de la politique de l’enfant unique en Chine.

Démographie et environnement ? Il y a ceux qui gardent une option anthropocentrée : l’environnement est ce qui est tout autour de l’homme, la nature est donc au service de l’homme, peu importe l’évolution de sa population. Significatif était ce sous-titre du MONDE (14-15 octobre 2012) : « Face à l’explosion démographique, seule une réorientation de l’agriculture permettra de lutter contre la faim. » Soyons plus productif et la faim disparaîtra ! Mais il y a aussi ceux qui préfèrent parler de nature ou de biosphère plutôt que d’environnement : l’homme n’est pas au centre, il dépend des écosystèmes. On peut parler à cet égard d’écocentrisme. La fécondité humaine redevient alors une variable sur laquelle il faut agir. Car en fait la question de fond est bien celle-là : l’espèce humaine est-elle compatible avec le milieu naturel ? D’où les deux parties de l’exposé de Michel Sourrouille.

1/2) OUI, l’espèce humaine peut se multiplier

Notons d’abord que le terme « démographie » empêche toute vision idéologique. Il s’agit d’une simple description de la population, les statistiques sont reines : taux de fécondité, taux d’accroissement, niveau de population dans chaque pays, dans chaque secteur d’activité, etc. Le jugement de valeur est exclu. Depuis cinquante ans la population mondiale augmente  en moyenne d’un milliard tous les douze ans : rien à craindre pour les démographes, c’est une évolution normale, attendons la transition démographique (passage à la baisse conjointe de la natalité et de la mortalité grâce au développement économique).

On considère que la notion d’optimum démographique est inopérante. Personne ne peut définir le niveau de population qui serait le meilleur en soi. Pour un débat, on peut avoir un certain nombre de personnes assises dans une salle, un plus grand nombre en les laissant debout, un nombre plus grand encore en diffusant sur écran la séance. Culturellement, l’être humain est malléable, il peut aussi bien s’épanouir dans les grands espaces naturels que s’entasser dans des tours à plusieurs étage et des villes tentaculaires. Techniquement il croit qu’il peut pourvoir à tout problème. Actuellement Barry Commoner a gagné contre  Paul Ehrlich. Il s’appuie sur la possibilité d’une transformation technique radicale « pour satisfaire aux exigences indéniables de l’écosystème ». Les techniques agricoles ont en effet dopé la production alimentaire depuis plus d’un siècle.

Puisque tout est possible, l’intelligentsia est devenue anti-malthusienne. Les religions du « croissez et multipliez votre nombre pour dominer la planète » luttent contre l’avortement et même le préservatif. La droite, conservatrice en matière de mœurs, a combattu ardemment Simone Veil en 1974 lors du débat sur l’interruption volontaire de grossesse. Comme cette droite est aussi nationaliste, productiviste et expansionniste, fi de la maîtrise de la fécondité ! La gauche, dans le droit fil du marxisme pour lequel il faut changer les structures productives sans se soucier du nombre d’hommes, tient le même langage que la droite en soutenant les incitations publiques à la procréation. Paradoxalement le mensuel La décroissance garde une optique anti-malthusienne : « Il y a trop de voitures, le nombre d’hommes ne compte pas. » Ils rejoignent le courant humaniste qui sacralise la personne humaine et le libre choix des gens en matière de procréation.

Tout cela est une alliance au sens propre « contre nature », de ceux qui gardent une optique anthropocentrique en ignorant les contraintes naturelles.

2/2) NON, l’espèce humaine a dépassé la capacité durable de la Terre

Contrairement aux approches subjectives de la culture humaine, une démographie responsable se penche sur les réalités objectives. Les lois de la nature conditionnent les activités humaines, que ce soit le circuit économique ou le cycle reproductif. L’économie devrait être encastrée dans le social, lui-même conscient de la détermination ultime que constitue l’écologie : l’homme n’est qu’un animal au milieu des autres animaux.

Tout n’est pas possible, il y a une population limite ou capacité de charge ainsi définie par l’ONU : «  nombre d’hommes qui peuvent être entretenus sans réduire irréversiblement la capacité à les entretenir dans le futur. » Sans rentrer dans les détails, il suffit de rappeler que l’empreinte écologique de l’homme dépasse de 30 % les capacités de régénération de la planète, ce qui veut dire que nous détruisons une partie du capital naturel au détriment des générations futures. Cette année, le jour du dépassement a eu lieu le 22 août.

Robert Malthus a été le premier, à la fin du XVIIIe siècle, à porter un regard d’écologiste sur la condition humaine. Il a mis en relation l’évolution de la population et des ressources alimentaires pour en tirer une loi : alors que la population augmente très vite (de façon exponentielle dite géométrique), la production agricole, à cause des rendements décroissants, n’augmente que de façon linéaire, arithmétique. Si la révolution de Liebig a permis artificiellement une hausse des rendements agricoles au XXe siècle, cette parenthèse enchantée se termine pour en revenir à des rendements en souffrance sur des terres épuisées.

C’est l’énergie fossile qui a permis les engrais, l’irrigation et la mécanisation : nous mangeons du pétrole, même si c’est indirectement. Or le passage actuel du pic pétrolier nous annonce une descente énergétique inéluctable. Il nous faudra un jour revenir à une population compatible avec l’agriculture biologique d’avant la « révolution » agricole, soit un milliard de personnes… comme en 1804. Comme l’homme a entre-temps fortement dégradé les terres arables de multiples façons, on ne peut même pas dire que le milliard pourra être nourri convenablement.

Enfin nous avons oublié que nous sommes au bout de la chaîne trophique, ce qui permet notre survie par l’alimentation.. Beaucoup de végétaux font vivre moins d’herbivores qui nourrissent beaucoup moins de carnivores. L’espèce humaine devrait donc être peu nombreuse, sauf que pour son avantage est bientôt son malheur, elle est omnivore. Il y a des végétaliens, des végétariens et une fraction croissante de la population qui mange de plus en plus de viande. Selon le régime alimentaire, on peut nourrir plus ou moins de personnes.

Notre analyse devrait aller encore plus en profondeur. Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, l’homme est un animal parmi d’autres, ce qui veut dire que la Terre héberge à la fois les humains et les non-humains. L’expansion humaine empiète sur l’habitat et la nourriture des autres espèces, ce qui entraîne une perte de biodiversité rapide et généralisée : on peut parler d’une 6ème extinction des espèces. La conférence de Nagoya sur la biodiversité en 2010 comme celle qui vient de se terminer en Inde ne peuvent résoudre le problème tant que la croissance démographique de l’espèce humaine n’est pas maîtrisée. Arne Naess nous invite à adopter la position philosophique de l’écologie profonde : « L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une diminution de la population humaine. »

CONCLUSION

Il ne faut pas avoir peur de le dire, l’homme est le cancer de la terre. Cette expression est utilisée aussi bien par Cioran, par Yves Paccalet ou par Paul Ehrlich. Notre expansion démographique est semblable à une cellule du corps (terrestre) qui se développe anarchiquement  au détriment de la santé de l’ensemble. En conséquence, quoi qu’en pensent certains, la décroissance est forcément malthusienne : on a à la fois trop de voitures et trop d’êtres humains. Nous devons agir à la fois sur la quantité de biens et sur la quantité de personnes.

Si nous avions à exprimer un idéal de population, ce serait 6 à 8 millions de terriens, un chiffre qui nous ramène aux débuts du néolithique, où il fallait vivre de chasse et de cueillette sans empiéter sur son écosystème… condition qui n’a d’ailleurs pas toujours été respectée, même à l’époque ! A titre de comparaison, les grands carnivores comme les lions et les tigres, ne sont plus au total que 20 000 à 40 000 seulement sur la planète. Contre plus de 7 milliards pour la seule espèce humaine, le super-prédateur.

Il faut retrouver le sens des limites alors que notre système croissanciste a complètement occulté cette réalité, la finitude de la biosphère : le temps du monde fini commence, l’enjeu du XXIe siècle sera l’écologie (la science de l’environnement) aux prises avec plusieurs milliards d’habitants. Comme l’écrivait Yves Cochet dans sa préface au livre de Stoeckel, « l’ère industrielle va se contracter et disparaître bientôt… Faute de pouvoir éviter cela, nous avons désormais la responsabilité politique de minimiser le nombre de morts ». Une des actions possibles est d’adhérer à Démographie responsable

(texte communiqué par Michel Sourrouille)

41 réflexions sur “Démographie et environnement, le débat (24 oct. 2012)”

  1. À l’aube de notre ère, la planète était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Au début du second millénaire elle en compte 7 milliards, dont 1,2 à 1,4 milliard vivent dans un état de pauvreté profonde. Le progrès a ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de miséreux qu’il n’y avait d’hommes de toutes conditions sur terre au début de son entreprise. Et la population augmente, de nos jours, quotidiennement, de 220 à 250 000 individus.
    Là est la seule vraie question, nécessitant une prise de conscience et une analyse de la pyramide sociale, mettant en évidence des aspects de la condition humaine allant bien au-delà des questions soulevées par la libre-pensée comme par la pensée philosophique, politique, économique, scientifique, sociale, religieuse … ; défiant le pragmatisme, le romantisme, la superstition, la foi, la compassion, les certitudes des uns comme des autres.

    Voir à ce sujet : http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com
    De la richesse à l’exclusion sociale aujourd’hui et à la barbarie demain, par la démographie. Une vision aussi libre que décoiffante de fondamentaux trop souvent négligés.

  2. Ludvigvonprinn

    @coq au vin :

    j’ ai omis de vous parler du docteur « Folamour » Pianka , herpétologiste à l’ université du Texas (lire le compte rendu de sa conférence de 2006 sur la nécessité absolue de limiter drastiquement la population humaine mondiale et sur les méthodes pour y arriver) mais peut-être le connaissez vous déjà !
    Avouez que ses projets approuvés par les scientifiques présents à sa conférence, sont infiniment plus brutaux et dangereux que des stérilisations masculines / féminines (même) forcées pratiquées dans les meilleures conditions d’ hygiène possible .

  3. Réponse à Coq au vin.
    Votre première remarque est tout à fait juste, je dois l’admettre. J’assume le fait qu’il y a dans ma vision des choses un postulat qui est que l’homme est structurellement incapable d’être à la hauteur d’un pouvoir absolu sur le monde et que s’il a ce pouvoir il le détruira.
    Je dois admettre aussi ce que vous dites à savoir que ce postulat (ni son contraire comme vous le signalez, merci de votre honneteté intellectuelle) ne peuvent être démontré. Disons que je prends (ou crois à ) ce point de vue par prolongation des tendances que j’ai cru lire dans l’Histoire passée : Une sorte de « principe de précaution » pour utiliser un mot à la mode.
    Je suis heureux en tout cas de voir qu’à partir de points de vue différents que nous assumons et défendons fermement nous pouvons néanmoins instituer un dialogue. Ce n’est pas la moindre des qualités de ce site Biosphère, de le permettre.
    Je précise aussi, pour le reste de votre commentaire, mais c’est une évidence dont je sais bien que vous êtes persuadé, que si j’assume fermement mes convictions anti-natalistes, cela ne me conduit en rien à « faire un bout de chemin » avec ceux qui en ce nom ferait la promotion de méthodes autoritaires et bien sûr encore moins criminelles.
    Je milite au contraire pour qu’on agisse le plus tôt possible afin que la baisse de la fécondité (seule méthode dont je fais la promotion encore une fois) soit le fait de mesures le moins liberticides qu’il se puisse.
    Bien cordialement

  4. @Didier

    Encore merci pour vos notes. Ce que vous exprimez est clair et logique, mais est base sur une lecture particuliere de l’histoire et sur le postulat que l’homme ne voudra ou ne pourra controler son pouvoir: « sans limites physiques et sans plus de manque énergétique nous occuperions toute la planète et la couvririons de bitume et de cités.  »

    Il n’y a pas de preuve que c’est faux, tout comme il n’y a pas de preuves que c’est frai. Nous touchons la les limites de la discussion dans le cadre d’un blog, dont le format oblige effectivement a postuler brievement ses propres principes et a en ennoncer les consequences.

    Je respecte que votre analyse vous ammene a ces conclusions. Mon analyse me fait penser autrement. Pour etre bref, je constate avec Pinker (de Harvard, je vous conseille la lecture de son bouquin: « The Better Angels of Our Nature: Why Violence Has Declined ») que ces dernieres decennies, les pgogres techniques, scientifiques ainsi que le modele humaniste nous font vivre la periode la plus pacifique de notre histoire. Je comprends et respecte le fait que votre definition de « violence » ou de « paix » inclut une relation particuliere avec « la nature » au sens large qui n’est pas, ou pas directement, incluse dans les metriques de Pinker. Nos differences sont ideologique, ca n’est pas un gros mot. Elles sont peut-etre irreconciliables.

    Plus generalement, cet episode de conflit avec Ludwing/Marcel dans ce post illustre quelque chose d’important et de structurel dans les debats autour de l’ecologie politique: la limite de ce qu l’on peut soutenir pour defendre son ideologie (ou son opinion, si vous preferez). Les totalitarismes ont toujours ete possibles parcequ’ils justifient l’opression d’aujourd’hui par la promesse du bonheur demain. Je vois beaucoup de ca dans l’obsession demographique des hards-ecolos: non pas qu’ils soient eux-meme anti humanistes, mais parcequ’ils acceptent, pour promouvoir un concept important (que je ne partage pas forcement) comme le controle demographique, de faire un bout de chemin avec des individus qui souhaitent, par exemple, l’elimination physique des Roms ou l’imposition du totalitarisme communiste chinois, (tout en traitant les autres de KGB-istes d’ailleurs). L’esperance ou le travail pour de meilleurs lendemains ne doit pas etre soluble dans l’opression. Comme on dit: « l’enfer est pave de bonnes intentions ». Dans le conflit de ce thread, le fait que Biopshere siffle la fin de la recre est bien sur normal. Je partage certainement la responsabilite de l’escalade. Mais je regreete, et meme trouve inquetant, de ce que les deux parties (Ludwing/Marcel et moi-meme) soient revoyees dos a dos sur leurs principes. Ces deux visions du monde ne se valent certainement pas.

    Pour finir, a part quand les conflits sur les blogs se font ad hominem comme dans ce cas, je ne concois pas l’opposition a vos idees et a celles de Biopshere comme etant un conflit. Que je sois ou non en accord, ces idees construisent ma reflection, provoquent ma pensee, et le blog Biosphere est donc un partenaire de ma vision de choses, par un adversaire.

  5. Bonsoir,

    Dommage que l’essentiel des commentaires se résume à un pugilat grotesque.
    Il semble bien que les lourdes questions démographiques n’intéressent personne, pour preuve la maigre assistance de la dernière réunion publique/débat à Paris.
    J’ai essayé récemment de faire réagir les commentateurs d’un autre blog, celui de Marie-Monique Robin. A la suite de la diffusion sur ARTE de son dernier documentaire, « les moissons du futur », j’ai posté un commentaire à propos du reportage consacré au Malawi. Si mes souvenirs sont bons on y voit un paysan local ayant considérablement augmenté sa production à la suite de l’adoption d’une méthode agro-écologique, le push-pull. Le reportage mentionne aussi que le brave homme est très fier de ses 10 enfants. Ce qui m’a fait écrire en substance que si son présent semblait radieux, le futur de sa progéniture risquait d’être bien sombre.
    Parmi les rares réponses, j’ai eu bien sûr droit au fatidique : malthusien ! Sinon, rien. Le déni coloré d’un humanisme très douteux. A ce propos, Claude Levi-Strauss, qui a été toute sa vie préoccupé par la surpopulation disait : « l’humanisme bien ordonné met le monde avant la vie et la vie avant l’homme ».

  6. @ Didier
    Merci pour votre interessant post – vous y abordez les questions essentielles. je vais y repondre tres bientot, juste pas possible pour la poignee d’heures qui viennent. Stay tuned !

    Coridalement, Coq

  7. Nous sommes dans une société où seul le profit compte malheureusement et où les problèmes environnementaux sont loin d’être une priorité. Je pense effectivement que l’homme est un loup pour l’homme et que nous nous détruisons nous même. Un jour viendra où nous aussi nous disparaitrons comme les dinosaures. Le climat se dérègle de plus en plus: la nature reprend ses droits et il n’y aura alors plus de problème de surpopulation humaine !

  8. Réponse à Coq au vin
    De façon générale les solution qui passent par des avancées technologiques pour sauver l’avenir des équilibres de la planète me semblent suspectes. En effet tout au long de l’histoire il y a eu corrélation entre l’avancée du pouvoir technologique de l’homme et la destruction de l’environnement.
    Il faudrait donc faire le pari que la corrélation change de sens et qu’à ces avancées soient désormais associées une meilleure protection de la nature. Cela me semble un pari audacieux.
    Un exemple me vient à l’esprit : Imaginez que nous découvrions une forme de stockage de l’énergie quasi magique qui enfermerait dans le volume d’un dé à coudre de quoi faire rouler une voiture ou voler un avion 100 ans durant le tout sans pollution aucune (c’est un rêve mais acceptons le provisoirement) . Serait-ce une bonne nouvelle ? Apparemment oui, en réalité, sans doute non car alors, sans limites physiques et sans plus de manque énergétique nous occuperions toute la planète et la couvririons de bitume et de cités. L’appel à la croissance permanente de tous les responsables politique en atteste. La nature serait alors exclue et définitivement détruite.
    Philosophiquement je suis très réticent envers les fuites en avant. L’homme a montré pendant des dizaines de milliers d’années sa capacité à vivre dans la nature à quelques millions d’exemplaires (c’est de façon générale l’ordre de grandeur des effectifs des grandes espèces de prédateurs). Aujourd’hui nous sommes 1000 fois plus nombreux, c’est là que se situe le problème, dans l’ampleur des choses. (l’ordre de grandeur d’un problème fait partie de sa nature même). Nous ne pouvons contourner cette réalité. Notre présence à une telle échelle exclut des territoires toutes les autres formes de vie de grande taille. C’est un monde qui me semble fragile et effrayant, un monde où seul l’homme aura droit de cité. Quid dans ce monde de la nature ? Quid des espaces vierges ? Quid des conflits et de la promiscuité ? Quid de l’extraordinaire dépendance aux réseaux que cela suppose ? Un peu de modestie de la part de notre espèce me semble nécessaire. Un monde moins peuplé a plus de chance d’être plus facile à gérer.
    Cordialement

  9. @Biosphere

    Bien noté, ne confondons cependant pas ceux qui souhaitent la sterilisation forcée et l’extermination des minorités ethniques, avec ceux qui les dénoncent. Le Marcel n’en est pas a son coup d’essai.

  10. Ludvigvonprinn

    @biosphère :

    c’est bien noté , mais on sait d’ où émanent la provocation et les propos excessifs !
    Le gallinacé n’ en est pas à son coup d’ essai .

    Cordialement

  11. Ludvigvonprinn

    @coq:

    j’ imagine vos « souffrances humanistes » à la lecture du projet des natios tchèques et pourtant ils ont raison : leur analyse se base sur des centaines d’ années de nuisance et de parasitisme par ces peuples vraisemblablement venus d’ Inde et lapinistes à l’ excès .

    Le souci des natios / identitaires est bien le couplage mortel entre immigration et démographie délirante venues d’ Afrique : ils ne pensent pas en termes de pureté raciale mais en terme de survie de leur peuple !

    1. Les modérateurs du blog
      Nous sifflons la fin de la récré, le pugilat n’amène à rien. Respectons l’avis des autres tout en expliquant posément en quoi nous pensons que notre interlocuteur se trompe. Lemonde-fr a déjà envoyé à la corbeille plusieurs commentaires que nous avons repêchés car nous voulions montrer la férocité du débat en matière démographique…

      nous laisserons dorénavant les messages non constructifs là où ils devraient rester, non exprimés.

  12. @ Didier,

    pardon, c’est a vous et pas a Rene que je repondais plus haut.

    Mon interet est pour Barry Commoner (avec des reserves sur sa troisieme loi et sur son opposition au liberalisme), pas pour Ehrlich. Commoner, decede il y a peu, est trop peu connu en France, ou la fixation se fait plutot sur des arguments demographiques. Commoner s’opposait a Ehlirch pour entre autre des raisons que je partage: les solutions que Ehllrich proposait ne pouvaient etre que coercitives, ce que Commoner ne voulait pas, a juste titre. Commoner etait en outre plutot partisan de l’idee que les avancees technologiques aideraient a repondre a bien des problemes ecologiques.

  13. Pour les lecteurs et redacteurs de Biosphere: le « projet » des nationalistes Tcheques en ce qui concerne les Roms, que Ludving « approuve a 100% », est illustre sur l’URL suivante:

    http://archives.24heures.ch/actu/monde/nationalistes-tcheques-solution-finale-2009-05-29

    Tout ce thread et ce Ludvig illustrent ces risques dont je parle pour les projets ecologistes: les liens avec les illumines ‘identitaires », l’entrisme mutuel FN/vert genre Laurent Ozon, les eugenistes divers et varies qui ne se soucient pas des problemes demographique mais plutot de « purete » raciale, ethnique et ideologique…

  14. Il faudrait savoir: vos propos sont « sortis de leur contexte », ou non? Vous avez un probleme structurel, Ludvig.

  15. Ludvigvonprinn

    Persiste et signe mes commentaires sur FDS!
    Vous n’ alliez tout de même envisager que j’ allais me rétracter devant vous , grand inquisiteur DU politiquement correct.
    Que mes opinions aient pu vous choquer me va à ravir .
    J’ oubliais ceci : pour les Roms, j’ approuve à 100% le projet des nationalistes tchèques à leur endroit (lire ce projet datant de 2009) !
    Au déplaisir de vous lire, monsieur le KGBiste !

    Les modérateurs du blog
    Nous sifflerons la fin de la récré, le pugilat n’amène à rien. Respectons l’avis des autres tout en expliquant posément en quoi nous pensons que notre interlocuteur se trompe. Lemonde-fr a déjà envoyé à la corbeille plusieurs commentaires que nous avons repêché car nous voulions montrer la férocité du débat en matière démographique… nous laisserons dorénavant les messages non constructifs là où ils devraient rester, non exprimés.

  16. « mes propos sont sortis de leur contexte »… La lachete finale de ceux qui sont pris la main dans le sac.

    Il est facile de voir sur le site FDS (une simple recherche suffira, il y est prolixe) que non, le « contexte » ne change a rien a la violence de ce qu’il y ecrit.

  17. Vous vous enervez a cause de ce que vous ecrivez sur FDS, ou bien par ce que vous avez ete pris? Plus facile effectivement de se faire passer comme victime de delation plutot que d’assumer et d’expliquer votre schizophrenie commentatrice: plutot verte ici, plutot brune ailleurs.

    Les modérateurs du blog
    Nous sifflerons la fin de la récré, le pugilat n’amène à rien. Respectons l’avis des autres tout en expliquant posément en quoi nous pensons que notre interlocuteur se trompe. Lemonde-fr a déjà envoyé à la corbeille plusieurs commentaires que nous avons repêché car nous voulions montrer la férocité du débat en matière démographique… nous laisserons dorénavant les messages non constructifs là où ils devraient rester, non exprimés.

  18. Ludvigvonprinn

    Une dernière : tirer des phrases hors de leur contexte est une pratique infâme qui ne m’ étonne pas d’ un humaniste de Carnaval comme ce gallinacé qui se met à chanter les pieds dans le fumier !

  19. Ludvigvonprinn

    Ce coqmachin prétendument docteur en science fleure « bon » la délation de type stalinenne : il me fait penser à Morice , le méprisable KGBiste du site Agoravox qui tient des fiches et des notes sur tout le monde .
    Le gallinacé est de la même eau (boueuse) .

  20. Un tout petit florilege d’intervrentions de Ludvingvonpinn sur francoisdesouche, dont il est un pilier. Les lecteurs de Biosphere apprecieront l’honnetete intellectuelle du comptable, soutient evident de la « methode douce » ici, plus franc du colllier ailleurs…

    « Il faut aussi prendre en charge vigoureusement la natalité des pays pauvres et y imposer un modèle malthusien […] Je ne vois que le modèle restrictif chinois […] pour limiter la natalité : la méthode douce dite de l’ entendement , est trop aléatoire . »

    « je ne me vois pas manger de la viande de Rom , ces bestioles crasseuses au possible à la saleté repoussante incrustée dans leurs tissus . »

    « K et ce genre de crétin humaniste sont des gens à dégager de la planète sans délai ! »

  21. Ludvigvonprinn

    L’ excité que je suis selon le « modéré humaniste » coq au vin, évoque l’ utilisation de la méthode chinoise car tout procédé est bon à prendre pour accèlerer le processus de maîtrise démographique .
    Si on relit le passage que coq au vin a copié sur ce site , on constate que je recommande la méthode douce avant toute autre .
    Seul un manque d’ efficacité de cette méthode pourrait lui faire préferer la méthode
    chinoise bien plus radicale .
    On rira du prétexte humaniste fallacieux évoqué par le gallinacé de service et l’ on voit vite de quel côté se situe le véritable humanisme .

  22. Chere Biopshere,

    Je vous sais gre de votre blog et de m’y laisser poster. Mais quand vouss ecrivez dans votre billet: « Il ne faut pas avoir peur de le dire, l’homme est le cancer de la terre », vous comprendrez que je m’inquiete de ce que vous vous teniez trop pres d’une suite logique qui voudrait eliminer ce « cancer » pour sauver le « malade ». Il y a visiblement plusieurs redacteurs sur votre blog, qui expriment des sensibilites differentes sur ces sujets. Mais je ne crois pas que les mots que vous utilisiez dans l’ensemble soient si indolents. Ils attirent en tous cas ces excites, comme Ludvigvonprinn dans ce meme thread, qui revendiquent ouvertement l’utilisation de methodes chinoises et reprennent votre semantique « humain = cancer ».

    @ Rene: ce que vous dites se tient. Je pense que la technologie continuera a nous eviter ce genre de catastrophe, mais je voudrais pas donner limpression de faire de la provocation. Ma confiance dans la technologie n’est pas aveugle ni beate, et l’homme a le devoir d’exercer ses ‘pouvoirs’ avec discernement et raison. Mais il doit aller de l’avant.

  23. Il me semble très important de comprendre que plus nous agirons tôt pour limiter la fécondité, plus nous pourrons utiliser des méthodes douces, non liberticides et non coercitives (il eut d’ailleurs mieux valu commencer plus tôt). Plus nous tarderons au contraire, plus risquons de nous trouver face à des mesures dictatoriales, soient qu’elles proviennent des lois soient qu’elles résultent de la confrontations aux limites de la planète, les famines seront une de ces contraintes. Comme le laisse entendre l’auteur de Biosphère, l’humanisme se trouve donc clairement du côté d’une certaine limitation des naissance. Dans un monde surpeuplé de toutes façons, un jour ou l’autre le droit à faire un enfant ne sera plus qu’un souvenir. Si nous voulons que nos propres enfants aient eux aussi droit à leur tour à une descendance, soyons modestes en la matière. Trop d’enfants aujourd’hui conduira demain à pas d’enfant du tout et à une terre saccagée.

  24. Chere Biosphere. Je citais specifiquement @Ludvigvonprinn dans mon point numero iii.

    Amicalement,
    cocorico

  25. @René

    Ce n’est pas la stabilisation de la population qui me pose un probleme, mais i) le catastrophisme, presque millenariste, qui y est souvent associe, ii) l’anti-humanisme qui est trop souvent a la base du malthusianisme contemporain et iii) plus gravement, les mesures coercitives qui sont trop souvent invoquee, acceptee ou souhaitee pour y parvenir. Voyez plus haut ce qui ludvig en dit: quand on cite les pratiques chinoises en exemple de ce qu’il faut faire, la, oui, j’ai un serieux probleme.

    1. Cher Coq au vin,
      Puisque la stabilisation de la population ne vous pose pas problème, vous n’avez normalement rien à ajouter, et certainement pas à nous faire des procès d’intention. Dans les articles de ce blog, il n’y a ni millénarisme, ni catastrophisme, simplement une analyse que nous voulons la plus objective possible d’une situation mondiale, à la fois démographique, écologique, financière, sociale… qui devient extrêmement grave. Si l’humanisme, souvent désinvolte en matière démographique, consiste à glorifier l’homme au point de compromettre son avenir, nous ne voyons pas là un véritable humanisme. Enfin personne ne souhaite sur ce blog des mesures coercitives en matière de maîtrise de la fécondité, regardez notre dernier post sur ce que préconise le WWI. Si nous écrivions que l’idéal serait d’un seul enfant par famille, cela ne fait pas de nous un ayatollah de l’écologie. L’idéal ne dit rien du moyen d’y parvenir.

      Ce que nous savons par contre, il suffit de regarder l’histoire passée de l’humanité, c’est que quand nous outrepassons les limites de nos écosystèmes, il s’ensuit famine, guerres et bien d’autres malheurs. C’est à notre avis ce destin que nous préparent tous ceux qui font preuve d’anti-malthusianisme.

  26. @ coq au vin
    Pouvez-vous nous expliquer pourquoi la stabilisation de la population vous pose problème ?

  27. @Luvingvon
    « Vous pouvez ajouter o derrière 2 et vous obtenez 20%  »

    No shit Sherlock…. l’esprit de l’expert comptable…

  28. #ludvingvonmachin

    « Au fait , vous fréquentez Françaoisdesouche […] »

    Non. On m’avait invite a y contribuer, figurez-vous, mais, bien que sensible a cette aimable invitation, j’ai decline cette offre. FDS n’est pas trop ma tasse de the. On y trouve trop d’excites du commentaire: trop de gens qui veulent « reguler severement » la vie des autres.

  29. Ludvigvonprinn

    @coq au vin :

    2% d’ illuminés qui soutiendraient les thèses malthusiennes ? vous pouvez ajouter o derrière 2 et vous obtenez 20% de la population (hypothèse très pessimiste) que le malthusianisme ne dérangerait pas .
    Déjà entendu parler de surpopulation ?

  30. Ludvigvonprinn

    @coq au vin :

    je persiste et je signe ce que j’ ai publié sur FDS : une fois le sinistre bipède devenu trop nombreux , il devient un cancer à métastases saccageant tout ce qui lui tombe sous la main ; il convient donc de le réguler sévèrement comme le fait d’ailleurs dame nature avec le monde animal .
    Au fait , vous fréquentez Françaoisdesouche depuis longtemps et régulièrement ?

  31. la nature me file le rhume des foins. Vivement qu’on la rase pour y implanter des clapiers pour les 50 milliards d’êtres zumains qu’on attend avec impatience.
    L’utérus des femmes doit parler plus fort que les catastrophistes .

  32. @Ludvigvonprinn : vos appels sur francaisdesouche (je vous copie/colle):

    « Si des méthodes douces de contrôle des naissances existent et sont efficaces , pas de problème ; dans le cas contraire , stérilisations massives (vasectomie / ligature des trompes) s’ imposent par voie volontaire ou forcée à la chinoise ,  »

    ’nuff said.. Voila ce qui arrive quand on laisse les enfants come vous jouer au Malthus sans surveillance. Contentez-vous d’Ozon, ca ne cassera pas trois pattes a un canard.

  33. Ludvigvonprinn

    @coq au vin :

    veuillez donc traduire votre commentaire en français intelligible !
    Au fait , quelle est votre spécialité scientifique , monsieur le docteur en science (géologie / zoologie / biologie / botanique / océanographie / écologie ?

  34. @ Ludvigvonprinn : et vous savez ca parce que… ? Vous avez fait « un sondage prealable » dans votre cuisine aupres de votre famille? Vous avez fait voter « les generations futures »? Je demande comme ca…

  35. Le mal est fait il est derrière nous , les maux sont devant si nous voulons les entendre !
    Reste a savoir ce que nous voulons pour nos futurs l’egoïsme n’a que faire de la conscience !

  36. Ludvigvonprinn

    @coq au vin :
    De vos salades humanistes (version Brunet ?), on se fout encore plus !

  37. « Un sondage préalable auprès de l’assistance … » et bien des le debut , il y a un probleme: vous sondez le microcosme de ceux qui vous sont favorables et vous en deduisez une adhesion quasi-universelle…

    Sur ce sujet recurrent de vos billets, personne, a part 2% d’illumines, n’est interesse par ces salades malthusiennes et encore moins par l’eugenisme, social ou ature, qu’il implique et qu’il n’est pas possible de cacher.

    Quand a la place de l’homme dans la nature, redisons-le avec Protagoras (et me..de a Platon autant qu’a Naess): l’homme est la mesure de toute chose !!! Les cailloux, les navets et les vaches passeront apres (et oui, je suis vegetalien).

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