Donald Trump joue à l’apprenti sorcier

Avec des droits de douane généralisés, les Américains viennent de porter un coup spectaculaire contre l’ordre économique mondial qu’ils ont contribué à ériger après la seconde guerre mondiale. Donald Trump a vanté un « jour de libération » pour les États-Unis. Cela annonce pourtant la stagflation, stagnation de l’activité économique et inflation conjuguées.

Arnaud Leparmentier : Donald Trump a annoncé, mercredi 2 avril, des taxes douanières sans précédent : « Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis ». Le taux plancher de 10 % s’appliquera le 5 avril à minuit ; ceux plus élevés, pour une soixantaine de pays, entreront en vigueur le 9 avril. Donald Trump a évoqué le Cambodge, l’un des pays les plus pauvres du monde, à l’économie six cent fois plus faible que celle des Etats-Unis. « Oh, regardez le Cambodge, 97 % [de droits supposés]. On va le ramener à 49 %. Ils ont fait fortune avec les Etats-Unis d’Amérique », a-t-il osé

Pour expliquer sa démarche, Donald Trump a présenté un grand tableau comparatif. Non pas les droits effectifs moyens, qui sont très bas depuis la fin du XXe siècle, sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce. Ils s’élèvent à 3 % pour les Etats-Unis, 5 % pour l’Europe, 8 % pour la Chine et 17 % pour l’Inde. Le calcul de la Maison Blanche prétend prendre en compte des « manipulations de devises » ainsi que des barrières non tarifaires. Il peut s’agir de normes sanitaires – les Européens bannissent les importations de poulets lavés au chlore ou de bœuf aux hormones –, de normes culturelles – l’exception culturelle française – ou bien de clauses climatiques, sans oublier la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pratiquée en Europe. L’administration Trump est ainsi parvenue à des chiffres mirobolants : les Etats-Unis seraient frappés à 67 % par la Chine, 46 % par le Japon et 39 % par l’UE. En réalité, ces chiffres proviennent d’une équation sans aucune valeur économique. Il s’agissait d’une division du montant du déficit commercial bilatéral par celui des importations en provenance du pays concerné. Le vertige guette : la guerre commerciale mondiale est lancée sur la base de calculs sans assise scientifique. Une récession est désormais jugée probable dans les douze prochains mois. Le second écueil est l’inflation, un risque économique, mais aussi politique. Les plus pessimistes parlent du retour de la stagflation, mélange d’inflation et de stagnation connue dans les années 1970.

Le point de vue des écologistes réalistes

L’invasion de l’Ukraine faisait déjà redouter la stagflation, une stagnation de l’activité économique (le chômage) s’accompagnant d’une forte inflation. S’y ajoutent maintenant les obsessions de Trump, une personne ignare tant au niveau économique que géopolitique. Bref demain sera rude, d’autant plus rude que l’interconnexion des marchés connaîtra des goulots d’étranglement, des ruptures, et que les prix seront  de plus en plus fixés par des décisions aléatoires. Contre une mondialisation effrénée, un protectionnisme est certes nécessaire, mais pas engagée d’une façon globale et disproportionnée comme le fait Trump. Rappelons qu’un libre-échange basé sur le va-et-vient de produits quasi-similaires est économiquement une absurdité.

notre article le plus ancien

6.11.2005 Soyez apôtre du protectionnisme !

Dans « Système national d’économie politique » paru en 1841, Frédéric List (naît dans le Wurtemberg actuel) pensait que les libéraux se trompaient en croyant qu’il existait des lois générales de l’économie en tout temps et en tout lieu. Pour lui, l’évolution économique de chaque pays dépend de son évolution politique et culturelle. Aussi, on ne pouvait présenter le libre-échange comme modèle incontestable à une Allemagne ravagée par les guerres napoléoniennes et politiquement éclatée. Par contre la protection des industries naissantes permettrait l’émergence d’industries hautement compétitives et ce n’est qu’à condition de rattraper le niveau de la Grande-Bretagne que l’Allemagne pourrait ouvrir les frontières car on échangerait alors à armes égales. Il s’agit là d’un « protectionnisme éducateur » et en conséquence, F.List n’est qu’un libre-échangiste différé : son idéal d’avenir reste l’industrialisation, c’est-à-dire tout ce qui détruit les ressources de la planète.

Pour enrayer ce flot de destructions, la Biosphère souhaite que les humains s’arrêtent de faire du libre-échange généralisé de biens matériels, de services financiers ou de travailleurs migrants, mais attacher au contraire les communautés à leur cadre territorial d’appartenance pour qu’elles en vivent de la façon la plus autonome possible. En agriculture, il s’agit de promouvoir la souveraineté alimentaire.

Pour en savoir encore plus

2 septembre 2014, Démondialisation, pour un retour au protectionnisme

8 septembre 2011, la démondialisation selon Aquilino Morelle

1er juillet 2011, la démondialisation contre Pascal Lamy

30 juin 2011, la démondialisation contre Zaki Laïdi (suite)

29 juin 2011, la démondialisation contre le gauche-droite de Zaki Laïdi

3 mai 2011, Montebourg, de la démondialisation à la décroissance

17 juin 2011, tout est écolo, y compris le protectionnisme

29 décembre 2010, Démondialisation féroce

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Le consentement, à mettre à toutes les sauces

Il y a non consentement possible pour la sexualité et consentement obligé pour la publicité.

Le viol, selon le texte actuel, est défini par « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise ». Une proposition de modification a été adopté le 1er avril à l’Assemblée nationale par 161 voix contre 56. On entend redéfinir ces agressions comme « tout acte sexuel non consenti », et précise ce qu’est ou n’est pas le consentement. Le texte exige un « consentement libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime» aux actes sexuels. La mesure ne fait toutefois pas consensus. Certains opposants craignent qu’inclure le non-consentement à la définition pénale du viol conduise à centrer l’enquête sur l’attitude de la victime.

La notion de consentement est complexe. Prenons le cas de la publicité. Chaque individu reçoit en moyenne entre 400 et 3 000 messages publicitaires quotidiennement. Y a-t-il consentement ? Du point de vue des écologistes, la publicité, qui n’est qu’une forme sournoise de propagande, devrait être interdite. Comment continuer à accepter qu’il soit autorisé de faire le vide dans les cerveaux pour inciter à boire du Coca Cola ou à rouler en SUV ? La première mesure que devrait promouvoir un politique responsable ? Pour l’envoi de toute publicité, recueillir le consentement préalable des individus. L’application d’une telle mesure remettrait la filière inversée à l’endroit ; ce n’est pas au consommateur de subir sans l’avoir demandé les annonceurs dans les rues, dans les journaux et sur les écrans. Sur les boîtes aux lettres, plus besoin de mettre STOP pub, aux addicts de mettre s’ils le souhaitent OUI pub. Les journaux devraient proposer un exemplaire au choix, avec pub ou sans pub, etc. Remettons l’information à sa place, personne ne devrait être obligé de payer une publicité pour les autres.

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Publicité, une agression caractérisée

extraits : Le 8 juin 1970 j’écrivais ce qui me semble toujours d’actualité : « Qu’est-ce que la violence quand les affiches publicitaires agressent l’homme qui pense. La publicité, c’est un conditionnement absurde à acheter l’inutile, l’appel au sexe subi, à l’orgueil, à la puissance et à l’envie. C’est nuisible. » En mars 1971, j’étudie La persuasion clandestine de Vance Packard : « Il est impossible d’établir comme postulat que les gens savent ce qu’ils veulent. Il est même dangereux de croire les gens capables d’une conduite rationnelle… Par homme, femme ou enfant d’Amérique, 53 dollars furent dépensés en 1955 pour le ou la persuader d’acheter… Certaines sociétés de produits de beauté se mirent à dépenser en publicité ¼ de ce que rapportaient leurs ventes… La publicité vient de créer le vieillissement psychologique des choses, grâce entre autre au phénomène de mode. Plus est grande la similitude des produits, moins le rôle joué par la raison dans le choix de la marque est important… »

Le Dictionnaire des apparences

extraits : Autrefois, le viol portait préjudice aux parents ou au mari plutôt qu’à la victime elle-même, ce qui expliquait la recherche d’un arrangement à l’amiable. Au début du XIXe siècle, le viol n’était toujours pas défini légalement en France. Au cours du XXe siècle, le viol cesse d’être considéré comme un dommage familial pour devenir un dommage intérieur, le meurtre psychique d’une personne. Dans un arrêt de 1857, la Cour de cassation avait cependant limité la définition du viol à une agression sexuelle commise par un homme sur une femme. Depuis 1981, le viol est défini plus généralement comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ; la fellation est donc aussi considéré comme un viol. Une lecture restrictive de ce texte peut cependant signifier que des rapports hétérosexuels imposés sous la contrainte par une femme ne peuvent être légalement considéré comme un viol. Notez que la spécificité des femmes par rapport aux hommes, c’est qu’elles peuvent mettre au monde un enfant non désiré suite à un viol...

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La vie sauvage dans notre jardin, c’est possible

On peut, à notre échelle, restaurer le vivant en créant des refuges sur nos parcelles. Mon terrain, ma petite réserve écologique. Une volonté de sanctuariser émerge, chez nombre de Français, pressés de protéger, au moins à l’échelle de leur propriété, cette biodiversité dont l’effondrement affole. Après les mobilisations des années 1980-1990 pour sauver pandas et ours blancs, voilà les Français « conscients qu’il faut préserver la biodiversité de proximité ».

Pascale Krémer  : Ils font un refuge Aspas proscrivant la chasse (1 200 hectares sont protégés, sur tout le territoire, contre 425 hectares en 2016), ou un refuge LPO au bénéfice des oiseaux – depuis 2020, 22 000 refuges ont été créés, pour atteindre 51 000, sur 70 000 hectares. Une obligation réelle environnementale (ORE) de 2016 – un dispositif inventé par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages –, spécifie que la nature laissée en libre évolution n’y sera nullement exploitée, échappant aux engins à moteur, pesticides, aménagements en dur, déboisements. On peut aussi empêcher la chasse sur ses terres et forêts. Si ces derniers ne sont pas clos et se trouvent sur le territoire d’une association communale de chasse agréée, il faut écrire à celle-ci ainsi qu’à la fédération départementale de chasse à une date très précise, tous les cinq ans. Ensuite seulement, on peut afficher « Refuge Aspas-Chasse interdite » à chaque entrée du terrain.

A l’entrée de certaines propriétés, les panneaux s’accumulent : « Chasse interdite », « Refuge LPO », « Havre de vie sauvage-Aspas ». On passe le message à ses enfants : « Chaque être vivant a son utilité. »

Le point de vue des écologistes enherbés

La situation actuelle est désespéante, si ce n’est désespéré. L’homme a commencé son travail de destruction de la nature depuis longtemps, mais la destruction de la vie sauvage a été amplifié avec la force mécanique procurée par les ressources fossiles. Le remplacement des chevaux de trait par les tracteurs a nécessité les grandes surfaces, d’où le remodelage mortifère des paysages par le remembrement. L’évolution est désastreuse dans bien d’autres domaines. Les dernières fleurs sauvages disparaissent du fait du fauchage bisannuelle des bords de route aux moments des floraisons. A cause des chats du voisinage, on ramasse les plumes et les cadavres d’oiseaux. Autour de nous trop souvent les jardins impeccables, avec piscine, et entouré de fanatiques de la tondeuse. C’est la mode. Et il y a la réaction courante devant des herbes folles, « ça fait pas propre ! ». Les jardins sont parfois goudronnés, gazon est en plastique et les arbres seulement d’ornement. Les surpopulations de cervidés et de sangliers justifient les chasseurs. Et les agriculteurs sont souvent adeptes du glyphosate à outrance et ennemis de la moindre haie. Qu’en est-il d’ailleurs de la compatibilité des territoires laissés à eux-mêmes à l’égard des diverses réglementations qui imposent de couper les broussailles pour éviter la propagation des incendies ? « Il faut domestiquer la nature » est devenu un leitmotiv.

Notons aussi que la nature ne parvient à s’auto-réguler que si un véritable écosystème complet s’installe sur une vaste échelle : le rêve de Francis Hallé par exemple et sa forêt primaire européenne. Mais les mentalités évoluent, chacun peut créer son propre univers de vie sauvage, et c’est là l’essentiel…

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de la vie sauvage (novembre 2007)

extraits :  Chateaubriand écrivait : « les forêts précèdent les hommes ; les déserts les suivent. » Triste réalité ! Notre égoïsme fait que nous sommes devenus tout à fait inaptes à prévoir. « Après nous le déluge ! » entend-on souvent d’homme ayant procréé. Ils n’auraient donc fait des enfants que pour eux-mêmes ? (Pensées d’Alain Saury, le manuel de la vie sauvage – revivre par la nature)

Avons-nous encore besoin de rivières sauvages ? (juin 2013)

extraits : Il n’existe plus en France une seule rivière totalement naturelle. Après 15 kilomètres de parcours souterrain, la résurgence de la Vis près du cirque de Navacelles était occupée depuis près de mille ans par un moulin maintenant abandonné qui fournissait la farine aux villages environnants. Aujourd’hui une partie de l’effluent est captée par un canal qui court au flanc de la montagne pour alimenter une centrale hydroélectrique à Madières. Où est la sauvagitude, le wilderness diraient les anglo-saxons ?….

Trop d’humains, pas assez d’éléphants et de vie sauvage (mars 2015)

extraits : La pression démographique humaine, qui limite les habitats naturels nécessaires à la vie sauvage, doit être mise sur le banc des accusés. Il faut donc limiter la fécondité humaine, vaste programme. Mais restreindre la propension des humains à s’étaler dans l’espace avec tout leur appareillage de routes et de LGV, de magasins et de parkings, de villes tentaculaires et d’habitats dispersés semble encore plus difficile que de prôner le planning familial…

Des éléphants ou des hommes, qui choisir ? (mai 2022)

extraits : Il est plus que probable que si les effectifs de la population humaine ne sont pas réduits dans des proportions importantes, la vie sauvage disparaîtra complètement de la surface de la Terre et les humains s’entre-tuerons dans leurs territoires faits de béton et de goudrons…

L’ ASPAS et les Réserves de Vie Sauvage (juillet 2024)

extraits : Grâce à l’action de l’ASPAS, la première « Réserve de Vie Sauvage » a été créée au Grand Barry le 17 septembre 2012, aujourd’hui 130 hectares au cœur d’un vaste massif boisé à la biodiversité exceptionnelle. Créé par l’association pour la protection des animaux sauvages, ce label correspond au plus fort niveau de protection de la nature en France. C’est un espace dont la gestion est la non gestion, la libre évolution, le laisser faire : la nature peut s’y exprimer pleinement et librement. Seule la promenade à pied, et seulement sur les sentiers, est autorisée.

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Il n’est pas interdit d’interdire… la publicité

Les citoyens ne savent plus ce qu’il et vraiment bon pour eux de consommer, la publicité en décide à leur place. Pour parler savant, il y a une filière inverse : ce n’est plus le consommateur aujourd’hui qui dicte aux entreprises ce qu’il faut produire, mais les entreprises qui dictent ce qu’il faut consommer. C’est pourquoi il devrait y avoir interdiction totale de toutes les publicités sans exception. A une époque, il n’y avait pas de publicités, même pas de « réclames », et pourtant les acheteurs savaient pertinemment ce qu’il fallait acheter. La liberté s’éloigne quand les algorithmes décident à notre place. La liberté s’éloigne et laisse place à une police de la pensée : combien de marques les jeunes enfants connaissent déjà ? Infiniment plus que le nom des arbres qu’ils pourraient rencontrer. Un rapport propose d’interdire la publicité pour les produits non écolos, ce n’est qu’un premier pas dans la bonne direction.

Maryline Baumard : Le 16 juillet 2024, au lendemain des législatives, le premier ministre Gabriel Attal avait commandé un travail de fond pour tenter de réguler les incitations du consommateur à acheter les produits les plus nocifs pour l’environnement. Le groupe a produit un rapport de 465 pages, baptisé « Contribution et régulation de la publicité pour une consommation plus durable ». Globalement, cette dépense annuelle de 34 milliards d’euros est utilisée pour les deux tiers (22 milliards) à promouvoir des produits aux « caractéristiques souvent contraires à une consommation durable et de qualité », de la grosse voiture à la nourriture ultratransformée ou aux sodas en passant par la fast fashion… Les inspecteurs rappellent que le consommateur perd son latin entre la « profusion de labels environnementaux » et les « allégations souvent trompeuses » des vendeurs. Les experts préconisent une mesure assez radicale : « Interdire les communications commerciales pour les trajets courts en transport aérien , les SUV et les autres automobiles les plus polluantes (au regard non seulement de leurs émissions de CO2, mais aussi de leur cycle de vie) ainsi que les énergies fossiles ». Sur les produits alimentaires trop gras, trop salés ou trop sucrés, on recommande de « rendre obligatoire » l’affichage du Nutri-Score dans les messages publicitaires. Les inspections recommandent de « maintenir l’objectif d’une interdiction des communications commerciales pour la “fast fashion” ». Un énorme dossier à lui seul car les dépenses publicitaires en ligne pour le textile ont augmenté de près de 1 000 % depuis 2013.

L’idée de limiter certaines publicités n’émerge pas avec ce rapport. Pourtant la convention citoyenne pour le climat, en 2020, avait recommandé de le faire.

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Tout savoir sur la publicité qui nous dévore

extraits : Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou «  La surconsommation nuit à la planète. » Cette remise en cause de l’emprise publicitaire ne provient pas d’une mouvance anti-publicitaire, mais d’une représentation de la population française, la conférence citoyenne pour le climat.

Vivre dans un monde sans publicité, bientôt ?

extraits : La publicité dévore la planète et pollue nos sentiments. Vingt-deux associations, dont Les Amis de la Terre France, Foodwatch, l’institut Veblen, Résistance à l’agression publicitaire (RAP), Sherpa, Communication sans frontières…, avaient dénoncé l’influence des milliards d’euros investis en dépenses publicitaires sur les comportements, en contradiction avec la transition écologique. Les dépenses annuelles mondiales de publicité et de communication des grandes entreprises dépasseront les 1 500 milliards de dollars (1 320 milliards d’euros) en 2021.D’autant plus que le pouvoir d’influencer est complètement déséquilibré. Parmi les quelque trois millions d’entreprises en France, moins de 1 % ont accès au marché publicitaire….

Publicité et lutte pour le climat, le fiasco

extraits : Il devrait être évident pour tous les citoyens que n’importe quelle publicité est faite pour provoquer la surconsommation, donc l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Du point de vue des écologistes, la publicité, qui n’est qu’une forme sournoise de propagande, devrait être interdite. Comment continuer à accepter qu’il soit autorisé de faire le vide dans les cerveaux pour inciter à boire du Coca Cola ou à rouler en SUV ? Pourtant ce déni de l’urgence écologique trône à l’Assemblée nationale. Les députés viennent d’achever l’examen du titre 1, « consommer » du projet de loi « climat et résilience ». La prise de bec sur la publicité est significative d’un débat « démocratique » soumis aux diktats des entreprises….

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BIOSPHERE-INFO, mars 2025

Ce blog, c’est un article chaque jour… depuis 2005.

Voici notre récapitulatif de mars 2025,

cliquez à votre convenance

Question structurelle

Interdisciplinarité face à l’urgence écologique

Recherche de l’intelligence collective

« MSC World of America » et mégalomanie

On est foutu, et on l’a bien cherché

Le militantisme écolo

news Résistance à l’Agression Publicitaire

Violence, non-violence et Premières secousses

H5N1. Crystal Heath, une lanceuse d’alerte

Il y a les ONG écolo et le lobbying pernicieux

Bientôt le survivalisme climatique obligé

Dégradations écologiques

Impossible croissance pour sauver l’emploi

Angola, l’absence de pétrole entraînera la chute

Pleurnicher pour l’aide n’est pas une stratégie

La loi de Gabor critiqué par Gabor lui-même

L’irresponsabilité écologique des citoyens suisses

Wauquiez veut supprimer l’OFB !!!

La taxe carbone au Canada, pschitt

Questions démographiques

Dénatalité : Moins nombreux, plus heureux

Vers une démographie de l’extrême…

Dépasser les limites amène à l’effondrement

Que faire contre les obèses, attendre leur décès

Texas, la protection de la vie en vente libre

Yannick Neuder ne veut pas de l’aide à mourir

Pacifisme

En Russie, nous devrions tous être des Skobov

La fin du pacifisme pour Les Écologistes ?

Pour un débat sur le nucléaire militaire

Un modèle de « défense totale » en Suède

L’Italie, un pacifisme né de son histoire

Faut-il faire peur, désobéir, donner envie ? 

Questions sociétales

Tout savoir sur l'(in)existence de Dieu

Les écrans menacent la santé mentale

L’antisionisme n’a jamais été un antisémitisme

Hors compétition : le Trumpisme

rencontre Zelenski/Trump, verbatim hallucinant

Trump sabote les conférences sur le climat

Trump et la grippe aviaire, fiasco en vue

Trump contre la réalité écologique

Donald Trump et la guerre des ressources

L’écologie à l’épreuve de l’ignorance trumpiste

La trouvaille canadienne de Néron/Trump

Novlangue, le fascisme nous façonne par le langage

à lire, Jean-Michel FAVROT, l’AnthropoEXcentrisme

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Il y a les ONG écolo et le lobbying pernicieux

Il n’existe en Europe aucun texte de loi disposant que l’extinction effrénée de la vie dans les campagnes est une conséquence normale des activités agricoles. L’écroulement du vivant est au contraire considéré comme un phénomène inacceptable, par le sens commun. Pourtant, il se produit bel et bien, avec comme cause majeure l’intensification de l’agriculture. Une chose dont tout le monde s’accorde pour dire qu’elle ne doit pas se produire finit par se produire. Pourquoi ? A cause du lobbying des entreprises prédatrices à coup d’argent et de fausses information qui dénature le jeu démocratique.

Stéphane Foucart : Les organisations non gouvernementales (ONG) européennes de défense de l’environnement sont la cible d’attaques inédites des droites du Parlement de Strasbourg. Les subsides qu’elles reçoivent de la Commission européenne sont contestés dans une volonté affirmée de les réduire au silence. La commission environnement du Parlement devrait voter, fin mars, une motion de rejet du programme LIFE de la Commission européenne, qui est destiné à soutenir des initiatives en faveur de l’environnement et dont une part minuscule permet le financement des Amis de la Terre, BirdLife, FERN ou Pesticide Action Network.

La campagne menée contre ces ONG a été lancée dans un mélange trumpien de fausses informations, de demi-vérités et d’outrances, le tout nourrissant des flots d’indignation surjouée sur le bon usage des deniers publics.

Le point de vue des écologistes de l’intérêt général

Le lobbying est une activité consistant à faire valoir au législateur un point de vue (technique ou idéologique) sur une question à laquelle le lobbyiste est intéressé. Le terme vient des couloirs (« lobby », en anglais) ou pièces attenantes à la Chambre des communes dans lesquels les groupes d’intérêt pouvaient venir discuter avec les parlementaires britanniques au XIXe siècle.

Les ONG ne sont pas tendres avec les pouvoirs, mais participent du bon fonctionnement de la démocratie ; les faire taire ne fera pas disparaître la crise écologique. Font-elles néanmoins du lobbying au même titre que Philip Morris, Stellantis ou Bayer ? Ce vieil élément de langage revient en force, mais il occulte le fait que les entreprises cherchent à promouvoir leur intérêt propre, tandis que les ONG plaident pour ce qui relève de l’intérêt général. Nombre d’entre elles produisent des données, enquêtent et documentent les failles institutionnelles ou réglementaires qui participent à détruire ou altérer l’environnement. Cela participe directement du fonctionnement démocratique. En fait les ONG environnementales vivent de leur combat contre des problèmes qui, s’ils disparaissaient, les priveraient de raison d’être et donc de financements. Elles agissent donc non seulement de manière désintéressée mais aussi contre leur propre intérêt. Par contre les multinationales ne s’interrogent jamais sur le bien fondé de leurs produits et services, leur seul boussole, c’est le taux de profit.

Il est utile de connaître le montant des fonds consacrés par les multinationales à tromper les citoyens. Considérons la publicité marchande, une forme de lobbying exercé sur le consommateur. En 2024, les dépenses publicitaires mondiales ont augmenté de 10% pour atteindre 1,07 trillion de dollars, dépassant pour la première fois la barre symbolique des 1 000 milliards de dollars. Les ONG environnementales sont des nains dans un monde du business as usual et leurs ressources ne dépendent que du sens de l’éthique de certaines personnes et institutions, pas d’un marché sous influence. Les lobbies à Bruxelles ne sont que la face visible de l’iceberg croissanciste.

Nos plus anciens articles sur le lobbying

13.06.2005 whistleblowers, lanceurs d’alerte

Le chef du conseil de la Maison Blanche a modifié substantiellement, pour en amoindrir la portée, des rapports officiels décrivant les recherches scientifiques sur le changement climatique. Il faut dire que ce manipulateur travaillait précédemment pour l’American Petroleum Institute, un lobby pétrolier qui a entraîné Bush à sortir du protocole de Kyoto sous le fallacieux prétexte que les sciences du climat étaient si incertaines que l’impact de l’activité humaine sur l’effet de serre serait contestable. Depuis quatre ans la politisation du pouvoir américain (il faudrait plutôt dire « l’action des vendus aux marchands de pétrole ») a eu des conséquences terribles sur les programmes scientifiques, jusqu’à entraîner de l’autocensure. Tout cela aboutit à tromper des Américains qui ont déjà tendances à se tromper eux-mêmes sur la pérennité de leur niveau de vie. Le libéral-capitalisme va donc piller les ressources non renouvelables jusqu’au point de non retour.

La Biosphère félicite tous les citoyens lanceurs d’alerte qui dénoncent cette société construite pour empêcher les gens de s’apercevoir que la planète va de plus en plus mal.

25.09.2005 Des députés à la merci des lobbies

Un amendement adopté mi-octobre par les députés avec le soutien du gouvernement crée un Conseil de modération et de prévention qui pourra « modérer les campagnes de prévention » contre l’alcoolisme comme se félicite le député UMP Ph.A.Martin, coauteur d’un Livre blanc. Cet amendement voté par les députés toutes étiquette confondues met sous tutelle la santé publique alors que l’alcoolisme entraîne 45 000 décès annuels en France et expose 5 millions de personnes à des difficultés médicales, psychologiques et médico-sociales. Le lobby agricole a gagné contre la protection de la santé publique, alors pourquoi pas demain un « conseil de modération » permettant à l’industrie agroalimentaire de contrôler aussi les campagnes de lutte contre l’obésité ? Comme disent les humains, la démocratie est la pire des choses, mais tous les autres systèmes politiques sont bien pires.

Si les députés étaient en phase avec la Biosphère, ils détermineraient ce que la terre peut offrir durablement, et s’apercevraient que vignerons et distilleries sont de trop. En effet les vignes empiètent tant sur les autres cultures que sur l’espace nécessaire pour assurer la biodiversité. La voie de l’accomplissement, c’est de constater que l’alcool n’apporte rien aux humains et enlève à d’autres, les non-humains.

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Interdisciplinarité face à l’urgence écologique

Les disciplines scolaires, telles qu’elles sont enseignées aujourd’hui, sont issues d’un découpage artificiel ; chaque professeur sa spécificité. C’est la conséquence de l’explosion des connaissances et le résidu encore tenace de la fragmentation cartésienne. Cet affaiblissement de la perception du global et de ses interrelations conduit à l’affaiblissement de la responsabilité, chacun tendant à n’être responsable que de sa tâche spécialisée. Née dans ce monde découpé en tranche, l’écologie a  été inventée pour nous rappeler que rien ni personne ne peut survivre en vase clos. Cette capacité à sortir des cadres de la pensée unique ne peut se forger qu’en prenant du recul.

Les sciences économiques ET sociales en lycée avait déjà dès les années 1970 entamé l’évolution vers l’interdisciplinarité. Professeur de SES à l’époque, j’ai toujours regretté que l’écologie ne soit pas partie prenante de cette matière. Par exemple le circuit économique qui lie production et consommation ne peut que se comprendre que par la connaissance de la sociologie de la consommation et les rapports sociaux de production. Mais ce circuit économique est lui-même inséré dans la biosphère qui lui apporte les ressources nécessaires à son fonctionnement durable.

Michel Sourrouille

Soazig le Nevé : La transition écologique peut-elle devenir une source de décloisonnement dans l’enseignement supérieur ? Les basculements en cours dans les rapports des humains à leur environnement entraînent une recomposition des objets scientifiques et donc des formations universitaires. Une voie se dessine qui emboîte différentes échelles et cultive les liens entre sciences naturelles et sciences humaines. Mais la pluridisciplinarité entre en totale contradiction avec les critères d’évaluation des carrières d’enseignant qui demeurent résolument disciplinaires ; le système universitaire est constitué de telle manière qu’on attend de chacun qu’il creuse son sillon toujours plus spécialisé. le Conseil national des universités comptabilise 92 sections, correspondant chacune à une discipline. C’est une erreur. S’attaquer séparément à la perte de la biodiversité, au réchauffement climatique, à la pénurie d’eau ou à l’insécurité alimentaire aggrave les problèmes.

Seuls six masters en France proposent actuellement la mention « science de la durabilité ».

Le point de vue des écologistes du complexe

Nous ne percevons pas les coûts de la complexité aujourd’hui, car ils sont subventionnés par les combustibles fossiles. Sans ces derniers, les sociétés modernes ne pourraient pas être aussi complexes qu’elles le sont. Notre complexité s’accroît car elle est très utile pour résoudre les problèmes créés par la complexité. Confrontés à des difficultés, les solutions que nous mettons en place tendent à impliquer plus de technologie élaborées, la prolifération de rôles sociaux et de spécialisations, le traitement d’une plus grande quantité d’informations, ou l’engagement dans de nouvelles sortes d’activités. Par exemple, pour faire face au terrorisme, nous créons de nouvelles agences gouvernementales et augmentons les contrôles sur tous les types de comportements d’où une menace peut émerger.

Mais la complexité dans les résolutions de nos problèmes atteint le point des rendements décroissants : passé un seuil, vous payez de plus en plus pour obtenir de moins en moins de bénéfices.

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La complexité de la réalité fait notre fragilité

extraits : Pendant près de 300 000 ans, nous avons vécu dans des petits groupes simples, quelques douzaines d’individus ou moins. Ce n’est que depuis 10 000 ans que certaines sociétés humaines ont commencé à grossir et à se complexifier. La manière dont nous vivons actuellement est une anomalie. En effet dans tout système vivant, la complexité a un coût métabolique. Plus un système est complexe, plus il nécessite de l’énergie…

coût de la complexité

extraits : L’homme moderne s’est dépersonnalisé si profondément qu’il n’est plus assez d’hommes pour tenir tête aux machines. Un système automatique fonctionne mieux avec des gens anonymes, sans mérite particulier, qui sont en fait des rouages amovibles et interchangeables. Nous ne maîtrisons plus la chaîne de la spécialisation des tâches, rendant chaque individu complètement dépendant de la bonne marche de la société. Plus la division du travail est poussée, plus la société est fragile.    Pour Richard Heinberg dans Pétrole, la fête est finie ! (traduction française, 2003), entre 2 et 5 milliards d’êtres humains n’existeraient probablement pas sans les combustibles fossiles. Lorsque l’afflux d’énergie commencera à décliner, l’ensemble de la population  pourrait se retrouver dans une situation pire encore que si les combustibles fossiles n’avaient jamais été découverts. Les sociétés  complexes tendent à s’effondrer car leurs stratégies de captage de l’énergie sont sujettes à la loi des rendements décroissants….   

Bientôt un diplôme de « savoirs verts » !

extraits : La difficulté intrinsèque de l’éducation à l’écologie vient principalement du fait que les trois domaines que sont l’économie, la nature et le développement social, déjà complexe en eux-mêmes, doivent être appréhendés dans une perpétuelle interaction. Une approche globale, systémique, est donc indispensable. Dans une société où les règles de pensée sont extrêmement binaires (le monde est divisé en bons et méchants, entre pays riches et pays pauvres, etc.), la complexité n’est pas évidente à admettre. L’idée de complexité s’accompagne de la prise de conscience des interactions, des interdépendances, des systèmes ouverts et dynamiques. L’école est bien loin de ce qu’il faudrait faire, on commence juste à envisager pour la 3e un apport de connaissances verdissantes…

La difficulté de l’école à enseigner l’écologie

extraits : L’écologie est une approche globale de la réalité, transdisciplinaire, faisant appel aussi bien aux connaissances biologique et chimiques qu’à l’économie, la sociologie, l’ethnologie, la politique, l’histoire, la géographie, etc. Or l’organisation des temps scolaires, avec le modèle « un cours, une matière, un professeur, une classe », laisse peu de place aux croisements de disciplines. Il faudrait s’affranchir du modèle « boîtes à œuf » : une heure, une classe. Comment ? L’histoire des textes officiels en dit long sur la difficulté de l’école à enseigner la transition écologique. Apparue en France en 1977, l’éducation à l’environnement y a été reprise sous l’intitulé plus euphémisé d’« éducation au développement durable », qui intègre l’économique et le social….

Cri de colère contre les sciences économiques

extraits : Diplômé en sciences économiques, enseignant en sciences économiques et sociales, conscient de l’urgence écologique, je (Michel Sourrouille) constate le gouffre qui existe entre les universitaires spécialisés en économie et les réalité de notre temps , y compris climatique. L’origine du problème vient du manque d’interdisciplinarité d’une approche néolibérale (lois du marché naturel, système concurrentiel, abondance des ressources, etc.). Les sciences économiques n’ont pas encore changé de siècle, mais comme on a échafaudé des montagnes de théories qui servent à justifier les politiques économiques d’aujourd’hui, cette idéologie fait encore la loi….

Interdisciplinarité face à l’urgence écologique Lire la suite »

news Résistance à l’Agression Publicitaire

25 mars, RAP a mobilisé pour dire Stop à la pub automobile

À l’occasion de la journée internationale contre la publicité du 25 mars, des activistes d’une dizaine de villes ont remplacé et/ou recouvert des affiches commerciales par des visuels satiriques, pour dénoncer la publicité automobile. Des affiches ont été apposées directement sur divers panneaux, dans les villes d’Antibes, Douai, Lille, Lyon, Nancy, Paris, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, et même à Lisbonne ! Nous vous avons concocté un excellent bilan avec pleins de photos sur le site web.

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Reportage Stop Pub Climaticide

En collaboration avec « Mr Mondialisation », nous pointons dans ce reportage un problème devenu majeur dans notre société et offrons plusieurs solutions avec la participation d’Eva Penisson de la Fédération des Usagères et Usagers de Bicyclette (FUB), Aurélien Bigo (chercheur en transition énergétique des transports) et Didier Courbet (professeur en science de la communication – université d’Aix Marseille).

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 L’Assemblée nationale vote l’interdiction du démarchage sans consentement au téléphone

Jeudi 6 mars 2025 la proposition de loi visant à interdire la prospection par téléphone dès 2026 a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale. Pour entrer en vigueur, le texte doit encore être voté dans les mêmes termes au Sénat. Si elle est adoptée, il s’agira d’une victoire appliquant la liberté de réception défendue par R.A.P.

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Motivé·es pour rejoindre nos groupes locaux ?

Je rejoins un groupe de RAP

rapatoile@ml.antipub.org

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« MSC World of America » et mégalomanie

Mégabateaux, mégabassines, mégamachines, mégalopoles, mégastructures, nous sommes devenus mégalomaniaques. Or la tour de Babel s’est effondrée, les monuments en Égypte avaient disparus dans le sable, les pyramides étaient enfouis dans la jungle au Mexique ou au Cambodge et aujourd’hui nos tours se veulent plus haute que le ciel, Elon Musk veut terraformer la planète Mars et tous les dictateurs se construisent des palais grandioses.

Plus les difficulté socio-économiques et/ou écologiques sont délétères, plus les dirigeants font dans la démesure … c’est la perte du sens des limites qui signera notre perte…

Jessica Gourdon : Le MSC World of America peut accueillir jusqu’à 6 700 passager et 2 000 salariés, il a largué les amarres le 27 mars 2025 à Saint-Nazaire. C’est un immeuble des mers de 22 étages avec machines à sous, expériences en réalité virtuelle, spectacles et concerts, boîte de nuit, toboggan pour passer d’un pont à un autre… Et surtout, une profusion de restaurants et de bars. On passe d’une piscine à une autre (il y en a six au total), on a la liberté du choix ! C’est « la magie de la croisière moderne », s’enthousiasme le directeur général de MSC. Le côté tout compris et tu n’as rien à faire, c’est assez attirant. » Les enfants sont les premiers prescripteurs, les parents suivent.

Et ce n’est pas fini : deux autres paquebots, de la même taille que le World-America, seront livrés en 2026 et 2027 à MSC, le World-Asia et le World-Atlantic. Chacun de ces bateaux MSC coûte 1,1 milliard d’euros, ce sont les temples du divertissement.

Le point de vue des écologistes pied à terre

– Une boite de 8000 sardines gavées et hypnotisées par de culture du divertissement

– Des hordes de touristes bas de gamme dans des villes transformées en magasins de bibelots chinois

– Démesure du capitalisme qui exploite les êtres humains et les ressources au nom de la rentabilité

– Furoncle flottant, cauchemar concentrationnaire et aberration écologique

– Trajectoire de +4°C, 6ème extinction de la biodiversité, ressources fossiles en déclin

– S’évader au milieu des océans pour consommer toujours plus

– La grande majorité des gens qui font une croisière n’ont qu’une envie, c’est recommencer

– Ça en dit long sur le niveau de conscience des masses

– Qui est le malade ? Le promoteur ou ceux qui vont sur ces bateaux ?

– Plus de 300 000 ans d’évolution pour finir badigeonné d’huile solaire sur un monumental fer à repasser

– Évitons la petite escapade de ski à La Plagne ou aux Menuires, vers ces autres paquebots de béton

– N’oublions pas tous ces bateaux de loisirs encombrants les marinas

– Comme dit Bolloré et Cgnies, c’est quand même mieux d’avoir son petit bateau à soi

– Il est là ce monde d’après, pire que le monde d’avant.

– Pour soutenir la bonne cause, il y aurait prise d’assaut du machin, les passagers seraient débarqués sur un petite île déserte, et le machin disparaîtrait dans la lueur de l’incendie final….

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l’effondrement programmé de la méga-machine

extraits : Dans nos sociétés complexes, toute notre vie quotidienne repose sur un système mondial de réseaux techniques interconnectés. Derrière une automobile, un grille-pain, un portable, il y a des centrales nucléaires, des lignes à haute tension, des oléoducs et gazoducs, des guerres menées pour assure l’approvisionnement en énergie… A partir du moment où cette méga-machine n’est plus alimentée par une énergie abondant et bon marché, doit-on s’attendre à un effondrement de civilisation ? Voici quelques réponses…

Méga-yachts, à couler d’urgence

extraits : Insupportable luxe ostentatoire. Le port d’Antibes abrite des méga-yachts où les magnats de la finance ou du pétrole créent leur propre univers. Le même pavillon de complaisance, celui des îles Caïmans, flotte à la poupe de presque tous les méga-yachts positionnés à la perpendiculaire du« quai des milliardaires ». La zone, surveillée par vingt caméras vidéo, est interdite au public et aucun drone n’a l’autorisation de la survoler. Quelques spécimens amarrés : le Barbara (88,50 mètres), propriétaire de l’oligarque russe Vladimir Potanin.. Deux fleurons de famille royale saoudienne jouxtent le Barbara, le Montkaj (78 m) et le Sarafsa (82 m). Le magnat russe Alicher Ousmanov est propriétaire du Dilbar ; coût ? Entre 500 et 700 millions de dollars….

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L’Italie, un pacifisme né de son histoire

En Italie, le drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel frappé du terme « paix » en lettres capitales est le signe de ralliement des pacifistes. Visible dans l’espace public, il dénote l’hostilité de principe d’une large partie de l’opinion italienne à l’usage et au renforcement de la force militaire. De fait, dans son article 11, la Constitution de 1948 dispose que « l’Italie répudie la guerre en tant qu’instrument d’atteinte à la liberté des autres peuples et comme mode de solution des conflits internationaux ».

Allan Kaval : La bannière arc-en-ciel a flotté pour la première fois en 1961 lors d’une marche pour la paix organisée entre Pérouse et Assise, en pleine guerre froide, empreinte de références religieuses puisque ses organisateurs avaient choisi pour destination la ville de saint François. Les Italiens sont opposés au réarmement de leur pays et de l’Europe. 62 % des Italiens interrogés estiment qu’il existe des dépenses publiques plus urgentes que la défense, contre une moyenne de 34 % parmi la sélection de pays de l’Union européenne (UE) concernés par l’enquête. Ceci expliquant cela, 62 % des Italiens interrogés sont favorables à la signature d’un traité de paix impliquant des concessions territoriales au profit de la Russie. Le Parti communiste italien fut, dans l’après-guerre et jusqu’au début des années 1990, le plus puissant d’Europe occidentale, transmettant dans la culture du pays une image positive et bienveillante de Moscou qui a pu lui survivre.

De plus l’Italie a eu une expérience désastreuse de la seconde guerre mondiale, entre défaites militaires, occupation et conflit entre fascistes et antifascistes. Pour les Italiens, la guerre fait partie des maux que le passage du régime mussolinien à la République devait reléguer au passé. L’opinion publique italienne est traditionnellement rétive à l’idée d’une guerre juste. Il y a une incapacité à penser la guerre comme un instrument permettant de rétablir la justice, d’affirmer un droit moral. C’est une vision réaliste qui perçoit les conflits comme de pures confrontations cyniques entre puissants. Les peuples sont toujours les objets et les victimes, jamais les sujets motivés par des principes. 

Le revers du pacifisme italien, c’est une tendance à toujours se mettre par commodité du côté du plus fort.

Le point de vue des écologistes pacifistes

Le pape François, dénomination en référence explicite à Saint François d’Assise, a rédigé une lettre rendue publique. Pour le souverain pontife, les guerres sont « de plus en plus absurdes » et ne font que « dévaster les communautés et l’environnement, sans offrir de solutions aux conflits ». Le pape demande aux médias de « désarmer les mots pour désarmer les esprits » et espère que les institutions se doteront « de sang neuf et de crédibilité »L’urgence de la paix lui est devenue plus essentielle au cours de son hospitalisation : « La fragilité humaine, en effet, a le pouvoir de nous rendre plus lucides sur ce qui dure et sur ce qui passe, sur ce qui fait vivre et sur ce qui tue. »

Cette position tranche avec analyse traditionnelle de l’Église, fervente adepte de la guerre juste. Pourtant il n’y a pas de guerre juste, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. Et elles n’arrivent jamais au résultat recherché, une paix durable. Les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à la seconde guerre mondiale. Un autre point de vue est possible, valoriser une armée transnationale d’interposition.

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l’item « guerre » dans notre dictionnaire

extraits : L’objection de conscience n’est pas forcément opposé à l’utilisation d’une force d’interposition. Au Kosovo, l’intervention armée contre la Serbie en mars 1999 a été une innovation majeure dans le droit international : attaquer un pays souverain à l’intérieur de ses frontières sans mandat explicite d’une quelconque organisation internationale. L’action de l’OTAN se justifiait par la paralysie de l’ONU, bloquée par le droit de veto au conseil de sécurité. Il n’est plus possible de penser que le droit d’ingérence militaire est une idée coloniale puisqu’il s’agit d’abord de répondre à l’appel des victimes.  En intervenant militairement dans une région quelconque du monde, une future armée mondialisée ne peut imposer une société civile, mais au moins, elle tient en respect les dictateurs, les revendications ethniques et les pays sans gouvernement. Quand il n’y aura plus d’armées nationales, mais seulement une force d’intervention supranationale, alors le pacifisme affirmé dans le chapitre 2 de la Constitution japonaise deviendra force de loi : « De la renonciation à la guerre : aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l’ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation….

2027, État et Protection des populations

extraits : Il existe une solution pour améliorer l’efficacité des troupes de l’ONU. C’est la création de forces permanentes de l’ONU, nombreuses et bien équipées, issues des pays riches. À ce moment-là, l’humanité posséderait une sorte de police supranationale qui marquerait l’avènement d’une société pacifiée. Un président d’envergure internationale mettrait les forces armées françaises à disposition de l’ONU. La France ne chercherait plus à préserver une défense armée nationale, elle serait directement partie prenante d’une instance internationale ayant pour objectif premier le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Notre pays pourrait ainsi assurer d’une façon indirecte sa propre sécurité : pourquoi attaquer un pays qui se veut le garant de la paix universelle ?….

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Violence, non-violence et Premières secousses

Lettre ouverte d’Alain REFALO aux Soulèvements de la Terre (extraits) :

« Porte-parole du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), je m’inscris dans le courant de la non-violence politique. J’ai lu attentivement votre ouvrage, « Premières secousses ». Il semble que votre livre de référence soit le fameux ouvrage de l’anarchiste Peter Gederloos, dont le titre Comment la non-violence protège l’État, outre son intention provocatrice, révèle une méconnaissance abyssale de la non-violence et des luttes non-violentes, mais surtout une malveillance outrancière à leur encontre.

Nous partageons pourtant les mêmes combats, mais vous affirmez vouloir sortir du « moralisme de la non-violence » et de « l’idéologie de la non-violence ». Les termes choisis pour (dis)qualifier la non-violence révèlent une méconnaissance profonde de ce qu’elle est. Si la non-violence n’était qu’une morale, nous serions d’accord pour dire qu’elle ne serait d’aucune utilité pour nos combats. « Il serait fallacieux de s’imaginer que seuls le recours à l’éthique et la persuasion parviendront à faire régner la justice, écrivait Martin Luther King au moment de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Non pas qu’il soit inutile d’en appeler à la morale, mais il faut, en même temps, prendre appui sur une force de contrainte réelle. »1 Les partisans de la non-violence ne cherchent pas à imposer leur point de vue. Il serait contradictoire de se réclamer de la non-violence tout en ayant une attitude autoritaire, voire dominatrice. Dans les faits, ce sont les partisans de la violence à qui il arrive d’imposer aux partisans de la non-violence leur logique, leur mode de pensée, leur autoritarisme et leur moyens d’action. Ce sont bien les « violents » qui, dans une manifestation de masse qui est annoncée et organisée comme non-violente, s’immiscent et s’imposent en faisant dériver la manifestation en une manifestation violente, dévoyant ainsi les objectifs initiaux de la manifestation décidés collectivement en amont. Je m’interroge sur les leçons que vous avez tirées de la manifestation à Sainte-Soline en mars 2023 ?

Plusieurs cortèges familiaux, festifs, et un groupe composé de personnes recherchant l’affrontement physique avec les forces du désordre établi. Résultat, de nombreux manifestants pacifiques blessés, et des images de guerre qui ont effacé toutes les autres sur les chaînes d’information. N’est-il pas contradictoire de protester contre les violences disproportionnées des forces de gendarmerie lorsque dans le même temps celles-ci trouvent leur justification dans l’emploi de la violence par des dizaines de manifestants ? Vous restez dans l’ambiguïté concernant les mots d’ordre et les objectifs de la manifestation. Dans votre ouvrage, après avoir mentionné votre fascination pour les Gilets jaunes et les émeutes urbaines, vous considérez que « la force d’une manifestation tient dans son caractère potentiellement débordant ». Pourtant ce type de stratégie exclut un public, assez nombreux, qui ne souhaite pas se retrouver au milieu d’affrontements. C’est le choix de l’action non-violente qui permet de décupler les potentialités de la lutte pour « impacter » réellement l’adversaire.

Dans Premières secousses, vous défendez la « diversité des tactiques » ; c’est un slogan sans consistance. Il faudrait que les partisans des tactiques violentes et ceux des tactiques non-violentes élaborent ensemble une stratégie globale, cela n’existe pas. On ne peut pas demander à des partisans de la non-violence qui ont fait le choix assumé de la rupture avec la violence de s’associer avec celles et ceux qui considèrent que certaines formes de violence sont légitimes. A aucun moment, la question de la « complémentarité » tactique n’a été pensée. Lorsque dans un même espace coexistent des actions non-violentes et des actions violentes, ce sont les actions violentes qui imposent leur logique et qui dénaturent l’esprit de la non-violence. Cette stratégie, au nom de la diversité des tactiques, est une stratégie autoritaire par son irrespect des personnes et des organisations qui ont fait le choix assumé de la non-violence. En réalité la « diversité des tactiques » n’est défendue que par les tenants de la violence. La panoplie des méthodes d’action non-violentes, au nombre de plusieurs centaines, offre une grande variété de tactiques non-violentes qu’il convient d’adapter au contexte de la lutte.

La « contre-violence » que vous revendiquez, n’est pas le contraire de la violence, elle est une autre violence. Une violence, certes en réponse à une violence structurelle et systémique, mais surtout une violence qui alimente la spirale des violences. L’histoire abonde en exemples de fins dévoyées par l’utilisation de moyens qui ne respectent pas la dignité humaine, de justes fins trahies par des moyens injustes. Légitimer des moyens de violence au nom de la fin, aussi noble et juste soit-elle, constitue une erreur tragique, une trahison inéluctable de la fin. Les moyens sont le commencement de la fin, ils sont une fin en devenir. Les moyens de la non-violence sont parfaitement en accord avec l’idéal d’une société sans dominations, juste, solidaire et fraternelle. La fin est déjà dans les moyens. Le véritable pouvoir, disait Hannah Arendt, procède, non des instruments de la violence, mais de la mobilisation sans violence du peuple qui constitue une force autrement plus puissante et plus irrésistible que la force instrumentale des États.

Contrairement à ce que vous affirmez, la non-violence ne s’est jamais définie comme une « idéologie », c’est-à-dire un système d’idées constituant une dogme définitif et infaillible. Je laisse de côté vos expressions les plus outrancières, notamment celles de la page 135, qui sont des attaques frontales absurdes déjà diffusées par Peter Gederloos dont vous vous inspirez. L’expérience de la lutte des dissidents en Europe de l’Est sous le joug soviétique est riche d’enseignements sur la question de la confrontation. En septembre 1976, la création du Comité de défense des ouvriers (KOR) en Pologne va permettre d’expérimenter une stratégie consistant à éviter toute lutte frontale contre l’État et ses forces policières. Reprise ensuite par le syndicat Solidarnosc, cette lutte non-violente s’incarnera dans la grande grève des ouvriers des chantiers navals de Gdansk qui aboutira à la reconnaissance de ce syndicat jusqu’alors interdit. Après le coup d’État du général Jaruzelski qui prétendait rétablir l’ordre communiste, la résistance civile non-violente ne sera jamais brisée par l’armée polonaise, malgré la répression. En 1989, le gouvernement du général Jaruzelski devra s’effacer pour laisser la place à un gouvernement démocratiquement élu. Ces événements que l’on pensait impossibles étaient annonciateurs de la révolution antitotalitaire qui surviendra à la fin de l’année 1989 en Europe de l’Est. La leçon de cette histoire est que face à un gouvernement ultra-violent et répressif, il convient de construire des contre-pouvoirs, des mobilisations qui iront grandissants et contre lesquels la répression ne pourra rien.

La résistance civile a vaincu des dictatures qui n’hésitaient pas à tirer et à tuer des manifestants. Malgré cette répression, il est arrivé que le peuple opprimé maintienne le cap de la non-violence, non par moralisme, non par « spiritualisme », non par « idéologie », mais par conviction. A savoir que le recours à la violence aurait entraîné un bain de sang et aurait de toute façon fini par écraser définitivement le peuple en lutte. A savoir que seule la non-violence pouvait vaincre la dictature en sapant les bases idéologiques, économiques et politiques de son pouvoir. Comme le soulignait Gandhi, c’est à partir du moment où le mouvement non-violent survit à la répression, « modérée ou cruelle », qu’il est proche de la victoire.

L’idéologie de la violence, elle, ne s’encombre pas de ces considérations. Dans sa vision primaire des conflits, elle met en œuvre des moyens mimétiques de ripostes et de contre-violences, permettant à l’adversaire de surenchérir dans l’utilisation des moyens violents. Si la destruction (illusoire) de l’autre est l’objectif de la violence mimétique, la non-violence, elle, met en œuvre des moyens d’action anti-mimétiques afin de surprendre l’adversaire et de l’amener sur un terrain où sa capacité de résistance sera diminuée. C’est en sens, contrairement à ce que vous affirmez, que la non-violence est réaliste. Il faut croire que l’ivresse que procure la violence rend aveugle et sourd, au point d’oublier tous les nombreux échecs de la violence dans l’histoire. La non-violence est réaliste dans le sens où elle s’efforce de tarir les sources du pouvoir oppressif, dans le sens où elle travaille à dénouer les nœuds du conflit.

Si la violence était radicale, elle toucherait à la racine des conflits. Elle agirait sur leurs causes afin de les supprimer. Or, elle n’agit qu’à la surface. En s’attaquant aux personnes qui représentent les institutions responsables de l’injustice, la violence exprime une colère certes légitime, mais totalement inefficaces. Elle s’en prend aux symboles du capitalisme et de l’ordre policier, sans jamais remettre en cause les fondements de ces systèmes injustes et autoritaires. En réalité, la violence est essentiellement un mode d’expression, ce n’est pas un mode d’action politique. La non-violence, elle, s’attaque directement à la racine des injustices. Elle cherche à tarir les sources du pouvoir adverse. Cela signifie qu’elle identifie les forces et les faiblesses de l’adversaire afin de déterminer les stratégies les plus pertinentes pour l’affaiblir. La résistance non-violente vise à priver l’adversaire du consentement de la majorité, complicité qui fonde son pouvoir. Ce faisant, la non-violence agit sur le terrain politique, ce que la violence est incapable de faire. La radicalité de la non-violence est de maintenir le cap de la non-violence malgré la répression. La radicalité de la non-violence s’affirme également par un engagement qui cherche la société juste et fraternelle à venir. Il s’agit pour chacun.e de s’efforcer d’incarner, dans sa vie comme dans ses luttes, l’absence de volonté de domination envers les autres. Par la pensée, par la parole et par les actes. C’est une expérience radicale qui se conjugue, sans se payer de mots, avec un engagement dans l’action non-violente radicale.

Dans la panoplie des moyens d’actions non-violents qui relèvent de la désobéissance civile, se trouvent les actions de sabotage. Lorsque le gouvernement français a tenté de dissoudre votre mouvement, il a cité en référence l’ouvrage du militant suédois Andreas Malm, « Comment saboter un pipeline ? » Une lecture attentive de ce texte montre qu’à aucun moment l’auteur ne légitime le recours à la violence contre les personnes. « Tant qu’il n’y a pas de sang versé, écrit-il, c’est dans cette palette (dégradations et destructions de biens) qu’il faut choisir .»2 Nous ne pouvons qu’acquiescer à ses propos lorsqu’il affirme que « les destructions de biens ne doivent pas nécessairement prendre la forme d’explosions, de jets de projectiles ou d’accès pyromanes », qu’elles « peuvent être réalisées sans colonne de fumée » et que « le sabotage peut se pratiquer doucement, délicatement même »3…La limite entre violence et non-violence se situe entre l’atteinte aux personnes et l’atteinte aux biens, ce que vos avocats ont d’ailleurs défendu durant l’affaire de la dissolution. « On ne peut pas faire preuve de cruauté à l’égard d’une voiture ni la faire pleurer », souligne justement Malm avec humour. Cela n’empêchera pas les pouvoirs économiques et politiques de qualifier de « violente », si ce n’est « terroriste » une action de sabotage non-violent.

De même, et sur ce point nous serons en accord, lorsque vous soutenez le « démantèlement » d’infrastructures de la filière béton et du complexe agro-industriel. Cette démarche peut tout à faire s’inscrire dans celle de la non-violence radicale. Il s’agit bien d’empêcher le fonctionnement de ces infrastructures parce qu’elles sont profondément nocives pour le vivant. La violence est toujours du côté du pouvoir et des structures économiques oppressives : celles-ci soutiennent la croissance infinie et se soucient peu du vivant, végétaux, animaux et humains qui souffrent de leurs décisions irresponsables. C’est pourquoi, pour résister efficacement à la violence économique, le plus souvent soutenue par la violence étatique, une action radicale s’impose, c’est-à-dire une action qui touche à la racine de leurs structures et à la source de leur pouvoir. La lutte par la violence renforce le système dominant, favorable à la croissance économique à tout prix. C’est pourquoi l’axiome de base : « On ne peut plus croître de manière infinie dans un monde fini » doit être complété par l’axiome suivant : « On ne peut plus être violent dans un monde ultra-violent.» Car faire le choix de la violence, c’est renforcer le système répressif et oppressif de l’État et c’est enfermer notre avenir dans la violence destructrice, là où il y a urgence à l’en délivrer.

Je veux croire que sur toutes les questions évoquées dans cette lettre le dialogue sera malgré tout possible. La force de votre mouvement demeure un atout indéniable pour construire de puissantes mobilisations et initier de véritables transformations sociétales au service d’une société plus juste, plus écologique et plus solidaire. Cependant, pour que le potentiel de cette force soit réellement efficace et que celle-ci soit en mesure de structurer des rapports de force favorables, il convient de s’interroger sérieusement sur les meilleurs moyens à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs ».

Alain Refalo

Lien pour la version intégrale

Lettre ouverte aux Soulèvements de la Terre sur la violence, la contre-violence et la non-violence

1Martin Luther King, Où allons-nous ?, Payot, 1968, p. 152-153.

2Andréas Malm, Comment saboter un pipeline ?, La Fabrique, 2020, p. 137.

3Voir le dossier de la revue Alternatives Non-Violentes, Le sabotage en débat, n° 211, juin 2024.

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Un modèle de « défense totale » en Suède

L’armée n’empêche jamais rien. La dernière fois que des hordes guerrières ont envahi le territoire national, la  France n’a résisté que  deux mois, en mai-juin 1940, malgré ses 5 millions d’hommes sous le drapeau… L’Allemagne hitlérienne a certes vaincu au début, mais que reste-t-il du Troisième Reich ? La France a fait des guerres coloniales en Indochine ou en Algérie, mais que reste-t-il des colonies françaises ? Le pouvoir politique se trompe en entretenant une armée, le pouvoir politique nous trompe. Mieux vaudrait tarir à la source la cause des conflits plutôt que se préparer à des guerres sans lendemain.

Anne-Françoise Hivert : En Suède, les organisations de défense civile proposent des cours chaque semaine. Par exemple « Débrouille-toi » (« Sköt dig själv ») : pendant plus de deux heures, les deux formatrices détaillent la nourriture et le matériel à stocker chez soi, avant d’inciter à cultiver un bout de jardin ou de balcon, pour accroître l’autosuffisance alimentaire du pays, dépendant à 50 % des importations. En novembre 2024, les 10 millions d’habitants du royaume ont tous reçu, dans leur boîte aux lettres, une nouvelle édition du livret « En cas de crise ou de guerre », distribué par l’Agence de la protection civile, leur rappelant qu’ils doivent avoir de quoi manger, boire, se chauffer et se soigner, pendant une semaine, sans aucune aide extérieure. Développé après la seconde guerre mondiale pour faire face à une « guerre totale », ce modèle de « défense totale », combinant défense militaire et défense civile, partait du principe que l’armée ne suffirait pas à protéger le pays : encore fallait-il que sa population tienne. La défense civile se composait alors de trois éléments : « La défense économique, avec la mise en place de stocks d’approvisionnement, qui devaient permettre de tenir, pendant de longues périodes et de résister à des pressions économiques ; la défense psychologique [contre la propagande] ; et la protection de la population, avec la construction d’abris antibombes. »

La défense totale est redevenue une priorité en 2022, après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine. Chaque jour, les médias du royaume donnent des conseils pour se préparer….

Le point de vue des écologistes pacifistes

On commence à dépasser le cadre trop limité de « défense militaire », mais on n’a pas encore abordé en Suède l’idée de défense civile non- violente (DCNV). Il s’agit de former tous les jeunes à la capacité de résister à l’injustice et aux ordres illégitimes. Une telle formation aurait empêché une guerre coloniale comme celle que la France a faite en Algérie. La défense ne se résume pas à défendre des frontières, mais à proger la démocratie. Le principe « si tu veux la paix, prépare la guerre » est inopérant. On ne connaît pas une seule guerre qui ait servi réellement à accroître le niveau de démocratie dans le monde. Si tu veux la paix, prépare la paix….

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Pour faire la paix demain, ne prépare pas la guerre (mai 2013)

extraits : La France prépare les guerres de demain avec des ambitions réduites*. Le livre blanc est aux mains du président Hollande, l’armée se serrera la ceinture, mais pas trop. Beaucoup de phrases pour les moyens militaires, presque rien sur les objectifs. Car l’essentiel est là, quelles sortes de guerres ce pays veut-il faire ? A l’heure où un sixième soldat français est tué au Mali, à 3240 kilomètres de son pays, la question se pose. Le budget de la défense représentait 5,5 % du PIB en 1961, il ne représenterait que 1,3 % en 2015. Pourquoi pas 0 % ?….

sois logique, si tu veux la paix, prépare la paix (mai 2024)

extraits : La guerre est très coûteuse à tous les points de vue, mais les humains l’adorent. Dans le domaine de la recherche en relations internationales, les war studies (« études sur la guerre ») ont le vent en poupe, alors que les peace studies (« études sur la paix ») cherchent encore à délimiter leur champ d’analyse. Entre la facilité d’appuyer sur la gâchette et la difficulté de réfléchir, les humains ont vite fait de choisir. Et au niveau des décideurs, ils ne sont pas en première ligne de front ! Le principe immémorial « Si tu veux la paix, prépare la guerre » est toujours de rigueur (militaire), l’alternative « si tu veux la paix, prépare la paix » inaudible depuis la mort de Gandhi, si ce n’est par une infime minorité d’objecteurs de conscience.

Pourtant on peut combattre les différentes causes de cet état perpétuel de guerre par des solutions très simple….

L’économie de guerre, une anomalie imposée (novembre 2024)

extraits : « Nous sommes en guerre, allons à l’essentiel. » Ainsi pouvait se résumer l’intervention télévisée du président de la république française lundi 16 mars 2020. Mais il ne s’agissait que de lutter contre le coronavirus pour une période que Macron estimait temporaire. Aujourd’hui la France est toujours en marche vers l’économie de guerre, mais il s’agit d’une toute autre musique : blindés, missiles, munitions… ça manque, on en veut toujours plus ! Et que les pacifistes aillent se faire voir !..

« Si tu veux la paix, prépare la paix », comment ? (février 2025)

2013, je suis co-auteur du livre « Désobéir à la guerre » aux éditions « le passager clandestin » dans la collection « Désobéir, par les désobéissants ».

journal l’Humanité du 24-26 mai 2024. Publication de la tribune que j’ai coordonné et fait signé par 14 OC dont José Bové : un jeune doit pouvoir se déclarer objecteur de conscience lors de la journée obligatoire « défense et citoyenneté » (JDC).

https://www.humanite.fr/en-debat/armee-francaise/objecteur-de-conscience-a-la-journee-defense-et-citoyennete-cest-possible

septembre 2024, j’adhère à la commission Paix & Désarmement du parti Les écologistes. Je travaille actuellement à la préparation d’une motion pour permettre aux jeunes d’apprendre pendant leur JDC ce qu’est la défense civile non violente et, le cas échéant, pouvoir se déclarer Objecteur de conscience.

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Pour un débat sur le nucléaire militaire

La récente proposition du président de la République, Emmanuel Macron, pour un « dialogue stratégique » sur un élargissement de la dissuasion nucléaire française à l’Europe a remis le sujet sous les feux de l’actualité. Or défendre le nucléaire militaire ne devrait pas entrer dans la logique d’un écologiste. Pourtant c’est ce que font tous les présidentiables ! La dissuasion nucléaire a ses chiens de garde, rassemblés au sein de la commission des forces armées de l’Assemblée nationale. Le propre du complexe militaro-industriel, c’est de vouloir sauvegarder son existence sans s’interroger sur le bien fondé de sa pérennité. Il importe donc que la France se livre enfin à un débat public transparent.

Collectif : La France n’a jamais connu de consultation véritable sur la dissuasion nucléaire, dont le ministre des armées a reconnu qu’elle n’était plus « consensuelle ». Le président Giscard d’Estaing avait admis dans ses Mémoires que jamais il n’aurait appuyé sur le bouton, car cela aurait signé la destruction de la France. Les experts diront que nous, simples citoyens, ne pouvons pas comprendre les questions complexes relatives aux armes nucléaires. Ce qui est absurde. Avons-nous besoin de comprendre le fonctionnement d’un moteur de voiture pour avoir une opinion sur la limitation de vitesse près de chez nous ? Un tel débat doit être ouvert à la société civile, puisque ce sont les populations qui seraient anéanties par la guerre nucléaire. Comme aimait à le rappeler le général de Gaulle, pourtant fondateur de la dissuasion nucléaire française : « Toutes les doctrines, toutes les écoles, toutes les révoltes, n’ont qu’un temps. »

Le point de vue des écologistes pugwash

Incroyable, la grande majorité des commentateurs se déclare favorable à une menace de destruction massive qui frappe plutôt les populations civiles. Je n’ai pas trouvé de raisonnement dans leurs discours, seulement un acte de foi envers la vertu « dissuasive » de la bombe atomique. C’est là nier les leçons de l’histoire, une dictature genre Poutine aujourd’hui ne reculerait devant rien pour provoquer l’apocalypse s’il est acculé à ces derniers retranchements : il en serait seul juge et partie. Je m’interroge vraiment sur les motivations réelles de ces nucléocrates abonnés au MONDE. Exemples de ces commentaires sur le monde.fr

– Comment des intellectuels peuvent-ils écrire dans un journal qui se prend autant au sérieux que le Monde, une tribune aussi stupide ?

– Comment des gens intelligents peuvent avoir signé une tribune aussi irréaliste et hors du sol ?

– Tribune complètement hors-sol.

– Incroyable mauvaise foi d’une tribune qui devrait s’intituler « Bienvenue en Poutinie ».

– Allez « persuader » l’ours russe de ne pas vous dévorer. Cette candeur est incroyable.

– Tribune payée par les russes ou par les chinois ?

– C’est justement la terreur qu’elles inspirent qui constituent leur aspect dissuasif.

– La dissuasion nucléaire est une garantie de paix car l’arme atomique garantit des conséquences telles que nul ne s’est jamais aventuré à l’utiliser depuis Hiroshima et Nagasaki.

– Rêvons, rêvons et demandons aux populistes d’éclairer le peuple!

– C’est du populisme ! L’usage militaire du nucléaire est beaucoup trop technique pour être appréhendé par le citoyen de base.

– Allons nous nous retrouver avec un camp pacifiste comme dans les années trente qui ont joué contre le réarmement français face à Hitler ?

– Les mêmes pacifistes inconséquents qui sont à l’origine de Franco en Espagne et des millions de morts de la Seconde guerre mondiale.

– Les armes nucléaires disparaîtront quand elles seront remplacées par des armes plus terribles.

Les rares avis éclairés car démocratiquement fondés

– Être contre le libre débat, un fondement de la démocratie, c’est défendre les régimes totalitaires…

– En démocratie représentative ce débat est forcément ouvert à la société civile.

– Le désarmement nucléaire devrait faire partie du débat lors de la prochaine élection présidentielle

https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/22/le-debat-sur-l-usage-militaire-du-nucleaire-doit-etre-ouvert-a-la-societe-civile-puisque-ce-sont-les-populations-qui-seraient-aneanties_6584636_3232.html?contributions&page=1

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la dissuasion nucléaire, une illusion mortifère (2024)

extraits : Nombreux sont les militaires qui, n’étant plus en activité, ont exprimé leur conviction selon laquelle la dissuasion nucléaire est désormais inutile et dangereuse. La capacité d’exterminer des millions de civils innocents sur décision d’un seul homme, assurerait la sécurité de notre pays ? C’est oublier qu’elle repose sur un pari, celui de la rationalité d’un agresseur éventuel. Une frappe nucléaire de notre part entraînerait une escalade aboutissant à la destruction de la France. Invoquer la course aux armements pour justifier que notre pays s’y joigne équivaut à souhaiter l’abolition du code pénal au motif qu’il existe des criminels….

Pour un désarmement nucléaire (2019)

extraits : L’élimination des armes nucléaires fait partie des fondamentaux de la pensée écologiste. Les individus et mouvements qui s’en réclament ont participé à cette dynamique qui a permis d’arrêter les essais nucléaires, d’apporter reconnaissance aux victimes et aujourd’hui d’interdire ces armes de destruction massive…Tous ensemble, nous devons faire entendre une voix différente, la nôtre, celle des populations pour, dans un premier temps, réactiver les fondements du projet onusien du « plus jamais ça ! » ; comme ceux du projet européen : construire la paix entre des ennemis « héréditaires » par le biais de la coopération et de l’échange…

Eva Joly contre le désarmement nucléaire (2011)

extraits : « Le désarmement, notamment nucléaire, est une solution de paix. En tant qu’écologiste, en tant que Présidente de la Commission du Développement du Parlement européen, je suis résolument favorable à une telle orientation. Mais je ne suis pas naïve, je vois bien les dangers qui existent dans le monde, je sais que beaucoup verraient dans un tel saut l’abandon d’une part de souveraineté. » Eva Joly confirmait ainsi le 30 juin 2011 son statut de présidentiable orthodoxe : « Pas de sortie unilatérale de la dissuasion nucléaire. » Eva reste bien en retrait des pensées des historiques des Verts….

Sur ce blog biosphere, pour l’abolition des armes nucléaires

25 septembre 2019, Pour un désarmement nucléaire

24 mars 2019, Le nucléaire, inacceptable dans un pays démocratique

23 janvier 2018, NI dissuasion nucléaire, NI service national universel

10 octobre 2017, La folie du feu nucléaire entretenue par un journaliste

30 mars 2017, Les présidentiables face au feu nucléaire

21 février 2015, François Hollande fait joujou avec la bombe nucléaire

16 juillet 2014, L’art de ne pas répondre… sur le nucléaire militaire

21 mars 2014, Un gouvernement français de tout temps pro-nucléaire

27 juin 2012, supprimer la dissuasion nucléaire, alléger le budget !

23 juillet 2011, les socialistes sont pro-nucléaires

19 juillet 2011, la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

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En Russie, nous devrions tous être des Skobov

Au tribunal, Alexandre Skobov a conclu sa défense comme il terminait ses messages sur les réseaux sociaux : en comparant Vladimir Poutine à Hitler et en criant « Gloire à l’Ukraine ! ». S’il n’y avait que des Skobov en Russie, jamais l’invasion de l’Ukraine n’aurait eu lieu et d’ailleurs jamais Poutine n’aurait pu accéder au pouvoir. Skobov mérite d’être connu, ses discours plus encore.

Alexandre Skobov, accusé de terrorisme, au tribunal du district de Kalinine, à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 4 mars 2024.

Ce professeur d’histoire de 67 ans a été condamné vendredi 21 mars par un tribunal militaire de Saint-Pétersbourg à seize ans de prison. Il a été jugé coupable d’« apologie du terrorisme » et de « participation aux activités d’une communauté terroriste ». Alexandre Skobov a interpellé le personnel judiciaire présent au tribunal : « Serviteurs du régime de Poutine, petits rouages ​​de sa machine répressive, plaidez-vous coupable d’avoir participé aux crimes de Poutine ? Vous repentez-vous de votre complicité ? »

Arrêté le 3 avril 2024, Skobov a été envoyé dans un centre de détention psychiatrique : il avait publiquement soutenu les attaques ukrainiennes sur le pont de Crimée et il avait appelé au soutien des volontaires russes combattant aux côtés de l’armée ukrainienne. Alexandre ne cède jamais. Ni dans les mots. Ni dans les actes.

Après sa première manifestation contre le Kremlin à l’âge de 19 ans, M. Skobov a créé à la faculté d’histoire de Leningrad (Saint-Pétersbourg) une organisation clandestine dont les tracts, lancés depuis les toits, appelaient au « socialisme humaniste », un marxisme n’acceptant pas le système soviétique. Dès l’arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine en 1999, il s’est opposé à son régime, dénonçant les guerres en Tchétchénie, rejoignant l’organisation Forum Russie libre, interdite par la justice russe.

Dans ses dernières paroles de défense, Alexandre Skobov s’en est pris une nouvelle fois directement à Poutine : « Cette clique au pouvoir qui pue les cadavres : dans la préparation, le déclenchement et la conduite d’une guerre d’agression, dans les crimes de guerre en Ukraine, dans la terreur politique en Russie, dans la corruption de mon peuple » Cet historien de profession a profité de sa déclaration finale pour indirectement dénoncer l’actuel rapprochement entre Moscou et Washington : « Depuis 1945, l’Europe construit un monde sur les principes du droit, de la justice, de la liberté et de l’humanisme. Aujourd’hui, ce monde est mis en pièces par deux scélérats des deux côtés : le Kremlin et Washington, où des personnes aux valeurs profascistes sont arrivées au pouvoir. Nous assistons à une tentative répugnante de conspiration purement impérialiste entre deux prédateurs, encore plus vile que les accords de Munich de 1938. »

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Impossible croissance pour sauver l’emploi

Impossible croissance ! En vertu de la politique de consolidation budgétaire visant à réduire le déficit public, le moteur de la dépense publique va s’éteindre. En agitant le chiffon rouge des droits de douane, le président Trump va provoquer un ralentissement des échanges internationaux. Les ménages ne manifestent pas une plus grande confiance en l’avenir, le taux d’épargne reste au-dessus de 18 % ; la consommation est en berne. L’année 2024 s’était achevée sur une hausse de 1,1 % du PIB (produit intérieur brut). Difficile de parvenir à 0,9 % sur l’année 2025, comme le prévoit le budget. Et pendant ce temps le taux de chômage grimpe, il devrait atteindre 7,6 % .

On croit encore à la croissance pour résorber le chômage, l’aveuglement de nos dirigeants est sans limite. Avec 1% de croissance par an, la France aurait un PIB de 300 mille milliards d’euros en l’an 2500. Courage, on va y arriver ! On désespère de voir un jour un papier dans Le Monde expliquant patiemment que la croissance c’est fini et qu’il faut, d’urgence, mettre en place un plan avec un objectif de décroissance maîtrisée. Sinon, nous souffrirons ensemble. Sans doute pour mon cas moins que d’autres, ou moins longtemps, car je vais fêter ma 78ème année.

l’infernal triangle emploi/climat/croissance (2020)

extraits : L’infernale triangulaire des politiques, « stimuler la croissance tout en créant des emplois tout en éviter un rebond des émissions de CO2 ! »

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) résout le problème par « trente propositions pour une relance favorable au climat » ! L’AIE enfile les perles : efficacité énergétique (pour éviter de parle d’économiser l’énergie), rénovation des bâtiments (dans les bidonvilles?), moteurs électriques (sans s’interroger sur comment produire l’électricité), énergies renouvelables (qui ne seront jamais à la hauteur des énergies fossiles), développer les réseaux de trains à grande vitesse (et supprimer les lignes secondaires de chemins de fer), investir dans l’hydrogène (qu’il faudrait produire avec des énergies renouvelables!), etc. Précisons que l’AIE est une émanation du club des pays riches (l’OCDE) chargé de garantir l’approvisionnement en combustibles du monde développé. Les problèmes du tiers-monde, on s’en moque. …

L’impossibilité de créer des emplois par la croissance (2015)

extraits : L’UMPS est sur la même longueur d’onde que les syndicats, croissanciste. C’est la pensée unique de la solution unique. Le PS Manuel Valls a expliqué que « tant que nous n’avons pas une croissance plus forte, autour de 1,5 %, il est difficile de créer de l’emploi.» L’UMP Gérard Larcher estime que les chiffres du chômage « montre[nt] combien un changement de politique économique est indispensable et urgent afin de lever les freins à la croissance et à la création d’emplois ». Le syndicaliste Jean-Claude Mailly (FO) juge « indispensable » de « changer de politique économique afin de retrouver une croissance porteuse d’emplois ».

Ils attendent tous la croissance comme d’autres attendaient autrefois la pluie ; c’est la pensée magique ….

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La taxe carbone au Canada, pschitt

Le va et vient de la taxe carbone, jouir écolo n’est pas donné à tout le monde.

Elliot Dumoulin (Montréal) : La taxe sur le carbone reste une des mesures emblématiques de la décennie de Justin Trudeau à la tête du Canada. C’est un impôt à payer par les consommateurs de combustibles fossiles. Il augmentait chaque année : au 1er avril 2025, il devait atteindre près de 20 centimes de dollars canadiens (0,13 euro) par litre d’essence.  La taxe aurait pu créer des changements de comportement sur le long terme, même si on était encore loin de ce que les Européens payent pour leur carburant. Le litre d’essence ordinaire coûte 1,54 dollar canadien, soit 0,99 euro, contre 1,77 euro en moyenne pour le SP 95 dans l’Hexagone en février 2024. Mais en octobre 2023, Justin Trudeau avait suspendu le paiement de la taxe pour les consommateurs de mazout, une volte-face aux airs de désaveu de sa propre mesure. Et dès le 1er avril 2025, elle appartiendra au passé. Le successeur de Trudeau a désavoué cette mesure écologique conçue pour faire baisser les émissions de CO2 : « Quand je vois quelque chose qui ne fonctionne pas, je le change » Il est vrai que la taxe avait été férocement combattue par les contrées pétrolifères de l’Ouest.

Le point de vue des écologistes à l’ancienne

Gq72 : c’est bien, on va de l’avant. Il faut maintenant rétablir les pailles en plastique.

BR29200 : C’est déjà fait aux USA

Michel SOURROUILLE : Le marché carbone n’a jamais fonctionné réellement, la taxe carbone est toujours remise en question par les uns ou les autres, alors bientôt nous aurons la carte carbone, un rationnement. Mais ce sera trop tard pour ne pas avoir les pieds dans l’eau avec le réchauffement climatique…

Eric VIALA : Si on avait à choisir entre détruire la planète et augmenter les revenus des compagnies pétrolières on ferait quoi…. vraiment pas simple comme réponse pour les automobilistes

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2003-2022, tout savoir sur la taxe carbone (2022)

extraits : Depuis 2003, le gouvernement français envisage une taxe carbone à mettre en place au niveau national, il a toujours reculé. C’est pourquoi on passe le bébé à l’Union européenne qui, en juillet 2021, présente la taxe carbone sur les produits importés dans l’UE comme l’une des pièces maîtresses du Green Deal… Jean-Marc Jancovici dans « Le plein s’il vous plaît » envisage ainsi la taxe carbone : « Le changement de mode de vie porte déjà un nom : un prix de l’énergie toujours croissant. C’est si simple, il suffit juste de le vouloir ! Votez pour le premier candidat qui proposera d’augmenter progressivement et indéfiniment la fiscalité sur les énergies fossiles ! »…

Yves Cochet : carte carbone mieux que taxe carbone (2019)

extraits : Yves Cochet : « Pour dépasser la contradiction entre « gilets jaunes » et taxe sur les carburants, nous proposons la « carte carbone ». Elle se déploie ainsi : chaque habitant de la France reçoit un quota annuel de droits d’émissions de CO2 qui encadre toute consommation d’énergie (pétrole, gaz, charbon, électricité…). Si, par exemple, vous voulez faire le plein dans une station-service, vous payez le carburant en euros et votre carte carbone à puce est également décrémentée des droits d’émissions correspondant à la quantité de carburant que vous avez achetée….

du marché carbone au rationnement carbone, l’inéluctable (2013)

extraits : Prenons l’exemple du carbone, c’est-à-dire les ressources fossiles, charbon, pétrole ou gaz, qui irriguent toutes nos activités économiques. Comme il s’agit d’énergie de stocks, il faut bien prévoir la fin de ces ressources. Un marché carbone pourrait renchérir l’utilisation de ces sources d’énergie, donc limiter la consommation. Nous n’en prenons pas le chemin. Avec la crise financière, le prix du CO2 s’est effondré : 25 euros la tonne en 2008, 7 euros en 2012 puis 5 euros récemment…. Puisque le marché carbone est soumis aux contraintes politiques, puisque la plupart des gouvernements refusent aussi la taxe carbone, le rationnement par une carte carbone deviendra inéluctable lors d’un prochain choc pétrolier. C’est ce que nous prévoyons sur ce blog depuis 2009.

Articles antérieurs sur ce blog biosphere

26 octobre 2018, Fiscalité carbone inepte, carte carbone inéluctable

26 août 2015, carte carbone, des quotas individuels de CO2

27 mars 2013, facture énergétique, bientôt la carte carbone !

9 septembre 2010, Sarkozy a-t-il pensé à la carte carbone ?

13 septembre 2009, après la taxe, la carte carbone

10 avril 2009, carte carbone ou taxe ?

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Trump et la grippe aviaire, fiasco en vue

Pour mieux combattre le virus, faut-il le laisser circuler ? Face à la diffusion à très grande échelle du virus influenza aviaire H5N1 dans les élevages de volailles aux Etats-Unis, le ministre de la santé américain, Robert F. Kennedy Jr, propose une stratégie provoquant l’inquiétude des scientifiques et des vétérinaires. Au lieu d’abattre les bêtes dans les élevages contaminés, les agriculteurs « devraient peut-être envisager la possibilité de laisser circuler le virus dans les troupeaux afin qu’ils puissent identifier les oiseaux et préserver ceux qui y sont immunisés », a proposé cet antivax notoire. Il a tout faux, à l’image de son maître, Donald Trump.

Delphine Roucaute : La stratégie consistant à sélectionner des animaux plus résistants génétiquement à certains virus pour lutter contre les épizooties n’est pas nouvelle et a déjà été explorée contre certaines maladies transmissibles, comme la tremblante qui touche les ruminants. Mais l’idée de laisser faire la nature ne marche pas avec ce virus. Ces virus influenza aviaires sont tellement évolutifs, du fait des mutations et réassortiments génétiques, que toute notion de résistance basée sur la sélection est vouée à l’échec. Quand un virus influenza aviaire touche un élevage de poulets, il décime 90 % à 95 % des animaux. Certes, certains oiseaux vont survivre, mais cela va juste donner une occasion supplémentaire au virus de muter, augmentant d’autant le risque qu’il acquière de nouvelles caractéristiques, notamment plus de virulence ou la capacité de se transmettre à de nouvelles espèces. C’est précisément ce qu’il s’est passé il y a un an, quand le virus, initialement aviaire, est passé des oiseaux aux vaches laitières. 

Par ailleurs, miser sur cette stratégie, c’est faire le pari que certaines bêtes sortent du lot génétiquement. Mais là, on parle d’élevages intensifs, avec des animaux génétiquement quasi identiques, il y a très peu de variabilité entre individus. Cela accroît le risque de franchissement de la barrière d’espèce. Aux Etats-Unis, 70 personnes ont été infectées par le virus depuis un an, essentiellement des travailleurs agricoles ; une personne en est morte en janvier. En Chine une autre souche d’influenza aviaire a été identifiée. Ce virus H7N9 a entraîné la mort de plus de 600 personnes en douze ans sur un total de 1 568 infections confirmées, soit une létalité de 38 %.

Le point de vue des écologistes morts de rire

– Trump au pouvoir, catastrophe politique, économique, écologique, sociale, scientifique, sanitaire… et j’en passe.

– Le prix des œufs aux États-Unis n’est pas prêt de baisser…

– Dans la chute de son empire, Trump ne laisse décidément rien au placard.

– Quand un pouvoir est capable de nommer à un tel poste un homme aussi dangereux, on peut considérer que ce choix ne relève pas du hasard

– Du coup, pourquoi Trump ne supprimerait-il pas aussi le ministère de la santé ?

On pourrait nourrir les poulets avec de l’eau de javel ou de la chloroquine !

– Quand on s’est tiré une balle dans un pied, autant tirer dans l’autre pour la symétrie.

– On a qu’à laisser faire la nature et dieu reconnaîtra les siens. La dictature vaccinale ne passera pas!

– Vive la peste, la grippe espagnole, le choléra, le covid etc. Ça permettra de réduire la population mondiale n’est-ce pas ?

– Quand il n’y aura plus d’humains, un covid25 très létal passant par là, le problème sera réglé, définitivement… les antivax ne seront plus là pour critiquer.

– C’était le Trumpet Show : un communiqué très spécial tous les jours.

– L’extrême droite américaine, une source d’inspiration inépuisable pour Zemmour.

Trump a les honneurs sur notre blog, c’est tellement drôle

15 mars 2025, Trump contre la réalité écologique

11 mars 2025, La trouvaille canadienne de Néron/Trump

10 mars 2025, L’écologie à l’épreuve de l’ignorance trumpiste

6 mars 2025, Donald Trump et la guerre des ressources

3 mars 2025, Trump sabote les conférences sur le climat

1er mars 2025, rencontre Zelenski/Trump, verbatim hallucinant

27 février 2025, Donald Trump, très occupé en février 2025

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L’antisionisme n’a jamais été un antisémitisme

Le texte suivant n’est que le reclassement dialectique des mots d’un texte signé par un collectif de plus de 200 personnalités, parmi lesquelles Elisabeth Badinder, Aurore Bergé et François Hollande. Nous n’avons rien ajouté, laissant à nos lecteurs le soin de juger par eux-mêmes.

Thèse : On ne reproche plus aux juifs de vouloir contrôler le monde mais aux sionistes de vouloir contrôler les terres. Le sionisme est un colonialisme qu’il faut éliminer. La mécanique est rodée. Les juifs sont des sionistes, les sionistes sont des génocidaires. L’antisionisme assigne les juifs de la diaspora à prendre position sur la politique du gouvernement israélien. Seuls les juifs antisionistes ont le droit au soutien des antiracistes. Les autres sont responsables des violences dont ils font l’objet. Si les juifs n’étaient pas là, les massacres du 7 octobre 2023 ne seraient pas arrivés. La légitimité de l’Etat d’Israël est remise en cause. 

Antithèse : L’histoire du peuple juif, des pogroms qui tuent, une Shoah qui extermine. Le sionisme, c’est un barrage à la haine, un rempart à l’extermination. Le sionisme, c’est ce qui permet aux juifs de décider de l’avenir de leurs enfants. Israël, la taille de la Bretagne, rassemble plus de la moitié des juifs du monde dans le seul Etat juif de la planète. L’antisionisme est du révisionnisme. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU vote la résolution 181 visant à la création d’un Etat juif. Mais l’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission – et même le droit, et même le devoir – d’être antisémite au nom de la démocratie !

Synthèse  : Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme, c’est à la République de protéger les juifs en intégrant dans sa loi l’antisionisme comme nouvelle forme d’antisémitisme. L’antisionisme ne doit plus être toléré et doit être puni par la loi avant que les antisémites ne fassent la loi, parce que la République ne leur appartient pas.

Les commentateurs sur lemonde.fr

– Quasi tous les commentaires expriment la même vision, scandalisés par un article à décharge pour Israël

– Un cruel manque de contextualisation couplé d’une présentation du sionisme quelque peu écœurante

– Pourquoi ne pas rappeler que Theodor Herlz n’était pas opposé à la création d’un état juif ailleurs qu’en Palestine

– De quel sionisme parle-t-on ? De la politique de colonisation, d’expulsion, et maintenant d’extermination des Palestiniens ?

– Les mots ont un sens, l’antisémite hait les juifs, l’antisioniste critique une politique

– Israël discrimine une partie de sa population et à la barbe du droit international ne définit pas ses frontières et colonise illégalement

– Le 7 octobre 2023 n’est de toute évidence qu’un prétexte à une politique d’expansion vers le Grand Israël rêvé par les suprématistes

– Cette argumentation d’un « collectif » vise essentiellement à museler les personnes qui soutiennent la cause palestinienne

– On pourrait finir par croire qu’il est simplement interdit de critiquer la politique d’Israël

– Et bien sûr, tous ces signataires jureront être de farouches partisans de la liberté d’expression

– Israël qui ne cesse de piétiner le droit international depuis des années, avec des politiques qui ont nourri les extrémismes de part et d’autres

– Les valeurs d’extrême droite sont les seules qui prospèrent grâce au sionisme

– Les Palestiniens ne sont en rien responsables de la catastrophe que l’Assemblée générale de l’ONU a provoqué en 1947

– Je condamne la politique d’annexion de la Palestine par l’État d’Israël, au même tire que l’agression Russe contre l’Ukraine

Que l’on ne vienne pas à critiquer l’antisionisme au motif que l’on questionne la mort des palestiniens à Gaza, et les expulsions, meurtres par les colons, et humiliations permanentes en Cisjordanie

Je crois que les Palestiniens ont le droit de vivre en paix en Palestine.

L’antisionisme n’a jamais été un antisémitisme Lire la suite »

Yannick Neuder ne veut pas de l’aide à mourir

Ce ministre de la santé veut ignorer les résultats de la convention citoyenne qui s’est déjà penché sur la fin de vie. Son discours voudrait se donner des allures de sagesse alors qu’il est au service de la vie à n’importe quel prix. Il voudrait mettre aux mains de gens payés pour vous maintenant le plus longtemps possible en vie une décision qui devrait d’abord reposer sur la décision personnelle de chacun.

Yannick Neuder : Le fait d’avoir deux textes – un sur les soins palliatifs et un autre sur l’aide à mourir – permet à chaque parlementaire de se déterminer en son âme et conscience. Si nous avions un texte unique, certains auraient pu le voter parce qu’ils sont favorables aux soins palliatifs alors qu’ils sont opposés à l’aide à mourir. Avec deux textes, on évite que le rejet du second n’entraîne celui du premier.dans l’idéal, et c’est sans doute là le médecin hospitalier que je suis qui s’exprime, j’aurais préféré que soit examinée dans un premier temps une loi qui accélère le développement des soins palliatifs. Puis qu’on se donne un délai pour évaluer si les demandes d’aide à mourir perdurent ou non. Avant d’envisager de voter un texte sur l’aide à mourir. Je suis intimement convaincu que, si les soins palliatifs étaient accessibles pour tous et partout, le nombre de demandes de mort médicalement assistée serait anecdotique. 

Biosphere : L’acharnement thérapeutique offert à tous et toutes pour mourir dans le meilleur des mondes technologisés ! C’est l’intime conviction de ce ministre. Pour arriver à ses fins, il dissocie la fin de vie entre les soins obligés d’un côté et la liberté laissée à chacun de l’autre. On peut très bien inverser le raisonnement de Neuder : si  les demandes de mort médicalement assistée étaient accessibles pour tous et partout, la demande de soins palliatifs deviendrait anecdotique. De toute façon les soins palliatifs existent déjà, ils n’ont pas besoin de loi ; il suffit que l’État donne vraiment les moyens nécessaires aux USP, ce qui n’est pas le cas.

Yannick Neuder : Une vingtaine de départements n’ont pas d’USP (unités de soins palliatifs). Il faut que davantage de soignants s’orientent vers les soins palliatifs

Biosphere : Monsieur Neuder, si on donnait à chacun la liberté de choisir entre une fin de vie assumée et des soins palliatifs qui remettent une décision personnelle aux mains de gens payés pour vous maintenir le plus longtemps possible en vie, il n’y aurait pas besoin de beaucoup d’USP !

Yannick Neuder : Plutôt que d’exposer des médecins à devoir dire qu’ils refusent d’accomplir le geste létal, ce qui reste une question intime, mieux vaudrait identifier des volontaires pour qui cet acte relève de l’accompagnement des malades. Je défends le principe du volontariat comme le demande une partie de la communauté médicale. Je pense plus largement qu’il faut construire la loi avec les soignants pour qu’elle soit comprise par eux.

Biosphere : Une loi ne peut pas être rédigé par les soins d’une catégorie socioprofessionnelle, et surtout pas quand ils sont concernés au premier chef comme les médecins consacrés aux soins palliatifs ; le corporatisme est une forme de lobbying. La loi s’applique à tous, et donc aussi aux soignants. De plus, si on laisse à l’égard du soin ultime la liberté de conscience aux soignants, elle doit être explicitée par l’individu qui s’en réfère, elle n’est pas « de droit ».

Yannick Neuder : Le projet de loi initial prévoyait qu’il fallait un « pronostic vital engagé à moyen terme » [trois mois environ]. Je pense qu’il faut s’en tenir à ce qu’on est capable de prédire, à savoir  si le pronostic vital est engagé à court terme. Si l’on suit la logique que je viens d’exposer, les « malades de Charcot » qui ne sont pas en fin de vie seraient effectivement probablement exclus. Tant que la fin de vie n’est pas imminente, je pense qu’on doit privilégier l’accompagnement et les soins, pour préserver l’humanité.

Biosphere : Ce discours sur la maladie de Charcot est particulièrement indigne. Il faut selon son avis souffrir et faire souffrir ses proches le plus longtemps possible. Si c’est ça l’humanisme, ce ministre ne sait pas du tout ce que veut dire mourir dans la dignité et la libre conscience des choses de la vie. Nous n’avons pas connaissance des opinions religieuses ou du niveau intellectuel de ce monsieur Neuder, mais un ministre devrait avoir d’autres arguments que « je pense personnellement… ».

Yannick Neuder : Je peux comprendre qu’une personne atteinte de la maladie de Charcot, qui en connaît parfaitement l’évolution, puisse ne pas avoir envie d’en vivre toutes les étapes. Je me pose moi-même la question. Si, demain, j’étais atteint de cette pathologie, je ne sais pas si je choisirais de vivre jusqu’au bout cette épreuve, si j’accepterais que mes proches me voient comme cela et soient tenus de m’accompagner dans ce chemin de fin de vie.

Biosphere : Fantastique. Ce ministre refuse le suicide assisté pour les autres, mais voudrait bien l’autoriser pour son cas personnel ! Bref, les voyages en Suisse ont encore de beaux jours devant eux, écartant du choix les personnes aux revenus insuffisant.

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Fin de vie : François Bayrou dit non (janvier 2025)

extraits : Le Premier ministre, François Bayrou, le mardi 21 janvier 2025, a annoncé son souhait que le texte de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie soit scindé en deux textes distincts. Le premier sur les soins soins palliatifs – le second portant sur l’aide active à mourir. Pourtant les soins palliatifs comme l’aide active à mourir sont les deux aspects de la même prise en charge fraternelle des situations de fin de vie. Mais dès lors qu’un premier texte de loi sur les soins palliatifs aura été voté, il n’y aura plus d’espace parlementaire pour discuter de la fin de vie…

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine (septembre 2023)

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… » De son coté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Convention sur la fin de vie, le manifeste (avril 2023)

extraits : La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait ouvert la voie dans son avis rendu le 13 septembre 2022….

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Bientôt le survivalisme climatique obligé

« Il faut aménager et ménager la nature. L’écologie, c’est protéger les gens ». Belle phrase qui a pour inconvénient de ne porter à nulle conséquence. Le 10 mars 2025, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, a présenté la version finale du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc). Ce document de 52 mesures est pensé à partir de la perspective, inquiétante mais très réaliste, d’un réchauffement de + 4 °C en France d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle.

Mais les entreprises ne devront plus être obligées d’« instaurer progressivement » des plans adaptation, mais seulement « incitée »s. Des conférences des parties (COP) régionales vont se pencher sur les besoins de leur territoire afin de « commencer à réfléchir ». Les discussions s’annoncent très compliquées avec le secteur agricole ou avec certaines filières touristiques dans les zones de montagne.

Le point de vue des écologistes réalistes

hapax : Le défaitisme est déjà un climatoscepticisme.

Christian Giusti : L’objectif de l’accord de Paris en 2015 était de +1,5 degrés. Se donner +4 comme objectif n’est-il pas l’aveu d’un renoncement total à tenir +1,5 ou +2 ? Or chaque dixième de degré compte ! Et là, on lâche d’un coup 2,5 degrés…

Calbot : Etant donnés les efforts (?) entrepris depuis des décennies et le résultat obtenu aujourd’hui, le temps qu’on mette au point une adaptation à 4°, le réchauffement aura déjà pris 6° au moins.

Hnaillon : Nous avons eu en 2024 en moyenne +1,54°C sur Terre. Et nous avons constaté que l’adaptation est une illusion. Alors +4°C…

Vieux : Donc on ne fait même plus semblant d’essayer de lutter contre le changement climatique.

le sceptique : On va payer des tas de bureaux d’études qui vont faire des tas de rapports sur l’adaptation de chaque territoire, rapports qui se seront discutés dans des tas de réunion. Puis on choisira quelques mesures, les moins chères faute d’argent. Puis on mettra le rapport dans un tiroir.

Michel SOURROUILLE : On veut faire des conférence des parties locales à l’image des COP climat internationales. On sait que ces conférence qui ont déjà 29 années derrière elles n’ont servi à rien, les émissions de gaz à effet de serre continent d’augmenter au niveau mondial. Ainsi va le système démocratique qui ne voit qu’à court terme et protège d’abord les dominants. Nous n’allons réagir collectivement que les pieds dans l’eau, trop tard pour ne pas souffrir. Il faudra s’adapter, ce que les riches savent mieux que les autres pratiquer.

Dan78 : S’adapter à vivre avec +4°C ? C’est un peu comme se préparer à vivre avec 1 mètre d’eau dans la maison sans même penser à colmater la fuite.

KonTiki : +4°C c’est le Sahara en France. S’adapter va être difficile. D’autant que le Sahara, le vrai, enverra des bouffées d’air à 60°C

Gh. Delaurens : Est-ce qu’en préparant le pays à une augmentation de 4°C on ne solde pas tout espoir de lutte contre l’effet de serre ?

Antwan : Les pouvoirs publics ne semblent (veulent) pas se rendre compte qu’à +4°C, la mer est 5m plus haute et donc tous les ports de commerces sous l’eau, plus rien ne pousse sur la moitié du territoire, la moitié de l’humanité est en migration climatique, les infrastructures et services publics inutilisables. +4°C, ce n’est pas de l’adaptation, c’est du survivalisme. Courage aux générations qui connaîtront cela.

Réaliste : La survie se jouera presque certainement à l’écart du monde actuel, dans des refuges qu’il faudra savoir aménager et défendre. Mon fils de 8 ans s’est progressivement transformé en survivaliste en culottes courtes ; son petit sac à dos, qu’il désigne lui-même comme son « kit de survie », doit permettre – en théorie – de parer à toute situation d’urgence, lampe de poche à manivelle, une paire de jumelles, une boussole, une mini-trousse de premiers soins, un sifflet, une bougie, un Opinel à bout rond, etc. Yves Cochet, effondriste assumé, est parti se réfugier dans une longère près de Rennes : « Il fallait ne pas être trop proche de la ville, parce que les citadins iront saccager ce qu’il y a autour. »

Quelques citations pour mieux comprendre le survivalisme

Je ne veux pas vous faire peur, mais je crois que la convergence des immenses problèmes auxquels l’humanité fait face et d’une culture et d’un leadership défaillants rend la catastrophe inévitable.

Au lieu de chercher à faire rouler une voiture avec autre chose que du pétrole, il serait temps de réfléchir à un mode de vie sans voitures.

Appréciez les vieilles technologies. Les outils d’antan qui fonctionnaient sans électricité et qui étaient inusables sont ceux dont vous avez besoin. Apprenez à faire les choses par vous-même. Soyez frugal et souvenez-vous du mode de vie de vos grands-parents. Apprenez à être en phase avec la nature et à suivre les saisons.

Une arme à fort impact psychologique dissuasif est le fusil à pompe : le clic-clac caractéristique de celui-ci lorsqu’on charge une cartouche est généralement suffisant pour que les agresseurs se calment et quittent la zone.

Ses amis milliardaires qui étaient restés à Saint Tropez se sont fait attraper par une horde de chômeurs affamés alors qu’ils essayaient de se rendre, par convoi de limousines, à l’aéroport de Nice. Il paraît que la vue de leurs corps pendus aux réverbères était terrifiante.

Un voleur de volaille s’est fait attraper et a été immédiatement jugé par le chef coutumier du village. Il a été lapidé. On ne plaisante pas avec la nourriture. C’est trop important.

Cette ferme est tenue par une communauté d’anciens babas cool écolos et leurs enfants. Ils ont tout ce qu’il faut, de l’eau, des panneaux solaires, un très grand potager, un élevage de chèvre. Ils ont recueilli une vingtaine de personnes. Le patriarche explique que la violence ne résout rien et que l’esprit est plus fort que les armes…. La ferme fut occupée par un gang de motards. Tous les habitants furent tués, les femmes furent violées, les stocks pillés et la ferme brûlée.

Bien qu’au moins 60 % de la population mondiale ait disparu en moins de deux ans, il reste de l’espoir.

« Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue. » (Victor Hugo)

Piero san Giorgo in Survivre à l’effondrement économique (édition le  Retour aux Sources, 2011)

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Devenir survivaliste ou résilient en cas de catastrophe

extraits : Pour se préparer à la fin du monde, du 23 au 25 mars 2018 s’est tenu le premier Salon du survivalisme : combat et survie en montagne, initiation à la permaculture, sensibilisation aux plantes sauvages comestibles, gestes de premiers secours, dépassement de soi, télécommunications en situation de crise, autonomie dans la vie quotidienne… Sur les 5 000 m2 d’exposition, une centaine de stands proposaient un éventail de produits allant du stage de survie au kit d’évacuation, en passant par le sac à dos, le couteau multifonction ou les systèmes de purification d’eau. L’organisateur s’enthousiasme, « Il y a un marché potentiel énorme…..

survivre aux survivalistes

extraits : Le mensuel La Décroissance (septembre 2008) nous présente un dossier «  survivre aux survivalistes ». Résumé : « Aux Etats-Unis, les survivalistes se donnent comme père fondateur Kurt Saxon, qui édite depuis 1974 une revue «le survivant ». Il s’agit de présenter des techniques de survie, mais aussi de combat dans la perspective de l’après-pétrole. Il ne s’agit pas tant de se préparer à survivre dans un monde devenu hostile que face à des humains devenus hostiles. Le survivaliste s’inquiète plus des futures pulsions de ses congénères que des possibilités de garder la terre fertile. Ce mouvement compte des milliers de membres, surtout aux Etats-Unis, qui réapprennent les techniques de la terre, la ferronnerie, l’artisanat d’antan. Selon eux, l’entrée dans l’ère du pétrole rare et cher va se concrétiser par une grande famine, par une relocalisation très brutale et par le retour à un âge de fer où seuls les plus organisés survivront. »….

Etre ou ne pas être survivaliste face au chaos

extraits : Carolyn Baker : « La vérité est que je mourrai un jour, que j’ai des réserves de provisions ou non. Si je meurs à cause d’une chute de population qui survient pour compenser notre dépassement des capacités de la nature, eh bien c’est la vie également. Finalement, si ma mort fait partie de quelque chose qui sert la communauté élargie, qui aide à stabiliser et à enrichir le bout de terre dont je fais partie, c’est tant mieux. » in L’effondrement (petit guide de résilience en temps de crise) aux éditions écosociété, 154 pages pour 10 euros….

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