Refus de la guerre et obsolescence des Nations

Pour permettre une avancée sociale d’importance, il faut qu’il y ait articulation entre l’engagement individuel et l’action collective, mais aussi que le moment soit opportun. Voici un schéma explicatif.

– Tout mouvement social qui heurte l’imaginaire collectif du moment commence par l’action individuelle d’un réfractaire à l’opinion publique.

– Toute action individuelle ne peut émerger dans un nouvel imaginaire social que s’il y a des disciples de plus en plus nombreux.

– Tout mouvement qui devient collectif ne peut changer la mentalité moyenne que s’il correspond à un contexte global favorable.

Prenons trois exemples, un succès un échec et une réussite potentielle.

1 ) le christianisme est une secte qui a réussi, plus de 2,6 milliards de croyants, sur environ 7,8 milliards de personnes en 2020. A l’origine une seule personne Jésus Christ, dont on ne sait même pas s’il a existé vraiment. Le principal est que des apôtres ont voulu diffuser en son nom un message différent de celui des Juifs. En 57, dans sa lettre aux Galates, Paul de Tarse attaque le particularisme du peuple d’Israël, et précise l’idée féconde de l’universalisme chrétien : « Désormais, il n’y a plus ni Juif ni Grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme : car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus Christ ». Il s’agissait donc de diffuser une nouvelle cohérence collective au-delà du peuple juif. Par la suite, après maintes persécutions, c’est devenu une religion officielle…

2) le mouvement luddite. Nous sommes entre 1811 et 1813, au cœur de l’Angleterre. Depuis peu, des métiers à tisser automatiques bouleversent la production artisanale. Les patrons embauchent des ouvriers « isolés et interchangeables ». Partout à travers le pays, des ouvriers brisent ces métiers à tisser, et se fédèrent sous la bannière d’un personnage mythique, le « commandant » Ned Ludd. Face à ce mouvement luddite, le gouvernement anglais est allé jusqu’à punir de la peine de mort quiconque brisait une machine dans une manufacture. La révolution industrielle était en marche, rien ne pouvait plus l’arrêter. La machine avait dorénavant plus d’importance que la vie humaine. Les syndicats ouvriers ne seront qu’un des rouages de l’industrialisation triomphante.

3) le mouvement décroissant. Quelques individus se rendent compte que le système techno-industriel court à sa perte. Ils se réunissent à partir de 1968 dans un groupe appelé le club de Rome. Ils obtiennent en 1972 la notoriété grâce à un libre best-seller, « Les limites de la croissance » : il faut décroître, sinon on va à l’effondrement. Sur la même période, des études scientifiques commencent à recenser les différents dégâts planétaires de la croissance économique. Des associations environnementales apparaissent et agissent. L’écologie politique s’institutionnalise, par exemple en France avec la candidature de René Dumont à la présidentielle 1974. Les réalités biophysiques, épuisent des ressources fossiles, réchauffement climatique, extinction de la biodiversité… imposent que le mouvement décroissant/écolo prenne de l’ampleur. Il est fort probable qu’à la fin du XXIe siècle tout le monde se dira écolo, même s’il y aura beaucoup de schismes dans une religion de la nature en formation…

Mais j’en viens à l’essentiel, l’action individuelle contre toutes les armées a-t-elle une chance de succès ?

Reprenons la grille d’analyse précédente.

Tout commence par l’action individuelle. Louis Lecoin, né en 1888, a passé 12 ans de sa vie pour refus de la guerre. A 74 ans, il décide d’une grève de la faim pour obtenir le statut des objecteurs de conscience sans cesse promis, mais toujours repoussé.

Il fallait le fiasco de l’opération spéciale de la France (la guerre d’Algérie) pour permettre une telle avancée. En 1959, Albert Camus, l’abbé Pierre et Guy Mollet avait pu joindre, différemment chacun, le général De Gaulle et l’interroger sur ses intentions. Le président de la république leur répondit qu’il leur donnait raison, que les objecteurs auraient leur statut, mais qu’il fallait attendre le moment opportun. C’est-à-dire la fin de la guerre d’Algérie. Nous sommes au début de 1962, les soldats des deux camps déposent enfin les armes. Louis Lecoin donne trois mois au Gouvernement pour tenir ses engagements. Et le 1er juin 1962, il commence une grève de la faim. Au douzième jour de grève, le scandale de sa protestation s’étalait dans tous les journaux, à la radio, à la télévision. Finalement la loi accordant un statut aux objecteurs de conscience est promulguée le 22 décembre 1963.

Lire Louis Lecoin, l’histoire d’un pacifiste intégral

Le statut d’objecteur de conscience, opposé en toutes circonstances à l’usage personnel des armes, repose sur engagement individuel, il ne remet pas en cause l’existence des armées. Louis Lecoin en était conscient : « En réclamant pour les objecteurs de conscience un statut qui « légalise » leur situation, je n’ai jamais cru qu’ainsi j’accomplissais la seule propagande anti-guerrière qui vaille. Je sais que pour en finir avec les armées et les guerres il faudra que d’autres actes interviennent. » Il faut que les conditions s’y prêtent.

Difficile aujourd’hui de percevoir la fin des guerres à un moment où Poutine décide l’invasion de l’Ukraine, que le réarmement militaire est généralisé et que le nationalisme culturel a le vent en poupe. Mais l’écume des jours ne doit pas nous cacher les tendances structurelles. L’essor des télécommunications fait en sorte que tout individu n’importe où sur la terre peut recevoir des informations sur ce qui se passe à l’autre bout de la planète. Les relations internationales commencent à être régulées par des instances de plus en plus nombreuses. La Société des nations est devenue l’organisation des Nations Unies. Des conférences internationales sous son égide ont lieu sur la démographie, le développement, le climat… L’imaginaire collectif est de plus en plus imprégné des menaces écologiques, économiques ou politiques qui pèsent sur la population humaine dans son ensemble. Nous arrivons à une situation conflictuelle telle maintenant qu’il convient de savoir partager des ressources naturelles de plus en plus rares ; il sera donc nécessaire de mettre en place une organisation transnationale qui essaye de mettre de l’ordre dans le chaos. C’est semble-t-il inéluctable à longue échéance.

Si la France, au lieu de chercher des solutions nationales aux conflits armés (dissuasion nucléaire, gonflement du budget des armées) décidait de mettre toutes ses forces militaires au service de l’ONU, ce serait un petit pas d’un petit pays et un grand pas pour l’humanité.

Pour en savoir plus

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

Quelques citations de Louis Lecoin à savourer

– La guerre fait tout rétrograder, excepté la malfaisance de la science.

– Après Blanqui, lequel passa 37 ans dans les geôles de la république, je suis sans conteste celui qui, en France, resta le plus longtemps enfermé pour délits d’opinion (12 ans). C’est surtout pour avoir haï la guerre avec fermeté, avec une persévérance jamais démentie, que je fus si souvent incarcéré.

– J’ai été traduit devant toutes les juridictions : devant le tribunal correctionnel, la cour d’assises, le conseil de guerre et ainsi plus de quinze fois. Eh bien ! croyez-moi, je ne m’en sens nullement diminué. Je plaide non coupable et ce sont les juges, et le régime injuste qu’ils représentent, que je mettrais en accusation.

– Ma première communion eut lieu en 1900. En ce temps-là, les servants de Rome étaient les commissionnaires des bourgeois dans les petites villes, et des hobereaux dans les campagnes. On eût cherché en vain, parmi ces missionnaires de dieu, des signataires pour appuyer la défense d’objecteurs de conscience.

– Je compris assez vite que la participation active du parti socialiste à toutes les élections ainsi que la fringale de ses candidats à la députation, l’amèneraient à oublier le principal pour les à-côtés.

– Un immense espoir nous venait, à l’ét– Une série de « papiers » parus dans notre journal (Solidarité Internationale Antifasciste – 1939) amena un député de droite à réclamer contre nous les sévérités de la loi. Nous nous affirmions pour le droit à l’avortement, nous basant sur le fait qu’il y avait plus de 500 000 avortements en France chaque année. Qu’on rende légal ce qui est si couramment, si dangereusement, si illégalement pratiqué.é 1917, de Russie. Les soviets, groupements de base, placeraient dans les mains des producteurs et des consommateurs tout le bel avenir des Russes, le nôtre aussi par contre-coup. Hélas ! le gouvernement omnipotent des tsars fut, en quelque mois, remplacé par un embryon d’Etat qui allait devenir le plus grand broyeur d’hommes que nous ayons connu.

– Quand en décembre 1920 Pierre Monatte me pressera de me rallier à l’idée de dictature provisoire du prolétariat, je lui répondrai : « Non ! » sans hésitation. Non ! parce que je ne croyais pas qu’une dictature, une fois installée, se ferait hara-kiri. Je pressentais que la Russie serait le premier de ces Etats modernes, les obstructionnistes au réel progrès humain, celui qui commence à l’individu.

– Une série de « papiers » parus dans notre journal (Solidarité Internationale Antifasciste – 1939) amena un député de droite à réclamer contre nous les sévérités de la loi. Nous nous affirmions pour le droit à l’avortement, nous basant sur le fait qu’il y avait plus de 500 000 avortements en France chaque année. Qu’on rende légal ce qui est si couramment, si dangereusement, si illégalement pratiqué.

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Tous nos articles… publiés en mars 2023

Bonjour

voici les articles publiés en mars 2024 sur ce blog

A chacun d’ouvrir la ou les problématiques de son choix…

Perspectives de long terme

Entre imaginaires contradictoires, que choisir ?

Des droits de l’Homme aux droits de la nature

Gaspillage alimentaire et famine mondiale

L’activisme écologique

A69, entraves à la liberté de la presse

« écologie punitive », slogan des impuissants

La culpabilité gagne les skieurs sans neige

La Religion à l’épreuve de l’écologie

L’impuissance politique

SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

La PAC, vert moisie car productiviste

Des décisions aveuglées par l’état de guerre

Dette, énergie, futur, où est la sortie ?

La bombe nucléaire, gadget (très) dangereux

Service national universel, foutaise macroniste

Les questions économiques

Libéralisme économique, le marché est Dieu

Bénéfices et profit, des anomalies financières

Plus tu veux aller vite, plus tu vas lentement

EFFONDREMENT : 20 SCÉNARIOS POSSIBLES

Énergie et ressources

Il n’y aura pas de transition énergétique…

Pétrole, nous en avons pour moins de 30 ans

L’extractivisme se veut indispensable, à tort

Macron a simplifié : IRSN + ASN = ASNR

Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla

Pour une démographie responsable

Éducation sexuelle et malthusianisme

Baisse de la fécondité humaine, une rêverie

Échec en transparence, échec de la démocratie

L’avortement était un crime… en France

Questions sociétales

Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

Bouffe, bientôt l’inversion de la loi d’Engel

Horrible, limiter la liberté d’expression

Solidarité internationale en berne, nécessaire ?

Mieux vaut être Amish qu’ami de Macron

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Gaspillage alimentaire et famine mondiale

Un milliard de repas gaspillés chaque jour dans le monde. Une « tragédie  », déplorent les Nations unies dans un récent rapport, alors que 9,2 % de la population, soit 735 millions de personnes, souffre de faim chronique. Mais le gaspillage est inhérent au type de société dans lequel nous vivons. On attente avec impatience son effondrement.

Clementine O’Connor, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement : On estime que 28 % des terres agricoles mondiales sont utilisées pour de la nourriture qui n’est pas consommée. En moyenne, ce sont 79 kilogrammes de nourriture jetés par personne et par an. Ce gaspillage aggrave la crise climatique en produisant près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Les collectivités doivent payer pour la collecte et la gestion de ces déchets. Chaque année, il en coûte 1 000 milliards de dollars (927 milliards d’euros) à l’économie mondiale. La lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie des objectifs de développement durable.

Le point de vue des écologistes anti-gaspi

Notons d’abord qu’il n’y a pas de système de vases communicants par lequel la nourriture gâchée en occident ou ailleurs serait miraculeusement transférée, en un temps record, dans les régions du monde subissant des famines. Ensuite ce gaspillage est une partie inhérente au système croissanciste et libre-échangiste. Beaucoup trop de produits alimentaires qui sont cultivés dans un pays, conditionné dans un autre puis vendus dans un troisième. Cela a pour conséquence qu’une pomme de terre conditionnée en frites surgelées aura parcouru des milliers de kilomètres avant peut-être de finir dans la poubelle, pour finalement être évacuée par un camion poubelle fonctionnant au diesel : c’est là aussi l’absurde destin de nos yaourts. Mais c’est logique, un système totalement ubuesque qui crée de la valeur, des emplois !

Supprimons ce qui permet le gaspillage et toute la pyramide techno-industrielle s’effondre. Cuisinons les produits d’un jardin potager de proximité, c’est cela qui améliorera les conditions d’existence des générations futures. Plus du tout d’aliments ultra-transformés, beaucoup moins d’obésité. Supprimons totalement la publicité, source première de notre surconsommation et donc de notre gaspillage, pas seulement alimentaire.

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CLIMAT, supprimons totalement la publicité

extraits : Les quelque 34 milliards d’euros de dépenses annuelles en publicité et marketing promotionnel – un montant comparable à l’effort des entreprises françaises en matière de recherche et développement – continuent de doper des modèles économiques fondés sur la surconsommation et incompatibles avec les limites planétaires….

Biosphere-Info, l’écologie de la tomate

extraits : Un camion de tomates a quitté la Hollande pour l’Espagne. Dans le même temps, un camion de tomates quittait l’Espagne pour la Hollande. Ils se sont percutés à mi-chemin, dans la vallée du Rhône. On est, loi du marché oblige, en pleine chorégraphie de l’absurde….

Après le Covid-19, vers une démondialisation

extraits : Le protectionnisme est une évidence à l’heure d’un libre-échange généralisé qui met la planète au pillage. Si la pandémie actuelle peut nous servir à renouer avec les vertus de la relocalisation, ce serait un miracle que nous attendons avec impatience… La multiplication des kilomètres que parcourt un yaourt ou la construction d’un avion n’est pas soutenable. Ces kilomètres ont besoin d’énergie fossile, d’où l’absurdité de ces va-et-vient puisque le pétrole est en voie de disparition….

Aide alimentaire, aide à l’agro-industrie !!!

extraits : L’aide alimentaire n’est pas une sympathique aide aux pauvres. Elle est un maillon dans la chaîne du contrôle des populations par les institutions étatiques et marchandes dominantes. Pour résumer, une agriculture hyper-industrielle a massivement détruit les milieux naturels et le travail des paysans, ce qui entraîne 4 millions de personnes qui se retrouvent devoir compter sur l’aide alimentaire. La loi Garot de 2016, issue du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, a pris alors la forme d’une convention de don à l’avantage des supermarchés auxquels les dons assurent une défiscalisation. Grâce aux pauvres, les riches paient moins d’impôts ! ….

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La PAC, vert moisie car productiviste

Après trois ans d’intenses négociations pour verdir la nouvelle politique agricole commune (PAC) et à un an de mise en œuvre, il n’aura fallu que quelques semaines pour détricoter les mesures environnementales. A Paris, le gouvernement présentera, le 3 avril 2024, un projet de loi agricole profondément remanié qui conforte lui aussi le modèle productiviste.

lemonde.fr : Dans le cadre du Pacte vert, Bruxelles a déjà retiré son projet de réglementation sur les pesticides, tandis que la loi sur la restauration de la nature est aujourd’hui bloquée par huit Etats membres. L’un des principaux changements est l’introduction d’une disposition générale permettant aux Etats membres d’accorder des dérogations temporaires et ciblées en cas de catastrophes naturelles pour lever les conditions de versement des aides. Un second changement concerne l’obligation faite aux fermiers de conserver ou convertir 4 % de leurs terres en jachère et en surfaces non productives (comme des haies ou des bosquets).

Après la révision, pour toucher les aides, « les agriculteurs seront uniquement tenus de maintenir les éléments paysagers existants et seront encouragés, sur une base volontaire, à maintenir les terres en jachère ». Concernant la rotation des cultures qui aide les sols à se régénérer, « les Etats membres pourront utiliser la diversification des cultures comme alternative », ce qui est beaucoup moins exigeant pour les agriculteurs.  Les exploitations de moins de 10 hectares seront dispensées de contrôles et de sanctions si elles n’appliquent pas leurs obligations vertes…. »

Le point de vue des écologistes réalistes

Violette : Réjouissons-nous : le mur que nous voyons se précipiter vers nous depuis des années ne sera pas freiné encore cette fois. Nous continuerons à bouffer des pesticides, des hormones etc. nous risquons même de ne pas avoir le temps de crever de notre cancer…

Mym : Nous allons tellement vite dans le mur que ça en devient une vaste blague.

Mfl : le nombre d’agriculteurs ayant été reconnus en  » accident de travail  » pour maladie en lien avec l’usage des pesticides… a doublé cette année. Eux ( cancer prostate, lymphomes, parkinson..), leurs femmes, leurs enfants( leucémies , hypospadias, fentes labio-palatines, tumeurs cérébrales) cf  » la France agricole ».

Toutvabien : Les défenseurs de l’environnement ont tenté d’éduquer en se basant sur des faits scientifiques, sur l’agrobiologie, la rationalité. Cela dure depuis des dizaines d’années. Le constat aujourd’hui est que seule la radicalité des gros tracteurs paie. Vert de Rage. !

confetto : Maintenant que le Gouvernement a cédé, la FNSEA exigera toujours plus. Arnaud Rousseau demande maintenant l’accompagnement financier par l’État de la mise en faillite des petites exploitations et promeut l’agrandissement des grandes structures agricoles qui vont racheter les petites.

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Une politique agricole commune écologique ?

extraits : Lors de la présidentielle 1974, le programme de l’agronome écolo René Dumont remettait en question l’agriculture intensive : l’agriculture sur-industrielle stérilise le sol, déséquilibre les plantes cultivées et leur ôte toute résistance face à leurs ennemis naturels, ce qui rend nécessaire l’emploi d’une quantité de pesticides, insecticides, fongicides. Les marchands d’insecticides et d’engrais, comme par hasard, sont les mêmes. Nous avons tourné le dos à ce programme. Le fait que la plus grande part des subventions de la PAC puisse être indexée sur la taille des exploitations, conjugué aux marges de manœuvre dont chaque État membre dispose dans l’attribution des fonds, a favorisé des mécanismes d’annexion ou de captation frauduleuse du foncier agricole….

PAC, politique agricole… commune ???

extraits :

PAC 2013. Le 13 mars 2013, les parlementaires européens ont voté à Strasbourg les quatre rapports portant sur la réforme de la PAC. Portant sur la période 2014-2020, les mesures sont faibles et les textes manquent cruellement d’ambition…

PAC 2020. Les questions environnementales se sont imposées comme une préoccupation majeure, et une forte demande s’est exprimée d’accélérer la transition agroécologique. En revanche, les moyens de mise en œuvre divisent : quelle place accorder à l’agriculture bio dans le tissu productif, comment réduire l’usage des produits phytosanitaires ?

Politique agricole à la solde de la FNSEA

extraits : Les arbitrages de la France pour la future PAC (politique agricole commune), une descente aux enfers ! Principal outil de verdissement de la future PAC, les « écorégimes » cristallisent tous les mécontentements. Pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la mise en place de cette « boîte verte », qui servira à rémunérer des pratiques environnementales vertueuses, représentera une perte sèche de revenus pour une partie de la profession. C’est-à- dire tout pour moi, rien pour eux. La certification d’une exploitation en « haute valeur environnementale » (HVE) est surtout une concurrence déloyale à l’égard du bio ; ce label a de trop larges critères d’attribution…

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La Religion à l’épreuve de l’écologie

Jésus Christ (s’il a existé) se foutait complètement de l’état de la planète, ce n’était pas sa préoccupation. Il voulait seulement moderniser la lecture juive de la bible, point final. La Bible et les Évangiles restent complètement muets sur la question écologique. Et leur application concrète reste même profondément anti-écolo. Lynn White imputait en 1967 les racines historiques de notre crise écologique à la vision du monde judéo-chrétienne. Selon la Genèse les êtres humains, seuls de toutes les créatures, furent créés à l’image de Dieu. Il leur fut donc donné d’exercer leur supériorité sur la nature et de l’assujettir. Deux mille ans de mise en œuvre toujours plus efficace de cette vision de la relation homme/nature ont abouti à la fois à des merveilles technologiques pernicieuses et à la crise environnementale. Un « christianisme écologisé », c’est un oxymore, un non sens. Quoi qu’en pense Bruno Latour !

Youness Bousenna : Personne n’a jamais lu le premier livre de Bruno Latour (1947-2022). Désormais, il faudra compter avec « Exégèse et ontologie », sa thèse de philosophie soutenue en 1975. Le cœur de son projet portait sur l’ontologie, animé par une intuition centrale : la pluralité des « modes d’existence », ces façons de concevoir l’être et le monde. Le texte originel est inclus dans La Religion à l’épreuve de l’écologie, un ensemble d’entretiens autour du christianisme réalisés de novembre 2020 à janvier 2021 qui déroule quatre décennies d’un parcours intellectuel ponctué par une nouvelle secousse cosmologique : la crise écologique, devenue centrale dans sa pensée à partir de Face à Gaïa (2015). Il penche pour un « christianisme écologisé » apte à jouer son rôle historique. Car la révélation du Christ repose à ses yeux sur une « invention stupéfiante », celle d’avoir rendu possible la coexistence du temps et de l’éternité.

lire, Bruno Latour et Gaïa, la Terre-mère

Le point de vue des écologistes athées

« Ontologie », « cosmologie », soyons plus simple. Il n’y a rien de dédaigneux à souligner que les gens manifestent souvent leur crédulité, leur instinct grégaire et leur besoin d’être dupés. La foi religieuse, précisément parce que nous sommes des créatures qui a besoin de croire, ne disparaîtra jamais. C’est pourquoi il ne faudrait pas l’interdire même si on en avait le pouvoir.

Pourtant la religion elle-même est incapable d’une telle tolérance, la religion empoisonne tout. Cela explique la profusion des dieux et des cultes, les luttes fratricides au sein de chaque religion et entre elles, et qui ont entravé l’émergence d’une intelligence collective. Dieu n’a pas créé l’homme à sa propre image, c’est bien sûr l’inverse. 

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lire Mémoire des pensées et des sentiments de Jean MESLIER (1729)

extraits : Fin juin 1729 meurt dans son presbytère Jean Meslier, curé d’Etrépigny (Ardennes) de 1689 à 1729 ; sur la table, une lettre qui exhorte ses confrères les curés à déserter : « Je m’assure que si vous suivez bien les lumières naturelles de votre esprit, vous verrez au moins aussi bien que moy que toutes les religions du monde ne sont que des inventions humaines, et que tout ce que votre religion vous enseigne, et vous oblige de croire, comme surnaturel et divin, n’est dans le fond qu’erreur, que mensonge, qu’illusions et imposture…. Pourquoi aller chercher un Dieu invisible et inconnu comme créateur des êtres et des choses, alors que les êtres et les choses existent et que, par conséquent, il est bien plus simple d’attribuer la force créatrice, organisatrice, à ce que nous voyons, à ce que nous touchons, c’est à dire à la matière elle-même? Toutes les qualités et puissances qu’on attribue à un Dieu placé en dehors de la nature, pourquoi ne pas les attribuer à la nature même qui est éternelle ?

Et aussi

Genèse (la Bible et l’écologie) de John Baird CALLICOTT (1991)

Dieu n’est pas grand (comment la religion empoisonne tout) de Christopher Hitchens (2007)

Les Chinois demandaient aux premiers missionnaires chrétiens :

« Si dieu s’est révélé, comment a-t-il pu laisser s’écouler tant de siècles avant d’en informer les Chinois ? »

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Fin de vie, un historique synthétique de wiki

La fiche wikipedia sur la question de l’euthanasie est une source essentielle d’inspiration. En voici un résumé.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Euthanasie

Le mot « euthanasie » apparaît pour la première fois dans Myrmiki, la dernière comédie de Posidippe (vers 300 avant J.-C.). Pour lui, l’euthanasie était le meilleur cadeau que l’homme pouvait souhaiter recevoir des dieux. En général, l’attitude des anciens Grecs à l’égard du suicide était positive

À l’époque classique (du IVe au IIIe siècle avant Jésus-Christ), les habitants de l’île de Kéa mettaient fin à leur vie après avoir obtenu le consentement de leurs concitoyens. Ils buvaient de la ciguë, l’acte était considéré comme héroïque.

Comme le note Platon dans le Phédon (vers 399 ), le philosophe Socrate a choisi la ciguë au lieu de l’exil, comme acte de bonne mort.

L’acte actuellement qualifié d’« euthanasie passive » était pratiqué dans la Grèce antique dans les cas de difformité. Dans La République (vers 374 ), Platon soutient le concept selon lequel les individus qui ne sont pas en bonne santé de corps et d’esprit doivent être abandonnés à la mort, pour le bien-être des citoyens et de la ville. Il s’oppose également à la prolongation de la vie pour quelque raison que ce soit, affirmant que la médecine ne devrait contribuer qu’à l’amélioration de la vie du patient

Le fait que les Grecs de l’Antiquité, en particulier les Spartiates, se débarrassaient régulièrement des nouveau-nés présentant des déficiences physiques visibles a été confirmé par l’histoire. Les nourrissons « déformé » n’étaient pas considérés comme odieux en soi, mais perçus comme indésirables au sein d’une structure donnée, compte tenu de l’idée philosophique grecque de symétrie et d’équilibre

Au Moyen Âge, l’Occident chrétien se préoccupe de la façon de mourir, mais dans la perspective du salut de l’âme. C’est ainsi que paraissent des traités du « bien mourir », comme le célèbre Ars moriendi, qui proposent de se préparer spirituellement au passage vers l’au-delà. La litanie des saints porte cette injonction : « De la mort subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur ».

Le concept d’euthanasie est décrit par Thomas More, dans son Utopie (Utopia, 1516), où il parle de volontary death, lorsque, « [à des] maux incurables se joignent d’atroces souffrances que rien ne peut suspendre ou adoucir ».

Le mot « euthanasie » a été réintroduit par le philosophe anglais Francis Bacon dans un texte de 1605 : « L’office du médecin n’est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d’adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies ; et cela non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu’il n’y a plus d’espérance, une mort douce et paisible . Les médecins n’épargneraient aucun soin pour aider les agonisants à sortir de ce monde avec plus de douceur et de facilité. »

Au XIXe siècle le sens s’infléchit, d’abord, sous l’influence de l’eugénisme dans le sens d’une élimination « douce » de populations « non désirables ». Le point culminant de ces pratiques d’euthanasie est leur première réalisation à grande échelle par le Troisième Reich : le programme Aktion T4. Ce programme aboutit à l’assassinat systématique de plus de 100 000 « aliénés » et handicapés. Ce dévoiement du terme (le programme ne visait pas à adoucir la mort ni à épargner des souffrances, et ses victimes n’avaient rien demandé) a parasité les débats sur l’euthanasie pendant toute la seconde moitié du XXe siècle.

Ce n’est que dans la décennie 1970, et dans le cadre de la lutte contre ce qu’on commence à nommer acharnement thérapeutique, que l’on revient à un emploi plus proche du sens initial. Dès lors que les progrès de la médecine dans la préservation et le prolongement de la vie ont connu des progrès décisifs, s’est posée la question des limites à poser aux pratiques de «maintien de la vie». Le paternalisme médical (où le médecin savait ce qui était bon pour le patient, et donc prenait seul les décisions médicales) a été graduellement abandonné pour mieux respecter l’autonomie du patient. En Belgique, la plupart des demandes d’euthanasie (2017) pour raisons dites psychiatriques concernent des personnes avec troubles de la personnalité, dépression, et syndrome d’Asperger. Le nombre d’euthanasies demandé pour ce motif est assez faible (40 sur 2000 demandes) mais néanmoins supérieur au nombre de demandes attendues par les professionnels de la santé.

La Cour européenne des droits de l’homme a été plusieurs fois saisie sur la question de l’euthanasie, notamment sur le fondement des articles 2 (droit à la vie) et 8 (droit au respect de la vie privée) de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Dans l’arrêt Haas contre la Suisse du 20 janvier 2011, la Cour consacre une nouvelle évolution dans sa jurisprudence, et affirme : « le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de forger librement sa propre volonté à ce propos et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée au sens de l’article 8 de la Convention ». La Cour reconnaît dans cette décision, de façon conditionnée, une forme de droit à l’autodétermination quant à sa propre mort, autrement dit de « droit au suicide ». La Cour reconnaît l’existence de ce droit au suicide tout en fixant les conditions auxquelles elle est soumise à savoir : l’une relative à la qualité de la volonté (du discernement) de la personne concernée, l’autre à sa capacité d’agir en conséquence. La Cour a indiqué qu’il existait une obligation pesant sur les États de mettre en place une procédure propre à assurer qu’une décision de mettre fin à la vie corresponde bien à la libre volonté de l’intéressé…

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Fin de vie, libre choix ou principes moraux ?

Le grec ancien a offert des milliers de termes à notre langage. Le mot « euthanasie » qui signifie littéralement « bonne mort » apparaît pour la première fois dans Myrmiki, la dernière comédie de Posidippe (vers 300 avant J.-C.). Pour lui, l’euthanasie était le meilleur cadeau que l’homme pouvait souhaiter recevoir des dieux. En général, l’attitude des anciens Grecs à l’égard du suicide était positive. À l’époque classique (du IVe au IIIe siècle avant Jésus-Christ), les habitants de l’île de Kéa mettaient fin à leur vie après avoir obtenu le consentement de leurs concitoyens. Plutôt que de vieillir et de tomber malade, ils préféraient boire de la ciguë dans une atmosphère festive ; l’acte était considéré comme héroïque.

Aujourd’hui le mot « euthanasie » désigne une pratique médicale qui s’efforce par tous les moyens possibles d’abréger les souffrances d’un patient à l’agonie afin de l’accompagner dans la mort. C’est-à-dire une aide à mourir et plus précisément une aide à bien mourir, dignement. Il se pourrait bien qu’il n’y ait pas lieu à débat, mais on n’en prend pas le chemin.

Camille Riquier, philosophe : La fin de vie est un dilemme devant lequel la morale est impuissante. S’indigner au nom de grands principes, qu’est-ce d’autre sinon user d’autorité et, par paresse, se dispenser de donner des arguments ? La jurisprudence est préférable à la doctrine tant il est difficile de tenir le juste milieu entre « deux tentations de faire le bien : l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ». Ne pas s’obstiner à apporter certaines réponses est parfois la plus grande preuve de sagesse. Le projet de loi annoncé par le chef de l’Etat le 10 mars 2024 voudrait aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016, laquelle allait plus loin que la loi Leonetti de 2005, laquelle allait plus loin que la loi Kouchner de 2002… Il me semble embarrassant d’inviter la nation à mobiliser ses efforts autour d’un projet de loi qui n’avait rien d’urgent. La France a le taux de suicide des jeunes le plus élevé des pays européens. Sur ce problème, la France n’a pas de plan, ni décennal, ni quinquennal, ni triennal, aucun. Mais la jeunesse sera peut-être heureuse d’apprendre que lorsqu’elle ne sera plus en capacité de mourir toute seule, par elle-même, comme une grande, elle pourra bientôt compter sur une aide de l’Etat. Elle n’aura qu’à demander.

Le point de vue des écologistes pressés d’en finir

alain29 : Pourquoi autant de débats sur une question pourtant a priori simple dans une société laïque, le droit de chacun à mourir dans la dignité, sans rien enlever au droit des autres ? Rien n’oblige personne, chacun choisit librement.

Épi-Logos : La « Santé mentale des jeunes » … VERSUS la loi sur l’euthanasie…. est d’un RIDICULE abyssal !

Supersined : Monsieur Riquier pense qu’il n’est pas urgent de s’occuper de la fin de vie. Malheureusement, nous sommes nombreux à y être confrontés pour nous-mêmes ou nos proches. Il y a tous les jours de grandes souffrances à soulager et des personnes qui ne peuvent s’en aller dignement faute de cadre juridique. Pour toutes ces personnes, une nouvelle loi est urgente.

H. Rizk : Il est peu digne de mobiliser la réflexion philosophique pour nous inviter à regarder ailleurs et, surtout, à renoncer à penser la question existentielle de la fin de vie. Quand selon notre Camille Riquier, sera-t-il opportun de le faire ? Sans doute jamais… Pourquoi opposer les urgences pour fuir cette interrogation tragique ? Il est spécieux de se dissimuler derrière le sort de jeunes déprimés pour dénier à un malade souffrant de manière intolérable le fait qu’il demeure sujet de son existence et qu’il mérite la compassion, l’accompagnement . Ce qui est franchement intolérable, ce sont les artifices rhétoriques au service de la fuite et de l’indifférence à la détresse.

Michel SOURROUILLE : Riquier est un philosophe très sophistique qui s’indigne sur l’usage des grands principes moraux mais use d’un autre stratagème, botter en touche : « la fin de vie n’est pas le problème de la loi, rien ne presse, parlons d’autre chose, des jeunes. » Ce qui ne fait pas nullement avancer le débat ! Rappelons que la loi Macron ne privilégie pas l’essentiel de la fin de vie, respecter la libre volonté des personnes qui veulent en finir avec une vie jugée par eux insupportable. Laissons la pilule létale en vente libre en pharmacie et le problème sera résolu une fois pour toutes, que ce soit d’ailleurs pour le grand âge, les grands malades ou les petits jeunes qui en ont marre de vivre ce qu’on leur fait vivre. L’État doit s’abstenir dans tous les cas de se permettre de juger de leur propre sort à la place des citoyens.

Claustaire : Nous sommes très nombreux à savoir gré à Monsieur Riquier de ne pas « s’embarrasser à entrer dans un débat aussi grave » avec des objections aussi légères sinon dilatoires voire, à proprement parler, déplacées… comme si l’assistance médicale active à la fin de vie était contradictoire avec l’assistance médicale à notre jeunesse !

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Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul (mars 2024)

extraits : Macron a annoncé le 10 mars 2024 qu’un projet de loi ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes » serait présenté en avril en conseil des ministres….

Fin de vie, Macron invite encore les religions (février 2024)

extraits : Macron demande leur avis à des gens dont la place n’est pas au Château et dont il connaît parfaitement les opinions….

Fin de vie, le lobbying religieux (janvier 2024)

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre »….

Fin de vie, la procrastination de Macron (décembre 2023)

extraits : Un an après le lancement de la convention citoyenne sur la fin de vie, l’association « Les 184 », regroupant plus de 80 de ses membres, appelle à la présentation rapide du projet de loi….

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine (septembre 2023)

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… » De son coté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Convention sur la fin de vie, le manifeste (avril 2023)

extraits : La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait ouvert la voie dans son avis rendu le 13 septembre 2022….

Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés (février 2023)

extraits : Seize personnalités sont conviées mercredi 22 février à la table présidentielle. Sur les 16, le chef de l’État a convié six représentants des religions, tous opposés à l’euthanasie….

Incertitudes de Macron sur la fin de vie ! (décembre 2022)

extraits : Le sujet de la fin de vie s’invite à l’Élysée dès 2018 lors d’un dîner consacré à la bioéthique. Parmi la douzaine de convives figure le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui dérape en comparant l’euthanasie à la Shoah….

Débat «Fin de vie», noyé dans les parlottes (octobre 2022)

extraits : Voici les protagonistes de cette sombre affaire : Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) : a rendu un avis sur la fin de vie le 13 septembre 2022, : il sera associés à la rédaction de la future loi. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE)  attend encore sa saisine officielle. Comité de gouvernance (« co-gouv ») de la convention citoyenne sur la fin de vie : réuni par le CESE pour la première fois le 29 septembre 2022. Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation des professions de santé : responsable de l’animation du débat politique sur la fin de vie. Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique : « j’ai vocation à porter le débat sur la fin de vie auprès des Français, à côté de la convention citoyenne dont je superviserai l’organisation  ». Trois groupes de travail animée Agnès Fimin le Bodo à partir de la mi-octobre …

297 députés veulent choisir leur fin de vie (mai 2021)

extraits : Plus de la moitié de l’Assemblée nationale a demandé le 7 mai 2021 au premier ministre, dans un courrier, d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme le 8 avril face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus Les Républicains…..

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L’art de tuer… de la naissance à la mort

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider. Les autres espèces ne sont qu’une de ses cibles privilégiées, les humains adorent aussi s’entre-tuer. Il existe sans doute peu de verbes qui aient autant d’occurrences et synonymes que le fait de faire passer son prochain de vie à trépas : abattre, achever (un blessé), asphyxier, assassiner, avorter, bousiller, brûler, buter, crever, décapiter, décimer, démembrer, descendre, écarteler, électrocuter, égorger, empaler, empoisonner, envoyer ad patres, étouffer, étrangler, étriper, euthanasier, éventrer, éviscérer, exécuter, exterminer, féminicide, fusiller, garrotter, guillotiner, immoler, infanticide, lapider, lyncher, massacrer, mettre à mort, noyer, occire, ôter la vie, parricide, passer par les armes, pendre, poignarder, refroidir, sacrifier, saigner à mort, supplicier, supprimer, tordre le cou, trucider, tuer, zigouiller, et j’en passe.

Pourtant le « pas tuer, c’est mal » est le mantra des pro-life au niveau de l’avortement et l’amour de l’acharnement thérapeutique quant à la fin de vie. Nonobstant les rétrécis du cerveau, catholiques et protestants pourraient tenir un langage commun à propos de l’interruption volontaire de vieillesse.

Corinne Vaysse-van Oost, catholique : En 2002, la Belgique s’est dotée d’une loi dépénalisant l’euthanasie, avec des conditions très strictes. Exerçant comme médecin de soins palliatifs depuis trente-cinq ans, j’ai accepté, avec les équipes de soins, d’accompagner les personnes qui expriment cette demande. Nous n’avons pas exclu les malades dont le décès n’était pas attendu à brève échéance, vu la difficulté des patients face à certaines pathologies neurologiques ou psychiatriques. D’autre part, ce sont certes les médecins en Belgique qui décident d’accepter de délivrer l’aide demandée. Mais contrairement à ce qui est prévu pour la France, le médecin concerné accompagne son patient jusqu’au bout. Il assume l’impuissance de la médecine à soulager, c’est lui qui porte la responsabilité de la mort évitant la culpabilité des proches. Il y va de l’honneur de nos professions dans le respect des souhaits de nos contemporains. En soins palliatifs, la sédation n’est pas demandé par les personnes qui n’en voient pas le sens ; quant aux équipes médicales, elles savent la complexité de sa mise en œuvre qui s’avère quasi impossible ailleurs qu’à l’hôpital. Si les maladies en cause sont surtout des cancers, les pathologies multiples des personnes âgées représentent la deuxième cause. Nous parlons parfois de souffrance existentielle, devant le non-sens de la fin de vie. La mort fait partie de la vie. Ainsi notre société devient plus humaine.

Le Dieu auquel je crois en tant que catholique n’abandonne pas la personne dans sa souffrance. Si le patient ne veut pas mourir en sédation, ou qu’il a plus de quinze jours à vivre encore (rendant impossible la sédation continue), l’euthanasie me paraît un acte de compassion non contraire à ma foi.

Olivier Abel, théologien protestant : Le projet français de loi sur l’« aide à mourir » doit être replacé dans son contexte global. D’abord, nous sommes des sociétés où il y a eu beaucoup de naissances et nous aurons, à terme, forcément, beaucoup de morts. Ce basculement pose un problème inédit qui n’est pas seulement celui du vieillissement : comment allons-nous faire pour mourir si nombreux ? Il nous faut apprendre des manières de mourir plus sobres, à l’encontre des acharnements thérapeutiques dispendieux. Ensuite, nous devons avoir conscience que nul ne peut prendre soin de soi tout seul d’un bout à l’autre de la vie. Cette question est aggravée par le vieillissement de la population qui augmente la proportion de solitaires. Le troisième problème est que l’augmentation de nos capacités techniques n’a cessé d’élargir la sphère de ce que nous pouvons et devons choisir. Ce dernier point a pris hélas le dessus et occulte les deux autres. Là, justement, est le tragique : le mourant est entre d’autres mains que lui et dépend de ce que nous faisons de lui. Le juriste Jean Carbonnier écrivait : « Entre deux solutions, préférez toujours celle qui exige le moins de droit et laisse le plus aux mœurs et à la morale. »

En dernière instance, la volonté du patient est prioritaire, il faut l’assister lorsqu’elle est formulée avec conscience et constance. Je ne comprends pas l’opposition qui s’est installée entre les tenants de l’euthanasie et ceux des soins palliatifs. Leur horizon commun, leur véritable ethos, qui leur donne leur sens et leurs limites, c’est de toute façon d’aider à mourir le moins mal possible, ce qui suppose d’élargir le sens du soin. La mort n’est pas un possible parmi d’autres, c’est juste quelque chose qui nous arrive nécessairement.

Le point de vue des stoïciens écolos face à la mort

XBG : On subit à nouveau le débat interminable qui a eu lieu sur la liberté d’avorter. Le même scénario à lieu pour l’euthanasie, avant qu’on ne l’introduise dans quelques années dans la constitution, au milieu des vivats de l’opinion qui se félicitera de cette avancée substantielle. Il y aura toujours des opposants, pour des motifs et des croyances diverses, qui relèvent d’un fanatisme idéologique. Qu’on donne libre accès aux substances létales en pharmacie, chacun est libre de son sort. Poussez les gens à un suicide horrible avec les moyens du bord est une ignominie.

Épi-Logos : Cet projet de loi français sur la fin de vie est bancal, parce que il ne fait pas confiance a celui qui veut mourir dignement. On ne demande pas à « naître », mais on peut demander l’aide au suicide. Arrivés a une certaine age, tout se dégrade et rien ne sert à essayer de survivre. Et d’ailleurs, une Société bien géré devrait comprendre que dépenser des millions (des milliards globalement) pour des vieux cacochymes est illogique. Je suis un vieux de 81 ans, prêt a mourir « quand je le déciderais« . La mort n’est RIEN, l‘idée d’une âme « transcendante » est pure entéléchie.

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« Tu ne tueras point »… Justifiez votre point de vue

extraits : Sauf rarissime exception, les autres animaux ne se tuent pas à l’intérieur d’une même espèce. Mais l’humain est cet animal étrange dont le cerveau sur-développé permet toutes les atteintes aux lois de la bienséance envers autrui. Ne pas tuer » est une règle bien établie depuis la bible, et si bien contournée dans la pratique. Aujourd’hui l’intelligence artificielle ChatGPT pond des idées peu novatrices, d’autant plus qu’elle possède des verrous : « il ne faut pas tuer les humains, c’est mal ». C’est du blabla, la relation à l’autre peut aller à tuer sans sourciller, à tuer par amour, à tuer pour le plaisir, à tuer pour se défendre, à tuer pour manger, à tuer pour abréger les souffrances. Les humains ont une imagination à toute épreuve pour se disculper et ne pas culpabiliser….

Fin de vie, Macron invite encore les religions

extraits : Dîner à l’Élysée le 8 février 2024. Une nouvelle fois étaient conviés les représentants des cultes pour échanger sur le sujet de la fin de vie. Macron a prévu de présenter un « plan décennal pour le développement des soins palliatifs » et indiqué son espoir de parvenir à proposer « un espace qui ne soit ni une liberté ni un droit, mais un possible qui serait un moindre mal »….

Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

extraits : Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD)….

Fin de vie, le lobbying religieux

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie….

Tu ne tueras point… les requins

extraits : D’un côté les requins. Rien que pour la demande internationale en squalane, substance hydratante couramment utilisée en cosmétique, trois millions de requins sont tués chaque année. Au niveau mondial, 60 morsures de requins environ chaque année pour moins de 10 morts par an, c’est-à-dire presque rien. Les crocodiles en font 400, les scorpions 4500 et les moustiques 830 000. De l’autre côté le nombre de meurtres perpétrés chaque année par les humains sur les vaches, cochons et poulets pour les manger. Cela se chiffre en milliards….

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SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

Qui connaît le SGPE ? Un « Secrétariat général à la planification écologique », c’est pourtant normalement important. Qui connaît Antoine Pellion ? A 39 ans, il devait « coordonner l’élaboration des stratégies nationales en matière de climat, d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire », avait fait valoir la première ministre dans un communiqué du 20 mai 2022.

En juillet 2022, le tandem Elisabeth Borne, chargée de la planification écologique, avec Antoine Pellion, secrétaire général du SGPE était confirmé par l’Elysée. Bientôt deux ans et nous n’en savions rien ! Alors que la planification était censée être un rouage crucial de la machine étatique, en ce début d’année 2024 on sait que cet engagement n’était que du vent : Emmanuel Macron ne sait toujours pas ce que transition écologique veut dire.

Matthieu Goar : Gabriel Attal, le nouveau premier ministre a tenté de calmer les agriculteurs en reculant sur les normes environnementales ; il a aussi sabré le « budget vert » de 2,2 milliards d’euros, secteur le plus touché par le récent plan d’économies de 10 milliards d’euros ; de possibles marqueurs politiques, comme la « grande loi de programmation sur l’énergie et le climat », ont été renvoyés aux calendes grecques

Le président de France Nature Environnement, au sortir d’une réunion récente avec Gabriel Attal : « Nous, nous avions besoin d’entendre que le Secrétariat général à la planification écologique [SGPE] continuait d’exister et qu’il pourrait tenir tête éventuellement au ministre de l’agriculture… Attal était seulement dans une posture d’écoute… Il nous a répété que le déficit budgétaire actuel était un frein considérable… »

La directrice de Réseau Action Climat : « Mais si on ne consacre pas de l’argent maintenant, ça nous coûtera beaucoup plus cher à l’avenir pour nous adapter aux conséquences du réchauffement… » 

Le point de vue des écologistes planificateurs

Que faire ? Planification impérative comme aux temps de feu dans l’URSS des années 1930 ? Ou planification indicative à la française comme au temps de feu le commissariat au plan quinquennaux  après 1945 ? Il s’agit de déterminer politiquement les secteurs d’activité qui doivent être supprimés, réorientés ou soutenus. Le dernier plan français a pris fin en 1992, les économistes répétaient que le rôle des gouvernements n’était pas de jouer les chefs d’orchestre… Le reste – choix des technologies, spécialisation sectorielle, consommation, modes de vie – serait du ressort des agents privés. Mais aujourd’hui le réchauffement climatique devient de plus en plus visible. Le gouvernement aurait du expliciter sa stratégie nationale bas carbone (neutralité carbone en 2050) et projeter le tout dans une loi de programmation sur l’énergie et le climat.

Le 25 mai 2023, Emmanuel Macron devait illustrer son engagement en consacrant un déplacement à l’environnement dans le Var. Et puis l’actualité de court terme a, comme trop souvent, bousculé le « combat du siècle »  selon les termes employés par M. Macron le 16 mars 2022 à Marseille: le chef de l’État a choisi de se rendre, ce jour-là, à un hommage national consacré aux trois policiers tués dans un accident de voiture ! Y aura-t-il des zones interdites aux voitures ? Comment sera réparti l’hydrogène entre les cimentiers et les avionneurs ? De combien de térawattheures disposeront les data centers, de plus en plus gourmands ? On n’en sait toujours rien ! Le SGPE ne sert à rien.

Pourtant, si on veut qu’entreprises et ménages réduisent leurs émissions, il ne suffit pas de fixer pour aujourd’hui, il faudrait programmer la hausse du prix du carbone pour dans vingt ans. Et donc planifier. Il n’y aura de transition réussie que si les citoyens se reconnaissent dans un projet collectif, y voient la possibilité d’un avenir désirable et en deviennent les acteurs.

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Planification écologique, notre synthèse (mai 2022)

extraits : Nicolas Hulot : « L’idée de planifier une politique de décroissance des consommations peut choquer, mais un tel point de vue recouvre néanmoins un principe de réalité incontournable. Personne ne souhaite aller vers une société de privation et d’abstinence, mais nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en place des normes, des réglementations, des instruments fiscaux qui concourront à la modération des productions, des comportements et des consommations. J’entends déjà les cris d’orfraie : c’est une révolution ! Eh bien, oui ! Nous sommes, de fait, engagés dans une révolution, planétaire de surcroît. Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général si on le laisse jouer librement ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? »….

Planification écologique, un gadget ?

extraits : Si la France a abandonné l’idée d’une planification en 1992, c’est parce que la vitesse des innovations technologique et la diversification des modes de consommation ont empêché toute vision globale et rendu impossible la gestion de la complexité. Il n’en est pas de même en période de crise où la limitation devient la norme ; la parenthèse Covid-19 nous a d’ailleurs montré qu’on pouvait rapidement en rester à la couverture des besoins essentiels. Or le blocage énergétique et le réchauffement climatique nécessitent une baisse drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, d’où l’urgence de limiter nos besoins de consommation et de simplifier notre appareil de production. Une planification par l’État des changements structurels nécessaires paraît donc nécessaire, et cela peut s’accompagner de plans territoriaux démocratiquement conçus au niveau local.

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Communiqué de l’assoc. Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.fr/

Voici les nouvelles de ce printemps

Salons

Nous avons participé au salon Primevère du 1er au 3 mars. Comme à chaque édition, nous avons eu de nombreuses discussions avec le public majoritairement favorable à nos idées. Les livres présentés sur notre stand ont eu beaucoup de succès, ce qui témoigne de l’intérêt pour le sujet et un certain nombre de visiteurs ont été heureusement surpris de découvrir l’association. 

– Nous serons présents à la foire Eco Bio d’Alsace à Colmar du 9 au 12 mai. Nous serons heureux d’y rencontrer nos adhérents de la région.

Conférences

 – B. Bousquet, auteur de « La sagesse de l’éléphante », a tenu une conférence à Périgueux le 12 mars  » Biodiversité en sursis » (affiche en PJ) avec le soutien de la SEPANSO. Vous pouvez  suivre la conférence ici sur youtube, elle a été présentée par G. Charollois, cofondateur de Convention Vie et Nature, association partenaire de la nôtre. 

– J.L Bertaux,membre de notre comité scientifique, a tenu une conférence-débat le 12 mars à Paris à l’invitation du CNRS : « Gérer le nombre d’humains pour vivre bien et longtemps sur la planète ». Il est aussi l’auteur de « Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence »

Articles, publications...

– sur notre site de la réponse de B. Bousquet à un article de Greenpeace. 

– sur son blog, d’un article de D. Barthès, notre porte-parole , » Dépopulation : l’angoisse irrationnelle », écrit en réaction aux innombrables propos  entendus récemment  à ce sujet dans les médias et aux souhaits de « réarmement démographique » de divers gouvernants…

– de ce nouvel article de l’INED paru dans Populations et sociétés, au sujet de la démographie française

 Notre adhérent J.M Favrot , auteur de « Démographie, l’impasse évolutive », et sa compagne Isabelle, ont été interrogés par le Progrès de Lyon pour un article sur les personnes ne souhaitant d’enfant pour des raisons écologiques

Pour en savoir plus

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_responsable

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Libéralisme économique, le marché est Dieu

Des chercheurs considèrent le libéralisme comme une forme de pensée théologique. Le marché y fait figure de dieu digne de foi et tout puissant, avec ses prophètes et ses commandements. Mais c’est un Dieu qui a déclenché le réchauffement climatique, l’extinction de la biodiversité et l’usage des armes.

Stéphane Foucart : Derrière le jargon de l’économie libérale, on retrouve une mythologie des origines, des récits de déchéance et même une doctrine du péché et de la rédemption. Avec, au pinacle de cette « nouvelle théologie », la figure du marché, son mystère et la révérence qu’il inspire. Le lieu de la rencontre entre l’offre et la demande, ce mécanisme théorique qui détermine les prix et la distribution des richesses devient une entité transcendante. Le dieu Marché prétend nous offrir le salut.Le cours de la bourse est consulté chaque jour et les journaux s’emplissent de débats ésotériques sur les déterminants de la croissance.

Le renversement historique est cocasse. Car la naissance de l’idée moderne du marché, au XVIIIe siècle en Europe, est précisément le fruit du refus d’un ordre social fondé sur la loi divine. Trois siècles plus tard, l’Église prend sa revanche et le pape François accuse le marché d’avoir remis en cause l’habitabilité de la planète. C’est le fonctionnement même des marchés qui est la cause majeure de la dérive climatique et de la détérioration de l’environnement. La crise écologique fracture la vision idéalisée d’un marché omniscient et autorégulateur.Paradoxalement, Or nos dirigeants comptent répondre aux destructions provoquées par l’extension des marchés et le déferlement technique par encore plus de marché et de technique.

le point de vue des écologistes écolos

La place de la nature dans la pensée économique depuis Adam Smith (1776) a toujours été négligeable. Si la question du renouvellement des ressources naturelles est au cœur des interrogations de Malthus, les classiques et les néo-classiques ont exclu la nature du champ économique. La question de l’épuisement des ressources ne se pose pas à l’époque. La pollution industrielle apparaît pendant la seconde moitié du XIXe siècle (combustion du charbon…) sans que l’on s’en préoccupe. Le problème majeur est de produire, le reste importe peu.

Karl Marx était dans la même lignée. On devrait s’apercevoir aujourd’hui qu’une durabilité forte nécessite que le patrimoine naturel reste constant (il est absolument complémentaire de l’activité humaine d’une génération à l’autre). Cette conception écolo repose sur la forte complémentarité entre les trois types de capital (technique, humain et naturel). Mais c’est le dieu croissance qui est actuellement toujours adulé.

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Libéralisme, marxisme et écologisme

extraits : Il n’y a pas dans l’analyse de Marx l’idée que le capitalisme va dépérir parce qu’il exploite de façon outrancière les ressources de la nature. La cause principale de disparition du  capitalisme reste pour lui la baisse tendancielle du taux de profit. Le développement de l’industrie est en partie « déterminée par la nécessité de diriger socialement une force naturelle, de s’en servir, de se l’approprier en grand par des œuvres d’art, en un mot de la dompter ». Ce qui le préoccupe, ce ne sont pas les ressources de la nature, puisqu’elles sont supposées faciles d’accès et gratuites. Ce qui importe, ce sont les ressources transformées par le travail des ouvriers et le capital des entrepreneurs. Pour Marx, la nature en tant que telle ne produit pas de richesses….

social-écologisme contre social-libéralisme

extraits : L’enjeu écologique nécessite une vision du long terme qui est complètement ignorée par les mécanismes de marché. L’enjeu écologique nécessite une forte intervention de l’Etat et sans doute une planification écologique. L’enjeu écologique nécessite la participation de tous aux efforts nécessaire après débat démocratique. Le fondement idéologique des socialistes, basé sur le rôle de l’Etat, la solidarité collective et un projet de société sans classes, nous prépare mieux que la droite à affronter les différentes crises écologiques et sociales qui émergent aujourd’hui. Contre le social-libéralisme, le social-écologisme pourrait nous ouvrir un avenir durable, plus égalitaire, plus sobre, plus convivial….

non au libéralisme (texte de 2008)

extraits : Le libéralisme économique est fondamentalement pervers, il propose la liberté, mais c’est la seule liberté des riches et des patrons d’entreprise. Ce « libéralisme » repose sur trois postulats qui reposent sur du vide. Le premier réside dans la primauté de l’individu, tous les phénomènes collectifs peuvent être compris grâce à l’étude des décisions individuelles. Ensuite il y a la rationalité individuelle, en poursuivant son propre intérêt, l’individu veut accroître le plus possible sa satisfaction personnelle. Enfin le marché, grâce à la concurrence, est le moyen le plus efficace pour coordonner entre elles les actions des différentes rationalités. Cette idéologie a régné pendant plus de deux siècles, elle a entraîné la plus dangereuse libération des forces productives que la planète ait jamais connue. Mais cette pensée limitée a complètement oublié le substrat qui lui permettait de se développer, les ressources de la planète, la stabilité dynamique de la nature….

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L’extractivisme se veut indispensable, à tort

La sagesse de Thomas More a été ignorée, qui condamnait toute ouverture des entrailles de la Terre :

« L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » (L’utopie 1ère édition 1516)

Nous creuserons jusqu’au bout, nous avons tort,  et les livres sur la question se sont multipliés à une époque : Dette et Extractivisme de Nicolas Sersiron (2014), Le crépuscule fossile de Geneviève Férone-Creuzet (2015), Creuser jusqu’où ? (Extractivisme et limites à la croissance, 2015), Extractivisme, exploitation industrielle de la nature d’Anna Bednik( 2016). Mais nous sommes en 2024 et la fièvre de la soi-disant « transition écologique » a remis à l’ordre du jour un extractivisme forcené, exemple pour le lithium. Pourtant une ressource non renouvelable reste une ressource non renouvelable !

Jean-Baptiste Fressoz : Les chiffres impressionnent : des réserves estimées à 375 000 tonnes à Echassières, dans l’Allier. Mais, étant donné la teneur du minerai, son exploitation implique de retirer du sous-sol plus de 2 millions de tonnes de granit, de les concasser, de les broyer et de les soumettre à divers traitements chimiques. Tout cela consomme énormément d’eau – sans doute plus de 1 million de mètres cubes – et d’énergie : un four à calcination brûlera 50 millions de mètres cubes de gaz par an et l’ensemble du projet consommera 446 gigawattheures d’électricité par an. De cette mine, la multinationale Imerys prévoit de sortir suffisamment de lithium pour fabriquer 17 millions de voitures, soit seulement un tiers du parc actuel. Et la voiture électrique ne réduit que de 60 % les émissions de CO2 par rapport à un véhicule thermique. Mais le lobby minier parle maintenant « des métaux pour la transition », le climat est parvenu à réenchanter la mine.

Le point de vue des écologistes anti-mines

L’ensemble de l’économie a désormais repris ce mantra : « Il faut de la croissance pour financer la transition écologique. » Argument inepte, puisque la transition n’a pas même commencé, qu’elle est continuellement reportée, et que chaque euro de PIB supplémentaire aggrave les problèmes environnementaux. L’effondrement brutal devient chaque jour plus probable, faute de lancer avec courage et lucidité le seul vrai débat démocratique qui vaille : quelles activités prioritaires voulons-nous continuer de faire croître (ex. recherche, santé, logement) vs lesquelles allons-nous faire décroître de manière planifiée (ex. mobilité, tourisme, consommation, etc.) ?

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Zygmunt Bauman, exploitation minière et « liquidité » (2017)

extraits : L’exploitation minière est la métaphore de toute la civilisation moderne. L’agriculture traditionnelle favorise l’établissement d’un heureux équilibre entre les éléments naturels et les besoins de la communauté humaine. Ce que l’homme prélève  à la terre lui est délibérément restitué. En revanche, le travail de la mine est avant tout  destructeur : son produit est un amas sans forme et sans vie, ce qui est extrait ne peut être remplacé. La mine passe d’une phase de richesse à l’épuisement, avant d’être définitivement abandonnée – souvent en quelques générations seulement. La mine est à l’image de tout ce qu’il peut y avoir de précaire dans la présence humaine, rendue fiévreuse par l’appât du gain, et le lendemain épuisée et sans forces….

Nauru, l’extractivisme à l’image de ce qui nous arrive (2016)

extraits : Une espèce appartenant au règne animal s’est lancée dans une activité totalement inédite : l’extraction de minerais sans passer par les végétaux, qui jouaient jusqu’alors le rôle de fournisseurs intermédiaires. Cette espèce creuse, perce, concasse le sol, cette espèce c’est la nôtre. Or Nauru est un miroir de la fragilité des civilisations fondées sur le pillage des ressources de la Terre.  Nauru, perdu dans l’étendue du Pacifique, ses 10 000 habitants, ses gisements de phosphate… les millions ne tardent pas à pleuvoir sur le petit État. Si bien que dans les années 1970, Nauru est le pays le plus riche du monde… Les années 1990 sonnent comme le réveil brutal pour tout le pays : 80 % de la surface de l’île a déjà été creusé.  Comme pour toute ressource naturelle non renouvelable, impossible de maintenir une production régulière et durable. Mais comme la population de l’île s’est habituée à jouer les rentiers oisifs et se refuse à diminuer son train de vie….

La fin programmée de l’extractivisme ? (2016)

extraits : En 1859 le pétrole a été trouvé à 23 mètres de profondeur en Pennsylvanie. Pour les huiles de schiste, la roche mère se situe entre 1500 et 3500 mètres de profondeur. En 1930, on extrayait 100 unités de pétrole pour une unité d’énergie consommée. En 2000, on obtient 20 unités de pétrole pour une unité et aujourd’hui 2 unités d’huile de schiste au maximum pour une unité. Le rendement est pratiquement nul. Il en est de même pour les autres matières premières, la raréfaction absolue….

La fin des réserves minières, c’est incontestable (2014)

extraits : rapport de 1972 à propos des ressources minières :« Etant donné le taux actuel de consommation des ressources et l’augmentation probable de ce taux, la grande majorité des ressources naturelles non renouvelables les plus importantes auront atteint des prix prohibitifs avant qu’un siècle soit écoulé ». Vérifions cette conclusion de 1972 avec les données de 2014 : les gisements métalliques et énergétiques, à la base de notre économie moderne auront pour l’essentiel été consommés d’ici 2025 (date de la fin de l’or, de l’indium et du zinc) et 2158 (date de la fin du charbon). La fin du chrome, dont la production mondiale varie de 17 à 21 M t par an, est estimée à l’an 2024….

fin de la société minière, fin de l’abondance à crédit (2013)

extraits : Entre 1985 et 2005, la France a successivement arrêté sa production de tungstène, de bauxite, d’argent, de plomb, de zinc, de fer, d’uranium, de potasse, de charbon et d’or. Après l’arrêt des ardoisières de Trélazé le lundi 25 novembre, il ne subsiste désormais dans l’Hexagone qu’une mine de sel. On allait chercher les blocs d’ardoise à 400 à 500 mètres sous terre, la qualité est moins bonne, le gisement s’épuise : une mine éternelle, cela n’existe pas, c’est non renouvelable. Avec la fin de la société minière, c’est aussi la fin des énergies fossiles, c’est la fin de la civilisation thermo-industrielle, c’est l’heure du grand chambardement, c’est la diminution du pouvoir d’achat, c’est la fin du tourisme de masse… et le retour aux champs….

arrêt des extractions minières partout dans le monde (2012)

extraits : A qui appartiennent les ressources minières du Groenland ? Les immenses ressources de son sous-sol attirent les convoitises ; l’accélération de la fonte de la calotte glaciaire permet d’envisager leur exploitation. Mais ces ressources n’appartiennent ni à l’Europe via le Danemark, ni aux autres Etats limitrophes. Ces ressources n’appartiennent pas non plus aux 57 000 habitants de cette île recouverte d’une couverture de glace atteignant 150 mètres d’épaisseur. Ces ressources n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales comme Exxon Mobil, Cairn Energy ou encore EnCana. Ces ressources n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Il faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent….

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Pétrole, nous en avons pour moins de 30 ans

L’OPEP « possède » environ 70 % des réserves prouvées de pétrole, soit 1215 milliards de barils. À 100 millions de barils par jour, moyenne actuelle, soit 36,5 milliards par an, cela fait seulement 33,3 années de production. Ajoutons quelques pays hors OPEP, et l’off shore très très profond, de toute façon l’échéance est proche : plus du tout de pétrole = effondrement de la société thermo-industrielle.

Sachant que les nuisances du réchauffement climatique nous imposent de laisser sous terre une grande partie des ressources fossiles, nous avons très très peu de temps pour nous sevrer des énergies faciles, les énergies fossiles. Comme les magnats du pétrole veulent leurs royalties et que le consommateur lambda reste accro à sa voiture et son confort, nous ne voudrons rien faire de sérieux à court terme. On voudra attendre le dernier moment et il sera alors trop tard pour s’adapter en douceur. Nos générations futures vont souffrir, c’est cela les perspectives du long terme.

Adrien Pécout : Du côté des quantités, le poids de l’OPEP dans la production mondiale de pétrole (brut, sables bitumineux, schiste, condensats) a déjà décliné : il est passé de 43,2 % en 2012 à 36,3 % en 2022, sur désormais plus de 93 millions de barils par jour. La part des Etats-Unis a grimpé : elle s’est élevée à 18,9 % en 2022, contre 9,6 % dix ans auparavant, c’est-à-dire avant la « révolution » texane des pétroles de schiste. L’euphorie américaine sera de courte durée, elle est portée entièrement par le shale oil (pétrole de schiste) dont le déclin inéluctable débute en 2025 selon l’AIE).

Du côté des prix, les restrictions de quotas ont maintenu jusqu’à présent les prix à un niveau élevé : le baril de brent, référence en Europe, a tourné à 83 dollars en moyenne (environ 76 euros) durant toute l’année 2023. Moins qu’en 2022 (101 dollars), sur fond de guerre en Ukraine, mais davantage qu’en 2021 (71 dollars). Parce qu’ils redoutent de perdre des parts de marché, plusieurs membres de l’OPEP rechignent aujourd’hui à baisser leurs quotas de production.

Le point de vue des écologistes

L’affrontement fait rage, l’OPEP d’un côté, la demande mondiale de l’autre et l’AIE qui veut servir d’arbitre… mais les réalités géo-physiques sont les plus fortes.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie), créée en 1974 en réaction au premier choc pétrolier, représente les grands pays consommateurs d’énergie – Etats-Unis, Europe, Japon… La publication par l’AIE en mai 2021 du rapport « Net Zero by 2050 » pour la décarbonation du secteur de l’énergie comporte plusieurs préconisations chocs : arrêt des nouveaux investissements dans les énergies fossiles, division par quatre de la demande de pétrole… L’utilisation d’un baril de pétrole c’est l’émission de 400 kg de CO2. 1700 milliard de baril de pétrole en réserve c’est potentiellement 680 milliard de tonnes de CO2. Pour rester sous les 1,5 degrés il faut émettre moins de 250 milliard de tonnes. Pour éviter la catastrophe climatique, une très grande partie de ces réserves prouvées doit donc rester sous terre.

Du point de vue de l’OPEP, le point de vue des climato-réalistes est une déclaration de guerre. L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) regroupe 12 pays producteurs dont le Venezuela, l’Iran ou encore les Emirats arabes unis. Elle compte aussi une dizaine de pays alliés menés par la Russie, dans le cadre d’une union informelle, l’OPEP+. « Aujourd’hui, ce qui est clair, c’est que le pic de demande pétrolière n’apparaît dans aucune prévision fiable et robuste à court et moyen terme », réagit le secrétaire général de l’OPEP. « Le pic pétrolier et gazier ne sera probablement pas atteint avant un certain temps, et encore moins en 2030 », a lancé le directeur général de Saudi Aramco.

Mais il ne faut pas confondre le pic du pétrole en termes géophysiques, le maximum de pétrole qu’on peut extraire de terre, et le pic de la demande qui est une variable socio-économique. Le pic du pétrole conventionnel a été atteint en 2008, depuis on force la terre à produire 100 Mb/j. Ce n’est pas durable et il y aura un jour ou l’autre le choc pétrolier ultime, la rareté fera exploser le prix et la demande s’effondrera. Ce scénario est inéluctable…

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle….

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Baisse de la fécondité humaine, une rêverie

Selon une étude publiée dans « The Lancet » le 21 mars 2024, l’indice de fécondité moyen en 2050 pourrait se situer autour de 1,8 enfant par femme à l’échelle de la planète, soit au-dessous du seuil de renouvellement de la population. Un indice qui pourrait chuter à 1,6 enfant par femme à la fin du siècle. Par comparaison, les dernières projections des Nations unies, rendues en 2022, projetaient un nombre moyen d’enfants par femme autour de 2,1 en 2050 et de 1,8 en 2100.

Stéphane Foucart : Les travaux publiés le 20 mars 2024 anticipent une baisse de la fécondité humaine plus rapide qu’escompté au niveau mondial. Issus du projet collaboratif pilotés par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), les chercheurs ont mené leur analyse pays par pays. Dans les pays du Sud, le nombre d’enfants par femme baisse à mesure que les populations s’y urbanisent, que les femmes accèdent à l’éducation et à des moyens de contraception, que la mortalité infantile baisse, etc. L’Afrique subsaharienne demeurerait la seule grande région du monde dynamique pour une grande part du siècle en cours. Les chercheurs s’attendent à ce qu’en 2100 seuls les Samoa, la Somalie, les îles Tonga, le Niger, le Tchad et le Tadjikistan se maintiennent au-dessus du seuil de renouvellement des populations.

Quant au « réarmement démographique » prôné par Emmanuel Macron, il ne devrait pas enrayer la tendance lourde à la baisse : les chercheurs estiment que les politiques natalistes n’ont qu’un effet marginal, de l’ordre d’un incrément de seulement 0,2 enfant par femme.

Le point de vue des écologistes sérieux

Aguirre : Cette analyse de l’IHME manque de réalisme. Compte tenu de son inertie, nous serons toujours aux alentours des 10 milliards à l’horizon 2100. Cela est catastrophique en matière de pollution, de dégradation de l’environnement et de disparition de la vie sauvage et de la biodiversité.

Venga : Penser qu’une réduction de la population mondiale conduirait automatiquement à la sauvegarde des ressources planétaires est le syllogisme le plus répandu : la majorité des ressources utilisées actuellement est le fait d’une très faible partie de la population. Le modèle d’ultra consommation continue son expansion et attire déjà une immigration massive qui lui garantit la pérennité pour les 50 ans à venir.

Michel SOURROUILLE : L’IHME se répète. Selon leurs prévisions précédentes de 2020, la population mondiale pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamer alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle. Les chercheurs anticipaient une baisse globale du nombre de naissances par femme, en raison d’un meilleur accès aux moyens de contraception et d’un niveau d’éducation des filles plus élevé, qui retarderait l’âge de la première naissance. Ce scénario de convergence des pays vers un taux de fécondité plus bas que celui estimé par l’ONU reste « une hypothèse spéculative ». Les experts de l’ONU s’appuient sur l’évolution passée des indicateurs de mortalité et de fécondité. L’équipe de l’IHME a anticipé que les décisions politiques, notamment en matière d’éducation et de santé, pouvaient influer la fécondité. Or la recherche de puissance d’un côté et la peur du vieillissement de l’autre pousse à accroître les naissances.

Frog : je crains aussi qu’entre les catastrophes climatiques et les tensions sur les ressources qui en découlent, il y aura d’autre risques pour la population mondiale d’ici 2100.

Kirlu : Reste à régler la répartition et la redistribution des richesses, les nationalismes, les dictatures …

Marie-C.D : De toutes façons, quel sera l’avenir de ces jeunes et de leurs enfants ? Un monde qui ira pourrissant, un climat délétère, des polluants éternels, des pluies diluviennes, des archipels submergés, des terres desséchées qui ne pourront suffire à nourrir la population, des famines, et des guerres, bien sûr, des dictateurs qui ne penseront qu’à s’enrichir…

Restons civils : Dans un monde fini, la croissance exponentielle permanente n’est pas possible. Le 21e siècle sera celui d’un changement radical et probablement irréversible vers une civilisation plus équilibrée… si nous réussirons l’exploit de ne pas nous entre-tuer avant.

PaulPomme : Fier sommet de l’évolution, l’homme a réussi à bousiller la planète de façon irréversible. Il a inventé la guerre, la torture, le viol, le mensonge et le cynisme systématique, l’alcoolisme, la finance reine et le Chacun pour Soi. En résumé une espèce sado-maso. Qu’elle crève l’humanité, la biodiversité en sera soulagée.

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9,7 milliards, la population mondiale en 2064

extraits : Selon une étude publiée par la revue médicale The Lancet, la population mondiale pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamer alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle. Peut-on sérieusement croire que dans les pays du Sahel les politiques mettent à disposition des femmes des moyens de contraception alors que l’augmentation de leur population est justement un objectif politique ? Comment croire qu’un pays comme l’Italie ou l’Espagne perdrait la moitié de ses habitants d’ici 2100 ? Idem la Chine?….

Earth4all, une autre tromperie démographique

extraits : Des chercheurs de l’initiative Earth4all ont publié un rapport dans lequel ils esquissent deux scénarios possibles pour l’avenir. Dans le premier, le monde continue à se développer économiquement comme il l’a fait au cours des 50 dernières années. La population atteindrait alors son maximum de 8,6 milliards vers 2046 et se réduirait à 7,3 milliards d’ici 2100.Ce scénario repose sur une hypothèse, la perpétuation de la croissance avec les avantages de développement social qui vont avec. Or tous les indicateurs sont au rouge, écologiques, géopolitiques, économiques… Un monde sous tension n’a plus les moyens de se préoccuper de la fécondité humaine….

MEADOWS et la décroissance démographique

extraits : Lorsqu’une situation se dégrade, les boucles de rétroaction positives tirent le système vers le bas à un rythme sans cesse croissant. Lorsque les populations ont faim, elle cultivent la terre de façon plus intensive. Elles obtiennent davantage de nourriture à court terme, mais cela se fait aux dépens d’investissement à long terme dans l’entretien des sols. La fertilité de la terre diminue, entraînant avec elle la baisse de la production de nourriture. Dans une économie affaiblie, il se peut que les services sociaux soient réduits. Si l’on diminue le financement de la planification familiale, le taux de natalité risque de s’élever. La population augmente alors, ce qui diminue un peu plus encore les services par habitant….

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Des droits de l’Homme aux droits de la nature

Après l’irruption des droits de l’homme de 1789 et des droits sociaux de 1946, la constitutionnalisation de la Charte de l’environnement reconnaissait en 2005 les principes fondamentaux d’une écologie soucieuse du devenir de l’homme

lire https://biosphere.ouvaton.org/reperes/593-charte-de-lenvironnement

Il manque encore la reconnaissance des droits de la nature, mais l’idée fait son chemin…

Antoine Denoix, PDG d’AXA Climat : Les agriculteurs sont exsangues et les aléas climatiques de plus en plus extrêmes. Leur imposer en plus des normes environnementales sans redéfinir avec eux leur rôle futur, cela ne passera pas. Les équipes chargées, au sein des entreprises, du « reporting » social et environnemental (RSE) sont déjà épuisées sous des milliers de pages de documents et de chiffres à produire. Leur demander de mesurer non seulement l’impact du changement climatique sur leur modèle économique, mais aussi l’effet de leurs activités sur la planète et l’humain sans repenser le rôle de la comptabilité, cela ne passera pas. Les manageurs ont déjà le sentiment d’être asphyxiés sous le nombre de réunions et le stress. Leur demander en plus de « donner du sens » à leurs équipes, sans repenser le rôle des managers, cela ne passera pas.

L’écologie, c’est l’irruption des droits du vivant (humain et non-humain) au centre de toutes nos décisions et nos actions. Une déflagration équivalente à l’irruption des droits politiques au XIXe siècle ou des droits sociaux au XXe siècle. Et cela tire tout le reste : le social, l’économique…Nous, dirigeants d’entreprise, devons (ré) apprendre à agir de façon systémique, en acceptant la complexité plutôt qu’en la simplifiant. Nous devons endosser ce nouveau rôle, pour faire émerger une vision de long terme et permettre à chacun d’y jouer le sien.

Le point de vue des écologistes pas dupes

Antoine Denoix est le PDG d’AXA Climate, une entité du groupe AXA lancée il y a 5 ans, dédiée à l’adaptation climatique et environnemental … Axa, groupe mondial d’assurances au CA de 78,8 milliards d’euro en 2023 fait du greenwashing ! Notons que la tribune de leur homme-lige est curieuse : Denoix liste tout ce qui « ne passera pas » et qui, effectivement, commence à occasionner la crise du pacte vert européen. Mais ensuite, l’auteur conclut simplement qu’il faut accepter l’écologie et gérer la complexité, sans indication du moindre début d’une méthode efficace. De toute façon les assurances s’en foutent d’une augmentation des risques écologiques, les tarifs augmentent et c’est tout bénéfice comme avant.

Il n’empêche qu’Antoine Denoix soulève une thématique nouvelle qui est aussi une éthique, « mettre l’irruption des droits du vivant au centre de nos décisions ». Il nous faut penser l’avenir au nom des acteurs absents. Ce qu’on ne nomme pas n’existe pas. Nommer permet de représenter, de pouvoir en discuter, d’y croire jusqu’à pouvoir en faire un statut social. C’est pourquoi l’expression « acteurs absents » précise l’idée de « droits du vivant ».

Selon la définition du Dictionnaire du développement durable, il s’agit des générations futures et des non-humains, absents de nos délibérations actuelles. Une expression nouvelle permet de rendre visible l’invisible. C’est possible, les religions du livre en témoignent : elles font célébrer un dieu abstrait dont l’existence ne pourra jamais être prouvée. Par contre, les enfants de nos enfants et la biodiversité dans la nature sont une réalité tangible dont l’avenir est compromis. Ce serait élargir l’universalité bien plus fondamentalement que le droit de vote aux femmes et aux adulescents si on pouvait inclure dans la participation électorale les êtres vivants non humains, le milieu naturel et les générations futures. Ce n’est pas une procédure véritablement démocratique que de décider sans eux, les acteurs absents ou tiers-absents, de ce qui les intéresse au premier chef. Une telle délibération sans participation de tous les concernés dans l’espace et dans le temps ne peut qu’entraîner de mauvaises décisions : on s’immerge dans la défense d’un groupe particulier et/ou on ignore le long terme.

Mais comment inclure dans la participation électorale des acteurs absents qui, par définition, ne peuvent être présents ? Notre blog biosphere donne des réponses.

Acteurs absents de nos délibérations présentes

extraits : Partout ou presque, on trouve des qualifications doctrinales à propos des « droits » des riverains à un cours d’eau non pollué. Ce qui ne pèse pas dans la balance, c’est le dommage subi par le cours d’eau, ses poissons et ses formes de vie « inférieures ». Il n’est ni inévitable ni bon que les objets naturels n’aient aucun droit qui leur permette de demander réparation pour leur propre compte. Il ne suffit pas de dire que les cours d’eau devraient en être privés faute de pouvoir parler. Les entreprises n’ont plus ne peuvent pas parler, pas plus que les Etats, les nourrissons et les personnes frappées d’incapacité. Mais je suis sûr de pouvoir juger avec davantage de certitude quand ma pelouse a besoin d’eau qu’un procureur ne pourra estimer si les Etats-Unis ont le besoin de faire appel d’un jugement défavorable. La pelouse me dit qu’elle veut de l’eau par son jaunissement, son manque d’élasticité ; comment « les Etats-Unis » communiquent-ils avec le procureur général ? Nous prenons chaque jour des décisions pour le compte d’autrui et dans ce qui est censé être son intérêt ; or autrui est bien souvent une créature dont les souhaits sont bien moins vérifiables que ceux des rivières ou des arbres. » [Christopher D.Stone, « Should Trees Have Standing? Toward Legal Rights for Natural Objects” 1ère édition 1972 (Les arbres doivent-ils pouvoir ester en justice ? Vers des droits de la nature)

droits de la Nature contre droits de l’Homme ?

extraits : La déclaration de Stockholm rédigée en 1972 à l’issue du Sommet sur l’environnement renvoyait encore au Droit de l’homme «  à un environnement sain ». Ce n’était qu’un compromis qui n’a d’ailleurs abouti à aucune amélioration du milieu naturel. C’est pourquoi très récemment (2012) on se radicalise. L’Equateur évoque « la reconnaissance d’un droit de la nature au plein respect de son existence, au maintien et à la régénération de ses cycles vitaux et processus évolutionnaires »

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AIE, OPEP, un match pour ± 100 Mb/j.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie), créée en 1974 en réaction au premier choc pétrolier, représente les grands pays consommateurs d’énergie – Etats-Unis, Europe, Japon… L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) regroupe 12 pays producteurs dont le Venezuela, l’Iran ou encore les Emirats arabes unis. Elle compte aussi une dizaine de pays alliés menés par la Russie, dans le cadre d’une union informelle, l’OPEP+. L’affrontement fait rage.

Sylvaine Travadon : La publication par l’AIE en mai 2021 du rapport « Net Zero by 2050 » pour la décarbonation du secteur de l’énergie comporte plusieurs préconisations chocs : arrêt des nouveaux investissements dans les énergies fossiles, division par quatre de la demande de pétrole… C’est une déclaration de guerre du point de vue de l’OPEP

« Aujourd’hui, ce qui est clair, c’est que le pic de demande pétrolière n’apparaît dans aucune prévision fiable et robuste à court et moyen terme », réagit le secrétaire général de l’OPEP. « Le pic pétrolier et gazier ne sera probablement pas atteint avant un certain temps, et encore moins en 2030 », a lancé Amin Nasser, le directeur général de Saudi Aramco,

le point de vue des écologistes

Il ne faut pas confondre le pic du pétrole en termes géophysiques, le maximum de pétrole qu’on peut extraire de terre, et le pic de la demande qui est une variable socio-économique. Le pic du pétrole conventionnel a été atteint en 2008 , depuis on force la terre à produire 100 Mb/j. Ce n’est pas durable et il y aura un jour ou l’autre le choc pétrolier ultime, la rareté fera exploser le prix et la demande s’effondrera. Ce scénario est inéluctable, mais il est trop lent car le réchauffement climatique implique de laisser dès maintenant sous le sol la majorité du pétrole sous terre. Mais cela met en péril à la fois les magnats du pétrole et le consommateur lambda accro à sa voiture. Alors on va encore attendre le dernier moment et il sera alors trop tard pour s’adapter en douceur…

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

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Des décisions aveuglées par l’état de guerre

La Suède vient de rejoindre l’Alliance atlantique et se remilitarise à marche forcée, le gouvernement a supprimé les aides aux organisations œuvrant pour la paix et le désarmement.

Anne-Françoise Hivert : Le 7 mars 2024, le premier ministre suédois remettait au secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, les documents officialisant l’adhésion de son pays à l’OTAN. La droite libérale conservatrice, arrivée au pouvoir à l’automne 2022 avec le soutien de l’extrême droite, a décidé de suspendre la quasi-totalité des financements publics aux ONG œuvrant pour la paix. Au total, l’agence gouvernementale pour la paix, la sécurité et le développement versait 20 millions de couronnes (1,8 million d’euros) par an à dix-huit organisations – à comparer avec les 119 milliards de couronnes que la Suède va débourser pour sa défense en 2024.

Réaction de la Société suédoise de paix et d’arbitrage, Svenska Freds, fondée en 1883 : « Nous sommes devenus un refuge pour tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette grande transformation que subit la Suède et qui veulent qu’une voix en faveur de la paix et du désarmement continue d’exister… mais quand la Russie a envahi l’Ukraine, les voix pour la paix ont été immédiatement remises en question. » Quand les organisations pacifistes sont invitées sur les plateaux de télévision, elles se retrouvent face à cinq ou six invités, tous favorables à l’adhésion du pays à l’OTAN. dans le débat public. Depuis l’invasion de l’Ukraine,  il n’y a plus de place pour la complexité, on se comporte comme si la Suède avait été attaquée et qu’aucune divergence d’opinions ne pouvait être tolérée.

le débat

les militaristes : Il faut vraiment avoir le crâne épais pour ne pas comprendre que l’entrée dans l’OTAN et le réarmement est le moyen le plus efficace pour la Suède de se prémunir contre toute invasion. Ceux qui ont pour objectif de nous rendre inoffensifs en échangeant nos armes contre des joints, de l’amour et une société inclusive ne réalisent pas dans quel monde, malheureusement ils vivent. Les Trump, Xi, Erdogan, Poutine partout dans le monde n’attendent que ça.

Personne n’aime la guerre, mais ce ne seront pas ces doux rêveurs qui arrêterons les soudards russes lorsque le boucher du Kremlin décidera de passer à la Suède ou aux pays baltes. Dans un monde de prédateurs et de brutes dont la Russie poutinienne est le premier représentant, il n’y a malheureusement pas de place pour la faiblesse . Si vis pacem para bellum .

Les pacifistes : Une société démocratique qui veut empêcher toute opposition à ses velléités du moment n’est plus démocratique. La réalité des conflits est toujours complexe est donc normalement ouverte à la variété des points de vue. Au principe « si tu veux la paix, prépare la guerre », on doit pouvoir opposer le principe encore plus viable dans la durée « si tu veux la paix, prépare la paix ».

En tant qu’objecteur de conscience refusant l’usage collectif des armes mais pragmatique, je suis pour le fait que la Suède n’adhère pas à l’OTAN mais remette l’ensemble de ses forces militaires au service de l’ONU. Si la planète ne connaît qu’une seule armée, transnationale, il n’y aurait plus de guerres interétatiques possibles et Poutine n’aurait jamais eu l’idée d’attaquer une autre nation. On n’attaque jamais les problèmes à la racine, la politique actuelle fait du cas par cas qui ne résout rien fondamentalement.

Le point de vue des écologistes : L’ histoire humaine n’est pas celles des ethnies particulières, même pas celle des hominidés, elle est aussi ce qui récuse toute forme d’ethnocentrisme pour se centrer sur les relations de l’humanité et de la Biosphère. Ce qui importe, ce sont les histoires des déséquilibres que les pratiques agro-industrielles ont entraîné dans le passé comme dans le présent et les perspectives d’avenir souhaitable pour les générations suivantes comme pour les non-humains. Les écoliers ne doivent plus apprendre le temps des Capétiens qui défendent leur royaume contre ses voisins (histoire inversée chez les autres pays concernés), mais le niveau de respect des forêts et des autres espèces qu’on pouvait avoir à l’époque. L’histoire formate l’esprit humain, l’idéologie du territoire national doit laisser place au sens du respect des écosystèmes. Aucun peuple n’a le droit d’interpréter l’histoire de sa propre manière  et de la transmettre comme elle l’entend à ses enfants.

Nous sommes cosmopolite par essence et d’une nationalité quelconque par nécessité temporaire. Une Histoire universelle peut  contribuer à donner à tous les humains un horizon semblable de savoir et de culture à partir d’un temps unifié. Tu dois cultiver la compréhension de tes semblables les homo sapiens, mais surtout retrouver tes racines dans la Nature. C’est seulement ainsi que nous pourrons construire ensemble un espace de paix.

Pour en savoir plus,

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

Des décisions aveuglées par l’état de guerre Lire la suite »

Échec en transparence, échec de la démocratie

L’exercice démocratique dépend du libre accès à l’information . Avec Macron, ce n’est pas le cas, qu’il s’agisse de la réforme de la gouvernance du nucléaire, de la dérégulation des nouveaux OGM, des eaux minérales frauduleuses ou encore de l’A69…

Stéphane Foucart : Parfois, c’est la loi elle-même qui garantit l’opacité. Celle sur le secret des affaires, adoptée durant le premier quinquennat de M. Macron, empêchait par exemple l’accès à la totalité du contrat de concession de l’autoroute controversée entre Toulouse et Castres, l’A69 – contrat que réclamaient les opposants au projet. Le gouvernement Macron empêche tout transparence. Autres exemples :

– démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et fusion de ce qu’il en restera avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le 3 février 2023 à l’Elysée, le président de la République a manifesté le souhait de réunir les deux organismes en un seul, qui assurerait à la fois l’évaluation des risques (incombant à l’IRSN) et leur gestion (du ressort de l’ASN). Les experts chargés d’évaluer les risques présentés par telle ou telle installation seront placés sous l’autorité administrative du haut fonctionnaire qui devra prendre, sous forte pression politique, des décisions. Le rapport à l’origine de ce projet a été classé « confidentiel-défense » !

– rapport d’expertise collective de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail sur les risques des « nouveaux OGM ». Il devait éclairer le vote du 7 février des eurodéputés. Le rapport n’était pas aligné sur la position du gouvernement français. Bloqué par le ministère de l’agriculture, il a dû attendre que la presse en donne les conclusions pour être publié !

– Les eaux minérales contaminées et traitées frauduleusement par de grands minéraliers français ? Le rapport de l’inspection générale des affaires sociales détaillant l’échelle spectaculaire (au moins 30 % des eaux en bouteille recevant des traitements non conformes) et le caractère systémique de ces pratiques a été remis au gouvernement en juillet 2022. Si Radio France et Le Monde n’en avaient révélé, fin janvier, les conclusions majeures, il n’aurait sans doute jamais été rendu public !

– Le rapport de la mission Langreney-Le Cozannet-Mérad sur l’assurabilité des risques climatiques ? Il a été rendu à Christophe Béchu et Bruno Le Maire en décembre 2023, et n’est toujours pas publié !

– Le « chèque alimentation durable » annoncé en décembre 2020 par Emmanuel Macron : sa mise en œuvre devait s’appuyer sur un rapport de trois inspections générales. Trois ans plus tard, le fameux chèque flotte toujours dans les limbes. Pourquoi ? On ne le saura pas : le fameux rapport est confidentiel !

Le point de vue des écologistes transparents

Concernant les grands sujets industriels ou d’aménagement du territoire touchant à la santé et à la sécurité de la population, la France, en particulier depuis les années De Gaulle, n’a jamais été un modèle de démocratie : faites nous confiance on s’occupe de tout. Avec une nouvelle et jeune génération de dirigeants, on pouvait penser que tout cela allait changer, c’est pire. Au moins autrefois on invoquait l’intérêt supérieur de la nation pour expliquer ce mode de gouvernance. Il est vrai que tout pouvoir tente de se perpétuer par l’opacité. Le pouvoir politique comme le pouvoir économique. Sans parler des religions, de l’armée, etc. Il y a défaut de démocratie dans un système qui s’emploie à occulter toute information qui pourrait révéler des dysfonctionnements internes, voire des fautes. Les lanceurs d’alerte sont licenciés de leur entreprise ou même victimes de procès par un gouvernement. Secret des affaires et secret d’État ne devraient pas exister.

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Secret des affaires ou transparence, un choix facile

extraits : Transparence démocratique contre secret des affaires, la controverse est vite tranchée quand on pense que la concurrence est un des principaux défauts de notre système économique. La disposition du «plan Macron 2015» qui prévoyait de protéger le secret des affaires a été rejetée par les députés en février 2015. Motif : la protection des journalistes et des lanceurs d’alerte était jugée insuffisante. Pourtant le Parlement européen adopte à une large majorité la directive sur la protection du «secret des affaires » pour préserver des informations stratégiques afin d’obtenir ou de conserver un avantage concurrentiel, il défend clairement le système libéral. D’ailleurs la définition du « secret des affaires » présente des contours tellement larges que toute information interne à l’entreprise peut potentiellement en faire partie.

Contre le secret des affaires, quelle législation ?

extraits : La transparence de l’information devrait être la règle dans tous les domaines. Mais il faut pour cela combattre le pouvoir de nuisance des lobbies industriel et la capacité des entreprises à étouffer la libre parole de leurs membres.1er cas juridique : Les études confidentielles sur la toxicité du glyphosate doivent être rendues publiques. Ce jugement rendu par le tribunal de l’Union européenne (UE) jeudi 7 mars à Luxembourg marque une étape importante dans la transparence européenne. L’EFSA avait justifié son refus d’accès partiel aux études scientifiques en arguant que « la divulgation de ces informations pourrait porter sérieusement atteinte aux intérêts commerciaux et financiers des entreprises ».

Manning, Assange, Snowden, oui à la transparence totale

extraits : La démocratie dans un système complexe comme le nôtre repose sur la transparence totale de ceux qui agissent sur l’opinion publique. Il n’y a ni mensonge bénin en politique, ni même secret défense ou secret d’Etat. Il y a un intérêt public à savoir comment agit le pouvoir et ce que l’on y fait en notre nom. Les lanceurs d’alerte en matière de transparence comme Bradley Manning, Julien Assange ou Edward Snowden œuvrent pour préserver la démocratie. Ils nous protègent de la tyrannie, ils devraient être indemnes de toute poursuite judiciaire. Malheureusement ce n’est pas le cas….

ce que révèle WikiLeaks de notre démocratie

extraits : Les diplomates sont d’abord au service de « ces princes qui nous gouvernent » et non directement au service de l’intérêt général. La politique étrangère américaine obéit aux principes édictés par Machiavel. L’objectif de Machiavel était de servir le prince et la puissance de l’Etat, les conseillers des présidents aux USA ont le même. Pour nous tous, en tant que citoyens, l’expérience historique devrait nous pousser à rejeter Machiavel, à refuser la soumission, aux princes et aux présidents, et à étudier par nous-mêmes les fins sous-jacentes aux politiques nationales. Il a toujours existé des gens qui pensaient par eux-mêmes, contre l’idéologie dominante, et c’est lorsqu’ils étaient suffisamment nombreux que l’histoire a connu ses moments les plus glorieux….

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Macron a simplifié : IRSN + ASN = ASNR

Une nouvelle entité, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), devrait voir le jour le 1er janvier 2025. Lancée il y a un an à la demande du président Emmanuel Macron, à l’issue d’un conseil de politique nucléaire tenu à huis clos, elle prévoit la fusion des deux instances chargées de ce sujet – l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), principalement responsable du contrôle et de la décision, et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé de l’expertise et de la recherche. Le rapport à l’origine de ce projet a été classé « confidentiel-défense » !

Perrine Mouterde : Les personnels de l’ASN et de l’IRSN, des experts du nucléaire ou encore diverses instances consultatives ont fait part de leur hostilité à l’abandon du système de gouvernance actuel. Pourtant l’Assemblée nationale a voté le 15 mars 2024 en faveur de l’article 1 qui acte la fusion. Le ministre délégué chargé de l’énergie, Roland Lescure : « C’est essentiel pour notre sûreté nucléaire et la relance de la filière. » Les enjeux de transparence ont été au cœur des débats. Les avis de l’IRSN, chargé de l’expertise et de la recherche, sont aujourd’hui publiés avant les décisions de l’ASN, le « gendarme » du nucléaire. La majorité a acté que les résultats d’expertise ne seront rendus publics que « concomitamment » à la décision.

Le point de vue des écologistes transparents

Michel SOURROUILLE : La barrière des 40 ans est la durée de vie prévue des centrales anciennes lors de leur construction. Fessenheim a fêté ses quarante ans en 2018. D’ici 2028, 48 réacteurs sur 58 atteindront la limite des quarante ans d’exploitation, limite déterminée par Framatome (devenue Areva, puis Orano) lors de la fabrication des éléments essentiels. Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Dix cuves (510 tonnes, 11 m de hauteur) de nos centrales sont fragilisées par des fissures et 3 atteignent déjà les limites de sûreté. L’accident devient probable. L’ASN s’est vue obligée d’étudier la question de la prolongation au-delà de quarante ans : elle n’a cessé de repousser sa décision !

merciPourTout : Si l’industrie nucléaire avait été d’une totale transparence, cette disparition d’un organisme de contrôle serait anodin. Or ce n’est pas du tout le cas. Les retards à Flamanville sont dus à des malfaçons dissimulées qui furent découverts par l’ARSN. Un bras de fer terrible opposa l’autorité à EdF, qui pensait pouvoir passer en force. Imprécateur : Tout les accidents nucléaires qui se sont produits à ce jour l’ont été dans des contextes d’autorité verticale, en silo et sans contre-pouvoir. Dictature du capitalisme au Japon et aux USA, du pouvoir en URSS. La France qui possède le plus important des parcs électronucléaires en a été épargné car les diverses autorités de décision, de contrôle, d’exploitation, de sûreté et d’analyse sont indépendantes et l’une ne peut agir sans l’aval des autres.

PaulD : La nouvelle entité créée par cette loi va donc regrouper expertises sûreté/gestion des risques et stratégie de développement économique. Elle sera donc à la fois juge et partie dans un contexte politique où la relance du nucléaire est érigée comme une priorité pour préserver « l’indépendance énergétique » de la France. Dans ce contexte de forte pression des acteurs politiques et économiques il n’y aura donc plus de garde fou clair à la domination du critère productiviste sur le critère de sécurité. Il y a de quoi s’inquiéter. Dans l’histoire, à chaque fois que l’on n’a pas séparé expertise sécurité et stratégie économique pour des activités de haute technicité, on a rencontré de graves problèmes de sécurité,

MR.24109 : Quand il y aura un souci sur une centrale, nous ne le saurons plus… et quand il va falloir aller plus vite pour installer les EPR, on s’affranchira de la sécurité qui devient un objet encombrant. Dans tous les domaines l’Etat actuel supprime la transparence nécessaire qu’un régime démocratique doit assurer à ses citoyens… Avec des élites ignares en science, nous n’avons pas fini de nous désoler.

Pedagogeek : On a eu l’office de la biodiversité phagocytée par l’office national de la chasse (majorité au CA).On a maintenant l’analyse des risques et la gestion qui fusionnent en matière nucléaire. Bientôt, l’Anses disparaîtra puisque l’on n’aura plus besoin des experts au profit d’une pure gestion des risques sanitaires (phytosanitaires par ex) par un comité bidule, placé près du président de la république (voir Covid).

Achab : Évidemment quand un accident surviendra personne ne sera responsable.

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Nucléaire, scénario catastrophe ou apocalypse vraie ? (2013)

extraits : Le coût d’un accident grave et non contrôlé dans l’Hexagone, comme celui survenu à Fukushima en mars 2011 serait de 760 milliards d’euros et pourrait, dans les conditions les plus défavorables, atteindre 5 800 milliards d’euros.’il a fallu attendre plus de cinq ans pour que le rapport 2007 de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) soit connu : « A cette époque, les résultats des expertises de l’IRSN ne faisaient en règle générale pas l’objet d’une information publique » déclare l’IRSN. Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites ! Depuis toujours le nucléaire civil est considéré comme une affaire d’Etat, allergique à la transparence….

EDF, CGT, ministres…, des menteurs au service du nucléaire

extraits : Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Pourtant, selon le ministre de l’industrie et de l’énergie Eric Besson, « l’équilibre de la filière nucléaire n’est pas menacé par le prix à payer de la robustesse supplémentaire ». Qui croire, un établissement public sous tutelle des ministres ou un ministre sous tutelle des lobbies énergétique….

Laurent Samuel et l’information nucléaire (2011)

extraits : Dans les années 1970, la tâche des journalistes spécialisés en nature et environnement qui souhaitaient informer sur le nucléaire civil était redoutablement difficile : face au black-out quasi-total de l’information, il leur fallait d’abord dénicher des données critiques, souvent apportées par des associations comme l’APRI (Association pour la protection contre les rayonnements ionisants), créée par un instituteur de campagne, par des scientifiques non inféodés au lobby atomique, ou par des syndicalistes CFDT comme Bernard Laponche ! Après quoi, les journalistes devaient convaincre des rédacteurs en chef réticents de sortir ces infos….

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La culpabilité gagne les skieurs sans neige

Son attachement à la montagne, elle le doit à une passion pour le ski-alpinisme intacte depuis ses 14 ans. Aussi appelée « skimo », cette discipline consiste à dévaler des pentes hors piste après les avoir grimpées avec des skis de randonnée. « Quand on vit un tel dépassement de soi en montagne, malgré le froid et la fatigue physique, c’est viscéral, on devient accro », assure-t-elle.Mais, depuis trois ans, l’évidence s’étiole. Marie-Charlotte Iratzoquy, jeune athlète de 23 ans et trois fois championne de France par équipes, est tiraillée par sa conscience écologique…

Victoire Radenne : L’anxiété provoquée par les manifestations concrètes du dérèglement climatique en montagne s’est insidieusement installée dans son quotidien d’athlète. « Pour skier, je dois monter de plus en plus haut. Chaque hiver, les chutes de neige se font de plus en plus rares .» La fonte des glaciers trouble ses aspirations : «  Aujourd’hui, je vois tous les jours les signes de détérioration des glaciers… Je me sens égoïste de continuer à pratiquer mon sport, alors je passe mon temps à compenser sur la manière dont je consomme. » La culpabilité la ronge. « Sans neige en France, il faut partir à l’étranger et alourdir notre empreinte carbone », regrette-t-elle. En 2023, pour la Coupe du monde de ski alpin, en Suisse, la neige a été retirée directement des glaciers. Un choix irrationnel qui alimente l’accablement qu’elle éprouve : « A l’origine, notre sport, c’est le respect de la nature, pas sa détérioration. » Elle refuse désormais les compétitions trop lointaines, qui lui demandent de prendre l’avion. « Mais je continuerai tant que je pourrais pratiquer mon sport sans neige artificielle, proche de là où j’habite »…

Le point de vue des écologistes sans ski

Rumi : Pauvre jeune femme ! Qu’elle fasse donc du surf ça nous évitera ses jérémiades de crocodile.

A.Plantard : Certains commentaires montrent bien le fossé entre nos habitudes du XXIe siècle et celles à adopter.

Hydropente : Tant qu’elle y est, elle peut aussi considérer l’impact climatique négatifs de ses vêtements et chaussures en matière synthétique et habiter dans une grotte sans chauffage! Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs du paléolithique y arrivaient, alors pourquoi pas elle?

Doudup : On trouve des similitudes entres les alpinistes et les marins : même passion pour les grands espaces, l’air pur, le dépassement de soi. Mais même proportion aussi à dépendre des énergies fossiles pour vivre de sa passion. Organisation de compétitions à l’autre bout de la planète, recours aux matériaux carbone pour l’équipement, dérivés du pétrole, hélicoptères pour filmer les exploits.

Ours : Comme l’indique l’ADEME, l’empreinte CO2 du tourisme, c’est le déplacement… à 77 % ! le reste n’est que broutille par rapport à cet impact destructeur.

Amiliajc : Nos jeunes démarrent leur existence dans la perspective du renoncement, la liste est abyssale pour arriver comme il le faudrait à 2 tonnes de carbone ; on en est à 10. Comment diviser l’impact de nos modes de vie dispendieux par 5 sans déprimer.

Zerro : Marie-Charlotte mérite d’autant plus de considération qu’il n’est pas du tout évident à 23 ans de gérer ce type de contradictions et de questions. Quant à comprendre le chemin à prendre individuellement et collectivement pour gérer au mieux un problème systémique, c’est probablement mission impossible.

ti Gilou : Les prédictions de René Dumont à la présidentielle 1974 se sont toutes réalisées 50 ans plus tard. La croissance infini mène la planète au désastre. On ne peut que féliciter cette jeune athlète qui ne cède pas aux marchands du temple.

Gradlon : Le réchauffement climatique fait désormais l’objet des inquiétudes et discussions 24 heures sur 24. Les politiques et les médias nous abreuvent de rêves et de promesses, neutralité carbone grâce aux voitures électriques, etc. Qu’on se le dise, qu’on le répète: la seule solution au réchauffement climatique est la diminution de la population humaine. Soit elle sera subie. Soit elle sera organisée. Cela signifie le contrôle des naissances en France et en Europe en jouant sur les allocations familiales d’une part. En interdisant d’autre part toute immigration, au même titre que la Chine qui sait garder ses frontières. La vie humaine n’a pas plus de valeur, sinon moins désormais, que la faune et la flore.

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Covid-19, l’oraison funèbre du « tout-ski »

extraits : Victoire, les pistes de ski resteront fermées jusqu’en janvier. La phrase du premier ministre Jean Castex nous a mis en joie : « Il sera loisible à chacun de se rendre dans ces stations pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes ; toutes les remontées mécaniques et équipements collectifs seront fermées au public.(26 novembre 2020) » Le Covid-19 aurait du nous apprendre à distinguer entre l’essentiel et le superflu et à abandonner les « stations de ski ». De toute façon le réchauffement climatique nous condamne à éviter tout ce qui dégage inutilement des gaz à effet de serre, à commencer par les flux touristiques vers une montagne plus ou moins enneigée et les canons à neige comme piètre substitut aux cycles de la nature….

De la neige hélitreuillée pour skier

extraits : Même la ministre de l’écologie réagit : « Enneiger des stations de ski par hélicoptère n’est pas une voie possible. »* Le directeur du syndicat mixte à Luchon-Superbagnères, conscient que ce n’est pas hyper écologique, se défend : « C’est vraiment exceptionnel, on n’a pas eu le choix cette fois-ci. » C’est en fait la faute du conseil départemental de Haute-Garonne qui sait calculer le bon rapport coût/bénéfice : « En termes de retour sur investissement, il faut multiplier au moins par 10 ». Les skieurs sont contents et 50 à 80 personnes vont pouvoir travailler grâce à cette opération aérienne….

Des vacances de Noël sans chausser les skis

extraits : La Biosphère espère que vous allez passer un bon Noël sans skis. On ne peut en effet maintenir la montagne « propre » quand on y multiplie les immeubles et les remonte-pentes. Ce n’est pas un loisir qui préserve la Biosphère que de déplacer des citadins en mal d’air pur vers de lointaines destinations où on va recréer la ville et poursuivre des activités sans intérêt. Mais le greenwashing règne dans tous les  domaines. On veut dorénavant vendre la destination neige en l’inscrivant sur le registre du développement durable ! L’office de tourisme d’Avoriaz avait installé un « corner environnemental » qui invite à calculer son empreinte écologique….

Ski : le consumérisme touristique, c’est fini

extraits : En 2018, j’étais au Pla d’Adet dans les Pyrénées, arrivé en covoiturage, refusant toute remontée mécanique, descendant en raquettes à Saint Lary, quasiment seul sur l’étroit sentier neigeux, au milieu du silence vertigineux et des sapins ployant sous le poids de la neige. Le plaisir physique et l’éloge de la lenteur. Mais n’est-ce pas déjà trop que de faire 300 kilomètres pour un plaisir solitaire même s’il est partagé en couple ?….

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