Dévendeur, déconsommation… Béchu Christophe !
Face au Black Friday, l’Ademe et Christophe Béchu dégainent les « dévendeurs ». La Confédération des PME réclame l’arrêt de cette campagne de communication pour la réparation et le réemploi qu’elle juge stigmatisante : « Les commerces sont explicitement visés avec un message qui se veut humoristique d’un soi-disant « dévendeur » dont la mission est de faire fuir les clients d’un magasin de bricolage, d’électroménager ou d’habillement. » « Nous demandons à l’Ademe son retrait immédiat, faute de quoi nous envisagerons une action en justice pour dénigrement commercial », ont annoncé l’Union des industries textiles (UIT) et l’Union française des industries mode et habillement (Ufimh). La campagne de publicité prônant la sobriété dans la consommation a été qualifiée de « maladroite » par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire…
Christophe Béchu , ministre de la transition écologique : « Le dérèglement climatique nous impose des choix de société. Si nous voulons mener notre transition écologique, nous n’avons pas d’autre choix que d’aller vers plus de sobriété dans notre façon de consommer. Pour prendre ce tournant, il nous faut combattre des récits et des imaginaires très puissants, qui sont totalement contraires au modèle de société durable que nous devons construire. Je pense, par exemple, au récit de la « fast fashion », je pense au récit du « Black Friday » qui vantent un modèle de surconsommation insoutenable pour la planète mais aussi pour notre souveraineté économique. Notre propre récit collectif, autour du personnage fictif du « dévendeur », incite les gens non pas à ne pas acheter, mais à examiner d’abord les alternatives à l’achat neuf, comme la réparation, la location ou les produits reconditionnés. Tous les ingrédients sont sur la table pour que le 24 novembre les Français se tournent vers un « Green Friday », un « vendredi vert » consacré aux alternatives à l’acte d’achat neuf, comme la réparation, et au « made in France ». »
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extraits : « La lecture des études a fini de me convaincre. Il nous faut suivre la lucidité des scientifiques et sortir collectivement du déni. Cela peut contribuer à une accélération de la prise de conscience, et donc de la stratégie de planification. Chaque dixième de degré compte et crée, de façon exponentielle, des conséquences sur nos sociétés. » (Christophe Béchu)
Le point de vue des écologistes dévendeurs
XY : Les spots sont géniaux et jubilatoires ! Pour une fois qu’une infime partie du gouvernement pense à l’intérêt des citoyens !
Diego : Je ne pensais pas dire ça un jour, mais tout mon soutien à M. Béchu. Les gesticulations face à lui du lobbyiste désigné de la surproduction, pour quelques minutes de timide bon sens, sont pathétiques et symptomatiques de ce qui nous attend : le capitalisme à outrance ne cédera RIEN, pas un pouce de terrain devant à la nécessité de la transition écologique, sans geindre et tempêter. Il est vain de chercher un compromis avec ces gens-là.
Qleberche : Et bien on n’est pas sorti de l’auberge si, dès qu’on parle de qualité au lieu de quantité, tous les commerçants hurlent de concert…
Pierre : Pourquoi parler d’une « campagne de publicité » de l’ ADEME ? Il s’agit simplement de messages de bon sens pour la sobriété de consommation ! Mais bien sûr, dès qu’on touche au « bizness », ça crie !
Wender : La maison brûle et on tire sur les pompiers. Est-ce du bon sens ?
Hervé Corvellec : Un peu comme des buralistes qui se plaindraient que les campagnes anti-tabac leur retirent des clients.
O. Pinion : Vaut-il mieux nuire à tout un secteur plutôt que nuire à tout le climat de la planète et aux conditions de vie futures de la majorité de ses habitants ?
Jbs : Réciproquement, les pubs pour des équipements neufs sont aussi une insulte pour les réparateurs d’appareils en panne.
lecteur lamba : Réparer = acheter (un service, des pièces, etc). Acheter d’occasion = acheter quand même. Louer = faire tourner un commerce de location. Donc ces spots ne dénigrent pas le commerce, enfin !! Au contraire, ils promeuvent le travail des commerces et artisans locaux, et pas de la grande industrie.
Michel SOURROUILLE: Après nous avoir abreuvé de publicités pour surconsommer, les entreprises ne sont pas contentes quand il y a opposition à leur impérialisme ! Appuyé par le ministre de l’économie, elles n’ont rien compris à incompatibilité de notre mode de vie actuel avec une planète dont on croyait pouvoir disposer à notre guise.Vivement qu’on interdise toute publicité pour les vêtements et la suppression totale des défilés de mode.
Christophe Béchu : « Que 0,2 % du temps d’antenne publicitaire soit consacré à se demander si tous les achats sont utiles, franchement, vu les enjeux de transition écologique, ça ne semble pas déraisonnable »
Jean-Claude Herrenschmidt : Manifestement le message de sobriété a du mal à passer. Il nous faudra encore beaucoup d’inflation, de perte de pouvoir d’achat, d’augmentation vertigineuse du prix de l’énergie, de début de disettes, enfin de beaucoup de choses désagréables pour que la prise de conscience qu’il se passe quelque chose de « pas comme d’habitude » à laquelle on ne peut vraiment rien faire… Ceux qui vivent déjà à la rue ne verront pas beaucoup de différences.