La population mondiale au 1er janvier 2025

Nous avons dépassé officiellement depuis 2022 le chiffre de 8 milliards d’humains au niveau mondial, ce qui est beaucoup trop. En 2024, nos effectifs ont encore augmenté de 81 millions de personnes, soit plus que la population française de 68,4 millions (au 1er janvier 2024). Tous les médias nous font croire qu’il y a baisse de la fécondité et donc qu’on a besoin de faire des enfants. On occulte le fait que le taux de croissance de la population mondiale est encore de 1 % en 2024, soit un doublement en 70 ans. Imaginez une population de plus de 16 milliards en 2100 ! Ingérable et invivable.

Située en haut de la chaîne alimentaire, l’espèce Homo sapiens vit déjà au détriment de toutes les autres espèces. Notre agriculture et nos besoins d’espaces urbanisés ne peuvent qu’empiéter sur l’espace vital dévolu à toutes les espèces, donc nuisent fortement à la biodiversité. Par exemple la faune sauvage a presque complètement disparue pour laisser la place à nos animaux d’élevage. La solution incontournable est donc simple, programmer la sobriété démographique. C’est ce que demande l’association Démographie Responsable (DR), la seule et unique association en France à s’inquiéter du surnombre.

Différentes estimations de la population mondiale en ce 1er janvier 2025

En millions d’habitants et en début d’année selon les compteurs suivants :

 Sources                                        2024            2025            Progression

Countrymeters                              8 147             8 250          + 103 millions soit  + 1,3 %

Duurzame Demografie                 8 082           8 156          +   74  millions soit  + 0,9 %   

INED                                             8 075           8 197          + 122  millions soit  + 1,5 %

PopulationCity.world                       8 055           8 139          +   84  millions soit  + 1,0 %  

Population.io                                 8 082           8 155          +   73  soit  millions + 0,9 %      

Population Matters                        8 114           8 156          +   42  soit  millions+ 0,5 %  

The Population Project                  8 099          8 155          +   56  millions soit  + 0,7 %

Terriens.com                                  7 989          8 063          +   74  soit  millions + 0,9 %

US Census Bureau                        8 020          8 092          +   72  soit  millions + 0,9 %

Worldometers                                8 082           8 197         +  111 millions  soit  + 1,4 %

Moyenne :                                     8 075          8 156           +  81  millions soit  + 1,0 % 

source de ce tableau : le blog de Didier Barthès, porte-parole de DR

Cette année a vu la publication des nouvelles statistiques et projections de l’ONU et celle de l’édition bisannuelle de l’INED « Tous les pays du monde« . Toutes deux mettent en avant la poursuite de la baisse de la fécondité. Mais notre niveau est si haut que le surcroît de la population en milliard d’habitants se passe sur une période de plus en plus courte. Notre population s’est accru de 1 milliard en 130 années (1800-1930), puis de 1 milliard tous les 22 ans sur la période 1930-1974, et de 1 milliard tous les 12 ans entre 1974 et 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire. Comment nourrir, loger et offrir quelques commodités à une telle masse d’entrants. Avec l’épuisement des ressources fossiles, le réchauffement climatique et les dégâts que notre civilisation techno-industrielle inflige à la planète, la notion de développement durable devient obsolète.

La fécondité mondiale s’établit à 2,2 enfants par femme en 2024, mais les taux de fécondité restent très hétérogènes. Nombre de pays sont déjà passés sous le seuil de renouvellement des générations tandis que l’Afrique – notamment subsaharienne -, et quelques pays d’Asie connaissent toujours des taux de fécondité de 4 enfants par femme. 

Rappelons qu’inévitablement, sur un monde fini, nous devrons aller vers la diminution de nos effectifs et que, plus nous attendrons, plus les problèmes se poseront demain de façon accrue.  Rappelons aussi que les jeunes d’aujourd’hui sont peut-être les chômeurs de demain et les vieux d’après-demain ; toute augmentation du nombre de naissances aujourd’hui se traduirait par des charges grandissantes plus tard.

La réalité de la surpopulation est actuellement niée par les médias. Les analyses restent dans une logique de court terme et de non prise en compte de la beauté du monde et de ses équilibres écologiques à préserver.

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Bilan 2024, l’oubli de la question environnementale

En 1973, Robert Poujade devenait le premier de nos ministres de l’écologie. Dans son livre-témoignage de 1975, il titre « Le ministère de l’impossible ». Rien n’a changé depuis au niveau gouvernemental. En 1974, René Dumont était le premier candidat à la présidentielle sous l’étiquette écolo. Les candidats suivants n’ont jamais réussi à faire progresser l’écologie électoralisée. Vingt ans après, on peut même dire qu’il y a une régression de la conscience écologique au niveau collectif.

Stéphane Foucart : L’année 2024 n’aura pas seulement été celle d’une crise politique sans précédent en France, elle a aussi entériné la quasi-disparition de la thématique environnementale de l’agenda politique. La ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, passe du neuvième au douzième rang protocolaire, le climat disparaît de sa titulature et elle perd l’énergie. En 2017, on s’en souvient, Nicolas Hulot avait été nommé ministre d’Etat, troisième dans l’ordre protocolaire du gouvernement. De plus les mots d’ordre ont subtilement glissé. Sur le front climatique, il est de plus en plus question d’« adaptation » : ce n’est rien d’autre, en creux, qu’une manière d’accepter que la société thermo-industrielle et le climat terrestre restent sur une trajectoire de collision.

Regarder hors de France, n’offre pas de l’horizon une image différente. Le malheur et la souffrance extrêmes des guerres et des famines renvoient de facto la dégradation de l’environnement à un simple inconfort qui prête, après tout, bien peu à conséquences. Une quantité astronomique d’enquêtes, d’articles de vérification des faits ou de vulgarisation sur le réchauffement climatique ont été produits par la presse de qualité. Le résultat ? On le cherche.

Rappel historique d’il y a bientôt 20 ans

Le président J.Chirac avait lancé en janvier 2003 les premières assises de la charte de l’environnement : « Aux côtés des droits de l’homme de 1789 et des droits sociaux de 1946, et au même niveau, nous allons reconnaître les principes fondamentaux d’une écologie soucieuse de devenir de l’homme ». Le 28 février 2005, un texte était approuvé par les parlementaires réunis en Congrès :

« Considérant,

« Que les ressources et les équilibres naturels ont conditionné l’émergence de l’humanité ;

« Que l’avenir et l’existence même de l’humanité sont indissociables de son milieu naturel ;

« Que l’environnement est le patrimoine commun des êtres humains ;

« Que l’homme exerce une influence croissante sur les conditions de la vie et sur sa propre évolution ;

« Que la diversité biologique, l’épanouissement de la personne et le progrès des sociétés humaines sont affectés par certains modes de consommation ou de production et par l’exploitation excessive des ressources naturelles ;

« Que la préservation de l’environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation ;

« Qu’afin d’assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins ;

« Le peuple français proclame :

« Art. 1er. – Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.

« Art. 2. – Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement.

« Art. 3. – Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences.

« Art. 4. – Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu’elle cause à l’environnement, dans les conditions définies par la loi.

« Art. 5. – Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.

« Art. 6. – Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.

« Art. 7. – Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement.

« Art. 8. – L’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte.

« Art. 9. – La recherche et l’innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la mise en valeur de l’environnement.

« Art. 10. – La présente Charte inspire l’action européenne et internationale de la France. »

La Biosphère constate avec soulagement que les humains reconnaissent pour la première fois dans un texte fondamental qu’ils ont des devoirs envers l’environnement beaucoup plus qu’ils n’ont de droit pour eux-mêmes. L’année 2005 n’est donc pas complètement vide de sens, même si on parle encore d’environnement plutôt que d’écologie et de protection de la Nature !

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Tous nos articles, publiés en décembre 2024

tendances structurelles

Big History vers le royaume des Ténèbres ?

Bilan 2024. L’autocratisation de la démocratie

L’engagement écolo

Luttes écologistes et stratégies gagnantes

L’assoc anti-pub R.A.P. défend notre avenir

France-Nature-Environnement défend notre avenir

le site Reporterre défend notre avenir

« Démographie Responsable » défend notre avenir

Des journalistes qui défendent notre avenir (JNE)

Question biodiversité

COP climat, biodiversité, désertification !!!

L’anthropocentrisme mis en échec en Espagne

IPBES, un rapport qui occulte la démographie

Les loups entre la vie et la mort

Narendra Modi, l’impérialisme éradicateur

Question décroissance

obsolescence du PIB (Produit Intérieur Brut)

Penser la décroissance en l’an 2025

Les décroissants n’auront plus leur mensuel

Protectionnisme contre l’absurde Mercosur

le revenu médian des Français, trop élevé !

Les multinationales rendent malades nos enfants

Question démographique

CHINE. 1,4 milliards et ça ne suffit pas !

Mayotte, l’eau manque et tout le reste

Pacification de l’existence

L’industrie des armes prospère sur des cadavres

Défense militaire versus transition énergétique

Questions socio-techniques

En finir avec la « neutralité » scientifique

Flamanville, un réacteur enfin branché

Questions politiques

COP16 contre la désertification, le fiasco

CNDP en débat, nous sommes tous concernés

Démocratie ou dictature en temps de crises ?

Gouvernement Bayrou : nos 13 conseils de Noël

Gouvernement Bayrou, on prend les mêmes !

François Bayrou n’aime pas les malthusiens

Agribashing, ras-le-bol de l’écologie ???

Question religieuse

Les dix commandements valent 5 millions de dollars

Laïcité, le pape François n’est pas pour !

Les raisons de ne pas croire au père Noël

La Bible, une construction historique récente

Pour ne pas croire en l’existence de Jésus

Bertrand Russell, raison et déraisons

Questions sociétales

Le tourisme, une activité qui va disparaître

François Gabart devient écolo, bravo

Hier le Covid-19, demain le H5N1…

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Bilan 2024. L’autocratisation de la démocratie

La situation de la démocratie dans le monde est pire

que celle que nous avons connue dans les années 1930,

or à l’époque cela annonçait une guerre mondiale.

Discours de Staffan Ingemar Lindberg, directeur de l’Institut Varieties of Democracy

En 2023, 42 pays se trouvaient dans un processus d’autocratisation, soit 35 % de la population mondiale ;

au 31 décembre 2023, 71 % de la population mondiale (contre 48 % il y a dix ans) vivait dans une autocratie ;

Sur les 60 pays qui ont organisé des scrutins nationaux, 31 sont des autocraties ;

des dirigeants autoritaires ont été renforcés par les élections, comme en Russie ;

En France, l’extrême droite a pris de l’ampleur, en Allemagne l’AfD progresse…

la cerise sur le gâteau, c’est évidemment la réélection de Donald Trump aux Etats-Unis ;

La situation est pire que celle que nous avons connue dans les années 1930…

la vague d’autocratisation dans les années 1930 a débouché sur la seconde guerre mondiale ;

Des dirigeants qui arrivent aujourd’hui au pouvoir à l’issue d’élections relativement démocratiques mettent en œuvre un programme antipluraliste…

ils sapent les médias, les journalistes, les organisations de la société civile…

puis ils cherchent progressivement à contrôler le système judiciaire ;

Ils utilisent beaucoup la désinformation…

Quelques grandes entreprises technologiques dominent le marché et modifient les algorithmes pour générer le plus de profits possible. Il y a donc une incitation structurelle à cultiver et à diffuser davantage de désinformation, de fausses nouvelles et de théories du complot, plutôt que la vérité et une discussion honnête et respectueuse ;

Si vous vous rendez aux urnes et que vous votez sur un mensonge, plus personne n’a de compte à rendre et il n’y a plus de mécanisme démocratique ;

Il est facile de ne pas voir ce qui se passe avant qu’il ne soit trop tard…

Le point de vue des écologistes optimistes

« La connaissance et la raison contre l’ignorance. L’éducation contre la haine et l’endoctrinement.
La tolérance et le respect de l’autre
contre tous les fanatismes et les discriminations.
Voilà les défis que notre démocratie doit relever. Tel est l’enjeu vital »

C’est l’inscription que l’on peut lire sur une tombe de quelqu’un qui avait échappé à la mort dans les camps de concentration !

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Démocratie ou dictature en temps de crises ?

extraits : La démocratie ? Le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres. Ou, comme l’exprimait Winston Churchill : “La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes”. Avec la libre confrontation des idées, il s’agit pour les sociétés humaines de sortir des relations de pouvoirs pour les remplacer par des relations de coopération. La dictature va à l’inverse. Il semble que ce système autoritaire est en expansion dans beaucoup de pays, en Argentine par exemple….

Démocratie ou dictature, les tendances actuelles

extraits : Aujourd’hui, nous constatons que les principaux éléments qui, dans l’histoire, caractérisent une séquence précédant un basculement autoritaire sont en place : perte de repères, brutalisation, contestation des institutions et des élites, crispations identitaires, manipulation du langage, etc. L’extrémisme identitaire (religieux, nationaliste ou ethnique) durcit une opposition entre « eux » et « nous » potentiellement explosive et contagieuse. Personne ne maîtrise plus vraiment de tels engrenages enclenchés ou nourris par des apprentis sorciers croyant pouvoir instrumentaliser des passions qui finissent souvent par les dévorer eux-mêmes….

Léviathan climatique, dictature supranationale

extraits : Le livre de Geoff Mann et Joel Wainwright, Climate Leviathan s’intéresse aux différents types de scénarios politiques susceptibles d’émerger en réponse aux crises écologiques. C’est Thomas Hobbes, comme le titre le suggère lui-même, qui se trouve au cœur du livre – le Léviathan. Hobbes observait une nation déchirée par la guerre civile anglaise et estima qu’il valait mieux renoncer à sa liberté sous l’autorité d’un souverain tout puissant plutôt que de vivre dans une tel contexte de brutalités. Les perturbations écologiques actuelles vont créer les conditions permettant à une nouvelle autorité souveraine de « prendre le commandement, déclarer l’état d’urgence, et mettre la Terre en ordre, tout cela au nom de la sauvegarde de la vie » – et cette fois-ci à l’échelle planétaire, et non plus nationale. En appelant à des accords lors des COPs de chaque année, nombreux sont les militants du climat à avoir légitimé le Léviathan climatique au lieu de le contester…..

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Narendra Modi, l’impérialisme éradicateur

Dès fois j’ai envie de pleurer en écrivant un article… surtout quand il s’agit d’éliminer tous les derniers vestiges de notre vie d’avant.

Située à 1 800 kilomètres de la pointe sud de l’Inde, couverte à 95 % de forêts tropicales primaires et de mangroves, peuplée d’espèces endémiques, riche de lagons, récifs coralliens et plages de sable blanc, Grande Nicobar constitue encore une des terres presque vierges en Inde. Elle s’étend sur 910 kilomètres carrés, mais ne compte que 9 000 habitants, dont deux groupes indigènes isolés, les Nicobarese (environ 1 000 membres) et les Shompen (entre 200 et 300), seuls habitants de l’île jusqu’en 1969. Mais l’archipel d’Andaman-et-Nicobar appartient à l’Inde, donc à Narendra Modi !

Sophie Landrin : Le gouvernement du nationaliste Narendra Modi a donné son feu vert, en 2022, à un vaste plan imaginé par le NITI Aayog, son principal cercle de réflexion, pour développer économiquement l’archipel. L’île devrait accueillir, d’ici à 2052, 650 000 habitants. Les promoteurs ne cachent pas leurs buts : positionner l’île en acteur majeur du transbordement de marchandises, créer une zone de libre-échange de « classe mondiale », capable d’offrir une « alternative à Hongkong » et renforcer la présence stratégique de l’Inde dans l’océan Indien. L’impact environnemental va être considérable sur l’île et en mer. Le projet pourrait entraîner le génocide des Shompen. Le ministère de l’environnement, des forêts et du changement climatique a délivré l’autorisation environnementale finale en novembre 2022. L’omniprésent conglomérat de Gautam Adani, le magnat proche de Narendra Modi, figure parmi les entreprises candidates.

En 1956, le gouvernement indien avait délimité la quasi-totalité de l’île (751 kilomètres carrés) en tant que « réserve tribale », la destinant à l’usage exclusif des peuples indigènes Shompen et Nicobarese et interdisant tout empiétement. En 2013 Le petit paradis de Grande Nicobar avait été classé par l’Unesco comme réserve de biosphère et accessible aux étrangers uniquement sur autorisation préalable, a été miraculeusement préservé du tourisme et de la modernité.

Le point de vue des écologistes

La nature est mal faite, elle a sélectionné un prédateur sans pitié qui sait éradiquer tout ce qui existe et se protéger contre presque toute les formes du vivant. Homo, plutôt demens que sapiens, a utilisé des armes de plus en plus sophistiquées pour arriver à ce résultat pitoyable : il se retrouve de plus en plus seul sans forêts primaires ni eau naturellement potable, au milieu de ses surfaces goudronnées et de ses immondices, acculé à retourner ses armes contre ses semblables pour s’accaparer les dernières ressources vitales. Comme l’écrivait Pierre Jouventin, « L’homme, cet animal raté » !

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L’origine des guerres, la spoliation des paysans

extraits : Chez les peuples de chasseurs-cueilleurs, les conflits étaient brefs et peu sanglants ; ils cessaient souvent lorsqu’un homme était tué, voire seulement blessé. Le chef, dans ces sociétés premières, n’est pas celui qui tape ou crie le plus fort, mais celui qui organise le partage. La bifurcation décisive a eu lieu durant le néolithique, marqué par l’apparition de l’agriculture, de la sédentarisation, des villes et des premiers États…..

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Défense militaire versus transition énergétique

Financer la remilitarisation du monde, ou financer la lutte contre le réchauffement climatique, il faudrait choisir, car les nations n’auront pas la capacité financière de faire les deux… ni les moyens géologiques. La déjà très inquiétante pression mondiale en terme de minerais profite bien plus au lobby militaro-industriel qu’à la transition énergétique. Une seule question : Les Écologistes peuvent-ils toujours soutenir la remilitarisation du monde ?…

“la géologie ça sert d’abord à faire la guerre”

Il y a de bonnes raisons de se préoccuper de minerais, minerais stratégiques, minerais de transition. Si l’époque nous oblige à nous intéresser davantage au lithium, au cobalt et au cuivre (plutôt qu’au pétrole ou au gaz), il serait naïf de croire que les enjeux se résument à choisir entre être pour ou contre les SUV électriques. Ben voyons ! La guerre des minerais va nous sauter à la figure car la géologie, çà sert d’abord à faire la guerre, pour reprendre la célèbre formule du géographe Yves Lacoste.

Une étude intitulée Du sang sur le Green Deal’ remet en question ces beaux discours écolos. Elle montre et démontre comment les industriels de l’aéronautique et de l’armement, avec leurs alliés au sein de la Commission européenne, ont fait pression pour s’assurer que de nouvelles mines seraient bientôt à notre disposition… quelle que soit l’acceptabilité sociale des projets. Cette liste officielle des minéraux critiques de l’UE inclut l’aluminium et le titane, deux métaux essentiels aux intérêts du complexe militaro-industriel, mais d’une utilité limitée (surtout le titane) pour la transition énergétique. Nos industriels de la défense sont aussi accros au néodyme, au tantale et au tungstène, au même titre que les secteurs de l’automobile et des éoliennes. Pareil pour le lithium. Tout le monde vous dira que ce lithium renvoie aux batteries des voitures électriques. Mais il est présent dans de nombreux systèmes d’armes comme les drones et sert aussi à la propulsion des sous-marins.

Nul n’a besoin d’être géologue pour comprendre l’intérêt du nickel associé au minerai de fer, il permet de fabriquer des aciers spéciaux…, y compris pour les chars de combat. Certes, le cobalt en provenance des mines de RDC est le métal des technologies de l’information : mémoires magnétiques, piles et électrodes de batteries. Mais il est utilisé à 75 % (de la consommation mondiale) pour produire des aciers spéciaux et des alliages. L’avion de combat américain F-35 de Lockheed-Martin en utilise près d’une demi-tonne. Si l’aluminium et le titane figurent dans la liste officielle des minéraux critiques de l’U.E., ce n’est pas tellement en raison de leur utilité pour la transition énergétique, mais plutôt parce qu’ils sont essentiels (surtout le titane) pour satisfaire les besoins du complexe militaro-industriel.

Article de Ben Cramer

https://athena21.org/polemologie-irenologie/bonjour-leurope/de-la-transition-energetique

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Les multinationales rendent malades nos enfants

Aux Etats-Unis, près des trois quarts des adultes et plus d’un tiers des enfants sont en surpoids ou obèses ; les maladies chroniques liées à l’alimentation (diabète, maladies cardiovasculaires, troubles métaboliques, cancers…) sont devenues un véritable fardeau sanitaire. Bryce Martinez, un jeune homme atteint de diabète de type 2 et de stéatose hépatique accuse onze multinationales agroalimentaires (Coca-Cola, PepsiCo, Kraft Heinz, Kellogg’s, Nestlé…) d’avoir sciemment promu et commercialisé des aliments ultra-transformés « marketés » pour les enfants et pourtant nocifs.

Mathilde Gérard : Les aliments ultratransformés (AUT) désignent les produits industriels composés notamment d’additifs : conservateurs, exhausteurs de goût, agents émulsifiants ou texturants…Ces aliments ont pris une place majeure dans l’alimentation jusqu’à constituer, en Amérique du Nord, plus de la moitié des apports énergétiques. On retrouve dans cette catégorie nombre de céréales du petit déjeuner, des gâteaux, des biscuits apéritifs, des plats préparés, des sauces en conserve ou encore des boissons sucrées. Par rapport à de précédentes actions en justice, l’argumentaire du plaignant cible spécifiquement le caractère ultra-transformé des aliments industriels et leurs propriétés addictives. Les travaux sur les propriétés addictives des aliments ultra-transformés restent en revanche plus embryonnaires.

La plainte de Bryce Martinez établit un lien direct entre les pratiques du secteur agroalimentaire et celles de l’industrie du tabac, notant une perméabilité entre les entreprises de ces deux filières avec l’usage de méthodes similaires visant à semer le doute. Jusqu’à présent aux États-Unis, les tribunaux ont invoqué la liberté d’expression pour autoriser les entreprises à propager la malbouffe chez les enfants.

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2023/11/04/ Matraquage publicitaire et malbouffe

extraits : Sourd aux appels répétés à encadrer le marketing de la malbouffe qui cible les enfants, le gouvernement français s’est contenté ces dernières années de faire confiance aux industriels qui promettent de limiter l’exposition des plus jeunes aux produits trop gras, trop sucrés, trop salés. Grave erreur. Le gouvernement – comme les précédents – a déjà refusé à au moins cinq reprises d’agir ces dernières années, alors que cet encadrement était possible dans la loi EGalim (2018), dans plusieurs propositions parlementaires sur l’alimentation industrielle ou la malbouffe, dans la réforme de l’audiovisuel public (2020), dans la loi Climat et résilience (2021) et récemment dans la loi encadrant les dérives des influenceurs (2023)…

2019/01/22/ Un régime alimentaire aux mains des marchands

extraits : Voici quelques confessions bienvenues de Christophe Brusset :« Ancien industriel de l’agroalimentaire, je ne consomme plus du tout les produits que je vendais. Quand j’ai commencé ma carrière il y a une vingtaine d’années, on avait encore des produits relativement simples, traditionnels, avec moins d’additifs. En termes nutritifs, les additifs sont parfaitement inutiles au consommateur. Les colorants sont là parce que le produit est moche. Les exhausteurs de goût, parce que le produit n’est pas bon. Les dernières études de l’Inserm assurent que si vous augmentez de 10 % la part de produits ultra-transformés dans votre alimentation, vous augmentez de 12 % votre risque de cancer. Le consommateur doit fuir absolument les aliments « ultratransformés » qui ont des listes d’ingrédients à rallonge….

2015/03/14/ Mainmise de l’industrie sur nos repas : trop de sucre

extraits : Pour lutter contre les caries mais aussi l’obésité ou le diabète, l’Organisation mondiale de la santé avait recommandé début mars 2014 la limitation à moins de 10 % de la ration énergétique journalière la part des sucres ajoutés dans l’alimentation, soit 50 grammes de sucre ( 12 cuillères à café). Si tu prends un bol de céréales le matin, une cannette de boisson sucrée et un yaourt sucré, tu as déjà dépassé cette limite ! Mais ce n’est pas la protection de la santé qui fait les lois, c’est le lobbying des industriels. Voici quelques éléments de réflexion….

2014/01/08/ Interdisons les sodas, place à l’écologie responsable

extraits : Explosion de l’obésité mondiale, explosion de la vente de sodas, les deux sont liés. Au Mexique, l’achat d’une bouteille de Coca-Cola de 3 litres paraît être une dépense de première nécessité. Dans un pays devenu le premier consommateur mondial de sodas Sept Mexicains sur dix sont victimes d’obésité (IMC, indice de masse corporelle, supérieure à 30), ou de surcharge pondérale (IMC > 25). Entre 1980 et 2008, le pourcentage de personnes affichant un IMC supérieur à 25 est passé de 23 % à 34 % au niveau mondial. Les dépenses de santé explosent. Première cause de mortalité, le diabète, qui affecte de plus en plus d’enfants. C’est la responsabilité de l’industrie agroalimentaire qui remplace l’eau par des sodas et le régime alimentaire traditionnel par des produits trop riches en graisses, en hydrates de carbone et en sucre…..

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Les dix commandements valent 5 millions de dollars

LE MONDE avec AFP : Une tablette de marbre présentée par la société Sotheby’s comme la plus ancienne au monde gravée des 10 commandements a été vendue plus de 5 millions de dollars le 18 décembre 2025, a annoncé la maison d’enchères à New York, malgré des questions sur son authenticité. Découverte en 1913 lors d’excavations pour la construction d’un chemin de fer sur l’actuel territoire d’Israël, la tablette porte l’inscription des versets de neuf des dix commandements qui apparaissent dans la Bible et la Torah.

Quelques remarques

a.ferrier : Les « experts » qui ont décrété que cette pierre était authentique estiment qu’elle date d’une période allant de 300 à 800 de notre ère… « Fourchette » plutôt large et pour une période considérablement éloignée de celle lors de laquelle les dix commandements sont censés avoir été « communiqués » par Dieu à qui l’on sait… vers 1446 av. J.-C.

Michel Sourrouille : Le décalogue est inscrit dans le Deutéronome, histoire des juifs jusqu’à l’exil en Babylonie. Il s’agissait du discours d’un chef de tribu, qui se masquait derrière le nom de Dieu pour faire passer de façon brutale son propre message : « Moi, Yahweh, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, punissant l’iniquité des pères sur les enfants et les descendants jusqu’à la troisième et quatrième génération pour ceux qui me haïssent, et faisant miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et gardent mes commandements. » Ces préceptes ont servi de fil conducteur aux principes éthiques d’une grande partie de l’humanité pendant plusieurs millénaire. Mais le Décalogue comporte 3 articles sur le respect de la divinité, 3 articles sur le respect de la vie familiale, 4 seulement sur le respect de la vie sociale et aucun sur le respect pour la Nature ; beaucoup de choses pour Dieu et rien pour encadrer une organisation socio-économique qui détériore la « Création ».

Fëp : Qui a envie de payer 5 millions pour se faire commander ? Un paumé.

Bandera : Ce qui est cocasse, c’est la vente de la pierre par le musée de la Torah. Décidément, on ne se refait pas.

philippe libre : Le marché du faux a un bel avenir !

Cassouletradical : Le « territoire actuel d’Israël » en 1913, n’est-ce pas la Palestine ?

Le POINT DE VUE DES ÉCOLOGISTES

Les Dix Commandements de la biosphère

Tu pratiqueras la simplicité volontaire ;

Tu as autant de devoirs que de droits ;

Tu aimeras la planète comme toi-même ;

Tu réagiras toujours de façon proportionnée ;

Tu protégeras l’avenir des générations futures ;

Tu respecteras chaque élément de la Biosphère ;

Tu ne laisseras pas les machines te dicter leur loi ;

Tu adapteras ta fécondité aux capacités de  ton écosystème ;

Tu ne causeras pas de blessures inutiles à ton environnement ;

Tu vivras des fruits de la Terre sans porter atteinte au capital naturel.

Les dix commandements valent 5 millions de dollars Lire la suite »

Laïcité, le pape François n’est pas pour !

La loi de 1905 en France acte la séparation des Églises et de l’État. Elle abolit le Concordat et le système des cultes reconnus : il n’y a plus de religion recevant une consécration par l’État et tous les cultes sont sur un pied d’égalité. Fruit de l’histoire singulière de l’émancipation de l’État par rapport à l’Église, la conception française de la laïcité est difficile à saisir pour de nombreux étrangers. Le pape, gardien suprême de la foi catholique, n’est évidemment pas le mieux placé pour en faire la promotion. Mais on pourrait attendre de lui qu’il fasse une lecture juste d’un principe et d’une législation conçus pour permettre la cohabitation de toutes les formes de croyance et d’incroyance.

éditorial du MONDE : En choisissant la Corse pour son troisième voyage en France, le pape François a réitéré un message de méfiance à l’égard du modèle laïque français. Plaidant en faveur d’une « saine laïcité », qui ne soit « ni statique ni figée, mais évolutive et dynamique », en bref souple « à la corse », le pape François a ainsi réitéré, sous une forme atténuée, la critique qu’il a déjà exprimée d’une laïcité française à la « coloration héritée des Lumières beaucoup trop forte » conduisant, selon lui, à présenter les religions « comme une sous-culture ». Le pape François, en posant d’emblée le principe laïque comme un dogme figé, tend à conforter les tenants de la conception qu’il entend dénoncer, celle qui fait de la laïcité une arme antireligieuse et non un vecteur de liberté pour chacun, essentiel au vivre-ensemble. Hautement respectables et puissants, les messages humanistes du pape seraient portés avec plus de force si l’Église qu’il incarne savait mieux reconnaître ses propres errements, en tirer les enseignements, et vivre davantage avec son époque.

Nos textes sur la religion pendant l’année 2005, tout début de ce blog biosphere.

20.01.2005 Le préservatif contre la religion

Le 18 janvier, la conférence des évêques espagnols admettait l’usage du préservatif dans la lutte contre le sida. Le jour suivant, son porte-parole publiait un communiqué affirmant que « l’usage du préservatif est contraire à la morale ». La doctrine de l’Eglise n’a donc pas changé, pour elle l’usage du préservatif implique une conduite sexuellement immorale, mieux vaut l’abstention des relations sexuelles illicites et la fidélité mutuelle entre conjoints pour faire face au danger du sida.

Ce n’est pas avec des demeurés comme ça qu’on va pouvoir entamer une décroissance démographique des humains pour sauver la Biosphère.

06.02.2005 L’écologie, chrétienne ?

Le Dieu des humains n’a jamais rien apporté à la Biosphère car il est à leur image, raciste, possessif, cruel et complètement ignorant du nécessaire équilibre des cycles vitaux. Dieu s’intéresse uniquement aux affaires humaines du temps présent, il ne porte pas de jugement sur la destruction des ressources fossiles, sur la perte de biodiversité ou sur le changement climatique. La religion occidentale est fondée sur le dogme anthropocentrique de domination de la Nature, elle est donc au cœur de sa destruction et ce n’est pas quelques contre-exemples comme St François d’Assises qui va nous faire oublier les délires des papistes pour la multiplication des naissances, donc contre le préservatif. Les sbires de toutes les chapelles judéo-chrétiennes (ce qui inclut les musulmans) ne développent pas la communion entre toutes les créatures du ciel et de la terre, mais un communautarisme dirigé à la fois contre le pluralisme des cultures et la diversité des espèces (végétales et animales).

Face à cela, la colère de la Biosphère est le cri de l’ensemble des créatures victimes de la démesure prédatrice de l’activité économique. C’est pourquoi les humains devraient être de plus en plus nombreux à relayer cette colère pour retrouver cette vocation de rédempteur cosmique qu’on ne peut trouver que dans l’écologie profonde.

20.02.2005 L’Église s’envoie en l’air

Pour sa retraite, le cardinal Jean-Marie Lustiger a reçu un billet d’avion dit « intégral » sur Air France, lui donnant le droit d’emprunter les lignes de la compagnie sur tous les continents pendant deux ans. A plus de deux kilos de gaz à effet de serre par litre de kérosène, on peut déjà dire que l’Eglise catholique veut bien faire un cadeau à l’homme, mais aucun au réchauffement climatique. Pourtant la Biosphère serait malgré tout conciliante s’il s’agissait de porter la bonne parole environnementale, prônant ici ou là dans des conférences la réunification entre les élus de Dieu et toutes les autres créatures du ciel et de la terre. Mais pour Jean-Marie Lustiger le seul discours valable est d’insister sur le baptême, car « baptisés, vous ne l’êtes pas par hasard parce que c’est le choix de Dieu ».

Amen pour les croyants, démerdes-toi comme tu peux pour sauver la planète.

03.04.2005 Le pape ou la planète ?

Début 2005, plus de 1300 scientifiques réunis par l’ONU à propos de l’état des écosystèmes de la planète ont rendu leur diagnostic. Selon ce rapport, environ 60 % des écosystèmes permettant la vie sur terre ont été dégradés par l’activité humaine, et cela de façon plus accentuée au cours des cinquante dernières années que dans toute l’histoire de l’homo sapiens. Les humains ont depuis 1945 converti pour l’agriculture plus de terres qu’aux XVIIIe et XIXe siècles réunis. Entre 1750 et 2005, 60 % de l’accroissement de la concentration en gaz carbonique dans l’atmosphère s’est produit seulement depuis 1959. Il s’agit d’une pression telle sur les fonctions naturelles de la planète que la capacité des écosystèmes à répondre aux demandes des générations futures ne peut plus être considérée comme acquise. Les pauvres des zones rurales sont déjà touchés par cette catastrophe parce qu’ils dépendent plus directement des services d’origine éco-systémique. Le verdict est sans appel mais les médias ne lui accordent que quelques brèves. Ce rapport publié et oublié juste avant la mort du pape Jean Paul II s’efface, il paraît plus important de consacrer au décès d’un seul homme des heures et des heures dans les journaux télévisés du monde entier, des pages et des pages dans la presse écrite. Pourtant du point de vue de la Biosphère, cette « disparition » d’un pape n’a aucune signification, aucune valeur si ce n’est la mise à disposition pour les décomposeurs de quelques dizaines de kilos de chair.

Un jour prochain les humains devront choisir entre leur propre culte ou celui de la planète.

05.04.2005 Poussière, tu n’es que poussière

Il y en a comme Mgr Comastri qui inventent de trop belles histoires : « Le Christ a ouvert largement les portes du paradis au pape et, à l’entrée, il y avait certainement Marie à laquelle le souverain pontife s’est dévoué entièrement ». Il y a la Biosphère qui en appelle aux réalités : « La séquence après la mort du pape commence de manière interne, les enzymes du système digestif commencent par manger les tissus, ce qui engendre la putréfaction, puis le corps entame sa décomposition ; s’il se trouvait à l’air libre, les insectes vont y avoir accès, leurs œufs vont donner naissance à des larves qui mangeront la matière. Tout corps est un écosystème recyclable, la mort du pape n’est qu’un événement anodin dans le déroulement implacable des cycles vitaux ».

Pour faire le paradis sur Terre, il est temps d’abandonner les croyances stupides et de penser en ces termes la mort humaine : « Poussière, tu n’es que poussière et tu redeviendras poussière. L’essentiel est ce que tu as fait de ta vie ».

6.04.2005 bienheureuse pauvreté

Lors du dernier conclave de 1978, les cardinaux-électeurs étaient logés dans de petits appartements de fortune fabriqués à la hâte où ils pouvaient juste disposer d’un vase de nuit, même pas d’eau courante. Ils se mettaient ainsi à l’unisson du peuple des pauvres que toute Eglise qui respecte le message du Christ se devrait de soutenir. Mais ils résideront dorénavant dans des chambres individuelles spacieuses et confortables. La Biosphère regrette ce changement qui paraît sans doute anodin, mais qui est symptomatique d’une Eglise qui n’a jamais penser aux équilibres globaux à respecter entre l’existence humaine et les écosystèmes. Pourtant la pauvreté pour tous est dorénavant nécessaire, il y a surcharge de l’activité humaine sur la planète.

L’eau sera de moins en moins un bien en libre disposition de tous : retour à l’eau du puits, Messieurs les cardinaux !

(NB : Cette année a vu Joseph Aloisius Ratzinger devenir pape le 19 avril 2005

sous le nom de Benoît XVI. Un évènement sans importance !)

20.04.2005 Relativisme

Avant même d’être pape, Josef Ratzinger s’en prenait violemment à la « dictature » du relativisme en tant qu’attitude qui ne reconnaît rien comme définitif et n’a comme mesure que ses propres désirs. C’est là faire peu de cas des vertus de la démocratie qui recherche à tâtons la vérité dans les méandres de la planète. Ce ne sont pas les « vérités » de la Bible ou du Coran qui peuvent fixer des limites aux appétits insatiables de la société thermo-industrielle ou de la démographie humaine galopante, ce sont les perturbations des écosystèmes qui exigent de la rationalité humaine un autre comportement, un changement radical du mode de vie et de procréation.

« Tant que vous oublierez la vérité des cycles vitaux, vous serez comme de petits enfants traînant à la dérive, emportés par n’importe quelle doctrine et invention des hommes » (épître de la Biosphère aux Humains).

22.04.2005 Création ou évolution ?

Un professeur américain de biologie fut condamné en 1925 à une amende pour avoir enseigné les théories de Darwin (l’évolutionnisme). Il a fallu attendre 1987 pour que la justice interdise définitivement, au nom de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’enseignement du créationnisme (Dieu a créé l’univers et l’Homme). La Biosphère dirait même que toute idée de créationnisme doit être abandonnée au nom des découvertes scientifiques : il vous faut admettre que toutes les formes de vie existant aujourd’hui descendent d’un même organisme : les gènes qui mettent en place le plan de fabrication d’un être humain sont les mêmes que ceux fonctionnant chez un ver de terre ou une céréale. Maintenant on sait qu’il n’y a ni plan préétabli par un dieu, ni dessein intelligent concocté par la nature, il n’y a que le hasard.

Est-ce déroger à la libre-expression que de dire qu’on exprime une grosse connerie si on disait encore le contraire ?

02.06.205 Catéchisme immoral

Pour l’Église du Vatican, il y a des manipulations du langage qui cherchent à rendre anodines les réformes de mœurs, remettant ainsi en cause l’équilibre de la société. On parle par exemple d’interruption volontaire de grossesse au lieu d’avortement, et ce qui passait autrefois pour un délit ou un crime est devenu une revendication de liberté, puis un droit parfois reconnu par le législateur. L’Église ne peut que condamner un tel droit fondé sur des considérations subjectivistes, individualistes et pragmatiques, pour elle il faudrait en revenir aux réalités objectives : le libre choix d’avorter doit être condamné parce que, s’il vise le bien de la mère, il oublie le « droit à vivre de l’enfant ». Malheureusement le droit de vivre d’un enfant, à plus forte raison quand il s’agit d’un embryon, ne repose sur aucun argumentaire fiable ; il n’y a aucun caractère sacré de la vie humaine, il n’y a aucune définition avérée de la dignité de la personne humaine et de son caractère intouchable ; le droit de tuer est une constante de l’humanité que ce soit par l’intermédiaire de la peine de mort ou des guerres, des avortements légaux ou illégaux, sans parler des infanticides pratiqués dans certaines sociétés premières. La religion ne peut dicter sa loi à une société démocratique, le droit à l’IVG découle objectivement de nécessités socio-économiques. Mais ces déterminants humains dépendent surtout de l’environnement naturel. Le droit à l’avortement n’est pas seulement le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est aussi le droit de l’enfant à s’insérer de façon harmonieuse dans une vie familiale stable, c’est surtout le droit de naître dans un bio-système équilibré, et jouir ainsi d’une existence durable.

Pour la Biosphère, il y a bien d’autres manipulations du langage qui cherchent à induire en erreur, comme « croissance », ce mot nocif qui fait croire que tout est possible dans un monde fini. Bien que l’avortement soit le signe d’un échec de la contraception, c’est un droit à valoriser dans un monde surpeuplé. D’ailleurs il n’est pas anodin de constater que ce projet catholique de « lexique des termes ambigus et controversés » sur la famille et les questions éthiques est né en 1994, juste après la conférence internationale du Caire sur la population. Membre observateur des Nations unies, le Saint-Siège avait alors lutté contre les mesures visant à freiner la croissance démographique. On constate donc la duplicité d’une Eglise qui utilise le sens du sacré et une soi-disa

12.07.2005 L’Islam, scientifique ?

Il y a un effort dans le monde islamique pour démontrer que le Coran contient un certain nombre de vérités scientifiques ultérieurement confirmées par la recherche scientifique. Hubert Reeves posait alors cette question à un intellectuel musulman d’Algérie : «  Et si vous découvrez que le Coran contient des erreurs scientifiques, que feriez-vous ? ». L’intellectuel, c’est-à-dire celui qui peut maîtriser l’apparence par des mots mais certainement pas l’intelligence des choses a répondu : « Impossible, le Coran ne peut pas se tromper car c’est la parole de Dieu ».

Cultivez donc votre proximité avec la Biosphère, elle peut s’étudier et même se manger alors que les divinités à l’image de l’Homme sont vraiment trop bêtes.

29.07.2005 L’Islam nataliste

Quand l’ayatollah Khomeyni est arrivé au pouvoir après la révolution islamique de 1979, les programmes de planification familiale mis en place par le Shah ont été démantelés. Khomeyni exhortait en effet les femmes à faire davantage d’enfants parce qu’il fallait des soldats pour l’islam. En conséquence, le taux de croissance annuel de la population a atteint plus de 4 %, soit un doublement tous les 17 années seulement. Mais à la fin des années 1980, le coût social et environnemental d’une telle croissance est devenu perceptible et le discours religieux a changé : la diminution du nombre d’enfants devenait une responsabilité sociale et 80 % des dépenses de planification familiale furent pris en charge par le budget de l’État. Environ 15 000 « maisons de santé » furent ouvertes pour permettre à la population rurale d’avoir accès aux services de régulation des naissances.

La Biosphère constate que la parole de ceux qui se disent les serviteurs de dieu n’est en fait qu’une mascarade pour imposer leurs propres règles aléatoires dans les rapports sociaux.

11.08.2005 L’incertitude religieuse

Au Pakistan, les madrasas enseignent aux enfants des classes défavorisées essentiellement le Coran et les hadiths (dires du prophète). Elles créent ainsi chez ces enfants une habitude de pensée caractérisée par l’extrémisme religieux et l’intolérance envers ceux qui ont une vision différentes de leur religion. Une fois étudiants, ils sont amenés à croire que le monde entier, spécialement l’Occident et les juifs, veut miner l’islam et qu’ils doivent le défendre contre ces attaques. Mais l’islam n’est pas monolithique, il y a cinq fédérations de madrasas, les fondamentalistes sunnites, les sunnites marqués par la tradition soufi, les sunnites salafistes, les sunnites proches des frères musulmans et les chiites. Ces écoles, sectaires avec les autres religions comme envers leurs propres coreligionnaires, montrent par l’absurde la validité du principe de laïcité. Si toutes les religions, au lieu d’interpréter de façons différentes leurs différents livres sacrés, montraient que les humains n’ont pas à privilégier leurs propres croyances dans des dieux à leur image, alors le monde pourrait-il devenir plus paisible. Mais la laïcité ne résout rien au fond.

Si toutes les religions éduquaient les enfants dans le respect des équilibres de la Biosphère, alors le monde pourrait-il devenir plus paisible, sans terrorisme aveugle en Irak, en Angleterre, en Égypte ou ailleurs.

09.12.2005 La culture dans la nature

L’animisme est cette forme de religion qui attribue une âme aux animaux et aux phénomènes naturels. En territoire animiste, on ne retrouve ni castes d’artisans séparés, ni culte des ancêtres, ni démiurges créateurs, ni goût pour les patrimoines matériels, ni obsession de l’hérédité et de la filiation, ni flèche du temps, ni assemblées délibératives. Ainsi les indiens Jivaros de l’ethnie Achuar qui vivent entre Equateur et Pérou : ils pensent que les humains, les animaux, les plantes et les esprits n’appartiennent pas à des réalités séparées : tous étant également dotées d’âmes, ils peuvent communiquer entre eux. Cette façon de considérer l’ensemble du monde vivant comme les partenaires d’une sociabilité généralisée n’est pas une lointaine exception amazonienne, elle se retrouve chez divers peuples d’Asie, d’Amérique ou d’Océanie. Dans ce système règne la simplicité productive et la limitation des besoins, ces règles de vie incontournables permettant la durabilité extrême. Ce sont les ancêtres d’une écologie bien comprise, la sauvegarde des besoins des générations futures ne passait pas par le « développement ».

Quand la culture future des humains aura intégré à nouveau une symbiose avec la Nature, alors la Biosphère sera-t-elle plus paisible pour ses composantes humaines et non-humaines

15.09.2005 Le vice de la luxure

Le nouveau « Catéchisme de l’Eglise catholique abrégé » est paru en France le 1er septembre. Il traite en 600 questions-réponses de la vie sur Terre. On apprend (question 492) que « sont des péchés gravement contraires à la chasteté l’adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l’expression du vice de la luxure ». C’est donc là selon Benoît XVI « un texte de référence sûr et authentique ». Mais le nouvel opuscule romain se préoccupe beaucoup des questions de morale privée, presque pas des injustices sociales, aucunement de la protection de la Nature. Il faut dire que ce parti-pris est très ancien : le Décalogue (ou loi de Moïse, plus connu sous la dénomination « les dix commandements ») comporte 4 articles sur le respect de la divinité, 3 articles sur le respect de la vie familiale et 3 seulement sur le respect de la vie sociale ; rien sur l’environnement.

Nulle mention dans ces textes religieux, ni hier ni aujourd’hui, de l’équilibre à respecter entre la Biosphère et le comportement humain. La religion catholique n’est qu’anthropocentrisme désuet et souvent immoral : la masturbation ne rend pas impuissant.

28.12.2005 Une foi sans modération

La 19e rencontre à Lyon de la communauté de Sant’Egidio a constitué en 2005 un « Davos des religions » qui réunit rabbins et musulmans, cardinaux et pasteurs, prélats orthodoxes et bouddhistes ou taoïstes. Un appel a été ratifié par tous les religieux présents : «  Les religions ne veulent pas de la guerre, du terrorisme… Celui qui se sert du nom de Dieu pour légitimer la violence avilit la religion. Aucune guerre n’est jamais sainte ». Alors on s’interroge : que faudrait-il faire des textes sacrés qui appellent à la violence ? Certains disent qu’on ne peut pas découper la Bible avec des ciseaux, d’autres qu’il faut distinguer dans le Coran ce qui est historique, donc soumis à évolution, de ce qui est permanent. Mais l’essentiel serait la capacité des croyants à discuter les textes sacrés, les approfondir et en éliminer les outrances.

Alors là, la Biosphère doute, plusieurs centaines si ce n’est quelques milliers d’années de vraies/fausses interprétations ont justifié les guerres, les inquisitions et les représailles les plus atroces. Rien n’est sacré si ce n’est le respect de l’équilibre des écosystèmes, tout le reste est anthropocentrisme sans fondement. Il ne faut pas désespérer, un jour la protection de la Biosphère apparaîtra comme la seule foi qui sauve.

29.12.2005 Un jeûne sans voiture

Depuis des siècles et des siècles, les religions soumettent des peuples à leurs dogmatismes par l’esprit, ou par le fer si le conditionnement mental ne suffit pas. Toutes les religions majoritaires prônent le culte de dieu et l’apaisement/conflit entre humains sans s’intéresser le moins du monde à notre mère Nature. Mais en 2005 plusieurs évêchés (Trèves, Mayence…) ainsi que l’Église protestante de Rhénanie, Hesse-Nassau, Palatinat et Luxembourg ont appelé les chrétiens à renoncer à leur voiture pendant la période du Carême (20 février au 20 mars) en optant pour le vélo ou les transports en commun : « Rouler moins en voiture signifie plus de santé pour vous et pour la Création ». Un bilan indique que 1760 volontaires ont accepté de suivre ce jeûne, la société thermo-industrielle pourrait changer si le milliard de chrétiens et le milliard de musulmans suivait rapidement la même voie. Mais comment généraliser un discours entre des sectes qui se veulent contradictoires et dont le respect des écosystème ne fait pas partie des fondamentaux ?

La « Création » à l’origine des humains, c’est à la Biosphère que vous la devez, elle est le début et la fin de toute vie. En vérité en vérité je vous le dis, vous devriez célébrer l’existence de la Biosphère puisque vous n’êtes qu’une de ses infimes parties. Toutes les composantes de votre corps existaient déjà dans les premiers instants de la Biosphère, votre statut actuel ne peut se dissocier du support matériel qui vous associe aux autres espèces et à la place de votre planète dans l’univers, votre survie dépend de la sienne. De l’intérieur ou de l’extérieur des religions, respectez la Biosphère,  source de la vie : c’est le seul message qui soit véritablement œcuménique.

Le point de vue des écologistes laïques

L’article 1 de la loi de 1905 assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public. Ses grands principes sont l’égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction de religion ; la garantie du libre exercice des cultes ; la neutralité de l’État. La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

Après les différent schismes religieux, vive la liberté de conscience ! Un transfert de transcendance s’opère alors entre la religion et l’idéal politique ou économique. Croire en Dieu ne va plus de soi. Fini les arguments d’autorité. Nos sociétés ultra-modernes se trouvent alors face à une crise du « croire » inédite ; douter est à la mode, on doute de tout, surtout depuis qu’il y a des marchands de doute. Et dans le même temps on croit à n’importe quoi, c’est la magie des réseaux sociaux. Il n’y a que l’écologisme pour donner une nouvelle image d’une religion dans ce qu’elle a de meilleur, quand elle est fidèle à sa vocation d’être pourvoyeuse de lien et non de division.  La « religion » a en effet une double signification, elle relie (religare) et elle rassemble. Elle permet une pratique institutionnalisée qui apporte une cohérence au monde et le maintien de cet ordre.

Pour un avenir apaisé, c’est l’écologisme qui porte en lui un changement profond par rapport aux religions du livre (bible, nouveau testament, coran), un retour à une vision plus en phase avec les possibilités d’une vie viable, vivable et conviviale sur cette planète. L’écologisme signifie que nous voulons nous relier à notre maison commune, qui est à la fois notre propre maisonnée, la société et de façon globale la Terre. Cela n’éliminera pas les controverses ; le mélange des connaissances scientifiques, des contraintes socio-économiques et des interprétations philosophiques laisse un large manœuvre de débat sans fin. Mais l’important c’est de reconnaître que nous sommes dépendants de réalités biophysiques, c’est la Terre-mère qui importe, pas Dieu-le-père caché dans la stratosphère.

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La Bible, une construction historique récente

La Bible hébraïque, commune aux juifs et aux chrétiens, a été composée durant un millénaire, par petites touches, en réponse aux crises traversées par le peuple hébreu. Ce n’est qu’une histoire parmi d’autres, pas de quoi en faire une référence.

Thomas Römer : c’est Moïse qui aurait écrit au XIIIe siècle avant notre ère le Pentateuque, les cinq premiers livres de ce que l’on appelle aujourd’hui la Bible. Cette vision ne repose toutefois sur aucune base historique. Des études archéologiques et épigraphiques ont démontré que ce n’est qu’à partir de la fin du IXe siècle avant notre ère que des documents écrits sont apparus de manière significative dans les royaumes d’Israël et de Juda. On y observe des styles fort différents et de nombreuses tensions, voire des contradictions. Ce qui est sûr, c’est qu’au VIIIe siècle le royaume d’Israël a connu une période de prospérité sous le règne de Jéroboam II (environ 787-747 avant notre ère). Les scribes de Jéroboam ont probablement fixé une première version de l’histoire de l’Exode qui avait été d’abord, comme celle de Jacob, transmise oralement. Après la chute du royaume d’Israël, en 722 avant notre ère, et son intégration dans l’Empire assyrien, Jérusalem, la capitale du petit royaume de Juda, prend son essor. L’histoire de la naissance de Moïse ressemble de près à la légende de la naissance du grand souverain mésopotamien Sargon d’Akkad ( mise par écrit sous Sargon II, à la fin du VIIIe siècle), dont on raconte comment il a été adopté par la déesse Ishtar, qui l’a installé comme roi sur tous les peuples. Les scribes judéens ont donc construit la figure de Moïse à l’image du fondateur mythique de la dynastie assyrienne, pour revendiquer la supériorité de leur dieu, Yahvé. La première édition du livre du Deutéronome contient de nombreux parallèles avec les traités de vassalité assyriens. La destruction de Jérusalem et de son temple par les Babyloniens en 587 avant l’ère chrétienne provoqua, dans l’ancien royaume de Juda, une immense crise idéologique. Une première réaction, face à la crise, fut l’élaboration d’une grande narration, par les anciens fonctionnaires de la cour, qui raconte l’histoire d’Israël et de Juda depuis Moïse jusqu’à la destruction de Jérusalem. Un judaïsme de diaspora signifie aux juifs qui vivent en dehors du pays promis que le fondement de leur identité n’est pas le pays, mais la loi divine transmise par Moïse.

Si certains livres prophétiques sont bien antérieurs à la destruction de Jérusalem en 587 avant notre ère et à la destruction du premier Temple, tous ne furent canonisés qu’au IIe siècle avant l’ère chrétienne. La canonisation des « Ecrits » qui regroupent les Psaumes, les livres de Job et de Qohéleth, et bien d’autres, n’intervient qu’après la destruction de Jérusalem par les Romains en 70, probablement durant les IIe et IIIe siècles, en partie en réaction à cette destruction et en partie face au christianisme à l’influence grandissante.

Le point de vue des écologistes

Ni la bible, ni le coran, il nous faut lire dans le livre de la Nature pour l’amour de toutes les formes de vie. Mais pour cela, il nous faut voir dans la bible et le coran qu’imagination humaine, poison de notre pensée. Certes aucune société ne peut vivre sans une certaine forme de religion, un discours rassembleur. Mais les religions du livre font référence à un dieu abstrait, invisible. Impossible de s’entendre puisque ce sont des humains qui interprètent alors la parole de « dieu » pour imposer aux autres leur propre conception de l’existence. Cette relation verticale avec un dieu invisible qu’on dit tout puissant peut être avantageusement remplacée par une relation horizontale de l’individu envers autrui comme envers la Biosphère. Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut essayer d’agir en toute connaissance de cause. Comme on ne peut déterminer l’assise matérielle du divin, les dialogues entre croyants et incroyants sont voués à l’impasse, sans synthèse possible : le raisonnement contre l’acte de foi. Aucun débat sincère et ouvert n’est possible avec un véritable croyant.

Pour la science, les religions de type anthropocentrique sont depuis longtemps obsolètes. On croyait avec la bible que notre planète était au centre de l’univers, et l’être humain au centre de la Terre. Galilée (né en 1564) utilisa une lunette astronomique, récemment découverte, pour observer le relief de la lune et surtout les satellites de Jupiter, démontrant par la même occasion un héliocentrisme beaucoup plus pertinent que le message biblique. Un tribunal de l’Inquisition, dont les membres ont refusé de regarder dans la lunette, l’obligea pourtant à se rétracter en 1633 : « Je jure que j’ai toujours cru tout ce que prêche et enseigne la sainte Eglise catholique et apostolique romaine…  J’abjure les écrits et propos, erronés et hérétiques, par lesquels j’ai tenu et cru que le soleil était le centre du monde et immobile, et que la Terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait. »  L’Eglise catholique n’a réhabilité Galilée qu’en 1992 ! La religion reste toujours un obstacle à l’émancipation de l’espèce humaine.

Le formatage culturel de notre pensée et de notre comportement par le contexte social et idéologique dans lequel nous vivons nous laisse peu de marges de manœuvre. Il faut vraiment faire un effort sur soi-même et souvent contre les autres pour pouvoir affirmer sa liberté de pensée. La critique de la religion est le premier pas d’une réflexion qui se veut personnelle et fondée par les avancées de la science et des recherches historiques.

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Pour ne pas croire en l’existence de Jésus

« Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant Créateur du ciel et de la terre · Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique notre Seigneur … » En réalité « Je crois » veut dire « je ne sais pas », je ne fais que supposer. Mais en tant qu’être de raisonnement, il faudrait savoir remettre en question les croyances religieuses. Certes Jésus est probablement le personnage le plus célèbre de la planète. Or la probabilité que ce soit une simple invention de l’imagination humaine est la meilleure des réponses. Il est vénéré par 2,5 milliards de chrétiens, qui voient en lui le « Christ » (du grec khristos, « oint, messie »), mais aussi par 2 milliards de musulmans. On voit l’ampleur de l’aliénation des foules.

Dieu incarné, rabbin, mystique : qui était vraiment Jésus selon les historiens? Depuis le début des études critiques sur les Evangiles, des centaines de chercheurs ont tenté de lire entre les légendes pour cerner les contours historiques de sa notoriété. Le premier concile du christianisme primitif était une réunion des évêques de l’Empire romain qui se tint à Nicée du 20 mai au 30 juillet 325 sous l’égide de l’empereur Constantin Ier. Il y a bien collusion entre pouvoir temporel et spirituel. Le grand nombre de dissensions au sein du christianisme s’imposait rapidement au maître de l’empire comme un problème à résoudre, problèmes disciplinaires et surtout problème dogmatique. Une confession de foi fut adoptée au concile de Nicée : « Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur de tous les êtres visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, etc. » Jésus devenait une icône, ce n’était pas vraiment le fils de Dieu mais une image imposée par un concile. Une « Vérité d’évangile » très relative.


Gaétan Supertino : La plupart des événements de la vie de Jésus sont rapportés par les Evangiles, dont la mise par écrit n’est attestée qu’une quarantaine d’années après sa mort. Ces disciples, cherchant à défendre leur foi, sont par définition soupçonnés de partialité. Les documents les plus anciens parvenus jusqu’à nous sont les lettres de Paul de Tarse, écrites autour de l’an 50. L’apôtre y mentionne quelques paroles de Jésus, évoque la crucifixion et la résurrection, en fait un descendant du roi biblique David né d’une femme israélite. A partir de la fin du IIe siècle, quatre textes attribués à des contemporains de Jésus – Matthieu, Marc, Luc et Jean –, sont adoptés par la majorité des Eglises de l’Antiquité et progressivement fixés comme « canoniques ». L’existence de Jésus est également évoquée par des auteurs non chrétiens tels que l’historien juif Flavius Josèphe (37-vers 100), les auteurs latins Tacite (58-vers 120) et Suétone (vers 70-vers 140) ou le philosophe polythéiste syriaque Mara bar Sérapion (50- ?), qui le décrivent chacun en quelques lignes comme un « sage » ou un guide condamné à mort par l’autorité romaine de Jérusalem. Rien de précis. Plusieurs personnages de la littérature talmudique, composée entre le IIe et le VIe siècle, sont également identifiés à Jésus : là l’enfant d’une union illégitime avec un Romain, là encore un perturbateur, un charlatan, voire un sorcier, parfois aussi un rabbin empreint de sagesse ou un guérisseur. Les manuscrits de Qumran, cette immense bibliothèque possédée par une secte juive antique découverte en 1947, ne disent rien de Jésus. Le judaïsme antique y apparaît beaucoup plus pluriel qu’on ne l’imaginait, teinté de mystique et d’idées apocalyptiques.

Le manque de cohérence de ces sources conduit aujourd’hui certains auteurs à les rejeter en bloc. Les plus radicaux d’entre eux, adeptes de la thèse « mythiste », vont jusqu’à douter de l’existence de Jésus, ne voyant en lui qu’un mythe. C’est le cas du docteur en théologie américain Robert M. Price, auteur de Deconstructing Jesus (« déconstruire Jésus ») : « Il est frappant de constater que presque toutes les histoires relatées dans les Évangiles peuvent être comprises comme une réécriture chrétienne de passages de l’Ancien Testament. Qu’est-ce qui semble le plus plausible : qu’un homme ait multiplié les pains ou que quelqu’un ait réécrit une ancienne et très célèbre histoire où le prophète Elisée fait de même ?

Donc, que reste-t-il de Jésus ? Il y a peut-être eu un Jésus historique, mais il n’y a pas de raison particulière de le penser.  L’Allemand Hermann Samuel Reimarus (1694-1768) tente de démontrer que Jésus était un personnage messianique juif avec un projet politique de restauration d’Israël et d’opposition aux Romains. Ses disciples, déçus par sa mort, auraient continué son combat et inventé la résurrection. Reconnaissant que tout historien, y compris en milieu scientifique, est sous l’influence de son époque et du monde dans lequel il évolue. Plusieurs découvertes scientifiques sont venues heurter de front les dogmes religieux. Aujourd’hui, on sait par exemple que, contrairement à ce qu’affirme la Bible, le monde ne s’est pas fait en sept jours et que nous ne descendons pas d’un seul couple originel…

Georges Minois : Dans une Église fondée sur l’autorité divine, on est aussi hérétique pour nier un seul point que pour nier le tout. Mais une seule pierre arraché de cet édifice et le tout croule fatalement. La foi est un saut irrationnel en Dieu ; elle n’a d’autre justification qu’elle-même. Il est à supposer qu’un homme parvenu à la croyance religieuse et qui aurait été auparavant philosophe ne s’était jamais exercé à la véritable philosophie. Si vous suivez les lumières naturelles de votre esprit, vous verrez que toutes les religions du monde ne sont que des inventions humaines. Les croyants se mettent à la place de Dieu, en faisant de celui-ci le serviteur de leur désir de félicité éternelle ; leur dieu est une idole au service de leur égoïsme. La liberté requiert l’athéisme….

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Imaginez Noël sans la naissance de Jésus

extraits : La thèse dite « mythiste » va jusqu’à douter de la réalité historique de Jésus. Qu’est-ce qui semble le plus plausible : qu’un homme ait multiplié les pains pour la foule, ou que quelqu’un ait réécrit une ancienne et très célèbre histoire où le prophète Elisée fait de même. Avez-vous besoin d’une incarnation divine pour conduire du mieux possible la vie qui vous a été donnée ? Si les chrétiens n’avaient jamais été informés de l’existence d’un Jésus historique, il ne leur manquerait pas.

Apprendre aux enfants à ne pas croire en Jésus

extraits : En bonne logique, c’est à ceux qui affirment l’existence historique de quelqu’un de le prouver. Pas à ceux qui en doutent. Sinon pourquoi douter de l’existence historique de Krishna ou de Rama qui sont aussi des incarnations humaines du Dieu Vishnou avec des lieux de naissance et de vie précisément situés ? Celui qui défend l’existence de Jésus s’appuie seulement sur l’argument d’autorité, pas sur des preuves. Sur ce blog biosphere, nous préférons nous référer à des réalités biophysiques. La matière a tous les attributs de dieu, à savoir une existence dont l’astrophysique nous montre qu’elle est bien la source de toute chose depuis une éternité de temps et s‘étend dans un espace incommensurable. On peut alors considérer la planète terre comme la mère de toutes les espèces dont la nôtre. …

 

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Les raisons de ne pas croire au père Noël

Les raisons de ne pas croire au père Noël, ni en Dieu, ni aux fantasmes marchands de notre époque.

Franck Ramus, spécialiste des sciences cognitives : Que diriez-vous de parents qui raconteraient à leur enfant l’histoire du Père Noël, mais qui, alors que l’enfant grandit, ne lui diraient jamais qu’il s’agit d’une histoire inventée ? Et qui, alors que l’enfant commence à douter et à opposer des arguments rationnels à l’existence du Père Noël (par exemple, l’impossibilité physique de livrer tous les foyers du monde en une nuit), maintiendraient mordicus que l’histoire est vraie, que ses détracteurs sont mal intentionnés, qu’il est essentiel pour l’enfant d’y croire, et que, s’il n’y croit pas, le Père Noël lui infligera des punitions. Vous trouveriez certainement que ces parents jouent une farce bien cruelle à leur enfant, qu’ils le maintiennent dans un état de sujétion intellectuelle et psychique inacceptable, et qu’ils lui rendent un bien mauvais service en cultivant et en perpétuant sa crédulité d’enfant au lieu de développer son esprit critique. Vous considéreriez cette attitude comme un abus de pouvoir inexcusable, et vous auriez raison.

Si l’on y réfléchit bien, de manière objective et dépassionnée, ce que font tous les parents qui élèvent leur enfant dans la religion – et que la plupart des gens (même non croyants) semblent trouver normal –, c’est exactement ce que tout le monde (même croyant) trouverait inacceptable dans le cas de la croyance au Père Noël. La différence entre Dieu et le Père Noël, c’est simplement que Dieu (et ses multiples avatars) est un Père Noël auquel de nombreux adultes dans le monde continuent à croire. Les raisons de ne pas croire en un dieu sont pourtant exactement les mêmes que celles de ne pas croire au Père Noël : aucune preuve crédible de son existence, et des attributs magiques qui défient à la fois l’expérience personnelle que chacun a du monde et la connaissance objective qu’en fournit la science.

La France s’enorgueillit d’être la patrie des droits de l’homme et de garantir la liberté de conscience de tous les citoyens. Mais celle-ci n’est-elle pas bien théorique lorsqu’elle est si systématiquement bafouée chez les enfants ? La liberté de religion n’est pas la liberté d’imposer sa religion aux autres, fussent-ils ses propres enfants.Or la plupart des religions ont bâti leurs empires sur l’embrigadement précoce d’individus trop jeunes pour disposer de cette liberté.

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Apprendre aux enfants à ne pas croire au père Noël

Une enseignante remplaçante du New Jersey a annoncé à ses élèves, âgés de 6 et 7 ans, que le père Noël n’existait pas. Face au traumatisme enduré, le directeur de l’école élémentaire a envoyé une lettre aux parents pour s’excuser et leur recommande de « prendre les mesures appropriées pour préserver l’innocence des enfants ». L’enseignante a été renvoyée. Elle aurait du être remerciée, félicitée, montrée en exemple. Car l’innocence des enfants est exploitée, dénaturée. le Père Noël est devenu le camelot immonde des marchands les plus fétides de ce monde….

Notre texte le plus ancien sur le père Noël

24.10.2007 Le père Noël est un flic

Numéro 3 du mensuel la Gueule ouverte,

le journal qui annonce la fin du monde (janvier 1973)

Le Père Noël est un des pires flics de la terre et de l’au-delà, le Père Noël est le camelot immonde des marchands les plus fétides de ce monde. les marchands de rêve et d’illusion, véritables pirates des aspirations enfantines, colporteurs mercantiles de l’idéologie du flic, du fric, de flingue… Face à la grisaille géométrique des cités-clapiers, bidonvilles de la croissance, face aux arbres rachitiques, aux peuples lessivés, essorés, contraints, s’étale la merde plaquée or synthétique, la chimie vicieuse de monceaux de jouets, un dégueulis de panoplies criardes, avec, derrière la porte capitonnée le ricanement malin des marchands.

Noël est une chiotte ignoble et on va plonger nos gosses là-dedans ? Mais faut bien faire plaisir au gamin ! Rubrique « Filles » du catalogue des Nouvelles Galeries : 28 pages sur 30 exclusivement consacrées aux poupées, aux dînettes, avec trousses de toilette et fers à repasser miniatures. Les deux pages restantes sont consacrés au tissage, à la couture, à des panoplies de danseuse…et de majorette ! Si avec ça votre fifille n’a pas pigé quel est son rôle futur. Côté « les Garçons » : sur 40 pages, 32 seulement consacrées aux bagnoles, avions, panoplies de cow-boys et carabines à plomb ! Doivent retarder, aux Nouvelles Galeries, j’ai pas trouvé de panoplies de CRS ou de para. Par ailleurs ces jeux sollicitent de plus en plus de consommation électrique. Allez, tenez, on va fantasmer un peu : bientôt pour construire des centrales nucléaires, l’EDF s’adressera à nos gosses et leur proclamera la nécessité de l’atome pour fournir de l’électricité à leurs jouets !

Mais au fond, quelles sont les tendances d’enfants élevés dans un milieu naturel et n’ayant pas à souffrir du poids des divers modes d’intoxication ? Ils courent, ils jouent dans les falques, se roulent dans la boue, ou tentent de percer le mystère de « papa-maman ». Ils vivent, pensent, créent. Refouler ces pulsions naturelles est donc le but criminel de notre société. Sauter à la corde ou jouer au ballon devient un exploit quasi contestataire sur des abords d’immeubles transformés en parking. Le systèmes des marchands au pouvoir a dit : « J’achète le Père Noël ». Les marchands tuent l’enfant, tuent les parents, tuent le jouet.

Devant la clarté du propos, la Biosphère n’a rien à ajouter…

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Gouvernement Bayrou, on prend les mêmes !

On prend les mêmes et on recommence. Parmi les 36 membres du tout nouveau gouvernement Bayrou nommé le 23 décembre 2024, plus de la moitié siégeaient déjà dans l’équipe de Michel Barnier, dont treize sans changement de portefeuille. Agnès Pannier-Runacher est à nouveau Ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche.

Il suffit de remplacer « Barnier » par « Bayrou » dans un texte déjà écrit sur ce blog, c’est kif-kif bourricot :

« Michel Barnier vient d’annoncer le contenu de son tout nouveau gouvernement. A la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher arrive en terrain miné. Depuis le début de l’année, le manque d’allant d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal puis les campagnes électorales ont paralysé la planification. Après de premières restrictions en février, Bercy a encore prévu, dans le prochain budget, des coupes importantes dans le fonds vert, dans la protection de la biodiversité ou dans l’électrification des transports… Bon courage à Agnès pour son séjour au ministère de l’impossible… »

Agnès perd même la tutelle de l’énergie du climat et de la prévention des risques, on la cantonne dans les produits de la mer et le côté biologique des choses. Surtout pas de revendications économiques pour les écolos, qu’ils ne se mêlent pas de ce qui ne les regarde pas !

Retour sur le passé d’Agnès Pannier-Runacher

Énarque, Agnès Pannier-Runacher quitte la fonction publique en 2011 après huit années à l’inspection générale des finances puis à la Caisse des dépôts et consignations. Elle rejoint Emmanuel Macron en 2016 et occupe divers postes ministériels depuis 2018 : secrétaire d’Etat à la reconquête industrielle (2018-2020), ministre déléguée à l’industrie (2020-2022), ministre de la transition énergétique (2022-2024) et ministre déléguée chargée des thématiques forestières (2024).

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L’écologie à droite toute avec Pannier-Runacher ?

extraits : Nommée samedi 21 septembre 2024 au poste de ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques, elle avait été une des voix du bloc central à mettre en garde contre une droitisation du macronisme. Femme de dossiers, Pannier-Runacher est réputée s’approprier rapidement les enjeux des secteurs dont elle a la responsabilité. Mais à la tête d’un ministère de la transition énergétique à partir de mai 2022, outre la construction de nouveaux réacteurs, la ministre défendait une réforme extrêmement contestée de la gouvernance de la sûreté nucléaire et lançait au niveau européen une Alliance du nucléaire destinée à promouvoir l’atome. Des textes-clés pour l’avenir du pays tels que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ne se concrétisent pas…..

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CNDP en débat, nous sommes tous concernés

« Délié de ses semblables, l’homme démocratique est peu disposé à la citoyenneté active tant ses intérêts privés l’absorbent » (A. Tocqueville).

Jusqu’à présent, tout projet industriel majeur faisait automatiquement l’objet d’un débat ou d’une concertation préalable sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Ce sont des étapes-clés lors desquelles les populations locales, regroupées ou non en associations, sont informées des impacts environnementaux des projets mais aussi sociaux et économiques. Mais le 4 décembre 2024, le gouvernement de Barnier a publié un projet de décret minimisant le périmètre de la CNDP. Sous prétexte de gagner du temps, ce texte représente une attaque frontale contre la démocratie environnementale et les droits des citoyennes et des citoyens. Le débat est-il encore possible aujourd’hui ?

Alice Mazeaud et Guillaume Gourgues : Qui se souvient, à part ses membres, que la convention citoyenne sur la fin de vie a rendu un avis ? L’absence de lien à la décision n’était pas une faiblesse des dispositifs, mais bien une condition de leur succès auprès des gouvernants. Le « succès » des innovations délibératives accompagne en réalité le démantèlement progressif des maigres acquis institutionnels de la participation publique, et plus précisément, la marginalisation grandissante de la Commission nationale du débat public (CNDP). Pourtant c’est la seule institution publique indépendante en mesure de garantir un droit à la participation un tant soit peu contraignant pour les acteurs publics et privés. Nos inquiétudes sont fondées, ce décret vise à supprimer le dixième motif de saisine de l’instance concernant les « équipements industriels ». L’argumentaire de ce projet est bien rodé : le débat public allongerait les projets, ferait perdre du temps et de l’argent, et gripperait presque à lui seul toute promesse de réindustrialisation. En fait, cette suppression entraînerait une baisse de 54 % des débats publics confiés à la CNDP, lui retirant de facto toute possibilité de mener les débats sur les améliorations d’équipement, leur décarbonation, la production énergétique ou le traitement des déchets nucléaires. On sacrifie a participation citoyenne sur l’autel d’une compétition économique sans fin.

Tribune d’un collectif : Mine de lithium, plateforme industrialo-portuaire de production de molécules et de carburants « bas-carbone », unité de production d’engrais, réouverture d’une ligne ferroviaire : les projets industriels font actuellement l’objet d’une concertation approfondie qui pourrait ne plus l’être demain. En une décennie, les gouvernements successifs n’ont cessé d’affaiblir ce droit constitutionnel : relèvement du seuil financier de saisine de la CNDP (de 300 millions à 600 millions d’euros), rétrécissement du champ de l’enquête publique, réduction du délai dont disposent les tiers (citoyens, associations et collectivités) pour solliciter une concertation préalable (de quatre à deux mois). Le nouveau gouvernement doit retirer ce décret. Accélérer les projets industriels ne doit pas se faire au détriment de l’information, de la participation, et du respect des principes démocratiques qui doivent rester au cœur de notre modèle de société.

Le point de vue des écologistes

Dans notre système social actuel, croissanciste et court-termiste, le passage à l’écologisme est incertain, la recherche du consensus balbutiante. Depuis 2005 ce blog biosphere existe pour essayer de montrer comme on peut passer du débat au consensus. Nous faisons en sorte sur ce blog biosphere de montrer à chaque fois que le point de vue des écologistes peut devenir un élément essentiel de l’intelligence collective. Encore faut-il accepter le débat !

Nos articles antérieurs question « débat »

CNDP, le débat public en lambeaux

En 1832, le débat sur la mécanisation

AIE versus OPEP, un débat truqué

Tik Tok, la responsabilité parentale en débat

Le faux débat démographie/niveau de vie

Revenu universel de solidarité, le débat

PMA, le débat censuré par Macron

Conférence-débat sur la Décroissance démographique

Grand débat, vers une conclusion courue d’avance

Grand débat national, ce sera la grande désillusion

Macron : le débat écolo a avorté avant de commencer

Climat, un débat bête et souvent trop méchant

Débat européen sur la notion de post-croissance

BIOSPHERE-INFO, le débat sur les déchets nucléaires

Trois débats fondamentaux parmi les décroissants écolos

Débat sur l’antériorité de l’individu… ou de la société

Sapin naturel ou sapin artificiel, le faux débat

Débat sur la peine de mort : midazolam ou thiopental !?

Immigration, débat entre malthusiens et écosocialistes

Mourir dans la dignité, un débat qui n’en finit pas

La COP 21, un débat globalisé qui nous empêche d’agir

Parler « trans » et sans débat aux journées d’été

Tout savoir sur le débat démographique actuel

ZAN, zéro artificialisation nette, faux débat

Le grand retour du débat sur le natalisme

Transidentités, un débat faussé et inutile

Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés

Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ?

Manger ou ne pas manger des animaux, débat

Fin de vie et suicide, un débat actuel

8 milliards d’humains, débat avec Emmanuel Pont

Manger cru ou manger cuit, un débat pas si anodin

Low tech contre low cost, le débat qui préfigure l’avenir

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

La peine de mort, les termes du débat dans LE MONDE

La décroissance est-elle malthusienne ? Vaste débat !

Faut-il débattre avec les climatosceptiques ? NON

Contribution du vert Yves Cochet au débat politique

transition énergétique, un débat qui n’en est pas un

Troisième révolution industrielle, débat Gadrey/Rifkin

A qui profitent les OGM ? L’enjeu du débat démocratique

à qui profitent les OGM ? Débat entre Deshayes et Testart

retour à la bougie contre société industrielle, le débat

débat Commoner/Ehrlich, le débat démographique

nature et sexualités : le débat sur le genre humain

la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

nanotechno, débat pipeau

Les arguments de Claude Allègre en débat (janvier 2010)

le climat ne fait pas débat (octobre 2009)

Notre plus ancien article sur la question du débat

13.10.2005 Processus délibératif

Sur les questions d’environnement, il n’y a pas de décideur, il n’y a que des mécanismes de décision qui font interagir des individus ou des groupes qui ont à la fois des représentations différentes du problème débattu et des poids différents dans la discussion. Donc nécessairement le processus délibératif devient sans fin. Une conférence des citoyens sur un sujet (par exemple les OGM) n’aura que des impacts politiques et décisionnels faibles, que la préparation soit bâclée comme en France ou dure deux années comme en Suisse. Les politiques se contentent d’un affichage de volonté réformatrice en ne s’engageant que pour des actions minimales ou illusoires. En conséquence, un forum de citoyens doit être assuré de durer longtemps car seule la continuité permet les itérations successives nécessaires pour aboutir à un consensus efficace.

La Biosphère ne sera pas sauvée par des démarches participatives car plus rien dans la société actuelle n’a le pouvoir de durer quand les scientifiques s’opposent aux scientifiques, les politiques aux politiques, sans parler de l’impossible dialogue entre scientifiques et politiques, politiques et opinion publique, opinion publique et réalité. Seule la catastrophe réalisée (une pétroapocalypse ?) rassemble. Alors en attendant, que les plus courageux d’entre vous passent à l’action directe !

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Flamanville, un réacteur enfin branché

Augmenter la taxe sur l’électricité paraîtrait à tout un chacun comme un crime de lèse-pouvoir d’achat ; on considère que se brancher sur une centrale nucléaire est un droit acquis. Pourtant l’électricité n’existe que depuis très récemment. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Les appareils électriques se rajoutent aux appareils électriques, sans électricité tu n’es plus rien aujourd’hui. J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité qui nous redonneront un mode de vie plus en accord avec la nature des choses. Les pauvres devront alors se contenter le plus souvent de la lumière offerte directement par le soleil, les riches aussi…

Vaste débat de fond, retardé par la mise en route de l’EPR à Flamanville.

LE MONDE avec AFP : Au terme de dix-sept ans de chantier, et avec douze ans de retard, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, le plus puissant de France, a été raccordé, samedi 21 décembre 2024, au réseau électrique national. Le dernier démarrage d’un réacteur en France remonte à celui de Civaux 2, il y a vingt-cinq ans. La facture finale de la construction du réacteur nucléaire de nouvelle génération a été multipliée au moins par six par rapport au coût évalué, pour cause de malfaçons qui ont retardé sa mise en service, atteignant un coût de plus de 19 milliards d’euros. Pour Emmanuel Macron, il s’agit là d’un exemple qui montre que « réindustrialiser pour produire une énergie bas carbone, c’est l’écologie à la française qui renforce notre compétitivité et protège le climat ». Il a décidé, en 2022, de relancer le secteur nucléaire en commandant à EDF six nouveaux réacteurs (et huit supplémentaires en option). Mais le cadre budgétaire se fait attendre pour ce chantier d’autant plus lourd que l’énergéticien EDF, détenu à 100 % par l’Etat français, est lourdement endetté.

Le point de vue des (anti)écologistes

Lamax : C’est une fake news. L’EPR Noël n’existe pas

Zavatter : Plus d’énergie nucléaire, enfin une bonne nouvelle pour l’écologie.

AH : Les déchets radioactifs vous disent bonjour.

BIOMAN : Et je ne parle du temps nécessaire à son démantèlement qui inévitablement arrivera un jour ! La centrale nucléaire de Brennilis arrêtée en 1985 verra son démantèlement achevé en 2040 soit près de 55 ans avec un coût pharaonique !!! Nos enfants nous accuseront…

Eco : C’est amusant de voir comment les contempteurs habituels du nucléaire sont à cours d’arguments. A part seriner « le nucléaire c’est mal, ça coûte cher, ça pollue » ils sont incapables de répondre aux arguments les plus simples dès qu’ils sont chiffrés. Cet EPR, malgré les dérives budgétaires, fournira à coût bien plus faible que l’éolien ou le solaire, une électricité totalement décarbonée pendant au moins 60 ans.

Réalis @ Eco : premier coup de pioche de Flamanville en 2006. Si tout va bien, en 2026, on sera à 31 g de CO2 par kWh, en 2028 à 12 g, en 2034 à 6 g. Votre énergie décarbonée sera au niveau de l’hydraulique dans 10 ans. J’ai pris pour source l’ADEME selon l’article du Monde du 22 juin 2022.

Zahnstocher : Le nucléaire, c’est seulement 2% de l’énergie finale mondiale et au mieux 5% en 2050. Ils serait donc bon d’envisager le niveau global.

Eglantine13 : La question qui demeure c’est pourra t’on demain le recharger ? Aujourd’hui il l’est mais demain ?… Grace à Macron le Niger a retiré l’exploitation de la plus grande mine d’uranium… Alors, a t’on sécurisé notre énergie ? J’ai un doute…

SuperKurva : Le Niger représente environ 6% de la production mondiale, très loin derrière le Canada, le Kazakhstan ou l’Australie.

Freddom : L’EPR c est une puissance de 1660 MW avec un facteur de charge moyen de 69% c est l équivalent de 1527 éoliennes (les plus grosses actuellement) avec un facteur de charge de 25% (les meilleurs années). L’EPR c est un investissement de 19 milliards (c est un prototype) vs 1527 éoliennes géantes offshore (18 millions d euro pièce) qui revient à 27,5 milliards. Impact climat : nucléaire 4 g CO2 / kwh. Éolien 14g CO2 / kwh

Guigage : Vous confondez l’éolien en mer et l’éolien terrestre, ce qui fausse complètement votre raisonnement. L’éolien en mer a un facteur de charge de 45% environ, parfois un peu moins, parfois plus). La puissance unitaire des machines aujourd’hui est de l’ordre de 12 à 14 MW. En prenant un facteur de charge de 75% (69% c’est faible !) pour l’EPR, on a donc besoin de 200 à 230 éoliennes en mer, représentant une puissance installée de 2800 MW pour produire autant que l’EPR. Quant au coût, disons 3,5 M€/MW installé environ pour être large, on arrive à 9,5 Mds€. Deux fois moins cher à construire pour produire autant. Et on ne parle même pas des coûts d’exploitation et de démantèlement. L’éolien terrestre, c’est encore moins cher. L’avantage du nucléaire, c’est sa production « base load » et pilotable. Mais elle a un coût !

Beyle : Une petite info supplémentaire pour tous ceux qui sont béats d’admiration. Début des tests, + 2 ans ! Après, il est déjà prévu que la centrale devra arrêter en 2026 : il faudra changer le couvercle de la cuve du réacteur qui ne répond pas (pas plus que la cuve elle même !) au critères de résistance imposés par l’Autorité de sûreté… L’arrêt est déjà prévu pour « au moins » 250 jours. Les ingénieurs se demandent aussi quoi faire avec ce déchet nucléaire d’une dimension inédite. On n’a pas fini de parler des surcoûts ni des délais !

 

Louis Molières : Je propose qu’on limite la puissance électrique souscrite par les anti-tout à 3kW/h, ce qui suffit amplement pour les les usages domestiques irremplaçables de l’électricité. On verra ainsi combien on a de vrais militants dans le pays.

Phirenard : EPR, la façon la plus chère qu’on ait jamais inventé pour faire bouillir de l’eau.

Soyonshonnetes : J’ai regardé hier soir les 6 épisodes de « Chernobyl » juste pour se rappeler un peu de ce que c’est qu’une catastrophe nucléaire. Même si il n’y a plus de comparaison possible avec L’USSR des années 80 ça fait quand même froid dans le dos quand on voit ce qui pourrait se produire

cerise53 : Et l’accident nucléaire de Fukushima est encore en cours…

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électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes.

Nucléaire, trop coûteux pour être valable

extraits : Entre 1976 et 1990 (14 ans), la France a mis en service 48 réacteurs, entre 1990 et 2010 (20 ans), 8 réacteurs à eau pressurisée dite de deuxième génération. Entre 2010 et aujourd’hui, rien, zéro. Le chantier du réacteur nucléaire EPR (European Pressurized Reactor) de « troisième génération » à Flamanville connaît retard et surcoûts. EDF a commencé le chantier de l’EPR en 2007, et visait initialement une mise en service… pour 2012. La date de chargement du combustible dans la cuve du futur réacteur a été décalée de fin 2022 au second trimestre 2023. Le coût de construction était estimé à l’origine à 3 milliards d’euros, il est passé à 12,7 milliards d’euros annonce l’entreprise. En juillet 2020, la Cour des comptes considérait même que le coût total du chantier s’élèverait à plus de 19 milliards d’euros.

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L’anthropocentrisme mis en échec en Espagne

L’IPBES, l’équivalent pour le biodiversité du GIEC (cf notre article précédent du 19 décembre) n’envisage pas la méthode juridique la plus efficace pour protéger un pan de la biodiversité, lui donner une personnalité juridique. Ainsi ce qui vient d’arriver en Espagne.

Le tribunal constitutionnel espagnol a confirmé le 20 novembre 2024 la constitutionnalité de la loi accordant une personnalité juridique à la lagune de Mar Menor, dévastée par la pollution. La Mar Menor, située dans la communauté autonome de Murcie, en Espagne, est la plus grande lagune d’eau salée d’Europe. Jadis trésor de biodiversité, elle est désormais étouffée par les dysfonctionnements cumulés du tourisme, de l’agriculture et des industries minières. Nous commençons à reconnaître une valeur intrinsèque à la nature, mais nous aurons encore beaucoup trop détruit avant de devenir raisonnable.

Marie-Angèle Hermitte et l’avocate Marine Yzquierdo : Le Parlement espagnol avait voté le 30 septembre 2022, une loi reconnaissant à Mar Menor une personnalité juridique pour défendre ses droits à exister et à évoluer selon une « loi écologique » qui lui permette de se maintenir face aux pressions anthropiques. La loi prévoit la création d’un « tutorat » composé de trois organes : un comité des représentants (administrations publiques et citoyens des municipalités côtières) ; un comité de suivi assuré par les gardiens de la lagune ayant déjà défendu l’écosystème ; et un comité scientifique. En outre, toute personne physique ou morale pourra intenter une action et parler au nom de la lagune pour défendre ses droits devant un tribunal compétent. Mais, aussitôt votée, la loi fut déférée devant le Tribunal constitutionnel par 52 députés du parti d’extrême droite Vox. Ils soutenaient qu’en accordant la personnalité juridique à une entité naturelle, la loi avait assimilé une lagune à l’être humain, lui conférant une dignité que la Constitution espagnole, d’inspiration anthropocentrique, réserve aux humains. Selon Vox, seul l’être humain pourrait avoir liberté, dignité, conscience et responsabilité. Le Tribunal constitutionnel a intégralement rejeté ce recours. Le jugement affirme que le bien-être des personnes humaines dépend du bien-être des écosystèmes qui « soutiennent la vie ». Il consacre donc une obligation de solidarité intergénérationnelle, qui implique de conserver et d’améliorer l’environnement naturel afin que les générations futures puissent jouir de leurs droits fondamentaux dans des conditions équivalentes à celles que nous connaissons aujourd’hui. Il identifie « deux grandes logiques » : celle issue de la Constitution de l’Equateur, qui attribue des droits à la nature, rejointe par la Bolivie ou la Nouvelle-Zélande, et celle des grandes décisions climatiques. Dans ce contexte, le Tribunal constitutionnel voit dans la loi de la communauté de Murcie le premier acte « euro-méditerranéen » du modèle qui attribue la personnalité juridique à des entités naturelles.

C’est la consécration du passage « du paradigme de protection de l’anthropocentrisme le plus traditionnel à un écocentrisme modéré ». Pour le Tribunal constitutionnel cette personnalité juridique, donnée à la nature renforce la dignité humaine, valeur juridique fondamentale. En effet, une vie digne n’est possible que dans des milieux naturels fonctionnels, l’humanité étant en symbiose avec un environnement qu’elle peut transformer, mais qu’elle ne doit pas détruire si elle veut survivre.

Le point de vue des écologistes

On pourra noter la constance de l’extrême droite à systématiquement soutenir toute activité porteuse de destruction et de mort. Continuons à scier la branche sur laquelle nous sommes assis, la chute sera très lourde. Trop d’humains nuisent à la sainte nature. Notons aussi que l‘Espagne gaspille les ressources hydriques pour une agro-industrie massivement polluante, totalise environ 100 000 ha de cultures sous serre et bétonne la totalité de son littoral. Il n’y a pas que la lagune de Mar Menor à protéger.

Mais l’évolution législative va dans le bon sens, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. On reconnaît une personnalité juridique à certains éléments de la nature. A la fin des années 1970, Arne Naess avait formulé avec George Sessions une offre de « plate-forme de l’écologie profonde » en huit points dont voici les trois premiers que tout Terrien devrait connaître par cœur :

1) le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (en eux-mêmes). Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains.

2) la richesse et la diversité des formes de vie contribuent à l’accomplissement de ces valeurs et sont également des valeurs en elles-mêmes.

3) sauf pour la satisfaction de leurs besoins vitaux, les hommes n’ont pas le droit de réduire cette richesse et cette diversité.

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Les droits de la nature, à ne pas oublier

extraits : Des fleuves, des montagnes, des forêts se voient progressivement reconnaître comme des personnes juridiques, quand ce n’est pas la nature dans son ensemble – la Pachamama (la Terre Mère) – qui est promue sujet de droit. Cette mutation se heurte toutefois à de fortes oppositions. Si la confrontation semble à ce point radicale, c’est sans doute qu’au-delà de la querelle juridique, les droits de la nature portent en germe une transformation profonde de la pensée, une révolution copernicienne qui bouscule la vision anthropocentrique du monde et ouvre de nouveaux champs de réflexion sur les mutuelles dépendances entre humains et non-humains. C’est aux Etats-Unis que le juriste Christopher Stone élabore, en 1972, la première théorie juridique des droits de la nature : Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? Les arbres dont il est question sont de vénérables séquoias géants multimillénaires de la Mineral King Valley en Californie….

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

extraits : La très grande majorité des personnes ont une  conception de la nature anthropocentrée. Un écolo véritable pensent que c’est une mauvaise base de départ. Mais nous n’avons pas à jeter l’invective, il faut seulement privilégier le raisonnement. En effet les écologistes n’ont pas d’adversaire puisque toutes les personnes sont potentiellement des écologistes. Nous n’avons donc que des personnes à convaincre. Bien souvent d’ailleurs la « confrontation » porte simplement sur une différence de définition des concepts. Exemple de débat….

anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ?

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre. Contre ce nombrilisme qui oppose l’homme à la nature, une autre éthique est possible, le biocentrisme : on accorde une valeur intrinsèque à chaque être vivant (bio-), qu’il soit d’ailleurs animal ou végétal. Pour une petite minorité de gens éclairés, il faut aller encore plus loin.….

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Des journalistes qui défendent notre avenir

Livres publiés par des membres des JNE (Association des Journalistes-Écrivains pour la Nature et l’Écologie)

La longue route – Seul entre mers et ciels – Bernard Moitessier – Éditions Paulsen >> lire
● Les Êtres de la vigne – Enquête dans les mondes de la biodynamie – Jean Foyer – Éditions Wildproject >> lire
● Pourquoi l’écologie perd toujours – Clément Sénéchal – Éditions du Seuil >> lire
● Agrophilosophie – Réconcilier nature et culture – Gaspard Koenig – Éditions de l’Observatoire >> lire
● La grande migration des plantes et des humains – Émilie Stoll et Romain Simenel – Éditions Delachaux et Niestlé >> lire

  Actualités

Association Nothing2Hide : le bouclier anti-censure
par MH Léon >> lire
● Questionner les causes environnementales du cancer du sein : entretien avec André Cicolella
propos recueillis par Mireille Peyronnet >> lire
● Les JNE à la découverte de la vie secrète des corneilles de Paris
par Olivier Nouaillas >> lire
● Energies renouvelables et qualité de la vie : deux préoccupations écologiques majeures en Algérie
par M’hamed Rebah >> lire
● Le lynx en France : une situation très mitigée
par Jean-Claude Génot >> lire

JNE (Association des Journalistes-Écrivains pour la Nature et l’Écologie)
SCM Atelier 128, 128 rue Vieille du Temple 75003 Paris
Tél.: 07 83 19 08 35
www.JNE-asso.org

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Hier le Covid-19, demain le H5N1…

Nous allons célébrer les 5 ans de l’apparition de la pandémie mondiale dont les premières manifestations ont eu lieu en janvier 2020. Nous avions sur notre blog biosphere annoncé cette probabilité depuis 20 ans. Aujourd’hui la gestion américaine de la crise du virus H5N1 met à nouveau le monde entier en danger.

Stéphane Foucart : Le virus H5N1 circule intensément dans les élevages bovins américains, il est donc un bon candidat pour être le fauteur de la prochaine pandémie. La grande taille des exploitations et la faible diversité génétique des animaux font office de chambre d’amplification ; la charge virale dans l’environnement augmente, l’infectivité et la pathogénicité des virus aussi ; la faune sauvage se réinfecte au contact d’animaux domestiques ; ses déplacements contribuent à distribuer le pathogène sur tous les continents. Depuis mars 2024, l’émergence dans plusieurs Etats américains du clade 2.3.4.4b du virus grippal aviaire hautement pathogène H5N1 chez des mammifères non carnivores constitue un changement épidémiologique. Au moment où cette chronique était bouclée, les autorités américaines affichaient 150 élevages supplémentaires touchés en Californie et un total de 845 troupeaux infectés, dans seize Etats. Des travailleurs de ces exploitations sont également tombés malade sans, pour l’instant aucune transmission interhumaine. Mais plus le virus circule, plus la probabilité augmente qu’il s’humanise et le nombre de mutations nécessaires pour que cet événement survienne est faible.

Depuis près d’un an, l’administration Biden est au centre de nombreuses critiques pour n’avoir pas pris la mesure de la menace. Surveillance défaillante de l’industrie laitière,etc. L’actuel ministre de l’agriculture, Tom Vilsack, était le patron du lobby laitier américain avant sa prise de fonctions. C’est un scénario de film d’horreur qui s’écrit sous nos yeux….

Nos articles il y 20 ans sur notre blog biosphere

31 mars 2005 la peur a changé de camp

La Grèce a commandé 500 000 antiviraux contre la grippe aviaire qui sévit déjà en Asie, la fièvre mortelle de Marburg prend des proportions inquiétantes en Angola et fait trembler le reste de l’Afrique. La Biosphère est satisfaite, les microbes et les virus commencent à se révolter contre l’élevage en batterie des animaux et des pauvres : il y a des révoltes qui devraient faire réfléchir un peu au delà de la compassion réservée à quelques évènements épisodiques et insignifiants comme l’histoire de ces deux malheureux surfeurs qui ont bien failli mourir lors d’une secousse tectonique !

25 avril 2005 Marburg ou H2N2 ?

L’épidémie de fièvre hémorragique aiguë due au virus de Marburg a tué récemment 239 personnes sur les 266 Angolais contaminés, soit 9 sur 10 ; il est donc redoutable. Un échantillon du virus de la grippe de 1957, le H2N2 qui a fait cinq millions de morts à l’époque, a été récemment envoyé à 3 747 labos de 18 pays différents ; erreur humaine vite réparée par une destruction dès réception. Mais de tels évènements redonnent espoir à la Biosphère : un jour ou l’autre, un virus très contagieux s’échappera bien de l’Angola ou des éprouvettes des bio-analystes pour éliminer un peu (beaucoup, abondamment…) du surplus de la démographie humaine…

6 septembre 2005 Le virus H5N1

Les virus de la grippe aviaire existent sans doute depuis longtemps. Mais H5N1 a gardé des caractéristiques moléculaires stables et il est désormais omniprésent au Vietnam, en Thaïlande, en Indonésie ; il a même gagné la Russie par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs sauvages. Selon les estimations de l’OMS, on en est aujourd’hui à 150 millions d’oiseaux domestiques abattus dans le monde pour combattre cette épizootie. Depuis 1997 et l’épidémie de Hongkong, on a mpour la première fois observé que l’une des variantes avait acquis la propriété de pouvoir passer chez les humains. En 2003 les Pays-Bas ont connu en 2003 une épizootie de la variante h7N7 entraînant 89 cas de contamination humaine dont un mortel. Ces événements font penser à ce bon docteur qui, au début des années 1950, a transmis volontairement aux lapins une épizootie, la myxomatose, pour les détruire. Des centaines de millions de lapins de garenne moururent dans toute l’Europe, mais finalement le docteur gagna le procès intenté contre lui : c’est le lapin qui fut déclaré « animal nuisible » puisqu’il fut jugé par le tribunal l’un des plus grands ennemis des récoltes. Mais n’est-ce pas l’espèce humaine qui est nuisible pour la Biosphère ?

26 octobre 2005 Le mythe de la biotechnique

extraits : Les systèmes biologiques possèdent trois caractéristiques, l’irréversibilité, la complexité et la capacité d’évoluer. Chaque espèce est donc le produit d’une histoire unique qui n’est pas reproductible et chaque fois qu’une espèce s’éteint, la planète perd définitivement une de ses composantes. De plus la complexité des interactions à l’intérieur des système biologiques (écosystèmes) est telle que ses effets sont imprévisibles, à plus forte raison si on modifie un de ses éléments. Enfin les bactéries peuvent résister aux antibiotiques et les moustiques aux insecticides, sans préjuger de l’apparition de nouveaux virus : demain peut-être une pandémie humaine de la grippe aviaire. Dans ce cadre, le modèle positiviste d’une science et d’une technique toutes puissantes qui permettraient d’acquérir une connaissance et un contrôle absolu sur la Nature n’est qu’un dangereux mirage. Par conséquent les humains doivent apprendre à se reconnaître comme simple élément de la Biosphère plutôt que comme prédateur dominant.

2 décembre 2005 Mourir en masse de la grippe, une solution

Toute évocation de la grippe aviaire suscite un mouvement de panique : avant-hier c’était au Pays-Bas (en 2003) où 25 millions de volailles avaient succombé ou avaient du être abattu par mesure préventive, hier c’était la Thaïlande ou La Turquie, demain peut-être ce sera les Etats-Unis. Le pays le plus riche du monde ne disposait pourtant en octobre de doses de traitement que pour 2 % de la population seulement. Produire un vaccin n’est en effet pas assez rentable pour les laboratoires pharmaceutiques, ça n’intéresse pas les actionnaires. De plus les juges américains accordent trop d’indemnités aux victimes en cas de problème, cela n’encourage pas les décisions. De fait le système capitaliste gère les affaires de n’importe quel ordre grâce à des procédures monétaires, ce qui est carrément insuffisant : de toute façon l’efficacité de ce vaccin n’est pas assurée si la grippe aviaire arrivait à se transmettre entre humains. Une épidémie en Amérique pourrait causer de 100 mille à 2 millions de morts, les hôpitaux seraient débordés et des émeutes éclateraient un peu partout. Pas de panique, on utilisera la force en isolant les porteurs de virus et c’est l’armée qui rétablira l’ordre, comme d’habitude.

Nos articles les plus récents

30 avril 2009, ils préfèrent le H1N1

extraits : En 2006, le directeur de l’OMS pour l’Europe Marc Danzon, en était sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Mais qui est responsable ? Les oiseaux sauvages ont été accusés d’être la source du H5N1 aviaire. En fait le responsable était l’élevage des volailles en batterie. Maintenant surgit un H1N1 porcin. Le risque pandémique lié au H1N1 actuel est lié comme celui du virus aviaire de la trop grande concentration des cochons en batterie. Concentration des poules, concentration des porcs, concentration des hommes, camps de concentration. Pourquoi avoir refusé de voir cette continuité ?….

10 novembre 2011, contagion virale, un risque élevé pour l’humanité

extraits : Un universitaire d’Atlanta a listé les facteurs favorisant les risques : augmentation des transports autour de la planète, l’urbanisation croissante, réchauffement climatique (migrations des moustiques…), vieillissement de la population, concentrations dans les élevages en batterie. Marc Danzon, directeur de l’OMS (organisation mondiale de la santé) pour l’Europe en est sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Au cours des trois dernières décennies, 35 nouvelles maladies ont été recensées, dont 26 virales. …

13 mars 2014, Le virus qui éradiquera le surplus de population humaine

extraits : Le sens des limites n’existent pas parmi les scientifiques impliqués dans l’atome ou dans la biotechnologie. C’est pourtant deux domaines où il ne faudrait pas faire ce que nous savons faire. L’exemple des virus mutants pourrait faire cas d’école. Voici en résumé ce qu’en dit LE MONDE : Une série d’expériences visent à rendre contagieux des virus grippaux mortels. Les deux pathogènes soumis à expérience, le H5N1 et le H7N9, sont des virus extraordinairement meurtriers. Les malades, après une brutale poussée de fièvre, développent généralement une pneumonie, puis une grave détresse respiratoire à l’issue souvent fatale…

21 janvier 2020 Pandémies mortelles, SRAS, H5N1, H7N9

extraits : Contagion, le film de Steven Soderbergh, cartographie la propagation mondiale d’un virus qui tue rapidement ses victimes*. Très réaliste, trop ! En juin 1918, 70 % de la population madrilène fut contaminée en l’espace de trois jours par la grippe espagnole. De 1918 à 1919, ce virus de type H1N1 a fait mondialement entre 30 millions et 100 millions de morts. Comme si la contamination virale naturelle ne suffisait pas, James Howard Kunstler envisage que des régimes submergés par les pressions démographiques utilisent des virus « fabriqués »  contre les populations (après avoir bien sûr vacciné une élite présélectionnée !). C’est tout-à-fait dans l’ordre des possibles (…) La réalité dépasse la fiction. La Chine vient d’annoncer le 20 janvier un troisième mort et près de 140 nouveaux cas du mystérieux virus, analogue au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère ou pneumonie). A Wuhan, 11 millions d’habitant, 136 nouveaux cas ont été répertoriés durant le week-end….

27 janvier 2020 Tout savoir sur le coronavirus 2019-nCoV

extraits : Depuis un mois, le coronavirus apparu à Wuhan en Chine a contaminé près de 1 300 personnes, 237 sont dans un état critique. Parce qu’il est transmissible par simple contact entre humains, il inquiète les autorités du monde entier. Les coronavirus forment un groupe de virus dont les premiers représentants ont été identifiés au milieu des années 1960. Leur nom provient des prolongements en forme de couronne situés à leur surface. Ils provoquent des infections respiratoires. Selon le type de virus, ces infections sont d’une gravité très variable puisqu’elles vont du simple rhume à des syndromes provoquant une détresse respiratoire et la mort….

14 août 2024 Épidémies, la fatalité du grand nombre

extraits : L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal. La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies. C’est ce qu’on appelle une causalité circulaire….

25 mars 2020 Covid-19, évitons la guerre bactériologique

extraits : En 1972, Moscou ratifie le traité d’interdiction des armes biologiques, en 1973, l’URSS crée le laboratoire Biopreparat. Sa mission principale était de concevoir et de produire des armes à partir des virus, des toxines et des bactéries les plus dangereux que nous connaissions. Le gouvernement soviétique décida au contraire que les meilleurs agents pathogènes étaient ceux auxquels on ne connaissait aucun remède. (…) « A la mi-avril 1988, je reçus un coup de fil. Ustinov qui était à la tête d’une équipe de recherche sur le virus hémorragique de Marburg, s’est injecté par mégarde le virus Marburg dans le pouce… Le quinzième jour, les petites ecchymoses qui étaient apparues assez rapidement sur tout son corps avaient viré au bleu foncé, et la peau d’Ustinov était aussi fine que du papier parcheminé. Le sang qui s’accumulait sous la peau commençait à suinter. Il lui coulait par le nez, la bouche, les organes génitaux (…) Cette variante fut appelée « U » !….

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IPBES, un rapport qui occulte la démographie

rapport de l’IPBES : Le texte publié mercredi 18 décembre par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, a identifié les trois principales causes sous-jacentes qui sapent les efforts actuels en faveur de la biodiversité :

– D’abord, la déconnexion envers la nature et le fait que les humains la considèrent comme un objet à dominer et à exploiter.

– Ensuite, la concentration du pouvoir et de la richesse, qui fait que les activités et les intérêts d’un petit nombre ont des impacts disproportionnés sur l’environnement.

– Enfin, la priorité donnée aux gains individuels et matériels à court terme qui met l’accent sur les intérêts et les désirs immédiats.

On propose des stratégies complémentaires :

– conserver et restaurer des lieux ayant une valeur pour les individus et pour la nature ;

– impulser des changements systématiques et intégrer la biodiversité dans les secteurs les plus nocifs pour la nature (énergies fossiles, agriculture, pêche, développement urbain…) ;

– transformer les systèmes économiques, par exemple en éliminant les subventions néfastes à l’environnement ;

– réformer les systèmes de gouvernance pour qu’ils soient « inclusifs, responsables et adaptatifs » ; et enfin faire évoluer les points de vue et les valeurs pour reconnaître l’interconnexion entre les individus et la nature, notamment par le biais de l’éducation.

Le point des vue des écologistes écocentrés

La cause essentielle, c’est le fait que plus de 8 milliards d’êtres humains situés en haut de la chaîne alimentaire ne peuvent qu’empiéter sur l’espace vital dévolu à toutes les espèces, donc nuit fortement à la biodiversité. Par exemple la faune sauvage presque complètement disparue pour laisser la place à nos animaux d’élevage. La solution incontournable est donc simple, programmer la sobriété démographique (par exemple un seul enfant par femme). Mais cela ne semble pas effleurer les membres de l’IPBES…

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6 septembre 2021, UICN, IPBES, les mots-maux de la biodiversité

extraits : En 2019, le premier rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alertait sur le risque de disparition à brève échéance d’un million d’espèces animales et végétales »….J’aime le vivant, je parcours des forêts de temps en temps, mais 70 % de la population vit dans un immeuble, pas de jardin et des terrains vagues. On me dit,« L’école doit jouer un rôle fondamental, il faut apprendre les pieds dans l’herbe mouillée ». C’est beau ça donne envie mais objectivement, à l’échelle française, il y a déjà 12 000 000 d’élèves. Comment on fait ?

12 juin 2021, GIEC et IPBES sont dans un bateau…

extraits : Sur ce blog biosphere, nous montrons régulièrement que nous ne faisons politiquement et économiquement rien d’efficace pour limiter les dégâts multiples et profonds que nous infligeons à la planète, le bateau va couler. Mais vous, pour sauver le climat, jusqu’où seriez-vous prêt à aller ? Pour sauver la biodiversité, que faites-vous ? Face à la catastrophe annoncée, nous pouvons toujours individuellement pratiquer la simplicité volontaire et en devenant Colibri, associativement en adhérant à Greenpeace, France Nature Environnement, Démographie Responsable, Casseurs de pub… la liste est longue, heureusement car c’est le seul espoir, faire ensemble ou chacun dans son coin une insurrection active.

En savoir encore plus

22 mai 2021, Biodiversité, l’illusion des aires protégées

16 janvier 2020, Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

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Gouvernement Bayrou : nos 13 conseils de Noël

François Bayrou est sur le point de nommer un nouveau gouvernement. Les 13 conseils de France Nature Environnement aux nouveaux ministres pour rendre leur passage au gouvernement aussi utile que possible.

Conseil numéro 1 : Au moment où le cyclone Chido à Mayotte nous rappelle cruellement l’urgence de la situation, nous demandons au Gouvernement de financer son plan national d’adaptation au changement climatique, pour en faire autre chose qu’un tigre de papier.

Conseil numéro 2 : Trouver l’argent là où il est. Les dépenses néfastes pour le climat et la biodiversité, c’était 10,8 milliards d’euros dans le budget de l’Etat 2022. Soit près de 11 milliards pour financer la transition écologique.

Conseil numéro 3 : Donner aux acteurs de terrain indispensables, les associations et les collectivités territoriales, les moyens d’accompagner la transition écologique dans les territoires.

Conseil numéro 4 : Mettre au panier la proposition de loi des sénateurs Duplomp et Menonville promouvant une agriculture chimique et industrielle et revoir le projet de loi d’orientation agricole, pour une politique agricole qui assure des revenus aux producteurs, fournisse une alimentation saine et protège les écosystèmes dans le temps.

Conseil numéro 5 : L’exécutif envisage une régularisation du barrage de Caussade, construit illégalement par des responsables agricoles multi-condamnées pénalement par la justice. Notre conseil : protéger l’Etat de droit, éviter de plier devant les délinquants environnementaux, faire démanteler l’ouvrage et restaurer les milieux.

Conseil numéro 6 : 10 ans après la mort de Rémi Fraisse, un jeune bénévole luttant contre la destruction de la zone humide de Sivens, un nouveau projet de barrage, au même endroit refait surface. Notre conseil : ne pas refaire les mêmes erreurs, et soutenir les projets portés consensuellement par les acteurs du territoire.

Conseil numéro 7 : Ne pas laisser les bulldozers aller plus vite que la justice, et stopper les travaux destructeurs de l’autoroute A69 en attendant que la justice décide de la légalité, très douteuse, de ce projet

Conseil numéro 8 : mettre à la poubelle définitivement le projet de la déviation de Beynac, et faire enfin appliquer l’injonction de remise en état décidée par la justice en 2019.

Conseil numéro 9 : Poursuivre en l’approfondissant la démarche de planification, avec tous les acteurs autour de la table pour mettre en œuvre les feuilles de route régionales bientôt à paraître.

Conseil numéro 10 : Revoir les documents de planification en matière d’énergie et de climat en mettant toutes les options sur la table, y compris le scénario 100% énergies renouvelables, et en misant sur la sobriété, seul moyen de lutter contre la hausse des factures d’énergie et d’assurer notre souveraineté énergétique.

Conseil numéro 11 : Tenir bon pour préserver nos espaces naturels et agricoles de l’urbanisation, en accompagnant les maires vers le zéro artificialisation nette plutôt qu’en renonçant à cet objectif de long terme.

Conseil numéro 12 : Amender le projet de loi de simplification de la vie des entreprises qui devrait arriver rapidement à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, en enlevant l’article qui supprime l’obligation de résultat pour les mesures de compensation lorsqu’un projet détruit des espèces ou des milieux naturels.

Conseil numéro 13 : Retirer le projet de décret supprimant l’obligation d’un débat public sur les projets industriels mis en consultation juste avant la démission du Gouvernement Barnier. Près d’un millier de personnes ont déjà répondu à cette consultation, majoritairement pour refuser cette régression qui les prive de leur droit de donner leur avis sur les projets qui les impacteront.

Pour Antoine Gatet, président de France Nature Environnement : «  Le futur gouvernement, issu de cette crise démocratique qui n’en finit pas, n’aura sans doute pas la capacité politique de porter les réponses à la hauteur de la triple crise écologique en cours. Il doit pourtant d’urgence modifier le cap pris par les derniers gouvernements, afin de remettre l’impératif environnemental au cœur de ses décisions, et en finir avec les dérégulations des politiques environnementales et les régressions démocratiques. »

COMMUNIQUÉ DE PRESSE FNE (18 Décembre 2024)

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