Dévendeur, déconsommation… Béchu Christophe !

Face au Black Friday, l’Ademe et Christophe Béchu dégainent les « dévendeurs ». La Confédération des PME réclame l’arrêt de cette campagne de communication pour la réparation et le réemploi qu’elle juge stigmatisante  : « Les commerces sont explicitement visés avec un message qui se veut humoristique d’un soi-disant « dévendeur » dont la mission est de faire fuir les clients d’un magasin de bricolage, d’électroménager ou d’habillement. » « Nous demandons à l’Ademe son retrait immédiat, faute de quoi nous envisagerons une action en justice pour dénigrement commercial », ont annoncé l’Union des industries textiles (UIT) et l’Union française des industries mode et habillement (Ufimh). La campagne de publicité prônant la sobriété dans la consommation a été qualifiée de « maladroite » par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire…

Christophe Béchu , ministre de la transition écologique : « Le dérèglement climatique nous impose des choix de société. Si nous voulons mener notre transition écologique, nous n’avons pas d’autre choix que d’aller vers plus de sobriété dans notre façon de consommer. Pour prendre ce tournant, il nous faut combattre des récits et des imaginaires très puissants, qui sont totalement contraires au modèle de société durable que nous devons construire. Je pense, par exemple, au récit de la « fast fashion », je pense au récit du « Black Friday » qui vantent un modèle de surconsommation insoutenable pour la planète mais aussi pour notre souveraineté économique. Notre propre récit collectif, autour du personnage fictif du « dévendeur », incite les gens non pas à ne pas acheter, mais à examiner d’abord les alternatives à l’achat neuf, comme la réparation, la location ou les produits reconditionnés. Tous les ingrédients sont sur la table pour que le 24 novembre les Français se tournent vers un « Green Friday », un « vendredi vert » consacré aux alternatives à l’acte d’achat neuf, comme la réparation, et au « made in France ». »

sur notre blog : + 4°C, rupture civilisationnelle en vue

extraits : « La lecture des études a fini de me convaincre. Il nous faut suivre la lucidité des scientifiques et sortir collectivement du déni. Cela peut contribuer à une accélération de la prise de conscience, et donc de la stratégie de planification. Chaque dixième de degré compte et crée, de façon exponentielle, des conséquences sur nos sociétés. » (Christophe Béchu)

Le point de vue des écologistes dévendeurs

XY : Les spots sont géniaux et jubilatoires ! Pour une fois qu’une infime partie du gouvernement pense à l’intérêt des citoyens !

Diego : Je ne pensais pas dire ça un jour, mais tout mon soutien à M. Béchu. Les gesticulations face à lui du lobbyiste désigné de la surproduction, pour quelques minutes de timide bon sens, sont pathétiques et symptomatiques de ce qui nous attend : le capitalisme à outrance ne cédera RIEN, pas un pouce de terrain devant à la nécessité de la transition écologique, sans geindre et tempêter. Il est vain de chercher un compromis avec ces gens-là.

Qleberche : Et bien on n’est pas sorti de l’auberge si, dès qu’on parle de qualité au lieu de quantité, tous les commerçants hurlent de concert…

Pierre : Pourquoi parler d’une « campagne de publicité » de l’ ADEME ? Il s’agit simplement de messages de bon sens pour la sobriété de consommation ! Mais bien sûr, dès qu’on touche au « bizness », ça crie !

Wender : La maison brûle et on tire sur les pompiers. Est-ce du bon sens ?

Hervé Corvellec : Un peu comme des buralistes qui se plaindraient que les campagnes anti-tabac leur retirent des clients.

O. Pinion : Vaut-il mieux nuire à tout un secteur plutôt que nuire à tout le climat de la planète et aux conditions de vie futures de la majorité de ses habitants ?

Jbs : Réciproquement, les pubs pour des équipements neufs sont aussi une insulte pour les réparateurs d’appareils en panne.

lecteur lamba : Réparer = acheter (un service, des pièces, etc). Acheter d’occasion = acheter quand même. Louer = faire tourner un commerce de location. Donc ces spots ne dénigrent pas le commerce, enfin !! Au contraire, ils promeuvent le travail des commerces et artisans locaux, et pas de la grande industrie.

Michel SOURROUILLE: Après nous avoir abreuvé de publicités pour surconsommer, les entreprises ne sont pas contentes quand il y a opposition à leur impérialisme ! Appuyé par le ministre de l’économie, elles n’ont rien compris à incompatibilité de notre mode de vie actuel avec une planète dont on croyait pouvoir disposer à notre guise.Vivement qu’on interdise toute publicité pour les vêtements et la suppression totale des défilés de mode.

Christophe Béchu : « Que 0,2 % du temps d’antenne publicitaire soit consacré à se demander si tous les achats sont utiles, franchement, vu les enjeux de transition écologique, ça ne semble pas déraisonnable »

Jean-Claude Herrenschmidt : Manifestement le message de sobriété a du mal à passer. Il nous faudra encore beaucoup d’inflation, de perte de pouvoir d’achat, d’augmentation vertigineuse du prix de l’énergie, de début de disettes, enfin de beaucoup de choses désagréables pour que la prise de conscience qu’il se passe quelque chose de « pas comme d’habitude » à laquelle on ne peut vraiment rien faire… Ceux qui vivent déjà à la rue ne verront pas beaucoup de différences.

FNE pour la multiplication des Dévendeurs

France Nature Environnement félicite l’ADEME pour ses 4 spots de publicités autour du Dévendeur.

FNE félicite aussi l’ensemble des associations professionnelles de commerçants pour avoir donné une réelle visibilité à ces publicités en période de matraquage marketing autour du Black Friday (vendredi noir, au sens propre du terme, pour la nature et l’environnement), en demandant le retrait de ces publicités.

Si le monde vivait comme la moyenne de la population française, il faudrait 2,8 planètes pour satisfaire nos besoins. Faire revenir nos modes de vie dans les limites planétaires d’ici le mitant du siècle est une évidence et une urgence. Cela passe par une modification profonde de nos modes de consommation, en consommant moins, beaucoup moins, mais mieux, beaucoup mieux.

Emprunter ou louer plutôt qu’acheter ; réparer plutôt que remplacer ; Acheter du reconditionné plutôt que du neuf ; acheter quand on a vraiment besoin plutôt que répondre à une impulsion : les messages portés par cette série de spots publicitaires sont parfaitement en phase avec les plaidoyers que nous portons.

Concernant l’habillement, les quantités achetées en France augmentent régulièrement de 4% par an depuis une dizaine d’années, avec en moyenne 46 pièces d’habillement achetées par an et par personne en France en 2019.

La marge de progrès pour revenir dans les limites planétaires en termes d’habillement est très importante.

Le commerce de proximité, dans ce contexte d’urgence environnementale, doit se réinventer. La solution passe par le développement des circuits de seconde main, la réparation des vêtements et la vente de vêtements plus durables et plus locaux.

Pour Antoine Gatet, président de France Nature Environnement : « L’avenir, c’est le développement d’une mode plus durable, portée par des initiatives comme la prime à la réparation des vêtements récemment lancée. Nous saluons l’initiative de l’ADEME et du Ministère de la Transition Ecologique de communiquer autour de solutions alternatives à l’achat compulsif produit par la publicité et le Black Friday. » 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (23 novembre 2023)

France Nature Environnement est LA fédération des Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement en France. Nous sommes le porte-voix de plus de 6 200 associations et 900 000 citoyennes et citoyens engagés partout en France pour un #MondeVivable

Ministère du futur, bientôt une réalité ?

Une science-fiction utile est celle qui nous prépare à affronter l’avenir. Ministère du futur ? Deux romans sur la question nous semblent précéder une mise en pratique, si ce n’est prochaine, elle sera inéluctable… si tout se passe bien.

Emmanuel Macron avait même annoncer en juillet 2017 la création d’une « Chambre du futur ». Beaucoup d’idées cet homme, mais pas beaucoup de suivi.

Kim Stanley Robinson : Uttar Pradesh, Inde. Le seul fait en 2025 de parler devenait dangereux. Que dire, de toute façon ? Il faisait même trop chaud pour penser. Le bruit des climatiseurs cessa d’un coup. Provoquant d’autres cris d’horreur. Plus de connexion sur le téléphone. Plus d’électricité. Baisse de tension ou coupure totale ? Les générateurs prirent le relais, engins braillards et carburant illégal, passant outre la loi qui imposait des restrictions. L’air, déjà pollué, ne tarderait pas à s’emplir de vapeurs d’échappement. Autant se mettre le pot d’un vieux bus sous le nez…. La canicule a finalement tué 20 millions de personnes ! Ce décor, c’est un avenir qui nous fonce dessus… Un mouvement clandestin se crée pour amplifier les actions d’écosabotage  dans le monde entier…

Installée en Suisse pour prendre en charge les générations à venir, l’agence onusienne surnommée le « Ministère du Futur », qui n’était qu’une structure fantoche, devient soudain le moteur d’un changement de paradigme écologique, sociopolitique et économique. Il nous restait une infime chance de surmonter les défis extraordinaires auxquels nous devons faire face , il fallait la saisir. (Kim Stanley Robinson, Le Ministère du Futur, date de 1ère publication, octobre 2020)

Gilles Boyer : en 2045, la terre connaît des catastrophes de grande ampleur, écologiques, économiques et sociales. Leur concomitance conduisent les dirigeants des grandes puissances à agir… Dans le roman de Gilles Boyern  «Un monde pour Stella » (2015), il y a création d’une Organisation mondiale qui a vocation à réguler tout phénomène économique, social ou environnemental qui, « de par ses causes ou ses conséquences, dépasse le cadre des frontières étatiques et ne peut qu’être abordé au niveau mondial dans l’intérêt général de l’Humanité ». Les premières prises de décision sont radicales, limitation stricte des naissances à une par femme dans le monde entier, taxation mondiale sur les gaz à effet de serre, interdiction de l’abattage des arbres sauf dans les zones strictement délimitées, couvre-feu mondial à 22h30 pour économiser l’énergie dans les zones non équipées en énergies renouvelables.

Gilles Boyer précisait : « Ces mesures peuvent sembler autoritaires et brutales. Elles nous sont imposées par notre laisser-aller collectif depuis des décennies. Toutes ont en commun la recherche de l’intérêt général du genre humain. Leur application sera assurée par une force de police, reconnaissables par leurs casques verts, et qui auront tout pouvoir pour signaler et réprimer les manquements constatés. La Déclaration universelle des droits de l’Homme sera refondée pour y inclure des devoirs… »

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Quelle démocratie pour une société écologisée ?

extraits : Chambre du futur : cette réforme institutionnelle était annoncée le 5 juillet 2017 par Macron : le Conseil économique, social et environnemental (CESE) deviendrait une « Chambre du futur ». C’est la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), ex-Fondation Nicolas Hulot, qui proposait antérieurement cette instance améliorée. Ce CESE nouvelle formule devrait être une véritable assemblée du long terme ayant le pouvoir d’imposer, dans la fabrication de la loi, la prise en compte des évolutions climatiques et écologiques. Pour la FNH, cette assemblée aurait même un pouvoir d’initiative spéciale sur les grands projets liés aux questions de long terme et un « droit de veto suspensif » vis-à-vis de projets de loi adoptés mais pas encore promulgués. Ce droit de veto contraindrait le Parlement à revoir sa copie. Dans le projet de la FNH, la Chambre du Futur serait composée de « deux collèges tirés au sort: un collège de scientifiques et de personnes reconnues pour leurs compétences environnementales et un collège de citoyens ». Aux côtés de cette « assemblée du long terme », des scientifiques assureraient une « veille scientifique ». EELV devrait avoir là un motif de satisfaction puisque ce serait la reprise de la proposition 56 du programme de Yannick Jadot pour la présidentielle 2017 : « Faire évoluer le mandat et la composition du Conseil économique, social et environnemental pour en faire une troisième chambre, aux côtés de l’Assemblée nationale et du Sénat, qui aurait un droit de veto suspensif sur toute mesure législative qui mettrait en cause le long terme. »…

Le CESE, une Chambre du futur ?

extraits : A quoi sert le CESE (Conseil économique, social et environnemental), 233 membres ? Pas à grand chose pour l’instant. L’institution est chargée de conseiller les pouvoirs exécutif et législatif mais son avis n’est que consultatif. Le CESE doit devenir la Chambre du futur, où circuleront toutes les forces vives de la nation. Ce CESE nouvelle formule pourrait être une véritable assemblée du long terme ayant le pouvoir d’imposer, dans la fabrication de la loi, la prise en compte des évolutions climatiques et écologiques. Pour la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), cette assemblée devrait même avoir un pouvoir d’initiative spéciale sur les grands projets liés aux questions de long terme et un « droit de veto suspensif » vis-à-vis de projets de loi adoptés mais pas encore promulgués. Ce droit de veto contraindrait le Parlement à revoir sa copie. Dans le projet de la FNH, la Chambre du Futur serait composée de « deux collèges tirés au sort: un collège de scientifiques et de personnes reconnues pour leurs compétences environnementales et un collège de citoyens »….

Le sénat ne veut pas des immigrés

Cette liste est longue et non exhaustive : instauration de quotas migratoires annuels ; fin de l’automaticité de la naturalisation par le droit du sol ; durcissement du regroupement familial et de l’accès aux titres de séjour ; suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) au profit d’une aide médicale d’urgence (AMU) ; restriction de certaines prestations sociales aux étrangers présents en France depuis cinq ans ; rétablissement du délit de séjour irrégulier.

Lors de l’examen du projet de loi immigration, le Sénat a fait adopter plusieurs propositions radicales. Devenu président du parti LR, Eric Ciotti n’a rien renié de ses années « droite populaire » : « Les Français doivent pouvoir choisir qui ils accueillent, qui ils ne souhaitent pas accueillir ». La droite a épousé les chevaux de bataille de l’extrême droite. (LE MONDE)

Le point de vue des migraphobes

untel : « comment la droite a épousé les chevaux de bataille de l’extrême droite » ? Réponse : elle a regardé ce que demande le peuple et elle décidé ne sortir de l’autisme de la classe politique. C’est mal ?

Astartes : Ces mesures semblent presque toutes frappées de bon sens. C’est même plutôt le minimum syndical qu’on demande des politiques pour la défense des intérêts des français.

Palo Alto : Cela ne vient jamais à l’idée d’un journaliste politique de se demander si les mesures envisagées sont efficaces/justes/adaptées ou non, mais seulement si ce sont des mesure de « droite » ou « extrême droite ». Le lecteur ne mérite-t-il pas mieux ?

Il Moro : « En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut stopper l’immigration officielle et clandestine » Georges Marchais, le 6 janvier 1981 (Source : Le Monde). On aurait donc pu aussi titrer : « Comment la droite a épousé les chevaux de bataille de l’extrême gauche »

Christophe24 : Ce n’est pas un socialiste qui disait qu’on ne peut pas accueillir la misère du monde ? Mayotte montre qu’on ne peut plus continuer comme on le fait actuellement.

Tibetan : Ils sont venus, ils sont tous là, poussant des cris d’orfraie, les professionnels de l’immigration open-bar. Malheureusement pour eux, depuis les émeutes de Juillet et les déferlements d’antisémitisme actuels, tout le monde a compris.

Le point de vue des open bar

Bates : Quand on voit que les deux tiers des réactions des lecteurs du Monde (journal de référence de la Gauche démocrate) sont plutôt très favorables à cette loi (contre l’immigration), on se dit que le train fantôme de la Démocratie a vraiment pris sa vitesse de croisière : tout le monde a envie de monter à bord.

Lacannerie : Ou comment le sénat s’est vautré dans l’indignité. Le LR est en pleine déliquescence morale. Une honte pour la république.

Effeil : vivement un référendum pour supprimer le sénat, chambre qui fait honte à la France

Médiéviste : Nous savons que Darmanin= RN, mais qu’un « catho » déclaré comme certains sénateurs puissent rejeter les pauvres et les délaissés laisse pantois. Ils oublient Jésus et ses déclarations dans les évangiles pour de mesquines considérations comptables. Les riches peuvent dormir tranquilles les impôts pour eux ont diminués et pour le reste, dont le pourcentage dans notre société augmente, ils n’ont plus qu’a traverser la rue, sauf les immigrés. Elle est devenue belle notre devise nationale: liberté, égalité et fraternité sacrifiée au nom du libéralisme dont nous voyons aujourd’hui les méfaits.

CL2P : L’ensauvagement d’une république gangrenée par la xénophobie et le racisme d’Etat… Alors une fois qu’ils auront pu exaucer tous leurs vieux fantasmes réactionnaires en privant les immigrés de tous les droits sociaux: plus d’Aide Médicale d’Etat (AME), plus d’allocations sociales, plus de regroupement familial, plus de logement social, et j’en passe….Comment imaginent-ils donc que ceux qui nettoient leurs villes, vident leurs ordures, assistent leurs enfants et leurs vieillards, soignent leurs malades, préparent leurs repas, etc.. voudront absolument rester ou venir en France sans familles, sans soins, sans logements alors même que tant d’autres destinations leur tendent littéralement les bras et recherchent leur savoir-faire??

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Immigration, démagogie ou rationalité ?

extraits : Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Les migrations sur une planète close et saturée d’humains deviennent une liberté sans fondement. Mais l’examen du projet de loi sur l’immigration, qui a commencé au Sénat le 6 novembre, est pollué par une partie de poker menteur où se mêlent les ambitions de Gérald Darmanin, l’alarmante poursuite du RN engagée par LR et l’incapacité de la gauche de tenir un cap, au risque de privilégier la démagogie plutôt que la rationalité. (…)

Démobilité, je crie ton nom. Le problème de l’immigration n’est qu’une infime fraction de l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… On y reviendra, les frontières se ferment, inexorablement…

Eurasp à Paris le 25 novembre

samedi 25 novembre 2023 de 14H à 19h aura lieu la « Journée Européenne de l’Écologie et de la Démographie  » au FIAP Jean Monnet Paris XIV.

 Le programme

Marc Gillet, climatologue, présentera les liens entre réchauffement climatique et effectifs de la population mondiale

Antoine Bueno, essayiste, auteur de « Permis de procréer« , aura une approche plus généraliste et politique

Michel Garenne, démographe, spécialiste de l’Afrique, traitera de l’évolution actuelle et prévisionnelle de nos effectifs

Antoine Waechter, président du Mouvement Écologiste Indépendant, auteur du « Défi du Nombre », présentera une approche de l’écologie politique sur la démographie.

Chaque intervention durera environ 20 minutes et sera suivie d’un débat avec le public.

Après une pause avec boissons, deux tables rondes seront dédiées à la présentation de plusieurs ouvrages sur le sujet, en particulier le livre collectif de Michel SourrouilleSurpopulation… Mythe ou réalité ?

La Journée sera animée par Didier Barthès, porte-parole de l’association Démographie Responsable.

Parlez-en autour de vous et sur les réseaux sociaux….

En savoir plus sur l’EURASP

l’European alliance for a Sustainable Population  dont voici les associations membres :

Prosupop (Prosperity through Sustainable Population – deutsch, Allemagne), MinderMensen (Belgique), Démographie Responsable (France), Bocs (Hongrie), OverBevolking (Pays-Bas), ecopop ( Suisse)

Quelques éléments de réflexion sur ce site européen, pour l’instant en anglais (mais des versions française et allemande seront  prochainement disponibles)

 https://eurasp.org/

Our mission is to scientifically raise awareness

about the impact of human population,

its size and density on our most precious livelihood,

planet Earth

Sustainable Population

Human population growth and over-consumption are at the root of our most pressing environmental problems, including the wildlife extinction crisis, habitat loss, pollution and climate change. As humans, we have an impact on the health of our planet. What is a sustainable population?

A sustainable population is a population that can be maintained at that number of people indefinitely without detrimental effects on the environment or the quality of life of the members of that population and their future generations. Important factors are population growth, overconsumption en human pressure on the environment. But of course, it’s not just about people. Animals and other living beings also have the right to a good and healthy existence. Some eight million plants and animal species live on Earth. A 2019 United Nations report found that of those eight million, one million species will become extinct within a few decades – unless we take action now. For ecosystems, it takes millions of years to recover, which is why action is crucial. Scientists are making it clear to us that planetary limits have long been exceeded and that it is necessary to adjust both our consumption patterns and the number of people on Earth.

Impact = Population x Affluence x Technology

I = PxAxT is the mathematical notation of a formula put forward to describe the impact of human activity on the environment.

In order to prevent the impact from increasing due to the growth of the population and the increase in consumption (Population X Affluence), humans must balance the carrying capacity of the Earth in order to be able to continue to carry a certain number of people and their activities. Technological developments could ensure that more people can live on earth, but at the same time further deplete the natural resources so that fewer people can live on earth in the longer term.

We must work with the three factors in order to achieve a safe and just humanity. Incorporating the population factor in any policy or strategy would mean faster results and a more sustainable and just world.

Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.org/

 

Pétrole et charbon, des lobbies très sales

« Pétrole, un lobby tout-puissant », sur Arte : à la recherche du temps perdu

Le 26 mars 1979, la compagnie pétrolière Exxon produit une petite note truffée de grandes ambitions. L’objectif de cette lettre de mission ? Lancer des recherches scientifiques afin d’examiner la « probabilité d’un effet de serre global ». La conclusion de l’étude était sans appel : « concentration du CO2 », « montée des températures », « élévation des mers », « modification de la biosphère »… Le documentaire décrit en deux parties – Le Déni et Le Doute – les mille stratégies utilisées par le lobby pétrolier pour entraver la lutte contre le réchauffement climatique. Le très puissant American Petroleum Institute mobilise des chercheurs dont la mission est de semer le doute ; financer des fondations aux doux noms, Americans for Prosperity ou Clean Skies ; cibler les politiques élus dans des Etats très dépendants de cette industrie, comme l’Oklahoma… Les compagnies précipiteront l’échec de la taxe British Thermal Unit de Bill Clinton et de son vice-président, Al Gore, et l’enlisement de la politique environnementale de Barack Obama. Depuis, les compagnies promettent de développer la technologie du captage de carbone et le climatoscepticisme continue de prospérer. 

On ne réglera pas la crise du climat si on ne règle pas la crise de la désinformation.

FutureCoal : Alliance mondiale pour un charbon durable

Les charbonniers continuent d’utiliser les méthodes du lobby pétrolier alors qu’on sait qu’il faudrait déjà laisser le charbon sous terre. Notre messagerie biosphere a reçu aujourd’hui le message suivant :

Calcutta, Inde – Après 38 ans d’existence, la World Coal Association (WCA) – Association mondiale du charbon – va cesser ses activités et entrer dans une nouvelle ère sous une marque qui change la donne : FutureCoal – The Global Alliance for Sustainable Coal (Alliance mondiale pour un charbon durable).

En présentant le nouveau logo et la nouvelle identité de la marque lors d’une conférence de presse prévue à cet effet, à Delhi, Michelle Manook, directrice générale de FutureCoal, a expliqué que ce changement répondait à une demande des secteurs du charbon et des secteurs connexes de se moderniser et de se rassembler autour d’un objectif commun. L’organisation défend les droits souverains de tous les pays producteurs et consommateurs de charbon

« Pendant trop longtemps, notre chaîne de valeur mondiale du charbon a laissé l’hostilité à l’égard du charbon nous dominer et nous diviser, ce qui a entraîné une détérioration de l’image du charbon à l’échelle mondiale. Cela a diminué les capacités et les progrès potentiels de nombreux pays en développement vulnérables et de pays émergents, mais aussi, nous le constatons maintenant, ceux de certains pays développés. »

(1) Qu’est-ce que FutureCoal ? L’Alliance mondiale informe sur la ressource essentielle qu’est le charbon et sur le rôle considérable et continu que celui-ci joue dans l’amélioration de la vie et des moyens d’existence de notre communauté mondiale.

(2) Qu’est-ce que la gestion durable du charbon ? La gestion durable du charbon (SCS selon l’anglais Sustainable Coal Stewardship) offre une voie qui permet d’extraire plus de valeur par tonne de charbon. La valeur est déterminée et mesurée à l’aune des avantages qu’elle apporte à l’économie et à l’environnement.

(3). Au-delà de la combustion. Les futures opportunités commerciales s’étendent à la transformation du charbon en de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée, comme la liquéfaction du charbon (CTL), ce qui crée des hydrocarbures liquides synthétiques, de l’hydrogène, du méthanol et des produits agrochimiques…

La noirceur de ce charbon-là fait peur, et dire que la COP28 va être présidée par un pétrolier… dès fois je comprends les écoguerriers.

Les nationalismes contre l’urgence écologique

Alors que « bipolaire » était signe de maladie, « multipolaire » en vint à être vu comme symbole de remède. Ainsi, en septembre 2020, 111 chefs d’Etat se prononcèrent à l’ONU en faveur du multilatéralisme, reconnu comme « une nécessité pour un monde plus égalitaire, plus résilient et plus durable ». Or, si le monde bipolaire suivait encore le schéma déterministe du balancier, le monde multipolaire est un attracteur étrange dont on ne peut prédire la trajectoire, si ce n’est qu’il nous conduit hors équilibre.

Jean-Yves Heurtebise : La multipolarité est à la fois poison et remède. Si tout le monde a également le droit à la parole, quelle parole peut encore faire droit ? Comment dire « le droit », au singulier, de l’universel quand toute parole a été genrée, territorialisée, multipolarisée ? Dès que la loi est dépourvue de force, la force s’empresse de faire la loi. Sans police ni armée pour défendre les institutions internationales, leur voix s’étiole et se perd. Les injustices d’hier ne semblent trouver d’expiations que dans les exactions d’aujourd’hui, qui nourrissent les revanches de demain.

Le point de vue des écologistes trans-partisans

Autrefois des groupes diversifiés se rassemblaient autour d’un lieu et d’une culture spécifique. Après des phases, non encore achevées, de luttes de cultures, ethnies, églises, langues, etc… C’est l’idée de nation qui en est ressortie et a unifié des espaces différents. La nation est devenue, au moins depuis le XIXe siècle, le nouveau paradigme. Elle a permis une unité plus large géographiquement, mais l’expérience montre, deux guerres mondiales à l’appui, son échec. Aujourd’hui encore l’impérialisme russe en Ukraine ou la conquête juive de la Palestine prouve que la nation était une catégorie nécessairement anti-universaliste. L’affrontement des nationalités a même fait la preuve de son inefficacité planétaire, par exemple dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’internationale des nationalismes, ça ne marche jamais. Depuis la Société des nations (1919-1946) et son remplacement par l’Organisation des nations unies, des bribes de tentatives essayent cependant l’unité. Sans succès probant jusqu’à présent, mais du moins cette institutionnalisation prépare l’émergence d’un trans-nationalisme.

On peut espérer que l’unité politique face à l’urgence écologique sera reconnue au XXIe siècle comme fondamentale pour l’ensemble de l’humanité, et qu’il nous faut mener une transition commune car supranationale. Pourtant même la lutte contre le réchauffement climatique s’accompagne encore de dissensions internes. Il y avait les climato-sceptiques, il y a maintenant les climato-militants pro-palestiniens et russo-israéliens ! La militante écologiste suédoise Greta Thunberg, arborant un keffieh palestinien, venait d’appeler à « un cessez-le-feu » à Gaza quand un homme a tenté de lui arracher le micro. « Je suis venu pour une manifestation sur le climat, pas pour un point de vue politique », s’insurge-t-il, tandis que Greta Thunberg et des militants se mettent à scander : « Pas de justice climatique sur une terre occupée ! » La fracture était apparue au grand jour le 20 octobre, après un message publié par l’activiste suédoise sur les réseaux sociaux, où elle compte 5 millions de followers sur X et plus de 14 millions sur Instagram. Appelant à faire grève pour le climat « en solidarité avec la Palestine », Greta Thunberg pose avec trois jeunes femmes au milieu de pancartes proclamant « Free Palestine » et « Stand with Gaza ». L’ancien porte-parole de l’armée israélienne Arye Sharuz Shalicar s’emporte : « Quiconque s’identifie à Greta de quelque manière que ce soit à l’avenir est, à mon avis, un partisan du terrorisme. » Le ministère israélien de l’éducation annonce qu’il va supprimer toute référence à la jeune femme dans les manuels scolaires. En Autriche et en Allemagne, les Fridays for Future ont acté leur rupture avec Greta Thunberg : « Nous sommes clairement contre toute forme d’antisémitisme. Là-dessus, nous ne faisons aucun compromis. Nous nous engageons à protéger la vie des juifs, ici comme partout. »

On aurait pu penser que la planète, devenue si petite avec les moyens de communication d’aujourd’hui, deviendrait comme un village global. Tous les acteurs socio-politiques et économiques jouent maintenant sur la place centrale du bourg. Mais, trop engoncés dans notre époque et allergiques aux leçons du passé, nous ne voyons pas encore les cycles très longs de l’histoire humaine. Pas encore…

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le nationalisme à Copenhague (2009)

extraits: Les quelque 120 chefs d’Etat et de gouvernement ne sont pas au Danemark pour résoudre les problèmes de la planète, ils ont été élus pour  représenter d’abord les intérêts de leur nation particulière. On va donc promettre un peu d’argent, mais surtout ne pas baisser ses propres émissions des gaz à effet de serre car «  maintenir le niveau de vie de nos nationaux est primordial. ».

Il ne devrait plus jamais y avoir de débat sur les identités nationales, il devrait y avoir une prise de conscience planétaire que nous appartenons tous à la même biosphère, que c’est la Terre qui est notre patrie, que nous dépendons du substrat qui nous fait vivre…

Crime de guerre, la guerre est un crime

Depuis l’Antiquité jusqu’au début de l’époque moderne, la pensée sur le droit de la guerre fut centrée sur le jus ad bellum, le « droit à la guerre », c’est-à-dire la légitimité ou non du recours à la force, comme en témoignent les réflexions de saint Augustin (354-430), puis de saint Thomas (1225-1274) sur la guerre juste. Le jus in bello, le « droit dans la guerre », c’est-à-dire la manière dont la guerre est menée et la façon de traiter les combattants, n’a commencé à s’affirmer qu’au milieu du XIXe siècle, avec le début des carnages de la guerre de masse. Nous pourrions penser et réaliser une troisième période, celle de l’interdiction de toute guerre, et par là-même en finir complètement avec les crimes de guerre.

Composé de deux branches – celle de Genève et celle de La Haye –, le droit international humanitaire, ou droit des conflits armés, vise, à défaut de vouloir et de pouvoir interdire la guerre, à l’encadrer. Le droit de Genève, avec la première convention de 1864 sur les soins aux blessés et l’immunité des secours, est centré, avant tout, sur la protection des civils et la façon dont les victimes doivent être traitées par l’adversaire. Les conventions de La Haye de 1899 et de 1907 visent, elles, à déterminer des règles claires limitant le droit de tuer au combat. La liste des crimes de guerre, tels qu’ils sont aujourd’hui précisés dans les diverses conventions internationales, est longue. Elle va de l’homicide intentionnel à la torture ou au traitement inhumain en passant par la prise d’otages, les détentions illégales, le bombardement de villes, de villages ou d’habitations qui ne sont pas des objectifs militaires, ou le blocage des aides humanitaires.

Tenter de définir un cadre légal à la guerre dans l’optique noble d’en limiter les effets les plus atroces produit un effet pervers, celui de légaliser « le reste » de la guerre. Cela revient à essentialiser la guerre.

Le point de vue des écologistes pacifistes

La notion même de droit à la guerre est un oxymore. La guerre, par définition, c’est l’absence de justice, la seule loi qu’on voudrait mettre en place, c’est celle du plus fort, depuis toujours en encore aujourd’hui, Poutine/Ukraine, Israël/Palestine, etc… Si les belligérants pouvaient s’entendre au préalable par la diplomatie, alors il n’y aurait pas de guerre… La seule posture raisonnable et humaniste serait de déclarer l’illégalité de la guerre, dans son ensemble, comme la violence physique l’est déjà en droit pénal pour les individus.

Le mouvement écologiste est explicitement partisan de la non-violence. Ainsi dans la Charte des Verts mondiaux (Canberra, 2001) :

« Nous déclarons notre engagement en faveur la non-violence et nous nous efforçons de créer une culture de paix et de coopération entre les États, au sein des sociétés et entre les individus pour en faire le fondement de la sécurité mondiale. Nous pensons que la sécurité ne doit pas reposer principalement sur la force militaire mais sur la coopération, sur un développement économique et social sain, sur la sécurité environnementale et le respect des droits de l’Homme.

On pourrait constitutionnaliser un renoncement à la guerre comme l’a fait le Japon au sortir de la Seconde Guerre mondiale (article 9 de la Constitution adoptée en novembre 1946) :

Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l’ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux. Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l’État ne sera pas reconnu. (Article 9 de la Constitution japonaise votée en novembre 1946.)

La France en renonçant à la guerre transforme tous ses habitants en objecteurs de conscience, opposés à un usage collectif des armes. Internationalement, elle pourrait mettre ses forces armées à disposition de l’ONU, elle pourrait ainsi avoir un impact planétaire immense.

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Le pape François pour une guerre « juste », hérésie !

extraits : L’Eglise catholique a depuis plusieurs siècles développé une doctrine sur les guerres justes et les guerres injustes : massacrer pour la « bonne cause » a été l’une des maladies de toutes les époques. C’est oublier que la non-violence et le refus de toute guerre est un fondement de la chrétienté. Le Nouveau Testament présente Jésus comme un adversaire de toute violence : « Si quelqu’un te donne un soufflet sur la joue droite, tends la gauche » (Mt 5/28) ; « Vous avez appris tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi, je vous dis, aimez vos ennemis » (Mt 5/38-48) ; « Rengaine le glaive car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » (Mt 26/51-52) ; « Un garde gifla Jésus  : « Si j’ai mal parlé montre où est le mal ; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jn 18/22). Les chrétiens, aux trois premiers siècles de l’Eglise, ont en conséquence de leur foi refusé le service des armes. Par la suite, l’Eglise catholique s’est inféodée aux pouvoirs temporels…

LeMonde, une guerre « juste » en Libye ?

extraits : Pour la deuxième fois en quelques jours, Le Monde prend fait et cause pour la guerre de Sarkozy. Cette fois, ce n’est pas pour fouler aux pieds la neutralité de l’Allemagne, c’est pour se retrancher derrière la « doctrine d’intervention humanitaire » de 2005. Ah le droit d’ingérence ! Comme dit l’ex-diplomate Jean-Christophe Rufin**, où s’arrête la guerre « humanitaire » ? D’ailleurs, où commence ce droit qui ne peut être utilisé que par les puissants pour attaquer qui ils souhaitent ? Nous, sur ce blog, nous ne pouvons croire à la guerre « juste »…

Le coût écologique exorbitant des guerres

extraits : Tour à tour enjeu stratégique ou victime collatérale, l’environnement n’a jamais été épargné dans la longue histoire des peuples et de leurs affrontements. Des batailles menées par Darius contre les Scythes en – 513 av. J.-C. jusqu’aux puits de pétrole incendiés au Koweït par l’armée de Saddam Hussein en 1990, la stratégie de la terre brûlée s’est de tout temps révélée une arme redoutable. Dans cette histoire de feu et de sang, les conflits de masse du XXe siècle ont franchi un palier. Les guerres industrielles, capables d’anéantir les populations, dévastent aussi durablement les écosystèmes. Sans compter l’arsenal atomique qui fait peser une menace écologique sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Pourtant, face à ces tragédies, le prix écologique exorbitant des guerres, le « thanatocène », est longtemps resté un angle mort de la réflexion politique…

No kid, faire des enfants c’est fou à lier

Diminuer sa consommation de viande, éviter l’avion, renoncer à une voiture… Autant de mesures individuelles fortes pour réduire son empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique. Mais le changement de comportement le plus efficace, selon des chercheurs de l’université de Lund (Suède) et de l’université de la Colombie-Britannique (Canada), reste encore de faire moins d’enfants. Un bébé pèserait en effet 58 tonnes de CO2 par an, tandis que le cumul d’un régime végétarien (en moyenne 0,8 tonne par an), de l’arrêt des voyages en avion (1,6 tonne) et de l’usage d’une voiture (2,4 tonnes) permettrait d’économiser au total 4,8 tonnes par an.

Clara Georges : « Je suis tombée sur le magazine Society, dont le titre m’avait accroché le regard : « Faut-il être fous pour faire des enfants ? ». Quand un soir mon compagnon, optimiste-né, s’est mis à me parler de son désespoir devant l’actualité du jour, j’ai perdu pied. Nos trois bambins étaient déjà couchés et nous chuchotions pour évoquer la situation à Gaza. Je me suis entendue dire : « Mais quel monde allons-nous leur laisser ? » Nous étions fous et irresponsables d’avoir mis au monde trois humains de plus. A peine nés, ils sont déjà pris dans un défi climatique insoluble. C’est souvent l’argument avancé par les « no kids », ceux qui défendent le choix de ne pas faire d’enfants. Le philosophe sud-africain David Benatar postule qu’il est immoral de procréer parce que les parents causent un tort à leur enfant en le mettant au monde. Sa thèse repose sur l’« asymétrie morale » – en gros, il faut toujours préférer que l’enfant n’existe pas, parce qu’on lui épargne ainsi des expériences négatives, ce qui constitue un bien moral, tandis que le fait de lui éviter de vivre des expériences positives ne constitue pas un mal. Mon collègue Jean Birnbaum, le chef du « Monde des livres », vient de publier Seuls les enfants changent le monde… »

Pas lieu de controverse sur lemonde.fr

MeparazArt : Ce qui je crois manque à cet article c’est la dimension politique de cette décision. L’engagement que nécessite la lutte contre le chaos climatique qui menace les nouveaux-nés n’est en rien comparable à celui qu’ont pu prendre nos parents pour nous voir naître.

dupondt : « Seuls les enfants changent le monde » ! Trop tard, c’était à leurs parents que prendre cette responsabilité, ce qu’il n’ont pas fait, c’est à eux d’assumer la responsabilité. Pour ma part j’ai pris la décision « no kid » après le rapport Meadows en 1972 et j’ai été conforté par le rapport Stern (2006) et les différents rapports du Giec q.

R3 D3 : Faire des enfants, Il faut être un peu dans le déni face à ce qui vient !

Et pourquoi pas : Dans les faits, la probabilité de générer un(e) sauveur(e) est improbable. Quand ma fille de 8 ans me parle de ce qu’elle fera en 2050, je ne peux m’empêcher de penser à ce qui se pourrait se trouver sur son chemin : un hiver nucléaire, une guerre civile, une chaleur suffocante, un air irrespirable,… Est-ce honnête de lui dire que tout ira bien?

Pat Cartier : En tant que childfree déterminé, parfois militant, je ne vois pas les gens qui pensent vraiment leur projet parental comme des adversaires. La manière dont ils savent prendre leurs responsabilités en matière d’éducation compense largement la folie de leur prise de risque. Le problème, ce sont tous ces gens, beaucoup plus nombreux, qui sont assez bêtes pour pondre sans penser, sans mûrir leur décision, par habitude, paresse et grégarisme. C’est à eux qu’il faut faire comprendre qu’il existe d’autres possibilités dans la vie que de fonder une famille, et que ces possibilités peuvent se révéler tout à fait gratifiantes à court, moyen et long terme. C’est à eux qu’il faut faire entendre que sans enfants la vie est plus libre, et plus riche.

Soteria : On ne négocie pas avec la Terre et on ne peut pas indéfiniment se défausser de nos problèmes en les laissant aux suivants.

César Bistruk : Un système pérenne et équitable serait de tirer au sort dans la population les couples ayant le droit de faire un enfant, parmi ceux en condition de procréer. À concurrence du nombre annuel d’enfants nécessaires pour atteindre une population-cible permettant un mode d’existence soutebable. Déjà anticipé par la SF d’autrefois, p. ex. dans « La stratégie Ender », d’Orson Scott Card.

Eric.Jean : Pas besoin de contraception ou d’abstinence pour régler le problème démographique, les épidémies, les famines et les guerres feront ça très bien. Mais rassurez-vous, ce ne sera pas tout ça, partout, en même temps. Avec un peu de chance vos enfants vivront au bon endroit au bon moment.

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La pensée d’avant-garde du « no kid »

extraits : Le mensuel La décroissance s’acharne à nier la contrainte démographique. En avril 2023, son titre en Une, « Faites des bébés, pas la guerre » alors que trop de naissances comme nous le démontre constamment l’histoire ne peut faire que de la chair à canon. Son titre en page 3, « La pensée stérile des no kid », est vraiment dégueulasse par rapport à tous ceux et celles qui se refusent à faire un enfant pour des raisons d’altruisme écologique…

Tendance GINK, Green Inclination No Kid

extraits : Certaines personnes, par souci écologique, ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant. On les désigne par l’acronyme « Gink », pour Green Inclination No Kid en anglais. En France, Corinne Maier a publié No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant et le belge Théophile de Giraud Save the planet, make no baby. Il est vrai que la stérilisation pour raison contraceptive n’est pas réservé aux femmes ou au hommes, ligature des trompes d’un côté, vasectomie de l’autre. Dans sept pays, la prévalence de la stérilisation masculine est supérieure à celle de la stérilisation féminine : en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, en Espagne, au Bhoutan et aux Pays-Bas…

No kid, ces femmes qui ne veulent pas avoir d’enfant

extraits : (Juillet 2014) Il y a des articles assez dégueulasses sur les nullipares, ainsi cet article du Nl Obs sur les croisés de la dénatalité : « Les forcenés de la grève de l’utérus… Pas d’enfants de la vie, un rêve pour ces angoissés de l’hyperfertilité… Ces pythies de la non-reproduction… ». Et puis paradoxalement, dans le dernier Figaro-Madame*, un article perspicace sur le « No-kid par militantisme » : « Pour certains, ne pas avoir de fils ou de fille, est un service rendu à l’humanité… On est déjà beaucoup trop sur terre… Il faut réguler la démographie… Une population moins nombreuse faciliterait l’organisation sociale, le partage de l’espace et donc l’émergence possible de relations apaisées entre humains et avec la nature. »…

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ?

extraits : Il est tellement rare qu’une revue présente la mouvance malthusienne de façon objective que nous en faisons la promotion en reprenant leur article. Nous attendons avec impatience l’ analyse de « Silence » sur le passage aux 8 milliards d’êtres humains prévu par l’ONU au 15 novembre 2022.

https://www.revuesilence.net/

FMI. L’allié démoniaque de la mondialisation

Pendant trop longtemps, nous avons insisté sur les bénéfices de la mondialisation. Trop longtemps, l’attention n’a pas suffisamment porté sur ceux dont les emplois et les moyens de subsistance se sont évaporés. Cela a créé un terrain fertile pour le populisme. Pire, depuis la pandémie de Covid-19, nous assistons à des chocs exogènes en série qui entraînent des interruptions massives des chaînes d’approvisionnement. Le libre échange est derrière nous, place à la démondialisation, n’en déplaise à l’OMC (Organisation mondiale du commerce).

Les accords de l’OMC ont été négociés et signés en avril 1994 à Marrakech par la majeure partie des puissances commerciales du monde. Le but principal de favoriser l’ouverture commerciale. Le FMI (Fonds monétaire international) est le frère jumeau de l’OMC, organisation bien antérieure (1945), mais vouée à augmenter les dettes des pays par l’incitation au libre-échange à crédit.

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI : « Notre conseil aux pays est de ne pas jouer la carte de l’intérêt national contre les autres. Car une plus grande fragmentation du commerce mondial aurait une conséquence très claire : nous serions tous plus pauvres et moins en sécurité. Nous devons résister à la tentation d’imposer des barrières commerciales, dont le nombre est passé de 500 environ en 2017 à 2 000 en 2019 et 3 000 en 2022. Il convient de réfléchir aux chaînes d’approvisionnement mondiales en tenant compte de leur empreinte carbone, mais là encore, en prenant garde également à l’ampleur des préjudices que leur restructuration pourrait causer à des travailleurs ailleurs sur la planète.

Tout accident qui pourrait perturber les approvisionnements énergétiques, ou laisser craindre que la sécurité en la matière ne soit pas assurée, pourrait se traduire par une hausse des prix du pétrole et de l’inflation en Europe. »

Le point de vue des démondialistes

Philippe A : La directrice générale du FMI élude la question posée des méfaits de la mondialisation sur l’environnement, alors que cette question est aujourd’hui existentielle au niveau planétaire. Elle indique que nous devrions payer les prix plus cher, mais l’humanité a toujours vécu depuis son apparition sur les ressources qui étaient présentes à proximité, et la notion de coût n’existait presque pas, c’est une invention capitalistique. Quel intérêt a t’on à couper nos chênes, les envoyer en Chine, pour les retrouver en France sous forme de parquet ? Cela nous rend dépendant de la Chine, accroît la pollution et détruit des filières d’emploi. Platon affirmait qu’un Etat devait se rendre autonome pour ne pas dépendre des autres, la mondialisation, c’est le principe opposé qui ne marche plus.

Sybill : Il n’est pas donné à tout le monde de manier aussi aisément les oxymores… Pour résumer la position du FMI : la mondialisation est à la fois une aubaine et à la fois un problème. Que faire donc? Pardi, continuons à pomper allègrement sans trop pomper par ailleurs.

JDL : Où l’on voit clairement le vide sidéral de l’économisme dominant vis à vis des questions environnementales, rapidement effleurées via la décarbonation, comme si ces questions n’allaient pas impacter développement et pauvreté !

XYZ : Comme si ceux qui nous ont envoyé dans le mur du réchauffement climatique nous expliquaient tranquillement qu’il nous faut continuer. Y a jamais eu autant de pauvre sur terre et de gens qui vive sous un régime autoritaire ou illiberal. Belle réussite ! Mais je suis quand même content de voir que cette personne fait l’unanimité contre-elle. On se sent moins seul. Mais ça inquiète quant aux personnes qui sont aux manettes.

Bfree : Comme si rapprocher la production des consommateurs pouvait créer un risque nouveau de concentration ? Cela diminue les risques en fait. Cela recrée des emplois dans les pays dits industrialisés. Georgieva, c’est un plaidoyer pour une mondialisation par défaut et surtout un dogmatisme. Un libre-échange qui pose l’économie au dessus de tout, comme force centrale. Or les années récentes ont prouvés exactement le contraire: la pandémie de Covid n’a eu aucune solution financière, la guerre en Ukraine est survenue hors des radars financiers, la guerre israélo-palestinienne est imperméable aux arguments économiques. Le monde ne tourne pas autour de l’économie et il est temps de s’en rendre compte. Et ceux qui le voudront pourront évoluer et reprendre les termes même de cette responsable qui affiche le satisfecit d’un triplement de la valeur de l’économie qui aurait « diminué la pauvreté » en constatant, dans le même phrase, son contraire.

Manu : Les économistes rêvait dans les années 2000 d’une France sans usine, la mondialisation c’était pour notre bien, une France de tourisme et de services, et malheur à ceux qui pensaient le contraire.

Pelren : La mondialisation aurait été à l’origine d’une incroyable réduction de la pauvreté dans le monde ?! Je pense que cette Kristalina Georgieva ne doit pas regarder le monde dont elle parle avec les mêmes lunettes que moi…

Philémon Frog : Évidemment, quand 1,4 milliard de Chinois ou, tout au moins, 800 millions de citadins chinois passent de la pauvreté à une certaine opulence, ça fait baisser sensiblement le taux de pauvre. Mais il est indigne de prétendre que la mondialisation a enrichi l’humanité quand 2 milliards de personnes vivent avec moins de 3,5 dollars/jour, tandis que 1,5 milliard d’autres ont un revenu quotidien de 3,5 à 7 dollars, et quand on compte 100 millions de personnes en plus dans l’extrême pauvreté en 2022 selon la Banque mondiale !

Suunugal : La mondialisation a permis aux classes moyennes des pays riches de consommer des produits pas chers fabriqués en s’affranchissant des contraintes morales, environnementale et sociales les plus élémentaires. Elle a permis aux entreprises multinationales et à leurs actionnaires d’augmenter leur profitabilité. Quant au petit peuple, qu’il soit ici ou là-bas, il s’est fait et continue de se faire exploiter.

Michel SOURROUILLE : Le FM est une banque de refinancement. Sans le FMI qui donne des liquidités aux Etats en difficulté de paiement, le commerce international risquerait d’en souffrir. Donc si le FMI n’existait pas, le peuple devrait se contenter des ressources qui sont dans son propre pays, il ne pourrait plus mettre à disposition ses ressources à la Terre tout entière, il serait obligé de  sauvegarder durablement la richesse de son territoire. Le FMI est lié au libre-échange qui est lié à la surexploitation de la nature. Il faut donc supprimer le FMI, mettre au chômage Kristalina Georgieva, et tout ira mieux pour le peuple. Changer notre mode de vie va de pair avec la démondialisation.

Ithaki : Ce qui est rassurant c’est que le courant de pensée libre-échangiste qu’elle représente n’en a plus pour longtemps

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le FMI, le peuple et la nature

extraits : Qui faut-il défendre ? La nature ? Le peuple ? Les banques ? La réponse est difficile car tout est lié, c’est l’idée générale de ce blog. Comme les banques exploitent le peuple qui exploite la nature, nous nous mettons bien sûr du côté du plus exploité, la nature. Car la nature donne au peuple les moyens de vivre et le peuple demande aux banques les moyens de consommer la nature. Et si la nature est surexploitée, elle ne pourra pas donner à manger au peuple qui ne pourra pas engraisser les banques. Cqfd. Prenons un exemple, le FMI, cette banque de refinancement…

Pour une démondialisation des échanges

extraits : La mondialisation est passée du registre de la solution à celui du problème, au grand dam des économistes convaincus des bienfaits pacificateurs du « doux commerce ». Car la multiplication des délocalisations tout au long de la chaîne de production fragilise l’ensemble : si l’un des maillons vient à manquer, c’est toute la chaîne qui s’effondre. Juste avant la pandémie, 70 % du commerce international était réalisé au travers de chaînes de valeur mondialisées. L’augmentation durable des prix des carburants va pousser les entreprises à favoriser les productions à proximité du consommateur. Bienvenue au circuit court !…

Le yin du protectionnisme contre le yang du libre-échange

extraits : L’écologie penche pour le protectionnisme, la démondialisation, en définitive la relocalisation. Historiquement les vagues de protectionnisme et de libre-échange se sont succédé depuis l’abolition en 1838 des Corn Laws qui protégeaient l’agriculture britannique. Depuis la crise de 2008, la protection est à nouveau à l’ordre du jour. Les effets positifs du libre-échange n’existent que par l’accélération de la croissance économique que cela entraîne, mais les conséquences globales sont néfastes. La concurrence internationale s’est accompagnée de délocalisation, de montée des inégalités, de chômage structurel et de déséquilibres socio-écologiques. Le « doux » commerce est en réalité une affaire de puissance, c’est le plus fort qui impose sa loi…

 

Fin de vie. Les élucubrations d’une juriste

La mise en pratique de « l’aide active à mourir » était voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Ce changement de paradigme est dur à avaler pour certains, mais en démocratie ce qui compte ce n’est pas le pouvoir des religieux, des politiques, des soignants ou des juristes, c’est la libre volonté des patients…

Marie Grosset, juriste : « Si chaque individu est « libre » de mettre fin à sa vie, ce geste n’est cependant ni un droit ni une liberté au sens juridique du terme. Le code pénal sanctionne pour non-assistance à personne en danger celui qui n’aurait pas tenté de sauver une personne confrontée à un péril imminent. Les acteurs du soin engagent leur responsabilité pénale lorsqu’ils manquent à leurs obligations de surveillance et que le patient hospitalisé dont ils ont la charge met fin à ses jours. Ce corpus de règles témoigne de deux valeurs essentielles qui fondent notre contrat social et irriguent tout le droit : le caractère primordial de la vie et le devoir de solidarité. Si la loi devait dorénavant garantir à l’individu la liberté de se suicider, ressurgira alors le débat pourtant clos depuis l’abolition de la peine de mort, de la valeur relative ou absolue de la vie. Pour apprécier le plus finement possible le caractère libre de la demande d’aide au suicide, le législateur renverra sans doute aux experts médicaux le soin d’évaluer le degré d’autonomie de la volonté du demandeur.

Sommes-nous prêts à plonger dans l’obscurité des âmes pour y déceler un souhait libre de mourir ? Au chevet du malade s’inviteront les avocats, les juges et les experts, et parfois même la presse. Supprimer les bornes claires qui fondent notre contrat social pourrait se révéler coûteux et déstabilisant pour la société à moyen et long terme. »

Pour une vie digne d’être vécu,

quelques commentaires sur le monde.fr

Emma : Rien ne me convainc dans cet argumentaire. Sous couvert de subtilité juridique, de lucidité sur les « risques » et de désir de poser à la « belle âme », on retrouve le même vieux fond conservateur hérité du catholicisme, qui a déjà contribué aux retards français en matière de droit à la contraception, à l’avortement, au mariage homosexuel, à la dépénalisation des drogues douces. Quand ces gens comprendront-ils que le temps des notables réacs qui imposent leurs valeurs à toute la société, c’est fini – ou du moins ça devrait l’être ?

Amadis : On plaidera la mauvaise foi, à défaut de l’ignorance, puisqu’elle est juriste en bioéthique. Elle oublie ainsi de mentionner que la CEDH considère « que le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de former librement sa volonté à ce propos et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée ».

Michel SOURROUILLE : « Le caractère primordial de la vie » est le fondement idéologique de la pensée de Marie Grosset. Cela veut dire, si cette dame était consciente de la portée de sa phase, qu’elle est contre l’interruption volontaire de grossesse (avec les religieux pro-life), contre les armées qui s’octroient le droit de tuer (même des civils), contre les polices qui font usage de leurs armes pour se défendre, contre la liberté absolue de l’individu de se suicider, liberté que personne ne peut empêcher de se concrétiser : même en prison, on se suicide. Cette « juriste » est plutôt le faux nez des tenants jusqu’au boutisme des soins palliatifs et du précepte divin « Tu ne tueras point » .

chary21 : après les religieux, certains soignants, voilà une juriste qui veut décider pour les autres dans un choix de fin de vie qui n’appartient qu’à la personne…

Gramoune : Mme Grosset réagit en « juriste », c’est-à-dire se focalise sur des arguties de lois, donc pour le commun des mortels, sur des mots, des virgules.. donc ce qui n’a rien à voir avec la RÉALITÉ de la vie, ou de la fin de vie. Donc, à mon avis, un article complètement à côté des personnes concernées.

MEKEDA : Après les médecins réacs et les religieux, les juristes s’y mettent. La demande de l’accès à un suicide légal moins barbare que nos méthodes artisanales actuelles sous le recours coûteux à l’étranger est une garantie de liberté. Personne n’est obligé d’y avoir recours. Le corps médical a eu le droit de prolonger la vie de manière très notable et souvent déraisonnable, pas toujours avec le plein accord des patients d’ailleurs. Je ne vois pas pourquoi leur bricolage de la vie serait plus éthique qu’une sortie volontaire. La France compte une population notable de grands vieillards, le sort qui leur est réservé dans les EHPAD ressemblent bien souvent à une transformation en semi légume, à prix d’or. Il faudrait vraiment regarder les choses en face et s’accorder sur la définition d’une vie digne et autonome et le droit d’en sortir de même manière et faire cesser l’hypocrisie ambiante.

Fer : De nombreux pays ont avancé dans le domaine. La France, pas du tout. Et ce genre de tribune, qui pose de vrai et de faux problèmes, ne fait que ralentir les choses…

Épi-Logos : Elle dit n’importe quoi comme prouve le fait que aux endroits (aux Pays) ou on l’à accepté (l’aide active a mourir) il ne se passe rien de toutes les risques quelle imagine. Et d’ailleurs si je vois quelqu’un se suicider je ne l’empercherait pas. De quel droit empêcher d’aider celui qui veut se suicider… Ou mourir.

Benkium : Il serait tout de même préférable qu’un cadre légal permette à ceux qui le souhaitent se suicider. L’absence de cadre pose des problèmes : retards de transports liés à ceux qui se suicident en se laissant déchiqueter, nombre de traumatismes psychologiques pour ceux qui sont témoins de telles scènes. S’il était légal pour chacun de pouvoir se rendre dans un centre spécialisé pour demander un traitement lui permettant de se suicider, cela éviterait nombre de conséquences néfastes, et faciliterait le travail médico-légal. Au nom de quoi, dans un Etat qui prétend que la liberté est une valeur fondamentale, peut-on juger du bien fondé ou non des intentions d’un individu à vouloir se suicider ?

Mamapasta : à une époque ou l’on parle de consentement , il n’existe pas de loi qui oblige à respecter l’opinion de celui qui ne veut absolument pas consentir à ce qu’on le maintienne artificiellement en vie.

Marianne : Et donc, on fait quoi ??? Comme pour les avortements avant la Loi Simone Veil, les plus fortunés iront en Hollande, en Belgique, en Suisse etc, et les plus pauvres pourront crever dans des mouroirs, appelés EPHAD pour certains, unité de soins palliatifs pour d’autres…

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Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. » De son côté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite (30 septembre 2023)…

L’intelligence collective, impossibilité majeure

Sur ce blog biosphere, le commentateur Michel C. fait feu de tout bois contre le malthusianisme et se heurte à fleuret non moucheté à Tsp qui ne voit que surpopulation. Par contre, entre le climatosceptique Tsp et le partisan du GIEC Michel C., ça chauffe à feu continu. Comme quoi, entre deux personnes qui semblent intelligentes et bien informées, le rapprochement des points de vue semble impossible de toute éternité.

Ce blog, qui se voudrait promouvoir l’intelligence collective, est bien emmerdé, que faire pour réconcilier l’inconciliable, Poutine et l’Ukraine, Hamas et Israël, climatosceptiques et malthusiens !

Comme l’exprimait Nicolas Hulot, « il n’y aura pas de sortie de la myopie démocratique si les citoyens ne sont pas eux-mêmes les défenseurs d’une conscience élargie du monde dans le temps et dans l’espace. »

Sur ce blog, l’impossible intelligence collective

Écologie, le ministère de l’impossible

extraits : Robert Poujade (1928-2020), le premier titulaire du portefeuille de l’environnement en 1971, avait qualifié son poste de « ministère de l’impossible » ; la formule reste d’actualité en 2023…

L’impossible blocage du prix des carburants

extraits : Les extrêmes se rejoignent dans le populisme. Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour proposent de geler les prix à la pompe pour freiner l’inflation observée depuis plusieurs mois…

l’impossible réveil écologique des ingénieurs

extraits : Les ingénieurs du futur devront créer des techniques qui prennent en compte les changements climatiques, la raréfaction des ressources, l’effondrement de la biodiversité. Autant dire que ça ne va pas se faire…

Sortir des énergies fossiles, impossible ?

extraits : Si je comprends bien, le Royaume-Uni qui a du pétrole à domicile accepte de renoncer à financer ou soutenir des projets à l’étranger mais pas chez lui. La France qui n’a pas de pétrole à domicile accepte de renoncer à financer ou soutenir des projets chez lui mais pas à l’étranger. A part ça, on avance…

Un impossible tourisme « durable »

extraits : L’approche des grandes vacances d’été montre un retour en force d’un tourisme très énergivorace. Alors on se grise officiellement de mots doux : tourisme durable , soutenable , équitable , écoresponsable, et même vert de vert. Notre société de loisirs n’a pas peur des oxymores, ces contradictions insolubles…

post-Covid, l’impossible an 01 de l’écologie

extraits : En 1971, Gébé propose dans une bande dessinée une révolution non-violente : « On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste ! » La population décide de suspendre production, travail, école, et de déterminer ce qui doit être redémarré ou pas. Les fabricants de voiture ? Les grands magasins ? Les grandes fermes industrielles ? Dès les premières pages de la bande dessinée, le ton est donné : il faut arrêter ce mode de vie qui n’a plus de sens et qui mène la planète à la catastrophe…

L’ impossible union des mouvements écolos

extraits : Notre démocratie de masse, avec des millions de concitoyens, fait en sorte qu’on veut donner le pouvoir au peuple, que chaque gilet jaune croyait personnellement incarner le peuple, mais que c’est toujours un populiste personnifié comme Mélenchon, Marine Le Pen ou Macron qui sort du chapeau. La deuxième source d’échec d’un rassemblement des forces écologiques et solidaires est l’étiquette qu’on veut se donner…

Pas de bol, l’impossible retour à la nature sauvage

extraits : La « première nature » est celle qui existe « à l’état sauvage », « vierge de toute intervention humaine ». La deuxième est retravaillée par l’homme… Pas de bol, « Il est trop tard ». Trop tard pour revenir à l’époque de la chasse et de la cueillette. Trop tard pour que l’agriculture nourrisse l’humanité tout en préservant les sols, les zones humides et les forêts. Trop tard pour espérer vivre avec des loups et des ours à nos portes. Trop tard pour avoir un sentiment océanique au milieu des vacanciers des bords de mer. Trop tard pour que nos enfants des villes sachent goûter l’aventure dans la nature. Trop tard pour limiter le nombre de nos animaux d’élevage pour laisser plus de place aux espèces férales. Trop tard, trop tard !…

Désastre en 2050, neutralité carbone impossible

extraits : Le Conseil européen n’a pas adopté l’objectif de zéro émissions nettes en 2050 comme l’y invitaient la Commission et le Parlement. La Pologne et la Tchèquie serait contre l’objectif de neutralité carbone,  l’Allemagne aurait jugé que de délai de 2050 était trop contraignant. Les politiques font écho aux revendications du toujours plus des « Gilets jaunes » qui sont incompatibles avec un scénario de « zéro émission nette » de gaz à effet de serre ! Cela impliquerait un changement important des modes de consommation : insupportable !!…

L’énergie contrainte rend la démocratie impossible

extraits : La démocratie commence à buter sur le monde fini (à cause du plafonnement énergétique), alors qu’elle a essentiellement vu le jour et prospéré dans le monde en croissance. La généralisation à toute l’Europe de ce régime politique, qui laisse à la population une large voix au chapitre pour dire par qui elle veut être gouvernée, provoque mécaniquement l’apparition de candidats surenchérissant de promesses de monde meilleur… Il est des libertés « démocratiques » qui ne peuvent plus s’exercer dans le monde fini.

Un impossible démantèlement des centrales nucléaires

extraits : Même si le « provisionnement », l’argent mis de côté pour le démantèlement des centrales nucléaires françaises, est correct – ce qui fait largement débat -, cela n’a pas de réalité matérielle. Il s’agit de chiffres comptables et d’octets sur un disque dur. Ce n’est qu’un droit de tirage sur les ressources matérielles et humaines futures. S’il n’est pas utilisé immédiatement, et il ne le sera pas puisque tel n’est pas son but, il reste donc virtuel… Il faudrait que l’ensemble du macro-système se soit maintenu, à l’horizon de plusieurs décennies, voire de siècles. Rien n’est moins sûr. Je fais donc le pari (facile, vous ne viendrez pas me chercher) que nous ne démantèlerons rien du tout…

Produire plus, polluer moins : l’impossible découplage

extraits : Produire plus en dégradant moins l’environnement : telle est la perspective incarnée par le concept de découplage. En des temps où la crise écologique s’aggrave et où la croissance économique fait défaut, il accompagne l’espoir d’une « croissance verte » qui associerait retour au plein emploi, progression du pouvoir d’achat et réponse aux défis environnementaux.Tout le problème est que ce miracle, nous expliquent les auteurs de ce livre, ne s’est encore produit nulle part à ce jour…

Impossible mais vrai, l’homme dévore 1,5 Terre par an

extraits : Cet état de « dépassement global » signifie, par exemple, que le rythme auquel nous exploitons les forêts, pompons l’eau douce et rejetons du CO2 dépasse celui auquel les arbres repoussent, les aquifères se reconstituent et la nature séquestre nos émissions. La Terre a perdu la moitié de ses populations d’espèces sauvages en 40 ans, les stocks de ressources se sont appauvris et les déchets s’accumulent…

contrôler la fécondité des pauvres, impossible obligation

extraits : « Pour certains défenseurs des droits de l’homme, il est injuste que les pauvres de ce monde aient à subir des programmes de contrôle des naissances, car, pris tous ensemble, ces pauvres laissent une empreinte écologique bien plus réduite sur la planète que la minorité des privilégiés. C’était sans doute vrai il y a un demi-siècle, quand les deux-tiers des humains étaient des paysans. Mais aujourd’hui, la plupart sont citadins – et la majorité de ces citadins sont pauvres. Aussi misérable le bidonville de Dharavi puisse-t-il paraître, cependant ses gueux sont de plus en plus équipés de téléphones portables… » (Alan Weisman)

Nicolas Hulot vivait au ministère de l’impossible

extraits : Le problème global de Nicolas Hulot, c’est qu’il devrait aller à contre-sens de la marche actuelle de la société thermo-industrielle et obtenir pourtant l’arbitrage favorable du 1er ministre, ce qui paraît impossible dans le contexte actuel, libéral-croissanciste. Le problème personnel d’un ministre de l’écologie, c’est qu’il doit éviter d’être contaminé par les habitudes de pensée des autres membres du gouvernement qui pensent majoritairement business as usual et croissance à n’importe quel prix. Or l’appartenance à un groupe, ici le gouvernement, implique d’être amené subrepticement à penser comme le groupe…

Sombrer dans le chaos n’est pas impossible… (7 mars 2012)

extraits : La situation mondiale est déjà chaotique, demain le chaos ?Le chaos désigne la trajectoire d’un système en évolution très sensible aux conditions initiales. Plus précisément, même un événement à l’origine insignifiant peut conduire à des écarts infinis à l’arrivée. Il s’agit de l’effet papillon :  un seul battement d’ailes d’un papillon peut avoir pour effet le déclenchement d’une tornade. A plus forte raison si on tient compte de tous les battements d’ailes de millions d’autres papillons. A plus forte raison si on ajoute les activités d’innombrables autres créatures, en particulier celles de notre propre espèce. Par exemple le premier choc pétrolier de 1973 est causé par un événement à l’origine mineur, la guerre du Kippour. Il a entraîné une récession mondiale. Nous savons aussi les conséquences planétaires de la faillite de Lehmann Brothers en 2008. L’amplification extrême d’une situation initiale est de plus en plus perceptible, si ce n’est analysable…

Eduquer au XXIe siècle ? Impossible ! (7 mars 2011)

extraits : Nous habitons un monde trop plein, bientôt sept milliards d’humains. Le nouvel écolier n’a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée, il a perdu le sens de ses racines. La France ne compte plus que 1 % de paysans en 2011, les Français ont perdu le sens de ce qui les fait vivre. Ils habitent la ville, ils n’admirent qu’une nature pour loisirs et tourisme, ils ont perdu le sens de l’effort physique. Né sous péridurale, l’espérance de vie va vers quatre-vingts ans sans jamais avoir expérimenté l’urgence vitale d’une morale ! Ils sont formatés par les médias, qui détruisent les facultés d’attention en réduisant le temps des réponses aux questions à quinze secondes, chiffres officiels. L’individu ne sait plus vivre en couple, il divorce ; ne sait plus se tenir en classe, il bouge et bavarde ; l’été dernier, nos footballeurs n’ont pas su faire équipe ; nos politiques ne savent plus construire un parti plausible ou un gouvernement stable. Nous n’avons inventé aucun lien social nouveau, juste un recrutement Facebook. Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, accessible à tous, inaccessible en cohérence. Distribué, mais non concentré, dilué à l’infini…

Suicide mode d’emploi, de 1982 à 2023

Sous le titre  » Suicide, mode d’emploi « , le quotidien  » Libération  » du 21 février 1979 publiait un répertoire des six manières les plus courantes de se donner la mort. Il ne s‘agissait que d’un exercice de style qui n’apprenait pas grand-chose sur le plan de la technique des suicides, suffisamment connue et décrite au cinéma et dans la littérature. Notre article un peu plus explicite « Suicide mode d’emploi, voici les nouvelles recettes », a été publié le 5 juillet 2013. Il arrive encore aujourd’hui (en 2023) en troisième position de consultation (sur les 28 derniers jours). Question brûlante donc, recherche individuelle constante. Interdire ou non la pensée du suicide, le débat n’est pas neuf. Peut-on écrire sur le suicide sans risquer des sanctions. Peut-on légiférer sur le suicide sans risque d’attenter aux libertés individuelles ?

Nous revenons sur ces débats à l’occasion de la mort d’Alain Moreau le 7 novembre 2023. Cet éditeur engagé avait publié « Suicide mode d’emploi » en 1982. Claude Guillon, écrivain libertaire, avait cosigné ce livre avec le journaliste Yves Le Bonniec. Le scandale avait éclaté, il contenait plusieurs pages sur les moyens de mettre fin à ses jours. Il s’en écoule aussitôt cent mille exemplaires. En juin 1983, le Sénat a voulu adopter un texte pour interdire ce livre. Mais la commission des lois de l’Assemblée nationale devait le rejeter par un vote en décembre 1984 au motif que sa portée trop extensive aurait englobé l’euthanasie et interdit toute allusion, même littéraire, au suicide. La commission des lois a donc restreint le champ d’application de la loi à le seule condamnation de la provocation au suicide. Le ministre de la justice, M. Albin Chalandon, a apprécié le texte de la commission des lois. « En punissant seulement la provocation suivie d’effet, le législateur montre qu’il entend laisser intacte la liberté de renoncer à la vie pourvu que cet acte résulte d’une volonté consciente. »

Le 31 décembre 1987, l’Assemblée nationale a voté un texte spécifique réprimant par des peines de deux à trois ans d’emprisonnement la « provocation au suicide » et « la propagande ou la publicité quel qu’en soit le mode, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyen de se donner la mort ». L’éditeur et les deux écrivains ont été plusieurs fois poursuivis en justice. M Francis Teitgen l’a dit encore en février 1995 : « Je n’aime pas ce livre, mais je n’aime pas qu’on brûle les livres. » Défenseur d’Alain Moreau, d’Yves Le Bonniec et de Claude Guillon, l’avocat s’indignait d’une nouvelle poursuite.

En fait on ne saurait dénier à l’adulte le droit au suicide. Si ce n’est pas une liberté qu’on octroie, on peut quand même la pratiquer. Se suicidant à l’âge de 69 ans avec son épouse Laura – la plus jeune des filles de Karl Marx – le 26 novembre 1911, Paul Lafargue, le fondateur du Parti ouvrier français qui était aussi médecin, laissait une lettre où il écrivait : « Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. » L’auteur du Droit à la paresse expliquait : « Depuis des années, je me suis promis de ne pas dépasser les soixante-dix années, j’ai fixé l’époque de l’année pour mon départ de la vie et j’ai préparé le mode d’exécution pour ma résolution, une injection hypodermique d’acide cyanhydrique. » Plus près de nous, l’écrivain Henry de Montherlant laissa ces mots, en 1972 : « Je deviens aveugle. Je me tue. » Il disait son regret de n’avoir pas écrit « un petit ouvrage uniquement de pratique, bon marché pour être largement répandu, dont le titre eût été, par exemple : Vite et Bien ou l’Art de ne pas se rater, en cinq leçons ».

Ce débat sur le suicide se complique aujourd’hui à l’occasion du projet de loi statuant sur la fin de vie. On parle couramment maintenant dans les médias de « suicide assisté » ou de droit à l’euthanasie. En 1982, tout en se démarquant du livre Suicide, mode d’emploi, l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a diffusé auprès de ses adhérents un Guide de l’autodélivrance, mettant en pratique un « droit à la connaissance des méthodes, moyens, procédés, substances et produits susceptibles de faire cesser la vie, des effets et de la rapidité de ce processus et des difficultés qui lui sont liées ». En 2001 Mireille Jospin, la mère du 1er ministre sous Chirac, s’est suicidée à l’âge de 92 ans. Elle figurait parmi les membres du comité de parrainage de l’ADMD et menait un combat pour la dépénalisation de l’euthanasie. Aujourd’hui Macron, sur la fin de vie, hésite, hésite, hésite… à proposer une actualisation de la loi Leonetti.

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Suicide mode d’emploi, voici les nouvelles recettes

extraits : Le lieu idéal, c’est la Suisse. Il suffit d’envoyer un dossier médical à l’association suisse Dignitas, rencontrer un médecin par deux fois pour que ce dernier s’assure daela volonté de mourir (procédure de suicide assisté), boire une première potion qui prépare l’estomac à recevoir trente minutes plus tard le pentobarbital de sodium. Nous n’inventons rien, c’est écrit dans LE MONDE du 2 juillet 2013, « J’ai aidé ma mère à mourir ». Rappelons qu’en 1987, le parlement français avait voté un texte spécifique réprimant la « provocation au suicide » et « la propagande ou la publicité en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisées comme moyen de se donner la mort ». Mais comme aucune loi ne peut empêcher de se donner la mort, pourquoi la société ne donnerait-elle pas à l’individu les moyens de sa liberté ? Où placer une dignité humaine indéfinissable ? Une maladie incurable ne peut-t-elle donner le droit au suicide assisté ? Quand le fait de se donner la mort paraît la seule issue possible, pourquoi ne pas l’accepter socialement… Enfin, si on se place du point de vue de la Biosphère, toute mort consentie n’est-elle pas une délivrance partielle sur une planète ravagée par le poids des humains ? …

Suicide assisté et Euthanasie volontaire

extraits : Ci-dessous un texte du 18/01/2023 que nous a envoyé Marie-Laure et Jacques pour parution (…) « Le suicide assisté et l’euthanasie volontaire ne sont pas une question médicale et le corps médical n’est concerné qu’à la marge, et non de façon centrale comme dans la loi actuelle ou comme dans les réflexions sur une éventuelle évolution telles qu’elles paraissent s’engager. C’est une pure question de liberté dont devrait disposer chacun d’entre nous, liberté moralement limitée par le précepte « ne pas nuire à autrui », délimitée par la loi et si possible garantie par la Constitution.

Nous demandons alors l’institution d’une aide légale à mourir (et non une aide dite ‘médicale’, ou dite ‘active’). Cette terminologie est plus globalisante et « rassurante », et fédère les expressions utilisables: suicide assisté, euthanasie demandée, mort délibérée (François Galichet), mort choisie, IVV (interruption volontaire de vie par analogie avec l’IVG)... »

Le suicide assisté, une pente glissante ?

extraits : La seule certitude de la vie sociale en démocratie, c’est le principe de la libre détermination de la personne une fois qu’on lui permet de choisir en toute connaissance de cause. Si dans un pays libre on permet le suicide assisté à des personnes ayant toute leur faculté de penser, c’est à la personne de décider pour sa propre mort sans qu’on puisse la rendre responsable du suicide des autres personnes. Theo Boer parle « d’incitation au désespoir ». Mais on peut aussi bien considérer la réalité psychologique inverse : si on sait qu’on peut choisir de mourir quand on veut, autant décider de continuer à vivre le plus longtemps possible. Une de ses phrases interpelle : « Dans une société où l’aide à mourir est accessible, les gens sont confrontés à l’un des choix les plus déshumanisants qui soient : est-ce que je veux continuer à vivre ou est-ce que je veux mettre fin à mes jours ? »

Et alors ? En quoi est-ce déshumanisant. C’est peut-être le contraire, une interrogation personnelle sur ce qu’est le sens de l’humain, le sens de la vie sur Terre. Au delà de sa propre personne, il faut s’interroger sur le sentiment d’être ou non encore utile à la collectivité humaine…

Compost. Comment recycler l’essentiel ?

Je me rappelle encore quand j’allais chez mes grands-parents dans les Landes. Les latrines étaient dans un cabanon, à quelques mètres de la porte d’entrée. On installait ses fesses sur une installation en bois fait maison, les excréments tombaient directement dans une fosse où nageaient des tas de vers blancs. De temps en temps on vidait la fosse à coups de seaux vers le composteur végétal au fond du jardin ; le tout était recyclé par différents légumes cultivés à proximité.

Aujourd’hui on vit en France avec dans les WC une chasse qui utilise de l’eau potable et le mélange disparaît on ne sait où. Quant au compost lui-même, on préfère encore mettre les déchet ménagers dans des sacs noirs, avec des tas de choses non recyclables, en route vers l’enfouissement ou l’incinérateur géant. Au 1ᵉʳ janvier 2024, va-t-on revenir aux méthodes anciennes ? La loi imposera aux collectivités de proposer des solutions de tri pour les biodéchets. Le succès de l’opération dépendra de la bonne volonté de chacun, comme pour le tri du carton ou du verre. Autant dire que rien ne se fera ou presque !

Marjorie Philibert :  » Le compost ouvre une réflexion philosophique majeure, puisqu’il renvoie au cycle de la vie et de la mort. Or, si les philosophes ont beaucoup regardé le ciel et les étoiles, très peu se sont penchés sur ce qui se trouve sous leurs pieds . Changement d’imaginaire ? Le compostage permet aux citadins de renouer avec la biodiversité. Mais notre rapport avec le vivant a été marqué par la révolution hygiéniste de Pasteur : nous avons peur des microbes, des petites bêtes. Trop de citadins font un blocage sur le compost à cause de cette image du tas de fumier. On a pu observer une certaine aversion féminine pour les vers de terre, qui peut être un vrai frein. Il faut leur montrer qu’on peut valoriser ses biodéchets de manière inodore et propre. Regardez les enfants normaux, ils n’ont pas peur de jouer avec un ver de terre ! C’est cette joie et cet enthousiasme qu’il faut retrouver avec nos biodéchets… »

Le point de vue des écologistes adeptes de l’ancien temps

Quelques consignes simples : ne mettre dans un bac que des restes de fruits et légumes, évitez les déchets animaux que chien et poules se feront un plaisir de digérer. Un compost réussi, c’est l’action conjuguée de centaines de micro-organismes. Donc, pour leur faciliter la tâche, il faut couper leur nourriture en petits morceaux. Ensuite, on mélange les déchets avec du bois broyé, qui va absorber l’humidité des végétaux. Comme pour nous, finalement. le secret d’un bon compost réside dans l’équilibre entre l’humide et le sec, qui s’obtient par le brassage dans un petit composteur de ville. A la campagne, le compost se fera tout seul.

Ah, si tout le monde pouvait vivre au milieu des bois, 67 millions de ruraux dans l’hexagone, et des tas de bras pour une agriculture à l’ancienne (biologique, on dit aujourd’hui). Impossible me direz-vous. Exact, avec 67 millions de personnes dont près de 82 % vivent en espace urbain, comment recycler tous les déchets compostables. Toilettes sèches et lombricomposteur au 5e étage ?

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Absence de WC en Afrique, à qui la faute ?

extraits : En 2011 la Fondation Bill et Melinda Gates a lancé le concours international Reinvent the Toilet pour inventer les toilettes du futur sans eau ni électricité tout en valorisant les déchets humains. Cela existe, les toilettes sèches. Mais même cela paraît inaccessible à un continent africain de 1,26 milliard d’habitants, à la croissance démographique exponentielle. Un demi-milliard de personnes dans le monde pratiquent ce que les Nations unies nomment « défécation à l’air libre », véritable arme de destruction massive d’eaux vives : rivières, lacs et littoraux sont pollués…

Un composteur pour tous et toutes

extraits : Le compost devient obligatoire… mais personne n’est prêt. Différentes options s’offrent aux collectivités : la collecte séparée en porte-à-porte, l’apport volontaire à des points de compost, le compostage domestique individuel ou encore le compostage partagé, par exemple, dans un jardin de quartier. Pour l’heure, seule une centaine de communautés de communes ou d’agglomérations proposent une vraie collecte séparée des biodéchets. Zero Waste France soulève les limites de la loi actuelle qui ne précise ni comment ce tri doit être assuré, ni comment vérifier qu’il est bien mis en œuvre…

La vie après la mort… sous forme de compost

extraits : Le compostage des défunts, body composting ou technique de réduction naturelle du corps, se développe aux États-Unis. La pratique permet de limiter l’empreinte carbone élevée des funérailles traditionnelles. Les corps réapparaîtront dans trois ou quatre mois sous la forme d’un terreau noir et fertile, qui sera remis à la famille. Le processus a été légalisé par l’Etat de Washington le 21 mai 2019, une première mondiale…

CLIMAT : Atténuation ou adaptation ?

Alors que l’atténuation se concentre sur les mesures à prendre en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation regroupe toutes les politiques nécessaires pour amortir les impacts et prévoir les coûts engendrés (construction d’une digue, réparation, santé publique, etc.) par le réchauffement. De toute façon, on ne fera rien qui soit à la hauteur des périls à venir.

Matthieu Goar : La puissance d’impact des catastrophes naturelles est renforcée par le changement climatique d’origine humaine. Les politiques mises en place « nous mettent sur la voie d’une température de 2,4 °C à 2,8 °C d’ici la fin du siècle ». Dans son nouveau rapport sur ce sujet, l’Adaptation Gap Report, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) souligne que les sommes nécessaires « pour l’adaptation sont dix à dix-huit fois plus importantes que les flux financiers publics internationaux actuels ».

Les besoins de financement, rien que pour préparer les sociétés des pays en développement, les plus touchés, sont compris dans une fourchette de 215 à 387 milliards de dollars (203 à 365 milliards d’euros) par an au cours de cette décennie. Face à ce constat, les sommes mises sur la table par les Etats apparaissent dérisoires, le montant des flux du Nord vers le Sud sur le dossier climatique n’était que de 21,3 milliards de dollars en 2021. Les dégâts dans les cinquante-cinq économies les plus vulnérables au climat ont dépassé à eux seuls 500 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies.

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Le PNUE ne s’intéresse qu’aux pays en voie de sous-développement, mais même les pays riches ne pourront pas s’adapter à 4 °C de hausse moyenne des températures… même si le gouvernement français dit s’y préparer ! L’adaptation devient un biais idéologique qui élimine toute idée d’atténuation par baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre.

Il est vrai que l’immense majorité du peuple qui vit à l’occidentale est incapable de se désintoxiquer du modèle croissanciste qui nous a menés là où nous sommes. L’effondrement de ce modèle sera donc imposé par l’épuisement des ressources dont il se nourrit. Puisque le pédagogie de la catastrophe n’a pas fonctionné, c’est la catastrophe qui nous servira de punition. Car ce sera trop tard pour parler pédagogie. Vivement la carte carbone, le rationnement énergétique !

Le problème de fond repose sur notre capacité à se projeter dans le futur. Pourquoi payer maintenant quand on peut laisser ses enfants payer beaucoup plus cher un peu plus tard. C’est le raisonnement tenu non seulement par les milieux financiers, mais aussi par tout possesseur d’une voiture individuelle. Les individus sont caractérisés par leur capacité plus ou moins grande à se projeter dans le futur. Pour les économistes, la « préférence pour le présent », très répandue parmi la population occidentale, reflète une impatience à consommer cultivée par la publicité. Au niveau écologique, les gens ne se projettent pas dans un avenir où la planète brûle, ils s’accrochent d’autant plus au présent…. Les politiciens, même réunis dans une conférence internationale sur le climat, ne raisonnent pas beaucoup plus loin que les intérêts immédiats de leurs électeurs… car la prochaine élection arrive bientôt. Et les médias cultivent l’événementiel du faits divers, pas la compréhension du monde à venir.

Notre perception du temps est conditionné par un apprentissage… ou par un bourrage de crâne. L’éducation au long terme manque cruellement aujourd’hui !

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Des chefs d’État bien d’accord pour le déni

extraits : Le ridicule ne tue pas ! La déclaration de Joe Biden, Ursula von der Leyen, Lula, Emmanuel Macron et consorts n’est qu’une litanie de trois mots répétés en boucle, « transition… investissement… croissance-développement »…

+ 4°C, rupture civilisationnelle en vue

extraits : Jean Jouzel, paléoclimatologue : « Au départ de ma carrière, on mettait l’accent sur l’atténuation. A titre personnel, j’hésitais à parler d’adaptation car j’espérais que la baisse du CO2 serait plus efficaces. L’adaptation devient indispensable à mesure qu’on ne prend pas les mesures pour lutter contre le réchauffement. »…

responsabilité présente et générations futures

extraits : La base essentielle du travail de Dieter Birnbacher en 1988 est la suivante : comment fonder une éthique du futur autrement que sur de vaines déclarations d’intentions. Après avoir noté d’immenses problèmes de définition des générations futures et de son horizon temporel, trois obstacles apparaissent :

la préférence temporelle, qui amène à sous-estimer le profit futur ;
– la
préférence de l’ego qui entraîne le fait que le coût et le profit qui concernent d’autres personnes nous touchent moins que ceux qui nous concernent personnellement ;
– la
distance morale qui implique que notre intérêt aux individus décroît avec l’éloignement

+4°C en perspective, le commencement de la fin

extraits : L’adaptation nécessaire au changement climatique à venir fait l’objet d’un nouveau cap gouvernemental : se préparer à une hausse de 4 °C de la température. Autant dire que la messe est dite, ou mieux la terre est cuite !…

SURPOPULATION… Mythe ou réalité ?

Un livre qui fait le point sur la question démographique vient de sortir aux éditions Edilivre.

https://www.edilivre.com/surpopulation-mythe-ou-realite-michel-sourrouille.html

Coordonné par Michel Sourrouille, il a rassemblé 23 auteurs

Résumé du livre

L’idée de ce livre collectif provient d’une désillusion partagée. On pouvait croire que le passage  à 8 milliards d’humains le 15 novembre 2022 selon l’ONU allait provoquer un choc médiatique. On aurait pu sensibiliser les populations au fait qu’un milliard de terriens de plus ces onze dernières années, c’était beaucoup trop et beaucoup trop vite. À notre grand étonnement, cela n’a pas eu lieu. Tout au contraire, les intervenants privilégiés par la presse et les chaînes de télévision ont pour l’essentiel banalisé, voire ignoré, l’évolution démographique et ses impacts.

Il nous fallait donc à plusieurs voix démêler le vrai du faux dans ce qui se dit. Chaque contributeur ne s’exprime qu’en son nom personnel et sous sa responsabilité. Mais pour les 23 participants de cet ouvrage, la maîtrise de la fécondité humaine possède cette particularité de découler d’abord du libre choix des personnes. La contrepartie de cette liberté fondamentale devrait entraîner pour les individus et les couples un sens aigu de la responsabilité personnelle car chaque naissance supplémentaire implique la collectivité tout entière et l’état de la planète.

Il ne s’agit pas d’envisager une contrainte étatique, seulement une éducation propice à une décision éclairée des hommes et des femmes.

Présentation des contributeurs

Nous sommes 23 auteurs à avoir présenté chacun son point de vue personnel sur la problématique de la surpopulation en lien avec l’écologie. Du scientifique au pragmatique, les analyses se croisent et se complètent. Chacun son style pour porter un regard sur le fait que nous sommes 8 milliards d’êtres humains depuis novembre 2022.

Philippe Annaba, journaliste à la retraite, a publié « Traité de savoir survivre à l’intention des jeunes générations » (2011), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014), Pourquoi mettre au monde dans un monde qui se fout du monde ? (2018)

Didier Barthès, co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014), a publié avec Antoine Waechter « Le défi du nombre » (2022), coprésident du Mouvement Écologiste Indépendant, porte-parole de l’association Démographie Responsable

Jean-Loup Bertaux, astronome des planètes, auteur du livre « Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence » (2017), membre du comité scientifique de « Démographie Responsable », co-signataire de la tribune parue dans le monde.fr « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique » (9 novembre 2022)

Antoine Bueno, essayiste et prospectiviste, a publié entre autres « Permis de procréer » (2019)… « L’effondrement (du monde) n’aura (probablement) pas lieu » (2022)

Odette Chauve, Terrienne de 79 ans, vice-présidente de l’association Démographie Responsable. Un seul enfant et pas de petits-enfants.

Jean-Michel Favrot, chercheur physico-chimiste (recyclage, épuisement des ressources. . . ) à la retraite. Il est membre actif de nombreuses organisations de protection de l’environnement depuis plus de 40 ans, dont Démographie Responsable. Il a écrit « Démographie, l’impasse évolutive. Des clefs pour de nouvelles relations Homme – Nature » (2021)

Denis Garnier, professeur de gestion puis moniteur d’escalade, co-fondateur de l’association Démographie Responsable et président actuel, conférencier

Marc Gillet, ingénieur général des ponts des eaux et des forêts et point focal du GIEC pour le gouvernement français entre 2000 et 2010, membre de l’association « Démographie Responsable »

Théophile de Giraud, dénataliste qui a publié en 2006 « L’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste)» (2006). co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » (2014). Il a aussi publié en 2019 un essai intitulé « La grande supercherie chrétienne » dans lequel il démontre que le christianisme des origines était un antinatalisme.

Gilles Lacan, ancien magistrat, président de l’association Écologie sans frontière et conseil juridique de Démographie Responsable, milite pour la décroissance démographique et l’arrêt des politiques natalistes, ainsi que pour la décroissance économique, la protection des animaux sauvages et la souveraineté alimentaire.

Stéphane Madaule, docteur en économie, travaille dans le monde du développement durable en tant que consultant, professeur d’économie dans le supérieur et ancien directeur à l’Agence française de développement (AFD). Ses articles dans la presse nationale -Le Monde, Libération, La Croix- sont nombreux. Il est par ailleurs chroniqueur à Alternatives économiques.

Jacques Maret, paysan, a publié « Le Naufrage Paysan ou comment voir l’avenir en vert » (2006), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014)

Corinne Maier, économiste et psychanalyste, a publié entre autres « No Kid – 40 raisons de ne pas avoir d’enfants (2008) » et co-auteur de «  Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014)

Fabien Niezgoda, professeur agrégé d’histoire-géographie, a dirigé le dossier d’Éléments n° 184, Surpopulation : le trop-plein. Co-auteur, avec Antoine Waechter, du livre  « le sens de l’Écologie Politique » (2017).

Marie-Eve Perru, ingénieure en génie urbain, spécialisée dans les problèmes environnementaux des grandes métropoles, élue conseillère régionale au sein de la région Île-de-France. Membre du bureau de l’association Démographie Responsable, elle milite pour une taille de population mondiale qui soit écologiquement soutenable afin que les limites planétaires ne soient plus dépassées.

Alice Rallier, chargée d’accompagnement scolaire et stérilisée volontaire.

Martin Rott, docteur en droit des universités de Giessen (Allemagne) et de Toulouse, cadre dirigeant à la retraite des  sociétés européennes de construction aéronautique, membre de l’Association Démographie Responsable, membre du board de European Alliance for Sustainable Population.

Pablo Servigne, formation d’agronome et d’éthologue. Il a quitté le monde académique en 2008 pour devenir chercheur « in-terre-dépendant » (auteur, conférencier, scénariste, etc.). Il a co-écrit, avec Gauthier Chapelle ou Raphaël Stevens, plusieurs livres dont des best-sellers : Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015), L’entraide, l’autre loi de la jungle (LLL, 2017), Une autre fin du monde est possible (Seuil, 2018) et L’Effondrement (et après) expliqué à nos enfants… et à nos parents (Seuil, 2022).

Michel Sourrouille, carrière de professeur de sciences économiques et sociales, membre des JNE (Journalistes-écrivains pour la Nature et l’écologie) et de Démographie Responsable, a coordonné l’ouvrage « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (2014) » et publié entre autres « Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable » (2022)

Lucia Tamburino has a background in Mathematics and Natural Sciences. She holds a PhD in Forest Ecology and has a post-doctoral research experience at SLU (Swedish University of Agricultural Sciences). Lucia is currently a researcher at IGDORE (Institute for Globally Distributed Open Research and Education).

Michel Tarrier, éco-entomologiste et écosophe, a publié entre autres « Faire des enfants tue la planète » (2011), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014) et récemment publié « Le Malheur de naître » (2022)

Antoine Waechter, homme politique français, a publié entre autres « Le défi du nombre » (2022 avec Didier Barthès)

Philippe Waldteufel, Physicien de l’atmosphère (LATMOS, Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales ), membre du comité scientifique de « Démographie Responsable », co-signataire de la tribune parue dans le monde.fr « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique » (9 novembre 2022)

Les coûts cachés de la croissance agricole

Impacts sur la santé, malnutrition, perte de productivité, déforestation, consommation d’eau, émissions de gaz à effet de serre… L’alimentation entraîne des coûts cachés considérables, que l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) chiffre, dans un rapport publié le 6 novembre 2023, à au moins 10 000 milliards de dollars par an, soit 10 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. C’est un minimum, tous les coûts cachés n’ont pas pu être évalués : l’impact de l’utilisation des pesticides, tout comme le coût de l’antibiorésistance et celui de la dégradation des sols.

Mathilde Gérard : La prise en compte de l’ensemble de ces externalités est essentielle. Des travaux scientifiques s’attellent à quantifier ces coûts cachés, à travers l’approche dite du « True Cost Accounting » (comptabilité des coûts réels). Ceux-ci pèsent de façon disproportionnée sur les économies des pays à bas revenus, dont ils représentent 27 % du PIB en moyenne, contre 11 % pour les pays à moyens revenus et 8 % pour les pays à revenus élevés. A Madagascar par exemple, le poids des coûts cachés de la production agroalimentaire atteint 59 % du PIB, un fardeau immense. Coût, prix et valeur sont trois notions bien distinctes. Le but n’est pas d’internaliser tous les coûts cachés dans les prix – le coût social serait énorme –, mais de changer les réglementations, les subventions et investissements… de façon que l’accès à un régime sain devienne plus abordable pour les ménages pauvres.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Une transition vers une production agroalimentaire « plus juste, saine et durable » est un vœu pieux tant qu’on n’a pas réduit la quantité de personnes à nourrir. Le tournant agro-industriel a été fait pour répondre à une augmentation explosive de la population mondiale.. Il y a moins de cent ans, en 1927, la population mondiale atteignait 2 000 000 000 d’habitants. Moins de cinquante ans plus tard, en 1974, la population humaine de la planète a doublé pour atteindre 4 000 000 000 d’habitants. Et près de cinquante ans plus tard, en 2022, la population mondiale a encore doublé pour atteindre 8 000 000 000. Tant qu’on n’aura pas régulé notre fécondité, le système thermo-industriel sera conservé… jusqu’à ce que la raréfaction des ressources fossiles nous mette face à nos responsabilités !

La production de masse à bon marché a détruit les cultures vivrières qui ne pouvaient rivaliser, augmentant les exodes vers les villes, et la surnatalité (car le rapport entre les bouches à nourrir et la production n’était plus discernable ). Ensuite viennent les industriels de la viande (qui est l’essence même du capitalisme, cf les grands abattoirs de Chicago) du sucre etc… qui introduisent des biais de consommation. N’oublions pas les produits industriels transformés destinés principalement aux pauvres et qui font exploser les budgets de santé.

Accepter de produire et consommer sans trop d’effets indésirables a un coût qu’on ne veut surtout pas assumer. Le constat est le même en énergie ou en alimentation, en fait dans tout les domaines où il faudrait intégrer les externalités.

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externalités : C’est l’effet de l’action d’un agent économique sur un autre qui s’exerce en dehors du marché. Cet effet peut être positif, il est le plus souvent négatif, par exemple une pollution de l’eau par des activités agricoles ou industrielles. Pour limiter ces effets négatifs, les pouvoirs publics peuvent mettre en place une réglementation (interdiction, amendes), fixer des normes (plan d’occupation des sols, recyclage, niveau de pollution) ou augmenter les coûts de l’entreprise (écotaxes, droits à polluer). L’action de l’Etat est d’autant plus nécessaire que les patrons, avec les travailleurs, considèrent seulement les résultats financiers de leur gagne-pain, pas ces externalités. Les agriculteurs épuisent les nappes phréatiques et diffusent leurs pesticides, mais ils ne sont pas d’accord pour en assumer le coût ; les travailleurs du nucléaire voient d’abord leur emploi et certainement pas la gestion des déchets radioactifs par les générations futures. Comme les externalités sont inhérentes au système même de la civilisation techno-industrielle qui entraîne l’anonymat des relations humaines et l’oubli de la Nature, l’intervention de l’Etat n’est que cautère sur une jambe de bois.

Durabilité forte : l’analyse néo-classique de Pigou (les externalités) ne reconnaît pas l’interdépendance entre économique et environnement. Pour dépasser la pensée dominante, il faudrait utiliser des développements empruntés aux sciences de la nature, en particulier la thermodynamique et l’écologie, il faudrait insérer l’économie dans l’écologie alors qu’on a déjà le plus grand mal à intégrer l’écologie dans l’économie. Comme synthèse de cette analyse, on peut dire qu’une durabilité forte nécessite que le patrimoine naturel reste constant (il est absolument complémentaire de l’activité humaine d’une génération à l’autre). Cette conception repose donc sur la forte complémentarité entre les trois types de capital (technique, humain et naturel) et récuse l’idée de soutenabilité faible. Concrètement la réalisation du développement durable passe alors par une limitation de l’usage du capital naturel, notamment par la décroissance des facteurs de production matériels et énergétiques.

L’analyse de Pigou : Du point de vue de la théorie économique (cf. Arthur  Pigou), la taxe carbone a pour objectif d’internaliser le coût des activités économique génératrices d’externalités négatives notamment pour les dommages portés à l’environnement. Il est important de souligner que dans la logique pigouvienne, la fiscalité environnementale n’a pas comme objectif premier de dégager des ressources pour l’Etat ou les collectivités. C’est avant tout une fiscalité comportementale, visant à réduire au maximum sa propre assiette, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre. C’est notamment parce qu’elle permet de garantir sur la durée une progressivité des prix de l’énergie, qu’elle incite les consommateurs à l’économiser en faisant le choix de l’efficacité énergétique et de la sobriété. Car aujourd’hui rares sont les acteurs qui intègrent le prix de l’énergie dans leurs choix de comportements et d’investissement. Taxer le travail, alors qu’il présente des vertus économiques et sociales, et ne pas sanctionner les excès de la surconsommation d’énergie, alors qu’elle entraîne des désordres profonds, semble tout à fait paradoxal.

À lire

Agro-ressources et écosystèmes : enjeux sociétaux et pratiques managériales (Bernard CHRISTOPHE et Roland PEREZ, 2012)

extraits : La problématique de ce livre collectif repose sur la question suivante : comment concilier l’augmentation souhaitable des ressources agricoles et la préservation des écosystèmes concernés ? La direction à prendre est connue : la compatibilité entre les objectifs économiques (quantités, qualité, coûts et prix) et écologiques (préservation des écosytèmes) nécessite un dispositif institutionnel adéquat, comportant un ensemble de règles et de mesures incitatives vs prohibitives, amenant les acteurs concernés à « internaliser », dans leurs comportements managériaux, les externalités négatives générées par leurs activités. Si l’orientation est claire dans son principe,  il en va autrement de sa mise en œuvre concrète…

La mystique de la croissance, comment s’en libérer (Dominique Méda, 2013 )

extraits : Tout se passe comme si les contemporains de la révolution industrielle, tout occupés à fortifier un ordre social construit grâce à la domination sur la nature, avaient fini par oublier celle-ci. La comptabilité nationale n’enregistre que des flux positifs, ne possède nul bilan où pourrait s’inscrire, en négatif des dégradations : diminution des ressources renouvelables et non renouvelables, atteintes à la santé, diminution de qualité de l’eau, de l’air et des sols, des relations sociales, du climat, de la beauté des paysages, de la civilité, toutes choses qui n’ont pas de prix, ne sont pas appropriables, mais constituent un patrimoine commun. En 1957 Bertrand de Jouvenel écrivait déjà : « Personne ne dit que cette usine produit d’une part des biens et tout aussi concrètement des maux. J’estime que nous devrions reconnaître que la production a deux formes, l’une de valeur positive, l’autre de valeur négative. La plupart des économistes refusent de parler ainsi : pour eux la production de valeurs positives est prouvée et mesurée par un prix sur le marché, tandis que ce que nous appelons valeurs négatives ne peut être ni prouvé ni mesuré par un prix. »

Vivement 2050 ! Programme pour une économie soutenable et désirable (Collectif, 2013)

extraits : La population doit être stabilisée à un niveau compatible avec l’espace de fonctionnement sécurisé de notre planète.  La planification familiale s’avère être d’un excellent rapport coût-efficacité : les Nations unies ont ainsi montré que chaque dollar investi dans la planification des naissances permet à terme d’économiser de deux à six dollars sur d’autres objectifs de développement. On estime qu’un tiers des naissances dans le monde est le fruit de grossesses non désirées. Plus de 200 millions de femmes vivant dans les pays en développement préféreraient retarder leur grossesse suivante, voire ne pas avoir d’autres enfants. Malheureusement, de nombreux obstacles empêchent ces femmes d’assurer leurs choix : absence d’accès aux contraceptifs, valeurs culturelles ou opposition des membres de la famille. La stabilisation voire la réduction de la population mondiale pourrait nous permettre d’atteindre nos objectifs…

Immigration, démagogie ou rationalité ?

Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Les migrations sur une planète close et saturée d’humains deviennent une liberté sans fondement. L’examen du projet de loi sur l’immigration, qui a commencé au Sénat le 6 novembre, est pollué par une partie de poker menteur où se mêlent les ambitions de Gérald Darmanin, l’alarmante poursuite du RN engagée par LR et l’incapacité de la gauche de tenir un cap, au risque de privilégier la démagogie plutôt que la rationalité.

éditorial du MONDE : L’immigration, thème dont la complexité est facilement convertible en passions, s’est révélée comme un formidable levier électoral. Au volet répressif, des mesures destinées à faciliter les éloignements forcés ; côté libéral, un droit à la régularisation pour les sans-papiers employés dans des métiers « en tension »… Plutôt que d’un débat permanent sans vision, plutôt que d’une droite hystérisée et d’une gauche inaudible, le pays a besoin de clarté et de pédagogie.

Le point de vue de commentateurs sur lemonde.fr

Ganesha : Après un titre prometteur évoquant une « vision », l’article déçoit en évoquant juste « un plan global permettant l’intégration de travailleurs et l’expulsion des étrangers dangereux ». On pouvait s’attendre à une réflexion sur l’état du monde, sur les troubles nombreux qui déstabilisent tant de pays, et bien sûr sur le changement climatique générateur de migrations qui ne vont que s’intensifier dans les années à venir, et pour finir sur la façon pour les pays d’immigration (parce que plus riches…) de se préparer à une toute nouvelle donne en matière d’immigration. Une vision à moyen et long terme est le préalable à la définition des actions à court terme. Quant au périmètre d’application d’une telle réflexion, il est a minima européen. Mais ceci est une autre histoire…

Hector : Le dernier paragraphe de l’éditorial peut servir de modèle pour n’importe quel sujet, combinant vagues exhortations et généralités applicables à tous les domaines, « vision, clarté, pédagogie… »

Peps72 : Le journal qui nous bombarde de tribunes de sociologues no border, nous met en garde contre un « débat sans vision » sur l’immigration. Mais c’est quoi un « débat sans vision » sur l’immigration ? Donner les clefs de la maison France aux mecs de SOS Méditerranée, qui agissent aux larges des côtes libyennes comme supplétifs des passeurs et des trafiquants d’êtres humains ?

Rabino : Mon impression est que Le Monde ne traite pas le sujet ; pourquoi partout en Europe les opinions se rebiffent et appellent aux restrictions sévères de l’immigration ? Tous ces électeurs européens ont le sentiment qu’un cap a été franchi et qu’il faut prendre des mesures sévères pour contrer une immigration qui augmente trop.

Wework : Le recours au referendum désiré par Macron me semble très prématuré: il pourrait à la rigueur se concevoir si des orientations apparaissaient comme nécessaires mais ne rencontraient pas de majorité pour les voter.

Bandera : La pantalonnade des métiers en tension, pourquoi n’y met-on pas les gens au RSA ? Une formation d’éboueurs c’est pas très long à suivre.

Tofot : Quelle vision donne LE MONDE sur l’immigration ? Il n’a eu depuis ses trente dernières années qu’une politique éditoriale compassionnelle sans visibilité.

Le point de vue des écologistes pas migraphobes mais presque

Démobilité, je crie ton nom. Le problème de l’immigration n’est qu’une infime fraction de l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… On y reviendra, les frontières se ferment, inexorablement.

Si un pays interdit tout départ de sa population, ce que fait la Chine communiste, alors il est obligé de parvenir à la maîtrise de sa démographie. Il apparaît ce que la sociologie appelle un « effet cocotte-minute » qui pousse les autorités à prendre des mesures conséquentes – à être responsable démographiquement -, d’où la politique de l’enfant unique. Sinon la cocotte saute un jour ou l’autre, le peuple est dans la rue. En revanche, dans le cadre de liberté de flux migratoires, une permissivité totale est laissée au taux de fécondité du pays puisque le surplus, l’excédent d’êtres humains ne trouvant pas de travail sur le pays de départ, partira pour en trouver dans les pays d’accueil. S’il y a accueil…

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Le modèle danois en matière de non-immigration

extraits : Le Danemark, petit pays nordique de 5,6 millions d’habitants, affiche une des politiques migratoires les plus restrictives d’Europe. Le ministre danois de l’immigration, Kaare Dybvad, un social-démocrate : « Tous les partis de centre droit ou de centre gauche devraient traiter le sujet de l’immigration pour être sûrs qu’on garde le contrôle ». Il a salué en l’Autriche « [son] partenaire le plus ancien dans cette bataille européenne pour changer le système européen d’asile, qui est dysfonctionnel »…

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ?

extraits : L’objectivité en matière migratoire peut-elle exister ? Restreindre l’arrivée d’immigrants sur un territoire qu’on estime déjà surpeuplé, c’est la politique effective de l’Europe et de bien d’autres pays. Mais il n’y a pas à évoquer le racisme en la matière, seulement le nécessaire équilibre entre une population locale et son milieu de vie à protéger…

Le Conseil d’État et la détérioration des biens

Grosse déconvenue pour Gérald Darmanin. Le Conseil d’Etat a annulé, jeudi 9 novembre, la dissolution du mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT), décidée en conseil des ministres le 21 juin. Le ministre de l’intérieur reprochait au collectif d’« appeler » et de « participer » à des violences.

Christophe Ayad : Cette dissolution était la première à viser une organisation écologiste. Une confirmation de la dissolution aurait eu un impact grave et immédiat sur le monde associatif dans la mesure où les Soulèvements de la Terre n’ont pas été dissous pour avoir causé directement des violences ou des dégâts, mais pour avoir « provoqué à des violences visant les biens », en vertu de l’article L212-1 du code de la sécurité intérieure, réformé par la loi « séparatisme » d’août 2021. Une telle extension du domaine de la dissolution aurait pu concerner, à terme, bien d’autres acteurs, tels que Droit au logement (DAL), voire des syndicats.

Dans sa décision, le Conseil d’Etat rappelle qu’une mesure de dissolution « porte une atteinte grave à la liberté d’association, principe fondamental reconnu par les lois de la République. Elle ne peut donc être mise en œuvre que pour éviter des troubles graves à l’ordre public. » Les Soulèvements de la Terre se sontbien livrés « à des provocations et à des agissements violents à l’encontre des biens », notamment à l’occasion de manifestations contre la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline, mais la dissolution demandée par le ministère de l’intérieur « ne constituait pas une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public ». Par ailleurs, le Conseil d’État a rappelé qu’« aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre ».

Sollicité par Le Monde, le ministère de l’intérieur n’a pas souhaité faire de commentaire.

Quelques éléments de débat

Savinien : « Une dissolution n’est justifiée que lorsqu’une association ou un groupement incite des personnes à se livrer à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens (explicitement ou implicitement, par des propos ou des actes) ». Donc le fait d’encourager au saccage des golfs, des propriétés agricoles, etc. n’est pas une incitation à se livrer à des agissements violents à l’encontre des biens. Dont acte.

Vincen @ Savinien : Relisez bien tout. C’est différent « d’inciter » au saccage ou d’en faire l éloge. S’il n y a pas d’incitation (saccage ou pas), les associations n ont pas à être dissoutes. Le saccage est une atteinte au biens mais s’il vous prenait l’envie d occuper un golf pour protester contre son implantation), vous ne pourriez être poursuivi. Simple et logique.

Tubal : Donc pour faire simple, mais pas caricatural, le CE a jugé que les soulèvements de la terre n’avaient pas été encore assez violents pour mériter leur dissolution.

Leonora @ Tuba :  Un État de droit ne fonctionne pas exactement comme vous avez l’air de le penser. C’est la codification précise des interdits et des peines associées une transgression qui permet de limiter l’arbitraire du pouvoir – y compris si cela déplaît à certains.

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Soulèvements de la Terre / Darmanin… 1 / 0

extraits : Les juges des référés de la haute instance administrative ont suspendu, vendredi 11 août 2023, la dissolution des Soulèvements de la Terre, prononcée le 21 juin en conseil des ministres. Le gouvernement qualifiait dans son décret SLT de « groupement de fait », et l’avait dissous pour avoir incité « à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence »

Violence, contre-violence et dissolution

extraits : il y a plusieurs sortes de violences à ne pas confondre. Il y a la violence du système thermo-industriel qui nous a enfermé dans une impasse, réchauffement climatique, extinction de la biodiversité, stress hydrique, etc. Face aux entreprises destructrices du vivant, il y a la contre-violence de quelques militants qui défendent les générations futures contre cette agression. Et puis il y a la violence d’État qui soutient la violence de ce système croissanciste aveugle…

Limites planétaires franchies => décroissance

Nabil Wakim : le concept de « limites planétaires » est scientifiquement établi. Il provient d’une étude internationale réalisée en 2009. Elle fixe neuf limites à ne pas franchir pour que l’écosystème terre continue de fonctionner d’une manière qui soit vivable pour les humains. Six sont déjà considérées comme dépassées.

  • Le changement climatique ; Nous émettons trop de gaz à effet de serre, surtout à cause de notre usage des énergies fossiles.
  • L’érosion de la biodiversité ; chaque année, entre cent et mille extinctions sur un million d’espèces sont enregistrées – la limite planétaire est fixée à dix, elle est donc largement dépassée.
  • La déforestation aussi appelée le changement d’usage des sols ; l’indicateur retenu est la perte de forêts, compte tenu du rôle qu’elles jouent dans la préservation de la biodiversité et de leurs effets sur le climat. Cette limite implique de préserver 75 % des surfaces forestières d’avant 1700- – nous sommes aujourd’hui à 62 %.
  • la pollution à l’azote ; L’azote est nécessaire à la vie. Le problème, c’est qu’en trop grande quantité, il ne peut plus être absorbé par les plantes et déséquilibre le fonctionnement des écosystèmes. Ce qui est en cause ici, c’est l’usage d’engrais chimiques de manière massive. Cette frontière est très largement dépassée.
  • La pollution chimique ; il s’agit de la quantité de « nouvelles entités introduites dans l’environnement », et cela recouvre aussi bien les plastiques que les pesticides, les solvants, les polluants organiques persistants, etc. Cette limite est jugée dépassée compte tenu de la masse de polluants produits et de leur dissémination.
  • L’utilisation de l’eau douce ; vitale pour les vivants, elle ne représente que 3 % de l’eau disponible sur terre. Cette limite est considérée comme partiellement franchie depuis 2022, notamment pour l’eau « verte » celle nécessaire aux végétaux.
  • L’acidification des océans ; c’est une conséquence directe de l’utilisation des énergies fossiles, puisque les océans absorbent de plus en plus de CO₂. Résultat : ils deviennent plus acides et cela menace la vie marine, la reproduction des espèces et la chaîne alimentaire (y compris celles des êtres humains !).
  • Les aérosols ; il ne s’agit pas de déodorants, mais des particules émises par les énergies fossiles, par exemple les centrales à charbon ou les voitures à essence. Ils ont un impact important sur le climat à un niveau local et un effet majeur sur la santé humaine à travers la pollution de l’air.
  • La couche d’ozone ; la couche d’ozone contribue à protéger les vivants des rayons UV du soleil – ce qui permet la photosynthèse des plantes et évite les cancers de la peau. Grâce à un accord international en 1987, l’utilisation des gaz responsables de sa destruction a été fortement réduite.

Le point de vue des écologistes décroissancistes
Sigi Dijkstra : Ces limites planétaires ont pour indicateurs neuf dimensions : eau douce, ozone, CO2, etc… Il en manque une dixième, et de taille, le nombre d’habitants humains. C’est sur cette dimension, et elle seule car elle détermine toutes les autres, que se fera ou non l’équilibre indispensable.

Savinien : Le concept de limites planétaires n’est pas nouveau puisque c’était déjà l’idée du rapport Meadows au Club de Rome en 1972.

Principe Eugenio : Nous serons un cas unique, nous aurons entraîné notre disparition en connaissance de cause, chapeau bas !! Une seule inconnue : la date. Ca sera sans doute long car l’humain fait preuve d’une capacité d’adaptation incroyable. Et tout le monde pense que c’est suffisamment loin pour ne rien faire aujourd’hui qui permettrait d’éviter le drame pour nos descendants. Bref après nous le déluge, c’est humain comme raisonnement.

Imprécateur : Il y a plus de quinze ans, déjà, un simple calcul nous montrait que vers le 14 juillet l’homme avait consommé les ressources élémentaires eau, air etc. nécessaires à la vie. Nous n’étions que quelques milliards, on dépasse les 8 en novembre 2022 ! Dans un espace clos et bien défini aux ressources limitées une population ne peut s’accroître indéfiniment. On peut évoquer les souris de labos. Et, elles, ne roulent pas en Suv et ne consomment pas 75 kg de barbaque par an, ne prennent pas l’avion sur un coup de tête ! Où est l’erreur ?

Mustafa : OK. Donc, d’une part on s’achemine à coup sûr vers la fin, et, d’autre part, on se massacre encore pour des raisons religieuses (Israël-Palestine) ou pour des raisons incompréhensibles (Russie-Ukraine). En gros, c’est comme si dans une maison en feu, les habitants se battaient pour la télécommande de la télévision. Nous sommes fichus. Dommage, car la planète était bien belle, et ses habitants pleins de potentiel (enfin, manifestement, pas tous).

Pm22 : Philippulus est formel : l’apocalypse c’est pour demain ! Sauf, sauf… Si vous ne mangez plus de viande, si vous roulez en trottinettes mécanique, si vous avez des toilettes sèches, si vous faites de la permaculture de tomates cerises sur votre balcon … Etc. La Planète sera sauvée et Greta est sa Prophète.

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La Société francophone d’économie écologique

extraits : L’empreinte écologique, l’analyse de cycle de vie, la dette écologique… Ces travaux mettent en évidence l’encastrement des systèmes socio-économiques dans la biosphère, principe de base de l’économie écologique que nous promouvons. Malgré l’échec des remèdes proposés par les économistes libéraux, ceux-ci occupent une large place dans l’espace médiatique, marginalisant de fait les contrepoints. L’économie écologique critique l’idée d’une croissance verte et d’un possible découplage entre la croissance économique et ses impacts environnementaux…

Réduisons la production et la consommation !

extraits : Il n’existe aucune base empirique indiquant qu’il est possible de découpler globalement et suffisamment la croissance économique des pressions environnementales. La poursuite d’une croissance économique sans fin par les pays à revenu élevé est un problème car elle réduit ou annule les résultats des politiques environnementales. Le chaos climatique actuel et l’effritement de la toile de vie dont dépend notre société constituent une menace existentielle pour la paix, la sécurité hydrique et alimentaire, ainsi que la démocratie. Cela appelle une réduction démocratiquement planifiée et équitable de la production et de la consommation, parfois appelée « décroissance », dans les pays qui outrepassent leurs ressources écologiques…