L’impossible sortie du charbon

A force de croire que demain sera comme aujourd’hui, avec une abondance énergétique extraordinaire mais non renouvelable, nos lendemains seront terribles car nous ne sommes pas préparés collectivement à affronter la descente énergétique. Si le Royaume-Uni sort du charbon thermique, la consommation mondiale de charbon est au plus haut. En tant qu’écologistes réalistes, nous ne pouvons que constater que les bonnes intentions sont si rares que le monde court au désastre. Épuisement des ressources fossiles et réchauffement climatique sont les deux jumeaux de l’apocalypse à venir.

Royaume-Uni, sortie définitive du charbon thermique

La première révolution industrielle ne serait pas née au Royaume-Unis ans la présence d’énormes réserves de charbon dans son sous-sol. En 1920, 90 % de l’électricité du pays est générée par le charbon, et le Royaume-Uni est le premier exportateur mondial du combustible. La plus longue grève des mineurs de l’histoire britannique, en mars 1984, est une protestation contre la fermeture accélérée des collieries (mines) par le gouvernement Thatcher. Un an plus tard, en 1985, à l’issue d’une répression policière sans merci, les derniers grévistes lâchent prise. La dernière mine de charbon, la fosse de Kellingley, ferme en 2015. Le 30 septembre 2024, la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, au Royaume-Uni, fermera ses portes. Sa mise à l’arrêt fait du pays le premier membre du G7 à sortir définitivement du charbon pour sa production d’électricité. Le nouveau gouvernement travailliste affiche l’objectif d’une électricité totalement décarbonée en 2030. C’est ambitieux : en 2025, la part des énergies fossiles dans le mix énergétique devrait encore être de 50 %.

La consommation mondiale est au plus haut

La consommation charbonnière carbure à un niveau record, avec un exercice 2024 du même acabit que le précédent : autour de 8,7 milliards de tonnes selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Soit une « augmentation totale de 10 % » par rapport aux chiffres de 2014. A elle seule, l’économie chinoise pèse pour plus de la moitié de la demande mondiale (environ 56 % en 2023). Le charbon dit « thermique » reste la principale source d’énergie primaire pour produire de l’électricité. Pour répondre à la demande, l’offre continue de se développer. Sur l’ensemble de l’année 2023, il y a même eu trois fois plus de capacités de production électrique à partir de charbon mises en service que fermées. Les trois quarts des capacités mondiales de production d’électricité à partir de charbon n’ont toujours pas la moindre date de fermeture prévue.

Le point de vue des écologistes

Nicolas Hulot avait quitté le gouvernement Macron pour ne plus se mentir, mais l’humanité continue, elle, à se raconter des histoires… Comme par magie, l’achat d’un véhicule électrique est devenu vertueux… Nous sommes enfermés dans des modes de vie insoutenables, conditionnés par les normes sociales, les politiques publiques, les infrastructures, les technologies, la publicité… Sans rire, qui aujourd’hui peut affirmer qu’il connaît ou travaille dans une entreprise dont le modèle est, au mieux, neutre pour l’environnement ? Personne… Une majorité de la population vit aujourd’hui de ce qui détruit l’environnement, nuit à sa santé et hypothèque l’avenir de sa descendance… Comment croire ne serait-ce qu’un instant qu’on puisse diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre… Le tragique paradoxe du solutionnisme technologique ambiant est qu’il contribue finalement à renforcer le modèle économique mortifère et l’hyper-industrialisation qu’il devrait dénoncer… On n’est pas prêt de réconcilier la fin du monde et la fin du mois… Et pendant ce temps-là, l’habitabilité de la Terre se dégrade, le vivant s’effondre, le mur s’avance… L’effondrement global à court terme de notre société industrielle est devenu plus que plausible. Inévitable… » (« Ne plus se mentir » de Jean-Marc Gancille)

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COP26, le choc charbonnier va faire mal

extraits : Nous étions en train de brûler nos forêts, (mal)heureusement nous avons exploité le charbon. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath en Allemagne a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. #EndCoal, un hashtag qui reste seulement symbolique dans un monde qui a oublié complètement les acteurs absents de nos délibérations actuelles, les générations futures. Le système thermo-industriel résiste à Glasgow (COP26), mais ce sont ses derniers souffles avant qu’un choc pétrolier/charbonnier nous amène inéluctablement à la déroute finale….

L’adieu au charbon sera long, trop long

extraits : Après son livre de 2003 sur le pic pétrolier, Richard Heinberg s’était consacré au pic charbonnier : la production de charbon suit la même courbe que la production de pétrole. Elle aussi commence par augmenter, atteint un maximum, puis décline inexorablement au fur et à mesure que les gisements s’épuisent….

Climat : Faut-il faire brûler les centrales à charbon ?

extraits : #EndCoal, enfin un hashtag sur Twitter qui nous parle. #EndCoal, une image sur lemonde.fr, des lettres qui s’enflamment lors d’une manifestation de Greenpeace. Dérisoire victoire. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath, dans l’ouest de l’Allemagne, a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. Les écologistes n’ont rien pu faire contre la pelleteuse escortée de policiers qui a procédé à la démolition. L’État, complice des exactions climatiques ! En Allemagne, des villages entiers sont rasés pour laisser place à de gigantesques mines de charbon….

Pour en savoir plus encore plus

21 octobre 2015, Les centrales à charbon, un terrorisme contre le climat

14 mars 2014, La fin du charbon au Royaume-Uni, un air d’apocalypse

27 avril 2012, les dangers du charbon (1/3)

6 novembre 2010, après le pic pétrolier, le pic charbonnier !

28 septembre 2010, des mineurs bientôt sans charbon

26 juillet 2010, l’impasse charbonnière

9 février 2008, charbon de terre

5 avril 2007, bientôt une Chine sans charbon !

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Conférence Internationale sur la Population !?

En septembre 2024, nous avons célébré les 30 ans de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD, 1994) organisée par l’ONU au Caire, qui visait, entre autres, à améliorer l’accès à l’éducation, réduire la mortalité maternelle et infantile et stabiliser la croissance de la population mondiale. La revue Population et Sociétés de l’INED (n° 625, Septembre 2024) fait le point en omettant de reprendre l’essentiel, l’objectif de « stabiliser la croissance de la population mondiale ».

La conférence du Caire en 1994

Cette conférence a contribué à la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs comme des droits humains en les définissant comme suit :

– reconnaissance du droit fondamental de tous les couples et des individus de décider librement et avec discernement du nombre de leurs enfants et de l’espacement de leurs naissances.

– droit de disposer des informations nécessaires pour ce faire, et du droit de tous d’accéder à la meilleure santé en matière de sexualité et de reproduction.

– droit de prendre des décisions en matière de procréation sans être en butte à la discrimination, à la coercition ou à la violence, tel qu’exprimé dans des documents relatifs aux droits de l’homme. »

Afin de rendre effectifs ces droits, le Programme d’Action du Caire, signé par 179 États, avait pour but d’orienter les politiques publiques nationales sans toutefois prendre un caractère contraignant. Il visait à assurer le droit à la régulation des naissances, en développant la planification familiale.

Le résultat trente ans après

– Les efforts engagés pour rendre davantage accessibles les différentes méthodes anticonceptionnelles ont contribué à réduire considérablement le nombre de grossesses non intentionnelles dans le monde, passant de 79 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 1990-1994 à 64 en 2015-2019. En 2021, sur les 1,1 milliard de femmes âgées de 15 à 49 ans dans le monde souhaitant retarder ou éviter la conception d’un enfant, 77 % utilisaient un moyen de contraception dit « moderne » (pilule, stérilet, injection, préservatif, etc.) et 8 % une méthode traditionnelle comme le retrait ou l’abstinence périodique.

– L’avortement n’avait pas été reconnu comme un droit reproductif dans le Programme d’Action en raison de l’opposition de courants conservateurs. Seul l’accès aux soins après avortement a été garanti, c’est-à-dire la possibilité pour les femmes de se faire soigner dans des services de santé en cas de complications sévères après un avortement provoqué ou spontané (fausse-couche). La situation de la légalisation de l’avortement reste contrastée dans le monde, et ces trente dernières années ont vu à la fois des avancées majeures mais aussi des retours en arrière. la Pologne (2020) a basculé dans une interdiction quasi totale. Le droit à l’avortement a aussi été remis en cause aux États-Unis en 2022 avec l’infirmation de la décision Roe vs. Wade par la Cour Suprême, ouvrant la possibilité à chaque État d’autoriser ou bannir l’avortement. Les avortements à risque causent 5 à 13 % des décès maternels dans le monde chaque année.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Cet article de l’INED ne fait aucune mention de l’objectif de « stabiliser la croissance de la population mondiale » ; il est vrai que pour l’INED la réalité de la surpopulation n’existe pas. Par contre l’INED s’intéresse aux obsessions à la mode, la fécondation in vitro et le cas LGBT.

Ces trois dernières décennies ont vu se développer dans le monde des techniques pour pallier l’impossibilité de concevoir spontanément, majoritairement au sein de couples hétérosexuels mais aussi parfois de couples de même sexe et de personnes qui ne sont pas en couple. En Europe, en 2018, les enfants conçus par fécondation in vitro (FIV) représentaient de 0,1 % en Serbie à 9,3 % en Espagne, en passant par 2,8 % en France de l’ensemble des naissances. Légalement, l’accès est aussi souvent réservé à certaines populations, comme les personnes cisgenres et les couples hétérosexuels…

La question des minorités de genre et sexuelles (lesbiennes, gays, bisexuelles, queer et intersexes : LGBTQI+) n’avait pas été abordée dans le Programme d’Action de 1994, le sujet n’étant pas consensuel au niveau mondial. Elles sont davantage visibilisées aujourd’hui, mais il y a encore beaucoup à accomplir pour que les droits sexuels et reproductifs soient pleinement reconnus pour toutes et tous. Dans certains pays où l’homosexualité est même un délit voire un crime, c’est déjà leur droit à vivre leur sexualité qui est bafoué : les actes homosexuels y sont passibles d’une amende, d’un emprisonnement voire de la peine de mort dans 67 pays du monde…

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L’Ined ignore encore le mot « surpopulation »

extraits : L’institut national d’études démographiques devrait faire référence commune, ce n’est pas le cas. Dès son origine, il avait un objectif nataliste. L’ordonnance de 1945 définit ainsi la mission de l’institut : « L’Ined est chargé d’étudier les problèmes démographiques sous tous leurs aspects… Il étudie les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population.» La naissance du 50 millionième français en 1968, est présentée par l’INED comme un exploit national….

Conférences internationales sur la population

Les conférences des Nations unies sur la population sont-elles vouées à l’échec ? Les polémiques qui ont précédé celle du Caire en 1994 amènent à le penser, comme l’histoire des deux précédentes, en 1974 et 1984. Le Saint-Siège refuse tout ce qui pourrait paraître  » légaliser  » l’avortement et accuse le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), organisateur de la conférence, de  » détruire la famille  » et de  » promouvoir une culture hédoniste et permissive  » (le Monde du 19 août 1994). A Bucarest en 1974, les représentants du Vatican avaient aussi bataillé pour le  » droit à la vie « , et  » le caractère sacré de la famille  » mis en exergue par le pape d’alors, Paul VI. A Mexico, en 1984, la liberté d’avorter avait été encore remis en question par Jean-Paul II qui avait personnellement pris contact avec les gouvernements représentés à la conférence. De plus les représentants du  » tiers-monde  » avaient usé du slogan :  » Le meilleur contraceptif, c’est le développement.  »

Il faut attendre ensuite novembre 2019 pour qu’une nouvelle conférence internationale ait lieu (à Nairobi). Il s’agissait de marquer le 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui s’était tenue au Caire. Elle a eu lieu dans la plus stricte confidentialité. Pourtant 10 000 participants de plus de 170 pays, ce n’était pas rien. Le défi du contrôle de la démographie est un sujet qui crispe certains responsables. Ainsi Macharia Kamau, principal secrétaire du ministère kényan des affaires étrangères, s’est écriée : « Qui sont les 11 000 scientifiques qui ont lancé un appel à contrôler nos populations ? Sont-ils africains ? Le changement climatique n’a rien à voir avec le nombre de gens. Ceux qui ont besoin de contrôler leur population sont ceux dont le mode de vie a créé les ravages qui frappent notre continent. »

La deuxième partie de cette phrase est partiellement vraie, un bébé de plus dans un pays développé est un désastre climatique. C’est ce que disait déjà René Dumont en 1974 dans son programme de présidentiable écolo : « Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à New York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. La « France de 100 millions de Français » chère à Michel Debré est une absurdité. » Mais la lutte contre la politique nataliste de la France ne devrait pas empêcher les pays en surchauffe démographique de proposer aux femmes les services d’un planning familial efficace. D’autre part nier la variable démographique dans le réchauffement climatique est une grossière erreur, Macharia Kamau devrait apprendre l’équation de Kaya….

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La politique générale de Michel Barnier

Dans sa déclaration de politique générale le 1er octobre 2024, le premier ministre Michel Barnier a tenté de conjurer la fragilité de son assise politique. Sur l’immigration par exemple, l’approche revendiquée se veut à la fois ferme ET pragmatique. Mais, sur la plupart des sujets, Michel Barnier est resté elliptique et flou. Le premier ministre a tenu des propos volontaristes sur l’urgence écologique or certaines de ses décisions laissent planer le doute sur ses intentions, notamment le périmètre rogné du ministère d’Agnès Pannier-Runacher.

Un peu d’écologie certes, mais dans un contexte où le désendettement va avoir la priorité.

endettement de la France : Michel Barnier prévoit un tiers de hausse des impôts et deux tiers de baisse des dépenses pour freiner le dérapage budgétaire

Le premier ministre a annoncé, mardi, qu’il renonçait à l’objectif de ramener le déficit public à 3 % en 2027. Dans l’immédiat, des « contributions exceptionnelles » vont toucher les grands groupes et les plus riches.

planification écologique : Malgré des phrases fortes, Michel Barnier peine à dissiper les inquiétudes. Contrairement à son prédécesseur Gabriel Attal, Michel Barnier a évoqué immédiatement et bien plus longuement le défi environnemental, décrivant la « dette écologique » comme une des deux « épées de Damoclès » qui menacent le pays :

« Les Français attendent de nous que nous regardions la réalité en face. La réalité de nos comptes publics. La réalité de l’impact de notre mode de vie sur l’environnement…   Nous pouvons et nous devons faire plus contre le changement climatique… Il faut préserver la biodiversité et encourager l’économie circulaire… Il n’y a pas de fatalité tant qu’il n’y a pas de fatalisme ». M. Barnier a promis de relancer « immédiatement » la planification « avec les outils dont nous disposons : la stratégie française énergie-climat, le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie »,

Mais il faut, selon lui, poursuivre « résolument le développement du nucléaire, et notamment des nouveaux réacteurs ». Il n’a fait aucune annonce sauf de nouvelles étapes de « simplification » qui risquent d’affaiblir l’ambition écologique (sur le diagnostic de performance énergétique, dont il veut aussi « adapter » le calendrier, sur le zéro artificialisation nette, qu’il faut faire évoluer « de manière pragmatique et différenciée », sur la construction…).

Fin de vie : Michel Barnier veut reprendre « le dialogue » plutôt que le projet de loi.

Le premier ministre n’a pas enterré l’idée de légiférer, mais il gagne du temps, en remettant l’urgence d’un effort sur le développement des soins palliatifs en priorité absolue.

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La pêche industrielle dans l’impasse

Le retour à la pêche artisanale est une nécessité. Sinon on trouvera un jour cette brève journalistique : « Nous apprenons que nous avons enfin pu reconstituer un spécimen d’une espèce de poisson jadis appelée sardine. Nos prévisions de repeuplement permettent d’anticiper la pêche des sardines dans environ 350 années… » Nous pensons qu’il faut dorénavant être l’ami des poissons avant d’être l’ami des pêcheurs.

Depuis 2020, une trentaine de scientifiques de renom, membres d’universités et de centres de recherches de douze pays, se sont réunis lors de plusieurs ateliers à l’initiative de l’association Bloom, afin de fournir une nouvelle définition d’une réelle durabilité des pêches, c’est-à-dire à même de contribuer à nourrir les générations futures.

La feuille de route des trente scientifiques 

– pêcher moins, il faut laisser les poissons grandir, se nourrir, se reproduire…

ne pas soustraire pour l’aquaculture les anchois et autres petits pélagiques…

– les espèces des grandes profondeurs ont besoin de beaucoup de temps pour se reproduire, cessons de détruire leurs habitats…

– mettre fin aux chaluts qui pulvérisent les organismes vivant sur le fond, dragues, sennes démersales non sélectives….

soustraire aux pêcheurs certaines zone dans des aires marines protégées…

stopper la dispersion de filets perdus, des dispositifs de concentration de poissons et autres pollutions plastiques…

limiter la taille des navires dotés de technologies de plus en plus sophistiquées…

– mettre fin aux subventions néfastes, estimées à 20 milliards d’euros en 2018

Le point de vue des écologistes

Sur son lit de mort, Geronimo délivrait un message assez simple à entendre : « Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l’argent ne se mange pas. »

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Pêche, de l’artisanat au massacre de masse

extraits : Aujourd’hui les sondeurs, sonars et autres radars traquent les poissons, le recours aux avions pour détecter les bancs de thon et au satellite pour explorer les couches d’eau sont des éléments d’une spirale néfaste dans laquelle les pêcheurs comme les décideurs politiques ont enfermé les ressources halieutiques. Va-t-on aux champignons avec une pelleteuse ? Non, mais ce n’est pas le cas pour la pêche….. 

pêcheries, nous savons tout mais nous ne faisons rien

extraits : En 2016, 40 millions d’heures de pêche ont consommé 19 milliards de kWh d’énergie et parcouru plus de 460 millions de kilomètres, soit 600 fois la distance aller-retour de la Terre à la Lune. 31 % des stocks de poissons sont surexploités dans le monde, ce qui signifie que ces espèces sont prélevées plus rapidement qu’elles ne peuvent se reproduire. En 1995, la capture de poissons a atteint son tonnage maximum avec 95 millions de tonnes. Depuis, la pêche mondiale plafonne autour de 90 millions de tonnes. On peut parler de pic du poisson ou peak fish comme il y a un pic pétrolier…..

Les prises de poisson témoignent de notre surpuissance

extraits : S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, Daniel Pauly prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980… Daniel Pauly et Dirk Zelly approfondissent la question par une étude de janvier 2016. Ils chiffrent le maximum à 130 millions de tonnes en 1996. Puis les performances de la pêche ont régressé de 1,2 million de tonnes par an. Malgré la forte croissance des armements, la diffusion des techniques industrielles de pêche jusque dans les coins les plus reculés de la planète et la sophistication toujours plus poussée du matériel, les tonnages des captures ne cessent de diminuer….

Nos articles les plus anciens

19.06.2008 ami des pêcheurs ou ami des poissons ?

Chaque pêcheur est aujourd’hui individuellement conscient que sa catégorie professionnelle va collectivement à la catastrophe. Mais chaque pêcheur sait également qu’en situation de rareté générale, le poisson qu’il ne prend pas immédiatement sera pris par un autre. Il est donc condamné à pêcher tout ce qu’il peut dans un minimum de temps tout en sachant pertinemment que cela aggrave le processus de catastrophe collective (…)

13.02.2009 permis de sur-exploiter la mer

Le libéralisme économique repose sur le libre choix, c’est donc un principe vraiment superbe. Mais quand un code de bonne conduite en matière de pêche « responsable » repose sur l’engagement volontaire des pays, la surexploitation des ressources halieutique continue. La moitié des stocks mondiaux est aujourd’hui exploitée au maximum de ses  capacités, et 25 % sont surexploités…

10.03.2009 Surexploitation prouvée de la mer

Il est français mais inconnu en France. Daniel Pauly est le premier à alerter la communauté internationale sur la surexploitation des ressources halieutiques. S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, il prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980… Il démontre que les humains pêchent des poissons de plus en plus bas dans la chaîne alimentaire des océans : nous finirons par manger du zooplancton…

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Les Verts devenus EELV, puis Les écologistes…

de notre correspondant Michel Sourrouille

Les Verts devenus EELV, puis Les écologistes… Un changement de dénomination ne dit pas grand chose de la clarté idéologique d’un parti. Voici mon vécu personnel depuis l’origine de l’écologie politique, 1974.

Lorsque René Dumont, poussé par des associations environnementalistes, s’est présenté à la présidentielle française de 1974 au nom de l’écologie, j’ai compris qu’un vote significatif pouvait enfin avoir lieu pour préparer un avenir moins perverti : nous allions manquer d’eau, les voitures allaient s’arrêter faute de pétrole, le nucléaire militaire et civil était le mal absolu. René parlait vrai. Il me fallait réagir, j’ai voté pour la première fois, j’avais 27 ans. Je croyais que cela suffisait, se contenter de voter ! Je me suis donc mis à trente ans au service du jeu d’échecs, j’ai occupé presque tous les postes possibles pendant vingt ans, arbitre et formateur d’arbitre, animateur et formateur d’animateur, et même vice-président de la FFE (Fédération française des échecs).

Mais l’état de la planète a empiré, les prédictions de René se sont installés dans les faits, et même dans les journaux télévisés. Les sommets de Terre se sont succédé depuis 1972, rien n’a changé. Personne n’a entendu parler du sommet de 1982, et même la grande kermesse de Rio en 1992 n’a été que des mots. Les COP sur le climat ont suivi le même chemin, en impasse ! Il me fallait faire quelque chose.. j’ai trouvé que la situation de la planète était suffisamment grave pour que je m’engage à plein temps dans ce collectif multiple qui constituait l’écologie politique. J’ai démissionné de mon poste de vice-président de la FFE. Outre des engagements dans plusieurs associations environnementales, va pour les Verts en 1997, seul parti d’envergure à porter le message de l’écologie.

Ma première réunion entre encartés écolos m’a laissé un souvenir impérissable. Je n’y comprenais rien. Une vingtaine de personnes seulement, et je me perdais complètement entre les sous-tendances des différents courants. Un participant bien charitable m’a expliqué en aparté. « Simplifions. Il y a les Verts rouges, les Verts noirs et les Verts verts. A partir de cette trame, chacun brode à sa façon. » Comme j’enseignais professionnellement la sociologie politique, j’ai tout compris. Il y avait les marxistes derrière le drapeau rouge, mais qui avaient senti tourner le vent de l’histoire : la victoire du prolétariat ne pourrait pas se faire sur les décombres de la planète. Les Verts noirs sont très forts : faut toujours s’exprimer contre le consensus qui se dessine. Dès qu’une tête dépasse, faut la couper. Pour ma part, je me sentais Verts vert, écologiste avant tout, fondamentaliste diraient certains. Je n’ai pas mis très longtemps pour me rendre compte que mon orientation était et devait rester minoritaire. Dans un parti politique, et les Verts ne faisaient pas exception, ce qui compte c’est le pouvoir, la recherche du pouvoir, la contestation du pouvoir ou même le pouvoir pour le pouvoir. Humain, trop humain ! Mais comme me l’avait enseigné René Dumont, notre tâche était bien là : écologiser les politiques et politiser les écologistes. Fallait que je m’accroche.

J’ai donc suivi passionnément les journées d’été des Verts, pris différents rôles au niveau du groupe local. Mais l’acoquinement avec le PS à partir de 1994 l’empêchait de présenter électoralement une écologie de rupture. J’ai alors choisi en 2002 l’entrisme au PS ; je croyais sincèrement que l’urgence écologique devenait devenue telle qu’un parti dit « de gouvernement » allait se saisir de cette thématique. Délégué fédéral à l’écologie, membre de la commission nationale du PS « environnement », j’ai fait ce que j’ai pu. Mais le PS historique de François Hollande n’était pas mûr pour parler « écologie » ; une fois arrivé au pouvoir en 2012, leur optique croissanciste traditionnelle a constitué leur mantra. Encore une fois, il me fallait changer pour mieux défendre la cause écologique.

J’ai rejoint EELV en 2011 avec le statut (nouvellement créé) de coopérateur qui me permettait la double appartenance partisane, socialiste ET écologiste. J’ai co-animé en 2011 aux JDE de Clermont-Ferrand un atelier qui a permis la création d’une commission accueil-formation, structure sans résultats malgré plusieurs WE de rencontres à Paris. Cette commission s’est enlisée dans les méandres de GIRAF (groupe interrégional accueil/formation)… Je me suis alors encarté à EELV pour participer activement aux décisions de congrès. Je voulais encore et toujours une écologie de rupture, j’ai soutenu la motion Avenir Ecolo au congrès de Caen en 2013. Échec à nouveau. Pour le congrès suivant, on est devenu « Pôle Ecolo » après l’union avec « Objectif Terre »  ; j’ai été co-administrateur de la liste de diffusion. Mais nous avons été écarté du congrès suivant par les partisans de la firme résultant des initiatives politiciennes du couple Cécile Duflot et Jean Vincent Placé.

Sur la thématique démographie/écologie, j’ai quand même organisé un atelier aux JDE qui a débouché sur un groupe de travail « démographie » . Il a été officialisé (avec réticences) par le Bureau Exécutif, mais sans aucun écho chez les dirigeants. Le malthusianisme de René Dumont était devenu tabou pour le parti. Je suis aussi cofondateur du groupe de travail « imaginer une économie écologique », une instance adoubée par le CF en 2014 qui deviendra par la suite la commission post-croissance. Pour préparer la présidentielle de 2017, j’ai rédigé un livre synthèse de 370 pages, « L’écologie à l’épreuve du pouvoir », présentant tous les programmes politiques possibles, et publié juste avant les JDE de 2016. Mais nos instances dirigeantes ont refusé un atelier autour de mes thématiques, on ne m’a même pas donné la parole lors d’un atelier pourtant consacré à l’avenir de l’écologie. On a préféré encenser aux JDE le livre de Cécile Duflot, « Le grand virage », un livre qui ne parle pas d’écologie ! J’ai fait ce que j’ai pu.

Mes articles antérieurs sur ce blog biosphere

2002. Les Verts, un embryon de parti, un ramassis d’ambitions

extraits : Aux journées d’été des Verts, dont je ne loupais aucun exemplaire depuis le milieu des années 1990, c’était la grande kermesse. Cela allait des groupes d’échange les plus sérieux, autour de l’espéranto, jusqu’aux plus farfelus comme celui qui rassemblait les transsexuels et autres divers genres, en passant par le groupe femme qui parle des femmes : chacun dans sa chapelle. Sans oublier les fumeurs de pétards qui utilisaient la moindre occasion pour faire parler de la dépénalisation du cannabis. Il est bien vrai que l’étiquette écolo regroupait surtout tous les survivants de la deuxième gauche, celle pour qui la libéralisation des mœurs, féminisme, IVG, homosexualité, autogestion… restait l’alpha et l’oméga de la vie publique. Je n’étais pas contre, loin de là, je pourrais même ajouter à la liste « naturisme et liberté sexuelle », « pacifisme et non-violence », etc. Mais je pensais à juste raison que ces messages issus de mai 1968 étouffaient complètement ce que nous voulions faire passer : une planète sauvegardée pour nos descendants et toutes les autres espèces vivantes. Dominique Voynet concluait lors de la dernière journée d’été en 2002 que ce n’était pas la peine de parler entre nous d’écologie puisque tout le monde était d’accord sur la question !? Elle faisait l’impasse sur nos manques.

J’étais accablé par les contradictions internes des Verts, par des statuts inefficaces, souvent dénoncés mais jamais modifiés. J’étais aussi accablé par l’amateurisme de nos procédures et candidats. Aux primaires pour la présidentielle 2002, nous avions voté Lipietz contre Mamère, qui s’était révélé non médiatique, avait été désisté par un autre vote, et Mamère, malgré sa décision irrévocable de ne pas se présenter, avait quand même obtenu plus de 5 % des voix à la présidentielle 2002. Mais avant, j’avais voté pour voter, plusieurs fois, pour rien. J’étouffais, les Verts ne portaient pas vraiment l’idéal écologiste, mais un système embryonnaire de parti, un ramassis d’ambitions et beaucoup de gens qui ne faisaient que passer.

Aux journées d’été d’août 2002, à Saint-Jean-de-Monts, j’ai craqué. Chaque nuit ou presque une insomnie, pour ces questions lancinantes qui me taraudaient. A quoi servaient les Verts ? Qu’est ce que je faisais dans ce parti ? Qu’est-ce que faire de la politique ? Je suis parti… pour le parti socialiste. Mais auparavant, j’ai fait une dernière réunion de formation pour le groupe local sur le concept de décroissance. Même chez les Verts, ce mot était alors inconnu, ou tabou….

2011. EELV se développe, la logique de l’organisation prime

extraits : Je pose ma candidature en 2011 pour animer un atelier aux journées d’été d’EELV à Clermont Ferrand. A ma grande surprise, nouveau venu, simple coopérateur, je suis choisi comme co-animateur (avec Frédéric Benhaim) pour l’atelier « accueil et formation à EELV » le 19 août 2011. Il s’agissait de s’occuper de la formation à la base, et non de la formation des élus Verts déjà réalisée par le Cédis, le seul organisme qui fait des bénéfices ! J’ai été agréablement surpris par le sérieux des différents groupes de travail à Clermont. Cela me changeait du folklore des Verts dans les années 1990. Mais je me suis aperçu qu’en matière d’accueil et de formation institutionnalisée, rien n’avait changé depuis mon départ des Verts en 2002 : aucune organisation, sauf initiatives ponctuelles. Le secrétaire national à la formation, présent lors de cette séance, a conclu qu’il fallait faire quelque chose… dans six mois. Mais ma proposition d’instaurer une liste d’échange entre formateurs au niveau national a été reprise très vite par un habitué des listes (innombrables) de diffusion EELV. Depuis, peu à peu, le secteur s’organise. Lentement, trop lentement….

2013. Le sexe/genre relève-t-il de la nature ou de la culture ?

extraits : Le parti écolo des Verts s’intéresse aux choses du sexe ; il existe même une commission LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels). Lors de ses journées d’été à Marseille en août 2013 un atelier a eu lieu sur « le genre pour les nuls ». Pourtant il n’ a pas été question de sexualité, mais des inégalités des rôles masculins et féminins dans une tradition toujours bien présente, même en France. L’intervenante, Céline Petrovic est la délégué thématique « genre, sexe et société » d’EELV, mais aussi docteure en sciences de l’éducation. Nous avons donc eu un débat très interactif sur la sociologie du genre. Ce terme est défini comme un concept réaliste et pas du tout comme une « théorie » : c’est un système, une construction sociale qui résulte d’un apprentissage et non d’un déterminisme génétique, inné. Depuis des millénaires, on disait que la différence entre hommes et femmes étaient programmées par la nature. Il y a au contraire un processus culturel : observation par l’enfant, puis identification, intériorisation et enfin imitation. Catherine Vidal a donc démontré qu’il y avait déterminisme culturel. Or tout ce qui est construit rend possible la déconstruction….

2017. Yannick Jadot veut dissoudre EELV dans le PS

extraits : Jeudi 23 février 2017 au 20h de France 2, Yannick Jadot a annoncé qu’il retirait sa candidature à la présidentielle au profit de celle du socialiste Benoît Hamon… avant même le vote prévu officiellement. Plus de rassemblement à trois, Jadot/Hamon/Mélenchon, on en reste donc au tête-à-tête entre l’ogre socialiste et le nain vert. Pourtant, depuis 1974 et la candidature de René Dumont, il y avait toujours eu un candidat écologiste à chaque présidentielle. Mais Jadot a quitté son rôle de présidentiable dévolue par une primaire ouverte pour un plat de lentilles. Car quel accord commun ? Programmer l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et du centre d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, la sortie du nucléaire et une constituante pour une VIe République ne mange pas de pain….

2020. EELV, sa face désirable et celle plus obscure

extraits : Ni positive, ni punitive, l’écologie est d’abord une discipline scientifique, pratiquée par des écologues, alors que les écologistes (qui ne sont pas forcement des scientifiques) tentent de mettre en pratique une politique en tenant compte des enseignements de l’écologie scientifique. Ce que semble omettre EELV. Par ses combinaisons d’accord politiciens parfois « contre-nature » avec des partis de gauche traditionnel, réputés pour leur conservatisme idéologique productiviste et une conception économique et sociale d’un autre temps, aujourd’hui EELV est un parti de gauche qui s’éloigne toujours plus de l’écologie. Dernier acte avec les municipales, intercommunalités et métropoles, dans 9 cas sur 10, EELV confirme son alliance avec la gauche. Si un accord avec les partis de gauche peut parfois s’avérer nécessaire, en faire une règle absolue au niveau national par une organisation se réclamant de l’écologie, avec des opérations de « tambouille politicienne » des plus détestables, est une faute grave qui envoie à tort une très mauvaise image de tous les écologistes…

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Nos articles quotidiens en septembre 2024

question d’avenir

Métiers de demain, métiers de main

Pacifisme et / ou défense nationale, le dilemme

la question écologique

L’activité des JNE, assoc de journalistes écolos

Planification écolo, vive le HSSPEPTDR !

Michel Barnier, ex-ministre de l’environnement !

Les Écologistes, parti institutionnel ET libertaire

Les Verts, une gauche anti-malthusienne

Paul Watson nazi, fasciste, d’extrême droite ???

question utopie

Vivre dans une société sans école, le rêve

Vivre dans un monde sans publicité, bientôt ?

Vivre dans un pays sans armée… en Russie ?

Interdiction du portable à l’école, une gageure

la question énergétique

Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

Agrocarburants, une fausse bonne idée

Fracturation pétrolière, fracturation politique

question de paix

L’origine des guerres, la spoliation des paysans

la dissuasion nucléaire, une illusion mortifère

SNU macronien et objection de conscience

Alban Liechti, refuznik de la guerre d’Algérie

Le pacifisme, marginalisé par LE MONDE

la question démographique

Paul ROBIN (1837-1912), le néomalthusianisme

La bombe P a déjà explosé, les dégâts sont là

Vieillissement démographique et surpopulation !

Namibie, en route pour l’anthropophagie

les questions politiques

Démocratie ou dictature, les tendances actuelles

Bruno Retailleau à l’intérieur, un anti-immigré ?

L’écologie à droite toute avec Pannier-Runacher ?

La Norvège forteresse, fiction ou réalisme ?

questions sociétales

épitaphe judicieuse sur une tombe anonyme

Le naturisme, une pratique spirituelle

Parler « trans » et sans débat aux journées d’été

Parlons transphobie et autres transitions

Tirer des indications morales de la GPA

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Paul ROBIN (1837-1912), le néomalthusianisme

Peu de personnes méritent d’être mondialement connu et écouté, voici ce qu’apporte Paul Robin à l’intelligence collective.

– Paul Robin naît en 1837 dans une famille bourgeoise, catholique et patriote. Élève de l’École normale supérieure de Paris, il passe ses licences de sciences mathématiques et de sciences physiques ; il devient surtout darwiniste et athée. Il est brièvement professeur de lycée (1861-1865), mais entre en conflit avec son administration sur des questions pédagogiques. En 1865, il part en Belgique où il noue des contacts avec des militants de l’Association internationale des travailleurs (AIT), concourt à la création de la section belge de l’AIT et il est expulsé pour avoir participé au mouvement de soutien à une grève. À Londres, où il fréquente les militants de l’Internationale, il est un temps membre du Conseil général de l’Internationale, mais ses liens intellectuels et son amitié personnelle avec l’anarchiste Bakounine provoquèrent son expulsion de l’AIT par Marx dès 1871. Les Justes sont souvent mis au ban, et parfois même assassiné !

– Robin avait collaboré au Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, devenu directeur de l’enseignement primaire. Grâce à lui, Paul Robin est placé à la tête en 1880 d’un orphelinat à Cempuis  (Oise). Il met en pratique, auprès d’un nombre important d’enfants, les théories sur l’éducation intégrale qu’il a formulées dès 1869-1870 : « Laissez l’enfant faire lui-même ses découvertes, attendez ses questions, répondez-y sobrement pour que son esprit continue ses propres efforts, gardez-vous par-dessus tout de lui imposer des idées toutes faites, transmises par une routine abrutissante. » Cette éducation, qui veut donner aux enfants des classes défavorisées le moyen d’accéder à la culture, se caractérise, outre son athéisme et son internationalisme, par le souci de développer harmonieusement l’individu dans sa globalité, tant sur le plan physique qu’intellectuel ou moral : « Tout enfant a le droit de devenir en même temps un travailleur des bras et un travailleur de la tête ». Il veut développer un esprit rationnel chez l’enfant, loin des « fantômes » de « l’imposture religieuse ». Donc une éducation sans Dieu et sans Patrie.

– Un autre aspect très novateur de l’œuvre que Robin accomplit à l’orphelinat est la « coéducation des sexes », filles et garçons sont dans la même classe, ce qui est révolutionnaire pour l’époque; les filles ne sont plus instruites dans l’optique d’une fonction sociale dominée. L’éducation physique représente un tiers du temps d’activité sans jamais faire de compétition ni de sport élitiste. Il faisait chanter aux enfants « La Marseillaise de la Paix ». Les méthodes éducatives de Paul Robin, trop avancées pour son époque, lui vaudront des ennuis, On prit prétexte de son « antipatriotisme » pour le révoquer en 1894 à la suite d’une campagne de presse très très virulente menée contre lui.

Paul Robin crée à Paris en 1889 le premier centre d’information et de vente de produits anticonceptionnels. En 1896, il fonde la Ligue pour la régénération humaine. Il introduit en France les principes néo-malthusiens qu’il a découverts en Angleterre et milite inlassablement pour diffuser dans la classe ouvrière les moyens du contrôle des naissances. A ne pas confondre avec une morale qui fait obstacle au plaisir et à l’amour, comme le malthusianisme de Malthus. Il voit dans « la prudence parentale » vis-à-vis de la fécondité un moyen d’émancipation des plus pauvres et particulièrement des femmes. Il publie de très nombreuses brochures de propagande ; le néo-malthusianisme est une arme au service de l’émancipation des femmes. Il fait des conférences, distribue des tracts pour faire connaître « les moyens efficaces et non douloureux [que fournit la science] pour ne mettre d’enfants au monde que quand elles le veulent ». Il crée entre autres une « ligue anti-esclavagiste pour l’affranchissement des filles » et même un syndicat de prostituées.

– Sentant ses forces et ses facultés décliner, Paul Robin met fin volontairement à ses jours en 1912 ; positiviste jusqu’au bout, il étudie les progrès de l’effet du poison sur lui-même. Par ailleurs membre de la Société d’autopsie, il souhaitait qu’après son décès son corps fût utilisé comme engrais ; mais il est finalement incinéré au cimetière du Père-Lachaise.

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L’histoire du natalisme

extraits : En s’inquiétant d’une faiblesse de la démographie, Emmanuel Macron fait écho à une longue tradition historique. Les discours natalistes naissent au lendemain de la défaite face à la Prusse, en 1870. l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française est créée en 1896 par le statisticien Jacques Bertillon. En 1896, la même année que Bertillon, le néo-malthusien Paul Robin avait fondé la Ligue de la régénération humaine dont la devise sera « bonne naissance-éducation intégrale ». Mais une loi en 1920 qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. Le néo-malthusianisme de Paul Robin devient hors la loi….

Paul Robin (1837-1912)

extraits : Un texte de 1896 de Paul Robin : Femmes, sœurs bien-aimées ! « Si vous jugez que votre santé, votre situation matérielle ou les circonstances ne vous permettent pas d’avoir un enfant dans de bonnes conditions, de lui donner les soins de toute nature et l’éducation attentive dont il aurait besoin, vous avez le droit et le devoir de vous abstenir d’être mères. Si vous avez déjà des enfants, vous pourrez mieux les nourrir et les élever qu’en ajoutant imprudemment à leur nombre. Si vous n’en avez pas encore, choisissez sagement le temps où vous et votre conjoint, vous vous trouverez dans des conditions favorables de santé, de bien-être et de sécurité. Cela dépend de vous, vous êtes absolument maîtresses de votre destinée. Il ne faut pas que vous ignoriez, ni vous ni vos compagnes de souffrance, que la science vous a émancipées de l’épouvantable fatalité d’être mères contre votre volonté. »

Le néo-malthusianisme prépare donc l’émergence du féminisme. Le Planning familial, le Mouvement de libération des femmes  (MLF) et le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) doivent beaucoup à Paul Robin. La Biosphère aussi !….

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Entraves aux théories et aux activités du mouvement pour le contrôle des naissances en France et aux États-Unis (1873-1940)

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épitaphe judicieuse sur une tombe anonyme

J’étais anarchiste, athée, babouviste, écologiste, décroissant,

féministe, malthusien, militant, naturiste, néomalthusien,

objecteur de conscience, pédagogue, pacifiste…

Suivez mon exemple, la société humaine

et la biosphère ne pourront

que s’en porter mieux.

Anarchiste, défini par le rejet de tout pouvoir extérieur à sa propre considération de ce qu’il faut faire. Un anarchiste se situe dans une société sans hiérarchie, ce qui nécessite que chaque personne a les moyens intellectuels de déterminer quel est le comportement le meilleur dans une situation donnée grâce à une formation initiale complète. Les anarchistes sont contre toute domination, y compris celle des humains sur la nature.

Athée, ne pas avoir besoin d’une quelconque divinité. La nature et ses composantes physiques ont les attributs de dieu, l’éternité et l’infini, la matière suffit à expliquer la petitesse spatiale et temporelle de l’espèce humaine. Se libérer de la religion, c’est conquérir la liberté d’agir selon sa propre conscience et les connaissances de la science. Un citoyen se doit d’être « sans Dieux », mais à chacun de croire autrement… en son for intérieur seulement.

Babouviste, disciple de Gracchus Babeuf. Celui-ci forma la « Conjuration des Égaux » contre le Directoire et fut guillotiné le 27 mai 1797. Pour Babeuf et ses disciples, l’Égalité est l’axe qui donne un sens à l’existence : Tout homme a un droit égal à satisfaire ses besoins et à jouir de tous les biens de la nature. Les salaires seront égaux, car la supériorité de talents et d’industrie est une chimère. Les biens doivent être mis en commun ; la terre n’est à personne, les fruits sont à tous. Le paysan continuerait à exploiter son champ et porterait sa récolte au magasin commun. Le gouvernement contrôlerait l’économie de façon à maintenir l’égalité, qu’affermirait une éducation commune. L’aisance et la simplicité générales remplaceraient le luxe des uns et la misère des autres. Ce n’est pas un communisme de la production, mais de la répartition.

Écologiste : l’écologie scientifique nous prouve que l’activité humaine détériore gravement les conditions de la vie sur Terre, et l’écologie politique fait entrer ces constats dans la décision publique. Nous sommes tous par essence écologistes, conscient que de bons rapports avec la nature est une condition première de la viabilité durable de l’espèce humaine et de toutes les autres espèces.

Décroissant : depuis la révolution industrielle, l’économie courre après la croissance économique alors qu’on devrait tous savoir qu’une croissance continue dans un monde fini est physiquement impossible. Comme l’espèce humaine a déjà dépassé par ses besoins la capacité de charge de la planète, il est nécessaire de décroître économiquement et démographiquement, donc d’être personnellement décroissants, pour la sobriété dans tous les domaines.

Féministe : c’est l’affirmation qu’il doit y avoir totale égalité dans la perception et la considération d’une personne, qu’elle soit homme ou femme. Un homme peut bien sûr être féministe, un féminisme non universaliste n’est pas un véritable féminisme car il est différentialiste.

Malthusien, reprenant le message essentiel de Malthus (1798) montrant qu’on ne peut avoir une fécondité humaine dépassant les ressources nécessaires à son entretien. En termes plus précis, l’agriculture étant la ressource essentielle à son époque, Malthus conseillait de limiter les naissances pour enrayer une croissance démographique de type exponentielle. Sinon il y a décalage avec la production alimentaire, limité par la loi des rendements décroissants en agriculture, et dont on ne peut améliorer la productivité qu’à la marge.

Militant : Dans une société nombreuse où la voix d’un individu n’a aucune portée, il est judicieux d’adhérer à une association universaliste ou de devenir militant d’un parti ayant l’écologie au cœur.

Naturiste : la façon d’être habillé ou déshabillé n’a aucune importance. Un lieu où naturistes et textiles se côtoient montre une capacité humaine à la tolérance réciproque. Le port d’un voile religieux est un choix personnel qu’on se doit de respecter autant que le port d’une minijupe.

Néomalthusien, reprenant le message de Paul Robin popularisant au XIXe siècle à la fois la libération de la femme et les méthodes de contraception.

Objecteur de conscience, opposé à l’usage collectif des armes, donc favorable à la disparition totale des armées nationales, des milices, des bandes armées, etc.

Pédagogue, adepte d’une relation interpersonnelle non violente qui essaye de promouvoir l’intelligence de celles et ceux qui l’écoutent.

Pacifiste, voulant diffuser au niveau collectif le principe « si tu veux la paix, prépare la paix » et non le principe militariste « si tu veux la paix, prépare la guerre ».

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Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

Devant les besoins électriques exponentiels de l’intelligence artificielle (IA), Microsoft, Amazon et Oracle veulent relier des centres de données à des réacteurs. Le nucléaire apparaît aux yeux des dirigeants de la tech comme une porte de sortie face à l’impasse énergétique vers laquelle l’intelligence artificielle risque de les conduire. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur un assistant comme ChatGPT consommerait dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. Dans un moment de forte électrification tous azimuts liée à la transition énergétique, cela fait craindre des pénuries, locales ou générales. Rappelons que depuis le rapport de 1972 sur les limites de la croissance, nous devrions savoir que toute évolution exponentielle dans un monde fini se heurte irrémédiablement un jour ou l’autre à un mur. Et quand on commence à voir le mur, il est déjà trop tard pour s’arrêter, on va trop vite.

Alexandre Piquard : Dès fin 2021, Elon Musk s’était déjà prononcé contre la fermeture des centrales nucléaires. Amazon avait frappé les esprits en annonçant le rachat du campus de data centers attenant à la centrale nucléaire de Susquehanna, la sixième plus grande des Etats-Unis. Microsoft a annoncé, vendredi 20 septembre 2024, la relance de l’unité 1 de la centrale de Three Mile Island, en Pennsylvanie, fermée depuis 2019. Le symbole est fort car c’est dans ce site, sur une unité voisine, qu’avait eu lieu en 1979 un accident nucléaire ayant mis un coup d’arrêt au développement de cette technologie aux Etats-Unis. le fondateur d’Oracle, Larry Ellison : « Laissez-moi vous dire quelque chose qui va vous paraître vraiment bizarre. Nous sommes en train de concevoir un centre de données qui aura plus d’un gigawatt de puissance électrique et il y a les autorisations pour y construire trois réacteurs nucléaires. Ce sont des petits réacteurs nucléaires modulaires qui vont alimenter le site. Voilà à quel point les choses deviennent folles. » Le patron d’OpenAI, le créateur de ChatGPT, Sam Altman, investit dans une technologie du nucléaire encore plus lointaine : la fusion.

Cette conversion au nucléaire s’apparente à une dangereuse fuite en avant. L’alternative serait de limiter la consommation électrique de l’IA et de s’interroger sur son déploiement massif.

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L’intelligence artificielle = perte de temps

extraits : L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps. Pourtant certains sont déjà adeptes de l’IA, ce sont les nouveaux croyants ! Mais le jour proche où l’IA écrira les livres à la place des auteurs et fera la comptabilité à la place de l’expert-comptable, seul le travail manuel offrira encore quelques perspectives d’emploi….

La science contre l’intelligence artificielle

extraits : Doit-on interdire l’IA ? Oui, répond Benoît Piédallu. Avant de conclure : « L’IA, c’est la négation même de l’homme. »….

GPT, intelligence artificielle et/ou collective

extraits : Avec ChatGPT, tout se passe désormais comme si créer une œuvre consistait à assembler des extraits d’œuvres antérieures. De notre point de vue d’écologistes, c’est l’imaginaire social qui conditionne nos comportements. Nous sommes bercés par l’imaginaire des partisans des jolies centrales nucléaires tellement propres et de l’imaginaire extractiviste. Nous sommes victimes de la colonisation de notre imaginaire par le productivisme et le croissancisme….

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Pour Hugues Bersini, l’intelligence artificielle est en mesure de résoudre des problèmes majeurs. Mais pas n’importe comment. Certainement pas en confiant l’affaire à des entreprises privées à but lucratif, fussent-elles créées par des petits génies de la technologie, car la recherche du profit ne peut conduire qu’à l’injuste répartition des malheurs et des bonheurs qu’apporte la société numérique. Ni à des États potentats, fussent-ils conseillés par les meilleurs « experts », car la technocratie gestionnaire ne parvient jamais à l’efficacité collective, mais à la manipulation des cerveaux et des opinions. L’auteur en appelle donc à un « codage citoyen »….

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Le naturisme, une pratique spirituelle

Qui ne pratique pas le naturisme dans toute sa nudité ne sait pas vraiment ce que vivre veut dire.

Marc Bonomelli : Il existe une affinité profonde entre le naturisme et les pratiques spirituelles contemporaines. L’absence de vêtements évoque une connexion avec la nature, permettant une relation plus forte avec ce que certains appellent “la Terre-Mère”. Il y a l’idée de se montrer tel que l’on est réellement, au-delà des aspects imposés par la société. Ces idées ne sont pas nouvelles. Dès le XIXe siècle, des mouvements naturistes ont émergé, s’appuyant déjà sur des principes philosophiques tels ceux de l’hygiénisme allemand et de la Lebensreform (littéralement, « réforme de la vie »), mouvements critiquant l’industrialisation et l’urbanisation. Plus loin dans le temps, les gymnosophistes, ascètes nus indiens, et certains sages grecs comme Diogène, avaient renoncé aux vêtements comme ils renonçaient aux possessions matérielles et au statut social. Plus près de nous, les hippies des années 1960-1970 ont également lié quête spirituelle et absence de vêtements.

Ce qui est en revanche nouveau, c’est l’accès beaucoup plus facile à la nudité permise par Internet et les réseaux sociaux. La nudité ne devient une réelle opportunité spirituelle que si nous parvenons à avoir le mental suffisamment « pur » et détaché de « l’agitation sexuelle » que cela pourrait provoquer…

Le point de vue des écologistes mis à nu

Marc Le Bihan : le mot « naturisme » est un rétronyme. Il englobe à la fois ceux qui préfèrent se baigner nus, ceux qui y voient un mouvement aux motivations hygiénistes ou écologiques, et ceux qui y trouvent toute une philosophie de vie.

Etoameki : Sur de nombreuses peintures et sculptures du temps passé, homme ou femme, on ne voit pas beaucoup de vêtements !

Colette : Le naturisme n’a rien à voir avec des délires mystiques, avec du voyeurisme, avec de l’exhibitionnisme, avec du commerce y compris spirituel… c’est à l’opposé de tout cela et sa base est le respect mutuel. C’est tout simplement le plaisir de se débarrasser de ses oripeaux, de ses contraintes quotidiennes, de se rapprocher de la nature … Mais comme le chantait Brassens : « Je ne fais pourtant de tort à personne, mais les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux … »

Michel Sourrouille : Une société vraiment démocratique, donc tolérante aux idées d’autrui, permettrait à tous les attitudes de se côtoyer sur une même plage, nudistes, textiles, abaya, voile islamique, caché le haut et pas le bas, etc. Même dans la rue, chacun a le droit de marcher pieds nus. Et chez moi, je fais ce qui me plaît…

Circé1980 : Se mettre à nu… Tout un programme ! Tout un cheminement spirituel ? Si un jour l’humanité arrive à se détacher du corps, du regard, des vêtements, des possessions, de l’image, du besoin intempestif de tirer le profit de tout, c’est qu’elle aura muté vers une nouvelle espèce…

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Nudité, naturisme et conventions sociales

extraits : Au commencement, Adam et Eve étaient « nus » et n’en avaient pas honte (Genèse 2, 25). Un serpent les invite à manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen. 3, 1). Ils se confectionnent alors des pagnes de feuilles de figuier, avant que Dieu ne les revête de « tuniques de peau [de bêtes] » (Gen. 3, 20). En remplaçant le pagne de feuilles, résidu de l’harmonie entre l’homme et la nature, par des peaux de bêtes, il consacre non seulement le fait qu’Adam et Eve doivent désormais s’habiller, mais il les mène à une autre étape de civilisation, passant de la culture végétale à la chasse ou à l’élevage, qui demandent techniques et connaissances….

La fin de l’utopie « cul nu » ?

extraits : L’heure est maintenant à la pudeur et pas seulement aux abayas. Une époque triste où la société subit les assauts d’intégristes qui souhaiteraient imposer la baignade entièrement habillée pour les femmes… Pourtant en Scandinavie, tôt le matin, il y a toujours des gens pour aller faire un plouf Q nul sur une plage « normale ». Et cela ne gêne personne. A Berlin et à Munich, certains parcs publics sont ouverts aux nudistes. En Allemagne, la règle pour tous les saunas c’est la nudité, pour des raisons d’hygiène . Et personne ne sourcille….

Nudité, naturisme et conventions sociales

extraits : La simplicité et la nudité même de la vie humaine aux âges primitifs impliquaient au moins cet avantage, qu’elles laissaient l’humanité n’être qu’un passager fugitif ne laissant aucune trace dans la nature. Depuis les humains se sont habillés, ce serait même là un diktat de Dieu….

Caricatures et tolérance partagée

extraits : La provocation n’est ressentie comme provocation que par ceux et celles qui s’estiment provoqués. Prenons l’exemple de la nudité sur les plages. Que faut-il préférer comme système social ? Le modèle traditionnel est de ne pas dénuder le corps. Dans un esprit de tolérance réciproque, les textiles devraient accepter le nudisme des uns comme les naturistes accepteraient la différence vestimentaire sur une plage partagée par tous et toutes. Le respect de pratiques différentes doit être un critère permettant la coexistence pacifique…

Nudité ou burka sur les plages, à chacun son propre choix

extraits : L’histoire des baignades est liée au lent dévoilement des corps. Au XIXe siècle, les femmes qui se hasardent au bord de l’eau portent un pantalon qui descend jusqu’aux genoux, une chemise, un bonnet et des chaussures. En 1907, la nageuse et comédienne australienne Annette Kellerman revêt, sur une plage de Boston, un maillot « une pièce » qui lui vaut des poursuites judiciaires. Au début des années 1930 le « deux-pièces » montre pour la première fois le ventre. En 1964, le monokini apparaît sur la Côte d’Azur ; le ministre de l’intérieur de Georges Pompidou fait savoir aux maires que cette pratique relève de l’outrage public à la pudeur…

Nudité ou burkini en piscine, notre liberté

extraits : Nudité en piscine ou burkini, peu importe du moment qu’on pense que la tolérance des autres pratiques vestimentaires est une marque du savoir-vivre ensemble dans un système qui se veut démocratique, et donc laïc… C’est cet idéal que nous défendons sur ce blog biosphere, un idéal qui nous veut proche de la nature….

minijupe et burqa

extraits : La société française n’a pas de mémoire. Il devrait être loin le temps où les lycéennes devaient se revêtir obligatoirement d’une blouse, le temps où les cheveux longs des garçons étaient interdits d’entrer dans les établissements scolaires, le temps où les naturistes étaient enfermés dans des camps. Une société n’a pas à imposer de tenue vestimentaire car il n’y a aucun dommage envers autrui ; être nu, en minijupe ou en burqa, cela relève de la liberté personnelle. Les valeurs républicaines ne peuvent pas condamner les pratiques communautaristes car le respect de la diversité des cultures est le principe même d’une république laïque.

Christiane Lecocq, la liberté d’être complètement à poil

extraits : Naturisme social et familial ? Nous préférons le souvenir de Stephen Gough. En 2005-2006, il a traversé encore une fois la Grande-Bretagne complètement nu.« On parle sans cesse des droits de l’homme et de la dignité humaine, et pourtant un homme dans son état naturel est emprisonné. » Vive les plages mixtes où se mélangent corps nus et textiles, vive la tolérance réciproque, vive les randonneurs dénudés. La Biosphère est heureuse quand elle voit les humains vivre et marcher comme ils sont nés, dans le plus simple appareil. …

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Démocratie ou dictature, les tendances actuelles

Les médias dans la montée des extrémismes ont un rôle central. Beaucoup d’entre eux ont attisé le feu des intolérances, par goût du spectaculaire ou pour des raisons idéologiques. Il est vrai qu’ils sont concurrencés par les réseaux sociaux, le complotisme, les fake news alors que la responsabilité des journalistes est de trier l’information et de prendre de recul pour ne pas aggraver encore la confusion et les risques de violences.  Il ne suffit pas qu’un gouvernement arrive au pouvoir par les urnes pour qu’il soit démocratique. L’histoire des plus grandes tragédies humaines nous alerte sur la mécanique de l’engrenage : chaque étape prépare et facilite la suivante, dans l’esprit de chaque individu comme dans la société. Et l’analyse montre que de telles dynamiques sociétales peuvent aller très vite et très loin lorsqu’elles sont nourries par des extrémismes identitaires.

Un pessimisme généralisé

Alain Chouraqui : «  Aujourd’hui, nous constatons que les principaux éléments qui, dans l’histoire, caractérisent une séquence précédant un basculement autoritaire sont en place : perte de repères, brutalisation, contestation des institutions et des élites, crispations identitaires, manipulation du langage, etc. L’extrémisme identitaire (religieux, nationaliste ou ethnique) durcit une opposition entre « eux » et « nous » potentiellement explosive et contagieuse. Personne ne maîtrise plus vraiment de tels engrenages enclenchés ou nourris par des apprentis sorciers croyant pouvoir instrumentaliser des passions qui finissent souvent par les dévorer eux-mêmes. Si un parti extrémiste arrive au pouvoir, il peut être amené à se durcir plus encore qu’il ne l’aurait voulu lui-même, soit du fait de ses échecs probables, soit en réaction à des désordres suscités par ses adversaires ou par ses propres ultras. La séquence suivante est caractérisée par des atteintes à l’indépendance de la justice, des médias et de la culture. »1

Bertrand Méheust : « Je ne partage pas l’opinion que les démocraties modernes possèdent les ressorts nécessaires pour prévenir la catastrophe et l’affronter. Je crains que la métamorphose espérée n’intervienne trop tard pour enrayer la crise écologique, et ne manifeste ses effets que pendant et après la crise, un peu comme le pacifisme n’empêche pas les guerres mais se développe dans leur sillage. En effet toute société cherche à persévérer dans son être. Le marché, en s’efforçant par tous les moyens de poursuivre sa course, continuera de mettre l’humanité en péril. Il possède encore de nombreux espaces, de nombreux interstices il pourra encore se déployer. Mais comme nous vivons dans un monde fini, sa saturation globale est inéluctable, et plus on aura déployé d’ingéniosité pour le prolonger, plus les effets différés seront dévastateurs. Il n’y a pas de planète de rechange. Ou encore, pour dire les choses de façon plus brutale, la saturation se traduira pour l’humanité par une véritable descente aux enfers. Chaque instant qui passe nous éloigne davantage du moment où un autre avenir serait encore possible. »2

Harald Welzer : « Comment finira l’affaire du changement climatique ? Pas bien. Ses conséquences marqueront la fin du rationalisme des Lumières et de sa conception de la liberté. Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du xxiie siècle comme un vestige incongru. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes des réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre compte : c’est le phénomène des shifting baselines. Des processus sociaux comme l’holocauste ne doivent pas être compris comme une « rupture de civilisation » ou une « rechute dans la barbarie », mais comme la conséquence logique de tentatives modernes pour établir l’ordre et résoudre les problèmes majeurs ressentis par des sociétés. Il est des livres qu’on écrit dans l’espoir de se tromper. »3

La tentation d’un pouvoir fort

Une dictature au nom de l’écologie serait-elle un moindre mal ? Dans un livre intitulé Le Changement, Bernard Charbonneau (1910-1996) avait fait ce constat saisissant de l’ambiguïté de la démocratie de masse qui est en fait orientée par un leader. Cette perspective sans illusion peut amener à penser que le virage écologique sera le fait de la bourgeoisie dirigeante, mais seulement le jour où elle ne pourra plus faire autrement.

« Ce seront les divers responsables de la ruine de la Terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir. Pour contrôler les dangers de moyens de plus en plus puissants et fragiles parce que complexes, gérer un espace et des ressources qui s’épuisent, prévoir et maîtriser les réactions humaines qui empêcheraient de le faire, on est obligé de renforcer l’organisation. L’écofascisme a l’avenir pour lui, et il pourrait être aussi bien le fait d’un régime totalitaire de gauche que de droite sous la pression de la nécessité. En effet, les gouvernements seront de plus en plus contraints. Déjà commence à se tisser ce filet de règlements assortis d’amendes et de prison qui protégera la nature contre son exploitation incontrôlée. Que faire d’autre ? »4

Le philosophe allemand Hans Jonas (1903-1993) a fait éditer son livre Le principe responsabilité pour la première fois en 1979, au moment du deuxième choc pétrolier. Il écrivait avant la chute du mur de Berlin en 1989 qu’il croyait encore aux vertus du centralisme démocratique à l’époque de la planification impérative.

« On ne pourra contester à l’homme politique le droit de mettre en jeu l’existence de la nation au profit de l’avenir si vraiment l’extrême est en jeu. Le péril qui menace la communauté devient une puissante impulsion de l’homme de courage à proposer sa candidature et à s’emparer de la responsabilité. Pour appliquer cette nouvelle éthique, un système libertaire serait préférable pour des raisons morales, mais les systèmes moralement bons sont des systèmes précaires ; l’État peut seulement être aussi bon que le sont les citoyens. De plus l’homme politique peut supposer idéalement dans sa décision l’accord de ceux pour qui il décide en tant que leur chargé d’affaires, mais des générations futures on ne peut obtenir de facto un accord. Par conséquent, la tyrannie communiste paraît mieux capable de réaliser nos buts inconfortables que le complexe capitaliste-démocratique-libéral. »5

Cette analyse est reprise en 2008 en louant les vertus non du système soviétique, mais celui de la Chine post-maoïste.

« Si seulement l’Amérique pouvait être la Chine. Rien qu’une journée ! Les dirigeants chinois possèdent la faculté de couper court à tous les intérêts particuliers, à tous les obstacles bureaucratiques, à toutes les craintes de répercussions électorales, pour simplement décréter des changements radicaux dans les prix, les règlements, les normes, l’éducation et l’infrastructure. C’est un atout de poids quand il s’agit de réaliser un changement aussi considérable qu’une révolution verte, où vous êtes confrontés à des intérêts acquis, enracinés, grassement financés et fortement retranchés, où vous devez motiver des opinions publiques pour qu’elles acceptent des sacrifices. Un matin de fin 2007, les commerçants chinois se sont réveillés en apprenant que le Conseil d’État venait d’annoncer que tous les supermarchés, toutes les boutiques, auraient interdiction de distribuer gratuitement des sacs en plastique. Et le tour était joué. L’Amérique a entamé en 1973 une procédure de retrait des carburants comportant du plomb, et ce n’est qu’en 1995 que l’on n’a plus vendu sur le sol américain que de l’essence sans plomb. La Chine a décidé d’adopter le sans-plomb en 1998 ; la nouvelle norme a été appliquée partiellement à Pékin en 1999, et, dès 2000, toute l’essence vendue sur le territoire national était sans plomb. »6

Du totalitarisme à la rédemption

Malheureusement on constate historiquement que toute dictature, même exercée au nom du peuple ou de l’écologie, mène irrémédiablement au désastre : la manipulation des foules n’est jamais porteuse de bonnes nouvelles. Il reste donc à mettre en œuvre ce que Hans Jonas envisageait incidemment : « Naturellement il serait préférable qu’on puisse confier la cause de l’humanité à une conscience authentique qui se propagerait. » Ce serait une raison d’espérer, la formation d’un peuple écolo. Pas besoin de leader, les comportements changent avec les modifications culturelles. Certes la préoccupation écologique sur l’état de la planète et sur notre avenir commun devient une sensibilité partagée. Quand les écologistes parlent de transports doux, de projets d’infrastructures non disproportionnés, de plans d’urbanisme au plus près des citoyens, de destruction des terres, d’alimentation bio et moins carnée, etc., les gens s’aperçoivent que des réponses positives émergent. Nous ne sommes plus dans l’idéologie abstraite, mais bien dans l’écologie du quotidien. Conscient des limites de la planète, nous adoptons progressivement un autre comportement, plus perspicace dans ses choix de production et plus modéré dans ses désirs de consommation. Plus la société civile sera écolo, plus un gouvernement aura intérêt à faire de même. Le peuple et le pouvoir sont en interdépendance.

C’est à cause de la difficulté d’un changement d’imaginaire social que nous envisageons que la nécessaire rupture avec le système croissanciste prendra beaucoup, beaucoup d’années… Le XXIe siècle sera le siècle de ce changement radical, ou bien la perpétuation de conflits violents pour s’accaparer le peu qui restera des richesses dilapidées de la Terre. L’optimisme et le pessimisme sont en fait les deux facettes d’une même stratégie, celle qui consiste à laisser faire. Il faut faire sienne cette pensée de David Brower : « L’optimisme et le pessimisme expriment sous des formes différentes la même capitulation face au futur ; car tous les deux le traitent comme une fatalité et non comme un choix. »

1https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/23/alain-chouraqui-chercheur-la-democratie-ne-reside-pas-seulement-dans-l-election-mais-surtout-dans-l-apres-election_6256021_3232.html

2. Bertrand Méheust, La politique de l’oxymore, op. cit.

3. Harald Welzer, Les guerres du climat : Pourquoi on tue au xxe siècle, op. cit.

4. Bernard Charbonneau, Le Feu vert, op. cit.

5. Hans Jonas, Le principe responsabilité [Das Prinzip Verantwortung, 1979], Paris, Flammarion, coll. Champs essais, 1999.

6. Thomas L. Friedman, Le Terre perd la boule : Trop chaude, trop plate, trop peuplée [Hot, Flat, and Crowded :Why We Need a Green Revolution – And How It Can Renew America, 2008], Paris, Éditions Saint-Simon, 2009.

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L’activité des JNE, assoc de journalistes

Actualités

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Tribunes

Parler « trans » et sans débat aux Journées d’été des Écologistes – par Michel Sourrouille par Michel Sourrouille >> lire
● Les Écologistes : un parti institutionnel et libertaire par Michel Sourrouille >> lire
● Parti écolo [et/ou] associations environnementales ? par Michel Sourrouille >> lire
● Pourquoi faut-il supprimer les Jeux olympiques ? par Pierre Grillet >> lire

Livres

Promenade en aquarelles et poésie – Gérard Bessire – >> lire
● Les mille vies du castor – Photographies: Rémi Masson Textes: Christof Angst et Cécile Auberson – Éditions Salamandre
>> lire
● Vignes & raisins – Serge Schall – Éditions Terre vivante /Plume de carotte>> lire
● Atlas des sites archéologiques menacés. Patrimoine à protéger – Sous la direction de Nicolas Teyssandier, François Bêtard, Stéphane Bourdin, François Gourmelon – Éditions du Cherche Midi/CNRS>> lire
● Animaliste – Christophe Marie, directeur adjoint, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot – Éditions Spinelle>> lire
● Border la bête – Lune Vuillemin – Éditions La Contre Allée>> lire
● Pour une gestion écologique des forêts – Récolter du bois dans une forêt vivante – Gaëtan du Bus de Warnaffe – Éditions Terre vivante>> lire

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Bruno Retailleau à l’intérieur, un anti-immigré ?

Le problème de l’immigration, c’est l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… Aujourd’hui les frontières se ferment, inexorablement, saturation de l’espace. Tous les pays sans exception sont déjà surpeuplés. Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Que peut faire un ministre de l’intérieur ?

Julia Pascual : Le premier ministre, Michel Barnier, a prévenu qu’« il y aura beaucoup plus de rigueur, il y aura des ruptures ». Lors de sa campagne pour la primaire LR, en 2021, il défendait la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), proposait un référendum pour instaurer un « bouclier constitutionnel » et s’affranchir des règles européennes.S’il n’a pas prononcé le mot « immigration » lors de la passation des pouvoirs, le nouveau ministre de l’intérieur Bruno Retailleau avait affiché son objectif dans un entretien : « Mettre un coup d’arrêt aux entrées illégales » et « augmenter les sorties ». Le soir, sur TF1, il a précisé sa pensée – « Je pense que l’immigration massive, ça n’est pas une chance pour la France » . Il envisage de rétablir les mesures de la loi Darmanin censurées par le Conseil constitutionnel, comme le délit de séjour irrégulier, la suppression de l’aide médicale d’Etat ou encore de demander aux préfets de « régulariser moins ». Ardent partisan de l’assimilation, il est persuadé qu’« une partie de l’immigration refuse d’entrer dans le récit national ». Il veut enfin profiter du durcissement des positions d’Etats européens comme l’Allemagne pour « constituer une sorte d’alliance »

Quelques remarques sur l’immigration

– On apprend incidemment que séjourner illégalement sur notre territoire ne constitue pas un délit !

– Il faut donc prolonger l’immigration de masse puisque les «français de souche » ne font plus assez d’enfants.

– La gauche, sur l’immigration, ne convainc plus. Trop maximaliste.

– L’Europe entière, pas seulement Orban et Meloni mais désormais et surtout des dirigeants socialistes en Allemagne, Espagne ou au Danemark, se préoccupe de la déferlante migratoire.

– Un tiers des français a voté pour le RN et si rien n’est fait, Marine Le Pen sera là en 2027.

– Sur les 300 000 autorisations de séjours délivrées par an, seules 10% le sont au titre d’une activité professionnelle. Le reste? Regroupement familial, études, soins (statistiques officielles).

– Il y a un peu plus de 30 000 régularisations par an. La plupart des régularisations répondent à la stricte application du droit.

– Les marges de manœuvre du Préfet sont très faibles et se limitent principalement aux régularisations par le travail qui correspondent à un besoin réel des entreprises.

– Selon Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, « Les parents sont inquiets pour leurs enfants et voient que le racisme maintenant est une valeur clé du gouvernement de Michel Barnier… Il fallait avoir fait la Manif pour tous pour remonter en haut de la liste des ministrables ».

– Ce n’est pas du racisme mais du pragmatisme que de vouloir gérer toute la misère du monde.

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Loi sur l’immigration, où est l’écologie ?

Extraits : « Génération Écologie » condamne avec la plus grande force la loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre 2023 par le Parlement : «  Il s’agit d’une loi de régression inédite, contraire aux valeurs républicaines… » Cette référence aux valeurs fait l’impasse sur la question de déterminer si des restrictions à l’immigration sont fondamentalement écolos ou complètement réactionnaires….

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La difficile gestion de l’immigration (avril 2023)

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ? (mars 2023)

démographie et migrations environnementales (février 2023)

Démographie et immigration, 2 sujets tabous (janvier 2023)

Migration comme solution au déclin, délirant (2022)

L’arrêt forcé des migrations se mondialise (2021)

Politique écologique et migrations (2020)

Problème, anti-migrants ou anti-immigration ? (2020)

LFI hésite à parler vrai sur la fin des migrations ! (2018)

Immigration, l’écologie politique est-elle humaniste (2018)

La fin des migrations sur une planète close et saturée (2018)

Une nouvelle dimension aux migrations, insupportable (2017)

Que faire pour limiter les flux d’immigration/émigration (2016)

L’immigrationisme pousse à la guerre de tous contre tous (2016)

Liberté…, immigration – la France à l’heure des choix (2016)

Immigration, débat entre malthusiens et écosocialistes (2015)

Immigration : Europe passoire ou Europe forteresse ? (2015)

Le durcissement australien en matière d’immigration (2015)

Les Suisses ont voté halte à « l’immigration de masse » (2014)

En Suisse, le peuple devra trancher sur l’immigration (2014)

Fr. Hollande, l’immigration et la saturation de l’espace (2014)

La fin des migrations, en Europe et ailleurs (2013, Mayotte)

ECOPOP, limiter l’immigration pour protéger la nature (2012)

arrêt des migrations et ressources vitales (2011, Malek Boutih)

l’écologie contre les migrations (2011)

la fin des migrations (2010)

L’immigration fera l’identité nationale (2009)

immigration zéro (2007)

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L’arme nucléaire sera utilisée, ou éliminée !

Invité de la rencontre pour la paix de Sant’Egidio à Paris pour un débat autour de l’arme nucléaire, Jean-Marie Collin revient dans La Croix sur les menaces nucléaires successives qui ont marqué ces dernières décennies. Pour l’auteur, la France devrait s’engager en faveur d’une interdiction des armes nucléaires.

L’arme nucléaire prendra fin,

soit par son utilisation, soit par son élimination

Jean-Marie Collin : Chaque génération serait-elle condamnée à jouer à la roulette nucléaire ? Après Cuba, la crise des euromissiles et la crise du Kargil, c’est la Russie qui aujourd’hui multiplie les menaces nucléaires. La possession de cette arme de destruction massive ne garantit ni la sécurité de la population, ni l’inviolabilité des frontières. Face à cette réalité, les parlementaires doivent engager une véritable réflexion sur le rôle de la dissuasion nucléaire comme clef de voûte du système de défense.

Cette stratégie implique pour le chef d’État une attitude rationnelle, pour montrer à son adversaire sa volonté « d’appuyer sur le bouton », tout en étant prêt à réaliser un geste irrationnel qui entraînerait un effondrement de toute vie sur terre. Cette stratégie repose donc sur le pari et l’espoir que l’autre reculera face à ce chantage…

Pas de gagnant dans une guerre nucléaire

D’autant qu’il n’y aura pas de gagnant dans une guerre nucléaire, même limitée. Les populations et leurs États subiront des conséquences humanitaires catastrophiques, des perturbations fortes du climat, des vagues de réfugiés et une crise économique sans précédent.

Or, nous vivons une époque encore bien plus dangereuse que celle de la Guerre froide. Les dirigeants politiques ne cessent de banaliser l’arme nucléaire, les menaces fusent sans tabou. Et ce n’est pas que de la rhétorique, les arsenaux se modernisent et augmentent. La Russie a transféré des armes nucléaires en Biélorussie.La France a ouvert un peu plus la porte à une européanisation de sa dissuasion nucléaire. Les États-Unis installent en Allemagne de nouvelles bombes nucléaires tactiques (comme en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas, en Turquie). La Chine augmente son arsenal, comme le Royaume-Uni.

La dissuasion ne connaît pas la crise

En raison d’un calendrier assez similaire de renouvellement des arsenaux, les États augmentent massivement leur budget atomique. Selon le dernier rapport de notre campagne ICAN, plus de 82 milliards d’euros ont été dépensés en 2023 par les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, Israël, le Pakistan et la Corée du Nord pour les armes nucléaires.

En France, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 va y consacrer en moyenne annuelle 7,67 milliards, un chiffre à comparer aux deux précédentes LPM qui étaient alors de 5,02 milliards (2019-2023) et de 4,66 milliards (2014-2018) en moyenne. L’objectif est — si le Président décidait, d’utiliser les 300 armes nucléaires — « de réduire en poussière l’équivalent de la superficie française en Russie » (amiral Vandier, L’Express, 06/09/2024). Ce qui ne signifierait rien d’autre qu’une population française réduite aussi en poussière.

Le profit des industriels de l’armement

Ces investissements massifs, qui bénéficient aux industriels de l’armement et aux secteurs financiers, sont confrontés à une réalité : la dissuasion a perdu sa crédibilité. Elle est battue en brèche si l’on observe les très nombreuses attaques de l’Ukraine sur des sites stratégiques russes, la présence de milliers de soldats de Kiev en territoire adverse ou encore les 300 drones et missiles iraniens qui ont frappé Israël.

L’histoire nous a déjà montré nombre d’exemples d’attaques directes mettant en échec la dissuasion (1982, l’Argentine envahit les îles britanniques Falkland ; 1991, Israël est visé par des missiles irakiens.) De même, la peur d’un adversaire nucléaire n’a pas empêché la Chine de rallier la Corée du Nord (1950) en guerre contre les États-Unis, ni l’Inde et le Pakistan (en 1999) de s’affronter dans la crise du Kargil qui a emmené le monde au bord du gouffre nucléaire. Enfin, il faut souligner les incohérences, telle l’annonce par la France de vouloir se jeter dans la course à un bouclier antimissile, confirmant ainsi que la dissuasion doit être doublée d’une nouvelle « assurance-vie ».

Le Parlement doit agir

Poursuivre ce système de défense en balayant d’un revers de la main ces faits, met en danger la population française et plus largement européenne. Les deux nouvelles commissions de la défense et des affaires étrangères doivent organiser un cycle sur le « nucléaire militaire » en séance publique, avec une parité des experts interrogés. Il faut souligner que depuis 1964, date de mise en service des Forces aériennes stratégiques, seuls 2 cycles « dissuasion » (dont un à huis clos) ont eu lieu. Les crédits de renouvellement des systèmes liés à la dissuasion devraient être eux gelés, en attendant les conclusions de ce cycle.

Ce processus doit s’accompagner d’une participation de la France comme État observateur à la troisième réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui se tiendra en mars 2025 au siège des Nations unies. Cette présence, aux côtés de nos partenaires notamment allemand, montrera une démarche responsable d’une puissance nucléaire.

Une seule certitude : la problématique de l’arme nucléaire prendra fin, soit par son utilisation, soit par son élimination. Il nous reste à déterminer collectivement quelle fin nous souhaitons.

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la dissuasion nucléaire, une illusion mortifère

Nombreux sont les militaires qui, n’étant plus en activité, ont exprimé leur conviction selon laquelle la dissuasion nucléaire est désormais inutile et dangereuse. La capacité d’exterminer des millions de civils innocents sur décision d’un seul homme, assurerait la sécurité de notre pays ? C’est oublier qu’elle repose sur un pari, celui de la rationalité d’un agresseur éventuel. Une frappe nucléaire de notre part entraînerait une escalade aboutissant à la destruction de la France. Invoquer la course aux armements pour justifier que notre pays s’y joigne équivaut à souhaiter l’abolition du code pénal au motif qu’il existe des criminels. En proclamant que la dissuasion nucléaire constitue sa garantie ultime de sécurité, la France tient un discours proliférant qui ne peut qu’inciter d’autres pays à se doter de l’arme nucléaire. L’hypothèse de l’échec de la dissuasion nucléaire doit nécessairement être prise en compte.

Bruno Tertrais : « Le débat sur la dissuasion et son éthique commence dès 1942, au sein de l’équipe de Robert Oppenheimer [physicien américain considéré comme l’inventeur de la bombe atomique], lorsque l’arme nucléaire n’était encore qu’un projet. 

Est-il moral d’envisager des destructions apocalyptiques pour éviter une guerre ?

Doit-on menacer des populations civiles à cette fin ?

On peut débattre à l’infini de la compatibilité de la dissuasion avec les principes du droit international humanitaire, comme la proportionnalité de la riposte ou sa nécessité. Nous en sommes aujourd’hui à quatre-vingts ans de non-emploi. Celui qui se risquerait à rompre avec cette tradition prendrait une responsabilité immense devant l’histoire. Mais l’hypothèse de l’échec de la dissuasion nucléaire doit nécessairement être prise en compte. Dans son dernier discours à la Chambre des communes en 1955, Winston Churchill [le premier ministre britannique d’alors] s’inquiétait déjà des limites de la dissuasion en disant qu’« elle ne fonctionne pas avec Hitler dans son bunker ». Vladimir Poutine est « déraisonnable » au regard de notre vision du monde, mais pas « irrationnel » au regard de la sienne… »

Le point de vue des écologistes pacifistes

CotCotCot : 1) Première règle de la guerre nucléaire : la guerre nucléaire n’a pas de règles. Encore moins de lois. 2) Tous les wargames de guerre nucléaire se sont terminés avec la vie biologique sur la planète quasi annihilée en 45 minutes. 3) Quand la dissuasion échoue, aucun wargames n’a réussi à la rétablir. Tout se passe trop vite.

Castanea : Aucune confiance en la dissuasion à long terme. On est passés très près de l’utilisation de l’arme nucléaire lors de la guerre de Corée et lors de la crise des missiles de Cuba.

Abilene : Parier sur ce que des dirigeants feront ou ne feront pas est dangereux. Leur gestion, en général catastrophique des crises, montrent que la plupart sont arrivés à leur plus haut niveau d’incompétence combinée à une forme de psychopathologie narcissique.

Sudam : Le risque le plus important vient d’Israël si son existence vital était menacée. Elle n’hésiterait pas alors à sacrifier la planète, certaine de rejoindre « son créateur » après la mort. Le principal danger vient de là.

Khee Nok : Comme le disait McNamara, « la combinaison des armes atomiques et de la faillibilité humaine détruira des nations ». Il n’est pas raisonnable de stocker des armes nucléaires, en tout cas dans des quantités permettant la destruction de l’humanité (et de bien d’autres formes de vie).On peut aussi lire « The Doomsday Machine: Confessions of a Nuclear War Planner ». Annie Jacobsen détaille un scenario de conflit . La conclusion ? Dès qu’une première bombe explose, un enchaînement inexorable conduit à un échange de missiles global et apocalyptique.

Denis Monod-Broca : « la bombe » est notre divinité. Toute-puissante, elle nous protège. Sur elle repose la paix du monde. Cette croyance n’a rien de rationnel : soit la bombe est utilisée et elle aura été un échec, soit elle ne l’est pas, perd son pouvoir, et donc risque à tout moment d’être utilisée. Il n’y a qu’une façon de renoncer à la violence : y renoncer.

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les chiens de garde de la dissuasion nucléaire

extraits : Défendre le nucléaire militaire ne devrait pas entrer dans la logique d’un écologiste. Pourtant c’est ce que font tous les présidentiables, et 2022 n’échappera pas à la règle. Le propre d’une institution, c’est de vouloir sauvegarder son existence sans s’interroger sur le bien fondé de sa pérennité. Ainsi la dissuasion nucléaire qui a ses chiens de garde, rassemblés au sein de la commission des forces armées de l’Assemblée nationale. Fabien Gouttefarde, député LRM : « Oui, la dissuasion nucléaire a encore un sens. La dissuasion, c’est une industrie et des emplois. C’est une capacité, nos 4 sous-marins nucléaires portent des charges dont chacune équivaut à vingt fois celle de la bombe d’Hiroshima. C’est œuvrer pour la survie du peuple français face à un ennemi qui voudrait l’annihiler….

Dissuasion nucléaire à l’échelle européenne ?

extraits : Discours de Macron en février 2020 sur la dissuasion nucléaire prononcé à l’École de guerre : « Je souhaite que se développe un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ». Le chef de l’Etat propose à ses partenaires européens d’être « associés aux exercices des forces françaises de dissuasion »*. Sur la force de frappe française, le président s’inscrit dans la continuité doctrinale de ses prédécesseurs.

Dissuasion nucléaire, une ligne Maginot !

extraits : Dissuasion nucléaire à l’échelle européenne ? La position de Macron est osée, qui va décider d’appuyer sur le bouton… quand l’Europe n’arrive pas à s’entendre sur des sujets moins belliqueux. La dissuasion nucléaire est une erreur militaire tragique, c’est accepter des bombes qui vont tuer en masse des civils. Sans être croyant, on ne peut qu’’être en accord avec la position du pape François : « On ne construit pas la paix sur la peur que l’on crée en montrant sa force. Or, avoir des armes nucléaires, c’est menacer de s’en servir. On ne peut donc se contenter de mettre en cause la dissuasion. Il faut aussi mettre en cause leur possession »

Sur ce blog biosphere, nous sommes depuis toujours pour l’abolition des armes nucléaires

25 septembre 2019, Pour un désarmement nucléaire

24 mars 2019, Le nucléaire, inacceptable dans un pays démocratique

23 janvier 2018, NI dissuasion nucléaire, NI service national universel

10 octobre 2017, La folie du feu nucléaire entretenue par un journaliste

30 mars 2017, Les présidentiables face au feu nucléaire

21 février 2015, François Hollande fait joujou avec la bombe nucléaire

16 juillet 2014, L’art de ne pas répondre… sur le nucléaire militaire

21 mars 2014, Un gouvernement français de tout temps pro-nucléaire

27 juin 2012, supprimer la dissuasion nucléaire, alléger le budget !

23 juillet 2011, les socialistes sont pro-nucléaires

19 juillet 2011, la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

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L’écologie à droite toute avec Pannier-Runacher ?

Michel Barnier vient d’annoncer le contenu de son tout nouveau gouvernement. A la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher arrive en terrain miné. Depuis le début de l’année, le manque d’allant d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal puis les campagnes électorales ont paralysé la planification. Après de premières restrictions en février, Bercy a encore prévu, dans le prochain budget, des coupes importantes dans le fonds vert, dans la protection de la biodiversité ou dans l’électrification des transports… Bon courage à Agnès pour son séjour au ministère de l’impossible…

Goar et Mouterde : Nommée samedi 21 septembre 2024 au poste de ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques, elle avait été une des voix du bloc central à mettre en garde contre une droitisation du macronisme. Femme de dossiers, Pannier-Runacher est réputée s’approprier rapidement les enjeux des secteurs dont elle a la responsabilité. Mais à la tête d’un ministère de la transition énergétique à partir de mai 2022, outre la construction de nouveaux réacteurs, la ministre défendait une réforme extrêmement contestée de la gouvernance de la sûreté nucléaire et lançait au niveau européen une Alliance du nucléaire destinée à promouvoir l’atome. Des textes-clés pour l’avenir du pays tels que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ne se concrétisent pas.

Retour sur le passé d’Agnès Pannier-Runacher

Les publicités lumineuses interdites entre 1 heure et 6 heures partout en France : La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et publié jeudi 6 octobre 2022au Journal officiel (JO), le décret prévoit d’harmoniser les règles existantes d’extinction des publicités lumineuses, qui différaient jusqu’à présent selon la taille de l’agglomération.

Lors de l’université d’été du Medef  le 29 août 2022 :  La sobriété vise certes à passer l’hiver au niveau de nos capacités énergétiques, mais c’est surtout la condition sine qua non de la réduction de notre empreinte carbone à l’horizon 2050 ».

Connaissez-vous votre empreinte carbone ? La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, insistait en mai 2022 sur la nécessité de réduire les envois de courriels accompagnés de pièces jointes, et jugeait au mois d’août la pollution des jets privés « limité[e] »… alors qu’un seul déplacement en avion émet plus de CO2 que des dizaines de milliers de courriels . Les décodeurs du MONDE en font un quizz…

Un fauteuil pour deux au ministère de l’agriculture ? Agnès Pannier-Runacher, nommée ministre déléguée chargée de l’industrie en 2020, devient ministre de la transition énergétique dans le gouvernement d’Elisabeth Borne en 2022 puis ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture depuis le 8 février 2024. Conflit ou harmonie avec Marc Fesneau, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire depuis 2022 ?

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Parlons transphobie et autres transitions

Sur ce blog biosphere, nous aimons bien le préfixe « trans », transition écologique, transition énergétique, transnationalisme, transparence de l’information, transculturel, le fait d’aller au-delà de l’apparence des temps présents pour percevoir un monde meilleur. Malheureusement le bon côté du fait de pouvoir aller « au delà » des choses s’est transformé en possibilité technoculturelle de faire n’importe quoi : transhumanisme et transsexualisme. Cela serait de peu d’importance si ce phénomène « trans » à la mode n’entraînait de la part de ces mouvements marginaux des condamnations de tout ce qui serait jugé technophobe ou transphobe. Voici le dernier exemple en date :

LE MONDE : Tensions autour de la venue à l’Issep (de Marion Maréchal) de la militante Marguerite Stern. La conférence s’intitule « Comment l’idéologie transgenre détruit des vies » et doit aborder « la question des dérives de l’idéologie trans ». Des inscriptions sur la façade de l’Issep telles que « Fachos », « Pas de quartier pour les fascistes » ont été constatés. Un incendie a par ailleurs dû être maîtrisé dans un local jouxtant l’établissement, vingt-cinq pompiers ont été mobilisés. A l’appel du collectif « Organisation de Solidarité Trans de Lyon », une manifestation devait être organisée…

Le point de vue du sens commun

Delest : Les antifa se battent pour la démocratie et la liberté. Moyennant quoi, ils mettent le feu chez ceux qui ne pensent pas comme eux. Cherchez l’erreur

Simon M : Je ne me prononce pas sur le fond, que je ne connais pas, mais factuellement certaines personnes décident que les arguments de cette Mme Stern ne doivent pas être exposés au public. Sur le principe je ne leur reconnais pas leur droit d’arbitrer ce qui est entendable, et ce qui ne l’est pas.

Jelevaux : Je réside aux USA, j’ai un ado trans, j’ai pu observer chez moi pendant trois ans le fonctionnement de l’affirmation du genre à coup de thérapie pour le gamin, pour les parents, et je peux témoigner de la bêtise, je crois que le mot est juste, d’une très grande partie du mouvement transgenre. A commencer par la façon dont on part de l’idée que le genre est une construction sociale ou culturelle pour en arriver à une obsession inversée pour le binaire : si tu n’es pas Ken, c’est que tu es donc Barbie, avec à l’horizon le diktat d’une transformation physique qui puisse « passer pour » l’autre genre, que des médecins sont prêts à valider à coups d’hormones, bistouri et beaucoup de dollars. Du côté des psychologues censés aider un gamin de 14 ans à faire la part des choses, il n’y a pas beaucoup de courage, mais de la complaisance, ça oui…

MS : Le transsexualisme n’est en fait que la manifestation d’une mode selon laquelle il n’y a aucun limite, les humains peuvent à leur guise dénaturer la nature des choses. Entre transsexualisme et transhumanisme, même combat… perdu d’avance. On ne peut se détourner indéfiniment des réalités physiques.

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Parler « trans » et sans débat aux journées d’été

extraits : Les Journées d’été des Écologistes (ex-EELV) ont eu lieu du 22 au 24 août 2024 à Tours. J’ai suivi avec intérêt la profusion des idées « en tout genre », et c’est le cas de le dire. Le thème de l’atelier auquel j’ai assisté le jeudi : « Transphobie et propagande d’extrême droite : la conquête des droits comme contre-offensive ». Question de genre donc….

Mouvement trans-sexuel, grotesque et vain

extraits : Soutenir n’exige pas que l’on s’abstienne de toute critique. On peut ainsi être tout à fait favorable à l’accueil des personnes transgenres et à la lutte contre les discriminations dont elles sont victimes et, en même temps, oser dire que « la visibilité des trans » n’exige pas l’usage d’expressions telles que « personne à utérus » ou « homme enceint ». Et estimer aussi que l’énoncé de cette critique n’autorise personne à nous qualifier de « transphobes » ou d’« extrême droite »….

Transidentités, un débat faussé et inutile

extraits : Il y a des choses que je comprends, par exemple le fait que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature ; elles sont historiquement construites et socialement reproduites. Il n’est par exemple nullement génétique d’aimer les voitures ou le maquillage ! Il y a des choses que je ne comprends pas, par exemple enseigner au primaire la notion « d’égalité de genre ». Quelle différence avec l’égalité des sexes ? Sauf cas rares, cette distinction homme/femme est inscrite dans les chromosomes de chaque être humain, elle est irréductible. Cela constitue un fait, et non une opinion.  Le nier nuit gravement à la cohérence sociale quand le critère de distinction devient l’indistinction basée sur la toute puissance de l’affirmation de soi….

Mon père, transgenre, devenu ma mère

extraits : Deux manchots (animal que Xavier Gorce utilise pour croquer l’actualité par le dessin) en pleine discussion. Le plus petit des deux demande à l’autre : « Si j’ai été abusée par le beau-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? » Pour ce texte, Xavier a été censuré par LE MONDE, voici son analyse-réponse : « En lisant posément le texte du dessin, on comprend qu’à aucun moment il ne moque les victimes d’actes incestueux ni ne fait porter une quelconque responsabilité sur les personne en translation de genre. Quel est donc l’argument du MONDE pour s’excuser de la publication de mon dessin….

Après les homosexuels et les trans, les fluides

extraits : L’écologie scientifique constate que les escargots et les lombrics sont hermaphrodites, mais dans la plupart des espèces sexuées on naît mâle ou on naît femelle. Par contre pour l’espèce humaine, qui prend ses constructions cérébrales pour des réalités, on ne naît pas homme ou femme, on le devient par la socialisation. Certains profitent de cette faille potentiellement anti-nature pour entretenir la confusion entre les deux problématiques suivantes : l’ordre biologique, fondé sur la différence de sexe et la complémentarité en vue de la reproduction, et l’ordre culturel qui institue des inégalités de pouvoir selon le sexe d’origine. Or qui dit différence ne dit pas inégalité….

Mouvement trans, négation de l’altérité

extraits : Devenir unisexe sans amour est présenté comme le summum de la liberté. J’ai été il y a peu en Amérique du Nord où beaucoup d’enfants, souvent de couples LGBT mais pas seulement, reçoivent des inhibiteurs de puberté qui empêchent le développement des parties sexuées du corps. Pourquoi ? Pour que ces enfant décident plus tard, « en toute liberté », du sexe qu’ils se seront choisi. Bref il n’y a pas de limites à ce à quoi j’ai droit puisque « c’est mon choix ». Sauf que c’est d’abord le choix du marché qui se fait fort de permettre aux individus de choisir….

Quel monde voulons-nous pour demain, transhumaniste ?

extraits : En 2018, ouverture des États généraux de la bioéthique sur cette question : « Quel monde voulons-nous pour demain ? » On consacre le fait qu’il y aurait un « sens de l’histoire », qui ne peut qu’accompagner la libéralisation progressive des règles freinant le marché de la reproduction et de l’artificialisation de l’homme. On a remarqué que la quasi-totalité des thèmes abordés ont trait au transhumanisme, cet ultime avatar du capitalisme et sa sortie de secours avant l’inéluctable effondrement : derrière le marché juteux de la reproduction artificielle de l’humain (procréation médicalement assistée, diagnostic préimplantatoire, contrats de location d’utérus, recherche embryonnaire, génétique et génomique), il sera aussi question d’intelligence artificielle, de robotique, de big data et de contrôle des comportements par les neurosciences….

PS : Transmania est un livre-enquête sorti le 11 avril 2024 écrit par Marguerite Stern et Dora Moutot, cherchant à rendre compte des « dérives de l’idéologie transgenre ». Pour résumer le livre, sa quatrième de couverture : « L’idéologie transgenre est en train de s’infiltrer dans toutes les sphères de la société. Elle se présente comme un simple mouvement pour les droits d’une minorité opprimée, pourtant, derrière les paillettes, se trouve un projet politique néfaste qui s’apprête à bouleverser notre rapport au réel ».

En France, elles sont considérées comme des Terf, des « Trans-exclusionary radical feminist ». Comprenez « Féministe radicale excluant les personnes trans ». Les autrices revendiquent leur droit à la critique, leurs opposants estiment que leurs discours transphobes ne sont pas une opinion et n’ont pas leur place dans le débat public. Dora Moutot a expliqué sur les réseaux sociaux avoir été menacée de mort à plusieurs reprises….

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Planification écolo, vive le HSSPEPTDR !

Le Secrétariat général à la planification écologique est maintenu à Matignon, mais on s’interroge sur sa capacité à peser sur les arbitrages du futur gouvernement alors que son influence est en berne depuis le début de l’année 2024.

Garric et Goar : Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) ? Cette structure, créée en juillet 2022 par décret présidentiel avait Antoine Pellion comme secrétaire général. Délaissé par Gabriel Attal et Emmanuel Macron, très rétifs à prendre des coups sur ce sujet, le SGPE perd rapidement son influence face aux ministères, notamment Bercy et l’agriculture. Début 2024, la crise agricole est vécue comme un « désastre » : assouplissement des normes sur les haies, sur les jachères, sur les pesticides, coups de canif dans le droit de l’environnement… Les scrutins électoraux ont gelé la publication de documents importants, comme la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC) et le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc). La « lettre plafond », envoyée par Matignon au ministère de la transition écologique pour fixer son budget 2025, prévoit des baisses de crédits dans plusieurs secteurs.

Au sein du SGPE, l’impression prévaut de s’être « fait rouler dessus », alors que la transition implique d’accroître considérablement l’enveloppe. Il est vrai que cette structure se contentait actuellement d’établir des diagnostics et des chiffrages déjà réalisés par d’autres, tels l’Agence de la transition écologique (Ademe), le Commissariat général au développement durable ou France Stratégie.

Le point de vue des écologistes

Ibelain : « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas »… c’était pas faux : l’écologie est la grande absente du quinquennat actuel qui semble lui-même totalement à l’arrêt.

Sciences-pi-po : Macron avait pourtant déjà nommé en 2020 un haut- commissaire au Plan « chargé d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels ». Sans doute encore un placard doré pour satisfaire son vieux partenaire Bayrou…

Abod : Nous avons donc – un Haut Commissariat au Plan – un Secrétariat Général à la Planification Écologique (SGPE) – un ministère de la transition écologique – une agence de la transition écologique (ADEME) – France Stratégie – un Commissariat Général au Développement Durable – un Haut-Conseil pour le Climat – un Conseil Économique, Social et Environnemental – j’en oublie probablement… On pourrait fusionner dans un Haut Secrétariat Stratégique à la Prospective et l’Évaluation des Plans de Transition Durable et Responsable : HSSPEPTDR

Petit Pierre : Il y a une certaine facilité à renvoyer la responsabilité d’agir pour la transition écologique vers les politiques. Mais il y a une responsabilité individuelle et sociale de chacun d’entre nous. Le nombre de vols touristiques mondial atteint 160 000 vols par an, chacun peut observer le comportement de conduite sur la route, loin d’être écologique. sans parler des SUV. Pour résumer il est facile de se dédouaner de sa responsabilité individuelle en chargeant l’État de tous les maux.

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Planification écologique, notre synthèse (mai 2022)

extraits :  « L’idée de planifier une politique de décroissance des consommations peut choquer, mais un tel point de vue recouvre néanmoins un principe de réalité incontournable. Personne ne souhaite aller vers une société de privation et d’abstinence, mais nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en place des normes, des réglementations, des instruments fiscaux qui concourront à la modération des productions, des comportements et des consommations. J’entends déjà les cris d’orfraie : c’est une révolution ! Eh bien, oui ! Nous sommes, de fait, engagés dans une révolution, planétaire de surcroît. Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général si on le laisse jouer librement ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? » (Nicolas Hulot)….

Planification écologique, un gadget ?

extraits : Si la France a abandonné l’idée d’une planification en 1992, c’est parce que la vitesse des innovations technologique et la diversification des modes de consommation ont empêché toute vision globale et rendu impossible la gestion de la complexité. Il n’en est pas de même en période de crise où la limitation devient la norme ; la parenthèse Covid-19 nous a d’ailleurs montré qu’on pouvait rapidement en rester à la couverture des besoins essentiels. Or le blocage énergétique et le réchauffement climatique nécessitent une baisse drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, d’où l’urgence de limiter nos besoins de consommation et de simplifier notre appareil de production. Une planification par l’État des changements structurels nécessaires paraît donc nécessaire, et cela peut s’accompagner de plans territoriaux démocratiquement conçus au niveau local….

Planification de nos besoins, une nécessité

extraits : Comment bifurquer. Les principes de la planification écologique de Cédric Durand et Razmig Keucheyan : un manuel pour planifier la transition écologique, une des premières tentatives de théoriser une planification Contrairement à la planification indicative de la France des années 1960 ou la planification impérative de l’Union soviétique, elle n’aurait pas pour objectif de produire plus, mais plutôt de produire moins, en fonction des besoins, dans le respect des limites planétaires. Recension d’un livre…

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SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

extraits : En juillet 2022, le tandem Elisabeth Borne, chargée de la planification écologique, avec Antoine Pellion, secrétaire général du SGPE était confirmé par l’Elysée. Bientôt deux ans et nous n’en savions rien ! Alors que la planification était censée être un rouage crucial de la machine étatique, en ce début d’année 2024 on sait que cet engagement n’était que du vent : Emmanuel Macron ne sait toujours pas ce que transition écologique veut dire.

Gabriel Attal, la politique sans l’écologie

extraits : Lors de sa déclaration de politique générale le 30 janvier 2024, le premier ministre a fustigé avec vigueur la décroissance, qu’il considère comme « la fin de notre modèle social » et « la pauvreté de masse ». « Oui, nous ferons rimer climat avec croissance. Une écologie populaire, c’est une écologie qui se construit au plus près des réalités des Français. On ne fera pas l’écologie contre le peuple. Il faut entendre les préoccupations de tous les Français.» Pourtant nommé en mai 2022 « secrétaire général à la planification écologique » (SGPE), Antoine Pellion est resté aux abonnés absents. Le 30 janvier 2024, on sait que le contenu de la planification écologique est remis aux calendes grecques….

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Métiers de demain, métiers de main

On croirait que les humains se sont réunis en société non pour assurer leur bonheur, mais pour multiplier les emplois du secteur tertiaire

C’est le travail manuel qui est le lieu de l’attachement de l’homme à lui-même. L’intuition qui sous-tend cette préférence pour le travail manuel est que si le travail ne nuit pas au travailleur, ni à son corps, ni à son âme, il ne pourra pas nuire non plus à la création car le travailleur se ressentira partie intégrante de la nature terrestre. Il n’en est pas de même pour le travail intellectuel qui enferme dans des murs et souvent immobilise sur des chaises… loin de la nature.

tribune de l’association De l’or dans les mains : Notre système éducatif, une fois le primaire passé, privilégie la transmission des savoirs théoriques au détriment des apprentissages pratiques. La suppression de l’enseignement de la technologie en classe de 6e à la rentrée 2023 témoigne de la tendance structurelle à réduire la possibilité pour les élèves d’apprendre de leurs mains. Pourtant, nous en sommes convaincus, l’apprentissage par la matière doit être un des fondements de l’éducation du XXIe siècle. Car, dans un contexte de transition écologique et sociale, impliquant un changement de paradigme dans nos façons de produire, de consommer et d’habiter les territoires, les métiers de demain seront les métiers de main.

Nous devons outiller la jeune génération pour affronter les défis de l’ère écologique. Développer l’intelligence manuelle à l’école constitue un prérequis pour nourrir la pensée complexe.

Le point de vue des écologistes manuels

jamaiscontent : Enseignant en collège, je ne peux que souscrire à une telle tribune. Je constate tous les ans les ravages du tout-académisme inhérent au mythe du « collège unique » et à une mentalité considérant la prépa scientifique ou HEC comme le summum de la réussite.

PMF : Il y a belle lurette que les élèves n’exercent plus leurs talents manuels en cours de technologie. On y mange de l’informatique, c’est à peu près tout. Les profs de technologie ayant trouvé dans le numérique une manière de notabiliser leur discipline aux yeux des parents et de leurs collègues. Dommage, y’avait en effet une opportunité à saisir en réhabilitant l’art de la fabrique. Mais la tradition académique empêche de faire une place au tour de main dans l’enseignement.

Caro : Mes enfants (24 et 28 ans) ont joué avec des Lego, des kapla, des chalets en bois à monter, des playmobils….Ils découpaient, peignaient, collaient, dessinaient, construisaient avec du carton, du tissus. Alors que mes neveux qui ont 10-15 ans de moins, n’ont joué qu’avec des jeux vidéo et n’ont jamais ouvert les boîtes de jeux de mes enfants que je leur avais passés. En très peu de temps, beaucoup d’enfants ne manipulent plus que joysticks et écrans tactiles.

Michel Sourrouille : D’ici à 2050, la synergie des crises énergétiques, alimentaires, climatiques et démographiques va entraîner une dégradation rapide et brutale du mode de vie à l’occidentale et une (r)évolution du monde du travail. Les générations futures redeviendront artisan ou paysan. Moins de machines, plus d’emploi. Retour aux ciseaux, à l’aiguille et au village. Si on ne naît pas tailleur, on peut le (re)devenir. Notre passé sera notre avenir.

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Législatives 2024. Quel système éducatif ?

extraits : La loi Haby du 11 juillet 1975 avait mis fin à l’organisation de la scolarité en filières longues et courtes. Le problème, c’est que la formation intellectuelle a supplanté dès lors la formation manuelle, comme si la poursuite des études abstraites était un idéal en soi…L’urgence écologique n’implique pas l’allongement de la scolarité et l’enseignement supérieur ouvert à tous. Une structure qui forme des écocitoyens se contente de dispenser des notions de santé, d’agriculture, d’utilisation rationnelle de l’eau, d’habileté manuelle. Il est préférable que l’école soit dotée de jardins potagers plutôt que d’une bibliothèque aux écrits inaccessibles….

en mémoire de l’agronome René Dumont (4/9)

extraits : René Dumont se passionne pour la terre. « Dès que j’ai eu la force physique de prendre la fourche au poing, je l’ai fait. »Partout dans le tiers-monde, l’agronome plaide pour la réhabilitation du travail manuel. « Apprendre à labourer est plus urgent que le théâtre de Racine », répète-t-il en Afrique où le diplôme universitaire a pris une dimension quasi-mythique. Péché mortel selon Dumont : les diplômes servent principalement à fabriquer des fonctionnaires parasitaires. Abidjan, faculté des sciences. Les étudiants applaudissent à tout rompre son discours sur les inégalités Nord-Sud. Soudain il hausse le ton et tend un doigt accusateur : « Vous êtes un par chambre, vous vivez comme des petit-bourgeois, savez-vous combien ça coûte aux familles de paysans pour vous entretenir ? » Silence glacial. Il en appelle à une éducation fonctionnelle : « à six ans les enfants peuvent repiquer, sarcler en terre légère, arroser, commencer à produire des légumes »….

Transformons notre ville en jardin potager

extraits : L’expérience des Incroyables comestibles (Incredible Edible) à Todmorden, 14 000 habitants, qui démarre en 2008. En résumé :Le type d’agriculture que nous avons aujourd’hui, c’est un minimum de personnes pour un maximum de machines. Ici on veut le contraire, plus de fermes, plus d’emploi. Ce que les exploitations industrielles font parfaitement, c’est produire de l’argent, Mais ce n’est pas d’argent dont nous aurons besoin dans le futur, ce n’est pas l’argent qui nous permettra de survivre, c’est la nourriture. Il faut savoir cultiver la terre, encourager les habitants à planter des fruits et des légumes partout dans la ville, à s’en occuper ensemble….

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Agrocarburants, une fausse bonne idée

Ce ne sont pas juste les biocarburants issus d’huile de soja ou d’huile de palme qu’il faudrait interdire, mais tous types d’agrocarburants à base d’huiles végétales…. Et même les carburants issus du pétrole ! Rappelons que sur cette planète, certains brûlent encore des bouses de vache pour faire la cuisine. L’énergie n’est jamais gratuite, elle se vole dans les poches de plus en plus vides de la Biosphère. Les délices de Capoue ont toujours une fin…

Mathilde Gérard en 2024 : Longtemps présentés comme une voie de décarbonation, le carburant « vert » relève de la fausse « bonne » idée. D’abord, en détournant des cultures de leur usage alimentaire, ensuite en convertissant des terres qui faisaient auparavant office de puits de carbone, enfin en renforçant le risque d’accaparement de terres dans des pays en développement. En 2021, les pays européens ont utilisé 26 millions de tonnes de cultures vivrières et fourragères sous forme d’agrocarburant, représentant la production de 5,3 millions d’hectares de terres agricoles. En outre, ces carburants présentés comme « durables », car non issus des énergies fossiles, affichent un piètre bilan climatique si l’on tient compte des changements d’affectation des sols. Par les mécanismes de conversion des terres, la production croissante d’agrocarburants réduit la surface des terres faisant office de puits de carbone, les convertissant en terres émettrices de carbone.  

Le point de vue des écologistes

Mathilde présente les méfaits des agrocarburants, autrefois appelés pour tromper le client « biocarburants », mais ne dit rien des méfaits des carburants issus du pétrole. D’un coté une ressource renouvelable qui épuise la terre et déstabilise la production agricole, de l’autre une ressource non renouvelable qu’il faudra bien un jour supprimer complètement vu sa raréfaction et ses effets sur le climat. Charybde et Scylla. En fait un citoyen conscient des réalités biophysiques sait qu’il faudra faire du dévoiturage, se passer de la voiture individuelle. Le covoiturage, l’utilisation du train, du vélo ou mieux de la marche à pied, sont des étapes nécessaires pour commencer à nous sevrer de la bagnole, cette addiction motorisée.

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Agrocarburants, cause et non solution à l’effet de serre (octobre 2015)

extraits : La production d’un litre d’agrocarburant peut contribuer à l’effet de serre jusqu’à deux fois plus que la combustion de la même quantité de combustible fossile. La seule culture qui aurait un bilan acceptable est la canne à sucre, mais seulement si on ne prend pas en compte la déforestation qui, de son côté, contribue aussi à l’augmentation de l’effet de serre….

L’usage des agrocarburants est nocif pour la planète (mai 2015)

extraits : Les véhicules à moteur n’auront bientôt plus d’énergie. On croyait remplacer l’essence par des agrocarburants, on déchante. L’union européenne revient en arrière et « limite l’usage des agrocarburants nocifs pour la planète » après en avoir fait un cheval de bataille. Le Parlement européen s’est prononcé à une large majorité le 28 avril 2015 pour un plafonnement des agrocarburants à 7 % du total des carburants utilisés dans le secteur des transports. En fait, le développement des agrocarburants a été largement motivé par la volonté de soutenir les céréaliers, mis en difficulté des deux côtés de l’Atlantique par la baisse des subventions. …

Agrocarburants, pas assez pour la voiture (janvier 2012)

extraits : les agrocarburants contribuent déjà à la déforestation. Au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, les cultures nécessaires se développent souvent au détriment de la forêt vierge : le bilan écologique est alors clairement négatif, la forêt ne sert plus à lutter contre le réchauffement climatique. Si nous ajoutons le fait que les changements d’affectation des sols entraînent la perte d’écosystèmes captant le CO2, la situation devient encore plus tendue. Enfin la compétition actuelle entre les terres agricoles qui sont consacrées aux agrocarburants et celles dédiées à l’alimentation est un facteur important de la hausse des prix des denrées alimentaires depuis 2008, donc source de famine et de troubles sociaux….

les agrocarburants sont méchants (octobre 2011)

extraits : Les biocarburants ont perdu de leur superbe ; ils sont devenus agrocarburants, puis nécrocarburants, et maintenant des organismes que personne ne connaît les dénigrent comme c’est pas possible. Ainsi le CSA (Comité de la sécurité alimentaire mondiale) découvre que les politiques de soutien des nécrocarburants sont largement coupables de la flambée des prix internationaux des produits alimentaires en 2007-2008. Notre soif de carburant vient concurrencer les cultures vivrières et accélère la course aux terres arables….

agrocarburants ou culture vivrière ? (septembre 2008)

extraits : Quelle vérité ? Tout dépend de la manière de présenter des informations. Par exemple, un article finit normalement selon le point de vue du journaliste. Ainsi Laurence Caramel (LeMonde du 11.09.2008) présente d’abord une étude de Friends of th Earth sur l’impact des agrocarburants en Amérique latine, par exemple : « En Argentine, l’expansion du soja a fait reculer les surfaces consacrées à l’agriculture vivrière et à l’élevage de 25 %. Celles destinées au fourrage ont été réduites de 50 % ». Mais le dernier paragraphe de la journaliste commence par «  Cette vision est évidemment contestée par les accusés » (évidemment !)….

non aux agrocarburants (février 2008)

extraits : Dès 2003, les principaux pays occidentaux avaient engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors les études se sont multipliées ; elles ont démenti pour la plupart l’intérêt environnemental de ces carburants, elles sont souvent contradictoires. Ainsi, le bilan énergétique des filières présente des écarts gigantesques selon les modalités d’analyse : dans la chaîne de production des agrocarburants, on peut aller d’un gain de onze unités d’énergie produites pour une consommée à une perte de seize unités….

Dans les archives du MONDE

Les agrocarburants et la mécanique de la faim (octobre 2013)

La question du choix des agrocarburants sera débattue pour la première fois dans le cadre des Nations unies, lors de la 40e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui se réunit à Rome du 7 au 11 octobre 2013….

Les biocarburants s’appelleront désormais des « agrocarburants » (mai 2013)

C’est un amendement du député PS Philippe Plisson qui a été adopté par l’Assemblée nationale. « On met fin ainsi à une confusion qui laissait entendre que la production de ces carburants issus de l’agriculture se fait de manière naturelle. Or de grandes quantités d’engrais sont utilisées pour les produire, et des conflits d’utilisation des sols peuvent se poser avec les productions alimentaires »….

L’Union européenne s’apprête à prendre ses distances avec les agrocarburants (septembre 2012)

« Marquer une pause dans le développement des biocarburants qui entrent en concurrence avec l’usage alimentaire » : cette mesure figurant dans le plan d’action de lutte contre la hausse du prix des céréales présenté, le 12 septembre 2012, par Stéphane Le Foll en conseil des ministres n’est pas passée inaperçue…..

 

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