C’est l’Anglais Thomas Malthus qui a mis en évidence à la fin du XVIIIe siècle une sorte de loi démographique : quand on laisse faire la nature, la population croît selon une progression géométrique (exponentielle) très rapide alors que l’alimentation connaît une progression arithmétique (linéaire) bien plus lente. En l’absence d’obstacles, les couple peuvent en effet faire en moyenne quatre enfants par génération, ce qui fait doubler la population tous les 25 ans. Par contre l’agriculture fait face à des rendements décroissants : au fur et à mesure qu’on force la terre à donner davantage, elle s’épuise et les rendements supplémentaires à l’hectare sont de moins en moins grands malgré l’apport de travail ou de capital technique. La révolution industrielle et l’élévation du niveau de vie de la classe globale a disqualifié temporairement cette thèse. Mais aujourd’hui, les innovations techniques ne peuvent plus être considérées comme des progrès réels, mais comme la perpétuelle tentative d’adapter les ressources à une démographie toujours croissante. On peut de moins en moins agir sur la production alimentaire, les terres cultivables le sont maintenant dans leur presque totalité, les modes de production deviennent dangereux. L’eau commence à manquer à cause de l’irrigation, les pesticides s’accumulent dans la chaîne alimentaire, les organismes génétiquement modifiés n’ont pas encore fait la preuve de leur innocuité. Il faudrait donc agir sur la population comme le conseillait Malthus. En 13 ans, de 1987 à 2000, la population mondiale est grimpée de 5 à 6 milliards, alors qu’il avait fallu 120 ans pour passer de 1 à 2 milliards. Aucune évolution exponentielle dans un monde fini n’est durable, on atteint très vite les limites du supportable. Même la croissance démographique zéro, avec une fécondité égale à 2,1 enfants par femme (dans un pays développé) qui assure le simple renouvellement de la population, est un mythe destructeur puisqu’on a déjà dépassé les capacités de charge de la planète. Les conférences des Nations Unies sur la population et le développement ont lieu tous les 10 ans, 1974 au Caire, 1984 à Mexico. Lors de la conférence de septembre 1994, la communauté mondiale a adopté un programme d’action dont l’objectif est de stabiliser la population de notre planète entre 8 et 10 milliards d’habitants : aucun pays n’a pris cet engagement au sérieux, à l’exception de la Chine avec son modèle d’un seul enfant par famille.
La contraception pour tous
Et un seul enfant par couple,
la Biosphère vous remercie