Les Indiens d’Amérique du Nord étaient des chasseurs d’une grande adresse, d’autant plus attachés à la poursuite des animaux sauvages qu’ils ignoraient l’élevage des animaux domestiques. La chair de bison séchée donnait le pemmican, apprécié pendant la mauvaise saison, la peau fournissait la matière première pour l’habillement, le logement et même les moyens de transport. Avec les cornes et les os étaient fabriqués les outils de chasse, de cuisine, des récipients et de la colle. Quant aux nerfs et aux tendons, ils étaient transformés en fil et en corde. Il n’y avait jusqu’aux excréments qui ne fussent séchés et brûlés comme combustible. Pourtant plus d’un million de bisons avaient déjà été abattus par les envahisseurs anglo-saxons en 1870, puis de véritables safaris furent organisés par les Compagnies de chemin de fer. Les Indiens disaient : « Partout où les hommes blancs s’établissent, les buffles (d’Amérique) s’en vont, et quand les buffles sont partis, il faut que les chasseurs rouges de la prairie meurent de faim. » Voilà comment une civilisation équilibrée et autonome a été détruite par les colons et la révolution industrielle.
Si tu vois un Américain d’aujourd’hui,
Rappelle-lui qu’il a construit sa puissance sur la mort des chasseurs rouges
Et que c’est dorénavant à lui de n’avoir plus d’avenir.