éditions de l’échiquier, 678 pages, 29 euros (1ère édition 2011 by Rocky Mountain Institute)
Ce livre est le fruit de l’équipe du Rocky Mountain Institute pour répondre oui à la question : est-il réaliste d’envisager que les Etats-Unis arrêtent d’utiliser du pétrole et du charbon d’ici à 2050 ? Amory a employé pour la première fois le concept negaWatt en 1989, terme repris en France par l’association négaWatt. Mais l’association française a fait l’effort de distinguer les politiques de sobriété (réduction des besoins) et efficacité énergétique (moyens techniques pour non-consommer de l’énergie), ce que ne fait pas le livre américain : « Nous n’avons pas pris en compte les modifications des réponses de la demande, c’est-à-dire une modification volontaire des modes de consommation des clients… (p. 409) ». Il faut dire que les Américains ont une telle propension au gaspillage de l’énergie qu’ils pourraient conserver le même niveau de vie avec infiniment moins : « Une facture d’électricité exorbitante peut être due aux lumières laissée allumées par le personnel de nettoyage de nuit… (p.263) ».
En fait l’ensemble du livre repose sur le mythe de la technologie qui va résoudre tous les problèmes : faire plus avec moins. Car « le véritable moteur de l’Amérique est bien l’innovation et l’ingéniosité… même si nous ne sommes qu’aux balbutiements de cette transformation vers un monde libéré des combustibles fossiles (p. 539) ». Alors l’ouvrage enfile les suppositions, le microréseau communautaire, la voiture électrique « super-légère et informatisée », le métro ultraléger, le bus silencieux à pile à combustible, les agrocarburants « avancés », l’hydrogène, le biogaz, les boîtes quantiques et autres plasmons, et même les avions de ligne superefficaces dépourvus de fuselage et alimentés par les algocarburants (p.545).
On se demande alors avec un tel livre pourquoi les Américains feraient des efforts pour changer de mode de vie…