Le mouvement communiste révolutionnaire issu de la pensée de Karl Marx au milieu du XIXe siècle oppose la classe des prolétaires (ceux qui n’ont que leur force de travail) aux capitalistes (ceux qui sont propriétaires des moyens de production) qui les exploite. Cette idéologie a suscité au XXe siècle une adhésion et un enthousiasme réel. C’était en effet comme une religion séculière qui semblait permettre de remplacer des idéologies trop éloignées des évolutions du monde industrialisé. Le marxisme constitue d’ailleurs une doctrine globale et simple à comprendre : l’exploitation des travailleurs par les patrons permet le profit, ce profit est accaparé par les capitalistes, il faut donc faire la révolution pour récupérer toute la valeur que le travail a créée. Mais ce discours ne fonctionne plus, le capitalisme a instauré la production de masse et son corollaire, la consommation de masse. La conscience des ouvriers n’est plus propice à la révolution puisqu’elle se satisfait de remplir des caddies. Sur toute la planète productive, c’est alors la lutte de classement qui remplace la lutte de classe pour vénérer l’individualisme et la croissance pour la croissance. Il n’y a plus d’une part que la classe globale, celle qui possède une automobile, et d’autre part les exclus de la croissance, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières occidentales, qui n’ont plus aucun moyen de réagir sauf à empêcher cette classe globale de fréquenter son territoire particulier.
Changer la société ce n’est plus être marxiste,
c’est prôner la simplicité volontaire
et donc la mort du capitalisme.