Dans le système économique libéral, la demande pour un bien ou un service n’a pas à être justifiée moralement. Dès lors que des acheteurs sont prêts à payer, l’activité économique obtient sa justification et la dépense est la meilleure preuve que le besoin existe. Cette valorisation de la demande solvable ne peut pas conduire l’économie à une répartition équitable des ressources : certains des électeurs de la démocratie économique disposent de revenus élevés, les résidences secondaires luxueuses vont donc se multiplier et les gadgets proliférer. Dans le même temps, les besoins essentiels des chômeurs et des précaires ne sont pas satisfaits alors que les ressources naturelles s’épuisent. Le marché ne peut donc coordonner une finalité collective puisqu’il ne s’intéresse qu’à la demande de ceux qui ont un revenu, ce qui n’entraîne pas forcément du travail pour tous. A partir de la crise de 1929, on a considéré qu’il y avait sous-consommation et préconisé l’intervention de l’Etat. Mais toutes les politiques de relance de la demande globale (dite politiques keynésiennes) ne résolvent que temporairement les maux du chômage tout en multipliant les activités parasites et en détruisant les bases d’une vie harmonieuse fondée sur la proximité des relations humaines. La demande n’est pas le stade suprême de l’expression de soi, la richesse intérieure n’est pas mesurée par le niveau de vos consommations marchandes.
Votre conscience d’être suppose une vie contemplative et la recherche de la perfection morale,
ce qui rend superflu la notion de l’avoir.