Ce livre pourra paraître superficiel à certains, une leçon de vie pour d’autres. Voici un résumé qui prend pour exemple la thèse de Serge Mongeau sur la médecine :
« Il y a longtemps que j’ai découvert que la société de consommation dans laquelle je vis nous enferme dans une cage qui nous laisse de moins en moins de choix véritables et de vraie liberté. Que les barreaux de la cage soit dorés ne change rien à la réalité profonde de l’aliénation de ses prisonniers ! Cela m’a amené à faire des choix dans ma vie et à partager mon expérience par des livres, notamment La simplicité volontaire, qui a paru pour la première fois en 1985.
Les soins aux malades devraient être essentiellement destinés à renforcer les mécanismes internes d’auto-réparation. L’approche biomécanique fractionne au contraire l’être humain, le psychisme et le corps, puis chaque fonction du corps, chaque organe et même chaque cellule. Les instruments de mesure (électrocardiographie, rayons X…) ont pris une place sans cesse plus considérable dans le diagnostic médical. Pour la médecine moderne, le corps humain est semblable à une automobile qui fonctionne mal ; pour réparer, il suffit de remplacer la pièce défectueuse. Dans cette perspective, l’acharnement thérapeutique prend tout son sens. Si toute maladie ne résulte que d’un trouble biomécanique, il n’y a aucune raison que nous ne parvenions pas à réparer le trouble. Si le médicament ne fait pas effet, c’est qu’on n’a pas encore su trouver la bonne substance !
Quand le corps est ainsi perçu comme une mécanique, le rôle principal du médecin-mécanicien est d’en prolonger la vie. Mais est-ce aux médecins de choisir qui doit vivre ou qui ne le doit pas ? En cas de maladie grave, si la qualité de la vie que les médecins nous offrent ne nous intéresse pas, à nous de nous abstenir de leurs services. Un degré de fonctionnement minimal est nécessaire pour participer d’une façon quelconque à la vie sociale, ce qui s’avère un facteur important pour apprécier la vie. L’existence, dans une communauté, d’un réseau de solidarité bien développé, représente certainement un facteur clé de la santé. Les villes modernes favorisent au contraire l’anonymat et l’individualisme ; c’est là un facteur qui augmente le stress et le contingent de maladies qui lui sont liées. Au moment où survient la maladie, il serait nécessaire d’apprendre :
- à faire confiance à la capacité prodigieuse d’auto-réparation de son organisme ;
- à savoir comment mobiliser ses forces pour hâter sa guérison (par l’alimentation, le repos, des contacts humains chaleureux, etc.) ;
- quand on décide de consulter un professionnel, il faudrait pouvoir le considérer comme un instrument possible qu’on n’emploiera pas forcément.
C’est dans l’enfance qu’on développe ses attitudes par rapport à la maladie ; quand les parents courent à l’urgence de l’hôpital à la moindre fièvre, quand ils tiennent à consulter le spécialiste aussitôt qu’apparaît un malaise, il est bien évident que les enfants ne peuvent que manifester une confiance exagérée dans une médecine biomécanique. »
(écosociété)