1/7) Présentation de Ted Kaczynski : un ami de la nature
Admis à l’Université d’Harvard à l’âge de 16 ans, Ted ne rêvait que de s’évader de la civilisation et d’aller vivre dans un endroit sauvage. Il accomplit quelques temps son souhait : « Je m’étais fixé comme objectif de parvenir à une autonomie complète (…) En vivant au contact de la nature, on découvre que le bonheur ne consiste pas à chercher toujours plus de plaisir. Il réside dans le calme. Une fois que vous avez apprécié le calme suffisamment longtemps, vous développez vraiment un sentiment de rejet à la seule évocation de plaisirs excessifs (…) L’ennui est quasiment inexistant dès lors que vous êtes adaptés à la vie dans les bois. Vous pouvez parfois rester assis pendant des heures à ne rien faire, à écouter les oiseaux, le vent ou le silence, à observer les ombres qui se déplacent avec la course du soleil. Et vous ne connaissez pas l’ennui. Vous êtes seulement en paix (…) Je reste debout pendant quelques minutes à admirer la neige d’une blancheur immaculée et les rayons de soleil filtrant au travers des pins. Je laisse entrer en moi le silence et la solitude (…) Mes plus beaux souvenirs ? Les ragoûts d’automne faits de viande de cerf avec des pommes de terre et des légumes de mon jardin. Ces moments où je restais assis ou allongé à ne rien faire, sans même réfléchir, baignant seulement dans la sérénité (…) La chose la plus pénible de ma vie ? La pire chose que j’ai connue au cours de ma vie dans les bois fut l’envahissement progressif de la nature par la civilisation moderne ».
Dans une lettre à David Skrbina, il écrit : « Les montagnes du Montana m’ont offert presque tout ce dont j’avais besoin ou envie. Si ces montagnes avaient pu demeurer telles qu’elles étaient quand je suis allé dans le Montana en 1971, j’aurais été satisfait. Le reste du monde aurait pu avoir une mentalité grégaire, ou une mentalité individualiste, ou toute autre mentalité de votre choix, cela m’aurait laissé indifférent. Mais bien entendu les conditions modernes sont telles que les montagnes du Montana ne pouvaient rester isolées du reste du monde. La civilisation a gagné du terrain et m’a rattrapé, alors… »
Il écrit dans son journal le 14 août 1983 : « J’ai débuté une randonnée à pied et je sentais la paix de la forêt. Ce que j’ai trouvé en arrivant m’a brisé le cœur. Le plateau était quadrillé de nouvelles routes, il était abîmé à tout jamais. Je ne pouvais pas supporter ce spectacle. C’était l’endroit le plus merveilleux et le plus isolé des environs, et j’avais en mémoire de si beaux souvenir. La seule chose qui pouvait désormais le sauver était l’effondrement de la société technologique. Le jour suivant, j’ai pris le chemin du retour vers ma cabane. Je me suis arrêté près d’une source d’eau pure et j’ai dit une sorte de prière pour l’esprit de la source. Dans cette prière, j’ai juré que je vengerais les dommages causés à la forêt. Ensuite je suis retourné à la maison aussi vite que possible parce que – j’avais quelques chose à faire ! Vous pouvez deviner ce que j’avais à faire (...) Il est clair qu’un niveau important de violence fait naturellement partie de la vie humaine. La violence n’est pas mauvaise en elle-même. La violence peut être bonne ou mauvaise selon la forme qu’elle prend et selon le but qu’elle vise. La société moderne a recours à différentes formes de propagande pour inculquer aux gens la crainte et l’horreur de la violence car le système techno-industriel a besoin d’une population timorée, docile, une population qui ne posera pas de problème et qui ne perturbera pas le fonctionnement bien régulé du système. »
2/7) en introduction de l’œuvre complète de Theodore J.Kaczynski, l’analyse du Dr Patrick Barriot :
« Les groupes communistes d’action directe ont été rangés parmi les groupes « terroristes » au motif que la violence politique est illégitime lorsqu’elle est dirigée contre un régime démocratique où les citoyens ont les moyens de résister pacifiquement. Mais cet argument ne tient pas. D’une part la violence des régimes démocratiques est une violence masquée par la propagande d’Etat. D’autre part, pour les révolutionnaires, la résistance pacifique est totalement inefficace contre une violence systémique. Il était grand temps de mettre en balance l’action ciblée et assumée du révolutionnaire et celle du grand semenciers qui accule au suicide des centaines de milliers de petits paysans. La violence ciblée d’un militant d’Action directe est-elle plus inhumaine que la violence étatique qui tue des civils innocents à coups de répression féroce, de guerres préventives ou de sanctions économiques ? D’un côté une violence ciblée surexposée par les médias, de l’autre côté une violence de masse soigneusement occultée ou justifiée.
L’Earth Liberation Front est une organisation qui a recours à l’action directe sous la forme de sabotage économique afin de faire cesser l’exploitation et la destruction de l’environnement. Pour l’écoguerrier Paul Watson, la protestation pacifique de Greenpeace ne mène à rien et la non-violence est une forme de suicide. Les activistes de l’Animal Liberation Front prônent la violence contre les laboratoires qui pratiquent la vivisection et les élevages industriels. Le néoluddisme est un mouvement d’opposition aux technologies qui se réclame des ouvriers anglais du textile qui détruisirent entre 1811 et 1813 des milliers de machines perçues comme une menace pour leur mode de vie. Des groupes de tech-refuzniks n’hésitent pas à utiliser la violence : fauchage de champs d’OGM, destruction de matériel informatique. La violence dont a fait preuve Ted Kaczynski est une réaction de légitime défense face à un système techno-industriel menaçant. Tous les écrits de Kaczynski soulignent le mépris inouïe de cette société technicienne pour la liberté et la dignité humaines. Jamais l’homme n’a été autant assujetti, privé d’initiative, incapable d’infléchir le cours de l’histoire. »
3/7) L’idée directrice de Ted Kaczynski (avant-propos p.25 et suivantes)
1. Le progrès technologique nous conduit à un désastre inéluctable. Il peut s’agir d’un désastre physique (par exemple une catastrophe environnementale), ou d’un désastre en termes de dignité humaine (réduction de l’espèce humaine à une condition dégradée et asservie). Quoi qu’il en soit, le progrès technologique aboutira à un désastre de l’un ou l’autre genre.
2. Seul l’effondrement de la civilisation technologique moderne peut empêcher le désastre. Bien entendu, l’effondrement de la civilisation technologique sera un désastre en soi. Mais plus le système technologique continuera à croître, et plus grave sera le désastre final. Un moindre désastre aujourd’hui en empêchera un plus grand demain. Ellul en particulier a souligné l’autonomie de la technologie, c’est-à-dire le fait que la technologie moderne s’est dotée d’une vie propre et n’est pas sujette au contrôle humain.
3. La gauche politique est la première ligne de défense de la société technologique contre la révolution. Si vous pensez que le racisme, le sexisme, les droits des homosexuels, les droits des animaux, les droits des aborigènes et la « justice sociale » en général font partie des plus grands défis du monde actuel, alors vous êtes un(e) gauchiste dans le sens où j’emploie ce terme. Sitôt qu’un mouvement de résistance commence à émerger, ces gauchistes s’agglutinent dessus comme des mouches sur du miel jusqu’à ce qu’ils dépassent en nombre les membres fondateurs, reprennent la direction du mouvement et en fassent une fraction gauchiste de plus.
4. Ce qu’il faut, c’est un nouveau mouvement révolutionnaire, voué à l’éradication de la société technologique, et qui prendra des mesures pour tenir à l’écart tous les gauchistes. La question de la forme que devra prendre ce mouvement révolutionnaire est ouverte. Ces gens doivent établir des contacts mutuels systématiques ainsi qu’un sentiment de cause commune.
4/7) un système techno-industriel anormal (résumé de la société industrielle et son avenir)
(Ndlr : Chaque paragraphe du livre la société industrielle et son avenir est numéroté. Nous avons gardé cette référence chiffrée)
47. Parmi les conditions de vie anormales apparues dans la société industrielle, nous pouvons citer la densité excessive de population, la rupture entre l’homme et la nature, l’excessive rapidité des changements sociaux et la décomposition des petites communautés naturelles comme la famille élargie, le village ou la tribu.
49. Pour les sociétés primitives, la nature fournissait un cadre stable et par conséquent un sentiment de sécurité. Dans le monde moderne, c’est la société humaine qui impose son rythme à la nature et non l’inverse, et la société moderne est en constante et rapide évolution du fait du progrès technologique. De ce fait, il n’y a plus de cadre stable. [203. N’oubliez jamais que la race humaine se comporte vis-à-vis de la technologie comme un alcoolique devant un tonneau de vin].
115. Le système DOIT forcer les gens à se conduire d’une manière toujours plus distante vis-à-vis des modèles naturels de comportement humain. Il n’est pas naturel pour un adolescent de passer le plus clair de son temps assis à un bureau, accaparé par ses études. Un adolescent normal veut vivre intensément, au contact du monde réel.
118. Les conservateurs préconisent un renforcement de l’autonomie locale. Les petites communautés ont connu autrefois une réelle autonomie, mais cette autonomie devient de moins en moins possible. Nous sommes captifs et dépendants de vastes systèmes tels que les services publics, les réseaux informatiques, les réseaux autoroutiers, le système de protection sociale.
139. Il n’est pas impossible que nos problèmes environnementaux (par exemple) soient un jour résolus grâce à un plan méthodique et rationnel. Mais si cela devait arriver, ce serait uniquement parce qu’il est dans l’intérêt à long terme du système de résoudre ces problèmes. Il n’est certainement pas dans l’intérêt du système de préserver la liberté des individus ni l’autonomie des petits groupes.
157. A supposer que la société industrielle survive, il est probable que la technologie prendra le contrôle du comportement humain de façon à peu près complète.
159. La résistance populaire empêchera-t-elle le développement du contrôle technologique du comportement humain ? Ce serait certainement le cas si un tel contrôle était introduit brutalement, d’un seul coup. Mais puisqu’il va s’installer de façon très progressive, par petites touches successives, il n’y aura pas de prise de conscience ni de véritable résistance au sein de la population.
5/7) une population soumise et flattée (résumé de la société industrielle et son avenir)
39. « Activité de substitution » désigne une activité dirigée vers un but artificiel. Les études d HiroHito sur la biologie marine constituent une activité de substitution, car il ne fait pas de doute que s’il avait du consacrer son temps et ses efforts à assurer ses besoins fondamentaux, il n’aurait pas été frustré d’ignorer quelques détails de l’anatomie ou du cycle de vie des animaux marins.
40. La société moderne produit une multitude d’activités de substitution : la recherche scientifique, les exploits sportifs, l’action humanitaire, la création artistique et littéraire, l’acquisition d’argent et de biens matériels bien plus qu’il n’en faut pour couvrir ses besoins…
41. Dans notre société, les gens ne satisfont pas leurs besoins fondamentaux de façon AUTONOME, mais en fonctionnant comme des rouages au sein d’une énorme machine sociale. En revanche les gens disposent de beaucoup plus d’autonomie dans leurs activités de substitution.
63. La publicité et le marketing ont été développés afin de susciter chez un grand nombre de personnes l’envie de choses que leurs grands-parents n’aient jamais désirés, ni même imaginés. Il faut produire un effort important pour gagner assez d’argent pour satisfaire ces besoins artificiels.
84. Il n’y a aucune raison pratique de se doter de muscles hypertrophiés, d’envoyer une petite balle au fond d’un trou ou de collectionner des timbres. Pourtant beaucoup de personnes s’adonnent avec passion au culturisme, au golf et aux collections de timbres. Des personnes plus clairvoyantes se tendent compte qu’il s’agit là d’activités de substitution.
128. Alors que le progrès technologique dans son ensemble réduit inexorablement notre espace de liberté, chaque nouvelle avancée technologique prise isolément apparaît désirable et attrayante. L’électricité, les réseaux de distribution, les communications rapides sur de longues distances…. Comment pourrait-on protester contre n’importe quelle innovation technologique parmi la multitude de celles qui nous sont offertes par la société moderne ? Prenons l’ingénierie génétique par exemple. Bien peu de gens s’opposeront à la mise au point de techniques permettant d’éradiquer des maladies héréditaires. Il est pourtant évident que l’ensemble de ces manipulations génétiques transformera l’homme en un produit manufacturé alors qu’il était une libre création du hasard (ou de Dieu, selon vos convictions religieuses).
156. Le recours au divertissement de masse est certes « optionnel » : aucune loi ne nous oblige à regarder la télévision, à écouter la radio ou à lire des magazines. Mais le divertissement de masse permet de réduire ou de fuir le stress et nombreux sont ceux qui en sont devenus dépendants. Tout le monde se plaint des âneries diffusées à la télévision, mais presque tout le monde la regarde. Quelques personnes sont parvenues à se libérer de la télévision mais pratiquement personne ne vit de nos jours sans s’adonner à une forme quelconque de divertissement de masse. Sans l’industrie du divertissement, le système aurait été incapable de nous imposer un niveau de stress tel que celui que nous subissons. (Il n’y a pas si longtemps, les gens ne recherchaient pas d’autres divertissements que ceux produits dans leur petite communauté et ils s’en satisfaisaient)
6/7) Les conditions de la révolution (résumé de la société industrielle et son avenir)
96. En ce qui concerne nos droits constitutionnels, prenons l’exemple de la liberté de la presse. Quiconque dispose d’un peu d’argent peut faire imprimer un texte, le diffuser sur Internet ou d’une autre façon, mais son message sera noyé dans le déluge d’informations déversé par les médias, ce qui lui ôtera en pratique toute efficacité. Considérons notre cas (FC). Si nous n’avions pas eu recours à la violence, le présent Manifeste, soumis à un éditeur, n’aurait probablement pas été retenu. S’il avait été retenu et publié, il n’aurait certainement pas touché beaucoup de lecteurs, parce qu’il est plus amusant de regarder des distractions offertes par les médias que de lire un essai un peu aride.
111. La technologie affiche une propension opiniâtre, qui remonte au moins à la Révolution industrielle, à renforcer le système en sacrifiant la liberté et l’autonomie individuelle. Ainsi, des changements durables en faveur de la liberté individuelle ne peuvent être provoqués que par des gens prêt à accepter une modification radicale, autrement dit par des révolutionnaires.
116. Du fait de la pression constante exercée par le système en vue de modifier le comportement humain, un nombre croissant de gens ne peuvent plus ou ne veulent plus s’adapter aux exigences du système : parasites de l’aide sociale, gang de jeunes, membres de secte, rebelles antigouvernementaux, écologistes radicaux et résistants de tous poils.
140. Cela implique une révolution, pas nécessairement une insurrection armée, mais un changement radical et fondamental de notre société.
141. Un mouvement révolutionnaire propose de créer un monde nouveau ; il offre un idéal pour lequel des gens sont prêts à courir de grands risques et à faire de grands sacrifices. Bien peu de gens sont susceptibles de s’engager avec ardeur dans une action très ciblée, par exemple contre l’ingénierie génétique alors que, dans des conditions adéquates, beaucoup de gens pourraient s’engager avec exaltation dans une révolution contre le système techno-industriel.
150. Comme nous l’avons déjà signalé au § 134 => Au cours des prochaines décennies, le système techno-industriel subira de violentes contraintes liées à des problèmes socio-économiques et environnementaux, mais également aux troubles du comportement humain (exclusion, agressivité, accumulation de probables psychologiques et sociaux). Nous espérons que ces contraintes provoqueront l’effondrement du système, ou du moins le fragiliseront suffisamment pour qu’une révolution devienne possible.
162. Le système est actuellement engagé dans un combat désespéré pour surmonter certains problèmes qui menacent sa survie, au premier rang duquel le nombre croissant de gens qui se rebellent d’une manière ou d’une autre contre le système : exclus et marginaux, gang de jeunes, sectes sataniques, groupuscules nazis, écologistes radicaux, miliciens de toutes sortes… Si le système parvient à contrôler le comportement humain assez rapidement, il peut espérer survivre. Dans le cas contraire, il s’écroulera. Le dénouement surviendra probablement dans les prochaines décennies, disons d’ici 40 à 100 ans..
165. Deux missions incombent à ceux qui haïssent la servitude que le système a imposée à la race humaine. Premièrement, accroître les tensions sociales au sein du système. Deuxièmement, développer et propager une idéologie hostile à la technologie et au système industriel.
167. Plus le système prend de l’importance, plus les conséquences de son effondrement seront désastreuses. Il est alors possible qu’en précipitant sa chute, les révolutionnaires réduiront l’étendue des dégâts.
168. Il peut être préférable de mourir en combattant pour une cause que de vivre une vie certes longue, mais dénuée de sens et dépourvue de but.
193. annotation : Il est même envisageable que la révolution consiste en un changement massif des attitudes vis-à-vis de la technologie, provoquant une destruction progressive et indolore du système techno-industriel. Si c’est le cas, nous aurons beaucoup de chance.
195. La révolution doit être internationale. Si l’on proposait par exemple aux Etats-Unis d’en finir avec le progrès technologique et la croissance économique, les gens deviendraient fous et hurleraient que si l’Amérique abandonne la course technologique, elle sera dépassée par le Japon encore en compétition. Mince alors ! Le monde s’arrêtera de tourner si les Japonais vendent plus de voitures que nous ! (le nationalisme est un promoteur très efficace de la technologie).
7/7) L’après-révolution (résumé de la société industrielle et son avenir)
182. Nous n’avons pas la moindre illusion sur la possibilité de créer une forme nouvelle et idéale de société. Notre seul objectif est de détruire sa forme actuelle.
183. Mais pour bénéficier d’un soutien enthousiaste, une idéologie doit offrir un idéal positif et pas seulement négatif. L’idéal positif que nous proposons est la Nature, la Nature vierge et sauvage où des formes de vie se développent sans la moindre intervention humaine.
184. La Nature représente l’idéal parfait opposable à la technologie : elle ne participe pas au pouvoir du système contrairement à la technologie qui cherche à accroître indéfiniment le pouvoir du système. Les écologistes radicaux célèbrent la Nature et dénigrent la technologie. Quel que soit le type de société qui existera après la disparition du système industriel, la plupart des gens vivront près de la Nature car en l’absence de technologies, il n’y a pas d’autre moyen permettant aux gens de vivre. Pour se nourrir, ils devront être paysans, gardiens de troupeaux, pêcheurs ou chasseurs. D’une façon générale, l’autonomie locale aura tendance à se renforcer.
208. Nous faisons une distinction entre deux types de technologies : la technologie cloisonnée et la technologie systémique. La première, qui se développe au niveau de petites cellules circonscrites, jouit d’une grande autonomie et ne nécessite pas d’aide extérieure. La seconde s’appuie sur une organisation sociale complexe, faite de réseaux interconnectés. En ce qui concerne la technologie cloisonnée, aucun exemple de régression n’a été observé. Mais la technologie systémique peut régresser si l’organisation sociale dont elle dépend s’effondre.
209. Depuis la révolution industrielle, nous sommes entrés dans une ère de technologie systémique. Prenons l’exemple du réfrigérateur. Sans les pièces usinées, il était quasiment impossible à quelques artisans de le fabriquer. Si par miracle ils étaient parvenus à en construire un, il n’aurait servi à rien en l’absence d’une source fiable d’énergie. Il leur aurait été nécessaire de construire un barrage couplé à un générateur. Mais un générateur requiert une grande quantité de fils de cuivre… Le réfrigérateur est un exemple de technologie systémique, faire sécher ou saumurer les aliments pour les conserver est une technologie cloisonnée.
210. Il est clair que si le système techno-industriel venait à s’effondrer, la technologie de la réfrigération disparaîtrait très vite. Il en serait de même pour toute la technologie systémique.
(édition Xénia)