A l’origine du système de production, il n’y avait pas de distinction absolue entre temps de travail et temps libre ; même le lieu jouait de la confusion puisque le domicile ne se distinguait pas de l’endroit où s’exerçait l’activité professionnelle. Mais le siècle de la catastrophe industrialiste va imposer la dictature de la manufacture, puis de l’horloge : le temps de travail a été modelé uniquement pour l’emploi rentable et le travail chronométré rend suspect la phase de repos : la revendication des loisirs devient alors la juste compensation du travail contraint. Mais ce sont d’autres industries qui accaparent et rentabilisent cette disponibilité toute neuve. Le temps dit libre est ainsi absorbé par d’incessantes et multiples sollicitations payantes, ce qui accroît d’autant le temps de travail. Pourtant les chasseurs-cueilleurs nomades d’Australie et d’Afrique du sud ne s’emploient que cinq heures par jour en moyenne à satisfaire leurs besoins par un travail rarement soutenu, le reste du temps étant consacré aux activités non nécessaires, mais si utiles socialement. Les sociétés humaines peuvent organiser leurs loisirs en produisant beaucoup ou en désirant peu. Seule cette dernière conception est agréable à la Biosphère.
Le travail marchand en régression,
Le temps libre consacrés au relationnel,
et la Biosphère pourra enfin respirer.