L’imaginaire d’Aristote a fait place aujourd’hui à la réalité : « Si les navettes tissaient d’elles-mêmes et si les médiators pinçaient tout seuls la cithare, alors ni les artisans n’auraient besoin d’ouvriers, ni les maîtres d’esclaves ». A partir des XVIe et XVIIe siècles des machines utilisent principalement la force hydraulique. Elles sont considérée comme un moyen de libérer les humains des forces de la nature et comme la clef de l’amélioration des conditions de l’existence humaine. Cependant trois siècles plus tard l’accroissement du pouvoir humain grâce à la mécanisation devient une drogue qui empêche toute autolimitation de ce pouvoir, la voiture et les autres accessoires mécanisés d’une vie médiatisée par les machines domine l’état d’esprit de la classe globale. L’énergie fournie par le pilote d’un supersonique ne représente presque rien par rapport à l’énergie utilisée directement et indirectement par l’avion, le pilote ne maîtrise plus rien, il est au service de la méga-machine techno-industrielle. Cette réalité est sombre, si la machine a été inventée pour remplacer l’esclave, elle a transformé les travailleurs en esclaves. Cette réalité n’a pas d’avenir : la machine a pour fonction de transformer de l’énergie provenant d’une source extérieure aux humains et ces ressources sont limitées. La course à la puissance mécanique demande de plus en plus d’énergie, on passe du bois (la machine à vapeur) au charbon, puis au pétrole, au gaz, au nucléaire. Comme l’approvisionnement en énergie deviendra de plus en plus difficile, nous pouvons prédire la fin programmée du règne de la machine.
Les humains doivent revenir à la démultiplication directe de leur force corporelle,
sinon la fin de la machine se soldera par des désordres sans fin.