Mercredi 8 septembre, la justice a examiné l'affaire des opposants au M51, le nouveau missile nucléaire d'attaque français. La justice reproche à sept activistes d'avoir occupé illégalement un radar au Centre d'Essai de Lancement de Missile (CELM) de Biscarrosse (Landes), le 1er décembre 2009, dans le cadre d'une inspection citoyenne. Chacun risque une amende de 150 euros.
Depuis 2006, les inspecteurs citoyens du collectif "Non au missile M51" tentent d'empêcher ces tirs d'essai en intervenant sur place, ou en perturbant le fonctionnement des instruments de mesure du CELM par des lâchers de ballons "métallisés". Pour Cédric Lucas, administrateur du Réseau "Sortir du nucléaire", « c'est incroyable d'entendre le Procureur réclamer 150 euros d'amende, alors que c'est l'État qui, le premier, ne respecte pas le droit.
Les opposants au M51 agissent pacifiquement, à visage découvert, pour que la France applique enfin le droit international. Notre pays a signé le Traité de Non Prolifération nucléaire, qui nous engage dans la voie du désarmement nucléaire. C'est absolument scandaleux de voir que l'armée développe quand même un nouveau missile nucléaire. L'atome bafoue encore la démocratie. Le gouvernement dit que les caisses sont vides pour les retraites, l'hôpital ou l'école, mais l'armée française gaspille des millions d'euros avec le nucléaire. Nous ne voulons pas être complices d'un nouvel Hiroshima. »
Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutient les actions non-violentes des opposants au missile M51, et appelle à les soutenir au tribunal le 3 novembre, jour du délibéré. Il rappelle que nucléaire militaire et nucléaire civil sont absolument indissociables. La France atomique reste une exception mondiale. D'autres pays de l'Union Européenne (Autriche, Irlande, Allemagne, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas...) nous montrent la seule voie raisonnable : la sortie définitive du nucléaire, civil comme militaire.