Le jeudi 3 février 2011, Denis Robert a été blanchi par la Cour de cassation de sa condamnation pour deux de ses livres (Révélation$ et La Boîte noire) et un documentaire (Les Dissimulateurs), diffusé sur Canal +. Une victoire, gagnée contre Claerstream, mais aussi contre ceux qui, à l’instar de Philippe Val et d’Edwy Plenel, avaient tenté de discréditer son travail ou multiplié les soupçons, à l’instar de la presse bien pensante. Quelques extraits du texte que Denis Robert a adressé à ses amis. (Acrimed)
Dix ans et toutes mes dents
Depuis dix années que Révélation$ est sorti (28 février 2001), de nombreuses plaintes ont été déposées contre mon éditeur, les chaînes qui ont diffusé mes films, de nombreux journaux et contre moi. Une soixantaine en tout, dans plusieurs pays, en comptant les procédures pénales et les constitutions de partie civile.Je peux dire que globalement j’ai gagné tous ces procès. Clearstream ne pourra plus faire comme avant…
J’ai perdu quelques procès. Pour La Boîte noire (sorti en octobre 2002), Clearstream a été déboutée et condamnée à me verser 3 500 € de dommages et intérêts en première instance. Devant la cour d’appel (Paris, octobre 2008), j’ai été condamné à 1 500 €, sans compter les frais de procédures et de publication des décisions. Je me suis pourvu en cassation.
Je savais ce que j’avais vu et fait. J’avais intégré les enjeux de cette bataille. Un système financier sain au départ a été dévoyé, ouvrant d’incroyables possibilités de dissimulation. Mon enquête était, est, restera fondée. J’en savais beaucoup et je ne voulais pas me taire. Je restais persuadé que les juges de la cour d’appel ne m’avaient pas jugé comme il le fallait au vu des éléments du dossier.
La Cour de cassation est la plus haute instance judiciaire française. Chacun des trois arrêts qui me libère aujourd’hui et accable Clearstream est rédigé dans des termes clairs, précis et sans ambiguïté. La Cour de cassation « autorise » les propos et les imputations contenues dans mes deux livres et mon documentaire.
La Cour de cassation a annulé mes trois condamnations du 16 octobre 2008 pour diffamation. Elle a explicitement reconnu « l’intérêt général du sujet » et le « sérieux de mon enquête ».
Tout le monde peut maintenant citer partout ce que j’avais écrit.
La question de la régulation du capitalisme se pose. Je rappellerai ce chiffre : Clearstream a annoncé en 2010 plus de dix trillions d’euros de valeurs enregistrées dans ses comptes. Dix mille milliards d’euros. La crise financière étant passée par là, on voit bien les raisons politiques et financières qui les ont amenés – par tous les moyens – à me faire taire. Ils n’y sont pas parvenus.
Denis Robert, Chatel, le 7 février 2011
Note d’Acrimed – Lire ici même « Affaire Clearstream : Le Monde lave plus blanc », août 2008, et « Denis Robert gracié par Clearstream ? Le condamné refuse », novembre 2008.