La relocalisation ne doit pas être simplement conçue dans une optique franco-française ou même européo-centrique. Nous devons tendre le plus possible à l’achat local dans sa communauté proche. La hausse du pétrole et de l’énergie dans les années à venir va s’accompagner nécessairement d’une fragilité grandissante de la grande distribution, ce qui va donner plus de poids à la relocalisation de l’économie.
De nombreux instruments peuvent inciter les consommateurs à l’achat local : bons d’achat avec réduction, cartes de crédit et de fidélité locales, systèmes de troc et systèmes monétaires locaux… L’argent public ne devrait être attribué qu’aux entreprises locales. Chaque euro et chaque heure utilisée pour attirer et retenir une entreprise extérieure sont perdus pour la cause locale et les avantages qu’elle présente en matière de prospérité. Comme les entreprises locales ont tendance à donner la priorité à la main-d’œuvre, au foncier et aux capitaux locaux ainsi qu’à fournir biens et services pour les marchés eux aussi locaux, c’est décisif pour la stabilité sociale. Un entrepreneur local y réfléchira à deux fois avant de continuer à polluer, ces concitoyens pouvant dénoncer très rapidement ses « externalités négatives ». De plus, du fait que les entreprises locales sont plus enclines à utiliser des matériaux locaux et à vendre sur des marchés locaux, leur activité nécessite moins de transport, consomme moins d’énergie et rejette moins de gaz à effet de serre. Enfin une entreprise locale induit un facteur multiplicateur plus élevé sur le plan économique qu’une entreprise similaire mais délocalisée : les revenus d’une entreprise locale sont distribué sur place, puis une grande partie de cet argent est redistribuée à nouveau au niveau local, etc.
De cette économie relocalisée naîtront des associations entre entreprises vertes et écolo-sceptiques, entre partisans du libéralisme et adversaires de la mondialisation. Là réside la caractéristique la plus séduisante de l’économie locale et sa contribution la plus pérenne : ancrer la culture de l’autonomie territoriale dans un fonctionnement profondément démocratique. C’est l’enjeu de la transition vers des communautés de résilience.
Lisez le livre de Rob Hopkins sur la question.
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