EELV propose* la fixation d’un seuil pour les très hauts revenus fixé à 30 fois le SMIC. Au-delà de ce seuil, le taux d’imposition sera d’au moins 80 %…. Il n’y a pas de changement écologique possible dans une société minée par l’explosion des inégalités.
En 1932, quand Roosevelt arrive au pouvoir après la crise de 1929, le taux de l’impôt fédéral sur le revenu applicable aux plus riches était de 25 % aux Etats-Unis. Le nouveau président décide de le porter immédiatement à 63 %, puis 79 % en 1936, 91 % en 1941… pour un revenu supérieur à 200 000 dollars de l’époque, soit 1 million de dollars d’aujourd’hui (770 000 euros). Ce taux de 91 % s’appliqua jusqu’en 1964. Selon l'économiste Thomas Picketty, le taux marginal maximum de l'impôt sur les hauts revenus a pu atteindre, en France, jusqu'à 90 % dans les années 1920 ou dans l'immédiat après-guerre. Il était encore supérieur à 60 % au début des années 1980. Cela n’a pas tué le capitalisme et n’a pas empêché l’économie américaine de fonctionner. Pour une raison simple : ces taux ne s’appliquaient qu’à des revenus très, très élevés. A ces niveaux d’indécence, ce ne sont pas les compétences ou le dynamisme que l’on rémunère : ce sont la rapacité, des prises de risque excessives, une position médiatique illusoire (sportifs, acteurs…). Un taux marginal d’imposition très élevé n’est certainement pas « un message de spoliation par rapport à l'effort produit », comme l’affirme l’UMP François Baroin.
La taxation confiscatoire des revenus exorbitants est non seulement possible, mais écologiquement nécessaire. Comme l’exprime Hervé Kempf, « La seule façon que vous et moi acceptions de consommer moins de matière et d’énergie, c’est que la consommation matérielle, donc le revenu, de l’oligarchie soit sévèrement réduite. En soi pour des raisons d’équité, et plus encore, en suivant la leçon de Veblen, pour changer les standards culturels de la consommation ostentatoire. Puisque la classe de loisir établit le modèle de consommation de la société, si son niveau est abaissé, le niveau général de consommation diminuera. Nous consommerons moins, la planète ira mieux, et nous serons moins frustrés par le manque de ce que nous n’avons pas. » (Comment les riches détruisent la planète)
* Vivre mieux, programme 2012 d’EELV… disponible aussi en librairie à 3 euros