Catherine Thumann est celle qui interviewe régulièrement les acteurs de la simplicité volontaire dans le mensuel La décroissance. Pour le dernier numéro juillet-août 2012, c’est l’intervieweuse qui est interviewée :
La Décroissance : tu m’as dit cet après-midi avant l’interview : « On va finir dan la rubrique écotartufe ! » Pourtant vous n’avez ni voiture, ni télévision, ni téléphone portable. Vous n’êtes pas propriétaire non plus.
Catherine : oui, mais nous somme plein de contradictions. Nous ne sommes pas du tout dans la recherche de la pureté.
Il est vrai que la perfection n’est pas de ce monde, elle est d’ailleurs indéfinissable en soi. Ce qui est essentiel dans la démarche de Catherine, c’est qu’elle a pleinement conscience de ses insuffisances tout en pratiquant la simplicité volontaire. Un autre article du même numéro, c’est le spécialiste de la rubrique « la saloperie que nous n’achèterons pas » qui s’auto-flagelle : « Pour faire la manifestation de Millau à Strasbourg cet été, j’ai acheté une tente chez Go Sport. J’ai payé moins de 30 euros, autant dire que la tente a plus de chances d’être fabriquée par des esclaves en Asie qu’en France. J’aurais pu acheter une tente fabriquée en France ; par fainéantise et pingrerie, je ne l’ai pas fait. J’aurais pu me renseigner auprès du Vieux Campeur, je ne l’ai pas fait et je n’ai pas d’excuses. L’écrire ici soulage un peu ma conscience. Mais c’est de la pure hypocrisie. Il faut assumer son geste. J’ai choisi la facilité, c’est ce dont crève le monde. La prochaine fois, j’essayerai de mieux faire ».
C’est là l’essentiel, « La prochaine fois, j’essayerai de mieux faire ». Il faut avoir ce sentiment de culpabilité qui nous pousse à améliorer toujours plus notre comportement. Personne n’est parfait, l’essentiel est de poursuivre dans la voie de la sobriété, d’être fier de ses victoires sur soi-même, de regretter ses manques, d’aller vers l’avant.