Dans quelques jours, pour la troisième fois, je vais pénétrer dans l’aéroport Charles-de-Gaulle afin de bloquer un de leurs avions. Le risque de prison ferme - particulièrement après mon procès du 2 juillet - me fait peur. Mais j'ai appris une chose des livres d'Histoire, et des survivants des camps : le jour où un système idéologique préparerait à nouveau un génocide, il faut se battre. Ce jour est arrivé.
Il est impossible de détruire le climat de la terre sans que cela ne provoque un génocide. Les extrêmes climatiques détruiront l'agriculture de pays entiers, et provoqueront des famines. Etant donné que ces dernières ne seront pas le fait de caprices de la nature, mais de choix opérés par une bande d'enfants gâtés immoraux, le mot "génocide" est adapté. Vous accepteriez ce terme d'autant mieux si le mode de vie choisi par les africains, en toute connaissance de cause, avait pour conséquence la mort de millions de français par famine, y compris vos enfants.
Le seul espoir qui nous reste, c'est que des milliers de Français basculent dans la Résistance. Je ne parle pas du théâtre pathétique auquel se livrent les "écologistes". Je parle de "Résistance", par des citoyens. Alice Daum, la sœur de ma grand-mère, m'a raconté il y a quelques années comment elle participa à la Résistance, comment elle fut arrêtée par la Gestapo, et comment son mari, responsable de la Résistance dans sa région, fut envoyé au camp de concentration de Buchenwald. Je n'ai pas le milliardième du courage d'Alice, mais je veux avoir la même réaction morale, face à des circonstances extraordinaires. En 1940, c'était l'invasion de notre pays par les nazis. En 2012, c'est la destruction du climat de la planète, et donc la préparation d'un génocide par une bande de criminels.
Il faut bloquer les avions, physiquement, mais sans violence. En 2012, toute personne qui aurait recours à la violence serait stupide et abjecte. Sans parler du fait que ceux qui utilisent l'avion n'attendent que ça : des actes violents qui leur permettraient de parler de tout sauf de l'essentiel. Les scientifiques nous disent "pas plus de 1,5 t de CO2 par personne et par an pour ne pas détruire le climat de la terre". Un seul voyage Paris-Montréal, par exemple, pollue l’atmosphère avec plus de 2,5 t par personne… en quelques heures (5). La science est de notre côté ; si vous pensez que 2 + 2 = 4, alors il faut interdire cette machine immédiatement.
lettre ouverte de Pierre-Emmanuel Neurohr - Paris, le 8 juillet 2012
PS : merci de faire connaître cette lettre ouverte à d'autres citoyens, de l’envoyer à des journalistes, etc.