Mobilisation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Pourquoi ?
- Nantes-Atlantique n'est pas vétuste ! Il a obtenu le Prix ERA Airport Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen pour la qualité de ses services.
- Nantes-Atlantique n'est pas dangereux ! Les aéroports sont classés de A à C (par ordre croissant de risques) par la Direction Générale de l'Aviation Civile. Nantes-Atlantique est classé A.
- Nantes-Atlantique n'est pas plus bruyant que les autres aéroports ! Ses nuisances sonores sont même moindres que celles de nombreux aéroports (1 750 maisons seraient à insonoriser à Nantes, contre 20 200 à Toulouse). Et l'on pourrait encore les diminuer, en y créant une piste orientée Est-Ouest au lieu de l'actuelle Nord-Sud.
- Nantes-Atlantique n'est pas saturé ! Seul est saturé le parking, qui n'a qu'un niveau, mais dont on peut multiplier la capacité en y ajoutant plusieurs niveaux. Quant à la piste, elle est loin d'être saturée : avec des installations similaires, l'aéroport de San Diego (Californie) a une activité près de 6 fois supérieure (223 000 mouvements, contre 38 000 à Nantes).
- Puisque Nantes-Atlantique est loin d'être saturé, il n'est absolument pas un obstacle au développement économique de la région, et NDDL n'y créerait pas davantage de richesses !
- NDDL ne permettrait pas plus que Nantes-Atlantique la réception de l'Airbus A380 ! Ce très gros porteur (850 passagers), à très grand rayon d'action (15 400 km), demanderait une piste de 60 m de large, alors que la piste actuelle en mesure 45. Or depuis 2007, les agences de contrôle européenne et américaine l'ont autorisé à atterrir sur des pistes de 45 m. D'autre part, la longueur devrait être de 3 600 m, alors que celle de Nantes-Atlantique ne mesure que 2 900 m. Or la plus grande longueur de piste prévue à NDDL n'étant que de 2 900 m, ce nouvel aéroport ne pourrait pas davantage accueillir l' A380 !
- NDDL détruirait des centaines d'hectares de bocage en zone humide ! Sans compter les infrastructures routières et ferroviaires, le seul aéroport détruirait 1 500 hectares, au mépris le plus total de la loi sur l'eau.
- NDDL ne créerait pas d'emplois durables ! Certes, ce projet permettrait de créer 3000 emplois, mais provisoires, le temps de la construction. Par ailleurs, l'intérêt d'un emploi est fonction de sa valeur-ajoutée. Un emploi destiné à réaliser un aéroport inutile et destructeur de l'environnement a une valeur-ajoutée négative. On ferait mieux de créer des emplois à forte valeur-ajoutée, car socialement utiles, dans les hôpitaux, l'éducation nationale et bien d'autres services publics, ou encore la construction, l'isolation ou la réhabilitation des logements. Enfin, le coût annuel de chacun de ces emplois s'élève à 116 000 euros (3000 emplois pendant 3 ans, soit 9000 emplois, pour un coût de 1 050 millions d’euros), soit nettement plus que le coût d'une aide-soignante, d'une infirmière ou même d'un médecin hospitalier. Le gouvernement fait le choix de financer, très cher, des postes inutiles voire nuisibles, alors qu'il supprime dans le même temps des postes utiles dans la Fonction Publique.
- NDDL transférerait à 27 km de Nantes les 2 300 emplois de l'aéroport actuel ! Ces 2 300 personnes habitant Nantes ou sa banlieue, cela entraînerait des surcoûts économiques et écologiques importants.
- NDDL coûterait une fortune à la collectivité ! On parle de 500 millions d’euros, dont la moitié à la charge des contribuables, et le reste en Partenariat Public-Privé concédé à Vinci pour 50 ans. Or un financement par PPP revient deux fois plus cher aux contribuables qu'un financement entièrement pris en charge par la puissance publique. On arrive ainsi à 750 millions d’euros, et avec le surcoût habituel de ce type de réalisation, à un total de 1 milliard et 50 millions d'euros. Au coût de l'aéroport, il faudrait ajouter celui des infrastructures routières et ferroviaires, ce qui ferait en fin de compte plus de 4 milliards ! Comme tous les « grands projets » inutiles et ruineux, ce projet d'aéroport est surtout destiné à créer un flux d'argent public vers le privé. De toute évidence, il ne répond en rien aux besoins réels de la population, et loin d'améliorer son sort et son environnement, il les détériore l'un et l'autre considérablement !