Conjunto Palmeiras était un bidonville misérable du Brésil, sans eau ni électricité ni transports. Nous avons découvert un jour une chose importante : nous restions pauvres non seulement parce que nous avions peu d’argent, mais surtout pace que nous le dépensions en dehors de la favela. Il fallait dont autant que possible produire et consommer sur place. Et créer un instrument sur mesure, une banque communautaire. C’est ainsi que nous avons fondé en 1998 la banque Palmas, avec pour objectif de relocaliser l’économie, de générer de la richesse sur place, au moyen d’une monnaie sociale, le palmas, qui n’est utilisable que dans le quartier : 93 % des achats des ménages sont aujourd’hui effectués à l’intérieur du quartier. En dix ans, directement ou non, 1800 emplois ont été créés grâce à la banque locale. Cette méthode se diffuse, 51 banques semblables ont été créées au brésil. Au Venezuela, 3600 établissements similaires ont été ouverts.
Joaquim Melo (LeMonde du 26 mai 2010)