Un rapport du PNUD estimait en 1999 qu’il suffisait d’un téléphone pour 100 personnes pour accéder aux services téléphoniques de base. Loin de cet optimum, le portable (le mobile) arrive en France juste au moment où les équipements de téléphonie fixe à domicile étaient complétés par des cabines publiques sécurisées grâce à une carte électronique. Ce système suffisait amplement aux besoins non seulement des professionnels, à plus forte raison du grand public. Pourtant on a construit un peu partout des pylônes pour les portables-mobiles, on a créé une nouvelle addiction. Bien au delà des nécessités relationnelles, le téléphone cellulaire de la classe globale devient objet de culte, possédé par chaque écolier, désiré par tous. Alors la communication n’a plus un objectif extérieur à elle-même, c’est le téléphone-plaisir, la parole pour la parole, la frénésie de l’usage, l’usage privé qui dépense des ressources publiques pour soi. On oublie ainsi une télé-communication qui limite les déplacements physiques et l’utilisation d’énergie, qui transforme les contacts directs en rendez-vous virtuels et qui laisse beaucoup de temps disponible pour les relations de proximité.
Un téléphone par village te suffit amplement,
tu n’éprouveras même plus le besoin personnel de téléphoner.