L’automobiliste calcule superficiellement sa vitesse de déplacement en ne prenant en compte que la distance parcourue et le temps qu’il est resté au volant, soit un certain nombre de kilomètre par heure de conduite. Il pense donc que sa voiture est un mode de transport rapide et efficace. Mais pour avoir le droit de s’installer au volant, il lui a fallu consacrer un grand nombre d’heures de travail pour amortir l’achat de son véhicule et payer tous les frais inhérents à son fonctionnement (plein d’essence, réparations …). Si on divise le nombre moyen de kilomètre parcourue dans l’année par la durée réelle qui permet de couvrir le coût total (les heures de travail qui s’ajoutent au temps de déplacement), on obtient la vitesse généralisée, et non l’apparence de la performance. Un tel calcul qui met en relation le salaire horaire d’une personne et le modèle de véhicule qu’elle utilise permet de montrer que la voiture va moins vite qu’une bicyclette. Si l’absurdité de la condition d’automobiliste n’apparaît pas aux yeux de la classe globale, c’est qu’on valorise le sentiment de vitesse sans faire de lien avec le temps de travail nécessaire pour jouir de sa voiture. De plus la possession d’une voiture entraîne l’éloignement croissant entre les lieux de travail et les lieux de vie, ce qui entraîne l’allongement des distances ; un cercle vicieux s’installe, on travaille en ville et on vit à la campagne, on fait ses courses au loin, les nécessités de la vie familiale et sociale multiplient les déplacements, il faut donc une (ou plusieurs) voiture. Bien plus, il faudrait ajouter à ces coûts personnellement assumés l’épuisement des ressources non renouvelables qui n’est pas encore comptabilisé dans le prix du pétrole et l’augmentation de l’effet de serre qui va pénaliser les générations futures. Que ce soit en argent, en énergie physique, en usure de matériaux, en risques et dégâts écologiques, le coût des incréments de vitesse croissent plus rapidement que la vitesse elle-même.
Mieux vaut rouler en vélo qu’en auto,
Mieux vaut marcher à pied qu’utiliser des techniques.