dans la pensée dite moderne, il n’y a plus d’absolu, ni livres sacrés, ni dieux à tendance universelle ou locale, ni respect pour l’ordre de la Nature. Tout est possible quand il n’y a de référence pour l’action humaine que des directives qui peuvent porter dans une direction ou dans son opposé, parfois même à partir des mêmes textes, des mêmes mots : que de morts ont résulté du précepte « Tu ne tueras point ». Tout est donc relatif, variable et contingent. Mais la situation globale ne peut plus s’accompagner d’une liberté totale. Alors que pendant des millénaires l’imaginaire des humains se limitait à la répétition des mythes ancestraux, ils se sont affrontés au nom d’une pseudo-vérité clanique ou religieuse : la Nature contemplait impassible le nombre de leurs morts. Puis ils ont inventé l’agriculture et changé la nature : à partir du néolithique, l’humanité ne se contente plus de ses rivalités sociales, elle prend à témoin de ses ambitions la planète en la modelant à sa guise ; elle commence à détériorer l’environnement et à mettre en péril l’équilibre des espèces. L’évolution s’accélère depuis la révolution industrielle au XIXe siècle ; aujourd’hui des techniques destructrices prennent tout le pouvoir et les humains ont complètement oublié ou presque la Biosphère qui supporte leur activisme, leur goût de la croissance sans frein et sans fin. L’humanité serait inconsciente de continuer dans cette voie, elle est obligée de résister à ses pulsions, il lui faut faire un autre choix, celui de l’écologie. C’est là l’absolu du temps présent, choisir de s’engager à défendre les intérêts de la Biosphère. Pour cela un objectif global : la trace des humains doit redevenir infime et laisser place au déroulement des cycles vitaux.
Si j’étais un humain,
j’arrêterais de penser à mes petits dieux,
je contemplerais l’état désolant de la Nature et des relations sociales,
je verrais tout ce que l’humanité fait de non durable,
je penserai aux générations futures,
je changerai le monde,
je changerai ma vie.