Comme toute amélioration de l’alimentation persuade les humains qu’ils peuvent faire encore plus d’enfants, il s’ensuit un cycle infernal agriculture/démographie. Vers 10 000 ans avant notre ère, l’agriculture sur abattis-brûlis est apparue pour répondre aux difficultés de la technique de survie opérée par la chasse et la cueillette : la densité de population a donc pu atteindre 10 à 30 habitants au kilomètre carré. Pour nourrir plusieurs millions d’humains, un déboisement gigantesque fut opéré, mais le fatalisme des naissances a entraîné une crise alimentaire chronique qui explique les conquêtes de colonies par les peuples les mieux armés et la pratique de l’esclavage. Aujourd’hui le rapport entre l’agriculture manuelle la moins productive et l’agriculture motorisée la plus productive est de l’ordre de 1 à 500 ; alors les humains croient qu’ils peuvent encore proliférer sans frein. Mais l’humanité a atteint les limites de notre monde : les soi-disant progrès dans la production alimentaire (révolution verte, agriculture raisonnée…) ne permettent pas un équilibre stable : il n’y a que la régulation des naissances qui puisse permettre de sortir de cet affrontement toujours renouvelé entre population et alimentation.
La décroissance agricole passe par votre décroissance démographique,
Et réciproquement.