Les religieux de la croissance économique aiment traiter les autres de ce qu’ils sont, ainsi : « Denis Baupin a l'air d'un militant anonyme, allure d'étudiant qui hèle le chaland en distribuant ses tracts sur un marché du XIXe. Pourtant, il est un des élus les plus puissants de la capitale: adjoint aux Transports de Bertrand Delanoë depuis 2001, il incarne la politique de réduction de la voiture à Paris. Il a impulsé les couloirs de bus et le Vélib', ce qui lui a valu les surnoms d' « ayatollah Vert », « Khmer vert » ou « Monsieur embouteillages ». Mais les ayatollahs sont en face de nous, ceux qui prônent la croissance économique, donc le réchauffement climatique, la perte de biodiversité, les inégalités sociales, le productivisme sans finalités…
Ajoutons en guise de conclusion l’abus de ce nouveau venu, « Khmer », affublé d’un adjectif de couleur variable que ce soit rouge ou vert ou rose ou gris. Cette prolifération devient non seulement ridicule, mais blessante. Ce qui était intransigeant et tyrannique chez les Khmers rouges, ce n’était pas le mot khmer, c’était l’adjectif rouge. Les Khmers, ethnie principale du Cambodge, sont des gens comme tout le monde.