Les actions en justice pour le climat émergent partout à travers le monde, face aux Etats et aux entreprises les plus pollueuses. Ce mardi 22 janvier 2019 démarre l’audience du cas climatique porté par l’association Friends of the Irish Environment, soutenue par plus de 15 000 citoyen.ne.s irlandais.es. Le 18 janvier, le territoire de Victoria, en Colombie britannique canadienne, enjoignait les collectivités voisines à engager une action de groupe face à Shell, Chevron et Exxon.
L’audience irlandaise est extrêmement attendue. L’association Friends of the Irish Environment soulève ainsi devant la justice que le Plan irlandais de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre de 2017 viole à la fois la loi climatique de 2015, la Constitution irlandaise, les obligations en matière de droits humains, ainsi que l’Accord de Paris. 15 000 citoyen.ne.s ont indiqué que cette action est entreprise “En leur nom” (In my name). Pour cause : selon le classement publié par le Climate Action Network-Europe en juin 2018, l’Irlande est le deuxième plus mauvais élève de l’Union européenne en matière de protection du climat, du fait du manque d’ambition de son gouvernement aux niveau national et européen. Le pays fut aussi classé pire pays de l’Union européenne par le Climate Change Performance Index, publié pendant la COP 24 par les associations Germanwatch, the NewClimate Institute et le Climate Action Network.
L’audience sera ouverte ce mardi 22 janvier, et Clodagh Daly du Climate Case Ireland souligne : “Le gouvernement prend des décisions qui concernent le futur de notre pays. Nos dirigeants doivent répondre aux appels de plus en plus urgents de la jeunesse en faveur d’une action résolue pour le climat. Ce sont les jeunes qui seront les plus impactés par le réchauffement climatique ; ils ont le droit d’être entendus”.
Après la victoire de Urgenda face aux Pays-Bas en mai 2015, les cas de justice climatique se multiplient en Europe, et à travers le monde. Ces cas sont soutenus par un nombre croissant de citoyens qui ensemble et par leur mobilisation, affirment que l’action climatique est illégale, et que la démocratie requiert de traiter ces cas et d’écouter les victimes du réchauffement.
De l’autre côté de la planète, le 17 janvier dernier, le conseil du territoire de Victoria, en Colombie britannique canadienne, a invité les villes voisines à engager une action de groupe en justice climatique face à Shell, Exxon, Chevron et d’autres pollueurs majeurs. Leur requête : que les citoyens n’aient pas à payer 100% des frais issus du changement climatique, et que ces grandes firmes responsables de la majeure partie des émissions de gaz à effet de serre y contribuent. Une étude réalisée en 2017 a montré que 67% des citoyen.ne.s de Colombie Britannique soutiennent de telles actions.
Une requête, qui fait écho à celle portée par 13 collectivités et quatre associations dont Notre affaire à tous le 22 octobre dernier auprès de Total, ainsi qu’à la demande de justice fiscale en matière de fiscalité écologique portée par les Gilets jaunes.
Pour ne savoir plus : Notre affaire à tous - Agir ensemble pour la justice climatique
association loi 1901 constituée à l’été 2015 faisant du droit un sujet autant qu’un outil de mobilisation pour protéger les communs et le vivant, s’inscrit dans le paysage mondial des recours climat et a pour objet d'initier ou d'accompagner des démarches juridiques en ce sens, et en faveur de la justice sociale et environnementale.