Voici un résumé de quelques BD écolos qui mériteraient d’entrer dans votre bibliothèque et, dans une deuxième partie, le prix Tournesol de la BD écolo décerné lors du festival de la BD à Angoulême :
La vie d’une famille écolo
Les écolos de Leduc et Cabellic : une étude de cas à chaque page, à lire au deuxième degré (Clair de lune 2008, 42 pages)
Autobio de Cyril Pedrosa : historiettes d’une famille confrontée aux difficultés de vivre écolo (Fluide glacial 2008, 46 pages). Un deuxième volume, autobio 2, est paru en 2009.
Ecolo attitude de Waltch et Shuky : histoire d’un couple avec un enfant ; il s’agit d’apprendre au fils l’écologie et c’est pas facile, d’autant plus que la mère reste assez sceptique ! (Makaka 2012, 66 pages)
Les bidochon sauvent la planète de Binet : histoire de la rédemption d’un beauf/Bof qui finit par comprendre la nécessité de devenir écolo (Fluide glacial 2012, 50 pages)
Le réchauffement climatique
Dessins pour le climat (# auteurs rassemblés par Greenpeace) : la diversité des images chocs peut créer une salutaire réflexion à propos de nos propres émissions de gaz à effet de serre. (Glénat 2005, 162 pages)
Saison brune de Philippe Squarzoni : une enquête complète et argumentée sur le réchauffement climatique. Conclusion à la Woody Allen : « J’aimerais terminer sur un message d’espoir. Je n’en ai pas. En revanche, est-ce que deux messages de désespoir vous iraient ? » (Delcourt 2012, 478 pages)
Le pic pétrolier
La main verte d’Hervé Bourhis. L’histoire nous parle d’effondrement de notre civilisation, elle nous paraît assez pertinente. Un successeur de Sarkozy s'exprime à la radio : « Françaises, Français, nous avons avec mon gouvernement tenté de préparer la France à ces difficultés. Malheureusement, les études les plus pessimistes sous-évaluaient l'imminence de la pénurie, la production pétrolière est proche de zéro, etc. » Il n'y a plus de vente de BD, le dessinateur qui se met en scène perd son job, se retrouve vélo-taxi et pour finir va demander à son père des conseils de jardinage... (futuropolis 2009, 74 pages)
L’énergie (nucléaire)
Flip, Nège et la centrale nucléaire (réseau sortir du nucléaire) : en 8 pages, l’essentiel est dit, les deux gamins bien informés mais ils se retrouvent enfermés en prison… la suite de l’histoire étant à inventer par le lecteur ou lectrice.
Tchernobyl, la zone de Francisco Sànchez et Natacha Bustos : ce livre raconte les tribulations d’une famille au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, contrainte de quitter son foyer face à un ennemi invisible, les radiations nucléaires. (traduit de l’espagnol, Glénat 2011, 186 pages)
Nucléaire, c’est par où la sortie. Quelques dessins (Cabu, Cardon, Delambre, Kerleroux, Kiro, Lefred-Thouran, Mougey, Pancho, Pétillon, Wozniack), quelques photos, beaucoup de textes pertinents (les dossiers du Canard enchaîné en octobre 2011, 100 pages) L’escroquerie nucléaire : beaucoup de textes pertinents avec des dessins de Cabu, Catherine, Charb, Coco, Honoré, Luz, Riss et Tignous (Hors série de Charlie hebdo en août 2012, 66 pages)
La biodiversité
Graine de Bouddha de Kim Jong-sang et Kim Jae-hong. Quelques morceaux choisis :
- Même une simple pierre, les bonzes ne la déplacent pas sans y réfléchir longuement. Pourquoi ? Parce tout se trouve déjà à la place qui lui convient.
- Lorsqu’ils sont confrontés à une difficulté, les bonzes gardent toujours une attitude positive. Pourquoi ? Parce que là où il y a l’ombre, il y a aussi la lumière.
- Les bonzes pensent que tous les êtres vivants ont la même importance. Pourquoi ? Parce que toute vie est précieuse.
(traduit du coréen aux éditions Picquier Jeunesse, 2008)
Panda dans la brume de Tignous, partenaire de WWF-France : une illustration à la fois enjouée et inquiétante sur la chute de la biodiversité au travers d’une histoire de pandas (Drugstore 2010, 66 pages)
Agriculture et démographie
Des salopes et des anges de Tonino Benacquista et Florence Cestac. Trois femmes françaises se rendent à Londres en 1973 pour y subir une interruption volontaire de grossesse, opération encore interdite en France. Plus rien ne sera jamais pareil. (Dargaud 2011, 48 pages)
Haro sur les OGM de Bernard et Legoupil (n°4 dans la série Jo le paysan) : Il ne faut pas voir dans cette BD tendance « agriculture raisonnée » un « haro sur les OGM ». Cependant, dans un contexte ou le rapport à la nature est anormalement absent du domaine de la bande dessinée, il est bon que les enfants puissent suivre les tribulations d’une vie de paysan. (éditions du Coprin 2012, 52 pages
chroniqueurs de l’écologie
L’écologie selon Reiser : la pollution, les espèces menacées, l’énergie solaire, etc. Les pages de cet ouvrage ont été rédigées entre 1968 et 1982 dans plusieurs journaux. Chaque page est une nouvelle aventure au pays de l’absurde, le nôtre. (Glénat 2010, 200 pages)
Le petit écologiste illustré de Plantu : après nous, le déluge ? Recueil de dessins publiés dans LE MONDE et l’EXPRESS (Seuil 2002, 102 pages)
Le prix Tournesol
Le Prix Tournesol a été créé en 1997 à l’initiative des Verts, il récompense un album :
- paru dans l’année écoulée en langue française ;
- popularisant une ou plusieurs des valeurs de l’écologie politique : défense de la nature et de l’environnement, justice sociale, citoyenneté, défense des minorités, pacifisme, féminisme, anti-racisme, non-violence, égalité des droits, lutte contre les exclusions, solidarité Nord-Sud, etc.
En conséquence, les BD récompensées par le prix Tournesol sont très diversifiées, s’interrogeant aussi bien sur la bande de Gaza que considérant la parole des taulards. Parmi les plus écolos, citons l’an 01 de Gébé, Amiante, chronique d’un crime social (collectif), Autobio de Cyril Pedrosa ou Tchernobyl, la zone (Francisco Sànchez et Natacha Bustos).
Ceux qui veulent candidater pour 2014 au prix Tournesol avec leur album peuvent envoyer leur BD au secrétaire chargé de l’organisation : Yves Frémion, 66 rue Julien Lacroix 75020 Paris.
Les lauréats
En 1997 : "Les otages de l’Ultralum" (Valérian), de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin.
En 1998 : "La machine à arrêter la guerre" (Ikar), de René Follet et Pierre Makyo.
En 1999 : "Dans la Bande de Gaza" (Palestine), de Joe Sacco.
En 2000 : "Paroles de taulards, collectif sur des scénarios de Corbeyran d'après des détenus.
En 2001 : "Tout est bon dans le cochon", de Mazan.
En 2002 : "Rural !" de Etienne Davodeau.
En 2003 : "Cambouis" de Luz.
En 2004 : "Gen d'Hiroshima II" de Nakazawa Seiji.
En 2005 : "Les quantités négligeables" (Le combat ordinaire) de Manu Larcenet
En 2006 : "Amiante,chronique d’un crime social" Dikeuss et Dandrov
En 2007 : "Petite histoire des colonies françaises" Gregory Jarry et Otto T
En 2008 : "Bételgeuse V : L’Autre" LEO
En 2009 : « Auto Bio « de Cyril PEDROSA
En 2010 : « CLIMAX » tome 3 et 4 de BRAHY , scénario Corbeyrand et Braquelaire
En 2011 : Trilogie des ventres creux I : LES MECHES COURTES, Gaël REMISE / Fabien Tillon
En 2012 : TCHERNOBYL, LA ZONE, Natacha BUSTOS / Francisco Sanchez
En 2013 : Les Bidochon sauvent la planète de Christian Binet
Le prix TOURNESOL en 2013
Le Prix Tournesol a été décerné le vendredi 27 janvier 2013 lors du Festival International de la B.D à Angoulême. Prix “off” de ce rendez-vous traditionnel des amateurs et professionnels du genre, le Tournesol est installé désormais dans le paysage B.D. Le jury change chaque année et correspond aux critères écologiques d’équilibre : parité, équilibre écolos/représentants du monde culturel, dont un représentant des Verts au niveau national, un représentant des Verts belges wallons, un représentant des Verts suisses francophones, un représentant des Verts du Poitou-Charentes, un écologiste associatif, le lauréat de l’année précédente, au moins un auteur de B.D. Le prix « Tournesol », baptisé ainsi car cette fleur est, dans le monde entier, le symbole des Verts - mais qui, pour beaucoup, fait aussi un clin d’œil à un célèbre personnage de BD - est concrétisé par l’œuvre respectant les principes écologistes (matériaux recyclés ou naturels) réalisée par un sculpteur.
En 2013, le prix a été décerné à la BD de Christian Binet, Les Bidochon sauvent la planète : c’est l’histoire d’une conversion à l’écologie. Prophétique ?
Les dix autres albums en compétition étaient :
Braillane, le Cil vert / Jean-Fred Cambianica
Dans mon openspace IV : variable d’ajustement de James
Demain Demain de Maffre et Hervo
Des fourmis dans les jambes de Penelle et Gautelier
Ecolo Attitude de Waltch et Shuky
Grumf de Barou et Renaut
Saison brune de Philippe Squarzoni
Thoreau, la vie sublime de Dan et Le Roy
Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage
La véridique histoire des compteurs à air de Cardon
Le prix TOURNESOL en 2012
Il revient à l'album " Tchernobyl la zone", dessiné par Natacha Bustos et scénarisé par Francisco Sanchez, traduit de l'espagnol par Martine Desoille, aux Editions " Des ronds dans l'O". Les deux auteurs ont visité 25 ans après le désastre de Tchernobyl la zone interdite, la ville de Pripriat, et rencontré ceux qui y vivent encore. C'est la première BD de ces auteurs qui ont eu l'audace de débuter par ce roman graphique, une forme particulièrement adapté à leur récit qui transmet les témoignages poignants de ceux qui n'ont pas quitté les lieux, une population sacrifiée dans un environnement dévasté pour des dizaines de milliers d'années.
Les six autres albums en compétition étaient :
- BRUME Collectif dirigé par KNESS
- BUSINESS IS BUSINESS Julien CDM / Yann Lindingre
- DES SALOPES ET DES ANGES Florence CESTAC / Tonino Benacquista
- Fox I : SANS DOMICILE FIXE Martin SINGER
- Jules VI : UN PLAN SUR LA COMETE Emile BRAVO
- Turcos I : LE JASMIN ET LA BOUE TAREK / Bastit PAYEN / Kamel Mouellef