programme bio-économique selon Georgescu-Roegen
Il convient d’expliquer au public cette double difficulté : un épuisement plus lent des ressources signifie moins de confort exosomatique, et un plus grand contrôle de la pollution requiert proportionnellement une plus grande consommation de ressources. Bien sot celui qui proposerait de renoncer totalement au confort industriel de l’évolution exosomatique, mais il faut un programme bio-économique minimal :
- interdire totalement non seulement la guerre elle-même, mais la production de toutes les armes de guerre.
- aider les nations sous-développées à parvenir à une existence digne d’être vécue
- diminuer progressivement la population humaine
- réglementer strictement tout gaspillage d’énergie
- vous guérir de votre soif morbide de gadgets extravagants.
- mépriser la mode qui vous incite à jeter ce qui peut encore servir
- rendre les marchandises durables, donc réparables
- ne plus se raser plus vite afin d’avoir plus de temps pour travailler à un appareil qui rase plus vite encore.
Ces changement de comportement conduiront à un émondage considérable des professions qui ont piégé l’homme. De plus, même si les humains prennent conscience de la problématique entropique de leur espèce, ils n’abandonneront pas volontiers les fastes actuels en vue de faciliter la vie des humains qui naîtront dans dix mille ans, voire dans mille ans seulement ; tout se passe comme si l’espèce humaine avait choisi de mener une vie brève, excitante et extravagante laissant aux espèces moins ambitieuses une existence longue, végétative et monotone. Dans ce cas, que d’autres espèces dépourvues d’ambition spirituelle – les amibes par exemple – héritent d’une terre qui baignera longtemps encore dans une plénitude de lumière solaire ! ». ( in Georgescu-Roegen Nicholas [La décroissance (entropie, écologie, économie)