(édition Le passager clandestin)
Il s’agit d’une nouvelle collection de petits livres (96 pages, 8 euros) dirigée par Serge Latouche. Ils sont consacrés chacun aux écrits d’une personnalité, par exemple Epicure ou Charles Fourier. Un(e) philosophe commence par analyser l’ensemble de l’œuvre. Dans une deuxième partie, nous pouvons lire des extraits des textes initiaux.
1/2) Epicure (ou l’économie du bonheur)
Ce livre ne se cantonne pas aux écrits d’Epicure, il reprend aussi des textes de Lucrèce, Diogène d’Oenoanda et Philodème. Ces auteurs sont de fins observateurs de la nature humaine et de son malheur consenti. La racine du mal se trouve dans le dérèglement maladif de nos désirs qui nous poussent à vouloir posséder sans limite, quand ce n’est pas à rechercher à n’importe quel prix un maigre pouvoir ou la gloire d’un instant.
Extraits : « C’est un grand bien à notre avis que de se suffire à soi-même, non qu’il faille vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons, bien persuadés que ceux-là jouissent le plus vivement de l’opulence qui ont le moins besoin d’elle »… « Rien n’est suffisant pour qui pense que le suffisant est peu. »
2/2) Charles Fourier (ou la pensée en contre-marche)
Ce livre traite d’un contemporain de la naissance du capitalisme thermo-industriel qui conduit à l’objection de croissance. Si le précurseur de la décroissance se définit comme celui qui annonce et pressent les dysfonctionnements d’un système économique productiviste qui n’en est qu’à ses linéaments, Fourier y correspond tout à fait.
Extraits : « Réfutons un étrange sophisme des économistes qui prétendent que l’accroissement illimité du travail manufacturier est un accroissement de richesse ; d’où il résulterait que si on amenait tous les individus à user annuellement quatre fois plus d’habits, le monde social atteindrait à une quadruple richesse en travail manufacturier »… « Du moment où le globe sera parvenu à son grand complet d’environ cinq milliards d’habitants, on ne s’occupera qu’à assurer le bonheur de tous et non pas à en accroître le nombre. »