La diversité biologique est le fruit d’une évolution qui s’est étalée sur plus de trois milliards d’années. La durée de vie de chaque espèce est évaluée par les paléontologues de un à dix millions d’années, mais la période actuelle voit des disparitions à une vitesse mille à dix mille fois plus rapide que celle des grandes périodes géologiques d’extinction. La rythine de Steller était un herbivore côtier qui longeait les rivages pour se nourrir d’algues. Longue de sept mètres en moyenne et d’un poids de huit tonnes, elle fut décrite pour la première fois en 1741. Estimée lors de sa découverte à moins de 2000 individus, sa population fut allègrement harponnée par des équipages occidentaux. En 1755 une pétition fut rédigée pour sa défense, mais le dernier spécimen fut tué en 1768 près du détroit de Behring. Plus généralement, au fur et à mesure que les humains adaptent les forêts, les prairies, les fleuves et les marais pour les besoins de leur agriculture, au fur et à mesure qu’ils privilégient leur développement industriel, leurs villes et leurs moyens de transport, ils condamnent de nombreuses espèces à vivre dans des parcelles fragmentées. Les mammifères, les oiseaux, les poissons d’eau douce voient disparaître leurs habitats naturels au profit de l’impérialisme humain ; sans capacité d’adaptation à une autre niche écologique, ils disparaissent. Les humains sont la cause de la disparition d’au moins 100 espèces chaque année.
Pour éviter la disparition de la biodiversité,
il ne reste plus qu’à programmer
l’ethnocide de la civilisation industrielle.