Le processus de décision dans une société démocratique est un système imparfait qui se rapproche de l’optimum par a-coups et peut même s’en éloigner définitivement. En Finlande le parlement avait en 1993 repoussé l’idée d’un cinquième réacteur nucléaire, mais il l’a accepté en l’an 2002 par 107 voix « pour » et 92 « contre », soit une majorité de 54 %. Si cette décision réjouit complètement les industriels du nucléaire qui pensent au présent, elle ne peut être acceptée par les écologistes qui pensent à l’avenir. La démocratie est soumise à des influences diverses, mais ce sont d’abord les lobbies financiers qui manipulent les votes en s’aidant d’une opinion publique qui s’est habitée aux avantages de l’électricité. Dans une société complètement démocratique, il faudrait pour une décision acceptable obtenir l’unanimité. En matière de choix structurels comme celui du nucléaire, il faudrait aussi demander l’avis des générations futures concernées par la gestion des déchets nucléaires, mais aussi considérer la parole des non-humains qui ne peuvent s’exprimer. La décision dite démocratique n’est donc aujourd’hui que l’alibi formel du système thermo-industriel. Dans une Biosphère qui recherche l’équilibre, on abandonnerait le nucléaire.
Que les humains réfléchissent bien au-delà d’eux-mêmes,
sinon la Biosphère se retournera contre eux.