L’esclave n’a que le statut qu’il mérite, il n’y a de servitude que volontaire. Mais les capacités de résistance à l’oppression sont minimes quand la société toute entière fonctionne selon un mode traditionnel justifié par sa conformité aux coutumes, ou est menée par un pouvoir charismatique qui repose sur une personnalité extraordinaire, chef de guerre, souverain plébiscité ou grand démagogue. Par contre dans une société démocratique, il n’y a plus d’esclavage possible puisqu’elle est bâtie sur le débat permanent entre égaux et que les décisions ne vont que dans la direction où se porte le mouvement des citoyens. Nulle divinité, nul ordre naturel du monde ne peut faire obstacle à l’auto-organisation par les citoyens de leurs institutions. Mais comme la démocratie est un régime politique dans lequel sont dissous tous les repères, dès lors que le lieu du pouvoir n’est pas délimité et personnalisé, ce lieu est comme vide de contenu, sauf à mettre des objectifs centrés sur des concepts, l’égalité hier, la liberté aujourd’hui, les contraintes de la Biosphère demain.
Une démocratie doit reconnaître que l’équilibre des relations humaines n’est possible
que si les citoyens apprennent à partager la planète avec l’ensemble du vivant.