éditions JC Lattès à 12 €.
Avoir un mode de vie qui respecte l’environnement ne va pas de soi puisqu’il faut pour cela changer une grande partie de nos habitudes. Pourtant chacun d’entre nous doit apporter des micro-solutions car chacun de nous est la source de la plupart des problèmes d’environnement. Agir à l’échelle locale peut aussi avoir des effets à l’échelle mondiale, par exemple pour contrer l’effet de serre. Si vous voulez avoir quelques idées sur la question de l’engagement personnel, achetez « Sauvez cette planète ! mode d’emploi ». Voici quelques extraits :
« Notre civilisation thermo-industrielle repose sur la machine. Nous sommes allés trop loin dans l’utilisation d’énergie puisque nous puisons dans nos réserves, l’énergie fossile, au lieu de nous contenter des énergies renouvelables. Il s’agit donc de changer nos habitudes de gaspillage et d’éviter le plus possible la machine. Il nous faut donc utiliser davantage notre corps pour se déplacer et agir : prendre l’escalier au lieu de l’ascenseur, laisser sécher à l’air libre plutôt qu’au sèche-linge… Il faut économiser dans tous les instants de notre vie. En effet n’importe lequel de nos besoins a=satisfait par le marché correspond à une triple emprise sur l’environnement, ce qui correspond au cycle de vie du produit : l’entrée, ce qu’il utilise de ressources externes, l’usage, ce qu’il entraîne pour la personne, la sortie, ce qu’il rejette dans l’environnement : une telle analyse incite tout de suite à arrêter de fumer. La culture du tabac nécessite en effet des terres agricoles qui seraient plus utiles pour la production vivrière, le fumeur s’intoxique lui-même ce qui limite fortement son espérance de vie tout en pesant sur les comptes de la sécurité sociale, il rejette dans l’atmosphère des effluents nocifs qui implique les autres dans ses errements (le tabagisme passif). Prions pour que le dégagement de CO2 qui résulte de l’acte de fumer n’accroisse pas l’effet de serre ! »
1/2) quelques conceptions générales
Compostage : le compost est le résultat de a fermentations des déchets organique dont un gramme contient environ un milliard de micro-organismes et que, arrivé à maturité, nous fournira un excellent amendement organique pour nos jardins et nos plantes. Pourtant 7 % des déchets ménagers sont actuellement compostés alors que 20 à 35 % du poids de nos poubelles pourrait l’être. Les journaux et magazines se compostent très bien et accélèrent même le compostage des produits organiques car ils facilitent le passage de l’air extérieur et l’évacuation des gaz ; en plus ils sont carbonés et non azotés.
Conduire :
La voiture : Nous n’avons plus que pour 45 années de pétrole environ, alors respectons scrupuleusement les limitations de vitesse. De plus roulons lentement les premiers kilomètres pour permettre au moteur d’atteindre progressivement sa température de service optimum, gonflons nos pneus, ce qui augmente notre sécurité tout en diminuant notre consommation de carburant. Si nous ne diminuons pas beaucoup l’effet de serre par notre seule action individuelle, reconnaissons que les petits ruisseaux font les grandes rivières. Par contre si nous possédons un 4x4, laissons-le dans le garage dont il n’aurait jamais du sortir et enfourchons notre VTT.
L’avion : il est d’un prix abordable uniquement parce que la concurrence internationale a fait en sorte de détaxer le kérosène. Pourtant chaque passager d’un vol Paris–New York consomme autant de pétrole que s’il parcourait le même trajet à bord d’une petite voiture. Ne prenez donc l’avion qu’en cas d’absolue nécessité.
Effet de serre : Il existe deux types d’émission de gaz à effet de serre, celle de la survie (comme l’émanation nécessaire par exemple à l’irrigation des rizières) et des émissions de luxe comme la circulation automobile. On sait les dégagements de CO2 de l’activité humaine sont si importants qu’ils entraînent un changement climatique qui va perturber nos écosystèmes pendant très longtemps. Il faut donc choisir entre continuer notre mode de vie occidental et empêcher le développement vital des pays pauvres, ou restreindre notre niveau de vie ! Comme nous appartenons au parti socialiste pour lequel le socialisme ne peut se concevoir dans un seul pays, nous devons faire preuve de solidarité internationale et limiter drastiquement nos propres déplacements en véhicule individuel.
Eclairage : Sept millions d’éclairages urbain, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 de nos réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel. Un élu local du parti socialiste devrait considérer le potentiel d’économie d’énergie qui réside dans l’éclairage certainement sur-dimensionné de sa commune : il peut réagir, qu’il soit au pouvoir ou dans l’opposition !
Faire ses courses : pensons à amener notre propres sacs. 17 milliards de sacs en plastique sont distribués gratuitement chaque année en France aux sorties de caisse, soit 280 sacs par habitant et 100 000 tonnes de plastique difficilement recyclable, si ce n’est par un multi-usage ou par incinération (si la chaleur est récupérée). L’Irlande a décidé de taxer les sacs en plastique, leur distribution a chuté de 90 % en un an seulement, Taiwan a même pris la décision de les interdire de distribution.
Négawatts : Les économies d’énergie constituent la première ressource énergétique de la planète. En effet l’énergie qu’on ne consomme pas présente de multiples avantages : elle ne pollue pas, ni gaz à effet de serre, ni déchets radioactifs, elle ne dépend pas non plus de pays étrangers et parfois turbulents. Soyons négawatts, économisons l’énergie et les mégawatts. Nous pouvons personnellement contribuer à la protection de l’environnement, que ce soit par l’isolation thermique de nos habitats, le refus de la climatisation dans notre véhicule ou même la réduction de notre mobilité.
Publicité : chaque année, un foyer français reçoit en moyenne l’équivalent d’un arbre entier en messages non sollicités (mailings, prospectus, catalogues…), que ce soit dans sa boîte aux lettres ou dans la rue, soit 47 kilogrammes de papier par foyer ou 17 kg par personne. Collons une simple étiquette dessus ou dessous de notre boîte aux lettres, « Pas de publicité s’il vous plaît ». Cela veut dire que nous essayons personnellement de consommer moins tout en économisant un peu de pâte à papier, donc quelques branches d’arbres. Mais si ce petit geste se généralisait, cela garderait des arbres tout entier pour les générations futures.
2/2) action sur le lieu de vie (classement des idées de l’essentiel à l’inessentiel)
Boire : Consommons à proximité, buvons l’eau du robinet puisqu’elle est potable au prix d’un effort économique souvent considérable. Refusons l’eau en bouteille plastique qui a fait beaucoup de chemin pour arriver jusqu’à nous au prix d’un gaspillage d’énergie et de matières premières. Evitons les boissons instantanées qui gaspillent de l’énergie lors de leur fabrication.
Manger :
Mangeons bio : Nous pouvons être végétarien ou aimer la viande bien saignante, mais si nous choisissons de manger bio le plus possible, nous aurons tous un point commun, celui de soutenir une agriculture qui n’a pas besoin des OGM et qui est tout au contraire respectueuse de notre environnement.
Mangeons au plus bas de la chaîne alimentaire. Pour produire un kilogramme de bœuf, il faut 15 kilogrammes de céréales et autres aliments, 6 kilogrammes pour le porc, 3 kilogrammes pour le poulet, un kilogramme pour un végétarien. 20 hectares de terre peuvent produire assez de bœuf pour nourrir 10 personnes, ou assez de blé pour en nourrir 120. Pour peser moins sur les ressources de la planète, il est donc conseillé de manger végétarien chaque soir, ou une fois par semaine ou le plus possible selon vos capacités ; la voie de la sagesse est un long chemin à parcourir.
Il y a 200 ans, nous mangions seulement 19 kilos de viande par an, 77 en 1964 et 110 en 2004. Pourtant un kilo de bœuf = 8 kilos de CO2 quand on compte les engrais chimiques, les déjections, le transport… En France, nous mangeons en moyenne 17 kilos de bœuf par personne et par an, soit 136 kilos de carbone. Pourtant nous n’avons droit comme part équitable qu’à 500 kilos d’émission de gaz à effet de serre toutes consommations comprises (transports, industrie…) si nous voulons que la planète soit encore capable de recycler les effluents des 6 milliards d’humains. Si nous ne voulons pas devenir végétarien, il faudrait tout au moins diminuer notre consommation de viande pour protéger l’environnement…
mangeons des fruits et des légumes de saison. Les cultures spécialisées sont toujours gourmandes en matières premières et énergie, qu’elles viennent de serres ou à plus forte raison de pays lointains dont le transport à nécessité une dépense d’énergie considérable. Par exemple un kilogramme de tomate hors saison correspond à un dégagement moyen de plus d’un kilogramme de CO2. Ne favorisons pas le développement des cultures hors saison.
Mangeons localement. Un kilogramme de fruits venant du maraîcher de proximité engendre 1,5 gramme de carbone, s’il vient d’Espagne en poids-lourd 9 grammes et 1,5 kilo s’il s’agit d’un kilogramme de fruits exotiques transitant par avion d’Afrique du Sud en Europe.
Se chauffer :
Si vous augmentez la température de votre logement de 1°C, vous augmentez mécaniquement votre facture de chauffage de 7 %. Réciproquement, si vous baissez la température ambiante de 1°C, vous réaliserez en moyenne plus de 600 € d’économies. De plus les dégagements de CO2 que vous occasionnez baisseront en moyenne de 9 %.
Toute climatisation devrait être interdite puisqu’elle accroît l’effet de serre, cultive la légionellose et empêche notre organisme de s’adapter aux changements de température. Pourtant trois véhicules sur quatre vendus en France sont déjà climatisés. Comme le système techno-industriel s’empresse d’utiliser la moindre canicule pour nous inciter à acheter, montrons que nous savons résister aux sirènes du gaspillage énergétique : une voiture climatisée consomme en effet 30 % de carburant de plus en ville et 10 à 20 % sur route tout en émettant du CO2.
Déféquer : en moyenne, 1/3 de l’eau potable utilisée dans une maison provient uniquement de la chasse d’eau des toilettes. Installons une chasse d’eau à deux vitesses, ou à défaut mettez dans le réservoir une bouteille d’eau fermée pour en diminuer le volume d’émission.
Déchets : en moyenne, 75 % des déchets ménagers jetés à la poubelle est recyclable ; pourtant moins de 10 % est effectivement recyclé. La poubelle est donc la dernière des solutions à nos déchets car la moins souhaitable. Avant de faire le geste fatal, pensons à toutes les alternatives possibles, composter, valoriser, réparer, rénover, recycler, échanger, revendre…
Se laver : prenez des douchez plutôt que des bains. Une douche consomme de trois à cinq fois moins d’eau potable qu’un bain. Vous économiserez ainsi en moyenne 25 % sur votre facture d’eau, mais comme il s’agit en grande partie d’eau chaude, vous dépenserez beaucoup moins en chauffage. N’oubliez pas non plus que vous utilisez de l’eau potable, ce qui a déjà nécessité de l’énergie pour son recyclage.
S’éclairer : Lors de ma première commission nationale « environnement » à Paris, c’est moi, le petit nouveau, qui ai fermé toutes les lumières de la salle que nous occupions. Selon ma conception, la solution au déséquilibre écologique passe aussi par les petits gestes de la vie courante qui économisent le plus possible l’énergie pour en laisser peut-être un peu pour nos descendants. E,n Europe, 20 % de toute l’énergie électrique est consacrée uniquement à la lumière, chaque logement français consomme en moyenne 50 kWh par an, et pourtant 70 % de cette énergie pourrait être économisée. Par exemple une lampe fluo-compacte (dite aussi basse consommation) de 15 watts procure autant de puissance lumineuse qu’une lampe à incandescence de 75 watts.
Se raser : La bible rappelle formellement que le devoir de l’homme consacré à son dieu lui prescrit de porter une chevelure « sur laquelle jamais n’a passé le rasoir ». Que devons-nous faire dans ce siècle d’incroyance ! Au XIXème siècle, tous les hommes politiques avaient la figure bien garnie. Que serait d’ailleurs Karl Marx sans la majesté que lui conférait sa barbe poivre et sel. Presque disparue entre les deux guerres, la barbe revient à la mode dans les années 1960 avec les hippies, et seuls quelques gauchistes contestataires continuent encore à lutter contre le rasage automatique du matin. C’est la civilisation thermo-industrielle et son rasoir électrique qui nous a transformé presque tous aujourd’hui en mecs imberbes. Alors, que faire ? Sans référence à un texte sacré, je constate simplement qu’une utilisation limitée au maximum du rasage électrique minimise la consommation d’énergie non renouvelable, donc la production des centrales nucléaires qu’il faudrait proscrire par notre attitude journalière...
Piles électriques : une pile consomme 50 fois plus d’énergie qu’elle n’en fournira par la suite. De plus elle contient des métaux lourds (mercure, nickel, cadmium…) très toxiques pour l’humain comme pour l’animal. Une pile bouton, malgré sa petite taille, peut ainsi polluer l’équivalent de 10 millions de fois son volume pendant plusieurs dizaines d’années. Pourtant les Français en consomment chaque année 550 millions, une pile par mois et par adulte. Utilisons donc autant que possible l’électricité courante, ou mieux, des appareils qui ne consomment pas d'électricité, jouets sans pile, calculatrice à énergie solaire…
Faire des cadeaux : contentez-vous de remettre une invitation en refusant tout cadeau, la meilleure des relations passe par l’échange verbal, pas par l’objet matériel et marchand. Si vous n’avez pas résisté à offrir des fleurs, offrez-les en pot, ce qui peut nettoyer l’air chez le bénéficiaire, mais pas des fleurs coupées qui souffrent en silence et polluent l’environnement. Et si après toutes ces recommandations, vous achetez un sapin de Noël déjà en train de mourir, c’est que vous n’attachez à votre environnement qu’un regard trop superficiel.