Le luddisme a connu ses débuts dans un petit village au nord de Nottingham, la nuit du 4 novembre 1811. Une troupe d’artisans pénétrèrent dans la demeure d’un maître tisserand pour y détruire une demi-douzaine de machines à tisser, convaincus qu’elles nuisaient à leur commerce et à l’emploi. Pendant trois mois, les Luddites attaquèrent les usines et cassèrent les machines jusqu’à ce que la loi fasse de la destruction des machines un délit passible de la pendaison : les machines étaient devenues plus importantes que les hommes. Aux Assises de décembre 1812, quatorze hommes furent pendus et six envoyés aux galères.
Pourtant les Luddites ne se révoltaient pas contre toute technologie, mais contre celles qui laminaient leurs modes de vie et de travail, brisant irrémédiablement les liens familiaux et communautaires. Ils avaient leurs ballades :
Notre vaillant Ludd ne goûtait guère la violence
Jusqu’au jour où si grande était sa désolation
Qu’enfin il se révolta pour sa juste défense
Et entreprit de nobles actions.